Palme d'or en 2008 avec Entre les murs, Laurent Cantet s'est décidé à adapter Confessions d'un gang de filles de la romancière Joyce Carol Oates. Le livre est paru en France en 1995.
Le livre a pour cadre une petite ville ouvrière de l'Etat de New York, dans les années 1950 où cinq lycéennes forment une bande vouée à l'orgueil, au pouvoir et à la vengeance dans un monde qu'elles n'ont jamais intégré : Maddy Monkey, la narratrice, Goldie au tempérament explosif, Lana qui fume des Chesterfield, Rita et Legs Sadovsky dont la rage va embraser le gang. Elles forment une société secrète pour venger les humiliations subies. Leur épopée se heurtera brutalement à la réalité.
Le film sera tourné entre l'été 2011 et l'hiver 2012 au Canada (dans la province de l'Ontario), et en anglais. Haut et Court (qui avait déjà produit les films du cinéaste) annonce un budget de 8,5 millions d'euros. Les actrices seront non professionnelles. La sortie n'est pas prévue avant la fin 2012.
Un film avait déjà été adapté de ce roman. Foxfire: Confessions of a Girl Gang (1996), d'Annette Haywood Carter, mettait en vedette Angelina Jolie, dans le rôle de Legs. Un fiasco au Box office américain puisque le film n'avait pas dépassé les 300 000 $ de recettes.
Notons que deux autres romans de Joyce Carol Oates sont en cours d'adaptation : Vengeance : A Love Story, réalisé par Harold Backer, avec Samuel L. Jackson, Dianne Wiest et Heather Graham et Blonde, inspiré de la vie de Marilyn Monroe, qui devrait être filmé par Andrew Dominik, avec Naomi Watts.
Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Attrapez-les toutesen animation, voici l’instant Court n° 5.
Quel est le point commun entre les cinéastes Michel Gondry (Eternal sunshine of the spotless mind) et Olivier Megaton (Le transporteur 3) ? Avant de réaliser des films de longs-métrages, ils se sont fait un nom en travaillant sur de nombreux courts-métrages d’un format particulier : le clip musical. C’est aussi le cas de Claude Lelouch avec à son actifs 80 clips, qu’on appelait à l’époque scopitone.
Si la fonction première du clip est de faire la promotion d’une chanson (et donc d’un disque) à la télévision (et maintenant sur internet), il peut aussi être un court-métrage avec une véritable dimension esthétique.
Avant le cinéma (Notre jour viendra avec Vincent Cassel), Romain Gavras avait réalisé le fameux clip Stress pour le groupe Justice : son contenu sujet à polémique en a fait un des courts-métrages français le plus vu au monde. Et certains réalisateurs s’affranchissent de la contrainte de la durée de la chanson pour offrir un court-métrage bénéficiant d’un budget confortable (Laurent Boutonnat pour Mylène Farmer), le rappeur Kayne West a réalisé lui-même son dernier clip dont la version longue dure 34 minutes (39 minutes pour le Ghost de Michael Jackson).
Alors que cette semaine sort en salles le film Des filles en noir de Jean-Paul Civeyrac qui aborde le suicide chez des adolescents, il est intéressant de voir que ce sujet sensible et délicat à aborder peut aussi être celui d’un clip musical.
Voila donc le court-métrage Fire Escape réalisé par Jamie Thraves pour le groupe Fanfarlo.
Jamie Thraves a réalisé des clips pour Radiohead, Blur, Coldplay, Damien Rice… et aussi trois longs-métrages. Son dernier film Treacle Jr a gagné le grand prix Hitchcock d’or (ex-aquo avec We want sex de Nigel Cole) lors du 21ème Festival du Film Britannique de Dinard.
Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Fire escape
Roman Polanski travaille depuis un an sur l'adaptation de la pièce à succès, Le Dieu du carnage, de Yasmina Reza, qui a collaboré au scénario. Beau succès à Paris (avec Isabelle Huppert) et gros succès à Broadway, où la version anglaise, God of Carnage a gagné trois Tony Awards : meilleure pièce, meilleur metteur en scène et meilleure actrice (Marcia Gay Harden).
Le film a déjà trouvé des distributeurs en France, au Royaume Uni, en Scandinavie, en Allemagne, au Portugal, en Grèce, en Suisse, dans toute l'Europe de l'Est et en Italie, avant même d'être tourné.
Les premières prises de vues auront lieu à Paris fin janvier.
L'histoire prend place chez Véronique et Michel, parents du petit Bruno, qui reçoivent Annette et Alain, parents de Ferdinand qui a frappé au visage leur fils dans la cour d'école. De bonne éducation, mais de classes sociales un peu différentes, les deux couples ont décidé de régler cette affaire avec civisme. Or, la courtoisie laisse place au cynisme, au mépris, à l'envie, la jalousie. Les couples se désagrègent face aux convenances de la société. Violente diatribe contre les "bobos" et le "politiquement correct", le carnage est avant tout la révélation d'une perte de valeurs et d'une incompréhension entre des parents qui ont mis l'enfant au coeur de leur matrice, oubliant leurs responsabilités.
Durant un mois, du 4 novembre au 4 décembre, le photographe Fabien Lemaire, qui a réalisé plusieurs portraits pour Ecran Noir, expose Transparence from Tokyo à la Boutique Julie Prisca (46 rue du Bac 75007 Paris).
Comme je l'écrivais à propos de cette série de photographies, "Fabien Lemaire se nourrit de ce monde qui l'entoure, diurne ou nocturne. Il dépasse l'aspect figé et glacé de la photographie en y insufflant son amour de la peinture, le naturalisme du sujet et l’artifice des technologies."
Ce mixage entre les arts et ce métissage du vivant et de la matière, libèrent notre perception du réel. "Il n’y a ni culte de l’apparence ni esthétisme de l’atmosphère. Au contraire. Paysages et visages sont des éléments figuratifs qui alimentent des voyages, immobiles et intérieurs. Ils nous dépaysent comme ils nous dévisagent. Remodelés, ils nous emmènent dans un autre monde, souvent merveilleux, parfois virtuel, jamais artificiel."
Cela mérite plus qu'un coup d'oeil furtif. Décrypter ces oeuvres c'est comme regarder un miroir où plusieurs mondes se superposent. Vous découvrirez alors un regard poétique sur le Japon, entre tradition et modernisme, réel et imaginaire.
Après ces deux succès enchaînés, Shutter Island et Inception, Leonardo DiCaprio commence à sélectionner les films sur lesquels il va s'investir.Il a accepté d'être un serial-killer dans The Devil in the White City, qu'il co-produira. Il incarnera H.H. Holmes, accusé d'avoir tué entre 27 et 200 personnes, principalement des jeunes femmes célibataires.
Adapté de l'essai d'Erik Larson - un best-seller aux USA - le film se déroulera à la fin du XIXe siècle. Holmes, architecte, se servait d'un hôtel qu'il avait construit près de l'exposition universelle de Chicago pour assassiner ses victimes.
À l'origine, le projet avait été développé pour Tom Cruise. Paramount et la société du comédien avait une option sur le livre, tombée en 2004. Le studio a de nouveau acquis les droits en 200, désormais entre les mains de la Warner.
DiCaprio, entre temps, incarnera John Edgar Hoover dans un biopic réalisé par Clint Eastwood. Sa société, Appian Way productions, a six films en cours de développement ou prêts à sortir.
1 302 films sont venus jusqu'à eux. 47 au final ont été sélectionnés pour ces 33èmes Rencontres Henri Langlois. 47 films (28 fictions, 12 films d'animation et 7 documentaires) venus de 22 pays et issus de 33 écoles différentes seront présentés au public du 3 au 12 décembre prochain à Poitiers.
Les Rencontres Henri Langlois ne comptent plus les années et pourtant le festival a su rester jeune et dynamique. Une manifestation qui, chaque année, prend les devants en dévoilant ceux qui seront peut-être les talents de demain. Si les films d'école peuvent faire fuir le grand public, ils sont pourtant un excellent moyen de se rendre compte de l'évolution du cinéma actuel ; on peut-être surpris par l'inventivité de cinéastes qui font leurs premières armes. Le festival de Poitiers porte bien son nom, ce sont de véritables rencontres avec des artistes en croissance.
Et cette année, les Rencontres Henri Langlois ont décidé de faire plaisir au public avec une soirée d'ouverture qui s'annonce exceptionnelle. Il était venu en 2007 pour une leçon de cinéma (voir l'entretien avec Ecran Noir), il a reçu au dernier festival de Cannes le prix de la mise en scène, Mathieu Amalric, acteur et réalisateur français hors norme ouvrira les festivités avec son film Tournée accompagné de ses actrices principales. Les girls feront un show de New Burlesque pour notre plus grand plaisir !
Une ouverture qui promet un beau spectacle !
Dernière information, après avoir invité l'an dernier des écoles d'Asie du sud-est, c'est au tour de l'Europe de l'est d'être à l'honneur avec quatre pays: la Pologne, Slovaquie, Hongrie et République Tchèque. Poitiers continue son tour d'horizon du cinéma mondial de demain.
George Clonney a jeté son dévolu sur l'acteur Ryan Gosling pour jouer le rôle principal de sa prochaine réalisation, The Ides Of March. Il s'agit de l'adaptation de la la pièce de théâtre Farragut North, de Bill Willimon. Goslin, 30 ans, réputé comme l'un des meilleurs comédiens de sa génération a été remarqué dans Calculs meurtriers, N'oublie jamais, Half Nelson, Une fiancée pas comme les autres, et récemment Blue Valentine (présenté à Un Certain Regard à Cannes cette année).
À l'origine, Chris Pine (pour le rôle de Gosling) était envisagé.
Le jeune comédien sera entouré de George Clooney (qui a l'habitude de jouer devant sa propre caméra), Paul Giamatti, Marisa Tomei et Evan Rachel Wood. Joli casting. Pour l'instant Philip Seymour Hoffman n'a pas été confirmé, alors que son engagement est le plus ancien pour ce projet.
L'histoire du film suit un jeune homme idéaliste, porte parole d'un futur candidat à l'élection présidentielle, qui se frotte (et se crashe) à un monde politique où la tricherie, les mensonges, la manipulations font bon ménage. Clooney sera le politicien, démocrate, qui cherche à gagner les élections primaires pour devenir le candidat de son parti. Giammati interprétera le directeur de campagne, Tomei, une journaliste du New York Times, tandis que Wood incarnera une jeune stagiaire courtisée.
La pièce est librement inspirée de la campagne d'Howard Dean en 2004.
Le tournage débutera en février prochain entre le Michigan et l'Ohio. Le film sera produit par la société de Clooney (Smoke House Pictures) et celle de Leonardo DiCaprio (Appian Way Prods).
Ryan Gosling sera à l'affiche à la fin de l'année d'All Good Things (avec Kirsten Dunst). Il reviendra dans les salles au printemps avec Crazy, Stupid, Love (avec Emma Stone, Steve Carell, Marisa Tomei, Julianne Moore et Kevin Bacon). Il tourne actuellement dans Drive, avec Carey Mulligan.
The Ides of March sera la quatrième réalisation de George Clooney, après Confessions d'un homme dangereux, Good Night, and Good Luck et Jeux de Dupes.
Voilà peu ou prou ce que le dernier film documentaire de Pierre Carles, agitateur de talent, poil à gratter des puissants, pourfendeur de la pensée unique et des connivences en tout genre – avec une préférence pour celle entre les journalistes et le monde politique –, m’inspire.
Néanmoins, ce billet n’envisage nullement d’établir un deuxième avis sur son film que l’on trouvera, de toute façon, parfaitement analysé ici.
En l’espèce, il ne s’agit pas de « descendre » un homme, journaliste de profession, dont la démarche jusqu’au-boutiste vise, depuis des années, à dénoncer les dérives d’un système politico-médiatique. A ce titre, je dois saluer la persévérance du bonhomme qui, en 1998 avec son Pas vu Pas pris, s’en prenait déjà aux grands médias nationaux et ses têtes de gondoles cathodiques. Visiblement rien n’aurait changé, à commencer par Carles lui-même. Il demeure toujours ce personnage haut en couleur plutôt sympathique continuant, vaille que vaille, son travail de sape contre le système médiatique. Peu importe que TF1, par l’intermédiaire de Patrick LeLay (ancien président directeur général de la chaine), ai reconnu phrase à l’appui sa fonction première : « Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau disponible ».
A vrai dire, le problème est ailleurs et ne vise pas la logique de sa démarche, au demeurant fort légitime, mais plutôt son statut. En effet, Pierre Carles n’est pas un marginal au sens premier du terme puisqu’il se définit lui-même comme un Don Quichotte de l’investigation. En le voyant travailler, je me dis qu’il ressemble au prototype de l’électron libre, sorte de père fouettard déambulant hors des sentiers battus avec comme seul attirail sa caméra de poche et son franc-parler. Comme un inébranlable chevalier blanc, Monsieur Carles joue de la voix – in et off –, use et abuse de la caméra cachée, savoure ses moqueries ou les pièges qu’il tend aux puissants, délivre quelques belles contradictions, se répète, fatigue, se met continuellement en scène et, pour finir, cultive l’autocritique. Du bel art, à n’en pas douter. Mais vain. Comme un uppercut qui n’atteindrait jamais sa cible ou si peu.
Mais que lui manque t-il pour faire mouche ? De l’audace ? Assurément non. De l’impertinence ? Non plus. De liberté ? Encore moins puisqu’il ne dépend d’aucune rédaction. Il semblerait, comble du comble, qu’il lui manque ce que, précisément, il s’évertue à vitupérer sans défaillance aucune depuis des années: la puissance médiatique, cette « vitrine » télévisuelle capable de toucher, de sensibiliser ou de moduler à loisir les masses dormantes que nous sommes. De fait, il tourne en rond comme un lion en cage, roule des yeux et fomente des stratagèmes invraisemblables pour réussir à obtenir des réponses à défaut de véritables scoop. Son message se retrouve brouillé du simple fait d’être ce qu’il est devenu : un paria du journalisme institutionnel. Les portes se sont jadis fermées, les illusions avec. Mais pas le sens du devoir ni le goût de l’affrontement dans ce besoin de démêler le mensonge de la vérité. Même si nous sentons poindre, à l’occasion, une pointe d’abattement entre deux interviews, deux missions coup de poings, deux documentaires, deux prises de parole. Passagère, elle souligne la difficulté de son combat, la rudesse d’un engagement plus ou moins habilement restituée à l’image et la latitude d’expression qui lui reste. A n’en pas douter celle-ci devient de plus en plus étroite. Allons bon, Pierre Carles se serait-il perdu définitivement dans sa propre virtualité journalistique ?
Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Playgirl réalisé par Gilles Guerraz, voici l’instant Court n° 4.
Le dessin-animé a longtemps souffert de n’être pas assez considéré comme un film à part entière. C’est au Japon que l’animation trouvera ses lettres de noblesse jusqu’à influencer les films de cinéma traditionnel : Mamoru Oshii (Ghost in the Shell), Hayao Miyazaki (Princesse Mononoké), et le regretté Satoshi Kon (Paprika)… Depuis il y a des records de fréquentation en salles avec par exemple Shrek, Toy Story 3 (et à la télé avec la famille Simpson, South Park…), désormais on parle bel et bien de film d’animation.
Maintenant les initiales du CNC se lisent "Centre National du Cinéma et de l’Image Animée". En 2011 pour la première fois, la cérémonie des Césars aura enfin une catégorie meilleur film d’animation. Preuve que les choses changent lentement. Car si le court-métrage français Logorama a gagné un Oscar l’année dernière, il sera seulement cette année en compétition pour le César...
Voila donc le court-métrage Attrapez-les toutes réalisé par un groupe d’étudiants (Guillaume Duchemin, Hugo Touzé, Romain Levavasseur, Marc Domingo, Alexandre Prod'homme) en formation aux différentes techniques d’animation à l’école EMCA. Ils reprennent à leur compte les clichés des mangas japonais pour les réunir en un concentré explosif…
Le réalisateur Alexandre Prod'homme nous raconte cette expérience :
Ecran Noir : Quelles sont les principales étapes pour le rendu d’une scène en animation ?
Alexandre Prod'homme : Je dirais que ce qu'il faut chercher c'est la cohérence plus que quelques étapes-clef en particulier. La démarche en animation n'est pas si éloignée de la prise de vue réelle : on pense un scenario, on réfléchit en terme de découpage/cadrage... Et si on met de côté toute considération technique, on place plus ou moins un décor, un éclairage et enfin un jeu d'acteur... Vient la post-prod, puis le son ! C’est un projet de fin d'étude réalisé en trois mois, il nous a permis d'exercer des outils que l'on venais tout juste d'acquérir.
EN : Quels sont les clichés qui circulent sur cette culture japonaise manga ?
AP : Ouh, vaste sujet ! À une époque, une très sale étiquette collait à la culture nippone. On entendait des choses comme "les mangas sont violents et pornographiques..." Et bien sur c'était vrai, mais aussi très réducteur. Depuis, heureusement, les mentalités ont évolué et l'occident découvre la richesse de la production nippone et maintenant assimile certains de ces codes. Pour parler du film ce dernier est très "gratuit" sur son scenario : nous avons exploré des clichés car c'était très amusant. Quel est le point commun entre ma mère et la petite sœur de ma copine ? Les deux connaissent Pikachu, c'est une véritable icône. Il y a aussi le cliché, international lui, du gars qui vit littéralement derrière son ordinateur. On lui a simplement greffé une composante perverse : ça serait mentir que de nier que l'érotisme, les jupes et les fortes poitrines sont omniprésentes dans cette culture. Mais ce n'est pas forcement quelque chose d'aussi malsain que ce que l'on montre, on exagère. En revanche la chorégraphie est un "mème" (=une iconographie persistante au sein d'une communauté virtuelle. Elle prend la forme d'expressions, d'illustrations, de photographies ou bien encore de personnes plus ou moins célèbres. ) qui circule sur internet, sur une chanson appelé Caramelldansen !
EN : Pourquoi cette culture japonaise a-t-elle tant d’influence sur un futur réalisateur d’animation ?
AP : Je pense que beaucoup de jeunes animateurs sont plus ou moins directement influencés par la culture pop japonaise. Certains l'assument, d'autres moins. Mais la France est le deuxième pays consommateur de manga au monde, derrière le japon lui même, et ces deux pays sont de très gros producteurs d'animation : les échanges culturels sont inévitables. Au dernier Festival International du Film d'Animation d'Annecy, c'est 2 longs-métrages en compétition sur 7 qui étaient japonais. Après, ce qui plait aux jeunes réalisateurs, c'est ce qui plait inconsciemment je pense à n'importe quel personne qui "goute" au manga : narration très fluide, découpages et/ou cadrages dynamiques, variétés des scénarios et des traitements. Bien loin des clichés, on trouve des mangas d'absolument tout : même sur des types voulant devenir boulanger à tout prix. Comme créateur, au-delà de l'animation, c'est un pays qui fascine, qui mélange au quotidien une ultra modernité et des valeurs ancestrales. Ce qui était amusant dans notre groupe, c'est que nous ne sommes pas tous à 100% des dingues de "japanimation".
Guillaume est l'initiateur du projet, c'est un dessinateur hors pair qui en connait effectivement un rayon sur les mangas ; Romain est un monstre de travail , pour les scènes dans la chambre chaque livre/dvd sur l'étagère est unique, on peut compter les tomes, il a placé des dizaines de tomes de ‘One Piece’ mais il n'en a jamais lu un seul, c'est celui qui a surement la culture manga la plus ténue ; Hugo a grandi avec les jeux-vidéos et il a beaucoup apporté au film ; Marc (alias l'Indien) a une culture plus Science Fiction/Star Wars/Zombies, tout le passage planche de manga fut son idée, pour boucler une scène avant la dead-line ; et moi je suis certainement l'un des pires ‘otaku’ (ce terme est moins péjoratif en France où il désigne plus généralement les fans de manga et de japanimation sans les connotations d'isolation sociale) de l'équipe, je me suis occupé d'écrire au Japon pour avoir l'accord de la vraie chanteuse japonaise qui double des animés car ça me tenait vraiment à cœur !
EN : Les films de type blockbusters spectaculaires font appel de plus en plus aux outils numériques. Qu’est ce qui les distingue des films d’animation ?
AP : Justement, la barrière entre ces genres s'amincit sérieusement ! La différence capitale reste bien sûr que l'acteur en chair et en os reste au milieu de la production... Encore que dans Avatar, les gens sont vraiment allés voir pour moi un film d'animation ! Un film comme le Pôle Express, où la technique de motion-capture a été utilisé pour digitaliser l'acteur Tom Hanks, le produit final est un film d'animation assumé ! Un autre bon exemple de l'effacement de ces frontières dans l'actualité est Le Royaume de Ga'Hoole . Enfin, dans les blockbuster, on a un soucis de réalisme permanent dans le traitement graphique, là où en animation on peut s'affranchir de certaines limites visuelles (jouer avec les textures, animation, gravité etc...) mais il convient quand même de rester cohérent vis-à-vis de l'univers que l'on définit.
L’univers du manga japonais et ses produits dérivés (surtout les séries d’animation en dvd) sont à la fête cette semaine à Paris avec le spectacle Japan Anime Live, avec la venue de la troupe Tokyo Decadance, avec le salon Chibi Japan Expo jusqu'au 31 octobre…
Bienvenue chez les Ch'tis avait déjà bien cartonné en Italie. 533 000 entrées lors de sa sortie : il a finit l'année au 64e rang du box office italien (où seul Astérix aux Jeux Olympiques l'avait battu parmi les films français). Rien que le premier week-end il avait séduit 207 000 spectateurs, le classant ainsi 3e du box office lors de son démarrage.
Les Italiens en ont fait un remake : ici un nordiste (partie riche du pays) est muté dans le sud (partie pauvre et foutraque de la péninsule). Naples, berceau de la pizza, siège de la Camorra, remplace la région de Lille.
Benvenuti al Sud est sorti le 1er octobre et monopolise la première place du box office depuis. Au 24 octobre, il avait cumulé 21 millions d'euros de recettes et se permettait de surclasser des nouveautés comme Wall Street 2, Paranormal Activity 2 ou le carton de la saison, Moi Moche et Méchant. C'est le premier film italien à dominer le classement depuis début avril (La vita è una cosa meravigliosa), et le quatrième seulement en 2010. mais c'est surtout le premier film italien à conserver sa place de leader plus d'une semaine (et seuls Avatar et Toy Story 3 ont dépassé les 4 semaines en tête du B.O. italien cette année).
C'est dire l'exploit. Le remake est désormais la 26e plus grosse recette de l'histoire en Italie, la plus importante de l'année. Le record italien est toujours détenu par La vita è bella en 1997 (31 millions d'euros), qui est derrière Titanic et Avatar.
Il a déjà séduit 3,5 millions de spectateurs en salles. La Vita è bella reste loin devant avec ses 5,7 millions d'entrées.
De quoi lancer une suite. Luca Miniero, le réalisateur, est déjà au travail pour un Benvenuti al Nord, où le trajet sera inverse.
Ironiquement, Dany Boon prépare la suite inverse, Bienvenue chez les sudistes. Mais la suite italienne devrait arriver avant sur les écrans. Un comble.
En attendant, Pathé distribuera le remake italien dans les prochains mois en France. Et Warner Bros travaille toujours à la version américaine avec Will Smith et Steve Carell.