Berlin 2014 : Boyhood reçoit deux prix avant le Palmarès final

Posté par vincy, le 15 février 2014

poster 64e festival de berlin 2014Prix de la Guilde des cinémas art & essai allemands
- Boyhood, de Richard Linklater

Prix Fipresci / critique internationale :
- Compétition : Aimer, Boire et Chanter, de Alain Resnais
- Panorama : Hoje eu quero voltar sozinho (The Way He Looks), de Daniel Ribeiro
- Forum : Forma, de Ayumi Sakamoto

Prix CICAE (Confédération Internationale des Cinémas d’Art et d’Essai)
- Panorama : Kuzu (The Lamb), de Kutlu? Ataman
- Forum : She's Lost Control, de Anja Marquardt

Prix Label Europa Cinemas
- Blind, de Eskil Vogt

Prix du jury écuménique
- Compétition : Kreuzweg (Stations of the Cross), de Dietrich Brüggemann
Mention spéciale : '71, de Yann Demange
- Panorama : Calvary, de John Michael McDonagh
Mention spéciale : Triptyque de Robert Lepage, Pedro Pires
- Forum : Sto spiti (At Home), de Athanasios Karanikolas

Prix ARTE international
Emir Baigazin (Kazakhstan)

Prix des lecteurs du Berliner Morgenpost
- Boyhood, de Richard Linklater

Berlin 2014 : Difret reçoit (encore) un prix du public

Posté par vincy, le 15 février 2014

dilfret

Les 16e Prix du Public de la section Panorama seront décernés demain. Mais l'on connaît déjà les gagnants de cette sélection parallèle de la 64e Berlinale. 31 000 votes ont départagé 36 fictions et 16 documentaires.

Le film éthiopien Difret de Zeresenay Berhane Mehari a été le favori du public et recevra le prix du meilleur film. Difret, présenté au dernier festival de Sundance où il avait déjà gagné le prix du public pour un film étranger, est l'histoire d'une adolescente kidnappée lorsqu'elle revient du collège. En essayant de s'échapper, elle tue le mari qu'on lui avait choisit. Entre la tradition du mariage forcé et la justice, deux facettes de la société éthiopienne vont se confronter au tribunal.

A la deuxième place, on retrouve Hoje eu quero voltar sozinho (The Way He Looks) du brésilien Daniel Ribeiro (qui a reçu le Teddy Award hier soir), et à la troisième place Patardzlebi (Brides) du géorgien Tinatin Kajrishvili.

Côté documentaire, Der Kreis (The Circle) du suisse Stefan Haupt, déjà récompensé par le Teddy Award dans cette catégorie hier, a été plébiscité, devant Finding Vivian Maier des américains John Maloof & Charlie Siskel et Meine Mutter, ein Krieg und ich (My Mother, a War and Me) des allemands Tamara Trampe & Johann Feindt.

Berlin 2014 : le Teddy Award pour un film brésilien

Posté par vincy, le 15 février 2014

The Way He Looks

The Way He Looks (Hoje eu quero voltar sozinho) de Daniel Ribeiro a remporté hier soir le 28e Teddy Award au Festival de Berlin. Ce film brésilien, présenté en sélection Panorama, raconte l'histoire d'un adolescent aveugle qui passe ses journées avec sa meilleure amie. Mais la routine du duo est chamboulée par l'arrivée d'un nouveau jeune homme à la piscine... Les sentiments des uns et des autres vont être mis à rude épreuve.

Le jury s'est enthousiasmé pour ce "joyeux premier film" signé d'un réalisateur qui a su allier "une grand écriture, avec des personnages forts, des acteurs brillants, une image et une musique qui forment un film supérieur à ce qui a souvent été réalisé dans le genre, donnant un nouveau sens au vieil adage : l'amour est aveugle".

D'autres prix ont été remis : le meilleur documentaire a été décerné à Der Kreis (Le cercle), de Stefan Haupt, qui retrace l'histoire de la seule association Queer des années 30 ayant survécu au nazisme ; le court métrage de l'année est Mondial 2010 du libanais Roy Dib ; Bruce LaBruce a reçu un prix spécial du jury avec son moyen métrage Pierrot Lunaire.

Vesoul 2014 : cinq films pour s’initier au cinéma philippin

Posté par MpM, le 15 février 2014

Non, le cinéma philippin, ce n'est pas seulement Brillante Mendoza ! En mettant ce pays à l'honneur pour son 20e anniversaire, le Festival international des Cinémas d'Asie de Vesoul a eu envie de montrer des œuvres marquantes, mais souvent méconnues en France, qui donnent un aperçu des différentes facettes de la cinématographie philippine.

Parmi la vingtaine de films présentés, cinq ont particulièrement retenus notre attention (nous avons volontairement exclu Brillante Mendoza de ce florilège, mais on ne peut bien sûr que conseiller Kinatay, John John et surtout le magnifique Lola) :

C'est ainsi que nous vivons de Eddie Romero (1976)

En suivant le parcours initiatique de Kulas, jeune homme simple et naïf qui a le chic pour toujours se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment, le film retrace une époque charnière dans la conquête d'indépendance des Philippines et dans la création d'une identité commune.

Une chronique douce-amère qui vaut toutefois plus pour son éclairage historique souvent ironique que pour l'histoire d'amour un peu mièvre du personnage principal avec une actrice arriviste.

The bet collector de Jeffrey Jeturian (2006)

Une plongée caméra à l'épaule dans le quotidien d'une collecteuse de paris qui fait partie des nombreux rouages d'une économie parallèle illégale mais parfaitement organisée.

Jeffrey Jeturian lorgne du côté du cinéma documentaire et dresse un portrait touchant de son héroïne tout en décortiquant un système, basé à la fois sur l'exploitation de la misère et sur la corruption, qui s'auto-entretient à l'infini. 

Here come the bride de Chris Martinez (2010)

Énorme succès du box-office philippin, cette comédie populaire à gros budget raconte comment cinq personnes échangent accidentellement leurs apparences physiques. Basé sur le comique de situation (un vieil homme retrouve la jeunesse dans la peau d'un bel homme, un travesti vit son rêve en se retrouvant avec un corps de femme...), le film joue à fond la carte des stéréotypes sexuels, sociaux et culturels. Déjanté, oui, mais très sagement, et avec un petit fond de morale qui explique probablement le plébiscite public.

The woman in septik tank de Marlon Rivera (2011)

Pour être invités dans les plus grands festivals internationaux, un cinéaste débutant et son producteur imaginent une histoire sordide de mère pauvre contrainte de vendre l'un de ses enfants à un pédophile. On les voit imaginer différentes variantes du film (même sous forme de comédie musicale), visiter un bidonville avec émerveillement et s'énerver face à un concurent qui revient de la Mostra de Venise.

Un regard acerbe sur la tendance opportuniste d'un certain cinéma indépendant philippin mais aussi sur la soif de misérabilisme des grands festivals occidentaux. Et, accessoirement, le plus gros succès à ce jour d'un film philippin issu du circuit indépendant.

Posas de Lawrence Fajardo (2012)

Un jeune pickpocket arrêté par la police fait l'expérience du circuit judiciaire philippin : pressions, passage à tabac, chantage, jugement hâtif, manipulation, extorsion, etc. Une dénonciation coup de point de la corruption de certaines branches de la police qui tentent de s'approprier le profit des petits délinquants au détriment de toute notion de justice ou de droit.

Vesoul 2014 : l’Asie vue par Anaïs Ravoux

Posté par kristofy, le 15 février 2014

Le Festival international des Cinémas d'Asie de Vesoul fête ses 20 ans ! Tant de passion et d'énergie à transmettre l'amour des films asiatiques depuis une vingtaine d'années, et cela est partagé : quelques cinéphiles qui aiment ces films évoquent leur rapport avec le cinéma asiatique.

Anaïs Ravoux est une passionnée de cinéma coréen et de la Corée où elle a déjà séjourné. Elle apprend la langue en étudiant à l'Inalco (Institut National des Langues et Civilisations Orientales) et à ce titre elle est membre du jury Langues O'/Inalco de ce 20e Festival de Vesoul.

Elle nous a confié ses plus beaux souvenirs de cinéma asiatique :

Le film asiatique qui m’a le plus marquée c’est peut-être Time de Kim Ki-Duk. Je pense que c’est un film qui représente bien la culture coréenne vraiment différente de la nôtre. Quand j’ai découvert Time, c’était un peu un retour vers Kim Ki-Duk, parce que le premier film asiatique que j’ai vu je crois que c’est Locataires (présenté à Vesoul en 2011) où il n’y a presque pas de parole et où tout passe par l’image. Ca m’a donné envie de faire du cinéma.

J’avais déjà vu des films asiatiques avant mais c’était quelques films Hong-kongais ou des choses plus commerciales, puis après des films japonais de samouraïs et les films de Takeshi Kitano. Je me souviens avoir vu Locataires quand j’étais au lycée dans des conditions assez horribles dans un cinéma de village à Pezenas, dans une petite rue où le cinéma puait un peu la moisissure... C’était en version originale avec les sous-titres, et heureusement car j’ai vu ensuite quelques films coréens doublés en français et ce n'est vraiment pas regardable. Il faut vraiment voir les films asiatiques dans leur langue originelle, ça apporte un plus, sinon on perd de l’authenticité de la culture du film.

Mon goût pour les films coréens sont une des raisons qui m’ont fait aller à l’Inalco pour apprendre la langue : je voulais comprendre moi-même les films sans les sous-titres. C’est l’institut où l'on peut apprendre des langues comme nulle part ailleurs, par exemple le khmer ou l’inuit. Depuis une dizaine d’années, un jury Inalco remet un prix au FICA de Vesoul. On essaye de primer un film peut-être plus pour son aspect culturel que pour ses qualités cinématographiques.

Le cinéma asiatique, c’est une bouffée d’air frais, avec des choses que l’on ne trouve pas dans notre cinéma, avec des émotions souvent extrêmes, oppressantes ou joyeuses. Pour moi c’est ça le cinéma, faire ressentir des choses aux gens qui ressortent de la salle terrorisés ou émerveillés.

Vesoul 2014 : Regard sur le cinéma philippin

Posté par kristofy, le 14 février 2014

Les Philippines sont depuis quelques années un nouveau centre incontournable du cinéma asiatique : c'est là-bas que ça bouge. D'ailleurs, le réalisateur britannique Sean Ellis y a retrouvé l’inspiration et y a tourné son film Metro Manilla, qui raconte la mise en place d’un hold-up sophistiqué avec un regard naturaliste sur le pays perçu à travers les yeux d’un paysan de la campagne qui découvre les trafics de la grande ville.

Un des premiers cinéastes philippins dont les films ont été vus en France par le biais d’une sélection au Festival de Cannes est Lino Brocka dont justement le film Maynila évoquait les attraits factices d’une mégapole à travers le destin d’un jeune pêcheur immigré.

Ce film, qui vient d’être restauré (et programmé à Vesoul), est un exemple de la richesse du cinéma philippin malheureusement méconnu. Une partie du patrimoine cinématographique est d’ailleurs disparue, par exemple le réalisateur Gerardo de Leon (décédé en 1981) a tourné environ 75 films mais seulement une vingtaine ont été sauvegardés.

Le pays a été longtemps sous la coupe d’étrangers (colons espagnols, puis domination japonaise, puis occupation américaine) qui ont fait circuler leurs propres films mais le cinéma philippin national s’est tout de même développé. En 1919, c’est Dalagang Bukid de Jose Nepomuceno, le premier film produit par un philippin ; puis en 1930 Ang Aswang est le premier film parlant. Dans les années 50, on produisait beaucoup de films et le pays était un grand exportateur dans toute l’Asie du sud-est.

Lamberto V. Avellana (1915-1991) a réalisé une cinquantaine de films, Genghis Khan du réalisateur Laurent Condé est le premier film philippin à être présenté dans un festival étranger (à la Mostra de Venise en 1952). Puis durant les années 60, le nombre de films produits a décliné ainsi que leur qualité.

Un second âge d’or arrive avec les années 70 et plusieurs cinéastes qui vont devenir incontournables. Vesoul va en faire découvrir quelques-uns : Lino Brocka (Maynila), Eddie Romero (C’est ainsi que nous vivons), Ishmael Bernal (Miracle), Marilou Díaz-Abaya (Karnal)… Les films se font l’écho du sévère régime politique du moment, avec dans les histoires la pauvreté du peuple et des injustices.

Peu à peu, le public va préférer le divertissement avec des mélos amoureux ou des films d’horreur médiocres, mais aussi des films-copies de succès occidentaux comme James Bond en version fauchée. Au tournant des années 70 va apparaître Jose Gosienfago qui va populariser les films "pito-pito" (sept jours de tournage, sept jours de post-production) avec notamment Bomba star en 1980 à caractère érotique (dans les années 60, il y a eu quantité de films de genre ‘bomba’ avec comme argument de vente beaucoup de femmes dénudées), puis en 1999 Jeffrey Jeturian réalise Fetch A Pail of Water en 21 jours (préparation, tournage, montage) où encore une fois le côté sexe permet d’évoquer plus largement la société (une jeune femme des quartiers pauvres laisse son riche employeur abuser d’elle). Le développement des outils numériques (et des petites caméras peu chères) va par la suite permettre à beaucoup de cinéastes de faire de plus en plus de films en peu de temps : de nombreux films sont tournés en une dizaine de jours.

Désormais, c’est le réalisateur Brillante Mendoza qui apparaît comme le chef de file du cinéma philippin. Ses films ont presque tous été sélectionnés et primés dans les festivals majeurs en Europe, comme Le Masseur (2005, Locarno), John John (2007, Cannes), Tirador (2007, Toronto), Serbis (2008, Cannes), Lola (2009, Venise), Kinatay (2009, Cannes, prix de la mise en scène), Captive (2012, avec Isabelle Huppert, Berlin).... Ils sont également sortis en salles en France et sont disponibles en dvd. Et c’est justement Brillante Mendoza qui est le président du jury de ce 20e FICA. Vesoul va projeter 5 de ses films dont son avant-dernier film Thy womb (2013, présenté à Venise) resté encore inédit, et en avant-première son tout nouveau film Sapi.

Vesoul montre aussi les nouveaux cinéastes qui comptent aux Philippines  à travers un panel de films comme The Bet collector (2006) de Jefrey Jeturian, Independencia de Raya Martin (2009), Manila Skies (2012) de Raymond Red (ainsi que son court-métrage Anino palme d’or en 2000),  Busong (2011) de Aureus Solito, Posas de Lawrence Fajardo (2012), The story of Mabuti (2013) de Mes de Guzman, Death March (2013, sélectionné à Cannes) de Adolfo Alix Jr, Here comes the bride (2010) et The woman in septik tank (2011) en présence de la star Eugene Domingo.

En tout, ce Regard sur le cinéma philippin rassemble plus d’une vingtaine de films couvrant la période 1975-2013 et dont la plupart sont inédits ou en avant-première française. A noter que, pour ce qui est des films en compétition, on retrouve la nouvelle figure montante des Philippines, depuis son premier film Baby factory (le quotidien d’une maternité à travers différentes mamans, infirmières, bébés), le réalisateur Edouardo Roy Jr (34 ans), qui est invité à Vesoul pour son second film Quick change (sélectionné au festival de Berlin en ce moment) où il sera question de transsexuels et de trafic illégal de produits de chirurgie esthétique…

Depuis une dizaine d’années, il y a un nouvel âge d’or du cinéma philippin, et c’est le FICA de Vesoul qui en expose ses multiples facettes.

Ken Loach, Ours d’or d’honneur à Berlin

Posté par vincy, le 14 février 2014

ken loach
Avare en prix honorifiques cette année, la Berlinale s'est quand même décidée à remettre un Ours d'or d'honneur jeudi soir à Ken Loach. Cet Ours récompense l'ensemble de sa carrière

Le cinéaste britannique, 77 ans, est un habitué des prix à Berlin : Ae Fond Kiss (2004), Ladybird Ladybird (1994) et Which Side are you on? (1985) ont tous reçu le prix du jury écuménique (ou son ancêtre le prix OCIC). Family Life (1971) avait été récompensé par le prix FIPRESCI.

Le réalisateur a reçu son prix des mains du réalisateur polonais Jirí Menzel, Ours d'or pour Alouettes, le fil à la patte en 1990. La projection de Raining Stones (1993) a suivi la cérémonie.

Ken Loach était présent à Berlin à l'occasion de la rétrospective que la Berlinale lui dédiait. Une "master class" du cinéaste a été organisée mercredi à la cinémathèque allemande.

Son prochain film, Jimmy's Hall, devrait êtreprésenté au prochain festival de Cannes.

L’instant Court : On duty with Shu Qi

Posté par kristofy, le 14 février 2014

Comme à Ecran Noir, on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage Matriarche réalisé par Guillaume Pierret, voici l’instant Court n° 130.

Le FICA de Vesoul consacre une nouvelle fois une sélection à un pays d'Asie francophone, cette année il s'agit du Vietnam. Au programme, plus d'une dizaine de films, dont des documentaires et des films d'animation, en présence notamment des réalisateurs Dang Nhât Minh pour Quand viendra le dixième mois (inédit), et Bui Thac Chuyen pour Vivre dans la peur et Vertiges.

Au Vietnam, le Yxine Film Festival est l'un des évènements consacrés aux courts métrages. En 2012, le prix du public a été décerné au court-métrage On duty with Shu Qi réalisé par Do Quoc Trung : La fille la plus jolie de l'école doit s'assoir à côté du jeune homme le plus timide et aucun d'entre eux ne semble heureux avec le nouvel arrangement...

Berlin 2014 – Boyhood: 12 ans de production et 2h45 de projection

Posté par vincy, le 13 février 2014


La compétition est décevante cette année à Berlin. Si l'on en croit les étoiles décernées par la presse internationale et publiée chaque jour dans Screen, pas un film ne récolte l'unanimité. Tout juste trois d'entre eux - Stations of the Cross, The Grand Budapest Hotel et '71 - approchent de 3 de moyenne, tout en divisant les critiques. 5 films récoltent même une moyenne inférieure à 2.

On ignore si Boyhood sauvera le tableau général. Mais le nouveau film de Richard Linklater (A Scanner Darkly, Fast Food Nation, la trilogie Before Sunrise, Sunset, Midnight) a reçu des applaudissements nourris à la fin de la projection pour la presse ce jeudi midi. 2h45 de grand cinéma, à hauteur d'homme, sans effets, sans twists ou dramaturgie particulière. Juste la chronique d'un gamin qui grandit dans une Amérique on ne peut plus banale, moyenne et pour tout dire assez paumée.

Le film ce n'est rien d'autre que l'itinéraire de Mason, enfant parfait pour une pub Kinder à l'âge de 6 ans, qui vit avec sa mère et sa soeur, déménage plusieurs fois, se retrouve avec deux beaux-pères successifs, et une belle-mère, une éducation classique (bières, joints, filles), qui reçoit pour ses 15 ans une bible, un costard et un fusil. On est au Texas. Mason ne dispose d'aucun pouvoir, n'a subit aucun traumatisme. Il est on ne peut plus normal et n'a qu'une passion, la photographie.

2h45, des centaines de plans, une vingtaine de personnages qui gravitent dans son univers. Et un plaisir absolu à le voir grandir. Linklater a évité les explications temporelles : on passe d'une époque à l'autre sans transition. Les coiffures ont changé, la musique aussi. L'Amérique est d'abord celle de Bush puis celle d'Obama. Tout est fluide, comme un long fleuve qui s'écoule vers son embouchure.

L'exploit c'est bien sûr d'avoir tourné ce film pendant 12 ans! Commencé en 2002, le tournage s'est prolongé durant toute la croissance du jeune comédien principal qui incarne Mason. A l'origine, le film s'intitulait même The Untitled 12 Year Project. Chaque été, le réalisateur retrouvait son casting, qui vieillissait naturellement devant sa caméra. Un hyperréalisme exceptionnel là où beaucoup de réalisateurs changent ou maquillent les acteurs en fonction de leur âge. Mason, petite tête blonde, devient ainsi un séduisant ado prêt à entrer à la fac. Ellar Coltrane avait donc 7 ans au début du tournage et 18 ans à la fin.

Cela donne un film d'une cohérence rare, d'une ampleur impressionnante, avec un objectif humble : retranscrire les aspirations et les angoisses de chacun, les drames qui forgent l'existence et les joies qui font avancer. Une expérience assez unique et fascinante mais surtout un grand film sur la jeunesse, quasi documentaire.

Vesoul 2014 : retour en images sur la soirée d’ouverture

Posté par MpM, le 13 février 2014

La cérémonie d'ouverture du 20e Festival des cinémas d'Asie de Vesoul a mis l'accent sur les arts asiatiques dans tous leurs états, de l'art martial Jô do au chant traditionnel vietnamien, en passant par le conte et les danses folkloriques philippines... et sans oublier le cinéma !

Florilège en images des temps forts de la soirée :