Argo, un Oscar du meilleur film pas comme les autres

Posté par vincy, le 25 février 2013

Quentin Tarantino pour le scénario, Christoph Waltz pour le second rôle masculin et Ang Lee pour la réalisation ont reçu leur 2e Oscar dans ces catégories respectives. Daniel Day-Lewis a remporté son troisième Oscar du meilleur acteur. Un record, seulement dépassé par les 4 Oscars pour Katharine Hepburn. De même James Bond a gagné ses deuxième et troisième Oscar dans l'histoire de la franchise (seul Opération Tonnerre avait gagné celui des effets visuels auparavant). Jennifer Lawrence, à 22 ans, est la plus jeune oscarisée en tant qu'actrice après Marlee Matlin. Un cinéaste autrichien (Michael Haneke) a gagné pour la première fois l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. On peut ajouter un gagnant ex-aequo, dans la catégorie montage son (Zero Dark Thirty et Skyfall). C'est la première fois que cela arrive depuis 1994 (deux gagnants se partageaient l'Oscar du meilleur court métrage).

Argo, outsider jusqu'à la soirée des Golden Globes

Et pourtant, derrière ces "faits", c'est bien Argo qui marquera l'histoire de ces 83e Oscars. Début janvier, Lincoln est encore favori, avec 12 nominations aux Oscars. Zero Dark Thirty a séduit les critiques américains mais une controverse commence a plombé son buzz. Et comme cette année, le calendrier déconnecte les nominations aux Oscars de la remise des Golden Globes, Argo semble un outsider : aucune nomination dans les catégories réalisation et interprétation. Warner Bros doute alors que le film puisse battre Lincoln.

Mais le dimanche 13 janvier, les Golden Globes couronnent le film et son réalisateur. Durant un mois, le parcours du combattant devient une voie royale pour Affleck et ses producteurs, Clooney et Heslov : les British Awards, la Guilde des réalisateurs, la Guilde des producteurs, la puissante Guilde des acteurs, la Guilde des scénaristes  et même les "snobs" Césars français décernent leur prix le plus prestigieux à cette histoire de grande évasion iranienne. Une razzia rarement réalisée.

Seulement trois statuettes, mais une First Lady en bonus

C'est donc la première fois depuis Miss Daisy et son chauffeur en 1989 qu'un film gagne l'Oscar le plus important sans que son réalisateur ne soit nominé! C'est aussi la première fois depuis 2005 (Collision) que l'Oscar du meilleur film revient à une production qui ne gagne que trois Oscars au total (le record est toujours détenu par Sous le plus grand chapiteau du monde, 1952, avec deux Oscars). Clairement Argo a défié les annales de l'Académie. Pas étonnant, par conséquent, que même la personnalité qui dévoila le nom du vainqueur n'était ni sur scène ni une personnalité du cinéma. Dialoguant avec Jack Nicholson, la "First Lady" Michelle Obama usa de la formule habituelle pour sacrer Argo, en direct et en duplex de la Maison Blanche (après la Reine d'Angleterre qui joue avec James Bond pour l'ouverture des Jeux Olympiques de Londres l'été dernier, on se demande si Valérie Trierweiler remettra une Palme d'or à Cannes...).

Sans doute aussi, Obama voulait elle ainsi remercier les producteurs du film Ben Affleck et George Clooney, généreux donateurs et fervents soutiens de son mari lors des campagnes électorales de 2008 et 2012.

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Tapis rouge et oscarisés en photos sur notre Tumblr

Oscars 2013 : un saupoudrage sans beaucoup de surprises

Posté par vincy, le 25 février 2013

ben affleck george clooney argo oscars

Sans trop de suspense, les Oscars (tout le palmarès) ont couronné Argo de Ben Affleck, qui repart également avec l'Oscar du meilleur scénario / adaptation et l'Oscar du meilleur montage. Le film produit par Affleck et Clooney vient de passer la barre des 130 millions de $ de recettes au box office US : il a surtout raflé la plupart des prix depuis les Golden Globes en janvier.

Argo, qui, au passage, jette un regard ironique et parodique sur Hollywood décidément narcissique, a rapidement surclassé ses concurrents au fil des cérémonies. Depuis le Million Dollar Baby d'Eastwood, la Warner n'avait jamais reçu autant d'honneurs.

Mais la seule véritable surprise de cette soirée venait d'ailleurs : L'Odyssée de Pi. Ang Lee a été sacré meilleur réalisateur, et le film a récolté 4 statuettes dont celle de la meilleure musique. Ce qui en fait le film le plus oscarisé de l'année, devant Argo et Les Misérables (3), Skyfall, Lincoln et Django Unchained (2). Les Oscars ont découvert Ang Lee il y a 19 ans avec Garçon d'honneur nommé dans la catégorie du meilleur film étranger. C'est son deuxième Oscar du meilleur réalisateur après celui pour Brokeback Mountain en 2006. Ils sont peu ces trente dernières années à avoir deux Oscars : Eastwood, Stone, Spielberg.

Spielberg apparaît du coup comme le grand perdant de l'année. Lincoln était le film le plus nommé et il devra se contenter de l'Oscar du meilleur acteur pour Daniel Day-Lewis et celui des meilleurs décors. Notons au passage que Day-Lewis devient le recordman de sa catégorie avec 3 Oscars du meilleur acteur. Encore un et il égalera Katharine Hepburn.

La jeune Jennifer Lawrence a finalement battu Jessica Chastain pour l'Oscar de la meilleure actrice. Une récompense qui arrive tôt dans la carrière de la comédienne, ce qui n'est pas sans risques pour la suite... Ce sera le seul Oscar pour Happiness Therapy. Autre actrice douée de cette génération, Anne Hathaway qui décroche l'Oscar du meilleur second-rôle féminin (Les Misérables). Les deux Oscarisées ont d'ailleurs bénéficié de leur visibilité dans deux gros blockbusters (Hunger Games pour l'une, Dark Knight Rises pour l'autre).

Quentin Tarantino et Christoph Waltz (Django Unchained) ont reçu chacun leur deuxième Oscar. Tarantino a été récompensé pour son scénario, 18 ans après celui de Pulp Fiction. Waltz avait déjà été oscarisé pour son second-rôle dans un autre Tarantino, Inglorious Basterds.

Et sinon? Un doublé pour Walt Disney, roi de l'animation avec Rebelle et Paperman. Un hommage à James Bond avec Shirley Bassey interprétant Goldfinger, Adèle, oscarisée pour sa sublime chanson de Skyfall et un oscar du meilleur montage sonore (ex-aequo, chose rare).

Et enfin, Amour d'Haneke. Palme d'or, Golden Globe, César, European Film Award... le film aura également raflé l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. C'est le premier Oscar pour l'Autriche dans cette catégorie, même si, techniquement, le film est français : ce qui fait un total de 13 Oscars pour la France, autant que pour l'Italie.

Finalement ce saupoudrage récompensant tous les grands succès de la fin 2012 (hormis Amour, tous ont récolté plus de 200 millions de $ dans le monde) a laissé peu de place aux films plus audacieux ou singuliers comme Les bêtes du sud sauvage ou Moonrise Kingdom. Pire, les Oscars ont été décernés à des talents souvent déjà oscarisés auparavant. Dans les catégories reines seuls les récipiendaires pour la musique, le scénario / adaptation ainsi que les deux actrices n'avaient jamais été primés.

Our Kind of Traitor, un nouveau John le Carré en préparation

Posté par vincy, le 24 février 2013

John Le Carré conquiert Hollywood. Après le succès critique et public de La taupe, les projets de films adaptés des best-sellers de John le Carré foisonnent. Anton Corbijn prépare Un homme très recherché (voir notre actualité du 26 septembre 2012).

Dernier en date, Our Kind of Traitor (Un traître à notre goût), produit par Studiocanal, déjà à l’origine de La taupe. Ewan McGregor est déjà engagé pour le rôle principal. Ralph Fiennes et Mads Mikkelsen sont en négociations avancées.

McGregor, jeune professeur à Oxford, et sa copine, une avocate, sont en vacances dans les Caraïbes. Ils sont invités dans la propriété privée d'un oligarque russe et blanchisseur d’argent menacé (Mikkelsen, a priori). Le couple est piégé. Les services secrets britanniques sont contraints de s'en mêlés. Fiennes incarnera un médiateur du gouvernement britannique. Des renseignements sur des circuits internationaux du recyclage de l'argent mafieux sont en jeu.

Reste à trouver l’épouse d’Ewan.

Le film sera réalisé par Justin Kurzel (Les Crimes de Snowtown) . Le tournage de cette grosse production (30 millions d’euros) se déroulera dès cet été à Moscou, Marrakech, en France, en Allemagne et en Australie. La sortie est prévue pour 2014.

Le roman de John le Carré est paru en 2010 (et un an après en France). Le miroir aux espions, L'espion qui venait du froid, L'appel de la mort, La petite fille au tambour, La maison Russie, Le tailleur de Panama, The Constant Gardener et La Taupe ont déjà été adaptés.

Happiness Therapy plébiscité par les Independent Spirit Awards

Posté par vincy, le 24 février 2013

Les 28e Film Independent Spirit Awards récompensant le cinéma indépendant américain n'a réservé aucune surprise et a décerné les prix principaux à Happiness Therapy : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario et meilleure actrice. Consensuels à première vue. Mais cette cérémonie, qui se déroule la veille des Oscars, est généralement considérée aussi comme une remise de prix permettant à un film boudé par les Oscars mais chouchou de la critique de sauver son honneur.

Hormis The Artist et Platoon, aucun film gagnant d'un Spirit Award n'a reçu l'Oscar le lendemain. Mais à voir la liste historique des gagnants, on se dit que les votants ont du goût : After Hours, Sexe Mensonges et Vidéos, Les Arnaqueurs, The Player, Pulp Fiction, Fargo, Tigre et Dragon, Memento, Loin du Paradis, Le Secret de Brokeback Mountain, Little Miss Sunshine, Juno, Black Swan...

Happiness Therapy s'ajoute donc au palmarès. Le fantastique duo de The Sessions a réalisé un joli doublé : John Hwakes, après l'avoir obtenu pour son second-rôle dans Winter's Bone il y a deux ans, a été distingué en tant que meilleur acteur ; et le come-back d'Helen Hunt, oscarisée il y a 15 ans, a été saluée pour son rôle de soutien.

Les Bêtes du sud sauvage apparaissent comme le grand perdant avec un seul prix, pour son image. On note cependant que le charmant Monde de Charlie, a été primé comme meilleur premier film. Les comédies douce-amères sur les dépressifs ont donc le vent en poupe cette année.

Et finalement Amour remporte son énième prix international dans la catégorie film étranger. C'est la cinquième fois qu'une production ou co-production française gagne ce prix dans cette catégorie.

Tout le palmarès

Film : Happiness Therapy (Silver Linings Playbook)
Réalisateur : David O. Russell (Happiness Therapy)
Scénario : David O. Russell (Happiness Therapy)
Premier Film : Le Monde de Charlie (The Perks of Being a Wallflower)
Premier scénario : Derek Connolly (Safety Not Guaranteed)
Image : Ben Richardson (Les Bêtes du Sud Sauvage)
John Cassavetes Award : Middle of Nowhere
Actrice : Jennifer Lawrence (Happiness Therapy)
Acteur : John Hawkes (The Sessions)
Second-rôle féminin : Helen Hunt (The Sessions)
Second-rôle masculin : Matthew McConaughey (Magic Mike)
Documentaire : The Invisible War
Film étranger : Amour
Robert Altman Award : Starlet
Nouveau talent : Adam Leon (Gimme the Loot)
Stella Artois truer than fiction Award : Peter Nicks (The Waiting Room)
Piaget Producers Award : Mynette Louie (California Solo, Art Machine et Stones in the Sun)
Jameson FIND Your Audience Award : Breakfast with Curtis

Les César 2013 en direct sur EcranNoir.fr

Posté par vincy, le 22 février 2013

Vous pouvez suivre les César 2013 en direct sur notre compte Twitter.

Sur notre Page Facebook et notre site Tumblr nous posterons des photos des lauréats et les bande-annonces des films primés.

Enfin le palmarès complet, réactualisé au fil de la soirée, est à retrouver, sur notre site.

Le Prénom, champion de la rentabilité en 2012

Posté par vincy, le 22 février 2013

Comme chaque année, Le Film Français a calculé le ratio budget/entrées pour déterminer le taux de rentabilité des films. On en déduira que Bruel n'est pas forcément bankable malgré le carton du Prénom puisque Paris Manhattan est 57e de cette liste de 136 films. En revanche Omar Sy, Jean Dujardin, Jamel Debbouze et Fabrice Luchini méritent davantage leurs gros cachets que des Dany Boon, Gérard Depardieu, Mathilde Seigner, Gad Elmaleh, Yvan Attal et autres Audrey Tautou... D'autant que dans les 10 films les plus rentables de l'année, on compte deux films d'animation et deux films avec des inconnus en vedettes. Par ailleurs 7 films sur les 10 plus rentables ont coûté moins de 9 millions d'euros.

Le podium.

Champion toute catégorie, la pièce à succès transposée sur grand écran, Le prénom, en lice pour le César du meilleur film ce soir. Le film affiche un taux de 93,57% grâce à ses 3,34 millions de spectateurs pour un film qui a coûté 11 millions d'euros. Seuls deux autres films ont dépassé les 75% de rentabilité : De l'autre côté du périph' et Les kaïra.

Césarisables.

Parmi les césarisables pour le meilleur film, l'ordre est le suivant : Camille redouble (12e), Dans la maison (14e), De rouille et d'os (16e), Quelques heures de printemps (28e), Amour (37e, mais plus rentable grâce aux entrées à l'étranger), Les adieux à la reine (38e). Seul Holy Motors fait figure de vilain petit canard avec sa 46e place.

Animation.

Zarafa domine les films d'animation avec un taux de 52,3%. 9e film le plus rentable de l'année, il devance le troisième épisode de Kirikou, 10e. Ernest et Celestine est le seul autre film animé rentable (30e), surclassant largement Le jour des corneilles (47e) et surtout le fiasco de Patrice Leconte, Le magasin des suicides (77e). Il fait partie des 5 films ayant coûté plus de 10 millions d'euros à avoir une rentabilité de mois de 8%.

La comédie en forme.

Contrairement à ce qu'on entend depuis des mois, la comédie française ne se porte pas si mal. Ainsi Mince alors!, Les infidèles, La vérité si je mens 3 sont dans les 10 films les plus rentables de l'année. Sur la piste du Marsupilami (13e), Les seigneurs (15e), Les vacances de Ducobu, malgré des budgets supérieurs à 10 millions d'euros affichent une rentabilité supérieure à 30% et se classent parmi les 25 films les plus rentables. Parmi les budgets moyens, à ce niveau de rentabilité on retrouve Et si on vivait tous ensemble?, Les saveurs du palais, Du vent dans mes mollets, Le grand soir et Radiostars.

Petits films costauds.

Si on prend en compte les budgets inférieurs à 4 millions d'euros, on remarque quelques jolis succès financiers. Rengaine et Adieu Berthe sont ainsi 4e et 5e du classement. Le premier a coûté un demi million d'euros et a séduit plus de 109 000 spectateurs ; le Podalydès avec 702 000 entrées a couvert 63% de son budget avec les seules entrées. Ainsi dans les films ayant une rentabilité de 20% et plus, soit 40 longs métrages, 7 sont des très petits budgets.

Gros fiascos.

Chers ou pas assez populaires, Cendrillon au Far West, La traversée, Confession d'un enfant du siècle, Bye Bye Blondie, Dans la tourmente, Mauvaise fille, Do not Disturb, David et Madame Hansen, Trois mondes, Sport de filles, A coeur ouvert n'ont même pas rapporté 6% de leurs budgets. Dans une moindre mesure, Populaire, Astérix 4, Nous York, Bowling, Un plan parfait, Thérèse Desqueyroux, Comme un chef et L'oncle Charles ont beau voir dépensé de 10 à 61 millions d'euros pour leur production, ils n'ont même pas atteints les 25% de rentabilité. De même des cinéastes comme Costa-Gavras, Assayas, Arcady, Salles, ou encore Resnais n'ont pas satisfait les attentes des producteurs.

L’instant Court : Paperman, réalisé par John Kahrs

Posté par kristofy, le 22 février 2013

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage Comment écrire un scénario en 4 étapes (ou 7) réalisé par Jaco Van Dormael, voici l’instant Court n° 101.

Le court métrage a mis ses habits de gala : c’est le temps des cérémonies pour recevoir une prestigieuse statuette.

Le seul film français à avoir reçu un prix au festival de Berlin est un court-métrage ! Ours d’or du meilleur court pour La Fugue de Jean-Bernard Marlin.

Dans la catégorie César du meilleur court métrage, les nominés sont :

  • Ce n'est pas un film de cow-boys de Benjamin Parent
  • Ce qu'il restera de nous de Vincent Macaigne
  • Le cri du homard de Nicolas Guiot
  • Les meutes de Manuel Schapira
  • La Vie parisienne de Vincent Dietschy

A noter que Le cri du homard de Nicolas Guiot vient déjà de recevoir chez nos voisins belges le Magritte du meilleur court-métrage. Les meutes de Manuel Schapira, La Vie parisienne de Vincent Dietschy étaient passé au Festival Paris Cinéma tout comme Ce n'est pas un film de cow-boys de Benjamin Parent, qui lui avait déjà été primé à Cannes. Pour Ce qu'il restera de nous, son réalisateur Vincent Macaigne avait été remarqué l’année dernière comme acteur dans Un monde sans femmes de Guillaume Brac et dans le court La Règle de trois de Louis Garrel…

D’avance bravo au futur gagnant qui sera annoncé ce vendredi 22 février.

Mais dès Dimanche 24 février, la planète cinéma aura les yeux tournés vers la fameuse cérémonie des Oscar où il faut saluer l’existence de trois catégories différentes pour les courts : Oscar du meilleur court métrage documentaire, Oscar du meilleur court métrage de fiction (où est nominé le court belge Dood van een Schaduw avec Matthias Schoenaerts vu dans De rouille et d’os), et Oscar du meilleur court-métrage d’animation.

Voici donc Paperman, produit par les studios Disney et en lice dans la catégorie Oscar du meilleur court-métrage d’animation, après sa première au festival de Annecy. Un court-métrage muet et en noir et blanc, avec une marque de rouge à lèvre et avec un souffle romantique... Un jeune homme solitaire, au milieu du siècle à New York, rencontre par hasard une belle jeune femme. La reverra-t-il ?

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Paperman.

Un réalisateur nommé aux Oscars retenu par les douanes américaines

Posté par vincy, le 21 février 2013

Emad Burnat (en photo sur l'affiche) est nommé aux prochains Oscars pour son documentaire 5 Caméras brisées, qui est sorti hier en France. Son arrivée à l'aéroport de Los Angeles mardi 19 février ne s'est pourtant pas passée sans heurts. Le cinéaste palestinien a été retenu plus d'une heure par les services de l'immigration. "La nuit dernière, j'ai été interrogé pendant une heure avec ma famille par les services de l'immigration américaine de Los Angeles sur les raisons de mon voyage aux Etats-Unis", a expliqué le réalisateur dans un communiqué.

Il a du prouver qu'il était bien nommé aux Oscars. Les douaniers lui ont en effet signifié que son voyage en famille (il est accompagné de sa femme et de son fils) n'était pas justifié et l'ont menacé de le renvoyer en Turquie, d'où son avion provenait.

Dans un entretien au Huffington Post, il a précisé : "Il y a 500 points de contrôle israéliens, des barrages routiers et de nombreuses barrières qui empêchent tout mouvement sur nos terres, et pas un seul d'entre nous ne passe à  travers l'expérience que nous avons vécue aujourd'hui avec ma famille".

C'est Michael Moore, alerté par un SMS du réalisateur, qui a répandu la nouvelle sur Twitter. "Apparemment, les officiers des services de l’immigration et des douanes ne comprenaient pas comment un Palestinien pouvait être nominé aux Oscar".Il ajoute : "Bien qu’il ait montré l’invitation des nominés aux Oscars qu’il avait reçue, ça n’était pas suffisant. On l’a menacé de le renvoyer en Palestine." Il a ensuite joué les chevaliers : "J'ai appelé des membres de l’Académie des Oscars. Ils ont contacté des avocats. J’ai dit à Emad de donner mon numéro de téléphone aux officiers et de leur répéter qui j’étais."

Jusque là Emad Burnat n'avait jamais été inquiété par les douanes américaines (c'est son sixième voyage aux USA). Finalement, il a reçu le droit de rester sur le sol américain, pour une semaine.

Il est le premier réalisateur palestinien à être nommé aux Oscars. 5 Caméras brisées est coréalisé par Emad Burnat et l'israélien Guy Davidi. Le documentaire suit Emad, paysan, vit en Cisjordanie. Il y a cinq ans, au milieu du village, Israël a élevé son "mur de séparation", expropriant 1 700 habitants de la moitié de leurs terres, pour "protéger" la colonie juive qui doit abriter 150 000 résidents. Les villageois s'engagent dès lors dans une lutte non violente pour obtenir le droit de rester propriétaires de leurs terres, tout en essayant de coexister pacifiquement avec les Israéliens.


Jennifer Lawrence et David O. Russell refont équipe

Posté par vincy, le 21 février 2013

Jennifer Lawrence va retrouver David O. Russell. Le succès d'Happiness Therapy n'y est sans doute pas étranger. Le film, en lice pour 8 Oscars, a rapporté plus de 100 millions de $ aux USA et déjà séduit 650 000 spectateurs en France.

David O. Russell a accepté de réaliser The Ends of the Earth, projet pour lequel Jennifer Lawrence s'était déjà engagé cet été. Cerise sur le gâteau, Chris Terrio, scénariste d'Argo, écrira cette histoire autour de la faillite de l'Empire d'un vieux magnat du pétrole, Ernest Marland, et de sa liaison controversée avec sa fille adoptive.  Ce riche industriel qui deviendra gouverneur de l'Oklahoma dans les années 30, avait en effet adopté son neveu et sa nièce, qu'il a épousé alors qu'elle était deux fois plus jeunes que lui.

Russell doit aussi tourner un thriller, sans titre pour l'instant, avec son autre star d'Happiness Therapy, Bradley Cooper

Les sorties cinéma du 20 février 2013

Posté par redaction, le 20 février 2013

- Elefante Blanco (***) de Pablo Trapero (Argentine/France/Espagne, 1H45) avec Ricardo Darin, Jérémie Renier, Martina Gusman. Sélectionné à Un Certain Regard à Cannes 2012.

- Lore (***) de Cate Shortland (Grande-Bretagne/Australie/Allemagne, 1H48) avec Saskia Rosendahl, Kai Malina, Ursina Lardi. Prix du public au Festival de Locarno 2012.

- La Demora (***) de Rodrigo Pla (Uruguay/Mexique/France, 1H24) avec Roxana Blanco, Carlos Vallarino, Julieta Gentile.

- Syngué Sabour (**) de Atiq Rahimi (France/Afghanistan, 1H45) avec Golshifteh Farahani, Hamidreza Javdan, Hassina Burgan. Meilleur film au Festival des jeunes réalisateurs de St Jean de Luz.

- Les Chevaux de Dieu (**) de Nabil Ayouch (Maroc/France/Belgique, 1H55, avertissement publics sensibles) avec Abdelhakim Rachid, Abdelilah Rachid, Hamza Souideq. Sélectionné à Un Certain Regard à Cannes 2012.

- Chimpanzés (**) de Mark Linfield, Alastair Fothergill (USA, Tanzanie, 1H15, documentaire, à partir de 6 ans).

- Die Hard : belle journée pour mourir (*) de John Moore (USA, 1H36), avec Bruce Willis, Jai Courtney, Sebastian Koch.

Et aussi :

- Des Abeilles et des Hommes de Markus Imhoof (Autriche/Allemagne, 1H35, documentaire), avec la voix de Charles Berling - Entre 50 et 90% des abeilles ont disparu depuis quinze ans. Cette épidémie phénoménale est en train de se propager de ruche en ruche sur toute la planète. Par milliards, les abeilles quittent leurs ruches pour ne plus y revenir et il n'y a aucun cadavre à proximité, aucun prédateur visible. Cette petite bête arrivée 60 millions d'années avant l'homme est pourtant aussi indispensable à notre économie qu'à notre survie.

- La Vraie vie des profs de Emmanuel Klotz, Albert Pereira Lazaro (France, 1H40) avec Emir Seghir, Sami Bouzid, Maëva Arnoux - Au collège, deux "lascars" sont contraints par le directeur de rejoindre le journal de l'école avec de bons élèves. Passé le choc des cultures, tous s'accordent pour transformer le journal en un site internet consacré à la vie privée de leurs profs.

- Vive la France de Michaël Youn (France, 1H35) avec José Garcia, Michaël Youn, Isabelle Funaro - C'est l'histoire de Muzafar et Feruz, deux bergers totalement naïfs pas vraiment méchants, originaires du Taboulistan. Afin de faire connaître son pays sur la scène internationale, le fils du dictateur veut un coup d'éclat. Ce sera le terrorisme publicitaire: les deux pieds-nickelés ont pour mission de détruire la Tour Eiffel. Mais leur avion se pose en Corse...

- Pinocchio de Enzo D'Alo (France/Belgique/Italie/Luxembourg, film d'animation, 1H20) - Geppetto, pauvre menuisier italien, fabrique dans un morceau de bois un pantin qui pleure, rit et parle comme un enfant, et qu'il nomme Pinocchio ; il l'aime comme le fils qu'il n'a pas eu. Désobéissant et volontiers menteur, Pinocchio va se trouver entraîné dans de nombreuses aventures.

- Monstres... Pas si monstrueux ! de Julia Bueno, Cheng Li et Catherine Lepicard (France/Belgique, 0H41, animation, à partir de 3 ans) - Cinq courts métrages proposent un tour d'horizon des plus terribles créatures de la planète, sous un nouveau jour..

- Cinq Caméras Brisées de Emad Burnat et Guy Davidi (Palestine/Israël/France, 1H35) - Emad, paysan, vit en Cisjordanie. Il y a cinq ans, au milieu du village, Israël a élevé son "mur de séparation" , expropriant 1 700 habitants de la moitié de leurs terres, pour "protéger" la colonie juive qui doit abriter 150 000 résidents. Les villageois s'engagent dès lors dans une lutte non violente pour obtenir le droit de rester propriétaires de leurs terres, tout en essayant de coexister pacifiquement avec les Israéliens.