À Pôle Emploi, un parcours d’accompagnement pour les scénaristes

Posté par clc, le 14 juin 2012

Les occasions se faisant tellement rares, saluons une initiative bienvenue par les temps qui courent ! En effet, le Pôle Emploi Spectacle Jean Renoir, située dans le XIXe arrondissement de Paris, propose depuis peu un parcours d’accompagnement pour les scénaristes porteurs de projets fiction TV.

Concrètement, les deux initiateurs, Jason Jobert et Véronique Ronia, ont constaté que les scénaristes, malgré leurs efforts, manquent toujours de visibilité auprès des producteurs et  diffuseurs. Partant de là, ils ont arpenté les festivals de Luchon, de la Rochelle et de Valence, dans l’idée de convaincre des scénaristes professionnels de venir encadrer une sorte de processus de création pour des scénaristes inscrits au Pôle Emploi Spectacles.

Cette démarche peu commune a suscité un réel intérêt et s’est concrétisée par un premier appel à candidatures qui a révélé neuf projets au cours de sa première édition le 17 janvier 2012.

Pour cette deuxième édition 2012, soixante projets ont été proposés et six ont été présélectionnés sur la base d’un entretien de vingt minutes durant lequel les scénaristes ont présenté le cœur et les contours de leur projet : idées, intrigue, personnages, univers, cible… Au final, ce sont quatre séries de 52 minutes et deux programmes courts de deux minutes qui ont été retenus.

Séances hebdomadaires

Durant tout le mois de mai,  les neuf scénaristes lauréats se sont entraînés à l’écrit et à l’oral lors de séances de perfectionnement coachées par des intervenants qualifiés (scénaristes, producteurs, responsables de chaînes/diffuseurs). A noter que ces professionnels interviennent bénévolement ! Citons parmi eux, Emmanuel Eckert (TelFrance), Marianne Barbier (M6), les scénaristes Valérie Fadini, Diane Morel ou encore le réalisateur François Breniaux.

Ces séances de travail hebdomadaires ont pour but d’aider chaque scénariste dans sa démarche en le confrontant, lui et son projet, à une série de questionnements et d’exercices pratiques. Connaître les règles d’or du pitch, bien définir son point de vue, verrouiller son intrigue, trouver le fil rouge d’une saison, peaufiner son travail d’écriture, inventer sa "log line", créer une bible… Autant de petites étapes essentielles en vue d’affiner et d’affirmer chaque programme…

En fin de parcours, tout repose sur la présentation orale du projet. Curieux, Ecran Noir a assisté à l’une des séances d’entraînement au pitch, et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’exercice est formateur ! Face à leurs coachs, les scénaristes ont cinq minutes chrono pour se présenter et faire découvrir le potentiel de leur projet. Originalité, confiance,  élocution, tout compte en vue de la présentation finale…

6 projets en forme de pitchs

Le fameux « grand oral » s’est tenu le 5 juin à l’Auditorium de la rue de Malte, devant un parterre de décideurs à la recherche de nouvelles idées. La vingtaine de producteurs présents a semblé apprécier cette séance de pitch et, du côté des scénaristes, l’expérience a été plus que bénéfique. Et on est prêt à parier que vous pourriez bientôt voir certains projets dans la petite lucarne… !

L’agence Pôle Emploi Spectacle Paris XIXe a certainement trouvé un bon moyen pour sortir les scénaristes de leur isolement : les mettre en relation directe avec des professionnels et les aider à formuler leurs projets à la lumière d’un regard critique et avisé. Espérons que cette initiative perdure et fasse des petits !…

Les 6 projets

« Quelle famille ! » de Jean Paul Figasso et Philippe Nicolitch (comédie sociale/série 52’)

La vie d’un homme multidivorcé qui a l’idée de vouloir recréer une famille en invitant ses 3 ex femmes et ses enfants à vivre sous le même toit. Une sorte de Sex and the city à la sauce belle mère !

« Suzie » de Charlotte Wallior (série 52’)

Une ex-avocate devenue routier arpente la France au volant de son 38 tonnes en résolvant de multiples enquêtes. Une road-story sous le signe de la justice.

« Les Instinctifs » de Vinciane Mokry et Clémence Lebatteux (série policière/52’)

Un policier enquête sur une contamination génétique qui libère les instincts en prenant le dessus sur la réflexion et la raison.

« XTV » de François Emmanuel Charles

Six étudiants en coloc nous font partager leurs vies par le petit trou de la télé. Un scan ethnographique de la génération X.

« Faire et défaire » de Camille Cotte. (fresque sociale historique/série 52’)

Le parcours professionnel et personnel de la vie d’une monteuse de cinéma des années 80 à nos jours.

« J’aimerais tellement… » de Alain Depretz et Hadrien Rol (short comédie/série 2’)

Un personnage type Pierre Richard qui rêve son quotidien mais qui se fait rattraper à chaque fois par la réalité. Dans la veine de Bref

Les prix Romy Schneider et Patrick Dewaere 2012 récompensent Bérénice Béjo et Joey Starr

Posté par cynthia, le 14 juin 2012

C'est ce lundi, dans le prestigieux cadre du Shangri-la hôtel à Paris, que s'est tenue la cérémonie de remise des prix Romy Schneider et Patrick Dewaere qui récompensent chaque année deux acteurs prometteurs. Pour l'édition 2012, ce sont donc Bérénice Béjo et l'ex-rappeur Joey Starr qui ont logiquement été distingués.

Les deux lauréats, qui ont reçu leur prix des mains des deux parrains de la cérémonie 2012, Gérard Jugnot et Karol Rocher, ont été sélectionnés par un jury de journalistes de cinéma pour avoir autant marqué l'année cinématographique. L'une en ayant littéralement retourné l'Amérique aux côtés de Jean Dujardin dans The Artist, et l'autre en ayant ému la France entière dans Polisse.

Maîtresse de cérémonie à Cannes, nommée aux Oscars et récompensée par un César de la meilleure actrice pour son rôle de starlette du muet (puis du parlant), la belle brunette qui sait manier les claquettes n'est plus un simple "meilleur espoir féminin". Celle qui concourrait face à Leila Bekthi, emporte le prix haut la main, succédant ainsi à Anaïs Demoustier.

Pour Joey Starr, l'ex leader du groupe de rap NTM, c'est la consécration. Alors que toute la France et une partie de la profession ont été bouleversées par son rôle dans Polisse; pour lequel il a été nommé au César du meilleur second rôle masculin (deux ans après sa nomination pour le même César pour Le bal des actrices), l'acteur qui enchaîne les films reçoit le prix qui manquait à sa carrière si bien reconvertie.

Beau succès pour le premier Festival de cinéma des Champs-Elysées

Posté par MpM, le 13 juin 2012

Du 6 au 12 juin s'est tenu le premier festival de cinéma des Champs-Elysées qui proposait une cinquantaine de films, dont deux compétitions de courts métrages et de nombreuses avant-premières prestigieuses de films français et américains. Il s'agissait pour sa créatrice, la productrice Sophie Dulac, de "rendre hommage au cinéma américain indépendant et à la diversité de la production française en mobilisant les cinq grandes salles de la célèbre avenue". Pari réussi puisque le festival a attiré 15 000 spectateurs en une semaine et une pléiade de stars sur ses tapis rouges quotidiens.

Parmi les temps forts de cette première édition, on retiendra l’hommage rendu au producteur américain Harvey Weinstein lors de la cérémonie d'ouverture, la masterclass de l'acteur Michael Madsen (président d'honneur en compagnie de Lambert Wilson), la rencontre avec Donald Sutherland et la présence de nombreuses personnalités (Bruno Podalydès, Leila Bekhti, Michel Delpech, Raymond Depardon...) venues présenter leurs films en avant-première.

Côté compétition, trois films ont été distingués : Marina Abramovic: the artist is present de Matthew Akers a reçu le prix du public distinguant l'un des dix films américains indépendants en sélection officielle ; le court métrage américain Motherland de Shariq Siddiqui et le court métrage français It's a Miracl'House de Stéphane Freiss. A Teacher d'Hannah Fidell a par ailleurs été choisi par un jury de professionnels parmi quatre films indépendants encore en chantier pour recevoir des prestations de post-productions. Le film devrait ainsi pouvoir aboutir... et faire son avant-première à Paris, sur la plus belle avenue du monde, lors de la deuxième édition du festival que l'on attend d'ores et déjà avec impatience et curiosité ?

Cabourg 2012 : une 26e édition romantique et glamour

Posté par kristofy, le 13 juin 2012

En 2011, le Festival du Film de Cabourg avait soufflé ses 25 bougies. La 26ème édition, qui se déroule du 13 au 17 juin,  sera celle d’une légère évolution de la programmation. Jusque-là, les films s'inscrivaient surtout dans les 'journées romantiques' et les 'journées européennes', désormais les quelques films européens sont glissés parmi les autres.

Cabourg, dont le romantisme est vanté par l’écrivain Marcel Proust, met donc l'accent sur les 'journées romantiques', mais la sélection des films est toujours autant éclectique avec aussi bien des longs-métrages que des courts ou des documentaires. Cette année plus particulièrement sera mis en avant l’amour de la musique avec par exemple la venue de Michel Delpech pour le film L'Air de rien et une avant-première de Rock Forever, le film très attendu de Adam Shankman avec Tom Cruise.

Dolan et Lafosse en compétion

C’est le réalisateur Yann Samuell qui préside le Jury des longs-métrages, il est accompagné des actrices Anne Marivin, Marie Denarnaud, Christa Théret, Amira Casar ; de l'acteur-réalisateur Mathieu Demy (dont le film Americano sort en dvd) ; du chef-opérateur Pierre Aïm ; du compositeur Bertrand Burgalat et du producteur Thomas Anargyros. En compétition, il y aura notamment Laurence Anyways de Xavier Dolan, A perdre la raison de Joachim Lafosse, mais aussi A royal affair avec Mads Mikkelsen ou encore Jane Eyre avec Mia Wasikowska et Michael Fassbender.

Pour le Jury des courts-métrages, le président est Pascal Greggory, entouré par Natacha Régnier, Niels Schneider, Anne Azoulay, Sarah Stern, Yelle, ainsi que d’autres cinéphiles représentants des partenaires média.

Paradis, Bruel, Marceau... sur le tapis rouge

Beaucoup de personnalités sont attendues sur le tapis rouge. Pour le film Un bonheur n’arrive jamais seul, il y aura James Huth, Gad Elmaleh et Sophie Marceau ; Christophe Lambert viendra pour Ma bonne étoile ; pour le film Paris-Manhattan, il y aura Sophie Lellouche, Patrick Bruel et Alice Taglioni ; pour Je me suis fait tout petit sont attendus Vanessa Paradis, Denis Ménochet et Léa Drucker…

Petit clin d'œil à un autre célèbre festival, Cabourg montrera cette année non seulement une majorité de premiers films, mais aussi beaucoup de films réalisés par une femme...  Le public pourra rapidement juger de leur qualité par lui-même, puisqu'ils seront nombreux à sortir en salles courant juillet et août. On ne sait donc pas encore si l’été sera chaud, mais il devrait être en tout cas très romantique.

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26e festival du film de Cabourg
Jusqu'au 17 juin
Informations et programme sur le site de la manifestation

Un nouveau délégué général pour le Festival du film d’animation d’Annecy

Posté par MpM, le 12 juin 2012

Alors que la 36e édition du Festival d'Annecy s’est achevée le 9 juin dernier, l'identité du nouveau délégué artistique du Festival a enfin été révélée. Il s'agit du Canadien Marcel Jean, qui succède à Serge Bromberg après 14 années de bons et loyaux services.

Critique, auteur, producteur, directeur de collections (aux éditions Les 400 Coups), conservateur du cinéma d’animation à la Cinémathèque québécoise et professeur d’histoire et esthétique du cinéma d’animation à l’Université de Montréal, le nouveau responsable du plus grand festival d'animation de France est connu pour son engagement dans la production d'œuvres d’animation d’auteur. Il a également réalisé et coproduit plusieurs films (Vacheries, Ecrire pour penser, Conte de quartier...)

Marcel Jean a donc une année pour s'approprier la manifestation qui a permis cette année encore de mettre en lumière plus de 200 films d'animation parmi lesquels courts, longs, fictions, documentaires, oeuvres de commande, films de télévision ou de fin d'études.

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Retour sur le palmarès 2012

* Longs métrages

Cristal du long métrage : Le voyage de Monsieur Crulic d’Anca Darnian (Roumanie)
Mention spéciale : Arrugas d’Ignacio Ferreras (Espagne)
Prix du public : Couleur de peau : miel de Laurent Boileau et Jung Henin (France, Belgique, Corée du Sud)

* Courts métrages

Cristal d’Annecy : Tram de Michaela Pavlátová (France)
Prix spécial du jury : Édmond était un âne de Franck Dion (France, Canada)
Prix Jean-Luc Xiberras de la première œuvre : The People Who Never Stop de Florian Piento (France, Japon)
Mention spéciale : Seven Minutes in the Warsaw Ghetto de Johan Oettinger (Danemark)
Prix Sacem de la musique originale : Modern No. 2 de Mirai Mizue (Japon)
Prix du jury junior pour un court métrage : História d’EsteI de Pascual Pérez (Espagne)
Prix du public : Second Hand d’Isaac King (Canada)

* Films de télévision et de commande

Cristal pour une production TV
: Secret Mountain Fort Awesome "NightmareSauce" de Pete Browngardt (États-Unis)
Prix spécial pour une série TV : Stella et Sam "Voyage sur la lune" de Dave Merritt, Raymond Jafelice (Canada)
Prix pour un spécial TV : Petit Gruffalo de Johannes Weiland, Uwe Heidschötter (Grande-Bretagne)
Prix du film éducatif, scientifique ou d’entreprise : Le droit de suite de Pierre-Emmanuel Lyet (France)
Prix du film publicitaire ou promotionnel : Red Cross "Stuff" d’Andrew Hall (États-Unis)
Prix du meilleur vidéoclip : We Cut Corners "Pirate’s Life" de Przemyslaw Adamski, Kartazyna Kijek (Pologne)

* Films de fin d’études

Prix du meilleur film de fin d’études : The Making of Longbird de Will Anderson (Grande-Bretagne)
Prix spécial du jury : Kyrielle de Boris Labbe (France)
Mention spéciale : Le jardin enchanté de Viviane Karpp (France)
Prix du jury junior pour un film de fin d’études : Friendsheep de Jaime Maestro (Espagne)

* Autres prix

Prix Unicef : Couleur de peau : miel de Laurent Boileau, Jung Henin
Prix Fipresci : Tram de Michaela Pavlátová
Prix Canal+ aide à la création pour un court métrage : Una furtiva lagrima de Carlo Vogele (Luxembourg)

Un duo inédit pour Emmanuelle Bercot : Demongeot face à Deneuve

Posté par vincy, le 12 juin 2012

Emmanuelle Bercot, 7 ans après son dernier long métrage, Backstage, et quelques mois après avoir filmé l'un des segments du film Les infidèles, revient sur les plateaux de tournage. La scénariste de Polisse filme Elle s'en va, avec Catherine Deneuve et Mylène Demongeot. Un duo inédit malgré leurs longues carrières : Deneuve a débuté en 1956 (Les collégiennes) à 13 ans, Demongeot en 1953 (Les enfants de l'amour) à 18 ans.

Très populaire dans les années 50 et 60 (Fantômas, Bonjour tristesse, Les Trois Mousquetaires) et après un grand passage à vide dans les années 80 et 90, préférant le théâtre et l'écriture, Mylène Demongeot a enchaîné durant les années 2000 les seconds rôles dans les films de Cédric Kahn, Éric-Emmanuel Schmitt, Jacques Fieschi et Hiner Saleem. Elle a surtout regagné en popularité avec 36 Quai des Orfèvres et les deux films d'Onteniente, Camping et sa suite. Elle fut par ailleurs nommée deux fois aux Césars du meilleur second rôle féminin.

Catherine Deneuve, 11 fois nommée aux Césars (dont deux à la maison) et une fois aux Oscars, n'a jamais arrêté de tourner. Ces dernières années, elle a même connu quelques uns de ses plus gros succès avec 8 femmes, Potiche, Palais Royal, Un conte de Noël (pour lequel elle reçu un prix à Cannes) et Dancing in the Dark. On la verra bientôt dans le prochain Astérix en Reine d'Angleterre.

Elle s'en va raconte l'histoire de Cathy (Deneuve), qui, abandonnée par son amant et financièrement en danger à cause de l'entreprise familiale, décide de s'échapper sans aucune destination en tête. Le long de sa route, elle croise différentes personnes, dont sa fille, son petit-fils qu'elle ne connaissait pas, assiste à un gala d’ex-reines de beauté et tombe amoureuse.

Le film se tourne depuis la mi-mai et jusqu'à fin juin en Bretagne, dans les Pays-de-la-Loire, le Jura et en Savoie.

Formation « Le montage, grammaire du film : un sujet, un regard » avec Hervé De Luze

Posté par cynthia, le 11 juin 2012

Les 5 et 6 juillet prochain, l'organisme SESCA formation, en association avec l'industrie du rêve, propose une formation exceptionnelle de monteur en présence de Hervé De Luze. Destinée aux professionnels du cinéma et de la télévision, cette formation "Le montage, grammaire du film : un sujet, un regard" permettra aux participants d'acquérir les connaissances de grands techniciens et de partager leurs expériences.

Si plusieurs sessions sont prévues, c'est celle de juillet qui ouvrira le bal en compagnie du célèbre monteur français. Récompensé trois fois aux Césars et nominé aux Oscars pour son travail sur Le Pianiste, Heré De Luze présentera son travail et sa manière d'aborder le montage durant cette formation de deux jours. Une après-midi sera réservée à la diffusion de certains de ses travaux, afin de comprendre comment et pourquoi une séquence fonctionne à l'intérieur d'un film.

Trois autres sessions sont à prévoir

Il faudra attendre la rentrée pour pouvoir assister à d'autres formations. En septembre, deux jours seront consacrés à "monter dans l'urgence", en compagnie de Yann Dedet, autre monteur français professeur à la Fémis. Le mois suivant sera dédié à l'art de la série Télé en compagnie du sémiologue et romancier Vincent Colonna. Enfin, le mois de novembre dévoilera sur trois jours , aux côtés de la chef monteur Sylvie Landra, l'art de "remonter un film".

Alors que le montage à l’heure du numérique s’avère plus complexe (plus de rushes, moins de "regard"), ces formations offriront aux futurs monteurs des outils primordiaux pour réussir dans ce métier qui, plus que jamais, joue un rôle crucial dans la réussite d'un film.

20 ans après la mort de Serge Daney, hommage à la Cinémathèque

Posté par vincy, le 10 juin 2012

Il y a 20 ans, le 12 juin 1992, le SIDA emportait le critique de films et théoricien de l'image Serge Daney. Il avait 48 ans et 8 jours. Il laisse une oeuvre considérable de textes sur le cinéma (principalement publiés chez P.O.L.), mais aussi sur la télévision, la politique, l'urbanisme et le tennis. Les Sentimental Bourreau en avait d'ailleurs fait une pièce jubilatoire, L'exercice a été profitable monsieur, clamant ses écrits en jouant à a raquette.

A la fois observateur, conteur, voyageur, analyste et commentateur, Daney a laissé une "façon d'écrire" sur le cinéma, qu'on peut encore retrouver chez certaines plumes de la presse qui l'ont côtoyé. Jamais snob (il considérait que le cinéma avait deux jambes, l'une populaire, l'autre sophistiquée), il ne méprisait aucun genre. Daney essayait de faire comprendre ce que l'on voyait, dépeçait les émotions pour savoir si elles n'étaient que sensations. Il voulait qu'on ouvre les yeux, et jouait les allumettes, quitte à mettre le feu, pour faire tenir nos paupières. "Le cinéma n'est pas une technique d'exposition des images, c'est un art de montrer. Et montrer est un geste, un geste qui oblige à voir, à regarder" écrivait-il.

Fondateur de la revue Visages du cinéma en 1962, critique aux Cahiers du cinéma en 1964, quand les "anciens" passent derrière la caméra, rédacteur en chef des Cahiers du cinéma aux côtés de Toubiana dès 1973, critique (puis éditorialiste) à Libération en 1981, animateur de Microfilms sur France Culture (1985-1990), il écrit dans Trafic, revue trimestrielle créée par son éditeur, P.O.L., durant la dernière année de sa vie.

Son premier texte, à 18 ans, concerne Rio Bravo d'Howard Hawks. Dès lors, il n'aura que le cinéma comme unique horizon. Pour lui, le cinéma est le reflet de notre propre vie. Il nous parle à chacun d'entre nous, nous raconte notre histoire. Toujours sur la route, en Asie, en Afrique, il écrivait sans cesse. Voir, encore et toujours.

Pour les 20 ans célébrant sa disparition, la Cinémathèque organise un cycle , "Serge Daney, 20 ans après" du 20 juin au 5 août. Vous pourrez y découvrir (ou pas) des films sur lesquels il a écrit. Carax, Fellini, Preminger, Bunuel, Kurosawa, Mizogushi, Garrel, Truffaut, Dreyer, Oliveira, Ford, Rohmer, Pialat, Resnais, Welles, Rossellini, Bresson, Renoir, Ruiz, Hawks, Tati, Hitchcock, Straub, Chaplin, Becker forment ainsi un beau panthéon. Un documentaire de Claire Denis avec Serge Daney ainsi que deux documentaires dont il est l'objet seront projetés. Une journée d'étude est organisée le 22 juin, en présence de Melvil Poupaud, qui rendait hommage à son ami dans son autobiographie semi-fictive, Quel en Mon noM?.

A la bibliothèque et en librairie, vous pourrez trouver La rampe (Cahier critique 1970-1982), les deux volumes du Ciné journal (1981-1986), Le salaire du zappeur, L'exercice a été profitable Monsieur, Devant la recrudescence des vols de sacs à main, L'amateur de tennis, Persévérance (entretien avec Serge Toubiana), Les Maison cinéma et le monde (en trois volumes). Une véritable leçon d'écriture sur le cinéma, mais surtout un goût pour la liberté et une écriture sans frontières. Sans formatage.

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Tout le programme sur le site de la Cinémathèque

Paris Cinéma 2012 : Assayas, Carax, To, Ruiz et Hong Kong à l’honneur pour la 10e édition

Posté par MpM, le 9 juin 2012

Happy birthday, Paris cinéma ! Le festival parisien créé en 2003 a dévoilé les grandes lignes de sa 10e édition qui s'ouvrira  le 29 juin prochain. Pour l'occasion, un programme plus riche que jamais qui commencera en apothéose avec l'un des films les plus remarqués à Cannes cette année, Holy motors de Leos Carax.

La capitale parisienne prendra d'ailleurs des petits airs de Croisette tant sont nombreuses les avants-premières directement issues de la sélection officielle du Festival de Cannes : Amour de Michael Haneke, A perdre la raison de Joachim Lafosse, Laurence anyways de Xavier Dolan , La chasse de Thomas Vinterberg, The we and the I de Michel Gondry...

Sont également attendus Dark horse, le nouveau film de Todd Solondz, Les enfants de Belleville d'Asghar Farhadi (son deuxième long métrage tourné en 2004), La vie sans principe de Johnnie To... De quoi faire le plein d'avants-premières avant l'été !

Comme tous les ans, plusieurs compétitions sont également organisées, dont une compétition de longs métrages qui propose notamment trois films remarqués en compétition à Berlin : Tabou de Miguel Gomez (prix Alfred Bauer), Rebelle de Kim Nguyen (prix d'interprétation féminine) et Just the wind de Bence Fliegauf (Grand prix du jury). En parallèle, les festivaliers pourront (re)découvrir neuf lauréats des éditions précédentes, parmi lesquels Quand la mer monte de Yolande Moreau, Bamako d'Abderrahmane Sissako ou encore This is England de Shane Meadows.

Hong Kong en force

Autre rendez-vous incontournable de Paris Cinéma, la section panorama qui propose tout un pan de la cinématographie d'un pays. Cette année, c'est Hong Kong qui est à l'honneur avec plus de 80 films de 1948 à nos jours, en collaboration avec le Festival International du Film de Hong Kong. Quatre réalisateurs hongkongais seront plus particulièrement mis en avant dans le cadre d'un focus sur leur œuvre : Ann Hui, Patrick Tam, Allen Fong et Yuen Wo Ping. Plusieurs nuits thématiques sont également organisées autour de la trilogie Infernal affairs ou encore des programmes de "Catégorie III" (l'équivalent de notre "interdit aux moins de 18 ans"). Par ailleurs, le cinéaste Johnnie To sera l'un des invités d'honneur du Festival et animera une masterclass.

Trois autres personnalités seront également célébrées durant la manifestation : Olivier Assayas (rétrospective intégrale et masterclass), Leos Carax (rétrospective intégrale) et Raoul Ruiz (rétrospective, soirée hommage et exposition).

Pour compléter le programme, on retrouve les fameuses "resorties de l'été" (parmi lesquelles : Chaplin, Varda, Wilder, Cassavetes...), différentes animations ludiques et festives (ciné-mix Jeff Mills, ciné-karaoké, bal, brocante...) et une exposition consacrée aux dessins d'Ettore Scola.

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10e édition de Paris cinéma
Du 29 juin au 10 juillet 2012
Informations et programme sur le site de la manifestation

L’instant Court : Petite fille, avec Marion Cotillard

Posté par kristofy, le 8 juin 2012

Comme, à Ecran Noir, on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage Les interdits avec Charlotte Barrière et Mikhail Ahooja, voici l’instant Court n° 80.

"C’est la crise, certains ne sont pas taillés pour y survivre…" Le dernier film du duo et Gustave Kervern est en salles depuis mercredi. Le grand Soir a réussi à se faire remarquer lors Festival de Cannes, où il a d’ailleurs gagné un Prix spécial du jury Un Certain Regard. La tentation de se laisser emporter par l’énergie punk est bien réelle, surtout lors du concert du groupe des Wampas.

Punk is not dead ? Les Wampas écument les scènes de concerts depuis la fin des années 80. Bon an, mal an, au fil de leur discographie, ils ont su se faire entendre avec plusieurs tubes, comme 'Manu Chao' ou 'Rimini'. En 1990, on les remarquait déjà avec leur chanson ‘Petite fille’. A l'époque, internet n’existait pas encore, mais on peut malgré tout y retrouver la trace de leur clip de l’époque avec une jeune fille âgée de 15 ans qui plus tard allait devenir une star de cinéma avec un Oscar à son actif : Marion Cotillard !

Voici donc le clip Petite fille, avec le groupe les Wampas et avec Marion Cotillard. Son originalité est de se présenter comme une bande-annonce de film, avec un générique qui promet un suspense insoutenable, de l’action, du rock n’roll, des exploits stupéfiants, et des flots de passion !

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Petite fille.