Richard Linklater: 9 films à ne pas manquer au Centre Pompidou

Posté par vincy, le 26 novembre 2019

Du 25 novembre au 6 janvier, les Cinémas du centre Pompidou propose un rétrospective intégrale (dont quelques inédits), accompagnée d'une masterclasse et d'une exposition, consacrée au cinéaste américain Richard Linklater. A bientôt 60 ans, le cinéaste texan (décidément quel filon avec Wes Anderson, Ethan Hawke, Tobe Hooper, Tommy Lee Jones, Robert Rodriguez, ...) a réalisé pas loin de trente films, que ce soit dans l'animation (Waking Life, A Scanner Darkly, tous deux pas forcément aboutis), le documentaire, l'expérimental, ou le court métrage. Cherchant toujours la meilleure manière de raconter une histoire, il s'affranchit du temps, tournant sur 18 ans un film comme Boyhood, sérialisant une romance d'un jeune couple entre 1995 et 2013 (la trilogie Before), ou s'imposant le temps d'une journée pour raconter l'histoire de Slacker.

Voici 9 films qui montrent l'étendue de son cinéma, entre expérimental et film de studio, étude de mœurs et quête d'une vérité.

Boyhood. Sans doute son ouvre la plus maîtrisée et la plus magistrale. Ours d'argent de la mise en scène à Berlin, 6 nominations aux Oscars (et un récolté), une nomination aux César, 3 Golden Globes (sur 5 nominations), 3 prix BAFTA (sur 4), le film a été tourné sur une période de douze ans, de 2001 à 2013, avec les mêmes acteurs. Boyhood est une "ciné-réalité" qui suit une famille fictive, dans une Amérique traditionnelle, de l'enfance à l'émancipation du jeune Mason.

Rock Academy. La comédie culte, portée par un Jack Black au top de sa forme (et une nomination aux Golden Globes à la clé). Linklater revisite le "High School Move" et, dès 2003, invente les "Battles" si chères aux nouveaux télé-crochets. Sous ses apparences de comédie de studio hollywoodien, Rock Academy est en fait un film subversif sur la liberté. Comme dans Boyhood, le cinéaste plaide pour que la jeunesse s'empare de ses rêves, et tracent leur itinéraire sans se soucier des diverses autorités (parents, école, société). Le film a été adapté pour un musical sur Broadway.

Dazed and Confused (Génération rebelle). On est toujours au lycée, au texas, mais cette fois-ci on se transporte dans les seventies. Quentin tarantino en fait l'un des dix plus grands films de son panthéon. Et on y croise dans leurs premiers grands rôles Ben Affleck, Adam Goldberg, Milla Jovovich, Matthew McConaughey et Parker Posey. Cette comédie de mœurs, sélectionnée à Locarno, observe d'ajà une Amérique des classes moyennes, telle qu'on la voit depuis les années 1960 dans le cinéma américain (bagnoles, drague, baseball, ...). Ce "Summer Breakers", qui se place plutôt du côté des "bleus", est un digne successeur des films de John Hugues.

Slacker. Deuxième long métrage du cinéaste, ce film montre déjà l'intérêt de Linklater pour l'expérimentation: une ville (avec ses habitants, Austin), durant quelques heures, et les rencontres provoquées par ces croisements entre jeunes et vieux, complotistes et anticonformistes. Devenu culte, il installe le réalisateur dans une contre-culture, héritier du Nouvel Hollywood des années 1960-1970. Ce "new realism" à l'image s'accompagne d'un montage très fluide. Ce portrait de l'Amérique vaut aussi pour la mise en lumière sur les contrastes d'une société où coexistent marginaux et personnes sur-éduquées. Le film, sélectionné à Sundance, nommé deux fois aux Spirit Awards, n'a jamais été montré en salles en France, mais Splendor le distribuera en 2020.

Bernie. Jack Black (une nouvelle fois nommé aux Golden Globes), Shirley MacLaine et Matthew McConaughey nous régalent dans cette comédie macabre inspirée d'un réel fait divers: l'homme le plus gentil de la ville est adopté par une veuve misanthrope qui le tyrannise, jusqu'à ce qu'il craque et la tue. Chose rare, la sortie du film a fait réviser le procès du vraie Bernie, qui fut libéré puis hébergé chez le réalisateur durant deux ans. Un nouveau procès l'a renvoyé en prison. Avec un style singulier, le cinéaste mélange le biopic hollywoodien et le documentaire sur un bled texan et de ses habitants, allant jusqu'à mêler le fake (des comédiens) et le réel (des citoyens) en guise de témoins.

Tape. Ethan Hawke et Robert Sean Leonard, duo révélé par Le Cercle des poètes disparus, ainsi qu'Uma Thurman, sont les trois (sublimes) jeunes stars de ce film présenté à Venise. Un triangle infernal amoureux où la rhétorique est aussi théâtrale que caustique (si on a du second degré). Linklater cherche à trouver une vérité à travers trois versions des faits, où le féminin surgit entre deux discours masculins binaires. C'est du théâtre car c'est un huis-clos, quasiment en temps réel. Cela permet la multiplication des points de vue (l'image comme les personnages).

Fast Food Nation. Le premier film de Richard Linklater à avoir eu les honneurs de la compétition cannoise en 2006. On y retrouve Greg Kinnear, Paul Dano, le couple de Boyhood, Patricia Arquette et Ethan Hawke, Catalina Sandino Moreno, Kris Kristofferson et Bruce Willis. Cette fois-ci Linklater se fraie un chemin dans le cinéma politique et engagé, contre la malbouffe et surtout contre la souffrance animale et l'exploitation de travailleurs clandestins. Clairement de gauche, le film n'use d'aucun artifice hollywoodien pour faire le spectacle, préférant là encore une forme de réalisme, en décryptant la mécanique d'un système toxique qui empoisonne la société.

Ses deux derniers: Everybody Wants Some!! et Last Flag Flying. Everybody wants some!! est une sorte de suite à Dazed and Confused, mais cette fois-ci dans les années 1980. Quasi autobiographique, le film prouve que Linklater a acquis une maturité en matière de direction d’acteurs, d’esthétique visuelle, de travail soigné de la musique (la BOF est formidable) en filmant une fois de plus cette jeunesse aussi joyeuse qu’angoissée. Last Flag Flying, avec Steve Carell, Bryan Cranston et Laurence Fishburne, est, au contraire, un film d'adultes, où la guerre du Vietnam croise celle d'Irak. Ici c'est l'entraide et l'amitié qui sont au cœur de son récit, seules valeurs capables de résister à une armée déshumanisée. C'est à la fois sincère et bouleversant.

Un projet de 20 ans pour Richard Linklater

Posté par vincy, le 21 septembre 2019

Alors que les cinémas du Centre Pompidou s'apprêtent à accueillir une rétrospective qui lui est dédiée, du 25 novembre 2019 au 6 janvier 2020, Richard Linklater prépare son prochain film. Il s'agirait d'une adaptation de Merrily We Roll Along, un musical de Stephen Sondheim et George Furth.

La particularité est que ce film se tournera pendant 20 ans. Soit 8 années de plus que son chef d'œuvre Boyhood!

Beanie Feldstein (American Crime Story), Ben Platt (The Politician) et Blake Jenner (Glee) se sont engagés sur le film pour interpréter respectivement Mary Flynn, Charley Kringas et Franklin Shepard. Pour Linkater, qui vénère cette comédie musicale, vingt ans de tournage est le seul moyen de lui rendre justice.

En effet, le musical se déroule entre 1957 et 1976. Il s'agit d'un long flash-back qui débute par la fin pour revenir aux origines d'un succès de Broadway transposé à Hollywood avec un compositeur (Franklin), un dramaturge (Charley) et une écrivaine, critique de théâtre (Mary). Il s'agit d'une histoire où l'on parle de ce qu'on sacrifie pour le succès, de l'amertume qui se distille dans les amitiés.

Le spectacle avait reçu une nomination aux Tony Awards et a été récompensé par trois Laurence Olivier Awards (dont celui du meilleur nouveau Musical).

Son dernier film, Where'd you Go Bernadette? (Bernadette a disparu), avec Cate Blanchett, Bill Crudup et Kristen Wiig, n'a pas encore de date de sortie en France (il sera distribué par Mars films).

Nos films les plus attendus en 2019 (3/3)

Posté par redaction, le 7 janvier 2019

Première partie
Deuxième partie

Cette année sera aussi sous le signe des femmes. De nombreuses réalisatrices seront au rendez-vous. Céline Sciamma sera-t-elle à Cannes avec son Portrait de la jeune fille en feu, avec Adèle Haenel, Valéria Golino et Noémie Merlant? Greta Gerwig, un an après sa nomination à l'Oscar du meilleur réalisateur, sera parmi les favorites des palmarès de fin d'année avec sa version de Little Women, incluant Saoirse Ronan, Timothee Chalamet, Florence Pugh, Laura Dern et Meryl Streep. Dee Rees revient avec The Last Thing He Wanted et un trio chic et choc composé d'Anne Hathaway, Willem Dafoe et Ben Affleck. Il y aura aussi Joanna Hogg avec The Souvenir (et Tilda Swinton). Et on retrouvera Gia Coppola, avec Maintsream (et Andrew Garfield en tête d'affiche). On attend aussi les nouveaux films d'Alice Winocour (Proxima, avec Eva Green et Matt Dillon), Kelly Reichardt (First Cow) et le grand retour de Miranda July (avec Evan Rachel Wood). Sans oublier le nouveau Julie Delpy, My Zoe, avec Gemma Arterton, Daniel Brühl et Richard Armitage.

Des acteurs derrière la caméra, il y en aura quelques-uns, et notamment le retour prometteur d'Edward Norton avec Motherless Brooklyn (en compagnie de Bruce Willis, Willem Dafoe et Gugu Mbatha-Raw), les premiers pas de Chiwetel Ejiofor avec The Boy Who Harnessed The Wind ou de Jonah Hill avec 90's avec Lucas Hedges (24 avril).

Parmi les cinéastes hype de ces dernières années, on a hâte de voir le nouveau film d'Ira Sachs, Frankie (25 septembre), avec Isabelle Huppert, Greg Kinnear, Marisa Tomei et Jérémie Renier. On attend aussi les frères Safdie avec Uncut Gems (et Adam Sandler), J.C. Chandor avec Triple Frontier (et Ben Affleck, encore, Oscar Isaac, Charlie Hunnam; Garret Hedlund). Charlie Hunnam qu'on retrouvera aussi dans le film de Justin Kurzel, True History Of The Kelly Gang, aux côtés de Russell Crowe et Nicholas Hoult. Le réalisateur de Victoria, Sebastian Schipper, revient avec Roads (et un duo inattendu: Stéphane Bak et Fionn Whitehead). Tobias Lindholm réunit Jessica Chastain et Eddie Redmayne dans The Good Nurse (Redmayne qu'on verra aussi dans The Trial Of The Chicago 7, le nouveau film du scénariste Aaron Sorkin). Taiki Waititi sort des blockbusters de super-héros pour l'insolite Jojo Rabbit avec Scarlett Johansson. On est aussi impatient de découvrir ce que nous réserve le réalisateur des Bêtes du sud sauvage, qui n'a rien tourné depuis 7 ans et revient avec le mystérieux Wendy. Et enfin, que va nous proposer Jordan Peele, deux ans après Get Out, en enrôlant Lupita Nyong’o pour Us (20 mars).

Si Ben Whishaw devrait passer l'hiver sur le tournage de James Bond, on le verra aussi dans deux films: The Personal History of David Copperfield d'Armando Ianucci, avec Dev Patel et Tilda Swinton (elle est partout) et Little Joe de l'autrichienne Jessica Hausner. Autre doublé du côté de Steven Soderbergh avec High Flying Bird ET The Laundromat (et un cast rêveur: Zachary Quinto, Kyle MacLachlan, Meryl Streep, Gary Oldman, Antonio Banderas, David Schwimmer, Matthias Schoenaerts...). Autre doublé potentiel, celui de Richard Linlater, avec le certain Where’d You Go Bernadette? (Cate Blanchett en tête) et un projet en cours de tournage dont on ne sait pas grand chose hormis qu'il se déroule en 1969.

Si Will Smith ne sera pas un reboot de Men in Black dans la suite MIB:International (avec Chris Hemsworth, Tessa Thompson et Liam Neeson, le 12 juin), il sera la star de Gemini Man, SF signée Ang Lee (9 octobre). Sans aller aussi loin, on sera déjà pleinement satisfaits si les films de cinéastes que l'on aime bien sont réussis: Ema de Pablo Larrain (avec Gael Garcia Bernal), le musical de Danny Boyle (avec Richard Curtis au scénario), La chute de l'empire américain de Denys Arcand (sorti en 2018 au Québec), Marino Llias (le quatre volets intrigants de La flor), About Endlessness de Roy Andersson ou Sorry We Missed You de Ken Loach (avec Paul Laverty au scénario).

Hollywood fera diversion avec des blockbusters divers. On surveillera Chaos Walking de Doug Liman (avec Tom Holland et Daisy Ridley), Velvet Buzzsaw de Dan Gilroy (avecJake Gyllenhaal et Toni Collette), The Devil All The Time de Antonio Campos (avec encore Tom Holland, mais aussi Chris Evans, Robert Pattinson et Mia Wasikowska) et bien entendu Joker de Todd Phillips avec Joaquin Phoenix et Robert De Niro.

L'année 2019 sera l'occasion de découvertes, de révélations, de déceptions, d'emballements, de surprises. Elle se finira avec Star Wars: Episode IX le 18 décembre. De quoi faire rebondir la franchise après le semi-échec de Solo. J.J. Abrams sera aux manettes de cette production réécrite et reprise en mains. Il remplace Rian Johnson, qui fera l'événement à la même période avec Knives Out et son générique sans fin : Daniel Craig, Chris Evans, Michael Shannon, Jamie Lee Curtis, Toni Collette, Christopher Plummer, Don Johnson et Lakeith Stanfield.

Première partie
Deuxième partie

Bryan Cranston, Steve Carell et Laurence Fishburne courtisés par le réalisateur de Boyhood

Posté par cynthia, le 2 septembre 2016

Pour son prochain long métrage, Richard Linklater, à qui l’on doit Boyhood (Golden Globe du meilleur film et du meilleur réalisateur ainsi qu'Oscar et Golden Globe du meilleur second rôle féminin pour Patricia Arquette), est en train de s'offrir un casting cinq étoiles.

Selon Variety, Bryan Cranston, Steve Carell et Laurence Fishburne seraient en effet en pleine négociation pour rejoindre le projet.

Linklater travaille actuellement sur l’adaptation du roman de Darryl Ponicsan, Last Flag Flying. L’histoire serait la suite d’un autre film inspiré d’un livre de Ponicsan, La Dernière Corvée de Hal Ashby sorti en 1973, avec Jack Nicholson, Randy Quaid et Otis Young.

Last Flag Flying se déroule durant la guerre en Irak durant laquelle Billy (Nicholson dans la version de 73) et Mulhall (Otis Young) décident d’aider Marin (Randy Quaid) à rapatrier le corps de son fils tombé au combat.Il s'agit du nouveau géant de la distribution, Amazon, qui devrait s’occuper de la distribution et de la production du film.

Linklater travaille sur le projet depuis 10 ans, et avait même réussi à réunir à nouveau le casting original (sauf Otis Young, décédé en 2001).

Espérons que le réalisateur, célèbre pour prendre son temps, ne va pas mettre 10 années supplémentaires à le tourner...

Birdman sacré meilleur film aux Independent Spirit Awards

Posté par vincy, le 22 février 2015

michael keaton birdman

Les "Oscars" du cinéma indépendants (qui ne concernent que les films ayant coûté moins de 20 millions de $) ont choisi de partager les prix entre les deux favoris de la saison, Birdman et Boyhood. Le premier, faux plan séquence vertigineux de près de 2 heures, a reçu la récompense suprême du meilleur film, mais aussi les prix du meilleur acteur et de la meilleure photo. Le second, tourné sur douze ans avec le même casting, a été distingué du prix du meilleur réalisateur et du meilleur second-rôle féminin.

Deux autres films ont été remarqués par les votants: Whiplash (meilleur second-rôle masculin, meilleur montage) et sur Nightcall (aka Nightcrawler) qui repart avec le prix du meilleur premier film et le prix du meilleur scénario. Julianne Moore, grande favorite pour l'Oscar, a été élue meilleure actrice, 12 ans après Far Fron Heaven qui lui avait valu le même prix:: c'est la première fois qu'une actrice remporte deux fois le titre de meilleure actrice dans l'histoire des Spirit Awards.

Le palmarès

Meilleur film : Birdman d'Alejandro Gonzalez Inarritu

Meilleur réalisateur : Richard Linklater (Boyhood)

Meilleur scénario : Dan Gilroy (Nightcrawler)

Meilleur premier film : Nightcrawler de Dan Gilroy

Meilleur premier scénario : Justin Simien (Dear White People)

Prix John Cassavetes : Land Oh! de Aaron Katz & Martha Stephens

Meilleure actrice : Julianne Moore (Still Alice)

Meilleur acteur : Michael Keaton (Birdman)

Meilleur second rôle féminin : Patricia Arquette (Boyhood)

Meilleur second rôle masculin : J.K. Simmons (Whiplash)

Meilleure image : Emmanuel Lubezki (Birdman)

Meilleur montage : Tom Cross (Whiplash)

Meilleur documentaire : CitizenFour de Laura Poitras

Meilleur film étranger : Ida de Pawel Pawlikowski

Prix Robert Altman : Inherent Vice de Paul Thomas Anderson

Prix spécial : Foxcatcher de Bennett Miller

Les BAFTAs 2015 couronnent Boyhood et Une merveilleuse histoire du temps

Posté par cynthia, le 8 février 2015

Dimanche 8 février, la 68ème cérémonie des BAFTAs (les Oscars britanniques) ont récompensé les meilleurs films et célébrités du cinéma pour l'année 2014. Entre surprises et résultats courus d'avance.

Les British Academy of Film and Television Arts a la particularité de nommer des films de toutes nationalités, puisqu’il suffit que les films aient été projetés au Royaume-Uni durant l'année précédente. Sans surprise, les quatre grands vainqueurs sont The Grand Budapest Hotel, Boyhood, Une merveilleuse histoire du temps et Whiplash.

Primé dans plusieurs catégories dont Meilleur film britannique et meilleur acteur pour Eddie Redmayne, Une merveilleuse histoire du temps de James Marsh repart avec 3 BAFTAs tandis que The Grand Budapest Hotel en rafle quatre (techniques). Mais, c'est, sans réelle surprise, Boyhood qui emporte le BAFTA du Meilleur film ainsi que ceux du meilleur réalisateur et du meilleur second rôle féminin pour Patricia Arquette.

Archi-favoris pour l'Oscar dans leur catégorie, Julianne Moore repart avec le BAFTA de la meilleure actrice et J.K Simmons celui du meilleur second rôle masculin pour Whiplash (qui gagne deux autres prix).

Parmi les autres films récompensés, on retrouve Lego, la grande aventure pour le Meilleur film d’animation et Ida pour le Meilleur film en langue étrangère.

Mr. Turner a été son plus grand succès au Royaume Uni: il était donc logique que l'immense réalisateur Mike Leigh reçoive le prix du Fellowship, l'équivalent d'un BAFTA d'honneur. A l'autre bout du spectre générationnel, Jack O'Connell (Invincible, '71, Les poings contre les murs) est sacré du Prix de l'étoile montante (Rising Star) face à Shailene Woodley et Miles Teller.

Finalement la plus grande surprise provient du grand perdant de la cérémonie: Birdman. Le film d'Alejandro Gonzalez Inarritu, qui a eu les faveurs récemment des guildes des acteurs, des producteurs et des réalisateurs aux Etats-Unis, le positionnant en favori des Oscars, n'a récolté que le prix de la meilleure photo. Or depuis 2009, le meilleur film aux BAFTAs a toujours reçu l'Oscar du meilleur film: la compétition reste ouverte.

L'autre perdant est The Imitation Game, qui revient bredouille.

Le palmarès de la 68ème cérémonie des BAFTA:

Meilleur film: Boyhood de Richard Linklater
Meilleure actrice: Julianne Moore pour Still Alice
Meilleur acteur: Eddie Redmayne pour Une merveilleuse histoire du temps
Meilleur réalisateur: Richard Linklater pour Boyhood
Meilleur second rôle masculin: J.K Simmons pour Whiplash
Meilleur second rôle féminin: Patricia Arquette pour Boyhood
Meilleur scénario original: The Grand Budapest Hotel
Meilleur scénario adapté: Une merveilleuse histoire du temps
Meilleur film britannique: Une merveilleuse histoire du temps de James Marsh
Meilleure musique originale: The Grand Budapest Hotel
Meilleur son: Whiplash
Meilleurs costumes: The Grand Budapest Hotel
Meilleurs coiffures/maquillage: The Grand Budapest Hotel
Meilleur montage: Whiplash
Meilleur film non-anglophone: Ida de Pawel Pawlikowski
Meilleur film d'animation: Lego, la grande aventure de Phil Lord et Christopher Miller
Trophée de l'étoile montante: Jack O'Connell
Fellowship pour la contribution au cinéma britannique: Mike Leigh

Golden Globes 2015 : le sacre de Boyhood et The Grand Budapest Hotel

Posté par MpM, le 12 janvier 2015

richard linklaterC'est donc Richard Linklater et son prodigieux Boyhood qui sont ressortis vainqueurs des Golden Globes avec le très beau doublé "meilleur drame" et "meilleur réalisateur", auquel il faut ajouter meilleure actrice dans un second rôle pour Patricia Arquette. Voilà qui présage plutôt bien pour les Oscar !

Même chose pour Birdman de Alejandro González Iñárritu qui cumule meilleur scénario et meilleur acteur de comédie et pour Wes Anderson qui rafle la statuette de la meilleure comédie pour The grand Budapest hotel.

Les principales récompenses

Meilleur Drame : Boyhood de Richard Linklater
Meilleure Comédie : The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson
Meilleur Réalisateur : Richard Linklater pour Boyhood
Scénario : Birdman de Alejandro González Iñárritu
Meilleur acteur dans un drame : Eddie Raymaine
Meilleur acteur dans une comédie : Michael Keaton
Second rôle masculin : J.K.Simmons
Meilleure actrice dans un drame : Julianne Moore
Meilleure actrice dans une comédie: Amy Adams
Meilleur second rôle féminin : Patricia Arquette
Meilleur film étranger : Léviathan de Andrey Zviaguintsev
Meilleur film d'animation: Dragons 2
Meilleure Musique : the Theory of Everything
Meilleure chanson : Glory (Selma)

Nos coups de coeur de l’année: la sublime banalité dans Boyhood de Richard Linklater

Posté par vincy, le 28 décembre 2014

boyhood

Une année de cinéma c'est quasiment un film par jour, sur grand ou petit écran. On peut y ajouter les rencontres chaleureuses d'artistes pour des interviews, les disparitions marquantes de comédiens que nous ne verrons plus, de cinéastes qui ne filmeront plus, les souvenirs plus personnels où des images de fiction se mêlent à nos vies. Ainsi, on se surprend à être submergé d'émotions avec un chant japonais autour d'une femme en train de mourir (Still the Water de Naomi Kawase), sans que l'on sache si l'on est davantage touchés que d'autres confrères par cette scène parce que nous sommes nipponophiles. Idem face à cette scène toute québécoise où un trio d'acteurs chante du Céline Dion, pas forcément notre tasse de thé, pour communier ensemble (Mommy de Xavier Dolan), sans que l'on sache vraiment si d'avoir vécu dans la Belle province nous influence.

C'est toute la force du cinéma: nous faire aimer Scarlett Johansson en alien vampire ou la classe de la Cour de Babel, un plan séquence de '71 ou une scène de foot de Timbuktu, nous faire vibrer avec un histoire simple comme Party Girl ou nous amuser avec une comédie policière à la Agatha Christie au Grand Budapest Hotel.

Mais si je devais retenir un coup de coeur, ce serait Boyhood. C'était à Berlin, un jeudi matin. L'hiver est clément: pas de neige, du soleil, un froid sec. La projection est matinale dans la grande salle du Berlinale Palast. On ne sait quasiment rien du film. Il a été présenté à Sundance trois semaines avant, mais la presse américaine n'en a pas fait l'événement à l'époque. Richard Linklater est connu, mais pas forcément pour une oeuvre dont le pitch tient en deux lignes. Le casting n'est pas de catégorie A et la durée de 2h45 a tendance à nous inquiéter plus qu'à nous emballer.

Et donc près de trois heures plus tard, on ressort étourdi, épaté, bluffé même. Douze années d'une vie, avec les mêmes acteurs que l'on voit grandir (les enfants) et vieillir (les adultes). Pourtant ce n'est pas ce tour de force du projet (filmé durant douze ans) qui nous impressionne. Si Boyhood reste parmi les grands souvenirs de cinéma de l'année c'est parce qu'il ne raconte rien de spécial, hormis la vie d'une famille américaine typique, qu'il ne surdramatise rien, qu'il fait de la routine et du quotidien de chacun un élément de l'évolution. Il est le reflet de notre vie, renvoyant l'image d'une société banale, d'une famille normale. On éprouve une empathie immense pour les personnages. On lâche prise. La mise en scène réussit à relier la douzaine de chapitres sans accros. Cette fluidité, non exempte de beauté, nous emporte dans le tourbillon de la vie.

Et c'est finalement là que le cinéma est un art sublime. Peu importe le voyage, l'ivresse est toujours là. Mais lorsqu'il pointe sa caméra sur l'amour et la vie, que ce soit au Japon, au Québec ou en Lorraine, il nous rappelle à quel point tout est affaire d'auteur, de point de vue, de récit. Boyhood est un très grand récit universel, donnant raison à Jean-Paul Sartre qui rappelait: « Pour que l'événement le plus banal devienne une aventure, il faut et il suffit qu'on se mette à le raconter.»

Les Critiques de Los Angeles plébiscitent (eux aussi) Boyhood

Posté par vincy, le 8 décembre 2014

Pour une fois, les critiques de Los Angeles sont d'accord avec leurs rivaux de New York (voir le palmarès du NYFCC). Boyhood est le meilleur film de l'année et Richard Linklater le meilleur réalisateur. Boyhood a triomphé à New York. L'Association des Critiques de Los Angeles l'a également sacré (avec en bonus le prix de la meilleure actrice pour Patricia Arquette et le prix du meilleur montage). Une razzia. Notons qu'Arquette avait été honorée par les confrères new yorkais mais dans la catégorie second-rôle féminin.

Autant dire que Boyhood est d'ores et déjà le grand favori de la saison des prix. Mais là encore, il y a du chemin avant les Oscars. Depuis 2000, un seul film (The Hurt Locker/Démineurs) a réalisé le doublé. Toujours depuis 2000, les critiques de L.A. et de NY n'ont choisi le même film qu'à quatre reprises.

Le perdant c'est évidemment Wes Anderson avec The Grand Budapest Hotel. Deux prix (scénario et décor) mais finaliste trois fois (film, réalisateur, montage). Anderson avait là aussi été primé à New York la semaine dernière pour son scénario.

Pour le reste, les critiques angelinos ont réservé quelques surprises: Ida, le drame polonais de Pawel Pawlikowski, l'emporte sur la Palme d'or Winter Sleep, mais s'octroie en plus le prix du meilleur second-rôle féminin. Ida avait aussi été gagnant à New York. Idem côté documentaire: le même choix pour Citzenfour.

Tom Hardy est récompensé pour son rôle / one-man show dans Locke, devant le favori Michael Keaton dans Birdman, qui ne repart qu'avec le prix de la meilleure image. C'est d'ailleurs le quatrième prix des critiques de L.A. pour le directeur de la photographie Emmanuel Lubezki, et le deuxième consécutif après Gravity l'an dernier. Birdman a aussi échoué pour le prix du meilleur second-rôle masculin puisque Edward Norton s'est fait supplanté par J.K. Simmons (Whiplash), déjà récipiendaire du même prix à NY.

Dernière surprise: le film d'Isao Takahata a mis K.O. les Lego côté animation.

Que faut-il en déduire? La course aux Oscars est très ouverte. Même si on voit se profiler, déjà, quelques films indépendants favoris (Boyhood, Birdman, The Grand Budapest Hotel) et quelques stars incontournables (Patricia Arquette, Michael Keaton, Julianne Moore, Jessica Chastain, J.K. Simmons, Edward Norton) pour les Oscars. Feront-ils le poids face aux films des studios (The Imitation Game, Invincible)? Pour les Oscars, on devra attendre le 15 janvier.

Le palmarès intégral:

Meilleur film: Boyhood ; finaliste: The Grand Budapest Hotel

Meilleur réalisateur: Richard Linklater (Boyhood) ; finaliste: Wes Anderson (The Grand Budapest Hotel)

Meilleur acteur: Tom Hardy (Locke) ; finaliste: Michael Keaton (Birdman)

Meilleure actrice: Patricia Arquette (Boyhood) ; finaliste: Julianne Moore (Still Alice)

Meilleure second-rôle masculin: J.K. Simmons (Whiplash) ; finaliste: Edward Norton (Birdman)

Meilleur second-rôle féminin: Agata Kulesza (Ida) ; finaliste: Rene Russo (Night Call)

Meilleur scénario: Wes Anderson (The Grand Budapest Hotel) ; finaliste: Alejandro Gonzalez Inarritu, Nicolas Giacobone, Alexander Dinelaris et Armando Bo (Birdman)

Meilleur film en langue étrangère: Ida ; finaliste: Winter Sleep

Meilleur documentaire: Citizenfour ; finaliste: Life Itself

Meilleur film d'animation: Le conte de la Princesse Kaguya ; finaliste: The Lego Movie

Meilleure image: Emmanuel Lubezki (Birdman) ; finaliste: Dick Pope (Mr. Turner)

Meilleurs décors: Adam Stockhausen (The Grand Budapest Hotel) ; finaliste: Ondrej Nekvasil (Snowpiercer)

Meilleure musique de film (ex-aequo): Jonny Greenwood (Inherent Vice) ; Mica Lev (Under the Skin)

Meilleur montage: Sandra Adair (Boyhood) ; finaliste: Barney Pilling (The Grand Budapest Hotel)

Prix nouvelle génération: Ava DuVernay (Selma)

Prix Douglas Edwards (film ou vidéo indépendant ou expérimental): Walter Reuben (The David Whiting Story)

Prix pour l'ensemble de sa carrière: Gena Rowlands

Mention spéciale: Leonard Maltin (critique)

Boyhood triomphe auprès des critiques de New York

Posté par vincy, le 1 décembre 2014

Non content d'être parmi les favoris des Independent Spirit Awards, Boyhood de Richard Linklater, prix de la mise en scène au dernier Festival de Berlin, a glané un laurier supplémentaire dans la course aux prix.

Le New York Film Critics Circle l'a choisi comme meilleur film de l'année. Mais les critiques de New York lui ont ajouté deux autres prix avec la réalisation et le second rôle féminin.

Notons que Marion Cotillard est consacrée meilleure actrice et que Timothy Spall, prix d'interprétation à Cannes, reçoit encore cet honneur dans la Grosse pomme.

Enfin que ce soit pour Linklater, Spall, Cotillard et Anderson sont honorés pour la première fois par les critiques new yorkais.

Le palmarès
Meilleur film: Boyhood
Meilleur réalisateur: Richard Linklater (Boyhood)
Meilleure actrice: Marion Cotillard (The Immigrant, Deux jours Une nuit)
Meilleur acteur: Timothy Spall (Mr. Turner)
Meilleure image: Darius Khondji (The Immigrant)
Meilleur scénario: The Grand Budapest Hotel
Meilleur second-rôle féminin: Patricia Arquette (Boyhood)
Meilleur second-rôle masculin: J.K. Simmons (Whiplash)
Meilleur documentaire: Citizenfour
Meilleur film en langue étrangère: Ida
Meilleur film d'animation: The Lego Movie
Meilleur premier film: The Babadook
Prix spécial: Adrienne Mancia (mécène)