Le nouveau Superman : qui est Henry Cavill ?

Posté par vincy, le 1 février 2011

Décidément les superhéros se doivent d'être sujets de sa Majesté. Sur les publicités de Dunhill, Henry Cavill a plutôt des allures de James Bond (il fut auditionné pour Casino Royale) que de Superman. Mais l'acteur britannique a bien été choisi par la Warner (et le réalisateur Zack Snyder) pour endosser le costume moulant du reporter extra-terrestre, dans le but de "redynamiser" la franchise. On oublie le fade Brandon Routh (Superman Returns). Cavill est d'un autre acier. Lui qu'on a refusé parce que trop vieux Twilight (il était le choix de Stephenie Meyer pour le vampire Edward), et qu'on a jugé trop jeune pour Batman, se considérait comme le plus malchanceux des comédiens. Le déclic est venu du petit écran.

Car on l'a avant tout remarqué dans les quatre saisons des Tudors, la série TV avec Jonathan Rhys-Meyers. Il est en effet l'un des rares membres du casting à n'avoir pas souffert des colères de son fidèle ami le Roi (qui avait tendance à décapiter tous ses proches). On l'y a vu tourmenté (un peu), manipulateur (mais pas trop), hanté (sa meilleure performance) et même nu (l'homme est sexy, même si de nombreux acteurs sont bien moins pudiques que lui). Légèrement poilu, les abdos pas forcément développés, il joue avant tout sur son sourire et ses yeux pour séduire.

À 28 ans, le comédien né sur l'île de Jersey, en face de la France, aurait pu être militaire ou égyptologue. Mais la scène lui est vite apparue comme sa seconde vie. Avec ses allures de Ducs un peu trop tendre, ce côté belle gueule déjà vue, il a mis du temps à frapper nos esprits. Son premier film, Laguna, est bon pour la vidéo  du samedi soir. En 2002, dans La Vengeance de Monte Cristo, de Ryan Reynolds, avec Guy Pearce et James Caviezel, il est noyé dans le casting et les beaux costumes. L'année suivante, dans Rose & Cassandra, drame romantique anglais, il a plus de chance : le film est sélectionné dans différents festivals, y compris à Cannes. Il incarne un jeune homme entretenu par une femme plus âgée, avec une candeur assez confondante.

Une version du Petit Chaperon rouge (il y est le chasseur), une autre d'Hellraiser, une variation de Tristan et Yseult, où il retrouve Ryan Reynolds, avec James Franco (Henry joue Melot) : autant de bides qui ne servent pas ses ambitions. Dans Stardust, il ne fait pas d'ombre à De Niro, Pfeiffer et Sienna Miller. Il est le beau gars de la production qu'on oublie vite. Joël Schumacher, qui n'a pas son pareil pour les repérer les jolis garçons, lui offrent son premier grand rôle en 2009 dans Blood Creek. Les Tudors sont passés par là. Un mélange de thriller horrifique et de troisième Reich revisité. Woody Allen sera plus sympathique avec lui en lui offrant une participation de rêveur dans Whatever Works.

Mais depuis un an tout s'accélère. Il a été enrôlé pour le prochain thriller de Bruce Willis (avec Sigourney Weaver), The Cold Light of Day où il interprète un américain dont la famille a été enlevée durant leurs vacances en Espagne. À l'automne, il sera le beau Thésée dans Immortals, péplum fantastique et d'action dans la lignée du Choc des Titans. Il en sera la vedette.

La patience paie.  Une seule chose reste à dissiper : sa vie privée. Ce mystère dont on ne sait rien alimente les rumeurs d'homosexualité. Et, on le sait, on peut le déplorer aussi, c'est un gage de succès. Regardez James Franco...

Rétrospective Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof à la Cinémathèque

Posté par MpM, le 1 février 2011

liberté pour jafar panahiDu 3 au 28 février 2011, la cinémathèque française diffusera un film du cinéaste iranien Jafar Panahi ou de son confrère Mohammad Rasoulof chaque jour à 18h. "Montrer leurs films, c'est une manière de les défendre et de militer en faveur de leur liberté", a estimé la Cinémathèque qui s'engage à reverser la totalité des recettes récoltées à l'Association des Amis de Jafar Panahi.

Elle est appuyée dans cette initiative par le Festival de Cannes et la SACD qui étaient également à l'origine de la pétition en faveur des deux réalisateurs iraniens signée par plus de 20 000 personnes dans le monde.

Parmi les signataires, on retrouve de nombreux cinéastes, comédiens et comédiennes, écrivains et personnalités diverses dont Francis Ford Coppola, Wong Kar-wai, David Lynch, Michael Moore, Jacques Rivette, Quentin Tarentino, Bertrand Tavernier, Apichatpong Weerasethakul, Emir Kusturica, Catherine Deneuve, Helen Mirren, Jeanne Moreau, Hanna Schygulla, Elisabeth & Robert Badinter, André Glucksmann, Patrick Modiano...

La mobilisation en faveur des deux réalisateurs condamnés à six ans de prison et vingt années d'interdiction de tourner s'intensifie à l'approche de  la décision des autorités iraniennes sur la recevabilité de leur appel. Une soirée de soutien se tient ce mardi 1er février au cinéma La Pagode tandis qu'un appel à cesser le travail le 11 février prochain a été lancé par Rafi Pitts.

Par ailleurs, le festival de Vesoul consacrera sa soirée de clôture à Jafar Panahi. Quant à la Berlinale, où le réalisateur aurait dû siéger en tant que juré, elle l'a déclaré "cinéaste du monde" et lui rendra hommage en diffusant chacun de ses films pendant le festival.  

Pourtant, en dépit de cette mobilisation unanime, l'inquiètude se fait plus lourde : après Berlin, Cannes, Vesoul, Venise... en 2010, combien de temps encore sa chaise restera-t-elle vide dans les mois et les années à venir ?

_________________________
Programmation
Le Ballon blanc - Le Miroir - Le Cercle - Sang et Or - Hors Jeu de Jafar Panahi
La Parabole et La Vie sur l’eau de Mohammad Rasoulof

Calendrier des projections sur www.cinematheque.fr

Océanosaures 3D, voyage au temps des dinosaures à la Géode

Posté par elodie, le 1 février 2011

un prognathodon

L'histoire : Alors qu’elle visite un “paleoquarium”, Julie, une jeune étudiante, fait la rencontre d’un personnage aussi étrange qu’érudit. Celui-ci va lui décrire l’évolution de la vie sur Terre et lui faire découvrir les reptiles marins qui peuplaient les mers 200 millions d’années, à l’âge du Mésozoïque.
Ce film fait découvrir l’Elasmosaurus et son cou de 7 mètres, l’Ophthalmosaurus et son œil géant, le gigantesque Shonisaurus et ses 21 mètres de longueur mais aussi deux des plus impressionnants prédateurs marins de cette époque : le Liopleurodon et le Mosasaure.
Au cours de cette visite, des scientifiques spécialistes des reptiles marins interviennent de manière inattendue et imagée,pour expliquer
aux spectateurs les spécificités de ces Dinosaures marins.

Notre avis : Cinq années de travail  ont été nécessaires pour réaliser ce documentaire de 40 minutes. Un travail qui porte ses fruits puisque
Océanosaure 3D, en plus d'être le premier film documentaire français en 3D, est un très bon support éducatif, et un film divertissant.

L'originalité vient du fait que pour une fois, il n'est pas question de T-rex ou autres dinosaures terrestres mais des plus méconnus reptiles marins. Les deux français Pascal Vuong et Ronan Chapalain ont donc réussi un coup de maître avec ce pionnier de l'"edutainement"  vendu et diffusé dans une quinzaine de pays (pour le moment). Même si l'on s'y connait peu en préhistoire ou en paléontologie, ce documentaire nous fait voyager à travers le temps de l'apparition de la vie sur Terre jusqu'à l'extinction des dinosaures... et l'apparition des hommes.

Le film ne se contente pas d'aligner les images 3D qui ici sont totalement justifiées : on se rend compte de la taille des monstres marins (à un  moment on entre dans la gueule de l'un deux)... Autre magnifique séquence, très poétique : lorsqu'un squelette de Rhomaleosaurus prend vie et se détache du mur du  National History Museum à Londres ou  il était attaché... Un clin d'oeil à la franchise  La nuit au musée ?

L'histoire de ces dinosaures marins s'articule autour d'une jeune étudiante en paléontologie qui découvre ces monstres des mers. C'est le regard pédagogique du film, élément essentiel pour les productions diffusées à la Géode, qui est reliée à la Cité des Sciences et de l'Industrie.  Et pour rendre ce documentaire encore plus éducatif, les deux cinéastes ont recueilli les explications de nombreux scientifiques et les ont portées à l'écran. Ainsi l'oeuvre a été réalisée en étroite collaboration avec le Muséum National d’Histoire Naturelle, avec comme consultante Dr Nathalie Bardet (CNRS) et d'autres spécialistes à travers le monde (tous incarnés par des acteurs dans le film, et l'un par un squelette humain ! ), cautions scientifiques imparables.

Enfin, en plus de la paléontologie, Pascal Vuong et Renan Chapalain racontent aussi comment les scientifiques du XIXème siècle - et surtout Cuvier - ont découvert l'histoire des dinosaures (et océanosaures) et ainsi de faire comprendre aux hommes qu'avant l'être humain, il y avait eu une vie
sur terre, grâce à l'étude de fossiles. Un vrai bouillon de culture et d'histoire que petits comme grands apprécieront.

Lors de l'avant-première, Pascal  Vuong avait confié que la devise de Jules Verne "Instruire et Divertir" était devenue celle de l'équipe de N3D Land Productions. Mission accomplie ! D'ailleurs,  le  nom  de N3D Land Productions est un hommage au harponneur de 20 000 lieues sous les  mers.
Un voyage dans le temps qui sort de l'ordinaire, avec des effets spéciaux à couper le souffle.

Le cinéaste russe Garri Bardine a ouvert le 21e festival Ciné Junior

Posté par MpM, le 1 février 2011

ciné juniorLa 21e édition du festival Ciné Junior du val de Marne s'est ouverte en présence d'un grand maître de l'animation russe, le trop rare Garri Bardine (La nounou, A nous deux), venu présenter son dernier film, Le vilain petit canard.

Un long métrage de 70 minutes qui lui a pris six années de sa vie... "J'ai été moi-même surpris de ma propre patience" a-t-il confié à une salle comble, venue frémir en chœur aux malheurs de ce petit canard jugé trop différent par ses congénères.

Le film, inspiré du conte de Hans Christian Andersen, va au-delà de la simple parabole pour évoquer non sans humour la Russie actuelle mais aussi tous les endroits où le repli sur soi et la peur de ce qui est différent sclérosent les peuples. "Sous les plumes, nous sommes tous pareils", souligne Garri Bardine (notre photo), en référence au final du film qui montre qu'en réalité, tous les habitants de la basse-cour sont de "vilains petits canards" potentiels.

Cet hymne à la tolérance et à la fraternité est représentatif des types de films sélectionnés par Ciné Junior : à la fois facilement compréhensible pour le public le plus jeune et absolument captivant pour leurs aînés, parents ou grands-parents.

Les choix artistiques du réalisateur (notamment l'animation manuelle des quelque 400 marionnettes qui apparaissent dans le film) et sa virtuosité garri bardinetechnique donnent en effet à l'histoire une force dramatique décuplée. Si l'on peut émettre des réserves sur l'aspect "comédie musicale" de l'ensemble (surtout lorsque c'est le vilain petit canard qui chante), l'adéquation entre la musique de Tchaïkovski (le lac des cygnes) et la profonde mélancolie des situations crée une émotion intense. Par contraste, le chant quasi militaire des animaux de basse-cour permet d'alléger le récit en tournant en ridicule ces bons petits soldats du productivisme. Savoureux.

Un film à ne vraiment pas rater... et ça tombe bien puisqu'il est diffusé au moins une fois par jour jusqu'au 6 février dans le cadre du festival. Lui et de nombreux autres, à toutes les heures et dans 16 villes du Val-de-Marne, pour le plus grand plaisir de tous.

____________________

Horaires et informations sur le site internet de la manifestation.

Un chic type : humain, sympa et décalé

Posté par geoffroy, le 1 février 2011

L'histoire: A peine sorti de prison, Ulrick tente de se réinsérer. Il n'a pas d'ambition particulière, il veut juste prendre un nouveau départ. Mais entre son ex patron mafieux, sa logeuse qui le harcèle sexuellement, son fils qui ne veut pas le voir et bien d'autres péripéties, Ulrick a du mal à trouver sa place. C'est un chic Type.... Mais jusqu'à quel point ?

Notre avis: Il existera toujours des individus aux trajectoires de vie différentes de ce qu’ils sont profondément. Dans pareil cas, il est bien difficile de trouver la paix de l’âme. Voire de goûter au bonheur d’une vie quotidienne sans heurts. Mais à celui, ou celle, qui ne renonce pas, rien n’est impossible. C’est en tout cas le parti-pris d’Ulrik, ex-tolard quinquagénaire bien décidé à reprendre en main le cours de son existence après 12 ans d’emprisonnement. Comme souvent dans le cinéma nordique, l’humain guide une narration « existentielle » au pessimisme lucide ou comment une réinsertion hasardeuse se transforme en un chemin de croix à l’humour pince sans-rire bien senti.

Un Chic Type est une comédie douce-amère sondant les failles de personnages touchants malgré certaines situations pour le moins pathétiques. La relation à la fois drôle et triste d’Ulrik avec sa logeuse de fortune en dit long sur le regard que porte le cinéaste vis-à-vis des rapports sociaux-amoureux des êtres en général. Le décalage comique fait le reste. Presque comme toujours. Sauf qu’ici la pilule passe facilement, aidée en cela par l’humanisme d’un Ulrik encore un peu balourd mais bougrement attachant. L’interprétation de Stellan Skarsgard élève le propos d’un film au rythme parfois un peu lent. Il porte sur ses épaules de colosse une dignité à toute épreuve. Si rien n’est acquis, l’espoir d’un changement peut suffire pour aller de l’avant.

Aller de l’avant. Soit le conseil précieux d’un maton (et, oui !) à un Ulrik sur le départ. Ne pas se retourner et regarder droit devant soi coûte que coûte malgré les embûches, les vieilles connaissances pas toujours très fréquentables et les êtres chers que l’on désire retrouver par-dessus-tout. Belle philosophie, certes, mais qu’il n’est pas toujours facile de respecter. Alors quand l’adversité devient trop pesante, un petit écart, tout petit mais si bon, peut changer beaucoup de chose. Comme le destin de ce bon bougre d’Ulrik aspirant, enfin, à la joie simple d’une vie simple mais pas toujours réjouissante. Faut-il encore que la mauvaise graine en soit définitivement bannie. Un Chic Type est un chouette film au ton décalé abordant avec singularité un sujet grave. Bonne pioche monsieur Skarsgard.