Arras 2010 : palmarès et retour sur la compétition

Posté par MpM, le 15 novembre 2010

Dans un festival, l'annonce du palmarès est probablement le moment le plus difficile. Tout le monde a son favori, et les sélectionneurs qui ont choisi les neuf films en compétition les aiment tous, même si c'est pour des raisons différentes. Et puis bien sûr il y a les réalisateurs eux-mêmes, qui ressentent le verdict comme un couperet implacable. Aussi, lorsque le jury s'avance sur scène pour expliquer ses choix, on ressent souvent plus de frustration que de joie.

C'est très largement le cas lors de cette 11e édition, puisque le grand favori d'une partie des professionnels et du public, Zero du Polonnais Pawel Borowski, est reparti bredouille. Peut-être les jurés ont-ils pensé que le film est largement assez bon pour trouver un distributeur sans leur aide ? Ce serait en tout cas une grande perte pour le public français que de ne pas découvrir cette oeuvre extrêmement moderne, parfaitement maîtrisée, qui représente une excitante proposition de cinéma dans un paysage relativement conventionnel.

Mais revenons-en au palmarès. Le jury professionnel présidé par Manuel Poirier a choisi de récompenser A rational solution de Jörgen Bergmark (Suède) une varitation tragi-comique sur le couple, les élans du coeur et ceux de l'esprit. Non sans rappeler Happy few, en moins joyeux, le film suit deux couples qui décident de vivre temporairement en communauté après que deux d'entre eux soient tombés amoureux. Certaines situations sont croquées avec beaucoup d'ironie, mais l'intrigue fait très vite du surplace, et tombe par moments dans le cliché. Comme si le réalisateur n'était pas parvenu à trouver le ton juste entre humour grinçant, sociologie du couple et mélodrame.

Le prix de la mise en scène est quant à lui revenu à Calin Peter Netzer (en photo ci-dessus avec le jury) pour Médaille d'honneur, une fable familiale roumaine où le simple fait de recevoir une décoration militaire transforme la vie du personnage principal. Le film croque avec humour les petits détails de la société roumaine (notamment sa bureaucratie) et dresse au final un portrait assez attachant du (anti-) héros central.

Le jury professionnel a également choisi de décerner une mention spéciale à 80 egunean de Jon Garano et Jose Maria Goenaga (en photo avec Nadia Paschetto, la directrice du festival). C'est un doublé pour ce film espagnol qui a également été distingué par le public. Il raconte avec beaucoup de délicatesse et d'humour une histoire d'amour entre deux anciennes amies d'école désormais septuagénaires.

Enfin, le jury de la presse (en photo ci-dessous) mené par Alex Masson a choisi Comment j'ai passé cet été d'Alekseï Popogrebski, déjà multiprimé à Berlin, soulignant que le film était parvenu à surprendre les jurés, ce qui n'est pas rien lorsque l'on a affaire à des critiques ! Il est vrai que ses qualités de mise en scène, de même que sa manière de distiller progressivement une angoisse sourde et progressive en font une oeuvre à part, étrange, qui interpelle et séduit.

Ainsi, les différents jurés ont finalement laissé de côté le cinéma trop ouvertement social comme Der Albaner de Johannes Naber, plutôt bien accueilli en salles, mais qui laisse une impression de déjà-vu à cause de son sujet (l'immigration clandestine) et de son traitement (mi-réaliste, mi-romanesque) ou encore C'est déjà l'été de Martijn Maria Smits, récit extrêmement sombre du quotidien d'une famille à laquelle rien n'est épargné. On pense à L'humanité de Bruno Dumont, mais en moins bien. Dans un genre entièrement différent, Protektor du Tchèque Marek Najbrt basé sur un fait historique (l'occupation allemande à Prague qui met en danger une séduisante actrice d'origine juive) n'a lui non plus convaincu aucun des deux jurys.

Si l'on se réjouit pour Comment j'ai passé cet été d'Alekseï Popogrebski qui mérite d'être distribué en France,  on a un petit regret pour Rare Exports de Jalmari Helander qui a probablement souffert de son statut de "film de genre". Cette hilarante parodie des films fantastiques américains joue en effet avec l'un des plus grands mythes finlandais... celui du Père Noël, et se révèle tour à tour gore, inquiétante et jouissive. Il rejoint Zero dans la liste des films que l'on aurait adoré défendre lors de sa sortie en salles... Mais comme il n'est jamais trop tard, on garde l'espoir qu'un distributeur dénicheur de nouveaux talents tombe sur ces deux films et leur donne leur chance...

De gauche à droite : Jon Garano (réalisateur de 80 Egunean), Tomas Mechacek (acteur de Protektor), Johannes Naber (réalisateur de Der Albaner), Calin Peter Netzer (réalisateur de Médaille d'honneur), Jose Mari Arano (réalisateur de 80 Egunean) et  Pawel Borowski (réalisateur de Zéro).

Arras 2010 : Fred Cavayé, Jean-Pierre Améris et Alix Delaporte dans le quotidien vidéo

Posté par MpM, le 14 novembre 2010

Plus tôt dans la semaine, le Festival a proposé plusieurs avant-premières de films français qui sortiront prochainement sur nos écrans, en présence des équipes des films qui ont répondu aux questions du public ainsi qu'aux nôtres.

Retour sur ces rencontres avec Fred Cavayé (A bout portant), Jean-Pierre Améris (Les émotifs anonymes) et Alix Delaporte (Angèle et Tony) dans deux numéros du magazine vidéo quotidien réalisé par l'équipe du BTS audiovisuel du Lycée Jean Rostand de Roubaix en partenariat avec Ecran Noir.

A découvrir également, les coulisses du festival, le ciné-concert Pierre et le loup, Sander Francken pour Bardsongs et Jacek Borcuch pour All that I love.

Jour 4

Jour 5

L’illusionniste en lice pour l’Oscars du meilleur film d’animation

Posté par vincy, le 14 novembre 2010

15 dessins animés vont s'affronter pour les trois nominations à l'Oscar du meilleur film d'animation (il y en aurait eu 16 comme prévu, cela aurait donné de l'air avec cinq nominations). Les campagnes de publicité avec la mention" For your consideration" ont déjà commencé. Passage en revue par studios et évaluation des chances.

Bill Plympton Studios peut tenter le coup avec Des idiots et des anges. Ce serait un bon signe pour l'animation indépendante américaine et surtout pour valoriser une autre forme d'animation, plus adulte. L'auteur mériterait aussi une reconnaissance pour l'ensemble de son oeuvre. C'est aussi sa faiblesse : manque de popularité, ton trop décalé, style un peu marginal. Et le studio peut placer plus facilement son court métrage The Cow Who Wanted to Be a Hamburger.

DreamWorks Animation espère bien placer un de ses trois films dans la liste. Pourtant, la déconvenue pourrait être au rendez-vous avec, au final, aucune nomination. Dragons a le plus de chance : c'est le meilleur de tous, et son histoire a séduit le jeune public.  Megamind, malgré son succès public, apparaît beaucoup plus faible en terme artistique. Shrek Forever After ne devrait pas se retrouver dans la liste finale : le box office décevant, la baisse de qualité de la franchise ne lui permettra sans doute pas de faire aussi bien que les deux premiers épisodes : l'Oscar en 2001 et une nomination en 2004. DreamWorks n'a rien gagné depuis 2005 (Wallace & Gromit) et n'a pas été sélectionné depuis 2008 (Kung Fu Panda).

Lionsgate présente Alpha et Omega, qui a peu de chance : critiques médiocres, public pas vraiment au rendez-vous.

Madhouse va essayer de placer un manga (de Science Fiction) dans la liste. Summer Wars, de Mamoru Hosada (le culte La traversée du temps), peut profiter de l'absence d'Hayao Miyazaki (un Oscar, une nomination). Mais les films d'animation visant les ados n'ont jamais été parmi les favoris des "électeurs" de l'Académie.

New Yorker Films parie sur My Dog Tulip, un autre film d'animation indépendant et très personnel, surtout quand ils sont réalisés par des vieux de la vieille. Mais l'aspect artistique, sans qualité réelle, en fait un outsider sans réel potentiel.

Sony Pictures Classics (et Django Films) mise sur L'illusionniste, du français Sylvain Chomet. Le cinéaste est très apprécié depuis Les Triplettes de Belleville (nommé en 2003). L'esthétique, le sujet et le scénario de Jacques Tati sont incontestablement un plus pour des professionnels souvent nostalgiques. A l'inverse, sa mélancolie, sa singularité peuvent le desservir pour séduire des votants sensibles au box office et souvent protectionnistes.

Universal propose Moi, moche et méchant. A priori, le dessin animé a toutes ses chances, malgré des critiques un peu mitigées (pour ne as dire désemparée par l'humour du film). Mais l'énorme succès international et le fait qu'il ait battu Shrek 4 au box office local en fait un compétiteur solide.

Walt Disney / Pixar a trois films dans la course. Le studio a gagné 5 des 9 Oscars du meilleur film d'animation, et n'a pas perdu depuis 2007. Il n'y a qu'en 2005 où aucun film issu de l'un des deux studios, à l'époque pas encore fusionnés, avait fait chou blanc. Cette année devrait confirmer l'hégémonie de John Lasseter sur l'animation américaine. Raiponce devrait plaire avec cette histoire de princesse, à la fois rafraîchie et traditionnelle. L'humour, la romance et l'action sont au rendez-vous. Un carton au box office pourrait faire le reste. Clochette et l'expédition féérique (la suite de La féé clochette) n'est, en revanche, pas à la hauteur de la catégorie. D'autant que le film, sorti directement en DVD, n'a pu bénéficier d'une nomination qu'avec une petite tricherie : le film a été diffusé dans une salle de cinéma durant une semaine. Mais tous les yeux seront rivés sur Toy Story 3, archi grand favori de l'année. Plus gros succès de l'année en Amérique du Nord, troisième épisode d'une trilogie adorée et qui n' jamais pu être récompensée (l'Oscar a été créé en 2001), Toy Story 3 a tous les ingrédients (émotion, action, humour) pour être nommé aussi dans la catégorie meilleur film. C'est dire qu'il domine la concurrence.

Warner Bros n'a que deux cartes à jouer, hélas assez faiblardes. Le Royaume de Ga'Hoole, malgré son sublime travail de l'image de synthèse, manque de consistance côté scénario et a subit un échec public. Les critiques ont pourtant été bonnes et Zack Snyder peut faire une légère différence. Yogi Bear a été disqualifié avant la confirmation de la liste. En revanche, le studio a réussi à placer Comme chiens et chats : la revanche de Kitty Galore, qui n'a pourtant convaincu ni public ni critique.

Et puis, pas encore distribué, notons la présence d'un film chinois en 3D, The Dreams of Jinsha. Avec Summer Wars, il est le deuxième film asiatique, et les deux peuvent être disqualifiés s'ils ne sortent pas dans une salle de Los Angeles ou de New York avant le 31 décembre.

Mélanie Laurent, elle tue …

Posté par vincy, le 13 novembre 2010

C'est l'une de nos rares comédiennes "bankable" du moment", avec trois hits à la suite : Inglourious Basterds, Le concert et La rafle. De quoi donner au confiance aux producteurs. Ainsi, Mélanie Laurent va enfin concrétiser son rêve de devenir réalisatrice d'un long métrage, après des mois d'hésitation et d'obstination. Les adoptés sortira le 23 novembre 2011. Elle jouera dans son propre film, aux côtés de Florence Foresti, qui devrait enfin trouver un rôle cinématographique à la mesure de son talent, et Denis Ménochet, avec qui elle a joué dans La Rafle, et qui était son père dans Inglourious Basterds.

Laurent avec déjà réalisé deux courts métrages : De moins en moins, sélectionné à Cannes en 2009, et À ses pieds.

Entre temps, on la verra dans trois films :

- le premier film de Jérôme Le Gris, qui l'a embauché pour être une meurtrière professionnelle dans Requiem pour une tueuse. En salles en janvier prochain, le film retrace l'histoire d'une tueuse professionnelle qui doit faire disparaître un chanteur lyrique qui menace les intérêts d'une multinationale. Elle est engagée comme soprano pour accomplir sa mission mais apprend finalement qu'un deuxième tueur est sur place, et qu'elle est la deuxième cible...  Tchéky Karyo et Clovis Cornillac et Christopher Stills l'accompagnent dans cette aventure.

- Et Soudain Tout le Monde me Manque, de Jennifer Devoldère, qui l'avait déjà dirigée dans Jusqu'à toi, sortira en mars. Elle retrouvera Michel Blanc, qui l'avait révélée avec Embrassez qui vous voudrez. Géraldine Nakache (Tout ce qui brille) et Guillaume Gouix (Belle Epine, Copacabana) complète le casting. Il s'agit d'une chronique familiale dans laquelle le père, sexagénaire, est en passe d'avoir de nouveau un enfant et où la plus jeune des filles, est en proie à un doute existentiel...

- enfin, dans Beginners, elle joue avec Ewan McGregor et Christopher Plummer. Ce film de Mike Mills a été présenté au dernier Festival de Toronto mais ne sortira qu'en juin aux Etats-Unis. Un fils apprend que son père, récemment décédé, a été homosexuel, et fier de l'être, ce qui va avoir quelques conséquences sur sa nouvelle relation amoureuse.

Arras 2010 : le jury professionnel et les premiers films en compétition

Posté par MpM, le 12 novembre 2010

Avec l'arrivée du jury professionnel, le Festival entre déjà dans sa dernière phase, celle de la compétition européenne. Manuel Poirier, Tudor Giurgiu, Serge Riaboukine et Hrvoje Hribar (notre photo, en compagnie de Nadia Paschetto, la directrice du Festival, et d'Eric Miot, le délégué général) devront départager neuf longs métrages européens inédits venus de Finlande, de Suède, de Roumanie, d'Espagne, de République tchèque, de Russie, d'Albanie et de Pologne. Le but de la compétition est de permettre aux films récompensés de trouver un distributeur français.

Alors que l'on en est encore à découvrir cette sélection, plusieurs films font déjà parler d'eux. Le russe Comment j'ai passé l'été dernier d'Alekseï Popogrebski, qui avait été récompensé à Berlin, séduit par sa mise en scène et son ambiance de thriller dans un décor désolé. Le finlandais Rare exports (signé Jalmari Helander) détonne grâce à sa parfaite appropriation des codes du film de genre américain et casse sans vergogne le mythe du Père Noël. Enfin, probablement le plus impressionnant de tous, le polonais Zero de Pawel Borowski, qui aligne des plans séquences plus élégants les uns que les autres, et dont l'intrigue indescriptible fait l'effet d'une ronde virtuose suivant  plus d'une trentaine de personnages en parallèle.

Prix ou pas prix, voilà déjà trois propositions de cinéma innovantes et vivifiantes qui prouvent qu'il reste des choses à inventer en matière de réalisation et de thématiques, et qui méritent d'être montrées de toute urgence sur nos écrans.

L’instant Court : One Night Stand, réalisé par Jake Tew et Dave Humphreys.

Posté par kristofy, le 12 novembre 2010

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Fire Escape réalisé par Jamie Thraves, voici l’instant Court n° 6.

La caméra se miniaturise de plus en plus jusqu’à être dans les gadgets de nos poches : appareil photo compact, téléphone portable, lecteur mp3. Si ces petits appareils ont aussi la fonction de filmer leur usage n’est à priori pas de créer des films de cinéma, mais il y a tout de même des festivals de courts-métrages réalisés avec des téléphones…

Un nouvel appareil est maintenant équipé d’une fonction vidéo haute-définition qui peut dans certains cas remplacer une caméra numérique : l’appareil-photo reflex (avec ses différents objectifs) est désormais une caméra possible pour le cinéma. Cédric Klapisch utilise en ce moment ce genre d’outil pour plusieurs scènes de son prochain film Ma part du gâteau.

Le produit phare en ce moment est l’appareil photo-caméra Canon EOS 5D Mark II. La Quinzaine des Réalisateurs à Cannes avait sélectionné le film La Casa Muda, dont on nous disait qu’il s’agissait du premier film d’horreur tourné en un seul plan séquence de 78 minutes avec cet appareil. Pendant ce temps à la Semaine de la Critique on découvrait le film Rubber de Quentin Dupieux avec son pneu serial-killer… Rubber serait le premier long-métrage intégralement tourné avec ce genre d’appareil photo par un réalisateur français.

L’appareil-photo réflex avec sa fonction vidéo est bien évidement adapté et adopté pour faire des courts-métrages.

Voila donc le court-métrage One Night Stand réalisé avec ce genre d’outil par Jake Tew et Dave Humphreys. Ils ont utilisé eux aussi l’appareil Canon 5D mark II (avec des objectifs 24mm 2.8 et 50mm1.4) tout en bénéficiant de la lumière naturelle de la chambre (avec seulement un léger éclairage en plus à côté du lit).

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film One Night Stand .

Cars, en attendant la suite, des courts métrages qui « cars-toonent » !

Posté par Claire Fayau, le 12 novembre 2010

bande annonce cars 2Disney et Pixar travaillent sur une suite du film d’animation Cars - Quatre roues, qui sera sur nos écrans pour l'été 2011. Ce sera un remake déguisé de La grande course autour du monde, de Blake Edwards, avec des références à Fast & Furious et James Bond (l'Aston Martin en guest-star), puisque les voitures entrent en compétition à travers les plus belles villes de la planète, de Tokyo à Londres en passant par Paris. Cars est une exception dans l'histoire de Pixar : c'est le seul dessin animé qui a réalisé un box office international moins important que son box office nord-américain, ce qui ne l'a pas empêché de cumuler 460 millions de $ de recettes.
Le logo de Cars 2 a été dévoilé et la bande-annonce divulguée (sur IMDB.com). L'attente est presque insoutenable pour les fans.

Mais en attendant juillet 2011, vous pouvez  voir Martin la dépanneuse rouillée (Mater en VO) et Flash McQueen le bolide rouge dans une compilation de courts-métrages .
Réunis en DVD sous le titre Cars Toon : Martin se la raconte, certains ont déjà pu être projetés dans les salles de cinéma, mais deux d'entre eux sont totalement inédits. Prêt à sortir le 24 novembre prochain, il faut aussi noter que le Blu-ray accompagne systématiquement le Blu ray du premier long métrage.

Au programme, un hommage aux films de genre (film noir, science fiction,"Fast and Furious"/manga.)

  • MARTIN A LA RESCOUSSE : Martin est un camion de pompier, mais aussi docteur qui va sauver Flash ...
  • MARTIN LE GRAND : Martin est un casse-cou qui n'a peur de rien ...
  • LE MARTINDOR : Martin est un célèbre matador espagnol.
  • TOKYO MARTIN : Un  Martin  "modifié" et "super- tuné" participe à une course de" drift-style" contre   un chef yakusa et des ninjas.
  • MARTIN VOLANT NON IDENTIFIE : Martin rencontre un  "OVNI"  du nom de Mator/ Marteau en VF.
  • HEAVY METAL MARTIN : Martin est une star du rock dans un groupe de heavy metal.
  • MARTIN POIDS LOURD : Martin est un lutteur professionnel et participe à un tournoi de catch automobile...
  • MARTIN LUNAIRE (inédit) : Martin est un « autonaute » qui part en mission sauvetage sur la Lune.
  • MARTIN DETECTIVE PRIVE (inédit) : La belle décapotable Mia demande à Martin retrouver sa sœur Tia...

Si les jeunes et moins jeunes se régaleront des aventures de Martin et de Flash McQueen, il ne faut pas qu'ils manquent les passionnantes  52 minutes de bonus. Un vrai plus pour mieux appréhender l'univers de Cars et des artistes Pixar.

Le producteur Dino de Laurentiis meurt : un dragon s’éteint (1919-2010)

Posté par vincy, le 11 novembre 2010

dino de laurentiis king kong 1976Né en 1919 à Torre Annuziata, à la sortie de la première guerre mondiale, il décidera très tôt de devenir producteur, lors de ses études au Centro sperimentale delle cinematografia. Il produit son premier succès à 19 ans, L'amore canta, juste avant la seconde guerre mondiale. Il travaille alors pour Lux Films, mais entreprend très vite de rouler pour lui-même. Il créé donc la Dino de Laurentiis Cinematografica, qui va contribuer à la reconstruction du cinéma italien post-Mussolini, et mieux que ça, à son essor vers un âge d'or dont on lui doit beaucoup.

Ainsi en 1949, il propulse sur les écrans la jeune Silvana Mangano, sa "muse", aux côtés de Vittorio Gassman, dans Riz amer. Il épousera Mangao ; un mariage qui durera jusqu'à la mort de celle-ci, 40 ans plus tard. Ils auront 4 enfants.

Cinq ans plus tard, il produit le chef d'oeuvre La Strada de Federico Fellini, avec Giuletta Masina et Anthony Quinn. Mangano, Quinn et Kirk Douglas, seront dans sa version d'Ulysse, réalisée par Mario Camerini. Il continuera à alterner les grandes épopées mythiques (La Bible, de John Huston, avec Ava Gardner ou Guerre et paix, de King Vidor, avec Audrey Hepburn) et les néoréalistes italiens (Les nuits de Cabiria, de Fellini, L'or de Naples, de Vittorrio De Sica, Où est la liberté et Europa '51, de Roberto Rossellini, La grande guerre de Mario Monicelli, Une vie difficile et Il giovedi de Dino Risi ou encore L'étranger de Luchino Visconti ). On lui doit aussi le culte Barbarella, de Roger Vadim, avec Jane Fonda, Barrage contre le Pacifique de René Clément, au milieu d'énormément de navets  et séries B des cinquante et soixante.

Cela ne l'empêchera pas de recevoir de multiples honneurs : 5 prix David di Donatello du meilleur film (dont La grande pagaille, de Luigi Comencini, dont il a produit une dizaine de films, Waterloo, de Sergei Bondarchuk et Banditi a Milano, de Carlo Lizzani), deux Donatello d'honneur, un Oscar du meilleur film en langue étrangère (La Strada), un prix Irving G. Thalberg au cours des Oscars 2001 pour l'ensemble de son parcours, et deux prix honorifique à Venise (un Lion d'or pour sa carrière en 2003 notamment).

De la banlieue de Naples à Hollywood

Après la faillite de son studio, réplique de la Cinecitta, la Dinocitta, De Laurentiis migre vers Hollywood :  Terence Young (Cosa Nostra, avec Charles Bronson), Sidney Lumet (Serpico, avec Al Pacino), Sydney Pollack (Les trois jours du Condor, avec Robert Redford et Faye Dunaway), Michael Cimino (L'année du Dragon, avec Mickey Rourke), John Milus (Conan le Barbare, avec Schwarzenegger)  et même le remake de King Kong en 1976 (photo) . Il subit aussi deux cuisants échecs avec l'adaptation de Flash Gordon, le film catastrophe Hurricane et Blue Velvet, le polar poisseux culte de Lynch.

Il obtient les droits d'un livre Red Dragon, qui deviendra un thriller oublié, Le sixième sens, pourtant signé Michael Mann. Mais avec les mêmes droits, il pourra profiter du triomphe du Silence des agneaux, du même auteur, avec les mêmes personnages, pour revenir en haut du box office avec Hannibal de Ridley Scott et ses suites : Red Dragon et Hannibal Lecter : les origines du mal.

Récemment, il avait produit U-571, thriller sous-marin, et La dernière légion, péplum d'un nouveau genre.

De Laurentiis était un producteur à l'ancienne, avec plus de 160 films au compteur : prenant des risques, misant sur des réalisateurs prometteurs, se perdant parfois dans les ambitions de certains projets, mais ayant une foi inébranlable dans le cinéma.

Arras 2010 : focus sur le cinéma roumain

Posté par MpM, le 11 novembre 2010

Le festival d'Arras poursuit son auscultation du cinéma européen en proposant un focus sur le nouveau cinéma roumain. Depuis la palme d'or de Quatre mois, trois semaines, deux jours en 2007, c'est presque devenu un lieu commun que de vanter cette cinématographie radicale et intransigeante capable de regarder en face les contradictions de son pays. Mais le fait est que l'intérêt ne se dément pas. Et si les trois films présentés à Arras (Mardi après Noël de Radu Muntean ; Felicia de Razvan Radulescu et Melissa de Raaf ; If I want to whistle, I whistle de Florin Serban) ne donnent pas une vision exhaustive de ce qu'est la production roumaine actuelle, ils en confirment le dynamisme.

Ainsi, on retrouve dans ce mini-focus quelque chose de la radicalité stylistique observée chez Christian Mungiu, Cristi Puiu ou encore Corneliu Porumboiu. Tout d'abord le choix d'une mise en scène épurée, souvent constituée de plans fixes et de séquences longues, qui donne l'impression de vouloir capter le monde d'un regard neutre et extérieur. Le temps est lui aussi primordial, dans la mesure où les trois films installent leur récit par petites touches, scène après scène, sans précipitation ni raccourci. Il faut accepter d'adopter le rythme lent et parcimonieux de ces intrigues dont on ne saisit parfois la finalité que dans les dernières séquences.

Mardi après Noël s'ouvre par exemple sur un long échange entre un homme et une femme nus dans un lit. Mari et femme ? Amants ? Inconnus qui viennent de se rencontrer ? Le dialogue est quotidien, presque trivial, délivrant de rares bribes d'information sur les personnages. Il faudra un moment pour comprendre où ces deux-là vont nous mener... Exactement comme si le réalisateur avait planté sa caméra dans la chambre à coucher d'un couple pris au hasard et laissait tourner sans savoir ce qui allait se passer.

C'est là une autre caractéristique de ces trois films, et qui peut au-delà s'appliquer à plusieurs autres longs métrages roumains découverts ces dernières années : malgré des intrigues souvent ténues (une rupture, une rencontre, une journée en famille), on ne sait jamais ce qui va arriver dans la scène suivante parce que comme dans la réalité, tout est possible. Paradoxalement, malgré leur banalité, les intrigues ne sont en effet pas formatées et chaque situation sonne excessivement juste. Le personnage principal de Mardi après Noël pourrait très bien quitter sa femme, rester avec elle ou encore choisir de poursuivre sa double vie. La fille de Felicia peut se fâcher définitivement avec ses parents ou au contraire se réconcilier avec eux. Ce qui est sûr, c'est que quelle que soit l'issue du film, on reste dans des actes quotidiens d'où tout événement extraordinaire est gommé. Même le jeune homme de If I want to whistle, I whistle, qui semble basculer dans l'irréparable, ne demande au fond qu'à passer une heure dans un café avec une jolie fille.

De cette simplicité des enjeux et des sujets naît une véritable proximité entre le spectateur et les personnages. Il est possible de se projeter dans ce cinéma intimiste parce qu'il aborde les rapports humains et plus spécifiquement familiaux  dans ce qu'ils ont de plus authentiques et de plus primaires (rapport filiaux dans Felicia, conjugaux dans Mardi après Noël). Et même si le contexte de If I want to whistle, I whistle est clairement à part (un centre de détention pour mineurs), ce sont pourtant bien les rapports entre le héros, sa mère et son petit frère qui servent de fil rouge à l'intrigue.

Ce qui frappe enfin, c'est l'universalité de ces histoires qui sont diversement intégrées dans le contexte roumain spécifique. Les protagonistes de Mardi après Noël sont issus d'une classe aisée pour qui l'argent ou les conditions sociales ne sont jamais un problème. Ils pourraient aussi bien vivre à Paris ou à New York. Chez Felicia, on est dans une classe plus modeste. Mais là non plus les personnages ne manquent de rien. Le poids du passé communiste est malgré tout perceptible, même s'il est très peu abordé. Il n'y a finalement guère que le centre de détention de If I want to whistle, I whistle qui semble une "spécificité" roumaine apportant au film une dimension sociale supplémentaire mais à laquelle on ne peut le résumer.

Hasard ou coïncidence, la plupart des autres films d'Europe de l'Est présentés à Arras dans le cadre des "découvertes européennes" diffèrent de ce cinéma roumain tout en retenue, mais partagent avec lui un certain intérêt pour l'intime. Ainsi, les problèmes personnels des personnages sont globalement plus liés à la réalité sociale et politique de leur pays, en l'occurence le radicalisme religieux pour Le choix de Luna de Na Putu et le faux mirage européen et capitaliste dans Slovenian girl de Damjan Kozole et Just between us de Rajko Grlic. La famille y demeure également la pierre angulaire de l'intrigue, même lorsqu'il s'agit de regarder en arrière à l'image de All that I love de Jacek Borcuch qui évoque l'époque de Solidarnosc en Pologne. Toutefois, différence notable, aucun d'entre eux ne parvient à capter la réalité du quotidien comme le font les trois films roumains du focus.

Arras 2010 : Anna Karina, une vie de chat, Hervé Pernot dans le quotidien vidéo du festival

Posté par MpM, le 10 novembre 2010

Chaque jour, le festival d'Arras diffuse un magazine vidéo réalisé par l'équipe du BTS audiovisuel du Lycée Jean Rostand de Roubaix en partenariat avec Ecran Noir. Découvrez l'édition consacrée à l'une des invités d'honneur de cette 11e édition, Anna Karina.

L'actrice, réalisatrice et chanteuse était présente à Arras pour une leçon d'actrice animée par Jean-Philippe Tessé. A cette occasion, les festivaliers ont pu voir et revoir une demi-douzaine de ses films parmi lesquels Pierrot le fou, Bande à part ou encore La religieuse. Elle a également accepté de revenir devant notre caméra sur ses débuts et son intégration au sein de la petite bande de la Nouvelle vague.

A découvrir également dans la vidéo, Jean-Louis Felicioli et Alain Gagnol, les deux réalisateurs du très joli film d'animation Une vie de chat, ainsi que le cinéaste Hervé Pernot, venu présenter son docu-fiction Robespierre. Sans oublier les échos du festival.