Charles de Gaulle et Yvonne de Gaulle en héros de cinéma

Posté par vincy, le 2 juillet 2019

Un biopic politique en France. Gabriel Le Bomin (Les fragments d'Antonin, Insoupçonnable, Nos patriotes) tourne depuis le 27 juin Libres, drame historique au budget conséquent (11,6M€ selon Le Film Français). Lambert Wilson et Isabelle Carré incarnent respectivement Charles et Yvonne de Gaulle.

L'histoire commence en juin 1940, quand la France perd la guerre face à l'Allemagne nazie. Alors en plein commandement en zone de conflit, Charles de Gaulle est convoqué pour devenir sous-secrétaire d'Etat à la Guerre. Le 9 juin il rencontre Winston Churchill. Le lendemain il quitte Paris, passe par Orléans et Tours, cherche une solution franco-britannique. Mai le 17 juin, le Maréchal Pétain prend la présidence du Conseil et De Gaulle quitte la France, avant que le nouveau gouvernement ne soit nommé. Il part à Londres, où il y fera son fameux appel du 18 juin, contre l'avis du gouvernement britannique. Neuf jours plus tard, Winston Churchill le reconnaîtra quand même comme chef des Français libres.
Pendant ce temps, depuis Colombey-les-deux-églises, la discrète et bigote Yvonne de Gaulle prend la route pour rejoindre la mère de son époux et se mêle à l'exode avec leurs trois enfants. Elle se dirige vers la Bretagne avant de partir à son tour l'Angleterre, sans savoir que son mari s'y trouve déjà.

De Gaulle oublié par le cinéma

Produit par Vertigo (La vérité su je mens! les débuts) et Les films de la Baleine, distribué par SND (filiale RTL-M6), le film se tourne dans les Hauts-de-France, en Bretagne, en Ile-de-France et à Londres.

C'est la première fois qu'une véritable fiction romanesque s'empare du Général de Gaulle, même si celui-ci a souvent été incarné à la télévision, notamment par Pierre Vernier (Adieu de Gaulle, adieu, téléfilm de 2008, avec Catherine Arditi en Yvonne), Michel Vuillermoz (téléfilm L'appel du 18 juin, 2010, avec Judith Henry en Yvonne), Patrick Chesnais (la docu-fiction Je vous ai compris, avec de nouveau Catherine Arditi dans le rôle d'Yvonne), et surtout Bernard Farcy dans Le Grand Charles, téléfilm de Bernard Stora (2005), où Danièle Lebrun était Yvonne de Gaulle.

La sortie de Libres est prévue au premier trimestre 2020.

Oscars 2020 : La moitié des nouveaux membres pourrait être des femmes

Posté par wyzman, le 1 juillet 2019
L'Académie des Arts et Sciences du Cinéma vient d'annoncer que la moitié des 842 nouveaux membres invités à la rejoindre sont des femmes.

Des progrès notables

Critiquée ces dernières années pour son manque de représentativité (comprenez par là de diversité raciale et sexuelle), l'organisation à l'origine des Oscars ajoute dans son communiqué que 29% des nouveaux invités sont des personnes de couleur. Comme c'est souvent le cas, si ces nouveaux membres invités acceptaient, l'Académie doublerait ainsi le pourcentage de personnes non blanches dans ses rangs en l'espace de quatre ans. Du côté des sections, sur les 17 que comptent l'Académie, cette année, 10 d'entre elles ont envoyé autant d'invitation à des hommes que des femmes.

Parmi ces nouveaux membres invités, on trouve pas mal d'acteurs très vue cette année : Jamie Bell de RocketmanSterling K. BrownLetitia Wright de Black PantherCamille Cottin de Chambre 212Claire Foy de First ManTom Holland d'Avengers : EndgameLady Gaga d'A Star Is BornWill Poulter de Detroit. Mais également des réalisateurs tels que Matteo Garrone (Dogman) et Mélanie Laurent (Galveston). Comme le rappelle très bien Variety, en 2015, les personnes de couleur ne représentaient que 8% des membres de l'Académie. En 2019, ce nombre est passé à 16% d'après l'Académie. Sur ces 8 946 membres actifs, 8 733 ont le droit de voter pour les Oscars.

Pour rappel, les Oscars 2019 avaient tout d'une victoire pour la diversité. Après le backlash du mouvement #OscarsSoWhite en 2016, les décoratrices Hannah Beachler et Ruth E. Carter ont été récompensées pour leur travail sur Black Panther. Regina King (Si Beale Street pouvait parler) et Mahershala Ali (Green Book) ont été sacrés meilleurs acteurs dans des rôles secondaires. De leurs côtés, Spike Lee et Kevin Willmott sont repartis avec l'Oscar du meilleur scénario adapté pour BlackKklansman.

Anna : Luc Besson profite de la Fête du cinéma pour présenter son nouveau film

Posté par wyzman, le 1 juillet 2019

Deux ans après Valérian et la Cité des mille planètes, Luc Besson est de retour avec un nouveau film, Anna, qui n’est pas sans rappeler certains de ses précédents projets, Nikita (1990) et Lucy (2014) en tête !

Des avant-première dans toute la France

Depuis le 30 juin dernier et jusqu’à ce mercredi 3 juillet, la place de cinéma ne coûte que 4 euros dans le cadre de la Fête du cinéma. Et si cette dernière est généralement l’occasion pour de plus petits films, distributeurs et exploitants de sortir la tête de l’eau, c’était sans compter sur l’arrivée de Luc Besson à la fête. Car bien qu’Anna ne sorte pas avant le 10 juillet en France, le film sera tout de même projeté en avant-première un peu partout dans l’Hexagone dès ce mardi 2 juillet.

Evénement incontournable de ce début d'été, Pathé ne pouvait pas ne pas se joindre. Le studio a donc décidé de mettre en place une journée d’avant-premières ce mardi 2 juillet afin que le nouveau film écrit et réalisé par Luc Besson puisse élargir considérablement son audience. Pour rappel, le film porté par Sasha Luss, Helen Mirren, Luke Evans et Cillian Murphy est un thriller d’action dans lequel une espionne particulièrement douée se retrouve traquée de tous les côtés.

Si sur le plan financier, Luc Besson est loin d'être tiré d'affaire, ses derniers n'ont pas démérité. Valérian et la Cité des milles planètes (2017) a attiré plus de 4 millions de Français en salle, Lucy (2014) en a captivé plus de 5 millions tandis qu'ils étaient près d'un million à se laisser emporter par Malavita (2013).

Little Festival : un été animé pour les très jeunes cinéphiles

Posté par MpM, le 1 juillet 2019

Les parents de (très) jeunes enfants le savent, pas toujours facile de trouver une programmation qui leur soit véritablement adaptée en termes de durée, de contenu et de tonalité.

C'est pourquoi on se réjouit de la belle initiative de Little KMBO qui propose tout l'été la première édition du Little Festival destiné au jeune public dès trois ans. Plus de deux cent salles dans toute la France participent à l'opération en proposant l'un des huit films ou programmes d'animation qui constituent la sélection.

Qui dit festival dit avant-premières, et les jeunes spectateurs pourront découvrir avant tout le monde le long métrage Le voyage dans la lune de Rasmus A. Sivertsen (sortie prévue le 6 novembre), véritable odyssée spatiale ludique et ultra-référencée qui célèbre à sa manière le 50e anniversaire du premier pas sur la lune. Ce troisième volet des aventures de Solan et Ludvig (après De la neige pour Noël et La Grande course au fromage, également présenté dans le cadre du festival), est un régal d'humour et de fantaisie, y compris pour les parents qui apprécieront le second degré permanent des personnages et des dialogues.

Autre exclusivité avant sa sortie le 11 septembre, le programme Un petit air de famille qui réunit cinq courts métrages sur les thématiques familiales, à découvrir à partir de 4 ans. En parallèle, les enfants pourront (re)découvrir Dans la forêt enchantée d'Ouky Bouky (également signé par Rasmus A. Sivertsen) ainsi que des programmes de courts comme Les contes de la mer, A la découverte du monde ou encore La ronde des couleurs. Des ateliers d'initiation à l'astronomie et aux arts créatifs seront également organisés en marge des projections. De quoi faire vivre aux jeunes spectateurs un été aussi cinéphile qu'animé !

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Little Festival

Juillet-Août dans toute la France, avec un temps fort les 20 et 21 juillet
Informations sur le site de la manifestation

La Bonne Epouse : Martin Provost réunit Juliette Binoche, Yolande Moreau et Noémie Lvovsky

Posté par wyzman, le 29 juin 2019

© Didier Crasnault

Selon les informations du Film français, le tournage du nouveau film de Martin Provost débutera la semaine prochaine.

Gros casting

Pour son 7e long-métrage, Martin Provost n’a pas fait les choses à moitié. En effet, si l’on en croit nos confrères, le tournage de La Bonne Epouse doit débuter la 3 juillet et durer jusqu’au 30 août en Île-de-France mais également en Alsace. Avec ce projet, le cinéaste breton déjà auteur de Sage femme souhaite embarquer le spectateur dans les années 1960, à la découverte des écoles ménagères, ce lieu où de jeunes femmes apprenaient à devenir de "bonnes femmes au foyer".

Juliette Binoche campera Paulette Van der Beck, présidente d'un établissement alsacien, Yolande Moreau sera sa belle-soeur Gilberte et Noémie Lvovsky sa soeur Marie-Thérèse. A la veille des événements de mai 1968, Paulette va voir son quotidien bousculer par le retour dans sa vie du premier homme qu’elle a aimé. Pour camper ce personnage de sa comédie, Martin Provost a fait appel à Edouard Baer tandis que François Berléand est annoncé dans le rôle du mari de Paulette.

Si le script est écrit par Séverine Werba, La Bonne Epouse dispose d’un budget de 7 millions d’euros et est produit par Les Films du Kiosque. Ses partenaires financiers ne sont autres que Canal+, France 3 Cinéma et Mémento (déjà distributeur de Sage Femme).

La Petite Sirène : Melissa McCarthy en négociation pour incarner Ursula

Posté par wyzman, le 29 juin 2019

MAJ du 03/07/19 : Une fois de plus, c'est Variety qui a révélé en premier et il y a quelques instants que Disney avait (enfin) trouvé son Ariel ! Et si les noms de Lindsay Lohan et Zendaya ont longtemps circulé, c'est finalement sur la chanteuse et actrice de 19 ans Halle Bailey que le choix de la production s'est porté. Très impliqué dans la recherche de l'actrice qui allait porter ce rôle important, Rob Marshall, le réalisateur de La Petite Sirène, a déjà déclaré : "Après de longues recherches, il était évident que Halle possédait cette combinaison rare d'esprit, de cœur, de jeunesse, d'innocence et de substance - plus une voix glorieuse - toutes les qualités intrinsèques nécessaires pour jouer ce rôle iconique".

Membre du duo Chloe x Halle, Halle Bailey et sa soeur ont été révélées au grand public grâce aux reprises qu'elles publiaient sur YouTube. Jusque-là toujours accompagnée de Chloe, Halle Bailey a pu être aperçue dans le film de Beyoncé Lemonade ainsi que dans la série Grown-ish. A noter que la musique de Chloe x Halle a d'ores et déjà été utilisée sur les bandes originales de Dear White People et Un raccourci dans le temps.

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MAJ du 02/07/19 : Comme premièrement reporté par Kris Tapley, Jacob Tremblay et Awkwafina viennent de rejoindre le casting de La Petite Sirène. Selon les informations de Variety, l’acteur de 12 ans déjà vu dans Room de Lenny Abrahamson, Wonder de Stephen Chobsky et Ma Vie avec John F. Donovan de Xavier Dolan incarnera ici Polochon, le courageux poisson qui fait office de meilleur ami d’Ariel. De son côté, Awkwafina (Ocean’s 8Crazy Rich Asians) a été engagée pour prêter sa voix à Eurêka, la mouette un peu excentrique à qui Ariel demande régulièrement des conseils sur les humains.

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La nouvelle est tombée il y a peu : Melissa McCarthy a entamé des négociations avec Disney afin d’incarner le personnage de la sorcière Ursula dans le live-action de La Petite Sirène.

Rôle important

Si l’on en croit la magazine américain Variety, les négociations ont débuté mais sont loin d’être terminées. Eh oui, Disney prépare sa version en live-action des aventures sous-marines de la jeune Ariel depuis plusieurs années maintenant et tient à composer le meilleur casting possible. Selon le média, l’entreprise américaine tend à effectuer « des choix de casting contemporains et convaincants » tout en ravivant la nostalgie des spectateurs qui auraient vu la version précédente.

A l’heure actuelle,  le projet est entre les mains de Rob Marshall. Le nom du réalisateur engagé est sur toutes les lèvres depuis le carton critique et public du Retour de Mary Poppins. Comme pour les autres live-action de Disney, La Petite Sirène devrait comporter les chansons originales de la version de 1989 ainsi que de nouvelles productions signées Alan Menken et Lin-Manuel Miranda. Si l’on ne connaît pas encore le reste du casting, notez que c’est le scénariste du Retour de Mary Poppins et de L’Odyssée de Pi, David Magee, qui s’est vu confier l’écriture du scénario de La Petite Sirène.

Connue pour son passage iconique dans la série Gilmore Girls et ses comédies pour adultes (Spy, La Reine de la fête, Carnage chez les Puppets), elle s’est également fait un nom grâce à des comédies plus grand public (Mes meilleures amies, Les Flingueuses, SOS Fantômes). Cette année, elle s’est retrouvée nommée aux Oscars pour sa performance dans Les Faussaires de Manhattan. De son côté, Disney n’est plus à un succès près. Au cours des 8 mois derniers, la firme américaine a dévoilé coup sur coup Ralph 2.0, Le Retour de Mary Poppins, Dumbo, Penguins, Aladdin et Toy Story 4.

Le fait de puiser dans des oeuvres déjà adaptées est régulièrement critiqué mais cette attitude s’est avérée payante jusque-là. Bien que Dumbo n’ait rapporté "que" 351 millions de dollars au box-office mondial, Cendrillon (543M$), Le Livre de la Jungle (966M$) et La Belle et la Bête (1,2Md$) ont tous été de véritables cartons. Quant à Aladdin, le film de Guy Ritchie que tout le monde voyait déjà flopper, il cumule à l’heure actuelle à 821 millions de dollars de recettes dans le monde ! En attendant une date de sortie pour La Petite Sirène, il ne fait aucun doute que ce projet devrait booster a carrière déjà bien remplie de Melissa McCarthy.

Enola Holmes : Henry Cavill incarnera Sherlock aux côtés de Millie Bobby Brown et Helena Bonham Carter

Posté par wyzman, le 27 juin 2019

Après avoir marqué les esprits en incarnant Superman dans Man Of Steel, Batman v Superman et Justice League, Henry Cavill s’est trouvé un nouveau rôle à la mesure de son talent (et de sa carrure) !

Projet ambitieux

Selon les informations de Deadline, Henry Cavill incarnera Sherlock Holmes dans l’adaptation des Enquêtes d’Enola Holmes de Nancy Springer. C’est la star de Stranger Things, Millie Bobby Brown qui devrait tenir le rôle principal, avec Helena Bonham Carter dans le rôle de sa mère.

Harry Bradbeer a été engagé pour réaliser le film tandis que le scénario est écrit par Jack Thorne, déjà à l’oeuvre sur Wonder. Les Enquêtes d’Enola Holmes, saga littéraire lancée en 2006, est centrée sur Enola, la soeur cadette de Sherlock et Mycroft Holmes. Comme ces derniers, Enola s’avère être une détective particulièrement compétente.

Pour rappel, on retrouvera prochainement Henry Cavill en chasseur de monstres dans The Witcher, la série de Netflix directement adaptée de la saga littéraire polonaise Sorceleur écrite par Andrzej Sapkowski.

Festival de la Rochelle : le rendez-vous estival des cinéphiles

Posté par redaction, le 27 juin 2019

Pour tous les cinéphiles, le Festival de cinéma de La Rochelle est un des événements incontournables du début de l’été. Lors de cette 47e édition, qui aura lieu du 28 juin au 7 juillet,  quelque 200 films seront projetés : fictions, documentaires, films d’animation provenant de très nombreux pays.

Organisé depuis 1973 dans le chef-lieu de Charente-Maritime, ce festival a la particularité de ne pas  présenter de compétition, ce qui permet de mettre les films et les réalisateurs sur un même pied d’égalité, sans en privilégier certains.

Marraine de l’édition 2019, l’actrice canadienne Alexandra Stewart présentera trois films de sa filmographie : Le feu follet de Louis Malle, Mickey One d’Arthur Penn et La duchesse de Varsovie de Joseph Morder.

Des hommages seront rendus, en leur présence, au réalisateur italien Dario Argento (Les frissons de l’angoisse, Suspiria), à la directrice de la photographie Caroline Champetier (collaboratrice de Leos Carax, Jean-Luc Godard et Claude Lanzmann notamment), à la cinéaste autrichienne Jessica Hausner (Lourdes, Little Joe), au réalisateur de films d’animation Jean-François Laguionie (Louise en hiver, Le voyage du prince) et au cinéaste palestinien Elia Suleiman (Intervention divine, It Must Be Heaven).

Des rétrospectives seront consacrées à l’acteur Charles Boyer, séducteur français qui a fait l’essentiel de sa carrière aux Etats-Unis, au réalisateur américain Arthur Penn (Bonnie and Clyde, Miracle en Alabama, Little Big Man), et à la réalisatrice ukrainienne Kira Mouratova (Brèves rencontres, Le syndrôme asthénique).

La comédie aura une place de choix cette année, avec la projection de films de Louis de Funès et de Jim Carrey, deux maîtres dans l’art de la mimique et de la grimace. Le premier a fait les beaux jours de la comédie populaire dans les années 1960 avec notamment La grande vadrouille (1966), qui est longtemps resté le film ayant réalisé le plus d’entrées au cinéma en France, avec plus de 17 millions de spectateurs. Il n’a été détrôné que ces dernières années par Bienvenue chez les Ch’tis (2008) et Intouchables (2011). Le second, Jim Carrey, a fait briller la comédie américaine dans les années 1990, notamment avec son interprétation déjantée dans The Mask.

Les festivaliers pourront aussi découvrir 13 films venus d’Islande, ainsi que neuf films muets du réalisateur suédois Victor Sjöström, accompagnés au piano par Jacques Cambra. Parmi les autres événements proposés : des films pour les enfants, un concert hommage à François de Roubaix, compositeur de bandes originales de films (L’homme orchestre, Le samouraï) et des films inédits ou présentés en avant-première.

L’an dernier, la manifestation rochelaise a présenté 158 longs métrages et 56 courts métrages, accueillant au total 86 037 spectateurs. Une belle affluence montrant qu’il n’est pas indispensable pour un festival d’organiser une compétition pour attirer le public dans les salles obscures.

Pierre-Yves Roger

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47e Festival de la Rochelle
Du 28 juin au 7 juillet
Retrouvez toute la programmation sur le site de la manifestation

Edith Scob (1937-2019) est morte

Posté par wyzman, le 26 juin 2019

L’actrice Edith Scob s’est éteinte ce mercredi 26 juin a annoncé son agent.

Une impressionnante filmographie

A 81 ans, Edith Helena Vladimirovna Scobeltzine (le vrai nom d’Edith Scob) pouvait se vanter d’avoir croisé la crème de la crème au cours de sa carrière. Issue de l’union entre un architecte et la fille du pasteur réformé Henri Nick, Edith Scob est révélée en 1959 par Georges Franju dans La Tête contre les murs. L’occasion pour elle de croiser Jean-Pierre Mocky, Anouk Aimée, Charles Aznavour et Pierre Brasseur. Au total, ce sont pas moins de six longs métrages qu’ils tournent ensemble, entre 1959 et 1965.

Aussi douée pour camper des personnages de téléfilms populaires que des stéréotypes sur les planches de théâtre, Edith Scob aura sur marquer durablement le cinéma français des années 1960 mais également celui des années 1990 et 2000. Si son masque blanc dans Les Yeux sans visage de Georges Franju a marqué les esprits, rappelons que c'est sa réutilisation dans Holy Motors de Leos Carax (2012) aura fini d’en faire un objet culte.

Côté cinéma, on se souviendra de ses passages dans La Voie lactée de Luis Bunuel (1969), La Vocation suspendue de Raoul Ruiz (1977), Les Amants du Pont-Neuf de Leos Carax (1991), Vénus beauté de Tonie Marshall et L'Heure d'été d'Olivier Assayas (2008) qui lui vaudra sa première nomination aux César dans la catégorie meilleure actrice dans un deuxième rôle. Après des passages remarqués dans L'Avenir de Mia Hansen-Løve et Le Cancre de Paul Vecchiali en 2016, on ne pouvait pas la louper dans Mon inconnue de Hugo Gélin, sorti il y a deux mois.

Trois questions à Félix Dufour-Laperrière pour « Ville neuve », en salles aujourd’hui

Posté par MpM, le 26 juin 2019

En salles ce mercredi 26 juin, et présenté au Festival d'Annecy dans la compétition Contrechamp, Ville neuve de Félix Dufour-Laperrière s'annonce comme l'un des plus beaux films de l'année. Réalisé à l’encre et au lavis sur papier, ce qui représente environ 80 000 dessins, il raconte en parallèle la tentative de retrouvailles d'un couple séparé et la campagne référendaire pour l’indépendance du Québec, mêlant ainsi les possibles intimes à ceux de tout un peuple, et proposant une tension permanente entre les deux formes d’espoirs.

Il s'agit du premier long métrage de fiction du réalisateur, qui a déjà une belle carrière dans le domaine du court métrage, et avait signé en 2014 le documentaire Transatlantique. Il nous dévoile la genèse de ce film à la singularité éblouissante dans un long entretien à lire en intégralité ici.

Ecran Noir : Le film est inspiré d’une nouvelle de Raymond Carver, La maison de Chef. Comment s’est passée cette adaptation ?

Félix Dufour-Laperrière : La nouvelle est très courte. Elle fait 4 pages et demi. C’est une très belle nouvelle, très délicate. Carver est assez elliptique et précis. Il y a peu de détails et de descriptions, peu d’ornementations, mais la plupart de ses nouvelles jonglent avec un grand fatalisme, assez mélancolique, mais aussi avec une posture d’espoir, de résistance. C’est une écriture ultra-sensible et très simple. Tout est raconté du point de vue du personnage féminin et dès le départ, quand l’homme l’invite, elle sait que ça ne fonctionnera pas.

C’est d’ailleurs ce qui est assez beau à mon sens. Elle est très lucide, mais elle y va quand même, car elle veut vivre l’expérience, malgré tout. Je trouve que c’est très émouvant. La nouvelle finit mal, mais comme c’est elle qui raconte, quand c’est fini, ce n’est pas une surprise pour elle. Elle est prête. J’ai récupéré cette force-là, une posture de résistance, de lucidité du personnage féminin. Chez l’homme, il y a une tentation pour le fatalisme, un certain nihilisme, mais aussi une colère, une énergie destructrice, assez sombre, mais une énergie tout de même. J’ai récupéré uniquement le contexte, et une réplique.

Le scénario s’est construit en écrivant d’abord les trois longs monologues de chacun des trois personnages, qui à la fois les distinguent et les lient. C’est comme si dans l’espace de la parole, ils se retrouvaient et parlaient un peu de la même chose. Ils se répondent par paroles interposées. C’est pour ça que la parole amène une certaine abstraction. On n’est plus dans le réel, on est dans un espace où les paroles se font valoir, et où les personnages se rejoignent.

EN : Comment avez-vous travaillé l’esthétique du film : le choix du noir et blanc, l’aspect minimaliste, le recours à l’abstraction…

FDL : Le noir et blanc est venu assez vite car j’avais envie de dessiner sur papier. Dans l’économie qui était la nôtre, je me voyais mal établir une mise en couleurs très complexe sur papier. Je savais aussi que je voulais faire beaucoup de surimpressions, de transparences, et le noir et blanc réagit assez bien. Je suis donc parti sur l’idée d’encre et de lavis. J’ai fait beaucoup de tests, j’ai envisagé plusieurs techniques, même de la rotoscopie !

En fait, j’ai une tension avec l’animation. J’adore l’animation, mais c’est aussi un peu pénible : on est toujours en train de retenir son geste, de contrôler, de restreindre. On ne dessine jamais librement. Ca m’ennuie, ça ! J’essaye toujours de trouver des façons de libérer un peu le geste. Par exemple, je n’ai pas fait de feuille de personnages pour Ville neuve, mais j’ai pris un an et demi pour faire tous les dessins du film. Cela représente entre un et dix dessins par plan. Comme ça, le film était posé. C’était un outil de production, mais aussi, de cette manière, toute l’iconographie du film était faite. Ensuite on est rentré en production. On a intégré les membres de l’équipe un par un, tous les quinze jours. Pendant la production, j’ai fait les décors, et on a navigué comme ça. Une certaine épure dans le graphisme vient du fait que j’aime bien quand on me rappelle l’artifice de l’animation. Que c’est un dessin sur une page. Quand on vide le cadre, à la fois on donne de l’importance à la figure qui est isolée, mais aussi on l'établit un peu comme symbole. Ca rejoue l’artifice de l’animation. C’est un dessin qu’on voit, on n’est pas dans l’illusion de la réalité.

Je trouvais que ça servait bien le type d’animation un peu frémissante que donne le travail sur papier. Et puis avec ce type de dessins, quand on commence à trop mettre d’informations, de perspectives, de détails, on vient surcharger le cadre, et parfois ça manque d’élégance. Les personnages sont assez frémissants, il y a une forme d’instabilité due au pinceau et au lavis, ça vibre, donc quand c’est trop plaqué sur des décors fixes, ça aplatit l’image, ça donne une artificialité.

EN : Aviez-vous conscience de la manière dont le film allait être reçu, comme une oeuvre qui ose enfin formellement ce qui semble habituellement interdit, ou impossible, dans le long métrage d'animation ?

FDL : J’ai fait le film sans arrière-pensée. Je n’ai pas de plan de carrière, évidemment. Je fais des films, c’est ma façon de vivre ma vie. Je prends un grand plaisir à faire des longs métrages. Ville neuve est mon premier, mais j’ai adoré ça, j’en fais un deuxième en ce moment… J’adore travailler en équipe. Je travaille avec des gens que j’apprécie, on est comme une bande. Il y a beaucoup de jeunes qui m’apprennent des trucs, c’est très stimulant. Je le fais aussi pour ça. Donc non je n’avais pas de plans... Mais ce que je savais dès le départ, c’est que je n’allais pas faire de concession. La vie est trop courte pour ça.

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