John Truby donnera sa 7e Masterclass en janvier

Posté par vincy, le 6 décembre 2010

Il est suivi, écouté, attendu : John Truby revient rituellement à Paris pour faire sa Leçon de scnéario (cinéma comme télé, même si bizarrement les professionnels ne s'intéressent pas à l'écriture pour le petit écran). Jusque là environ 1 000 professionnels ont assisté à ces séances, que ce soit des producteurs, des éditeurs ou encore des auteurs-réalisateurs renommés.

Il déclarait récemment qu'"en France, le desir d'apprendre est la, me?me si je perc?ois aussi un peu de re?sistance à entendre parler de fiction quelqu'un qui vient des Etats-Unis. Mais je ne suis pas là pour imposer la culture Big Mac. Ma me?thode de sce?nario est base?e sur ce que je pense e?tre des techniques universelles de narration."

Il en a fait un manuel, devenu une bible, Anatomy of Story. Cette « Anatomie du scénario » analyse en profondeur les méthodes et techniques du récit : le mythe de la structure en trois actes (à laquelle il préfère l'étude de 22 points clefs), le développement moral et émotionnel du personnage, l'importance des genres, le principe des dialogues symphoniques, le tissage de la scène, les clés de la série TV...

"Mon approche conside?re un script comme une structure organique, et non pas une machine avec des rouages qui ne bougent jamais. La technique est importante, mais elle doit e?tre au service d'une ide?e singulie?re et originale. Je m'appuie sur Ia "poe?sie en pratique" : essayer de de?velopper la cre?ativite? des auteurs, et ne pas l'enfermer dans une recette."

La 7e édition de la Masterclass John Truby aura lieu du 18 au 20 janvier 2011 à La Sorbonne. Mais cette année il proposera trois journées consacrées à un genre majeur : la comédie (le 24 janvier), le  thriller (le 25 janvier) et et les Love story (le 26 janvier).

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Renseignements et inscriptions

Les British Independant Film Awards coupe le palmarès en deux

Posté par vincy, le 6 décembre 2010

colin firth et carey mulligan aux BIFA 2010

Qui de The King's Speech ou Monsters est le meilleur film indépendant britannique cette année? Impossible à déterminer tant les British Independant Film Awards ont rendu un verdict pour le moins divisé. 4 prix pour le premier, 3 pour le second.

Notons quand même que Carey Mulligan fait diversion, avec Never Let me Go, pour le prix de la meilleure actrice, qui la confirme comme chef de file de la relève du cinéma anglo-saxon. Elle avait reçu le même prix l'an dernier pour Une éducation. Un prophète a aussi remporté le prix du meilleur film indépendant étranger, qui, ainsi, allonge sa liste de récompenses.Depuis 2006, avec Caché de Michael Haeneke, aucun film français n'avait gagné.

Helena Bonham Carter, par ailleurs récipiendaire du prix du meilleur second rôle féminin, et Liam Neeson ont reçu un prix distinguant l'ensemble de leur carrière.

Meilleur film indépendant : The King's Speech
Meilleur réalisateur : Gareth Edwards (Monsters)
Meilleure actrice : Carey Mulligan (Never Let Me Go)
Meilleur acteur : Colin Firth (The King's Speech)
Meilleur second rôle féminin : Helena Bonham Carter (The King's Speech)
Meilleur second rôle masculin : Geoffrey Rush (The King's Speech)
Meilleur nouveau talent : Joanne Froggatt (In Our Name)
Meilleure production : Monsters
Meilleure technique : Gareth Edwards (Monsters)
Meilleur court métrage : Baby
Meilleur film indépendant étranger : Un prophète

Ben Affleck au Congo

Posté par vincy, le 5 décembre 2010

Le retour en grâce de Ben Affleck? Le succès de sa dernière réalisation, The Town (140 millions de $ au Box office international, plus d'un million d'entrées en France), le remet sur le devant de la scène. Même le National Board of Review ne l'a pas oublié dans ses dix meilleurs films de l'année.

Et après Clooney, Pitt et son copain Damon, lui aussi se met à s'intéresser à l'Afrique, et particulièrement au Congo. Ce qui change du Darfour ou du Rwanda.

Il a confié lors d'un long reportage sur le pays qu'il voulait faire un  film sur la République démocratique du Congo. Mais à Hollywood, les portes sont closes :  selon lui, la réponse est toujours la même, "personne ne veut voir de film sur l'Afrique".

Or Hollywood n'a pas toujours fait la fine bouche sur cette région des Grands Lacs : Hôtel Rwanda, de Terry Geroge, avec Don Cheadle, en est un bon exemple. De même, Blood Diamond, réalisé par Edward Zwick avec Leonardo Di Caprio, a su mêler l'aventure, l'action, la romance, un tournage sur le continent noir et un fond politique.  On peut aussi citer l'excellent Le dernier roi d’Ecosse de Kevin MacDonald, qui dessine le portrait du dictateur de l’Ouganda des années 70, Amin Dada, avec Forest Whitaker. On se souvient aussi que la série télévisée Urgences avait  délocalisé certains de ces épisodes au Congo, puis au Darfour, pour évoquer les conflits en Afrique. Ou encore que Jack Nicholson évoquait la famine et les orphelins en Afrique dans une correspondance touchante avec un enfant africain qu'il parrainait dans Monsieur Schmidt.

Selon l’AFP, le rapport rendu public par Ben Affleck met en évidence la violence persistance, notamment la récurrence des viols, dans l’est du pays, où deux millions de personnes sont encore déplacées tandis que deux cent mille se sont réfugiées dans les pays voisins.

L'acteur, qui a visité la RDC plusieurs fois, a fondé l'organisation Eastern Congo Initiative (ECI) qui a appelé à un effort redoublé des Etats-Unis pour stabiliser la région Est du pays où sévissent encore viols et violences. "Dans l'est de la RDC, l'insécurité et les conflits se poursuivent alors que les armes se sont tues dans d'autres parties" du pays, affirme un rapport réalisé par ECI. "Tout peut basculer",a-t-il déclaré lors de sa venue à Washington pour présenter son rapport, rappelant qu'après des décennies de guerres et la signature de l'accord de paix en 2002 mettant fin à un conflit qui a tué quelque 3,5 millions de personnes, il était temps de reconstruire.

L'acteur, qui a diffusé sur le site de vidéo YouTube un clip sur la RDC il y a deux ans, a déjà réalisé deux courts documentaires sur l'est du pays.

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À découvrir sur le web :

Clip caritatif avec Ben Affleck et la musique de Mick Jagger
Reportage : Ben Affleck au Congo (1ère partie)
Reportage : Ben Affleck au Congo (2ème partie)
Interview de Ben Afleck sur le sujet

The Ghost Writer rafle tout aux European Film Awards

Posté par vincy, le 4 décembre 2010

Meilleur film, meilleur réalisateur (Roman Polanski), meilleur acteur (Ewan McGregor), Meilleurs scénaristes (Robert Harris et Roman Polanski), meilleure direction artistique (Albrecht Konrad), meilleur musique (Alexandre Desplats) : The Ghost Writer a fait une razzia aux European Film Awards cette année.

Le cinéma français d'ailleurs n'a pas laissé beaucoup de place avec le prix de la meilleure actrice pour Sylvie Testud (Lourdes), le prix du meilleur montage (Carlos, le film), le prix du meilleur film d'animation (L'illusionniste).

Que reste-t-il? Deux prix pour le Lion d'or 2009, Lebanon (meilleure photo, prix FIPRESCI de la découverte), le prix Arte du meilleur documentaire pour Nostalgie de la lumière, le prix du meilleur court métrage pour Hanoi-Varsovie.

Et le choix du public qui s'est porté sur le peu populaire Mr. Nobody du belge Jaco Van Dormael (mais produit par le français Philippe Godeau) pour le titre de meilleur film européen.

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voir toutes les nominations

Le Qatar se paye les studios Miramax

Posté par vincy, le 4 décembre 2010

Non content d'avoir déjà eu la Coupe du monde de football 2022, le Qatar a indirectement acquis les studios Miramax en participant à leur rachat au groupe Walt Disney pour la modique somme de 663 millions de $, ce qui comprend un catalogue de 700 films dont cinq Oscars du meilleur film : Pulp Fiction, Le patient anglaisShakespeare in Love, Chicago et No Country for Old Men. Disney, durant la période de vente, en a profité pour lancer deux projets alléchants, susceptibles de stimuler le montant de la société, avec le nouveau thriller produit par Guillermo del Toro (Don't be afraid of the Dark) et le prochain film de John Madden (The Debt).

Ron Tutor et le consortium d'investisseur Filmyard Holdings sont dorénavant les nouveaux propriétaire de cet autrefois prestigieuse maison de production créée par les Frères Weinstein (qui depuis ont bâti The Weinstein Company).

On ne sait pas grand chose des intentions de Filmyard, hormis qu'ils misent beaucoup sur les droits numériques et qu'ils négocient avec des sociétés comme Netflix et Google.

Filmyard a surtout deux fonds d'investissements importants dans son capital : Colony Capital LLC et Qatar Holding LLC. Qatar Holding est une société d'investissement agissant au nom du gouvernement du Qatar et ayant des participations dans le capital de nombreuses compagnies, notamment européennes. Depuis cet été, le "deal" est en négociation, alors que Disney venait de refuser aux Frères Weinstein la possibilité de reprendre leur ancien bébé.

Miramax a été créé en 1979, racheté par Disney en 1993 pour 80 millions de $ (voir l'historique). Belle martingale.

Gilles Lellouche invité dans Sherlock Holmes 2

Posté par vincy, le 4 décembre 2010

L'acteur français Gilles Lellouche, actuellement à l'affiche des Petits mouchoirs et d'À bout portant, va faire, pour la première fois, une incursion en anglais et à Hollywood. Après plusieurs mois de pause, qui succédaient à de nombreux tournages, Lellouche retrouvera les chemins des plateaux dans une production d'envergure : la suite de Sherlock Holmes, qui devrait sortir en décembre 2011.

Il croisera ainsi Robert Downey Jr., Jude Law et Rachel McAdams mais aussi Noomi Rapace dans le rôle d'une gitane française. Lellouche incarnera le méchant.

Le premier film avait rapporté 525 millions de $ dans le monde.

Aftershock fait trembler les Asia Pacific Screen Awards

Posté par vincy, le 3 décembre 2010

Les 4e Asia Pacific Screen Awards ont consacré la super-production chinoise Aftershock. Sa puissance hollywoodienne a été saluée comme un acte de résistance contre l'hégémonie américaine dans les salles. Son triomphe public dans tous les pays de la région promet même un succès international.

La Chine fait ainsi partie des 7 pays qui se voient récompensés cette année avec Israël, l'Australie, la Turquie, l'Iran, l'Inde et la Corée du sud. Le Japon et Taïwan sont les grands perdants malgré des films proposés intéressants. Mais la Palme d'or thaïlandaise n'était même pas nommée, et la Russie était à peine citée. La Chine monte en puissance tandis que la Corée du sud confirme son incroyable vitalité cinématographique.

Et justement le meilleur réalisateur est coréen : Lee Chang-dong (photo), sélectionné et primé à Cannes pour son scénario, a reçu son troisième prix dans la courte vie de la cérémonie (après Secret Sunshine, meilleur film, et Ya Haeng Ha, meilleur film pour la jeunesse). Son actrice, la légendaire Yun Jung-hee, qui n'avait pas joué depuis 15 ans, a évidemment eut les honneurs du prix de la meilleure comédienne.

Meilleur film : Aftershock (Chine)

Meilleur film pour la jeunesse : Digari / L'autre (Iran)

Meilleur film d'animation : Piercing 1 (Chine)

Meilleur documentaire : Last Train Home (Chine / Canada)

Meilleur scénario : Lebanon (Israël). Lion d'or à Venise 2009.

Meilleure image. Vihir / Le puits (Inde / Australie)

Meilleure actrice : Yun Jung-hee dans Poetry (Corée du sud)

Meilleur acteur. Chen Daoming dans Aftershock (Chine)

Mention spéciale pour le meilleur acteur : Tony Barry dans Home for Christmas (Nouvelle Zélande)

Meilleur réalisateur : Lee Chang-dong pour Poetry (Corée du sud).

Prix FIAPF pour sa contribution exceptionnelle au cinéma : Christine Hakim (Indonésie), actrice

Prix Unesco : Bal / Miel. (Turquie). Ours d'or à Berlin 2010.

Mention spéciale pour les effet spéciaux : Le Royaume de Ga'Hoole (Australie / USA)

Grand prix du jury Screen International : l'actrice Shinobu Terajima dans Caterpillar (Japon) et le réalisateur-scénariste Samuel Maoz pour Lebanon (Israël).

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site internet de la cérémonie

The Social Network, grand vainqueur des prix du National Board of Review

Posté par vincy, le 3 décembre 2010

En attendant la super-semaine des prix (Critiques de Los Angeles, New York et nominations aux Golden Globes les 12,13 et 14 décembre), le National Board of Review (110 critiques et historiens) a décerné les siens et fait ses listes des meilleurs films de l'année.

David Fincher est le grand vainqueur de ce premier palmarès de l'année. Cela ne signifie en rien qu'il obtiendra l'Oscar, mais ses nominations semblent assurées. The Social Network emporte avec lui quatre prix, les plus importants : film, réalisateur, scénario et acteur (Jesse Eisenberg).

Le cinéma indépendant américain est aussi l'un des gagnants de cette sélection avec six prix pour des films issus de Sundance pour la plupart. Mais on note aussi de sérieux absents : Black Swan, en premier lieu.

Le cinéma français n'est pas en reste : Des hommes et des Dieux obtient le prix du meilleur film étranger, L'illusionniste reçoit un prix Spotlight (un coup de coeur) et White Material est choisi parmi les cinq meilleurs films en langue étrangère de l'année, où on croise aussi le québécois Incendies.

Les prix :

Film: The Social Network
Réalisateur : David Fincher (The Social Network)
Acteur: Jesse Eisenberg (The Social Network)
Actrice: Lesley Manville (Another Year)
Second rôle masculin : Christian Bale (The Fighter)
Second rôle féminin : Jacki Weaver (Animal Kingdom)
Film en langue étrangère : Des hommes et des Dieux
Documentaire : Waiting for Superman
Animation : Toy Story 3
Casting d'ensemble : The Town
Révélation : Jennifer Lawrence (Winter's Bone)
Nouveau talent (cinéaste) : Sebastian Junger et Tim Hetherington (Restrepo)
Prix Spotlight : Sylvain Chomet et Jacques Tati (L'Illusioniste)
Scénario original : Buried
Scénario / adaptation : The Social Network
Direction artistique : Dante Ferretti (Shutter Island)
Prix spécial pour l'ensemble de son travail : Sofia Coppola (scénario, réalisation, production de Somewhere)
Prix William K. Everson (Histoire du cinéma) : Leonard Maltin
Prix NBR de la liberté d'expression : Fair Game, Conviction, Howl

Les listes :

Top 10 films : Another Year ; The Fighter ; Hereafter ; Inception ; The King's Speech ; Shutter Island ; The Town ; Toy Story 3 ; True Grit ; Winter's Bone

Top 5 films en langue étrangère : Amore ; Incendies ; Soul Kitchen ; White Material

Top 5 documentaires : A Film Unfinished ; Inside Job ; Joan Rivers: A Piece of Work ; Restrepo ; The Tillman Story

Top 10 films indépendants : Animal Kingdom ; Buried ; Fish Tank ; The Ghost Writer ; Greenberg ; Let Me In ; Monsters ; Please Give ; Somewhere ; Youth in Revolt

L’instant Court : Un sale coup réalisé par Pascal Voisine, avec James Thierrée et Sarah Lassez.

Posté par kristofy, le 3 décembre 2010

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Un homme à la mer avec Diane Dassigny, voici l’instant Court n° 9.

Le mois de décembre est arrivé avec son froid hivernal qui donne envie de se réchauffer… Parfois le jeu d’amoureux devient dangereux et passion rime avec perversion, alors Eros et Thanatos se rapprochent…

Voila donc le court-métrage Un sale coup réalisé par Pascal Voisine, avec James Thierrée, Sarah Lassez et Claude Aufaure.

Un Sale Coup from Pascal Voisine on Vimeo.

Le réalisateur Pascal Voisine nous raconte cette expérience :

EcranNoir : Quel est votre parcours de réalisateur ?

Pascal Voisine : J’ai découvert le cinéma grâce à Claude Lagrée, un dynamique exploitant de salles de Dinard. J’ai passé toute mon adolescence dans son cinéma et c’est aussi lui qui m’a présenté Yannick Letoqueux, le producteur de "Vue de Chien" mon premier court métrage professionnel (après trois courts métrages amateurs qui avaient remporté quelques prix dans des festivals). Dans la foulée, j’ai réalisé des bandes-annonces pour le Festival du Film Britannique de Dinard et fait de l’assistanat sur quelques longs métrages dont celui de Sophie Tatischeff (la fille de Jacques Tati) et deux jours sur la partie française de Armageddon de Michael Bay. Ensuite pas grand-chose jusqu’à une expérience singulière comme assistant du cinéaste Jacques Baratier sur Rien, voilà l’ordre, un film réalisé dans un véritable hôpital psychiatrique. C’est sur ce film que j’ai rencontré James Thiérrée, Sarah Lassez et Claude Aufaure, les trois interprètes de ce court "Un Sale Coup". Après le tournage du film de Baratier, je suis resté sur le site de l’hôpital pour lancer un centre culturel destiné aux patients. Je pensais y rester six mois, j’y suis depuis huit ans. Mon contrat se termine en décembre pour me laisser revenir à la mise en scène après cette longue parenthèse. Cette aventure humaine en immersion totale dans un milieu hors norme a profondément bouleversé mon existence. Les gens que j'ai rencontrés derrière ces murs font maintenant partie de ma vie et la maladie mentale sera certainement au cœur de l’un de mes prochains sujets. Je travaille actuellement sur l’écriture d’un long métrage provisoirement intitulé Le Chandelier à Roulettes.

EN : Dans quelles conditions a été produit ce film Un Sale Coup ?

PV : Ce film a été réalisé par le plus grand des hasards. Christine Dauvier, une amie étudiante à l'Ecole Louis Lumière, m'a appelé un lundi soir en me disant qu'elle devait tourner un film le jeudi suivant. Avec d'autres étudiants en image, elle devait tester une des premières caméras HD. Nous étions en 2001. La vidéo était encore le parent pauvre du cinéma mais des films comme L’attaque des Clones ou L’auberge espagnole qui venaient d’être tournés avec ces nouvelles caméras étaient en train de changer la donne. Le dispositif était encore assez lourd mais il permettait de voir en direct ce à quoi ressemblerait l’image définitive. Pour faire ces essais, les étudiants avaient un studio, une équipe technique et tout le matériel mais pas de réalisateur, ni de scénario, ni de comédiens. Comme je l’avais fait travailler sur le film de Jacques Baratier, Christine m'a proposé de profiter de cette opportunité. J'ai visité le décor le lendemain et j’ai très vite adapté une petite histoire qui traînait dans mes tiroirs. J'ai appelé mes trois comédiens en leur demandant de venir tourner pour moi durant deux jours avec une toute petite équipe constituée de neuf personnes dont cinq directeurs de la photographie ! Une amie productrice m’a ensuite aidé à superviser la post-production. Le film n’a coûté que le prix des deux ou trois cassettes nécessaires au tournage et au montage.

EN : Quelles limites à ne pas dépasser ou à franchir dans la représentation du sexe et de la mort ?

PV : Comme le film est quasiment une improvisation, les comédiens n’étaient pas préparés à cette expérience. Ils n’ont pas eu de scénario vu que je n’avais pas véritablement eu le temps d’en écrire un. Lorsque James Thiérrée est arrivé sur le plateau et qu'il a vu que la maquilleuse voulait lui poudrer le torse, il a compris qu'il y aurait certainement des scènes peu habillées. Claude Aufaure a tourné ses plans sans savoir ce que seraient vraiment ses contre-champs.  Seule Sarah Lassez avait eu connaissance de l’histoire. Ce tournage ne l’a pas du tout impressionnée vu qu’auparavant elle avait déjà été dirigée par Gregg Araki dans Nowhere et par Abel Ferrara dans The Black Out. Alors que dans la vie je suis quelqu’un de très timide et de plutôt calme, j’aime au cinéma exacerber le sexe et la violence même si pour l’instant, je pense ne pas m’être encore totalement lâché. Les limites à se fixer sont celles que le scénario exige. C’est vrai qu’il y a souvent chez moi une envie de choquer mais surtout pas de blesser. De savoir que quelqu’un pourrait mal vivre la vision d’une scène que j’ai tournée ne me plairait pas. C’est pour ça qu’il est important de prévenir son auditoire, de ne pas imposer le sexe et la violence à quelqu’un qui n’y est pas préparé. Quand on va voir un film de Gaspar Noé par exemple, on sait qu’on va vivre une expérience extrême et si on n’a pas envie de voir ça, on n’y va pas.

EN : Parlez-nous de l’acteur James Thierrée dont le grand-père est tellement célèbre…

PV : J’ai donc rencontré James Thiérrée sur le tournage du film Rien, voilà l’ordre de Jacques Baratier. Je ne connaissais pas son travail avant de le connaître mais je suis tout de suite entré dans son univers. J’ai même été quelques semaines son assistant sur la préparation de son spectacle La veillée des abysses. Je ne l’ai jamais senti écrasé par le poids de l’héritage de son grand-père Charlie Chaplin. Nous en avons d’ailleurs rarement parlé. J’ai aussi rencontré sa sœur Aurélia sur Rien, voilà l’ordre et j’ai tourné un court métrage avec elle. C’est une très grande actrice. Je n’ai jamais vu quelqu’un magnétiser autant la caméra. Lorsqu’elle est à l’écran tout ce qu’il y a autour d’elle disparaît. J’ai fait quatre courts métrages avec James Thiérrée. Le dernier en date est un plan séquence de cinq minutes dans lequel, sans effets spéciaux, il tue une femme et se transforme en elle. Sa prestation ultra chorégraphiée m’a souvent donné à penser qu’il était tout autant que moi l’auteur de ce film. Je crois que j’ai trouvé en James Thiérrée mon Antoine Doisnel.

Les 7 meilleures musiques de films selon les Grammy Awards

Posté par vincy, le 3 décembre 2010

Oscars de la musique, sous toutes ses formes et dans les genres, les prestigieux Grammy Awards ont révélé leurs dizaines de nominations, parmi lesquelles les musiques de film et de télévision (catégories 81 et 82!).

Meilleure musique pour un média audiovisuel sous forme de compilation : Crazy Heart ; Glee : The Music vol. 1 ; Tremé ; True Blood vol.2 ; The Twilight Saga : Eclipse

Meilleure musique originale pour un média audiovisuel : Alice au pays des merveilles (Danny Elfman) ; Avatar (James Horner) ; Inception (Hans Zimmer) ; Sherlock Holmes (Hans Zimmer) ; Randy Newman (Toy Story 3)

C'est du (poids) lourd, du compositeur confirmé, du bon gros blockbuster. Hans Zimmer se voit même doublement nommé. Les cinq plus gros succès nord-américains de l'année sont choisis. Originalité? Singularité? Que nenni. Hormis le film Crazy Heart, à base de country blues...