Berlin 2011 : histoire allemande, cinéma et catharsis

Posté par MpM, le 17 février 2011

mon meilleur ennemiEntre festivaliers, il se dit qu'une Berlinale sans film évoquant la seconde guerre mondiale ou le nazisme n'est pas vraiment une Berlinale. Il doit y avoir quelque chose de vrai là-dedans, puisqu'après Les faussaires de Stefan Ruzowitzky, Jud Süß, Film ohne Gewissen d'Oskar Roehler, The good german de Steven Soderbergh, Moi qui ai servi le roi d'Angleterre de Jiri Menzel... les années précédentes, c'est au tour de Mon meilleur ennemi de Wolfgang Murnberger (Autriche) d'être présenté en sélection officielle hors compétition.

Le film, qui se veut une comédie, raconte l'histoire de deux amis d'enfance séparés par la guerre, puisque l'un est juif et que l'autre s'engage chez les SS. Rien de franchement drôle en apparence puisque le second prend l'avantage sur le premier en lui volant sa maison, sa petite amie et le Michel-Ange qui appartient à sa famille, tandis que le deuxième croupit dans un camp de concentration.

Mais bien sûr, les choses n'en restent pas là et suite à un invraisemblable quiproquo, les rôles sont tout à coup inversés. Le prisonnier endosse avec une certaine satisfaction le rôle du capitaine SS et fait subir à son camarade toutes les humiliations et violences d'ordinaire réservées aux déportés juifs. C'est de loin la meilleure partie du film, ou en tout cas la plus jubilatoire. En cela, c'est une bonne catharsis, à défaut d'être un bon film. Mais passons sur ses grosses ficelles scénaristiques, ses rebondissements prévisibles et son invraisemblance chronique car dans le fond l'enjeu se situe à un autre niveau. Il s'agit de faire rire avec le sujet délicat du nazisme et de la Shoah, et ce sans choquer personne. Une mission autrefois quasi impossible qui peu à peu devient acceptable. Probablement parce que le rire permet  de fantasmer sur une réalité où les victimes auraient raison de leur bourreau. Ca tombe bien, cela fait justement partie de la magie du cinéma que de nous donner la possibilité de démythifier et de régler ses comptes avec le passé.

De ce point de vue, les Allemands ont leur lot de traumatismes à évacuer, et c'est sans surprise que Wer, wenn nicht wirl'on découvre If not us, who (Qui, si ce n'est pas nous ?) d'Andres Veiel, le deuxième film allemand en compétition, qui lui ne s'intéresse pas tant à la deuxième guerre mondiale qu'à ses conséquences et à la naissance de la RAF. On découvre ainsi le contexte et les fondements du mouvement à travers le parcours de Bernward Vesper,  fils d'un écrivain nationaliste célébré par les nazis, et de sa compagne Gudrun Ensslin, qui s'engage peu à peu dans le militantisme de gauche, avant de devenir la pasionaria de la lutte armée auprès d'Andreas Baader.

Veiel tente de mettre en lumière les causes diverses de l'émergence de cette contestation organisée qui débouchera sur le terrorisme et la violence. Malheureusement, il se perd aussi en circonvolutions pseudo-romantiques, comme s'il était plus attaché aux aspects sentimentaux de son histoire qu'à son implication politique. De ce fait, il ne peut que survoler superficiellement la réalité de l'époque, terriblement dense et complexe. Reste une passion amoureuse pas banale, mais vidée de sa substance. Pas sûr que ce soit suffisant pour exorciser cette période noire de l'Histoire allemande.

Qu'à cela ne tienne, rendez-vous à la Berlinale 2012 pour découvrir une nouvelle variation sur ce thème... En attendant, on peut toujours revoir La bande à Baader d'Uli Edel, pas beaucoup plus profond d'un point de vue théorique, mais bien plus réussi cinématographiquement parlant.

Nadia Farès sera Dalida pour Lisa Azuelos

Posté par vincy, le 17 février 2011

Un biopic de plus. Après Jérémie Renier en Claude François (si évident), voici Nadia Farès, actrice trop rare, en Dalida. Pathé distribuera le film, qui dans l'ombre est une coproduction de Betshabée Mucho (ça ne s'invente pas), Orlando (le frère et gardien du temple), Pathé et Les productions Martal.

Le film partira des origines égyptiennes (elle fut Miss Egypte) de la star jusqu'à son suicide en passant par son triomphe discographique international et sa filmographie (méconnue, et pourtant son plus beau rôle elle le doit à Youssef Chahine dans Le sixième jour).

La coscénariste Liza Azuelos, qui termine le remake américain de son succès LOL et qui doit réaliser St Tropez cet automne, n'est pas confirmée derrière la caméra. Le cinéaste qui sera choisi entamera le tournage en 2012. La sortie est prévue pour 2013. Le budget est solide (12 à 15 millions d'euros) et permettra de filmer le destin de la chanteuse en France, en Italie et en Egypte.

Les 2/3 des Français ont été au cinéma en 2010

Posté par vincy, le 17 février 2011

65% de la population française a fréquenté un cinéma l'an dernier. Les cinéphiles (ceux qui vont au moins une fois au cinéma par mois) ont même réalisé près des 3/4 des entrées. C'est ce qui résulte de l'enquête de Médiamétrie (28 148 interviews entre le 4 janvier 2010 et le 2 janvier 2011).

Rappelons que 2010 a été une année record puisqu'avec 206,5 millions d'entrées, cela faisait 44 ans que les salles de cinéma n'ont pas connu un tel succès.

6 spectateurs sur 10 du film de Xavier Beauvois sont des Seniors

La fréquentation s'est éparpillée sur seize films à plus de 3 millions d'entrées, même si aucun n'a dépassé les 6 millions (une première depuis 1992).

Les habitués des salles obscures représentent 22,9 des Français, mais 71,9% des entrées. Ces habitués sont principalement des jeunes âgés de 15 à 24 ans et des seniors 50 ans et plus. Ces derniers (30% de la population cinéphile) ont plébiscité Des Hommes et des Dieux puisque six spectateurs sur dix qui ont vu le film avaient plus de 50 ans.