Venise 2017 : Darren Aronofsky accouche de Mother!

Posté par kristofy, le 5 septembre 2017

Certains films sont attendus parce qu’on se doute qu’ils vont être bien, d’autres sont attendus parce qu’on doute de ce que ça va être. Mother! dont la première mondiale a eu lieu à Venise, est de cette deuxième catégorie. Pour l’occasion Darren Aronofsky, accompagné de ses acteurs, Jennifer Lawrence, Javier Bardem et Michelle Pfeiffer, avait fait le déplacement en Italie. Rappelons qu'Aronofsky a reçu sa plus prestigieuse récompense sur le Lido avec un Lion d'or en 2008 pour The Wrestler.

"Fraichement" reçu - dans le tableau des étoiles de la presse, Mother! est l'un des films le moins aimé -, cette œuvre étrange est bien faite mais le rebondissement vers la fin du récit rend le film plutôt vain. Tout ça pour ça? Chacun sera libre d'interpréter cet épilogue énigmatique.

Darren Aronofsky : "Pour certains de mes autres films comme par exemple Black Swan ou Noé le développement du projet a duré pendant de longues années. J’ai eu une idée que j’ai commencé à visualiser et à entendre, et j’ai écrit l’histoire de Mother! en cinq jours environ. J’ai proposé le rôle principal à Jennifer Lawrence, elle a voulu le jouer, la production s’est faite assez vite. Faire un film c’est pour moi avant tout une histoire que je considère pouvoir filmer d’un point de vue personnel et unique. Il ne faut surtout pas faire un film pour viser un large public, c’est une erreur. Mother! c’est comme un roller-coaster, venez si vous êtes prêt à faire plusieurs tours…"

On n’en dira pas plus maintenant, sauf trois indices pour vous mettre sur la voie de Mother! et de son mystère à découvrir en salles dès la semaine prochaine :

- la bande-annonce peut faire penser à une histoire comme celle de Rosemary's baby de Roman Polanski… Darren Aronofsky aime beaucoup les films de Polanski, comme Repulsion qu’il serait possible de rapprocher de Black Swan. Ici non, ça n’a rien à voir : Mother! raconte une toute autre histoire…

- la bande-annonce indique "du réalisateur de Requiem for a dream et de Black Swan…" Peut-être qu’il s’agit de ses films les plus connus, en plus d'être liés par un trouble de l’identité. Pour être en phase avec le contenu de Mother! ça aurait été beaucoup plus pertinent d’indiquer le titre de deux autres de ses films… En voyant Mother! on pense davantage à Noé et La Fontaine: à cause de la religion, dont le film semble une allégorie...

-Il y a plusieurs affiches du films en circulation, qui sont très différentes… Les affiches sont graphiquement assez réussies, tout en mettant en avant le personnage de Jennifer Lawrence, ou Javier Bardem. Cependant l’une des affiches est particulièrement symbolique du contenu de Mother!... Cette illustration est un gros indice sur le twist final.

Deauville 2017 : hommage à Darren Aronofsky et projection de Mother!

Posté par wyzman, le 10 août 2017

Adoré par la critique, Darren Aronofsky aura droit à un traitement bien particulier lors du prochain festival de cinéma américain de Deauville qui se tiendra du 1er au 10 septembre. Si l'on vous disait récemment que Laura Dern et Michelle Rodriguez seraient de la partie, le réalisateur de Requiem for a Dream devrait être la principale attraction de cette édition pour de nombreux festivaliers.

Et cela sans doute parce qu'outre la présence du cinéaste américain de 48 ans, l'édition 2017 du festival de Deauville sera aussi l'occasion de découvrir en avant première Mother!, son nouveau film porté par la superstar Jennifer Lawrence. L'affiche officielle vient d'être mise en ligne et la bande annonce dévoilée dans la foulée n'a laissé personne indifférent. Mother! sortira le 13 septembre en France.

Pour rappel, seul le dernier film de Darren Aronofsky a laissé la presse mitigée. Noé racontait entre autres le destin exceptionnel d'un homme se préparant à vivre l'Apocalypse avec sa famille. Sorti en avril 2014, Noé a tout de même amassé plus de 360 millions de dollars dans le monde, devenant ainsi son plus gros carton devant Black Swan.

Bilan 2011 : les films les plus consultés sur Ecran Noir

Posté par redaction, le 1 janvier 2012

Chers lecteurs, vous avez des goûts éclectiques. Des succès du box office, des films d'auteurs, des comédies, une Palme d'or, un Ours d'or et un Lion d'or. Et même le film oscarisé de l'année en tête. Du Québec à l'Iran, les films que vous avez le plus consulté ne sont pas forcément nos choix en tant que critiques. Comme souvent les films sortis au début de l'année, et déjà en DVD/Blu-Ray prennent l'avantage.

1 - Le discours d'un roi. 3 *. Oscar du meilleur film.
2 - Rien à déclarer. 2*. 2e au box office français.
3 - Somewhere. 3*. Lion d'or 2010 à Venise.
4 - Incendies. 4*. Meilleur film canadien.
5 - Black Swan. 4*. Meilleur film indépendant américain.
6 - 127 heures. 4*.
7 - Les femmes du 6e étage. 3*.
8 - Crazy, Stupid, love. 2*.
9 - The Tree of Life. 2*. Palme d'or à Cannes.
10 - Une séparation. 5*. Ours d'or à Berlin.

L’instant Court : Retour sur 10 films marquants de l’année 2011

Posté par kristofy, le 30 décembre 2011

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage d’animation Noël au rabais, voici l’instant Court n° 61.

La fin d’année est par tradition le moment des bêtisiers et des bilans, et le blog Ecran Noir d’ailleurs condense ici mois par mois les principaux évènements de 2011. On évitera de se souvenir des pires films vus pour plutôt garder en mémoire les meilleurs films qui nous ont enthousiasmé. A noter que des titres peuvent trouver leur place d’ailleurs dans les deux catégories, comme par exemple Tree of life de Terrence Malick…

Difficile de ne retenir que dix films quand certaines semaines c’est plus d’une quinzaine de nouveaux films qui arrivent à l’affiche ! L'exercice est forcément subjectif, et voici un florilège (sans aucun ordre) qui cite à la fois des films parmi les plus remarqués de l'année, mais aussi d’autres qui ont réussi à surprendre.

Voila donc Retour sur 10 films marquants de l’année 2011, un instant court spécial avec un montage d’images de dix films qui ont compté en 2011. Black swan de Darren Aronofsky, Voir la mer de Patrice Leconte (son interview ici),  Balada triste de Alex de la Iglesia, J'ai rencontré le Diable de  Kim Jee-Woon, Attack the block de  Joe Cornish, Submarine de Richard Ayoade,  Melancholia de Lars Von Trier, La guerre est déclarée de Valérie Donzelli, Drive de Nicolas Winding Refn, The artist de Michel Hazanavicius (son interview ici).

Et vous, quel est votre top 10 ? Vous pouvez le proposer sur notre page facebook.

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Retour sur 10 films marquants de l’année 2011.
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Les jeunes, les seniors et les femmes font le bonheur des cinémas

Posté par vincy, le 6 septembre 2011

Médiamétrie a publié son enquête cinéma semestrielle dite des 75 000 (18 390 interviews réalisées du 3 janvier au 26 juin 2011 constituant un échantillon représentatif de la population âgée de 6 ans et plus, dont 16 139 individus représentatifs de la population âgée de 15 ans et plus).

Le premier semestre 2011 a été faste. Près de 38 millions de Français se sont déplacés dans une salle de cinéma au cours des 12 derniers mois. Soit deux Français sur 3. C'est aussi 560 000 spectateurs  de plus que l'année précédente. Il y a dix ans, seulement 60 % des Français avouaient avoir été au cinéma une fois dans l'année. Le cinéma est donc de plus en plus populaire.

Ce bon résultat est du à trois catégories : les plus de 60 ans (+6%, la moitié des séniors a été voir un film), les femmes (+2,3%, les deux tiers des femmes ont fréquenté les salles) et les 15-24 ans (notons que 94% des 15-19 ans ont été au cinéma!).

Par exemple, les séniors et les femmes ont préféré Les femmes du 6e étage ; les femmes et les jeunes ont privilégié Black Swan ; les séniors ont aussi été voir, plus que les autres, Le discours d'un roi. Fast and Furious 5 a été particulièrement apprécié des jeunes.

La 3D, malgré toutes les critiques, a aussi ses adeptes. Les jeunes représentent ainsi un cinquième du public des films en relief. Ces films en 3D sont de plus en plus appréciés avec 4 des 10 films les plus populaires offrant cette option.

Mais si les Français sont plus nombreux à aller au cinéma, ils y vont aussi un peu moins souvent (moins d’une fois par mois). Ils ont été principalement voir Rien à déclarer, leader du box office, porté par l'acteur le plus populaire des Français, Dany Boon. Le nombre d’habitués du cinéma croît cependant auprès de certaines catégories de la population : les 50 ans et plus (+2%), les actifs (+2%) et les habitants de l’agglomération parisienne.

Darren Aronofsky va livrer le premier tome de sa nouvelle BD en octobre

Posté par vincy, le 4 juillet 2011

Il y a cinq ans, Darren Aronofsky nous avait offert une version graphique de son film The Fountain. A l'époque, il s'était résigné à coucher son histoire sur papier parce qu'il ne parvenait pas à financer cette super-production de science-fiction. Après avoir transposé son scénario en bande dessinée, il avait écrit une seconde version qui allait donner le film sorti la même année.

Le réalisateur, aujourd'hui adulé et très courtisé, de Black Swan revient aux cases et aux bulles. Noé s'annonce comme une série en quatre tomes, dont le premier, Pour la cruauté des hommes, paraîtra en octobre prochain aux éditions du Lombard. Avec le co-scénariste Ari Handel et me dessinateur Niko Henrichon, ils réinterprètent la Genèse dans un univers fantastique et crépusculaire.

Le héros, Noé, homme viril et combattif, bon et tourmenté par des visions de déluge, cherche la paix et veut protéger sa famille.  Dans une terre sans pluie, sans récolte, dominé par des barbares et des chefs belliqueux, il cherche une Voie. Un miracle.

Le dessin a des allures de contes de science-fiction, l'ambiance paraît sauvage, le sang est omniprésent, le danger est partout. La tour de Bab-Ilim, des crânes humains, des bêtes meurtries, une terre asséchée (tout juste contrastée par les visions aquatiques et bleutés du héros), des monstres et le Créateur ponctuent ce voyage onirique et mystique où les grands mythes de la Bible se mélangent pour devenir une histoire certes singulière mais un peu classique.

Il faut croire que la Genèse inspire les auteurs de BD puisque deux ans après Crumb, Aronofsky s'attaque au même sujet avec ce temple du récit universel.

Le réalisateur envisage d'adapter au cinéma cette histoire diluvienne. Ce pourrait même être son prochain projet.

Venise 2011 : Darren Aronofsky, président du jury

Posté par vincy, le 27 avril 2011

La 68e Mostra de Venise livrera sa compétition à un jury présidé par le cinéaste américain Darren Aronfsky. Le réalisateur est un habitué : il avait présenté Black Swan, son plus gros succès à ce jour, l'an dernier au Festival et y avait remporté le Lion d'or pour The Wrestler en 2007. Il était aussi venu en 2006 pour lancé son film de science-fiction The Fountain.

Aronofsky succède à Quentin Tarantino (2010) et Ang Lee (2009.

Retour sur les Independent Spirit awards

Posté par MpM, le 5 mars 2011

spirit awardsPris entre les feux croisés des Césars (le vendredi) et des Oscars (le dimanche), les Independent Spirit awards qui se déroulaient le week-end dernier sont légèrement passés inaperçus. Pourtant, ces prix du cinéma américain indépendant permettent d'imaginer une version alternative du paysage cinématographique 2010, en cantonnant notamment Le discours d'un roi (qui a trusté les Oscars les plus prestigieux) à l'unique catégorie du meilleur film étranger (prix qu'il a bien sûr remporté haut la main).

Privé de de cet imbattable concurrent, c'est ainsi Black swan qui a tiré son épingle du jeu. Quand seule Natalie Portman avait trouvé grâce aux yeux de  la vénérable académie, le thriller classieux de Darren Aronofsky a été couronné quatre fois : meilleur film, meilleure image, meilleur réalisateur et meilleure actrice (pour Natalie Portman encore).

James Franco a lui été sacré meilleur acteur pour sa performance époustouflante dans 127 heures de Danny Boyle tandis que deux acteurs de Winter's bone (Dale Dickey et John Hawkes) remportent les prix d'interprétation dans un second rôle. Une petite consolation pour le très réussi film de Debra Granick, totalement boudé aux Oscars.

Finalement, même si les résultats diffèrent, nombreux étaient  les films à être indifféremment nommés lors des deux cérémonies, à commencer par les films déjà cités, mais aussi Faites le mur de Bansky (meilleur documentaire) et Tout va bien! The kids are all right de Lisa Cholodenko (meilleur scénario). On peut y voir la preuve que le cinéma indépendant brille au firmament, mais aussi constater que même dans les milieux cinéphiles, l'attention se cristallise désormais autour d'un nombre de plus en plus réduit de films.

Oscars 2011 : après la cérémonie, le cinéma se décline dans les assiettes

Posté par MpM, le 28 février 2011

C'est une tradition. Une fois la dernière statuette distribuée, lauréats et nominés malheureux se retrouvent au "bal des gouverneurs" qui est organisé par l'Académie des arts et des sciences du cinéma dans une grande salle proche du Kodak Theater où a lieu la cérémonie des Oscars.

La soirée est bien entendu placée sous le signe du cinéma. On y déguste ainsi des amuses-bouche au caviar et au saumon fumé et des gourmandises au chocolat en forme d'Oscar. So chic. Le "chef des stars" Wolfgang Puck a également concocté "un plat de sole rôtie dans une cassolette de fenouil, olives, haricots verts, tomate, citron, vinaigre de Jerez et huile d'olive" qui se veut un hommage au Discours d'un roi. La sole serait le poisson préféré de Colin Firth, l'acteur principal du film. Autre dédicace, la "paella Black swan" ("un risotto de légumes au safran, au vin blanc et au persil") spécialement réalisée pour Natalie Portman qui est végétarienne.

A l'heure où l'on vous parle, on a donc une pensée émue pour les 1600 invités triés sur le volet qui dégustent ces mets particulièrement cinéphiles, sous le regard plus ou moins nerveux de pas moins de 11 chefs, 30 sous-chefs, 250 cuisiniers et 600 serveurs, et pour la modique somme de 750 dollars par personne. Qu'on se rassure, ce sont généralement les studios ou les producteurs des films nommés qui régalent. Mais en contrepartie, rien n'empêche Colin Firth d'y prononcer un discours, ou Natalie Portman de se lancer dans une série d'entrechats.

Oscar 2011 : certains films nommés ont failli ne jamais voir le jour

Posté par MpM, le 27 février 2011

On a dû mal à l'imaginer, mais des films comme Le discours d'un roi, d'ores et déjà multi-récompensé (notamment aux BAFTA, cf notre photo) et multi-nommé aux Oscar, The Fighter, Tout va bien ! The kids are all right ou Black Swan ont failli ne jamais voir le jour, faute de financement.

Ce sont les frères Weinstein qui ont rendu possible la production du film de Tom Hooper : ils ont eu un coup de foudre pour le scénario. The Fighter avait carrément été lâché par la Paramount, ses acteurs et même son réalisateur, avant d'être sauvé in extremis par Relativity Media et ses 25 millions de dollars.

Pour Black swan, le producteur Mike Medavoy raconte qu'il a été "très difficile" de trouver de l'argent. Après un premier désistement, lui-même a "pratiquement renoncé à tout salaire pour que le film se fasse". C'est finalement la société Cross Creek Pictures qui a sauvé le  projet. Dans ce cas précis, la notoriété de Darren Aronofsky (The wrestler) n'a rien changé à l'affaire : "Personne ne pensait que Darren allait faire un film qui rapporterait 205 millions de dollars [à ce jour]. Aucune personne sensée ne pouvait prévoir ça".

Selon Mike Medavoy, les films dont le budget tourne autour de 20 millions de dollars sont généralement les plus difficiles à financer Natalie Portman dans Black Swan : "on doit beaucoup dépenser en publicité en en marketing [environ dix fois le budget de fabrication]. C'est aussi difficile que de passer le fil dans le chas d'une aiguille".

Ce n'est pas Jeffrey Levy-Hinte (Antidote) qui va le contredire,  lui qui s'est battu pour que Tout va bien ! The kids are all right de Lisa Cholodenko voit le jour. "Plusieurs studios étaient intéressés mais au final, aucun n'a donné son feu vert au projet", explique-t-il. "En 2005, le film est finalement entré en production, mais notre financement s'est évaporé". Le casting (Julianne Moore, Annette Bening et Mark Ruffalo) a permis de faire la différence, mais il aura finalement fallu l'intervention d'une douzaine d'investisseurs pour boucler le budget de 5 millions de dollars, modeste même pour un film indépendant.

Résultat : il a fallu tourner le film en 23 jours. "Nous n'avons pas pu nous offrir le luxe d'une approche cinématographique plus ambitieuse", avoue-t-il avant de conclure :  "chaque année, il semble plus difficile de trouver des financements. Ceci dit, ça ne m'intéresse pas de porter des projets formatés pour les investisseurs. Mes films ne seront donc sans doute jamais faciles à financer."

Pourtant, ce type de films tire souvent son épingle du jeu lors des récompenses annuelles et certains pourraient prendre une revanche bien méritée lors de la cérémonie de cette nuit. Le discours d'un roi est nommé douze fois, The fighter sept fois, Black swan cinq fois, The kids are all right, quatre fois. Ce qui fait autant de possibilités de prouver aux producteurs frileux qu'ils ont eu tort de ne pas croire en ces projets.