La Permission de minuit : émotion sensible et pudique

Posté par Claire Fayau, le 1 mars 2011

permissionL'histoire : C'est une amitié hors normes entre David, un médecin de 50 ans, et Romain, 13 ans, dont il s'occupe depuis sa petite enfance, l'adolescent souffrant d’une déficience génétique rare. Rien ne semble pouvoir les séparer jusqu’au jour où David obtient une mutation qu’il n’attendait plus. Comment annoncer à Romain son départ ?

Notre avis : Delphine Gleize est la troisième cinéaste  à réunir Vincent Lindon et Emmanuelle Devos devant la caméra, après Emmanuel Carrère (La Moustache) et Anne Le Ny (Ceux qui restent). Mais cette fois, ils ne forment pas le couple star du film puisque le duo fétiche, c'est  un ado malade et son médecin. Une amitié transgénérationnelle, comme les aime Delphine Gleize (voir Cavaliers seuls, coréalisé  avec Jean Rochefort).

Comme dans Cavaliers Seuls, justement, la Permission de minuit (joli titre) parle de transmission, de maladie rare , et de mort. Mais aussi de la beauté de l'échange, et de soutien inconditionnel. Car dans l'histoire , qui sauve réellement qui ?

Un film sensible et pudique, doté d'une belle émotion, mais sans mélo car " la pitié, on s'en fout !".

Une pure affaire : éclats de rire garantis

Posté par Claire Fayau, le 1 mars 2011

une pure affaireL'histoire : La vie de David Pelame, la quarantaine, est dans une impasse. C'est la routine dans son couple, il a du mal à communiquer avec ses enfants, son métier est bien loin de ses ambitions passées... Et puis, un jour, il découvre une valise pleine de cocaïne et un téléphone croulant sous les appels de clients. Et si c'était le moyen de relancer sa vie ?

Notre Avis : Ne vous fiez pas à l'affiche et à son sous-titre : " ça sent les emmerdes à plein nez" : le film vaut bien plus. Les erreurs en matière de marketing, ça arrive.

Car ici, le scénario est bon. On pense à Weeds et au British Saving Grace (d'ailleurs le film est une adaptation plus légère d'un roman anglais). Ou plus récemment à Jewish connection : des gens ordinaires qui deviennent dealers, un peu par hasard, et beaucoup par appât du gain.

Bien sûr,  il y a le message "la drogue , c'est mal", bien sûr il y a des côté sombres et cyniques. Mais ce film est un comédie et on se marre bien. Le casting est parfait : François Damiens en avocat-brave type attachant qui devient Goliath le dealer. Pascale Arbillot qui embellit et retombe amoureuse de son mari au fur et à mesure qu'elle s'enrichit... Sans parler des seconds rôles : Laurent Laffitte, en tête (il est parfait en type arriviste et odieux à qui tout réussit).

En plus, la fin est assez anti-conventionnelle. Donc oubliez vos préjugés et allez prendre une bonne dose de rire chez votre fournisseur habituel en cinéma.

Jeu concours Genghis Khan : dix DVD à gagner

Posté par MpM, le 1 mars 2011

Genghis KhanGenghis Khan est l'un des plus grands conquérants du monde, dont la légende dépasse très largement les frontières du continent asiatique. Jusqu'à sa mort en 1227, il eut pour objectif l'unification des différentes tribus de la région, puis des régions environnantes, au point de se retrouver à la tête d'un empire plus vaste que l'empire chinois.

Le film Gengis Khan, à la conquête du monde, nous fait découvrir ce destin hors du commun, montrant Genghis Khan tour à tour fils, époux, père, chef charismatique et surtout insatiable conquérant à la devise fièrement revendiquée : « Où je vais, je conquiers... Les frontières disparaissent. » Une œuvre spectaculaire et impressionnante qui immerge le spectateur au cœur de scènes de bataille démesurées.

A l'occasion de sa sortie en DVD et BluRay, Ecran Noir met en jeu dix exemplaires du DVD.dvd bluray

Pour participer au tirage au sort, il suffit de répondre à la question suivante :

Genghis Khan est considéré comme le fondateur d'une nation qui lui survécut jusqu'à aujourd'hui.
De quelle nation s'agit-il ?

Votre réponse et vos coordonnées postales sont à envoyer par courriel avant le 9 mars 2011.

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Genghis Khan, à la conquête du monde
de Shinichiro Sawai
Avec Takashi Sorimachi, Rei Kikukawa, Mayumi Wakamura...
Sortie BluRay et DVD le 1er mars
© Metropolitan

Ainsi s’en va Annie Girardot (1931-2011)

Posté par MpM, le 28 février 2011

Annie GirardotLes témoignages affluent suite à la disparition d'Annie Girardot. Pour Line Renaud, c'était "un monument du cinéma français, une immense actrice, très instinctive et toujours juste". Elle se souvient avec émotion et humour du film qu'elles avaient tourné ensemble en 1995, Les filles du Lido. "Depuis, on se surnommait Les Gourdasses en souvenir du tournage."

Mireille Darc ne tarit pas d'éloges : "Annie était une très, très grande. Jouer avec elle était un éblouissement. Elle était étonnante. Elle aimait la vie. Annie était une femme de coeur et était généreuse. Pour moi, c'était plus qu'un modèle sur le plan artistique. Annie pouvait incarner tous les rôles. En Italie, j'ai habité chez elle. C'était quelqu'un d'extraordinaire qui dévorait la vie."

Quant à Bertrand Blier, il se dit "sous le choc". "Les Français s'en souviennent comme d'une actrice qui avait joué dans beaucoup de comédies, elle avait pris un virage très populaire après Rocco et ses frères. Mais elle était pleine d'émotion et de souffrance. Elle craquait facilement, comme sur la scène des César".

En 1996, l'actrice avait en effet suscité une violente émotion en recevant le César du meilleur second rôle féminin pour sa composition dans Les Misérables de Claude Lelouch, après une longue absence des écrans. En pleurs,  elle avait lancé au public : "Je ne sais pas si j'ai manqué au cinéma français mais à moi, le cinéma français a manqué follement... éperdument... douloureusement. (...) Et votre témoignage, votre amour me font penser que peut-être, je dis bien peut-être, je ne suis pas encore tout à fait morte."

Après cela, elle a continué à tourner (Ceci est mon corps de Rodolphe Marconi, La pianiste puis Caché de Michael Haneke, C'est beau une ville la nuit de Richard Bohringer...) jusqu'à ce que la maladie d'Alzheimer ne la rattrape. En 2008, elle apparaît une dernière fois dans le documentaire de Nicolas Baulieu Ainsi va la vie où elle délivre un message d'adieu à la fois sobre et poignant.

Elle voulait que l'on se souvienne à sa place des films qu'elle avait tournés, si nombreux, et avec de si prestigieux réalisateurs : Marcel Carné, Marc Allégret, Marco Ferreri, Luchino Visconti, Jean Delannoy, Mario Monicelli, Philippe de Broca, Michel Audiard, Luigi Comencini, Claude Lelouch, Bertrand Blier, Michael Haneke... Et bien sûr, certains de ses personnages sont entrés depuis longtemps dans le panthéon du cinéma. A commencer par Nadia, la prostituée de Rocco et ses frères, aux côtés d'Alain Delon et surtout de Renato Salvatori, celui qui allait devenir le grand amour sa vie.

Oscars 2011 : après la cérémonie, le cinéma se décline dans les assiettes

Posté par MpM, le 28 février 2011

C'est une tradition. Une fois la dernière statuette distribuée, lauréats et nominés malheureux se retrouvent au "bal des gouverneurs" qui est organisé par l'Académie des arts et des sciences du cinéma dans une grande salle proche du Kodak Theater où a lieu la cérémonie des Oscars.

La soirée est bien entendu placée sous le signe du cinéma. On y déguste ainsi des amuses-bouche au caviar et au saumon fumé et des gourmandises au chocolat en forme d'Oscar. So chic. Le "chef des stars" Wolfgang Puck a également concocté "un plat de sole rôtie dans une cassolette de fenouil, olives, haricots verts, tomate, citron, vinaigre de Jerez et huile d'olive" qui se veut un hommage au Discours d'un roi. La sole serait le poisson préféré de Colin Firth, l'acteur principal du film. Autre dédicace, la "paella Black swan" ("un risotto de légumes au safran, au vin blanc et au persil") spécialement réalisée pour Natalie Portman qui est végétarienne.

A l'heure où l'on vous parle, on a donc une pensée émue pour les 1600 invités triés sur le volet qui dégustent ces mets particulièrement cinéphiles, sous le regard plus ou moins nerveux de pas moins de 11 chefs, 30 sous-chefs, 250 cuisiniers et 600 serveurs, et pour la modique somme de 750 dollars par personne. Qu'on se rassure, ce sont généralement les studios ou les producteurs des films nommés qui régalent. Mais en contrepartie, rien n'empêche Colin Firth d'y prononcer un discours, ou Natalie Portman de se lancer dans une série d'entrechats.

Oscar 2011 : certains films nommés ont failli ne jamais voir le jour

Posté par MpM, le 27 février 2011

On a dû mal à l'imaginer, mais des films comme Le discours d'un roi, d'ores et déjà multi-récompensé (notamment aux BAFTA, cf notre photo) et multi-nommé aux Oscar, The Fighter, Tout va bien ! The kids are all right ou Black Swan ont failli ne jamais voir le jour, faute de financement.

Ce sont les frères Weinstein qui ont rendu possible la production du film de Tom Hooper : ils ont eu un coup de foudre pour le scénario. The Fighter avait carrément été lâché par la Paramount, ses acteurs et même son réalisateur, avant d'être sauvé in extremis par Relativity Media et ses 25 millions de dollars.

Pour Black swan, le producteur Mike Medavoy raconte qu'il a été "très difficile" de trouver de l'argent. Après un premier désistement, lui-même a "pratiquement renoncé à tout salaire pour que le film se fasse". C'est finalement la société Cross Creek Pictures qui a sauvé le  projet. Dans ce cas précis, la notoriété de Darren Aronofsky (The wrestler) n'a rien changé à l'affaire : "Personne ne pensait que Darren allait faire un film qui rapporterait 205 millions de dollars [à ce jour]. Aucune personne sensée ne pouvait prévoir ça".

Selon Mike Medavoy, les films dont le budget tourne autour de 20 millions de dollars sont généralement les plus difficiles à financer Natalie Portman dans Black Swan : "on doit beaucoup dépenser en publicité en en marketing [environ dix fois le budget de fabrication]. C'est aussi difficile que de passer le fil dans le chas d'une aiguille".

Ce n'est pas Jeffrey Levy-Hinte (Antidote) qui va le contredire,  lui qui s'est battu pour que Tout va bien ! The kids are all right de Lisa Cholodenko voit le jour. "Plusieurs studios étaient intéressés mais au final, aucun n'a donné son feu vert au projet", explique-t-il. "En 2005, le film est finalement entré en production, mais notre financement s'est évaporé". Le casting (Julianne Moore, Annette Bening et Mark Ruffalo) a permis de faire la différence, mais il aura finalement fallu l'intervention d'une douzaine d'investisseurs pour boucler le budget de 5 millions de dollars, modeste même pour un film indépendant.

Résultat : il a fallu tourner le film en 23 jours. "Nous n'avons pas pu nous offrir le luxe d'une approche cinématographique plus ambitieuse", avoue-t-il avant de conclure :  "chaque année, il semble plus difficile de trouver des financements. Ceci dit, ça ne m'intéresse pas de porter des projets formatés pour les investisseurs. Mes films ne seront donc sans doute jamais faciles à financer."

Pourtant, ce type de films tire souvent son épingle du jeu lors des récompenses annuelles et certains pourraient prendre une revanche bien méritée lors de la cérémonie de cette nuit. Le discours d'un roi est nommé douze fois, The fighter sept fois, Black swan cinq fois, The kids are all right, quatre fois. Ce qui fait autant de possibilités de prouver aux producteurs frileux qu'ils ont eu tort de ne pas croire en ces projets.

Cesar 2011 : audience historique, cérémonie académique

Posté par MpM, le 27 février 2011

Après une édition 2010 assez catastrophique, les Cesar 2011 ont réalisé vendredi soir leur deuxième meilleure audience historique sur Canal+ en rassemblant 2,944 millions de téléspectateurs, soit une part d'audience de 14,5% sur la France contre 1,7 million de téléspectateurs et 9,1% de part d'audience l'an dernier. Le record date de 2005 avec 3,3 millions de téléspectateurs.

Et pourtant, cette soirée n'a pas brillé par son inventivité ou son rythme, s'essoufflant au bout de deux heures et souffrant de nombreux temps morts. Comme d'habitude, est-on tenté d'écrire, même si la cérémonie a semblé cette année tenter d'aller droit à l'essentiel. Antoine de Caunes a alterné vrais bons mots et piques faciles, Jodie Foster a été impeccable en maîtresse de cérémonie classe, Quentin Tarantino s'est un peu facilement réfugié derrière une émotion qui le laissait "sans mots"... Chez les remettants comme chez les lauréats, pas vraiment de coups d'éclat. On retiendra la pirouette inattendue de Sara Forestier qui a prétendu avoir interprété une "pute politique" dans Le nom des gens alors qu'à l'époque elle était vierge et n'y connaissait rien en politique (!), l'arrivée sur scène d'une Leïla Bekhti bouleversée (et empêtrée dans une incroyable robe, trop longue et trop décolletée), la bonhommie de Michael Lonsdale recevant son premier Cesar... C'est un peu comme si vrais jolis moments avaient alterné avec flottements et ennui.

Côté palmarès, on assiste pour une fois à une belle répartition des prix entre favoris et outsiders, chacun étant récompensé pour ses points forts, et non de manière systématique. Ainsi ne peut-on que se réjouir du César du meilleur espoir pour Edgar Ramirez qui crève l'écran dans Carlos, du meilleur acteur pour Eric Elmosnino qui campe un Gainsbourg plus vrai que nature, du meilleur scénario original pour Le nom des gens qui a fait l'effet d'une petite bouffée d'air frais dans le paysage cinématographique... Par ailleurs, Des hommes et des Dieux était en effet le film de l'année, et Roman Polanski a prouvé une nouvelle fois qu'il est un incroyable réalisateur, même "en taule".

Après on a le droit d'avoir des regrets : où est Tournée, qui était l'autre film-surprise de 2010 ? Tout le monde a salué la métamorphose de Laetitia Casta en Bardot mais elle est absente du palmarès. Catherine Deneuve était formidable en Potiche, et on peut trouver injuste de lui avoir préféré Sara Forestier... et ainsi de suite. Dans tout cela, il y a des éléments objectifs et une grosse part de subjectivité. Subjectivité partagée avec les votants,  qui ont dû faire des choix.

Bien sûr le palmarès 2011 ne reflète-t-il pas toute la diversité du cinéma français, puisque de nombreux bons films en étaient exclus dès le départ, mais au moins tente-t-il de représenter, parmi les nommés, des courants variés et tous passionnants. Et en cela, il est déjà meilleur que certains autres.

Spider-Man à Broadway : critiques assassines, public curieux

Posté par vincy, le 27 février 2011

"'Spider-Man' n'est pas seulement la production la plus chère, elle pourrait aussi être une des pires", "On se demande d'abord 'Où sont passés les 65 millions de dollars?' et après 15-20 minutes 'Quand vais-je pouvoir quitter la salle'?" (New York Times), "L'histoire est à la limite de l'incohérence" (The Hollywood Reporter), "Bazar incontrôlable, avec un trop-plein de ressources, artistiques et financières. Les producteurs de Spider-Man ont par inadvertance financé une forme artistique de mégalomanie" (Los Angeles Times)... N'en jetons plus.

Cinq reports, des accidents à répétition (la chute spectaculaire d'un cascadeur, un acteur blessé),  un départ remarqué d'une des principales actrices : Spider-Man: Turn Off The Dark a coûté 65 millions de $ et a provoqué les railleries voire l'effroi des critiques lors de sa (fausse) avant-première.

Catastrophe industrielle? Pas si simple. Certes le spectacle est maudit. Mais l'enjeu est tellement énorme (pour U2, la metteur en scène Julie Taymor, Marvel) que personne n'a envie d'en rire. Quand un cascadeur, durant une répétition payante (le public accède au spectacle avant sa première officielle), fait une chute de 10 mètres dans le vide, les spectateurs ont du immédiatement sortir, après un baisser de rideau. Le cascadeur s'en sort, malgré une hémorragie interne et pas mal de casse. L'inspection du travail a aussi collé deux avertissements pour violation de mesures de sécurité. Quand l’héroïne de la pièce, jouée par Natalie Mendoza, ramasse sur le crâne une corde d’une dizaine de kilos, elle décide de quitter l'aventure, à quelques semaines de la première.

Et ça ne s'arrange pas depuis les premières représentations : une fois sur deux, Spider-Man ne parvient pas à survoler le public... le mécanisme est coincé, saucissonant le héros dans sa toile. Un rôti de dindonneau. Bien sûr ce sont des répétitions, mais le spectacle a un an de retard. Et sa première définitivement prévue le 11 janvier a été reportée au 7 février puis de nouveau décalée au 15 mars. Le spectacle tourne, mais n'est toujours pas rodé. Mais les critiques se sont lâchés, avant même la première.

Pour l'instant, le spectacle récolte 1,3 millions de $ en moyenne par semaine. Un bon score relatif. Certes, il est le 2e hit sur Broadway, derrière Wicked et devant Le Roi Lion, de la même Julie Taymor. Mais en remplissage, Spider-Man Turn Off the Dark n'est que 5e, avec les deux tiers de ses sièges occupés, à 92$ la place (en moyenne car certaines places sont vendues 275$). À plein, il devrait rapporter 2 millions de $ dans le théâtre de Foxwoods (1 829 places).

L'alliance entre un héros mythique contemporain, Julie Taymor et Bono and the edge  (avec U2) était pourtant une martingale gagnante sur le papier. Sur scène, Reeve Carney, et Matthew James Thomas en remplacement, dans  le rôle de Peter Parker, Jennifer Damiano dans celui de Mary Jane Watson et Patrick Page en Bouffon vert signait pour être les stars du spectacle de l'année 2009, puis 2010 et finalement 2011.

Le spectacle a commencé ses représentations le 28 novembre, et n'ouvrira officiellement que le 15 mars. Près de 80 représentations auront été données, et ont surtout attiré les médias de caniveaux pour les scandales à foison. Maintenant, la presse "sérieuse" s'en empare. Pour l'instant, Spider-Man a rapporté 12,5 millions de $ en dix semaines. Julie Taymor ajuste constamment ce "work-in-progress" et il ne reste plus qu'à espérer un miracle. Mais les musiques "décevantes" (et a priori aucun ajout ou aucune modification n'est planifiée), un deuxième acte "peu excitant", du playback inconcevable pourraient avoir raison de l'optimisme ou du relativisme des producteurs.
Le public est là : mais à Broadway, surtout avec un spectacle aussi cher, c'est la durée qui compte.

Adrian Lyne revient derrière la caméra, avec Andrew Garfield et Jennifer Garner

Posté par vincy, le 26 février 2011

Andrew Garfield, le futur Spider-Man, Jennifer Garner, l'ex d'Alias et Marcia Gay Harden seront les vedettes de l'adaptation du best-seller de Tawni O'Dell, Le temps de la colère (Back Roads), publié en France en 2004 chez Belfond.

Ce sera, par ailleurs, le retour d'Adrian Lyne derrière la caméra. Le réalisateur de Flashdance, 9 semaines 1/2, Liaison fatale, Proposition indécente, du remake de Lolita et d'Infidèle (son dernier film en date) n'a rien tourné depuis 2002.

Lyne a écrit le scénario avec l'écrivain. Le scénario déviera légèrement du roman. Garfield interprétera un jeune homme obligé de prendre en charge ses trois jeunes soeurs après l'incarcération de leur mère, qui vient de tuer son mari, violent. Garner sera la voisine qui tombe amoureuse de Garner tandis que Harden jouera les thérapeutes.

L’instant Court : EXs réalisé par Benoît Pétré, avec 66 amours…

Posté par kristofy, le 25 février 2011

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Cut avec Keira Knightley et réalisé par Joe Wright, voici l’instant Court n° 21.

Bientôt arrive la traditionnelle cérémonie des Césars, toute la grande famille du cinéma français sera réunie pour s’applaudir les uns les autres et sourire devant les photographes. Beaucoup moins médiatisée que les catégories "prestigieuses" du meilleur film ou meilleur réalisateur, il y a une catégorie pour le court-métrage et depuis cette année pour les films d’animations.

Les films courts réunissent plutôt les petites mains du cinéma (dont certaines ne sont pas payées…) et les révélations de futurs espoirs. C’est sous le signe de ces réunions de talents au service d’un film que nous vous présentons un court qui a la particularité de réunir un casting de 66 actrices et acteurs en moins de 4 minutes !

Voila donc le court-métrage EXs réalisé par Benoît Pétré, avec 66 amours. On y voit des actrices très connues (Mélanie Laurent, Ludivine Sagnier, Léa Seydoux, Cécile Cassel, Elodie Navarre, Marie Denarnaud, Alysson Paradis, Caroline Ducey, Florence Loiret-Caille, Bérénice Béjo…) et en même temps d’autres qui sont plus rarement mises en lumière (Marie Payen, Constance Dollé, Julie Fournier, Virginie Lanoue, Anne Caillon, Julie Debazac, Isabelle Vitari, Mika Tard, Vanessa Pivain…). Il s'agit d'un homme qui se remémore ses exs :

Depuis, Benoît Pétré a aussi réalisé la comédie Thelma, Louise et Chantal qui était sortie au cinéma en mars 2010 (et disponible en dvd). Il commente ce court-métrage EXs et son parcours :

Ecran Noir : Racontez-nous cette aventure collective qu’a été Les Quiches…

Benoît Pétré : On était une bande de 8 jeunes comédiens et on a formé Les Quiches, une troupe de cinq filles et trois garçons, on écrivait des scénarios à jouer et on s’en faisait des films. J'ai rencontré la moitié des Quiches au cours Florent où j'ai suivi une formation de trois ans, et l'autre moitié aux Ateliers du Sudden théâtre. En sortant des cours, on faisait un court-métrage par semaine, à l'arrache, en suivant l'idée d'untel ou d'unetelle... C'était un moment de folle liberté créative, on n'avait pas d'équipe image, pas de mec au son, c'était un moyen d'apprentissage formidable. Ensuite on a gagné pas mal de festivals de courts et on a rencontré Louis Becker qui nous a donné la chance dingue de réaliser notre premier film. On avait une liberté totale, pas de barrière, aucune contrainte... Et ça a donné Foon, une des meilleures expériences de ma vie. Même si le film n'a pas marché, j'y ai beaucoup appris. Ensuite on a enchaîné avec Allo’Quiche des sketchs pour Canal+, et Enterrement de vie de jeune fille une mini-série produite par La Parisienne d'Images. On a eu mille projets de longs ensuite mais qui n'ont rien donné. Quand on fait un bide au cinéma, c'est dur d'avoir la possibilité de faire un deuxième film... Mais on ne désespère pas !

EN : Quelles ont été les principales satisfactions reçues avec Thelma, Louise et Chantal votre long-métrage comme réalisateur en solo ?

BP : Grâce à mon agent Laurent Grégoire je me suis lancé dans l'écriture de Thelma’, c'est lui qui m'a poussé à le faire alors que je ne m'en sentais pas capable tout seul. Foon avait été écrit à 8 personnes ! Là, je me suis retrouvé seul devant mon écran d'ordinateur... Mais, au final, c'est allé assez vite. La production et le financement n'ont pas été très compliqué, même si on était sur un petit budget. Je suis fier de ce film, les producteurs Vérane Frédiani et Franck Ribière ont été très présents du début à la fin de la création. Et j'ai eu l'immense joie de travailler avec Keren Ann, elle m'a fait un énorme cadeau en réalisant la bande originale ! Je l'aime ! La sortie a été très satisfaisante, on a fini à 250 000 entrées, c'est bien. C'est ce qu'on appelle un succès relatif. Surtout quand on sait qu'un tiers des films sortis dans l'année font moins de 100 000 entrées. Après, il y a toujours des abrutis pour vous descendre alors qu'ils n'ont vu que les dix premières minutes du film et des journalistes moisis qui trouvent choquant de faire dire "merde" à une femme de cinquante ans, ça me rend fou. Les critiques étaient bonnes dans l'ensemble, mais on ne peut pas plaire à tout le monde !

EN : Pour ce court-métrage EXs, comment vous êtes-vous organisé pour faire apparaître autant de comédiennes, dont Marie Denarnaud en héroïne principale, en moins de 4 minutes ?

BP : L'idée de EXs est venue en écoutant cette chanson ‘One more cup of coffee’, une reprise des White Stripes du tube de Bob Dylan. J'ai eu un tel choc en l'écoutant qu'il me fallait mettre des images dessus. J'ai eu cette idée de rassembler toutes mes potes actrices dans un même film, comme ça pas de jaloux ! J'ai réussi le pari. J'aime beaucoup ce film, je trouve qu'il fonctionne bien, que les images se marient bien avec la musique. Le tournage a duré trois jours, c'était le défilé! Les filles arrivaient, passaient au maquillage, puis à l'habillage, tournaient leur séquence et repartaient. Ça ne durait pas plus de 20 minutes par meuf. Marie Denarnaud c'est ma grande amie, on se connaît depuis bientôt quinze ans. J'ai eu un coup de foudre la première fois que je l'ai vue. Je m'en rappellerai toujours, c'était au cours Florent donc lors des présentations. Elle est arrivée sur scène, les pieds rentrés dans ses Doc Marteens bleues, super timide et très enfantine. Et puis Marie fait partie des meilleures actrices françaises : le public ne le sait pas encore, mais quand il sera au courant ça va faire mal !

EN : Pourquoi ce choix d’une narration inscrite sur l’image au lieu d’une voix-off ?

BP : Je déteste les voix-off ! Je trouve que ça alourdit le propos et que c'est inutile ou alors très mal utilisé. Et puis, une voix off sur cette chanson et le timbre de Jack White ça aurait été d'un goût douteux... Je voulais que le spectateur s'invente les voix de ces filles par lui-même, qu'il n'y ait pas d'identification arrêtée, pas de chemin à suivre. L'écriture à l'écran apporte une indication, comme une étiquette, un label. On en connaît tous des Charlotte, des Caroline, des Sophie... Toutes ses filles représentent des désirs, des fantasmes, des histoires. Chacun est libre ensuite de s'y attacher ou non.

EN : Quels sont vos projets et ceux de certaines des comédiennes de EXs ?

BP : Je vais tourner en septembre prochain mon troisième long-métrage, GPD : une comédie romantique pédé. J'ai écris le scénario avec Stéphane Foenkinos et nous sommes en plein casting. Je vais jouer le rôle principal : Jo, trentenaire parisien, homo et puceau, qui cherche l'amour. Le film est produit par Jean Cottin et Laurent Taieb. J'ai hâte de m'y mettre! Pour les actrices de EXs il y a Aurélie Maggiori qui va sortir le premier album du formidable groupe Brigitte, duo qu'elle forme avec Sylvie Hoarau. Mélanie Laurent va sortir son disque aussi mais en ce moment elle est en plein montage de son film en tant que réalisatrice, avec d’ailleurs comme héroïne Marie Denarnaud ! Il faut absolument aller voir Cécile Cassel au théâtre de la Madeleine dans la pièce Le Vingt Novembre, c’est en ce moment et jusqu’au 16 avril.

EN : Une remarque sur la soirée des Gérards (où Jane Birkin a été citée pour Thelma, Louise et Chantal) ou sur la prochaine cérémonie des Césars ?

BP : Les Gérards je m'en fous, j'ai zappé sur Paris Première deux secondes et ça m'a mis le cafard. Je trouve que les catégories de cette année sont moins drôles que d'habitude. Quand c'est décalé et fin ça me fait rire. Moins quand c'est bête et méchant. Quand à Jane, je crois qu'elle n'en connaît même pas l'existence... Pour les Césars généralement je trouve la cérémonie d'un ennui mortel, sauf quand c'est Valérie Lemercier qui présente. Je vais regarder les Césars à la télé et  tout commenter avec des potes.

Crédits photos : images modifiées, d’après un extrait du film EXs.