Vendôme 2013 : rencontre avec les réalisateurs en compétition

Posté par MpM, le 9 décembre 2013

vendôme 2013L'édition 2013 du Festival de Vendôme a débuté avec la présentation des 22 films de la compétition nationale, qui mêlent courts et moyens métrages, fictions et documentaires, animation et prises de vue réelles.

A l'issue des projections, les réalisateurs présents ainsi que des membres des équipes techniques ont assisté à une rencontre ouverte au public.

L'occasion de parler de certains films ayant particulièrement marqué les esprits, comme le très fort thriller social Avant que de tout perdre de Xavier Legrand, qui aborde la thème de la violence conjugale, ou plus largement de cinéma et de secrets de fabrication. Florilège des échanges.

Avant que de tout perdre

"C'est un sujet [la violence conjugale] qui, en tant que citoyen, me pose beaucoup de questions et me révolte un peu. La société a du mal à appréhender le problème pour le faire reculer. Une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon. C'est un sujet difficile à aborder au cinéma. Je voulais parler de la violence dans la famille car le foyer est l'endroit où l'on devrait être en sécurité, alors que c'est l'endroit où l'on est paradoxalement le plus en danger. Je voulais aussi questionner la place des enfants quand il y en a. " (Xavier Legrand, réalisateur d'Avant que de tout perdre)

Quel avenir commercial pour le court métrage ?

"J'ai eu la chance qu'il y ait un buzz sur le film. Il a même bénéficié d'une sortie en salles à Paris au mois de mars. Ensuite il a circulé, il était diffusé après ou avant un long. Canal + le diffuse. Mais sinon, à part les festivals... C'est le support court métrage qui pose problème au niveau commercial. Je ne sais pas quel est l'avenir du court métrage. Ce serait à un producteur de répondre." (Xavier Legrand, réalisateur d'Avant que de tout perdre)

"Le mieux, c'est d'être sélectionné dans de nombreux festivals. Et puis il y a la diffusion en salles qui revient un peu, surtout sur Paris." (Aurélien Deseez, producteur de Dahus de Joao Nicolau).

"Je ne dis pas que tout est formidable, mais quand même, un court métrage diffusé sur France 2, même à 1h du matin, ça fait quand même 3000000 spectateurs. Ce n'est pas rien." (Christophe Loizillon, réalisateur de Petit matin)

Pourquoi faire court ?

"Le format 30 minutes, pour raconter ce jour où le personnage principal a décidé de quitter son mari violent, était le meilleur moyen de capter cette urgence. Ce qui se passe après, c'est un autre long métrage. De même que le mécanisme psychologique qui l'amène à partir." (Xavier Legrand, réalisateur d'Avant que de tout perdre)

Costumes

"C'est un poste qui n'est pas souvent bien traité en court métrage. Souvent on fait avec la garde-robe des comédiens... Mais dans le long aussi, ça arrive ! Après il faut quand même créer le personne, donc il faut s'adapter. Avec Xavier [Legrand, réalisteur d'Avant que de tout perdre], ça a été une très belle rencontre. Il était très exigeant, il savait ce qu'il voulait pour le film. On a dû travailler vite et bien tout de suite parce qu'il n'y avait pas un gros budget. Mais on a eu beaucoup de chance car on a eu l'autorisation d'utiliser l'uniforme de Leclerc pour les scènes dans le magasin." (Laurence Forgues-Lockhart, costumière d'Avant que de tout perdre)

Du plan séquence

"J'ai du mal à épuiser le travail sur le plan séquence. C'est quelque chose qui me fascine, entre la fiction et le documentaire. Le cinéma, c'est quand même filmer du temps, donc il y a une sorte d'évidence du plan séquence. Cela permet un mystère qui se dévoile chez la personne qu'on filme. Il y a une sorte de lâcher prise. Un comédien essaye toujours de contrôler les choses. D'habitude, ils sont filmés 30 secondes, 1 minute. Mais quand la séquence dure 6 ou 7 minutes, au bout d'un moment, ils ne se contrôlent plus. Il y a aussi l'envie de s'amuser avec le cinéma. Plus c'est compliqué, plus l'équipe de cinéma aime ça. Un travelling qui commence sur une mobylette au milieu de la rue et se termine à l'intérieur d'une maison 6 minutes plus tard, tout le monde adore. Mais il faut qu'il y ait du sens au bout, bien sûr." (Christophe Loizillon, réalisateur de Petit matin, film de 34 minutes réalisé en six plans séquences).

Papier découpé

"C'est un truc très instinctif ! Concrètement, c'est vraiment un pantin dessiné que l'on anime image par image. J'avais envie de quelque chose à mi-chemin entre les marionnettes et le dessin." (Pierre Luc Granjon, réalisateur de La grosse bête)

Monsieur Lapin

"Ce n'est pas un film à thèse ou à sujet. Le but était de raconter un état. De faire un film flottant, avec un personnage absolument passif. Il n'agit pas sur le monde, ce sont les autres qui agissent sur lui. Il suit toujours les autres. Le monde lui paraît étrange et je voulais que l'on ressente cette étrangeté. Par exemple, les gens le prennent pour quelqu'un d'autre. Cela crée un trouble, surtout si c'est insistant, et surtout lorsqu'on est en pleine quête identitaire comme le personnage." (Pascal Servo, réalisateur de Monsieur lapin)

De Rome à Paris : trois jours pour fêter le cinéma italien

Posté par MpM, le 9 décembre 2013

De Rome à ParisUn voyage en Italie, ça ne se refuse pas, surtout s'il est immobile et culturel !

Amateurs de cinéma italien ou cinéphiles curieux, rendez-vous donc au cinéma Le Balzac (75008 Paris) du 11 au 13 décembre prochain pour fêter le cinéma italien dans tous ses états.

Les films italiens se portent en effet bien, et connaissent une large diffusion en France comme en témoignent les 23 longs métrages sortis cette année.

D'où l'envie de proposer au public des œuvres qui n'ont pas encore trouvé de distributeur en France, et d'attirer ainsi leur attention sur de nouveaux talents.

Au programme de ces trois jours, on retrouvera donc huit films inédits, des rencontres avec les réalisateurs présents, et une table ronde sur "La vigueur retrouvée du cinéma italien, quelle diffusion pour les films italiens en France ?".

Les films présentés

- Amoreodio (Amourethaine) de Cristian Scardigno
- Aquadro de Stefano Lodovichi
- Cosimo e Nicole de Francesco Amato
- Italian movies de Matteo Pellegrini
- La prima neve d'Andrea Segre
- Nina d’Elisa Fuksas
- Tutti contro tutti (Tous contre tous) de Rolando ravello
- La variabile umana (La variable humaine) de Bruno Oliviero

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De Rome à Paris
Du 11 au 13 décembre
Cinéma Le Balzac
1 rue Balzac
75008 Paris
Entrée libre
Horaires des séances sur le site du Balzac

Disney met la main sur Indiana Jones

Posté par vincy, le 9 décembre 2013

Pixar, Marvel, Lucasfilm... The Walt Disney Studios continue son marché en venant de racheter les droits de la franchise Indiana Jones à Paramount Pictures.

Le contrat entre les deux studios, tel que précisé par Variety, stipule que Disney récupère les droits marketing et de distribution des futurs films de la série, en plus des droits d'auteurs acquis lors du rachat de Lucasfilm. C'était une condition essentielle pour reprendre le pouvoir sur les aventures de l'archéologue au stetson. Paramount reste le distributeur des quatre premiers films et recevra une participation financière de chacun des nouveaux films qui seront produits et diffusés en salles.

Paramount avait déjà cédé lucrativement ses droits à Disney sur les Avengers et Iron Man 3.

The Walt Disney Studios n'a pas officiellement annoncé de cinquième film, mais on se doute qu'ils n'ont pas acheté les droits pour ne pas s'en servir. L'acquisition de Lucasfilm a coûté 4 milliards de $, et la franchise Star Wars n'est pas la seule poule aux oeufs d'or de la société de George Lucas. Pour l'instant, aucune histoire n'est en développement. Mais Harrison Ford comme Steven Spielberg ont régulièrement déclaré qu'ils étaient prêts à s'y remettre dès qu'un scénario serait validé.

Reste à savoir si ce sera une suite ou un reboot.

Disney a d'autres idées pour rentabiliser Indiana Jones : une série pour l'une de ses chaînes de TV (sur le modèle développé avec les superhéros de Marvel) ; des produits dérivés (notamment des jouets comme Légo, des livres, des vêtements...) ; des jeux vidéos évidemment (comme pour Star Wars) ; des attractions pour les parcs de loisirs (Indiana Jones est déjà présent dans les parcs Disney de Los Angeles, Orlando et Tokyo, mais pas à Paris, Hong Kong ou Shanghai).

Indiana Jones et le crâne de cristal, sorti en 2008, avait rapporté 786 millions de $ dans le monde. Les aventuriers de l'arche perdue, sortie en 1981, reste le plus gros succès de la franchise.

Les Critiques de Los Angeles couronnent Gravity, Her, La Vie d’Adèle et Ernest & Célestine

Posté par vincy, le 8 décembre 2013

gravityLe match a été serré dans plusieurs catégories majeures avec trois ex-aequos (film, actrice, second-rôle masculin). Sur le fil, Gravity l'emporte sur Spike Jonze (Her n'a obtenu que le titre de meilleur film ex-aequo, en plus de celui des décors, et se retrouve finaliste dans plusieurs catégories) avec un total de 4 prix. Reste que Her devient la surprise incontournable dans la course aux Oscars, après ses prix new yorkais.

Les critiques de Los Angeles ont prolongé le consensus sur le documentaire (Stories We Tell a gagné tous les prix de la semaine). Adèle Exarchopoulos, l'actrice principale de La Vie d'Adèle partage son prix avec la grande Cate Blanchett. La vie d'Adèle, Palme d'or, confirme l'engouement critique international, en battant un autre favori cannois, La grande Bellezza. Ernest & Célestine surclasse d'un cheveu le favori pour l'Oscar du meilleur film d'animation, le dernier film d'Hayao Miyazaki, Le vent se lève.

Au total, les critiques de L.A. ont décerné 5 de ses prix à des films sélectionnés à Cannes. On notera surtout la coloration cosmopolite de ce palmarès, partagé entre mexicains, français (Julie Delpy pour le prix du scénario) et même kényan et australien qui s'arrogent 11 prix!

Palmarès

Film ex-aequo: Gravity et Her
Réalisateur: Alfonso Cuaron pour Gravity (finaliste: Spike Jonze pour Her)
Acteur: Bruce Dern dans Nebraska (finaliste: Chiwetel Ejiofor dans 12 Years a Slave)
Actrice ex-aequo: Cate Blanchett dans Blue Jasmine et Adèle Exarchopoulos dans La vie d'Adèle
Second-rôle masculin ex-aequo: James Franco dans Spring Breakers et Jared Leto dans Dallas Buyers Club
Second-rôle féminin: Lupita Nyong'o dans 12 Years a Slave (finaliste: June Squibb dans Nebraska)
Scénario: Richard Linklater, Julie Delpy, Ethan Hawke pour Before Midnight (finaliste: Spike Jonze pour Her)
Documentaire: Stories We Tell de Sarah Polley (finaliste: The Act of Killing de Joshua Oppenheimer)
Film d'animation: Ernest & Celestine (finaliste: Le vent se lève)
Film en langue étrangère: La vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche (finaliste: La grande bellezza de Paolo Sorrentino)
Image: Emmanuel Lubezki pour Gravity (finaliste: Bruno Delbonnel pour Inside Llewyn Davis)
Montage: Alfonso Cuarón et Mark Sanger pour Gravity (finaliste: Shane Carruth et David Lowery pour Upstream Color)
Musique: T Bone Burnett pour Inside Llewyn Davis (finaliste : Arcade Fire et Owen Pallett pour Her)
Décors: K.K. Barrett pour Her (finaliste: Jess Gonchor pour Inside Llewyn Davis)
Prix Douglas Edwards pour un film expérimental, indépendant ou vidéo: Charlotte Pryce pour Cabinet of Wonders : Films and a Performance
Prix Nouvelle génération:: la productrice Megan Ellison
Mention spéciale: L'équipe créative de 12 Years a Slave

La Grande Bellezza triomphe en beauté aux European Film Awards

Posté par vincy, le 8 décembre 2013

toni servillo la grande bellezza

Hier soir à Berlin, l'Académie du cinéma européen a célébré les vainqueurs de l'année. Et ce fut une razzia pour La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino, en compétition au dernier Festival de Cannes (et snobé au palmarès), qui n'a laissé que quelques miettes à ses concurrents. Meilleur film européen, meilleur réalisateur, meilleur acteur (Toni Servillo), meilleur montage (Cristiano Travaglioli) : rarement un film a été autant récompensé lors de cette cérémonie. L'Italie devient le pays le plus récompensé par le trophée du meilleur film européen avec ce cinquième lauréat, 5 ans après Gomorra. Toni Servillo reçoit son deuxième prix du meilleur acteur européen, 5 ans après celui pour Il divo, toujours de Sorrentino.

catherine deneuve wim wendersLes 26e European Film Awards, qui souffrent toujours de notoriété (la soirée est retransmise en différé ce soir sur Arte en France, on pouvait la suivre en direct sur Internet), ont été marqués par les deux prix honorifiques remis à Pedro Almodovar (pour sa contribution au cinéma mondial) et Catherine Deneuve (pour l'ensemble de sa carrière). Almodovar en a profité pour dénoncer la politique suicidaire du gouvernement espagnol en matière de cinéma ; tandis que Deneuve, qui recevait son prix des mains de Wim Wenders, a déclaré se sentir "européenne".

Le cinéma français n'est pas reparti bredouille. François Ozon a reçu le prix du meilleur scénario (Dans la maison) ; Ari Folman, qui a produit l'essentiel des séquences animées de son film Le Congrès en France, a été honoré du prix du meilleur film d'animation ; et La cage dorée de Ruben Alves a récolté le prix du public.

L'Europe du sud s'en tire d'ailleurs bien, malgré un contexte économique difficile pour ses cinématographies. Côté Israël, outre Folman, le prix Carlo di Palma du meilleur chef opérateur est revenu à Asaf Sudry (Fill the Void) ; le prix des meilleurs costumes a été décerné à Blancanieves ; et le prix du compositeur de l'année a été légitimement attribué à Ennio Morricone (pour The Best Offer). N'oublions pas le prix européen de la coproduction, décerné à un producteur, en l'occurrence la roumaine Ada Solomon (dont le film Mère et fils a reçu l'Ours d'or en février dernier).

Côté Europe du nord, Love is all you need de la danoise Susanne Bier a été élu comédie européenne de l'année ; The Act of Killing du danois Joshua Oppenheimer est reparti avec le prix du meilleur documentaire ; déjà couronné en Allemagne par les Césars du pays, Oh Boy! a été choisi comme meilleur premier film européen c(est la première fois qu'un film allemand emporte ce prix) ; le prix des meilleurs décors a distingué le film britannique Anna Karenine ; le prix du meilleur son est revenu au film autrichien Paradis : Foi.

Enfin la Belgique repart avec deux prix : le meilleur court métrage (Death of a Shadow de Tom Can Avermaet) et surtout le prix de la meilleure actrice pour Veerle Baetens (Alabama Monroe). Baetens devient ainsi la première belge a gagné un prix d'interprétation européen.

Edouard Molinaro (1928-2013) rejoint Oscar, Zazà et l’emmerdeur au paradis

Posté par vincy, le 7 décembre 2013

edouard molinaro

Deux semaines après George Lautner, l'un des rois du box office français des années 60/70/80, c'est le prince de la comédie du cinéma hexagonal qui nous quitte : Edouard Molinaro, né en 1928 à Bordeaux, est mort à l'âge de 85 ans.

Homme modeste et fou de jazz, il a été l'artisan populaire et parfois sous-estimé d'un cinéma de bon goût. Sa collaboration avec Louis de Funès a produit quelques uns des meilleurs films du comédien (Hibernatus, Oscar et ses 6,1 millions de spectateurs). Mais c'est avant tout La cage aux folles qui le rend mondialement célèbre (5,4 millions d'entrées en France, 20 millions de $ de recettes aux USA à l'époque). Avec cette comédie "gay" et vaudevillesque, il réalise un carton. Ce n'est pas le seul génie du jeu de Michel Serrault ou de l'écriture de Jean Poiret qui est louable : la mise en scène, sans être audacieuse, flirte avec l'esprit chic et délirant des films de Blake Edwards. Remake hollywoodien, comédie musicale à Broadway, suites (moins réussies) au cinéma : La cage aux folles et devenu un monument.

Comme Lautner ou Gérard Oury, il n'avait aucune honte à assumer son cinéma commercial. Il aimait le divertissement, de Pour cent briques t'as plus rien (avec Daniel Auteuil) à Beaumarchais l'insolent (avec Fabrice Luchini), d'Arsène Lupin (avec Cassel et Brialy) au Souper (avec Rich et Brasseur). Il avait le sens du rythme - Le montage donnait le rythme, il fallait suivre -, un talent certain pour révéler ou diriger des comédiens. De Françoise Dorléac à Emmanuelle Béart (deux films chacune) en passant par Claude Jade, les femmes héritaient toujours de rôles élégants.

Son oeuvre est inégale. Lui n'a aimé que l'un de ses premiers films, La Mort de Belle, adapté de Georges Simenon (1961), avec Jean Dessailly et Alexandra Stewart. Ce fut un flop : trop délicat sans doute pour l'époque qui réclamait de l'artillerie lourde ou de la nouvelle vague. Il est resté à la marge de ces deux formes de cinémas. Le malheur de Molinaro fut sans doute d'avoir réalisé des commandes qui ont cartonné au box office et des films plus personnels qui ont été ignorés par le public. Après avoir réalisé de nombreux courts métrages entre l'après guerre et la fin des années 50, il avait tourné son premier long en 1958 avec Le dos au mur, d'après un livre de Frédéric Dard, avec Jeanne Moreau.

de funès molinaro hibernatusPléiade de monstres sacrés

Molinaro n'a pas réalisé que des comédies. On lui doit des polars, des films plus fantaisistes que drôles et même un film de vampires. Il tourne avec les plus grands : Brigitte Bardot (Une ravissant idiote), Jacques Brel (Mon oncle Benjamin, L'emmerdeur), Lino Ventura (Un témoin dans la ville, L'emmerdeur), Philippe Noiret (Les aveux les plus doux), Annie Girardot (La mandarine), Mireille Darc (Le téléphone rose), Alain Delon (L'homme pressé), Jean-Pierre Marielle (Causes toujours tu m'intéresses), Pierre Richard (A gauche en sortant de l'ascenseur), ... Tous ne sont pas des succès mais démontrent une variété de style et une envie de ne pas s'enfermer dans un genre. Qui sait qu'il a filmé Christopher Lee dans Dracula père et fils?

Sommet méconnu, La chasse à l'homme en 1965, guerre des sexes écrite par Michel Audiard, où s'affrontent par répliques cultes interposées Belmondo, Brialy, Blanche et Rich contre Dorléac, Deneuve, Lafont et Laforêt). Classe. C'est que l'autre maître de Molinaro s'appelle Hawks.De Funès trouve là un metteur en scène aussi inventif que lui : Oscar est sans aucun doute l'un des films qui rend le plus hommage au talent du comédien.

Depuis Beaumarchais l'insolent en 1996, il n'avait plus rien tourné pour le cinéma, se consacrant à la télévision. Des téléfilms de prestige toujours dotés de castings étoilés.

Molinaro avait été nommé à l'Oscar du meilleur réalisateur et du meilleur scénario pour La Cage aux folles. Le film avait gagné le Golden Globe du meilleur film étranger. En 1996, il a reçu pour ensemble de son œuvre le prix René-Clair. Pas un César, même d'honneur.

« Doudou » comme il était surnommé ne se contentait pas d'appliquer des formules, d'assembler des castings : il cherchait la bonne manière de faire, peaufinant des scènes a priori anodines, pour ne pas perdre une miette de l'enchaînement qui va faire rire. Il avait raconté sa vie dans ses Mémoires, Intérieur soir : récit, publié en 2009.

Rencontres Henri Langlois 2013 : la relève française ?

Posté par MpM, le 7 décembre 2013

TRUCS DE GOSSESParmi les 45 films en compétition lors de la 36e édition des Rencontres Henri Langlois, sept viennent d'écoles françaises, ce qui donne un aperçu instructif de la production des jeunes étudiants de notre pays.

Première constatation, sur les 7 films, 6 sont des œuvres d'animation (au centre du cursus des écoles représentées comme La poudrière ou Supinfo Com). Les techniques les plus fréquemment utilisées sont le dessin et l'animation 3D.

Les sujets, eux, sont généralement légers, voire anecdotiques, comme prétextes à ce qui peut parfois s'apparenter à un exercice de style : la cour de Versailles représentée sous forme de gallinacés (A la française de Julien Hazebroucq, Emmanuelle Leleu, William Lorton, Morrigane Boyer et Ren Hsien Hsu), une escapade de vieilles maisons qui prennent leur indépendance (Home sweet home de Pierre Clenet, Alejandro Diaz, Romain Mazanet et Stéphane Paccolat), TROIS PETITS CHATSune histoire d'amour estivale (Soeur et frère de Marie Vieillevie)...

Le tragique est aussi au rendez-vous avec une famille de félins durement frappée par la maladie (Trois petits chats de Maïwen Leborgne, Albane Hertault, Alexia Provoost et Benoit belaunay).

Les petits chats sont mignons, les poules sont amusantes, les maisons ne manquent pas de souffle... mais pas facile, en à peine quelques minutes, de développer une histoire vraiment originale ou profonde.

Trois œuvres parviennent malgré tout à imposer leur singularité :

PIEDS VERTS- Trucs de gosse d'Emilie Noblet (la Fémis) parce qu'il s'agit d'un film réalisé en prises de vue réelles, situé dans les coulisses d'un multiplexe parisien, qui mélange film générationnel et comédie romantique décalée.

- Pieds verts d'Elsa Duhamel (La poudrière), un documentaire en teintes pastels qui raconte, en 4 minutes et avec une pudeur infinie, la nostalgie immense de Jeanine et Alain, Français d'origine algérienne, envers leur enfance en Algérie, pleine de senteurs, de couleurs et de saveurs.

- Ginette de Marine Laclotte et Benoît Allard (école des métiers du Cinéma d'animation) qui met en scène le témoignage de Ginette sur sa vie agricultrice et de femme, avec un trait naïf et une animation faussement artisanale. GINETTE

On sent, à la vue de ces œuvres, que la qualité française (technique, rigueur, écriture) est toujours au rendez-vous, même si les idées et les moyens restent plus modestes.

Et surtout, on vérifie une tendance passionnante du cinéma actuel : utiliser l'animation sous toutes ses formes non plus comme simple vecteur d'imaginaire, ou à destination d'un jeune public, mais comme support de témoignages ou de documentaires qui y gagnent en force d'évocation mais aussi en poésie et en qualité de narration. Après avoir découvert ces œuvres fragiles, on a hâte de voir ce que nous réservent ces jeunes cinéastes dans les années à venir.

Grammy awards : Gatsby, Skyfall et Desplat multiplie les nominations

Posté par vincy, le 7 décembre 2013

Les Grammy Awards ont rendu leur verdict pour les meilleures musiques de film. Gatsby le magnifique et le français Alexandre Desplat sont les grands vainqueurs de ce premier round, le premier avec trois nominations, le second avec deux.

Côté compilation, les nominations ont retenu celles de Django Unchained, Gatsby le magnifique, Les Misérables, et de deux documentaires musicaux, Muscle Shoals et Sound City: Real To Reel.

Côté bande originale, on retrouve Argo (Alexandre Desplat), Gatsby le magnifique (Craig Armstrong), L'Odyssée de Pi (Mychael Danna, oscarisé en février dernier), Lincoln (John Williams), Skyfall (Thomas Newman) et Zero Dark Thirty (encore Alexandre Desplat).

Enfin côté chansons, les votants ont choisi Atlas de Coldplay (The Hunger Games: Catching Fire), Silver Lining de Diane Warren (Happiness Therapy), Skyfall d'Adèle (Skyfall, déjà oscarisée), We Both Know de Colbie Caillat (Safe Haven) et Young and Beautiful de Lana del Rey (Gatsby le magnifique).

L’Affaire Kerviel sera filmée par Christophe Barratier

Posté par vincy, le 6 décembre 2013

jérome kervielChristophe Barratier va réaliser un film sur l'Affaire Kerviel, pour l'instant intitulé Avis de tempête. Le réalisateur des Choristes et de La nouvelle guerre des boutons a déjà choisi Arthur Dupont (Bus Palladium, Les saveurs du palais, Au bout du conte) pour interpréter le rôle du trader Jérôme Kerviel, accusé par la Société Générale, son employeur, d'avoir fait perdre à la banque 4,82 milliards d'euros durant la crise financière de 2007/2008. Barratier transposera notamment le livre de Kerviel, L'engrenage : mémoires d'un trader, paru en 2010 chez Flammarion.

Le tournage débutera en juin prochain. François-Xavier Demaison pourrait incarner le "mentor" du trader. L'histoire de ce "thriller financier" se concentre essentiellement sur ce week-end de janvier en 2008, quand Kerviel est convoqué au siège de la banque pour être licencier.

Jérôme Kerviel a été condamné en 2010 à cinq ans de prison dont trois ferme et au remboursement des pertes et à près de 5 milliards d'euros de dommages et intérêts. Le jugement a été confirmé en appel en 2012.

En 2009, une pièce de théâtre, avec Lorant Deutsch, Le roman d'un trader, avait déjà été inspirée de cette affaire.

Nelson Mandela (1918-2013), un destin cinégénique!

Posté par vincy, le 5 décembre 2013

Rarement personnage public, a fortiori politique, n'aura été autant incarné au cinéma, de son vivant. Comme si le mythe était déjà évident, comme si la légende se construisait avant même son décès. Nelson Mandela, symbole de la lutte contre l'Apartheid, ancien Président de l'Afrique du Sud "réconciliée", Prix Nobel de la paix, est décédé aujourd'hui à l'âge de 95 ans.

Morgan Freeman l'a incarné dans le film de Clint Eastwood, Invictus (2009), qui se focalisait sur les enjeux de la coupe de monde de rugby qui se déroulait dans le pays alors que Mandela était président.

Récemment Terrence Howard fut Mandela dans Winnie (2011). Et le 18 décembre sur les écrans français Idris Elba sera "Madiba", comme on le surnomme, dans le biopic Mandela: Long Walk to Freedom, qui reprend ainsi le titre de l'autobiographie de Mandela parue il y a 18 ans, de Justin Chadwick. Le film suit l'itinéraire de Mandela, depuis son enfance chez les Xhosas jusqu'à son investiture à la présidence du pays en 1994, et s'attarde sur sa relation politique et intime avec sa femme Winnie Mandela.

Trois autres grands comédiens afro-américains ont eu l'honneur d'être Mandela au cinéma et à la télévision. Dennis Haybert l'a interprété dans Goodbye Bafana (2007), en tant que prisonnier politique sur l'île de Robben : jugé en 1964 et condamné à perpétuité, il avait été envoyé dans ce bagne insulaire, où l'incarcération fut pénible et éprouvante. Sidney Poitier (face à Michael Caine) refit l'histoire dans le téléfilm Mandela and de Klerk (1997). De Klerk, qui partagea le prix Nobel avec Madiba, est celui qui leva l'interdiction du mouvement ANC et libéra Mandela en 1990.
Mais c'est dix ans plus tôt, que Danny Glover dans un autre téléfilm de prestige, Mandela, fit entrer le grand homme dans l'univers d'Hollywood.

Un seul cinéaste a osé mettre à l'écran Nelson Mandela lui-même, dans le rôle d'un enseignant à Soweto : Spike Lee, dans Malcom X (1992).