Cannes 2015: Carte postale de Roumanie

Posté par vincy, le 17 mai 2015, dans Cannes, Films, Personnalités, célébrités, stars.

cinema bucarestLe cinéma roumain s'est installé à Cannes. Une cinéphilie qui a pris sa carte d'abonnement depuis quelques années. Et Cannes renvoie l'ascenseur en allant tous les ans à Bucarest pour y projeter quelques films de la Sélection officielle. En dix ans, la Roumanie a récolté davantage de prix que durant les soixante années précédents, avec un seul prix majeur (la mise en scène en 1965 pour Liviu Ciulei et La Forêt des pendus): une Palme d'or (4 mois, 3 semaines, 2 jours de Cristian Mungiu), une caméra d'or (12 h 08 à l'est de Bucarest de Corneliu Porumboiu), deux Prix Un certain regard (La Mort de Dante Lazarescu de Cristi Puiu et California Dreamin' de Cristian Nemescu) et deux prix du scénario (dont le récent Au-delà des collines, toujours de Cristian Mungiu), la Roumanie est devenue la meilleure ambassadrice de l'ancienne Europe de l'Est sur la Croisette dans les années 2000.

Bien sûr on est loin de l'âge d'or de ce cinéma, quand les films locaux attiraient plus de 10 millions de spectateurs dans les années 60 et 70. Quand, après une Palme d'or du court métrage pour Ion Popescu-Gopo, le pays décidait de créer un studio d'animation, parmi les mailleurs d'Europe, AnimaFilm. La période "communiste" avait largement encouragé le cinéma national. Aujourd'hui, la Roumanie affiche le taux de fréquentation le plus faible d’Europe (10 millions d'entrées l'an dernier), la part de marché des films roumains ne dépasse pas les 3% et sa production de film reste très faible, avec moins de 20 films par an.

Si avant 1990, la censure empêchait le tournage de nombreux films, aujourd'hui le problème provient davantage de financements trop aléatoires pour ne pas dire inexistants. De plus, avec une libéralisation accélérée du marché, Hollywood a rapidement conquis les salles et le marché vidéo. Les multiplexes ont remplacé les cinémas vétustes, mais les salles art et essai restent rares.

La Nouvelle Vague a au moins balayé le souvenir d'un cinéma qu'on croyait disparu depuis l'ère glorieuses des films de Lucian Pintilie, Mircea Muresan, Mirel Iliesiu, Radu Gabrea, Mircea Daneliuc... Avec ses faibles moyens, le cinéma roumain est entré dans la cour des grands pays cinématographiques, amenant chaque année dans les grands festivals des oeuvres marquantes et souvent récompensées.

Tags liés à cet article : , , , , .

exprimez-vous
Exprimez-vous

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.