Venise 2012 : Marco Bellocchio et Matteo Garrone, deux divorces à l’italienne

Posté par kristofy, le 12 septembre 2012

Le président du jury Michael Mann et ses huit jurés parmi lesquels il y avait le réalisateur italien Matteo Garrone (tout juste auréolé d’un grand prix à Cannes par son compatriote italien Nanni Moretti pour son film Reality) ont rendu leur verdict, et celui-ci fait grincer quelques dents en Italie.

Matteo Garrone ne veut plus être juré dans un festival italien


Pourtant ce palmarès récompense effectivement les films qui étaient les meilleurs de l’avis général : The Master de Paul Thomas Anderson, Pieta de Kim Ki-duk, Paradise : Faith de Ulrich Seidl, ainsi que Après mai de Olivier Assayas et Fill the Void de Rama Burshtein : tous ces films étaient pressentis dans nos pronostics, mais avec un ordre différent pour les récompenses.

Cependant les réactions, grogne en partie chauvine, n’ont pas tarder à faire grincer des dents chez nos voisins italiens : ils reprochent à Michael Mann et à son jury de ne pas avoir mieux récompensé le cinéma italien. Le dernier film "local" à avoir eu le Lion d’or remonte à 1998 (Mon frère de Gianni Amelio). La pression des médias nationaux est telle que Matteo Garrone, membre du jury, a du faire une déclaration pour prendre ses distances, en avouant que c’était un cauchemar : il ne veut plus jamais être juré dans un festival italien.

Marco Bellocchio ne présentera plus de films à Venise

Le problème s'appelle Marco Bellocchio. Celui-ci a exprimé publiquement sa colère à propos de son film La Bella addormentata. Complètement ignoré du palmarès, il confesse, dépité ;  « je ne présenterai plus jamais un film à Venise ! » Son film aborde un épisode politique en Italie : le cas de d'Eluana Englaro euthanasiée par sa famille après 17 ans de coma, luttant ainsi contre la pression de plusieurs manifestations de fidèles catholiques (le Pape est quasiment le chef d'état d'un des pays les plus conservateurs d'Europe) et des hommes politiques qui préparaient une loi interdisant cet acte.

Pour lui « L'Italie s'est affrontée sur le destin de cette pauvre jeune femme, il y a eu une grande tension médiatique, un affrontement entre catholiques et laïcs. Je ne voulais pas comparer les différentes positions sur l'euthanasie, ni condamner ceux qui ont la foi. » Son film fait se mélanger quatre histoires inégales, un politicien qui voudrait voter contre les consignes de son parti, une mère (Isabelle Huppert, mal dirigée) qui veut qu’on prie pour sa fille dans le coma, un médecin qui  soigne une toxicomane, et un coup de foudre. Malheureusement La Bella addormentata semble passer à côté de son sujet. Sorti le 6 septembre en Italie, il ne cumule que 400 00 euros de recettes, et n'est que 6e au box office. Le film n'a pas encore de distributeur en France. L'exportation risque d'être difficile. Même si à Toronto le marché peut se réveiller grâce aux prestigieux noms à son affiche, La Bella addormentata ressemble plus à un téléfilm sans grande envergure…

Mauvais joueur?

Marco Bellocchio est très mauvais joueur. Ce n'est pas la première fois qu'il s’offusque ainsi quand un de ses films n'est pas récompensé. Déjà en 2003 son film Buongiorno Notte avait été ignoré du jury (pourtant composé d'italiens comme Stefano Accorsi et Mario Monicelli qui était le président) ; il avait déjà fait le reproche de récompenser des films étrangers plutôt que le cinéma italien.

Cette année, la sélection officielle (toutes sections confondues) comptait 14 cinéastes italiens contre 11 cinéastes américains.

Le jury de Michael Mann à tout de même fait une concession en accordant un prix de la meilleure contribution technique à Daniele Ciprì pour È stato il figlio (prix plus diplomatique que mérité), et même un prix révélation meilleur jeune interprète à Fabrizio Falco (pour ce même film et aussi  pour La Bella addormentata).

On ajoute aussi que l’une des meilleures surprises de cette 69ème édition du Festival de Venise est Low Tide (certes tourné aux Etats-Unis avec des acteurs américains) de Roberto Minervini, un réalisateur italien !

Venise 2012 : Pronostics (hasardeux) à quelques heures du Palmarès

Posté par kristofy, le 8 septembre 2012

Pour cette 69ème édition du Festival de Venise les films en compétition étaient au nombre de 18, lequel recevra le prestigieux Lion d’or ?

Si plusieurs films ont les préférences de la majorité (The Master, Pieta, Après mai…), les prix d’interprétation restent très ouverts.

Au jeu des pronostics, The Master qui domine le classement ; le film de Paul Thomas Anderson était d’ailleurs donné gagnant avant que le festival ne commence, et Joaquin Phoenix est aussi le favori pour le prix du meilleur acteur. Mais la règle veut qu’il n’y ait pas cumul de prix, le Lion d’or étant une récompense pour toute l’équipe du film (ainsi Mickey Rourke n’avait pas été meilleur acteur puisque The Wrestler avait reçu le Lion d’or).

Le président du jury Michael Mann est entouré des réalisateurs Peter Ho-Sun Chan, Ari Folman, Matteo Garrone, Pablo Trapero, de la réalisatrice Ursula Meier, des actrices Samantha Morton, Laetitia Casta, et de Marina Abramovic. On devine que ces 9 personnalités vont sans doute aller vers un compromis qui réservera des surprises, en déjouant le buzz des festivaliers. Il est possible que le jury choisisse de récompenser Joaquin Phoenix et Paul Thomas Anderson, auquel cas le Lion d'or serait attribué à un autre film, moins attendu. Dans le cas contraire, PTA alignerait le 4e Lion d'or américain des années 2000, après Le secret de Brokeback Mountain, The Wrestler et Somewhere.

Et sinon? A qui la plus haute récompense irait ? Un film capable de faire consensus à la fois pour son audace formelle et pour l'émotion que dégagerait son histoire. Le jury mettrait en avant comme justifications l'humanité des sentiments et une ouverture sur le monde...

Selon les critiques interrogés à Venise et répertoriés dans un classement quotidien, cinq films sont en haut de la liste : Après mai Olivier Assayas (ce qui serait le premier Lion d'or pour la France depuis Au revoir les enfants en 1989), The Master donc, le controversé film sur l'euthanasie, La belle endormie de Marco Bellocchio (l'Italie n'a reçu aucun Lion d'or depuis 1998), Pieta de Kim Ki-duk (ce serait son plus grand prix, 8 ans après son Lion d'argent du Meilleur réalisateur à la Mostra pour Locataires et le premier Lion d'or sud-coréen), et Thy Womb de Brillante Mendoza.

Globalement, Venise a tenu ses promesses avec une compétition resserrée mais de bonne qualité. Les films américains présentés sur le Lido étaient bien supérieurs à ceux qui ont envahit la Croisette. Les rares films asiatiques ont séduit les cinéphiles. Et des cinéastes européens comme Assayas, Bellocchio ou Sarmiento ont su alimenter le débat et plaire aux festivaliers.

Osons donc un pronostic, qui n'engage que son auteur :

- Lion d'or du meilleur film : Thy Womb, de Brillante Mendoza
- Lion d'argent du meilleur réalisateur : Paul Thomas Anderson, pour The Master
- Prix Spécial du Jury ex-aequo : Pieta, de Kim Ki-duk & Après mai d'Olivier Assayas
- Coupe Volpi pour la meilleure interprétation masculine : Joaquin Phoenix, dans The Master
- Coupe Volpi pour la meilleure interprétation féminine : Franziska Petri, dans Izmena (Betrayal)
- Prix Osella pour le meilleur scénario : Fill the void, de Rama Burshtein
- Prix Marcello Mastroianni de la révélation meilleur(e) jeune interprète : Giulia Valentini, dans Un giorno speciale
- Prix Osella pour la meilleure contribution technique : Benoît Debie, pour Spring breakers

Venise 2012 : Michael Mann connaît les membres de son jury

Posté par vincy, le 13 juillet 2012

Deux comédiennes, une artiste (légèrement masochiste), cinq cinéastes. Ou une française, une serbe, une britannique, un italien, un argentin, une suisse, un israélien et un hong-kongais. Voilà le casting final!

La 69e Mostra de Venise a dévoilé son jury aujourd'hui. Michael Mann, déjà annoncé le 1r juin, comme président, sera donc entouré de Laetitia Casta, atout charme, Marina Abramovic (Lion d'or de la meilleure installation à la biennale de Venise en 1997), Samantha Morton (et pas Norton comme l'a écrit l'AFP, ndlr), Matteo Garrone (deux fois Grand prix du jury à Cannes, dont cette année avec Reality), Ari Folman (Valse avec Bashir), Pablo Trapero (dont le dernier film était à Cannes cette année), Ursula Meier (Home, L'enfant d'en haut) et Peter (Ho-Sun) Chan (Les seigneurs de guerre, Swordsman et Comrades ; Almost a Love Story).

Michael Mann, président du jury de la prochaine Mostra de Venise

Posté par vincy, le 1 juin 2012

Le 69e Festival de Venise a choisi le producteur, réalisateur et scénariste Michael Mann, 69 ans lui aussi, comme président du jury pour son édition qui se déroulera du 29 août au 8 septembre 2012. C'est la première fois que Mann accepte la présidence d'un jury de Festival. Ses oeuvres ont d'ailleurs rarement été sélectionnées : Collatéral a été présenté en 2004 à Venise et Le solitaire était à Cannes en 1981.

Son dernier film, Public Enemies (2009) avait récolté 215 millions de $ dans le monde, ce qui en fait, avec Collateral, son plus gros succès. Il a été nommé 4 fois aux Oscars avec Révélations (réalisateur, producteur, scénariste) et Aviator (producteur).

Le Festival de Venise a expliqué dans un communiqué toute sa considération pour la carrière de Mann : "un cinéaste complet et l'une des figures les plus influentes et représentatives du cinéma américain contemporain."

La Mostra a déjà annoncé une réduction du nombre de films présentés cette année, devant faire face à des restrictions budgétaires et une impossibilité à gérer une éventuelle croissance. La manifestation doit surtout affronter un double danger : la désertion des médias, qui ne peuvent plus s'offrir un séjour de 10 jours sur la Lagune (hébergements trop rares et trop chers) et la concurrence ambitieuse du festival de Rome. Avec un nouveau marché du film et une restauration des lieux d'activités, Venise espère pouvoir garder son rang.

Surtout, après une édition 2011 artistiquement médiocre, le Festival essaie de mettre en place une sélection de haut niveau avec les films de Brian De Palma, Paul Thomas Anderson, Terrence Malick et Steven Soderbergh côté américain, Park Chan-wook, Wong Kar-wa, Atiq Rahimi et Eytan Fox côté asiatique, Marco Bellocchio, Stephen Frears, Manoel de Oliveira, Olivier Assayas, Laurent Cantet et François Ozon côté européen.

Un Lion d'or d'honneur sera remis à Francesco Rosi (voir notre actualité du 10 mai).

Michael Mann en pôle position dans la course des films « à gros cylindres »

Posté par vincy, le 27 mai 2011

L'automobile n'est pas la tendance la plus écologique, mais elle redevient un objet de désir cinématographique. Avec le succès de Cars et de la franchise Fast & Furious (qui sortent respectivement leur épisode 2 et 5 cet été), Hollywood s'intéresse de nouveau aux "Coccinelles" et autres "Christine". On oublie la sortie de route de Speed Racer ou les résultats mitigés de Hell Driver 3D. D'autant plus facile à oublier que le film Drive de Nicolas Winding Refn a emporté le prix de la mise en scène à Cannes cette année.

Michael Mann s'est positionné en tête des projets les plus intéressants. Habitué aux films noirs et aux polars, le cinéaste finalise son contrat avec la 20th Century Fox pour réaliser Go Like Hell (anciennement Race to the Death), retraçant la compétition entre Ford et Ferrari aux 24 heures du mans de 1966. Ford fut ainsi le premier constructeur américain à gagner la célèbre course.

Le film est adapté du livre de A.J. Baime, scénarisé par Jason Keller. Et la Fox espère convaincre Brad Pitt pour le rôle principal. Mann a déjà réalisé un court métrage publicitaire pour Mercedes, avec Benicio del Toro, et prépare actuellement Luck, une série pour HBO sur les courses de chevaux, avec Tom Payne et Dustin Hoffman.

Si le film n'en est qu'à l'état de pré-production, d'autres studios se sentent aussi inspirés par les moteurs turbos. Warner Bros a signé avec Mattel pour tirer un film de ses jouets Hot Wheels. The Weinstein Co. développe un film adapté de la série K 2000.  Ron Howard prépare un remake de Eat My dust, dans lequel il jouait en 1976.

En plus du Michael Mann, un autre film est en cours d'écriture pour évoquer la vie d'Enzo Ferrari, mais, dans Street Legal, Paramount préfère s'orienter sur la vie du pilote de Ferrari, Carroll Shelby.

Studio 37 a lancé Overdrive, qui sera réalisé par Pierre Morel. Et Chris Morgan écrit déjà Fast & Furious 6.

En France, Senna est un documentaire sorti dans les salles mercredi dernier. Le pilote de légende brésilien est révélé à travers sa vie passionnante.

Le 7 juin prochain, le fameux film Le Mans (avec Steve McQueen) sera projeté exceptionnellement sur le circuit des 24 heures du Mans, en pleine ligne droite des stands, quatre jours avant la tenue de la 79e édition de l'épreuve mythique. Un écran géant sera installé dans la ligne droite et la projection débutera à 22 heures.

Le producteur Dino de Laurentiis meurt : un dragon s’éteint (1919-2010)

Posté par vincy, le 11 novembre 2010

dino de laurentiis king kong 1976Né en 1919 à Torre Annuziata, à la sortie de la première guerre mondiale, il décidera très tôt de devenir producteur, lors de ses études au Centro sperimentale delle cinematografia. Il produit son premier succès à 19 ans, L'amore canta, juste avant la seconde guerre mondiale. Il travaille alors pour Lux Films, mais entreprend très vite de rouler pour lui-même. Il créé donc la Dino de Laurentiis Cinematografica, qui va contribuer à la reconstruction du cinéma italien post-Mussolini, et mieux que ça, à son essor vers un âge d'or dont on lui doit beaucoup.

Ainsi en 1949, il propulse sur les écrans la jeune Silvana Mangano, sa "muse", aux côtés de Vittorio Gassman, dans Riz amer. Il épousera Mangao ; un mariage qui durera jusqu'à la mort de celle-ci, 40 ans plus tard. Ils auront 4 enfants.

Cinq ans plus tard, il produit le chef d'oeuvre La Strada de Federico Fellini, avec Giuletta Masina et Anthony Quinn. Mangano, Quinn et Kirk Douglas, seront dans sa version d'Ulysse, réalisée par Mario Camerini. Il continuera à alterner les grandes épopées mythiques (La Bible, de John Huston, avec Ava Gardner ou Guerre et paix, de King Vidor, avec Audrey Hepburn) et les néoréalistes italiens (Les nuits de Cabiria, de Fellini, L'or de Naples, de Vittorrio De Sica, Où est la liberté et Europa '51, de Roberto Rossellini, La grande guerre de Mario Monicelli, Une vie difficile et Il giovedi de Dino Risi ou encore L'étranger de Luchino Visconti ). On lui doit aussi le culte Barbarella, de Roger Vadim, avec Jane Fonda, Barrage contre le Pacifique de René Clément, au milieu d'énormément de navets  et séries B des cinquante et soixante.

Cela ne l'empêchera pas de recevoir de multiples honneurs : 5 prix David di Donatello du meilleur film (dont La grande pagaille, de Luigi Comencini, dont il a produit une dizaine de films, Waterloo, de Sergei Bondarchuk et Banditi a Milano, de Carlo Lizzani), deux Donatello d'honneur, un Oscar du meilleur film en langue étrangère (La Strada), un prix Irving G. Thalberg au cours des Oscars 2001 pour l'ensemble de son parcours, et deux prix honorifique à Venise (un Lion d'or pour sa carrière en 2003 notamment).

De la banlieue de Naples à Hollywood

Après la faillite de son studio, réplique de la Cinecitta, la Dinocitta, De Laurentiis migre vers Hollywood :  Terence Young (Cosa Nostra, avec Charles Bronson), Sidney Lumet (Serpico, avec Al Pacino), Sydney Pollack (Les trois jours du Condor, avec Robert Redford et Faye Dunaway), Michael Cimino (L'année du Dragon, avec Mickey Rourke), John Milus (Conan le Barbare, avec Schwarzenegger)  et même le remake de King Kong en 1976 (photo) . Il subit aussi deux cuisants échecs avec l'adaptation de Flash Gordon, le film catastrophe Hurricane et Blue Velvet, le polar poisseux culte de Lynch.

Il obtient les droits d'un livre Red Dragon, qui deviendra un thriller oublié, Le sixième sens, pourtant signé Michael Mann. Mais avec les mêmes droits, il pourra profiter du triomphe du Silence des agneaux, du même auteur, avec les mêmes personnages, pour revenir en haut du box office avec Hannibal de Ridley Scott et ses suites : Red Dragon et Hannibal Lecter : les origines du mal.

Récemment, il avait produit U-571, thriller sous-marin, et La dernière légion, péplum d'un nouveau genre.

De Laurentiis était un producteur à l'ancienne, avec plus de 160 films au compteur : prenant des risques, misant sur des réalisateurs prometteurs, se perdant parfois dans les ambitions de certains projets, mais ayant une foi inébranlable dans le cinéma.

Trop de films sur Capa?

Posté par vincy, le 8 octobre 2009

Il ya six mois nous vous annoncions le projet en développement du producteur et acteur Pierce Brosnan autour du photo-reporter Robert Capa (voir actualité du 24 février 2009).

Michael Mann a décidé de lancer son propre projet, une adaptation  du livre En attendant Robert Capa, de Susana Fortes, qui se focalise sur la romance entre le photographe et la première femme photographe de guerre, Gerda Taro. Le scénario a été confié à Jez Butterworth (qui écrit un biopic sur James Brown et à qui l'on doit des navets comme Birthday girl et La dernière légion). L'histoire se déroulera entre Paris (1935) et le front de la guerre d'Espagne (1937). Robert Capa, après ses clichés historiques de la guerre d'Espagne, deviendra l'un des plus prestigieux photographes de guerre.

En France, on murmure qu'Yvan Attal préparerait un film sur Capa en Israël, au moment de la guerre d'indépendance en 1948. Attal réaliserait ce projet et incarnerait le photographe.  

Blockbusters 2009: en juillet, le sorcier nous a jeté un sort

Posté par geoffroy, le 1 août 2009

La saison estivale 2009 touche à sa fin. Si le mois d’août est traditionnellement plus faible du côté du Box-office, des surprises ne sont jamais à exclure et il y aura toujours un film qu'on n'attendait pas... D’autant que les studios n’hésitent plus à sortir des « grosses » productions en dehors des traditionnels week-ends fériés. Seul le résultat du premier week-end est devenu leur principal enjeu, conscients de la piètre qualité des longs-métrages proposés au public. L’exemple de Wolverine est de ce point de vue frappant. 85 millions de $ en trois jours ont représenté la moité du résultat total aux Etats-Unis. A ce petit jeu, G.I. Joe pourrait être le candidat sérieux d’un mois d’août sans véritable favoris.

Mais revenons sur le bilan partiel du mois de juillet. Aucune surprise et un HP6 ultra dominateur. Après un énorme démarrage, le film rentre dans le rang : une chute de 61% en second week-end pour un cumul à 233 millions de $, soit 13 millions de $ mieux que HP5 sortit en juillet 2007. Le score est très bon et le film semble parti pour atteindre les 300 millions de $ en fin de carrière. Il s’agit, ni plus ni moins, du potentiel de chaque épisode de la saga. Sans côtoyer le triomphe du premier opus, notons qu'une telle constance, film après film, n'a qu'un équvalent : Star Wars. A cela s'ajoute son carton planétare : HP6 totalise en deux week-end 400 millions de $ dans 56 pays et réalise ainsi le meilleur démarrage historique devançant le précédent record de Spider-Man 3. Le film peut atteindre 650-700 mllions de $ dans le monde et un total d'un milliard de $ de recettes, en incluant l'Amérique du Nord. Le bilan serait, dans ce cas, stratosphérique. Et de bon augure pour les deux épisodes finaux.


Des blockbusters qui mpressionnent plus à l'étranger qu'en Amérique du nord.

L’Age de glace 3, autre gros hit très attendu en juillet, ne déçoit pas et s’aligne sur le succès du deuxième épisode. Si HP6 puis G-Force lui ont fait de la concurrence, il devrait néanmoins frôler les 200 millions de $. Soit un score similaire au Monstres contre Aliens des studios DreamWorks. Mais contrairement aux Monstres et dans la même veine qu'Harry, L’Age de glace 3 est un véritable plébiscite à l’international. Le film vient de dépasser les 500 millions de $ de recettes et devrait pouvoir en ramasser 600 millions. Si c’est le cas, le film rentrerait dans le top 10 des plus gros succès hors USA. De quoi envisager tranquillement une nouvelle suite…

Sans surprise le reste du BO est un cran en dessous. Public Enemies réalise un bon score pour un film de Michael Mann, effaçant ainsi l’échec de Miami Vice. Avec 100 millions de $ dans la ligne de mire, pour un film d'auteur, la cote de Johnny Deep reste au beau fixe et pourrait être un bon tremplin pour les Oscars. Brüno, le dernier délire provocateur de Sacha Baron Cohen, sans être un four, ne suit pas la trajectoire de Borat. Avec moins de 70 millions de $ au final, la comédie se rentablise mais ne fera pas date. En comparaison, le célèbre reporter Kazakh avait rapporté près de deux fois plus.

G-Force et The Ugly Truth ont davantage séduit. Si le premier ne réitérera pas le succès des Chipmuks, les 100 millions de $ semblent tout à fait jouable. Quant à notre duo Gérard Butler & Katherine Heigl il se porte très bien et devrait atteindre les 55-57 millions en seulement deux week-end pour un budget estimé à 38 millions de $. De quoi rassurer Sony / Columbia et les agents des deux acteurs, de plus en plus "bankable".

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Pour finir, quelques petits enjeux croustillants en cette fin d’été.

Transformers 2 dépassera t-il les 400 millions $ ?

Là-haut et HP6 auront-ils les forces pour franchir les 300 millions $ ?

Very Bad Trip s'arrêtera-t-il ?

L’Age de glace 3 arrivera t-il à décongeler le public au-delà des 200 millions $ ?

La proposition (The Proposal) va-t-il rejoindre les Sex and the City et ses 153 millions $ ?

Public Ennemies et G-Force unis à 100 millions $, pas moins… ?

Réponses à la fin du mois d’août pour le bilan d’un été plutôt classique parsemé par quelques surprises.

Nuits blanches et salles obscures pour un Paris Cinéma festif

Posté par Morgane, le 12 juin 2009

pariscinema09.jpgAujourd’hui, vendredi 12 juin, s’est tenue la conférence de presse du festival Paris Cinéma, dans les salons de l’Hôtel de Ville, en présence de Bertrand Delanoë, Charlotte Rampling et Christophe Girard. La septième édition se déroulera au cœur de la capitale du 2 au 14 juillet. Paris Cinéma présentera douze longs métrages (douze nationalités diverses dont sept sont des premiers films) en compétition ainsi que dix-sept courts.

Pour les impatients pressés de voir certains films avant tout le monde, de nombreuses avant-premières (dont certains films présents sur la Croisette) seront à l’affiche : le longtemps retardé Bancs publics (Versailles Rive droite), un de nos coups de coeur récent Taking Woodstock, le très attendu Public Enemies, la Palme d'or Le ruban blanc ...

Michael Mann, Johnny Depp et Marion Cotillard...

Réalisateurs-rices, acteurs-rices et autres personnalités du monde du 7ème Art viendront également fouler les tapis du festival. On pourra, entre autres, voir Bruno Podalydès, Alain Cavalier, Elia Suleiman, Claude Miller, Elsa Zylberstein, Antoine de Caunes ainsi que le duo Guillaume Canet et Emir Kusturica (devant et non derrière la caméra) pour le film L’Affaire Farewell. Paris Cinéma aura des allures de grand festival international avec l’équipe star du film Public Enemies : Michael Mann, Johnny Depp et Marion Cotillard

Cette année on rendra hommage à Claudia Cardinale (rétrospective à l’Arlequin, rencontre avec l’actrice à la BnF et exposition de photographies au Bon Marché), Jean-Pierre Léaud (rétrospective et rencontre), Tsaï Ming-Liang (intégrale de ses huit films à l’Auditorium du Louvre, masterclass avec le réalisateur à la BnF), Lluis Minarro (producteur espagnol) et Naomi Kawase (réalisatrice japonaise).

Après les Philippines l’année dernière, la manifestation accueille cette année la Turquie (puisque ce sera, de juillet 2009 à mars 2010, la Saison de la Turquie en France) avec un hommage particulier à Nuri Bilge Ceylan, un coup de projecteur sur Reha Erdem et Yesim Ustaoglu, la présentation de nombreux longs et courts métrages, des regards croisés Allemagne-Turquie et une nuit des Super-héros turcs.

Une nuit des Super-héros turcs...

Mais l’édition 2009 est également l’occasion d’innover. Aussi, Paris Cinéma ouvrira par cinq nuits dans divers cinémas parisiens (dans la nuit du 4 juillet). Au Nouveau Latina se tiendra "La Nuit des Comédies Sexy d’Asie", le Max Linder accueillera "La Nuit des Super-Héros Turcs" tandis que le Champo ouvrira ses portes à "La Nuit des Geeks" (la nouvelle comédie US), le Studio des Ursulines consacrera sa "Nuit à l’Animation Japonaise" et le Cinéma du Panthéon fera la part belle à "Russ Meyer". Une brocante cinéma se tiendra le 11 juillet sur le parvis du MK2 Bibliothèque et sera ouverte, aussi bien aux professionnels qu’aux particuliers. On pourra y trouver des affiches anciennes, des DVD, des revues, des photos de tournage etc…

Enfin, cette fête du 7e Art fermera ses portes en fanfare le 14 juillet. Pour ce, la halle du 104 se transformera en salle obscure et accueillera un ciné-concert, projetant Oyuki la vierge de Kenji Mizoguchi accompagné par Francis et ses peintres et les chanteuses japonaises Emiko Ota et Mala Barouh. La soirée se transformera ensuite en bal populaire orchestré par Helena Noguerra.

Marion Cotillard chez Christopher Nolan ?!

Posté par MpM, le 2 avril 2009

Après le succès planétaire du dernier Batman Le chevalier noir, le réalisateur Christopher Nolan a décidé d’embrayer avec un projet plus personnel, Inception, qu’il a écrit et réalisera lui-même.
Il devrait s’agir d’un "film d'action et de science-fiction contemporain basé sur l'architecture de l'esprit", dont l’histoire est pour le moment tenue secrète. On sait par contre que Warner Bros. (qui tenait bien évidemment à poursuivre sa — jusque-là — lucrative collaboration avec Nolan, voir actualité du 12 février 2009) est en pourparlers avec Marion Cotillard, Cillian Murphy et Ellen Page. Les trois comédiens pourraient faire une plus mauvaise opération que de rejoindre le casting de ce qui s’annonce déjà comme l’un des films les plus excitants de 2010 !

Pour la Française Marion Cotillard, oscarisée en 2008 pour son interprétation d'Edith Piaf dans La môme, c’est aussi la confirmation que sa carrière américaine est désormais bien engagée. On l’attend en effet dès cet été dans le nouveau Michael Mann (Public enemies) et elle vient juste de terminer Nine de Rob Marshall.

Au final, les seuls à ne pas se réjouir de la nouvelle sont donc probablement les inconditionnels de l’homme chauve-souris qui espéraient un retour rapide de leur héros devant la caméra de Nolan…