Vesoul 2014 : une compétition axée sur la famille dans tous ses états

Posté par MpM, le 18 février 2014

En cette 20e édition du Festival international des Cinémas d'Asie de Vesoul, la compétition internationale était comme la cerise sur le gâteau d'anniversaire, proposant un aperçu éclectique et de grande qualité de la production cinématographique asiatique contemporaine.

Les neuf films, venus d'Inde, d'Iran, du Japon, de Chine, de Thaïlande, des Philippines et de Corée du Sud, ont en commun des personnages puissants qui transcendent des histoires souvent intimistes et d'une grande simplicité. Ils partagent également le soin minutieux apporté à l'image et à la composition du plan. Mais ce qui frappe le plus, c'est l'importance de la famille et du couple dans la majorité des intrigues, qui choisissent la cellule familiale comme creuset d'émotions et d'expériences universelles.

La famille est d'ailleurs souvent dysfonctionnelle : les parents sont monstrueux, autoritaires ou au contraire absents. Les enfants étouffent et rêvent d'évasion. Les couples explosent. L'amour est impossible.

Familles monstrueuses

quissaDans Quissa de l'Indien Anup Singh, un père se fantasmant tout puissant travestit sa fille en garçon et l'élève comme tel pour satisfaire son obsession d'avoir un héritier mâle. Lorsque la jeune femme découvre la vérité, elle est écartelée entre le désir d'être elle-même et celui de se conformer à son identité biologique.

Le réalisateur réconcilie féminité et masculinité en un seul être, prouvant que loin de s'opposer, les deux sexes cohabitent en chacun de nous. Il en profite pour renvoyer les tenants des "stéréotypes de genre" et d'une supposée séparation stricte des sexes à leur archaïsme.

La mère de Nobody's home nobody's homede la jeune réalisatrice turque Deniz Akçay décharge ses responsabilités sur les épaules de sa fille aînée qu'elle manipule et harcèle en permanence. Au départ soumise, la jeune femme prend peu à peu conscience qu'il lui faut se battre pour son indépendance.

Un combat larvé commence alors entre elle et sa mère, prête à tout pour saboter le bonheur de sa fille. On aura rarement vu dans un film oriental un personnage de mère aussi toxique et égoïste. Face à elle, la fille aînée impose peu à peu une volonté timide mais inébranlable.

Même si leur relation est moins violente, la mère et la fille d'Again de Kanai Junichi sont également dans une situation conflictuelle. Quant aux parents de 10 minutes, ils exploitent leur fils en prenant des assurances et des prêts bancaires à son nom. Autant de démonstrations du fait que la famille n'est pas toujours un cocon protecteur.

Couples en péril

Mais il y a bien sûr des exceptions à la règle. The ferry de Shi Wei met en scène une relation ténue et pudique entre un vieil homme qui permet aux villageois de traverser gratuitement la rivière sur sa vieille barque et son fils qui travaille en ville. Les deux hommes ont peu en commun, mais il se tisse entre eux un lien fait de complicité et de respect mutuel.

Le cinéaste s'attache aux plus petites choses et dessine à petites touches et avec une grande élégance la géographie d'un lieu, la sensibilité de son atmosphère et la puissance d'une loyauté indéfectible envers une promesse vieille d'un siècle.

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Le cinéaste d’Alabama Monroe embarque Matthias Schoenaerts dans les nuits de Gand

Posté par vincy, le 18 février 2014

matthias schenaerts stef aertsPour son nouveau film, le cinéaste belge Felix van Groeningen (nommé cette année à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère pour The Broken Circle Breakdown/Alabama Monroe) a enrôlé le plus célèbre des flamands, Matthias Schoenaerts (Bullhead, De rouille et d'os).

Avec le jeune Stef Aerts (Oxygène), ils tiendront les rôles principaux de Belgica.

Cinquième film de van Groeningen, Belgica est l’histoire de deux frères qui évoluent dans le monde de la nuit à Gand. A deux, ils tiennent les rênes du Belgica, un bar à succès où se jouent petites et grandes comédies humaines, entre racisme et camaraderie, fraternité et rivalité.

Le scénario est coécrit par le réalisateur et Arne Sierens. Le film est une co-poroduction belge (Menuet), néerlandaise (Topkapi) et française (Pyramide).

Van Groeningen, 37 ans, né à Gand, a reçu de nombreux prix avec Alabama Monroe (prix du public de la sélection Panorama à Berlin 2013, meilleur scénario à Tribeca) mais aussi avec La merditude des choses (Grand prix du Festival d'Istanbul, prix CICAE à Cannes).

Bilan 2013 : année noire pour le cinéma en Europe

Posté par vincy, le 18 février 2014

fréquentation des salles en europe

La fréquentation des cinémas en Europe a reculé de 4,1% entre 2012 et 2013. L'Observatoire européen de l'audiovisuel, qui a publié ses premières estimations de l'année passée lors du Festival international de Berlin (les chiffres définitifs seront révélés à Cannes), a constaté que 908 millions de billets ont été vendus en 2013, soit 39 millions de moins qu'en 2012. Il s'agit du deuxième niveau de fréquentation le plus bas dans l'Union européenne (UE) depuis le début du XXIè siècle.

Les pays émergents européens à la fête

La fréquentation n'a augmenté que dans 8 des 26 pays de l'UE dont les données sont disponibles. Ainsi quatre des cinq principaux marchés de l'UE -  Espagne (-15,2 millions ; -16 %), France (-10,8 millions ; -5,3 %), Royaume-Uni (-7 millions ; -4 %) et Allemagne (-5,4 millions ; -4 %) - accusent une forte baisse de fréquentation. L'Espagne a souffert notamment de la forte hausse de la TVA sur les billets de cinéma. La France subit le contre-coup d'une année 2012 record. Seule l'Italie a résisté avec une progression estimée à 6,6 %, soit 106,7 millions de billets vendus, confortant sa 5e position, devant l'Espagne, dans la hiérarchie européenne.

C'est l'Europe de l'Est qui limite la casse :  la Bulgarie (+16,7 %), la Roumanie (+13,8 %) et la Lituanie (+6,8 %) ont connu une croissance largement supérieure à 1 %. Et comme souvent ces dernières années, ce sont les pays hors UE qui ont enregistré une croissance significative. Ainsi la Fédération de Russie est désormais le deuxième plus grand marché européen en termes d'entrées, devant le Royaume-Uni, avec une progression de la fréquentation supérieure à 10,5 %, soit 173,5 millions de billets vendus en 2013. Le marché Russe est juste derrière le marché français, toujours leader.

En Turquie, la fréquentation a augmenté de plus de 14,8 % avec 50,4 millions d'entrées, son niveau le plus haut des dernières décennies. Le pays confirme sa 7e place dans la hiérarchie européenne, loin devant la Pologne et les Pays-Bas.

Seulement 4 pays européens avec des parts de marché de films nationaux supérieures à 30%

La part de marché des films nationaux a augmenté dans 13 pays et diminué dans 10 marchés de l'UE pour lesquels des données sont disponibles. Par ailleurs, la part de marché des films américains a augmenté dans 11 des 13 marchés pour lesquels des données provisoires sont disponibles, passant de 63 % à 68 % en moyenne.

Bien qu'elle ait atteint son plus bas niveau depuis des années, la France reste le marché de l'UE où la part de marché des films nationaux est la plus élevée, avec 33 % du total des entrées (contre 40 % en 2012), suivie par l'Italie (31 %), le Danemark (30 %) et l'Allemagne (26 %). Dans 10 pays, les films nationaux totalisent moins de 10% de parts de marché.

Parmi les pays hors UE, la Turquie reste le premier pays européen en termes de part de marché des films nationaux, les films turcs représentant 58 % du total des entrées en 2013, niveau record au plan national et inégalé par les autres marchés européens au cours des dernières décennies.

fréquentation des cinémas par pays européens

Vesoul 2014 : regard sur le cinéma vietnamien

Posté par MpM, le 17 février 2014

10e moisChaque année, le Festival international des cinémas d'Asie de Vesoul consacre une section à un pays d'Asie francophone. Cette année, c'est le Vietnam qui est à l'honneur avec une sélection d'une dizaine de films retraçant les temps forts de la cinématographie vietnamienne depuis la réunification du pays le 30 avril 1975, et à l'exception des films réalisés par des Vietnamiens de nationalité étrangère ("Viet Kieu"), ce qui explique l'absence du plus célèbre d'entre eux, le cinéaste Tran Anh Hung.

Après guerre, l'industrie cinématographique vietnamienne poursuit tout simplement son activité (documentaires, fictions et animation en rapport avec la guerre au nord, divertissement au sud) en s'inscrivant dans la ligne du "réalisme socialiste". C'est Dang Nhât Minh, justement présent à Vesoul, qui offre le premier une reconnaissance internationale à son pays en remportant de nombreux prix pour son quatrième long métrage Quand viendra le dixième mois (1984), qui met en scène une jeune femme dévastée par la mort de son mari au combat.

A partir de 1986, la politique vietnamienne change et ce "renouveau" permet de nouvelles opportunités artistiques. La guerre reste le thème majeur d'une cinématographie modeste mais de plus en plus remarquée dans les festivals internationaux : La vie de sable (1999) de Nguyen Thanh Van, Il fut un temps (2002) de Viet Linh, Vivre dans la peur (2005) de Bui Thac Chuyen...

En parallèle, un courant "ethnique" voit le jour, représenté à Vesoul par L'histoire de Pao (2005) de Ngô Quang Hai qui dévoile la vie traditionnelle des Hmongs, peuple de haute montagne du nord du pays. Les mutations provoquées par la modernité, ainsi que les peurs, fantasmes et espoirs qui y sont liés, incitent également les cinéastes à parler de leur époque, à l'image de Phan Dang Di dans Bi, n'aie pas peur ! (2010)

Actuellement, l'industrie cinématographique vietnamienne souffre d'un grand manque de moyens, à la fois matériels et humains, ce qui explique la modestie de sa production (entre 18 et 20 films chaque année), et la nécessité de recourir à des professionnels et à des financements étrangers. Mais l'embellie 2013 (27 films produits) pourrait marquer le début d'une nouvelle ère pour ce cinéma délicat et largement méconnu. A découvrir dès 2015 à Vesoul ?!

Ciné Junior, le festival pour les enfants de 2 à 13 ans

Posté par cynthia, le 17 février 2014

affiche ciné junior 2014

Du 29 janvier au 11 février dernier s'est déroulé la 24ème édition de Ciné Junior, le festival international de cinéma du jeunes publics.

Parce que les enfants aussi ont le droit de connaître la frénésie des festivals cinématographiques, le conseil général du Val de Marne a crée en 1991 le festival Ciné Junior. Réparti dans 14 villes du département dont les villes d'Arceuil, Champigny-Sur-Marne, Orly ou Sucy-en-Brie, entre autres, cette manifestation offre aux enfants et ainsi qu'au jeunes adultes du département la possibilité de découvrir des films français et étrangers inédits (courts et longs métrages) et de se former à une approche critique du septième art.

Le programme est ainsi divisé en films correspondant à des tranches d'âges, de 2 à 13 ans.

Dans une volonté d'aide à la diffusion des films en compétitions, plusieurs prix sont décernés, dont le Grand prix Ciné Junior qui permet d'obtenir 8 000 euros au distributeur qui sortira le film couronné dans les salles française. Mais également le prix CICAE (Confédération Internationale des Cinémas d’Art et Essai) qui consiste en la rédaction d’un document pédagogique, à destination des salles Art et Essai, le prix du jury jeune qui est attribué par plusieurs classes jurys du département ou encore le prix du public qui récompense les courts métrages en compétition.

Cette année le Grand prix Ciné Junior du jury fut décerné Jours d'avant de Karim Moussaoui, une aventure humaine se déroulant dans une cité du sud d'Alger dans les années 90. Le prix Cicae a été décerné au film Kazakh Petit Frère (Bauyr) de Serik Aprymov.

Ce festival a déjà permit de découvrir pas mal de petites pépites cinématographiques pour la jeunesse comme La petite taupe de Zdenek Miler, Le chien jaune de Byambasuren Davaa ou encore Arcadia d'Olivia Silver, Grand prix Ciné junior 2013.

Vesoul 2014 : l’Asie vue par Sam Ho

Posté par kristofy, le 17 février 2014

sam hoLe Festival international des Cinémas d'Asie de Vesoul fête ses 20 ans ! Tant de passion et d'énergie à transmettre l'amour des films asiatiques depuis une vingtaine d'années, et cela est partagé : quelques cinéphiles qui aiment ces films évoquent leur rapport avec le cinéma asiatique.

Sam Ho, qui a enseigné à l'université chinoise de Hong-Kong et à l'académie des arts de la scène de Hong-Kong, fut longtemps le responsable de programmation du Hong Kong Film Archive. Il a aussi contribué à l'écriture de plusieurs livres sur l'histoire des films hongkongais.

Membre du jury du FICA de Vesoul en 2013, il est de retour au festival cette année pour célébrer les 20 ans de cette manifestation pas comme les autres. A cette occasion, il nous a confié son sentiment sur le cinéma actuel à Hong-Kong :

Je pense que l’année dernière il y a eu deux films vraiment très bons qui sont The Grandmaster de Wong Kar-Wai et Drug War de Johnnie To. Ils sont emblématiques de la production cinématographique actuelle dans le sens où ils font le lien entre Hong-Kong et la Chine, ils ont eu d’ailleurs du succès sur le marché hongkongais et aussi sur le marché chinois.

Le cinéma de Hong-Kong a une très forte tradition de films de comédie, bien que ça soit plutôt les films d’action qui étaient exportés. Les Hongkongais ont le sens de l’humour, ils aiment rire et ils aiment faire rire les gens, et il y aura toujours beaucoup de comédies parce que le public en veut. Je pense en revanche que les films d’action, les films de kung-fu et les films d’arts martiaux font face à une période très difficile en ce moment.

Hong-Kong était connu pour la qualité de ses films d’action, mais mon opinion est que cela est désormais révolu. Le problème est que nous savons toujours faire des films d’arts martiaux et des films d’action mais nous ne parvenons pas à trouver un héros irrésistible qui représente notre présent. On avait ce genre de héros dans le passé avec des acteurs comme Jet Li et Jackie Chan et avant Ti Lung et David Chiang : ils ont chacun reflété et représenté le cinéma de leur époque de manière très puissante. Un film avec Jackie Chan ou Jet Li était marqué de l’identité et du style de l’acteur, un genre de personnage que le public suivait. Par exemple avec A better tomorrow de John Woo, l’acteur Chow Yun Fat s’est imposé comme le héros gangster, et ensuite il y a eu beaucoup de films de gangsters très bons.

Je pense que le problème des films d’action de Hong-Kong de ces quinze dernières années est de ne pas avoir réussi à créer une nouvelle figure héroïque. Par exemple Andy Lau dans Infernal Affairs est un agent double infiltré qui n’appartient vraiment ni à l’univers des méchants ni des gentils de l’histoire, ce film a été très important (ndr : Martin Scorsese l’a recopié avec Les Infiltrés), mais ensuite il n’y a pas eu de continuation ni de prolifération de films avec ce genre de héros.

Le cinéma de Hong-Kong n’est plus innovateur comme avant. Je pense qu’une des raisons est que les réalisateurs hongkongais cherchent trop à séduire le public chinois, et le marché chinois est différent, depuis une quinzaine d’années les films de Hong-Kong ne sont plus très originaux car il y a cette volonté d’être plus commercial pour viser plus d’argent. Il serait facile de dire que ces réalisateurs ont vendu leur âme, mais le cinéma c’est du business, et c’est une industrie avant tout. Je pense que les réalisateurs hongkongais cherchent un nouveau public plus large, dont les Chinois, mais qu’ils ne trouvent pas de connections avec ce public, et les films en pâtissent.

D'une manière générale, on peut considérer qu’il y a malheureusement un certain déclin du cinéma de Hong-Kong, et cela est dû à trois causes. D’abord on produisait autrefois beaucoup de films qui étaient exportés dans tout le sud-est asiatique, mais des pays comme la Corée ou la Thaïlande ont su développer leur propre cinéma, et ils ont donc moins besoin des films venus de Hong-Kong, qui trouvent moins de débouchés. Ensuite, en 1997, il y a eu la rétrocession de Hong-Kong qui a été alors rattaché à la Chine, et donc il y a eu plus de films faits en direction des Chinois et moins pour le public de hongkongais. Enfin, le contenu des télévisions de Hong-Kong était autrefois plutôt mauvais mais les réalisateurs y faisaient leur formation pour ensuite poursuivre leur métier dans le cinéma et y faire des choses mieux, mais la qualité des chaînes de télévision est devenue bien meilleure et désormais ces cinéastes restent travailler à la télé, sans se tourner vers le cinéma qui manque de nouveaux talents.

Berlin 2014 : un Festival qui cherche un nouveau souffle

Posté par vincy, le 17 février 2014

un ours à berlin

Dieter Kosslick, le directeur du Festival international de Berlin, peut se réjouir : 330 000 billets ont été vendus cette année. Un record de fréquentation pour la Berlinale. Nommé en 2000 par la Ville de Berlin et le gouvernement fédéral allemand, Kosslick a pourtant été vertement critiqué par la presse et les professionnels : la compétition fut jugée trop inégale, voire faible. Les médias professionnels se sont ainsi fait le plaisir de placer Kosslick sur le départ. Le Ministre de la culture de l'Etat de Berlin a brutalement du démissionner, accusé d'évasion fiscale : Kosslick semblait favori pour le remplacer, ce qu'il a nié officiellement jeudi, affirmant qu'il irait jusqu'au bout de son mandat en 2016.

berlinale street foodUn festival très populaire et très rentable

La Berlinale est à une croisée des chemins. Son marché est performant, les salles sont pleines, le Festival trouve de nouvelles idées pour séduire ses accrédités (cette année, la Street food, avec ces petites camionnettes à deux pas du Berlinale Palast qui servaient des boissons et repars sur le pouce). Cependant, la sélection de films, qui manquent de grands auteurs ou de films événements, séduit moins des médias en crise, moins aptes à payer le déplacement de leurs journalistes. Comparé à Cannes où les journalistes se bousculent, on remarque que deux salles moyennes suffisent à projeter à la presse le dernier Resnais. Malgré la présente importante de films asiatiques, il y a avait beaucoup moins de journalistes venus d'Orient que ce que l'on peut constater sur la Croisette.

Le Festival de Berlin perd-il de son impact? Pas forcément. De bons films y ont été présentés et la manifestation reste un formidable révélateur et découvreur de talents. Si on prend en compte les différents palmarès toutes sélections confondues, on peut noter qu'une dizaine de films ont marqué autant les jurys que la critique ou le public. La plupart ont même trouvé leur distributeur dans des pays comme la France, les Etats-Unis ou les gros marchés européens. Et les Berlinois remplissent les salles du Zoo Palast, de Friedrisch Palast ou du CinemaXXX. Les retombées économiques sont en hausse constante.

monuments men clooney damon dujardin murrayUne sélection qui manque d'événements mondiaux

Pourtant, il est loin le temps où Berlin attirait les productions américaines oscarisables en avant-première internationale ; il est notable de constater que la Berlinale avait peu d'avant-premières mondiales y compris dans sa compétition (Monuments Men comme Boyhood avaient déjà été projetés ailleurs) ; il est surprenant de voir un Festival qui a doublé de taille en quelques années se transformer davantage en événement populaire qu'en rendez-vous cinéphilique ou médiatique incontournable.

Comme Cannes il y a une dizaine d'années ou Venise depuis quelques temps, Berlin fait face à un calendrier qui commence à desservir sa programmation. La mutation de l'industrie audiovisuelle et le surgissement des nouvelles technologies conduisent ainsi à des sorties de plus en plus simultanées de films américains. Il n'est plus possible pour la Berlinale de promettre un 12 Years a Slave ou un American Bluff en avant-première internationale. Le film de David O. Russell était bien à Berlin, mais en guise d'avant-première allemande, pour appuyer sa sortie en salles. Et aucun studio d'Hollywood ne sort un blockbuster d'action avant mars, et surtout ne souhaite le montrer autant en amont de sa sortie. La Berlinale est ainsi coincée : les films oscarisables lui échappent, les blockbusters du printemps aussi.

Le déclassement allemand

A cela s'ajoute la féroce compétition avec Cannes. Leader incontestable des festivals, Cannes est le graal de tous producteurs. Par son poids artistique, il attire tous les grands cinéastes : certains choisissent même leurs dates de tournage et le délai de post-production pour être prêts en mai ; d'autres, notamment les cinéastes français, ne montrent pas leur film au comité berlinois, espérant toujours une sélection cannoise. Cannes a asphyxié Berlin avec les années. Il faut qu'un film comme Une séparation soit refusé par Thierry Frémaux pour que ce soit Berlin qui le récupère (avec le succès que l'on sait). De même l'exigence cannoise d'avoir des avant-premières internationales ou mondiales en compétition obligent les producteurs et distributeurs de films art et essai à se caler sur le rendez-vous français du printemps. Berlin ne peut plus se payer ce luxe et doit composer avec ce qu'on lui propose, même si le film a déjà été présenté à Sundance un mois avant. C'est Cannes qui dicte sa loi. La Berlinale est donc obligée d'aller chercher des nouveaux talents, de fidéliser ses anciens primés, d'explorer les territoires ignorés par ses concurrents (cinéma nordique, cinéma gay...) ou même de diffuser les premiers épisodes de la nouvelle saison d'House of Cards!

zoo palast © vincy thomasLes palmiers méditerranéens plutôt que le froid prussien

C'est tout le défi de la Berlinale pour les prochaines années : retrouver son pouvoir de séduction auprès des grands auteurs tout en maintenant sa capacité à promouvoir une véritable diversité de genres et un équilibre entre talents confirmés et cinéastes de demain, sans forcément se fermer à de nouveaux formats. Ce ne sont pas les blockbusters chinois qui manquent. Ce ne sont pas les les auteurs américains, européens qui font défaut. Ce n'est pas le défilé de stars (de Scorsese à Deneuve) sur le tapis rouge qui suffisent. Il y a dix ans, Le loup de Wall Street aurait fait son avant-première internationale à Berlin. Aujourd'hui, Berlin en est réduit à faire le buzz avec une version non censurée d'un Lars Von Trier dont la version soft est déjà sortie dans toute l'Europe.

On pensait qu'avec le phénomène d'Une séparation, le Festival de Berlin allait reconquérir des cinéastes qui n'ont pas forcément envie de guerroyer sur la Croisette ou même le Lido. Or, le film d'Asghar Farhadi semble une exception depuis dix ans. L'Ours d'or a récompensé des films audacieux, souvent bons, mais très confidentiels. Si on prend l'ère Kosslick, cela contraste fortement avec le début des années 2000 où ont été sacrés Miyazaki, Paul Greengrass et Fatih Akin. Et avant eux, Paul Thomas Anderson, Terrence Malick, Walter Salles, Ang Lee, Patrice Chéreau...

Mais Malick, Salles, Lee, Anderson, Akin, Miyazaki vont désormais à Cannes et à Venise. Hormis Wes Anderson et Alain Resnais, cette année Berlin n'a pas pu proposer aucun grand nom populaire du cinéma d'auteur international. Egoyan, Cronenberg, Loach, Leigh, Kusturica, les Dardenne, Inarritu ont tous le sud de la France en mai dans le viseur. Cela rappelle la concurrence entre le prestigieux FFM de Montréal et le TIFF de Toronto. Le premier était un festival de catégorie A : il a été, au fil des ans, pour diverses raisons, complètement déclassé, ignoré par les grands distributeurs, concentré sur une offre très "world cinema", misant tout sur sa fréquentation, au profit de son rival, qui est devenu le 2e festival de la planète et le tremplin pour la saison des Oscars.

C'est donc là que Kosslick est attendu : redonner du brillant à sa compétition pour que la compétition entre les Festivals ressemble de nouveau à un match de tennis de type Nadal/Djokovic plutôt qu'à un simple Nadal/Berdych.

Gravity et 12 Years a Slave grands vainqueurs des BAFTA

Posté par vincy, le 16 février 2014

12 years a slave bafta 2014

En recevant son BAFTA d'honneur, tant mérité, Helen Mirren citait Shakespeare : "Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves et notre petite vie est remplie en dormant. Ma petite vie est remplie par cet honneur, je vous remercie infiniment". C'est sans doute cette phrase que de nombreux vainqueurs des prix BAFTA (les Césars britanniques) auront eut en tête en montant sur scène ce dimanche soir.

Deux films se partagent les lauriers. 12 Years a Slave, avec deux prix majeurs (meilleur film et meilleur acteur pour le britannique Chiwetel Ejiofor), déçoit un peu puisqu'il était nommé 10 fois. De son côté Gravity fait une razzia avec 6 prix sur 11 nominations dont meilleur film britannique, meilleur réalisateur et meilleure image.

Dans un registre plus modeste, American Bluff (3 prix, dont scénario et second rôle féminin) ne démérite pas. La Grande Bellezza confirme son statut de film en langue étrangère favori des anglo-saxons. Et Cate Blanchett a rayonné avec le prix de la meilleure actrice, 15 ans après celui qu'elle avait obtenu pour Elizabeth.

Reste que la cérémonie a surtout snobé le cinéma anglais. Un comble. Gravity a certes été tourné au Royaume Uni, mais le film du mexicain Cuaron est une coproduction américano-mexicaine. En obtenant le prix du meilleur film britannique, alors qu'il l'est moins que 12 Years a Slave (dont le réalisateur et l'acteur principal sont anglais), on s'interroge sur les objectifs des BAFTA.

Finalement, on retrouve peu de talents britanniques dans ce palmarès. La moitié des prix ont été décernés à des artistes venus d'ailleurs.

Liste complète des prix BAFTA 2014

Meilleur film : 12 Years a Slave
Meilleur film britannique : Gravity
Meilleur film en langue étrangère : La Grande Bellezza
Meilleur film d'animation : La Reine des neiges
Meilleur documentaire : The Act of Killing

Meilleur réalisateur : Alfonso Cuaron (Gravity)
Meilleur acteur : Chiwetel Ejiofor (12 Years a Slave)
Meilleure actrice : Cate Blanchett (Blue Jasmine)
Second rôle masculin : Barkhad Abdi (Captain Phillips)
Second rôle féminin : Jennifer Lawrence (American Bluff)
EE Rising Star : Will Poulter (prix du public)
Nouveau talent : Kirean Evans (Keely + Victor)

Scénario original : American Bluff
Scénario / adaptation : Philomena

Image : Emmanuel Lubezki (Gravity)
Musique : Steven Price (Gravity)
Décors : Gatsby le magnifique
Son : Gravity
Montage : Rush
Costumes : Gatsby le magnifique
Coiffures et maquillages : American Bluff
Effets visuels : Gravity

Court métrage : Room 8
Court métrage animé : Sleeping with the Fishes

Bafta d'honneur : Helen Mirren
Hommages à Peter O’Toole, Philip Seymour Hoffman, Shirley Temple et Saul Zaentz

Vesoul 2014 : les 5 Cyclos d’or à (re)voir absolument

Posté par MpM, le 16 février 2014

A l'occasion de la 20e édition du Festival international des Cinémas d'Asie de Vesoul qui se poursuit jusqu'au 18 février, retour sur les temps forts qui ont jalonné l'histoire de la manifestation.

C'est en 2000 qu'est décerné le premier Cyclo d'or de l'histoire du Festival de Vesoul. Il est remis à Yara de Yilmaz Arslan par le jury du cinéaste iranien Rafi Pitts. Jusque-là, seul le public remettait un prix. Depuis, le palmarès du FICA s'est étendu, et pas moins de 12 prix sont distribués lors de chaque édition.

S'il est encore un peu tôt pour essayer de deviner quel sera l'heureux lauréat du Cyclo d'or du 20e anniversaire, retour sur cinq films ayant reçu la récompense suprême, à découvrir absolument.

Lan Yu de Stanley Kwan (2002)

lan yuLa rencontre entre Lan Yu, un étudiant pauvre, et Chen Handong, un homme d'affaire de la grande bourgeoisie, dans le Pékin de la fin des années 80.

Entre comédie romantique et mélodrame, Stanley Kwan raconte une histoire d'amour qui se noue et se dénoue sur une période de onze ans. Avec énormément de pudeur, et une démarche esthétique d'une grande finesse, le réalisateur rend tangible la relation complexe qui relie ses deux personnages, tout en captant quelque chose du climat ambigu qui les entoure.

Derrière l'épure des scènes, la sensualité des corps s'exprime, et donne une vision sensible de l'amour à la fois charnel et sentimental. Le parfum d'interdit qui accompagne la relation entre les deux hommes (contexte politique oblige) exacerbe le romantisme presque noir du récit et laisse une impression étrange de tragédie moderne.

Vodka lemon d'Hiner Saleem (2004)

vodka lemonDans un village kurde au pied de la plus haute montagne d’Arménie, entouré de vastes étendues enneigées et presque entièrement coupé du monde en hiver, un veuf élégant rencontre une veuve séduisante.

Fantaisie et humour un peu absurde font le charme de cette chronique douce-amère sur le quotidien post-soviétique d’un petit village kurde d'Arménie. Le burlesque y côtoie ainsi le non-sens et la fantaisie la plus décalée : un lit transformé en traîneau, un chauffeur de bus obsédé par Adamo, une défunte qui manifeste encore quelque jalousie…

La gravité n’est jamais loin, pourtant, dans une région autrefois sous influence soviétique, où le chômage et la misère font rage. Mais elle sait se faire discrète. Quand Hamo, le personnage principal, se plaint de sa maigre pension et du manque de travail, la musique recouvre ses paroles. Lorsqu’il est contraint de vendre ses meubles pour survivre, le réalisateur insiste soudain sur un détail amusant qui atténue la tristesse, ou passe à autre chose sans s’attarder. Même l’éventuelle nostalgie "du temps des Russes" est vite étouffée. "On n’avait pas de libertés, mais on avait tout le reste", se souvient Hamo, sous l’œil dubitatif de l’un de ses amis. Difficile de savoir quelle période a été la plus dure, semble penser celui-ci.

La pudeur interrompt toutefois systématiquement ce qui pourrait passer pour des plaintes. Les scènes se succèdent trop vite, tantôt gaies et tantôt graves, pour que l’on ait le temps de s’apitoyer. "Le peuple kurde est le plus triste et le plus joyeux des peuples", prétendait un orientaliste du 17e siècle cité par Hiner Saleem, et les héros du film ne dérogent pas à la règle.

Grain in ear de Zhang Lu (2006)

grain in earCui Shun-ji est une Chinoise d’origine coréenne qui vit seule avec son fils dans un baraquement désaffecté au milieu des voies ferroviaires. Pour survivre, elle vend du Kemchi (un plat coréen) à la sauvette. Parmi ses clients, elle compte un autre sino-coréen, Kim, par qui elle est peu à peu attirée.

Ce qui frappe dans Grain in ear, c’est la mise en scène implacable qui crée une ambiance oppressante et étouffante d’où toute émotion semble absente. Zhang Lu observe ses personnages à distance, dans de longs plans fixes qui frôlent l’asphyxie, et s’attache à ne montrer que des scènes anodines, quotidiennes, presque sans intérêt. Tous les temps forts de l’intrigue sont ainsi relégués hors-champ (quelques bribes sonores peuvent alors nous parvenir) ou tout simplement absents.

Ce montage elliptique a de quoi frustrer le spectateur habitué à se voir expliquer le moindre ressort de l’intrigue. Mais il n’en sera que plus attentif aux détails infimes par lesquels passent les sentiments. L’évolution psychologique du personnage féminin est ainsi perceptible à travers les plus petites choses : ce qui lui semblait important n’a soudainement plus d’importance à ses yeux (que son fils apprenne le coréen), ce qui la faisait encore réagir (les rats morts) la laisse désormais indifférente.

L’actrice Ji Liu Lian fait un gros travail physique (corps désarticulé, visage totalement inexpressif) pour incarner cette femme qui se trouve au-delà de la souffrance sans trahir la ligne dramatique volontairement ténue du film. Sa prestation, en parfait accord avec la sobriété (la froideur ?) confondante du reste, fait naître par contraste une émotion saisissante.

Je ne peux pas vivre sans toi de Leon Dai (2010)

vivreWu-Hsiung cumule les petits boulots pour élever sa fille de sept ans, avec laquelle il vit sur les docks du port de Kaohsiung, la deuxième métropole de Taiwan. Mais la fillette a désormais l'âge d'aller à l'école et Wu-Hsiung est sommé de l'inscrire. Commence alors un inextricable imbroglio juridique avec les services sociaux qui menacent de lui retirer l'enfant.

Leon Dai insuffle rythme et personnalité à son récit en mêlant séquences à la limite du documentaire et scènes plus fictionnelles qu'il accompagne d'une musique tantôt entraînante, presque guillerette, tantôt mélancolique. Il parvient de cette manière à déjouer les attentes du spectateur et à créer des ruptures de ton, voire des simili-rebondissements.

Je ne peux vivre sans toi est ainsi un film ambivalent, âpre et austère dans sa forme (noir et blanc non esthétisé, peu de dialogues), plus démonstratif sur le fond, dont la grande force est de se concentrer sur les détails pour évacuer le pathos des bons sentiments. C'est sans doute pourquoi, malgré quelques maladresses scénaristiques, on retient plus sa sensibilité humaniste que sa tonalité dramatique.

Jiseul de O Muel (2013)

JiseulEn 1948, en Corée, l’ordre fût donné aux soldats d'éliminer les résidents de l’île de Jeju désignés comme communistes. Environ 30 000 civils ont ainsi été tués.

Tout en noir et blanc très esthétique et très graphique, le film joue avec différents éléments visuels : une fumée qui se dissipe montre plus de détails, des gros plans de visages se détachent sur un fond sombre qui fait abstraction du décors, des plans larges de paysages enneigés isolent les personnages...

C'est aussi un film de guerre avec une dimension universelle qui parvient à réunir dans certaines situations un peu d'humour noir burlesque et rendre compte à la fois des différents comportements face aux horreurs subies. En plus du Cyclo d'or à Vesoul, il a reçu le grand Prix du jury international à Sundance en 2013.

Berlin 2014 : un Palmarès où l’argent vaut plus que l’or

Posté par vincy, le 15 février 2014

black coal thin ice

Avec une aussi forte présence asiatique, il n'est pas étonnant que le palmarès récompense essentiellement les films venus d'Orient. Le jury de la 64e Berlinale avait un défi à relever : donner du relief à une compétition très inégale, voire assez faible dans l'ensemble. En couronnant Bai Ri Yan Huo (Black Coal, Thin Ice) de Diao Yinan (qui avait présenté son dernier film Train de nuit il y a sept ans à Cannes), la Berlinale s'offre un film noir venu de Chine. Memento distribuera en France cette histoire d'un policier devenu agent de sécurité qui part sur les traces d'un tueur en série dont toutes les victimes sont liées à une seule et même femme dont il tombe amoureux. C'est la quatrième fois dans l'histoire de la Berlinale qu'un film chinois est récompensé par un Ours d'or. Le film remporte également le prix d'interprétation masculine pour Liao Fan, acteur de 40 ans.. Le cinéma chinois, qui a envoyé trois films en compétition, tous autorisés par le système de censure des autorités du pays, est aussi récompensé par un prix technique pour le nouveau film de Lou Ye, Tui Na (Blind massage).

Le cinéma japonais s'est vu distingué par le prix d'interprétation féminine pour la jeune Haru Kuroki pour Chiisai Ouchi (The little House) du vétéran Yoji Yamada (83 ans). L'actrice était notamment la voix de Yuki dans Les enfants loups, Ame & Yuki.

Consécration de deux cinéastes américains

Au-delà de ces trois films archétypes du cinéma oriental, dont la force visuelle ne comble pas forcément le manque de scénario, le jury a récompensé deux autres cinématographies : le cinéma américain et le cinéma français. Oubliant au passage un film comme ' 71 qui avait su fédérer les festivaliers.
Côté américain, le Grand prix du jury pour le fantaisiste et enlevé The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson est une surprise. Cet Ours d'argent si prestigieux récompense sans aucun doute l'oeuvre d'Anderson puisqu'il ne s'agit pas de son plus grand film. A moins que ça ne révèle, en creux, la très grande faiblesse de cette Berlinale, ou le besoin de récompenser un film populaire et léger, en contraste avec un Ours d'or très sombre.
Autre cinéaste indépendant américain, à la marge d'Hollywood, Richard Linklater et son immense Boyhood, est sacré par un Ours d'argent de la mise en scène. Le choix est logique, même si le film méritait davantage, puisque Linklater a passé douze ans à tourner cette histoire et la découpe avec une fluidité saisissante. Diaphana n'a pas encore daté la sortie du film en France.  Avec ces deux films, clairement les Ours d'argent pèsent plus que l'Ours d'or.

Le cinéma français n'est pas en reste : Alain Resnais hérite d'un prix primant une oeuvre "avant-gardiste". Mais surtout, Berlin offre ses deux prix les plus prestigieux dans la catégorie court-métrage à des talents hexagonaux : Caroline Poggi et Jonathan Vinel pour l'Ours d'or et Guillaume Cailleau pour l'Ours d'argent.

Pour sauver le déshonneur du cinéma latino-américain, un film mexicain, Güeros , reçoit le prix du meilleur premier film et pour éviter l'humiliation, un film allemand, Kreuzweg (Chemin de croix), là encore une de ses rares oeuvres fédératrices au Festival, reçoit le prix du meilleur scénario. C'est encore Memento qui distribuera le film dans les salles françaises.

Palmarès de la compétition

- Ours d'or du meilleur film: Bai Ri Yan Huo (Black Coal, Thin Ice) de Diao Yinan (Chine)

- Grand prix du jury, Ours d'argent: The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson (Etats-Unis)

- Ours d'argent du meilleur réalisateur: Richard Linklater pour Boyhood (Etats-Unis) - lire notre actualité

- Ours d'argent de la meilleure actrice: Haru Kuroki pour Chiisai Ouchi (The little House) de Yoji Yamada (Japon)

- Ours d'argent du meilleur acteur: Liao Fan pour Bai Ri Yan Huo (Black Coal, Thin Ice) de Diao Yinan (Chine)

- Ours d'argent de la meilleure contribution artistique: Tui Na (Blind massage) de Lou Ye (Chine)

- Ours d'argent du meilleur scénario: Kreuzweg (Chemin de croix) d'Anna et Dietrich Brüggemann (Allemagne)

- Prix Alfred Bauer (en mémoire du fondateur du festival pour un film qui ouvre de nouvelles perspectives): Aimer, boire et chanter d'Alain Resnais (France) - lire notre actualité

- Prix du Meilleur premier film: Güeros d'Alonso Ruizpalacios (Mexique)

- Ours d'or du meilleur court métrage: Tant qu'il nous reste des fusils à pompe de Caroline Poggi et Jonathan Vinel (France)

- Ours d'argent du court métrage, Prix spécial du jury: Laborat de Guillaume Cailleau (France)

- Ours d'or d'honneur: Ken Loach (Grande-Bretagne) - lire notre actualité

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- Les autres prix remis à la Berlinale 2014
- Les prix du public de la sélection Panorama
- Les Teddy Awards 2014