James Bond 25: « Jamais plus jamais » pour Daniel Craig ?

Posté par vincy, le 10 juin 2016

daniel craig james bond 007 spectre

On a peut-être annoncé un peu trop vite la démission de 007. Daniel Craig est fatigué de jouer le sauveur de la Reine. Il vient de s'engager sur une série TV, Purity, et prépare le tournage du prochain Steven Soderbergh, Logan Lucky. Pour James Bond, plusieurs médias ont affirmé qu'il ne reprendrait pas le rôle. A 48 ans, on peut comprendre qu'il soit un peu usé.

Pourtant, Daniel Craig n'en a sûrement pas finit avec l'espion-tueur du MI-6. D'abord, comme on l'a déjà dit ici, il a signé pour cinq films. Or, il n'en a fait que quatre. En fait, on risque de se retrouver avec une situation similaire à celle avec Sean Connery, quand il a voulu quitter la franchise, remplacé par Georges Lazenby durant un film (un échec populaire), avant de revenir pour un dernier tour de piste (très très profitable).

Avant que Daniel Craig ne revienne, il pourrait y avoir un "autre" James Bond, à l'instar de Jason Bourne qui s'est offert un spin-off peu convaincant en attendant que Paul Greengrass et Matt Damon refassent équipe ensemble. Tom Hiddleston, choix assez évident, et Jamie Bell, choix plus audacieux, sont parmi les noms qui reviennent pour assurer l'intérim.

Pas avant deux ou trois ans

Mais il est certain que du côté des producteurs, on veut encore un film avec Craig, James Bond le plus rentable et populaire depuis Connery. Tout est affaire de négociations. Et de temps. Et le temps, tout le monde en a. Le prochain James Bond, le 25e, n'est pas attendu avant 2018-2019. De quoi aussi attendre que Craig soit de nouveau prêt pour un dernier épisode (pour l'instant son calendrier est "bouclé" pendant un an). Dès la tournée promotionnelle de 007 Spectre, il avait signifié vouloir s'occuper de sa famille et retrouver le goût de jouer d'autres personnages. Entre Skyfall et Spectre, Craig n'avait rien tourné.

D'ailleurs, ce n'est pas le seul souci des producteurs. Ils doivent faire face à deux autres "problèmes". Le contrat de distribution avec Sony a expiré avec 007 Spectre. Avec la MGM, qui a les droits de la franchise, il va falloir renégocier là aussi avec les studios hollywoodiens qui seront très avides : malgré la hausse des budgets de production, le retour sur investissement est aussi en augmentation (de 25%).

Qui pour remplacer Mendes?

L'autre travail auquel doivent s'atteler les producteurs, c'est le choix d'un nouveau réalisateur. Et le nom du nouveau réalisateur (il y a autant de prétendants que pour les acteurs qui veulent incarner l'agent britannique) pèsera sur la négociation avec Craig (ce n'est sûrement pas qu'une question de chèque). Sam Mendes vient de confirmer qu'il ne rempilerait pas. Pour 007 Spectre, tout le monde avait attendu que Mendes soit disponible. Désormais engagé sur The Voyeur's Motel, le président du jury de Venise cette année a explicitement dit qu'il en avait finit avec James Bond.

Daniel Craig, en tant que producteur exécutif, peut accepter, refuser, influencer, imposer un cinéaste et même un scénario. En attendant que le mystère se dissipe, on revoit la dernière séquence de Spectre. A ce titre, Mendes et Craig ont su achever leur oeuvre commune sur la note ambiguë parfaite. On a désormais M, Moneypenny et Q, bien en place, en équipe. Blofeld est arrêté mais pas tué. Ce qui peut faire revenir Christoph Waltz dans la danse. Et James s'en va, au bras de Madeleine Swann, profiter de sa vie. Au choix: c'est un adieu de Craig, ou le début d'un nouveau cycle.

Contractuellement, le MI-6 n'en a pas finit avec lui. Mais artistiquement, cinématographiquement, on comprend bien que l'acteur lui voulait en finir avec 007. Réponse d'ici deux ans.

Edito: Mine de diamant et mine de sel

Posté par redaction, le 9 juin 2016

On ne le dira jamais assez mais le cinéma indépendant en France va mal. Ça peut sembler étonnant vu la vigueur de la fréquentation et le nombre d'entrées souvent incroyable dans d'autres pays de petits films, mais c'est un fait. La distribution est financièrement vulnérable. Et l'exploitation est de plus en plus fragile. En clair, pour certains, le cinéma est une mine de diamant et pour les autres, de plus en plus, une mine de sel.

Le rapport de Pierre Kopp, remis hier, montre que la politique des multiplexes y est pour beaucoup. Ils ne représentent que 10% du parc français mais concentrent 60% des entrées grâce à davantage de séances et de fauteuils, mais aussi grâce aux fameuses cartes de fidélités. La domination des grands groupes est indéniable et les salles plus petites en souffrent. pas toutes. On le voit bien avec le succès du Louxor à Paris par exemple. Mais les trois grands réseaux Gaumont-Pathé, UGC et CGR attirent plus de la moitié des spectateurs en France. A Paris, Gaumont-Pathé, UGC et MK2 s'accaparent même 89% de parts de marché alors qu'ils n'ont que 71,5% des écrans.

Or, selon les règles européennes, on peut être considéré comme "dominant" un marché avec 40% de celui-ci.

La distribution souffre du même problème. Cinq distributeurs captent 46% des entrées et les 11 premiers dépassent les trois quarts des spectateurs. Forcément, la concurrence est faussée. Ces distributeurs ont plus de poids pour négocier les "bons" écrans, plus longtemps qui plus est, face à une exploitation qui a besoin de remplir ses fauteuils et vendre du pop corn. D'un côté les distributeurs indépendants préfèrent avoir accès un multiplexe, au risque de casser le lien, voire de créer un conflit, avec une salle art et essai pourtant mieux ciblée a priori. De l'autre les exploitants auraient tendance, dans les villes moyennes notamment, à vouloir un blockbuster plutôt qu'un film artistiquement plus approprié à son public acquis.

« La domination des grands groupes sur la filière du cinéma fausse la concurrence et nuit profondément à la diversité du cinéma français. La domination économique remplace la compétition, aux dépens de la création et du public, mais également au mépris des règles du droit »

Le rapport Kopp émet plusieurs recommandations. Quelques unes méritent débat. Réguler la programmation des films notamment pour éviter la surexposition des grosses machines et pour protéger les petits films en leur donnant plus d'accès aux salles ; faire un audit des cartes illimitées ; améliorer la promotion des oeuvres indépendantes ; revoir les aides aux salles en fonction de critères pré-établis, parmi lesquels la diversité des films diffusés et l'accent mis sur des films dits fragiles.

C'est donc toute la politique des multiplexes qui est remise en cause. Or, c'est aussi avec ces nouveaux écrans que le cinéma a retrouvé son public, notamment avec son offre de salles neuves et confortables. De même les cartes illimitées ont permis à de nombreux spectateurs de s'aventurer en découvrant des films qu'ils n'auraient sans doute pas vu au tarif plein.

Mais le rapport Kopp a raison sur son constat: certains groupes comme Gaumont-Pathé et UGC dominent le parc dans certaines villes tout en étant aussi un distributeur important. La concentration est horizontale et verticale. Par ailleurs, certains films n'ont pas le temps de s'installer dans la durée, évincés au bout d'une semaine pour certains. Il y a un équilibre à trouver, des règles à revoir. Cela ne résoudra cependant pas tous les problèmes: le grand nombre de films qui sortent chaque semaine et le besoin d'avoir des films porteurs pour les salles indépendantes restent une équation difficile à résoudre. Car un cinéma reste un "commerce". Un libraire a besoin d'Harry Potter comme un cinéma a besoin, parfois, d'un film de super-héros. Il en va de sa viabilité financière et cela lui permet de prendre des risques sur un film qui dépend davantage du bouche à oreille que d'un marketing coûteux.

Champs-Elysées Film Festival 2016 : du soleil, du jazz, et Loving

Posté par wyzman, le 8 juin 2016

Après des jours sans fin remplis d'alertes météo, c'est sous un grand soleil que la cinquième édition du Champs-Elysées Film Festival a débuté hier soir. Vous pensez que le climat n'a rien à faire ici ? Vous avez tort ! Quand il fait beau dehors, le public à l'intérieur est survolté. Et c'est comme cela que nous avons vécu la cérémonie d'ouverture de ce nouveau CEFF. Plus impressionnant mais toujours aussi humble, cette nouvelle édition du festival de cinéma franco-américain devrait faire du bruit !

A l'image de sa sélection plus intimiste que par le passé, le festival s'est ouvert avec la projection (dans les deux salles du Publicis Cinémas) de Loving. Efficace et touchant, le nouveau film de Jeff Nichols - qui était en compétition au dernier festival de Cannes - n'a pas manqué de remuer le public présent. Et par "remuer", on veut bien évidemment dire dérouter, inspirer et bouleverser. Complètes, archi-complètes, ces deux premières séances devraient être représentatives de l'esprit du Champs-Elysées Film Festival : de bons films, de belles stars et des surprises en pagaille !

Car qui dit cérémonie d'ouverture, dit présentation du jury. Présidé par Nicole Garcia et Alexandre Aja, ce jury était bien là ! Et les cinéphiles venus  passer une semaine inoubliable sur "la plus belle avenue du monde" n'ont pas manqué d'offrir un accueil on ne peut plus chaleureux aux 8 membres. On notera ainsi la présence de Philippe Jaenada, qui officiera comme "juré spectateur" de cette édition. Et avant que la Maison du Danemark n'accueille un petit concert de jazz particulièrement plaisant, c'est confortablement installés sur les chaises de la Terrasse Publicis que nous avons pu croiser Vincent Rottiers et Zita Hanrot, l'Arc de Triomphe en guise de décor. Toujours aussi souriants, les deux acteurs combleraient de bonheur n'importe quel photographe. Ah ! On nous fait signe qu'il faut se décaler : l'heure est à la photo de groupe.

Pour rappel, les films du CEFF sont projetés dans les 6 cinémas des Champs-Elysées partenaires de cet événement qui se tient jusqu'au mardi 14 juin. A vos tickets!

5 raisons de ne pas louper le Champs-Elysées Film Festival 2016

Posté par wyzman, le 7 juin 2016

C'est ce soir que sera donné le coup d'envoi de la cinquième édition du Champs-Elysées Film Festival (le CEFF pour les initiés). Après un festival de Cannes morose et une météo instable, le CEFF aura la lourde tâche de ravir les cinéphiles venus du monde entier pour découvrir les nouvelles pépites des cinémas français et américain. Pour les derniers réticents, voici 5 (bonnes) raisons de cette suivre cette cinquième cuvée !

Le lieu

Pendant une semaine, le CEFF vous invite à (re)découvrir plus de 80 films dans les 6 cinémas de la plus belle avenue du monde. Le Publicis Cinémas, l'UGC George V, le Balzac, le Lincoln, le Gaumont Marignan et le Gaumont Ambassade, ils sont tous de la partie pour vous faire vivre des moments inoubliables.

Le jury

Présidé par Nicole Garcia et Alexandre Aja, la cinquième édition du Champs-Elysées Film Festival accueille pour la première fois un jury de professionnels. Tous ensemble, ils remettront le Prix du Jury au meilleur film indépendant américain. Dans ce jury, on retrouve Déborah FrançoisFélix MoatiSophie Letourneur,Vincent Rottiers et Zita Hanrot !

Les invités

Année après année, les invités du CEFF se font de plus en plus prestigieux. Cette année, ce ne sont ni plus ni moins que Mia Hansen-LoveAbel FerraraAndrew Davis et Brady Corbet qui feront le bonheur des festivaliers en répondant à toutes leurs questions.

La sélection

Curieux comme vous êtes, il ne vous aura certainement pas échappé que c'est Loving de Jeff Nichols qui fera ce soir l'ouverture du Champs-Elysées Film Festival 2016. Pour le Prix du Public (dotation TitraFilm) et le Prix du Jury (dotation Variety), la compétition entre les longs métrages indépendants américains va faire rage. Et du côté des courts métrages ce n'est pas mieux. Mais alors vraiment pas ! Parmi les avant-premières, les festivaliers pourront découvrir entre autres Love & Friendship de Whit Stillman, Tout de suite maintenant avec Vincent Lacoste ou encore Victoria de Justine Tiret. Mais ce n'est pas tout, le CEFF vous propose également de (re)voir Blue Velvet, La mélodie du bonheur ou bien Qui a peur de Virginie Woolf ?

Les petits plus

Qu'on se le dise, le CEFF c'est du cinéma mais pas uniquement. Jusqu'au 14 juin, il est également possible de faire beaucoup de rencontres, de découvrir de nouvelles formes d'expression, de partir à la conquête de Chicago, de mieux comprendre le rêve américain et de faire la fête. On vous le dit, cette cinquième devrait rester dans les annales ! Pour plus d'informations, n'hésitez pas à consulter le site de l'événement.

Le Prix Jean Vigo 2016 pour Albert Serra

Posté par vincy, le 6 juin 2016

Le Prix Jean Vigo 2016 été attribué ce soir au cinéaste espagnol Albert Serra pour son film La Mort de Louis XIV, sélectionné en séance spéciale au dernier festival de Cannes.

Albert Serra est distingué pour "sa façon singulière de filmer l'Histoire, pour ses films à la fois somptueux et désinvoltes qui font de lui un cinéaste unique", souligné le jury dans son communiqué. Le Prix Jean Vigo est décerné depuis 1951 à un film et un cinéaste qui fait preuve d'indépendance d'esprit et d'originalité. Albert Serra avait été couronné en 2013 à Locarno par un léopard d'or pour Histoire de ma mort.

Incarnant Louis XIV, l'acteur français Jean-Pierre Léaud a reçu une Palme d'Or d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. Le film met en scène l'agonie du roi de France, entouré de ses fidèles et de ses médecins.

Le Prix Jean Vigo 2016 du court métrage a été décerné à Vincent Le Port pour Le Gouffre.

Changement de registre pour Melissa McCarthy

Posté par vincy, le 6 juin 2016

Elle est devenue en quelques années l'actrice la plus "bankable" dans la comédie américaine. En attendant de la voir chasser les fantômes, Melissa McCarthy a surpris Hollywood en annonçant qu'elle allait incarner la romancière et arnaqueuse Lee Israël.

Présentée comme une comédie noire et dramatique, l'adaptation des Mémoires de Lee Israel, Can You Ever Forgive Me?, sera réalisée par Marielle Heller (The Diary of a Teenage Girl, meilleur premier film aux Independent Spirit Awards) à partir du scénario de Nicole Holofcener (All About Albert). Le tournage devrait commencer au début de l'année 2017 pour une sortie au dernier trimestre.

Fox Searchlight vise évidemment les Oscars avec ce projet. A l'origine, Julianne Moore devait incarner l'écrivain et Nicole Holofcener le réaliser (lire notre article).

Avant de plonger dans la contrefaçon de lettres d'auteurs et célébrités, Lee Israel était une biographe (Katherine Hepbrun, Tallulah Bankhead...) et journaliste populaire et prospère. Lorsque sa biographie sur Estée Lauder s'est plantée en librairie, elle a commencé à sombrer dans l'alcoolisme et arrêter d'écrire. En proie à de gros problèmes d'argent, elle a volé des lettres et des papiers signés de personnes célèbres dans les archives et bibliothèques, et ce durant un an. Elle en faisait de parfaites imitations, puis vendaient les deux: l'original et la copie. Elle sera finalement arrêtée et emprisonnée. Elle est morte il y a deux ans.

Décès du producteur et réalisateur Pierre Grimblat (1922-2016)

Posté par vincy, le 5 juin 2016

Pierre Grimblat, producteur de nombreuses séries télévisées comme "Navarro" ou "L'Instit", est décédé vendredi soir à l'âge de 93 ans. Il avait aussi réalisé sept longs métrages: Me faire ça à moi (1961, avec Eddie Constantine et Bernadette Lafont), L'empire de la nuit (1962, coécrit avec Frédéric Dard), Les amoureux du France (1964, avec Marie-France Pisier), Cent briques et des tuiles (1965, avec Jean-Claude Brialy et Marie Laforêt), le culte Slogan (1969, avec Serge Gainsbourg et Jane Birkin), Dites-le avec des fleurs (1974, avec Delphine Seyrig) et, après une longue absence derrière la caméra, Lisa (2001, avec Jeanne Moreau, Marion Cotillard et Benoît Magimel).

Producteur à succès pour le petit écran - Série noire (1984-1989), L’ami Maupassant (1986), L’heure Simenon (1987-1988), Navarro (1989-2007), L’instit (1993-2004), Quai n°1 (1996-2005), Le tuteur (2003-2008), Les cœurs brûlés (1992) et Le château des oliviers (1993) - il avait commencé sa carrière par le grand écran. François Truffaut l'avait aidé à écrire son premier film

Né en juillet 1922, il se fait remarquer juste après la seconde guerre mondiale par Boris Vian en déclamant ses propres poèmes dans la rue, à Saint-Germain des Prés. Il entre à la radio et devient l'assistant de Francis Blanche.

Cet autodidacte a aussi publié un recueil de poésies en 2006, Autodidarque, ses mémoires Recherche jeune homme aimant le cinéma en 2008 et Mes vies de A à Z en 2013.

Mohamed Ali en trois films

Posté par vincy, le 4 juin 2016

Le boxeur américain Mohamed Ali, né Cassius Marcellus Clay Jr, est mort vendredi 3 juin 2016 à Phoenix (Etats-Unis) à l'âge de 74 ans. Atteint depuis trente ans par la maladie de Parkinson, cette légende du ring ("I am the greatest" disait-il), "Sportif du siècle" selon Sports Illustrated et la BBC en 1999, doté d'une technique très pure, d'une mobilité fascinante et d'un punch incroyable, savait aussi utiliser sa gloire pour faire valoir ses idées et communiquer avec brio en laçant des formules acérées ou poétiques. Né le 17 janvier 1942 à Louisville dans le Kentucky, il est champion olympique à Rome à 18 ans, champion du monde à 22 ans (il se convertit à l'Islam et prend le nom de Mohamed Ali la même année), il a un palmarès incontestable: 56 victoires en 61 combats, dont 22 en championnats du monde et 37 avant la limite.

Il a aussi refusé d'aller faire la guerre au Vietnam, ce qui l'interdit de ring pendant trois ans. Piler de la contre-culture, défenseur de l'égalité des droits, il a aussi été l'une des premières stars sportives et médiatiques dans les années 70. Quand il revient sur le ring, au début des années 80 après deux ans de retraite, et pour des raisons financières, il perd ses derniers matchs. La maladie commence alors à pointer son nez. Mohamed Ali s'est alors fait très discret, et sa légende n'a jamais été entamé.

Hollywood lui a consacré un biopic, sous estimé, réalisé par Michael Mann en 2011, Ali. Will Smith incarnait le boxeur (et fut d'ailleurs nommé aux Oscars pour le rôle), objecteur de conscience et musulman. Le film s'attache à la décennie glorieuse (1964-1975) du sportif, s'achevant sur le match épique contre Forman au Zaïre devant 70000 personnes. C'est l'allégorie d'un homme qui se bat aussi bien avec ses poings sur un ring qu'avec ses mots dans la vie. Ironie de l'histoire, Will Smith avait initialement refusé le rôle. C'est Mohamed Ali lui-même qui l'a appelé et lui a demandé de revoir sa décision, "parce qu'il était aussi beau que lui quand il était jeune".

25 ans avant, Tom Gries, avait adapté l'autobiographie du boxeur, The Greatest: My Own Story. Ce qui est intéressant dans ce cas précis n'est pas forcément le film. Mais bien que Mohamed Ali interprète lui-même son propre rôle dans cette version cinématographique de sa vie jusqu'à la moitié des années 1970. Cette reconstitution n'est pas forcément brillante mais elle a une charge émotionnelle non négligeable. A noter que le réalisateur n'a jamais vu son film en salles, décédé quatre mois avant la sortie. Et surtout vous y entendez une chanson, The Greatest Love of All, par George Benson, dix ans avant que Whitney Houston ne la reprenne et en fasse un énorme hit.

Enfin, Leon Gast, en 1996 a réalisé When We Were Kings. Un documentaire qui revient sur le match légendaire Ali/Forman à Kinshasa en 1974. Composé à partir d'archives de l'époque, le film a pourtant pris 23 ans à se monter à cause d'une succession de procès autour des négatifs et de la propriété intellectuelle des images. Lorsqu'il a reçu l'Oscar du meilleur documentaire, les deux boxeurs, George Foreman et Muhammad Ali, sont montés sur scène, voulant montrer que le combat était bien loin désormais entre eux. Et le plus amusant c'est que cet Oscar a été co-présenté par... Will Smith.

Deneuve, Kruger, Duvauchelle et Nekfeu s’embrouillent dans « Tout nous sépare »

Posté par vincy, le 3 juin 2016

Pour son quatrième long métrage, Thierry Klifa va réunir Catherine Deneuve, le rappeur Nekfeu, Diane Kruger et Nicolas Duvauchelle pour son nouveau film Tout nous sépare, selon Le Film Français.

Pour Deneuve, ce sera son troisième film avec l'ancien journaliste de Studio, après Le Héros de la famille (2006) et Les Yeux de sa mère (2011), avec, déjà, Duvauchelle. Nekfeu fera, de son côté, ses premiers pas au cinéma. Le tournage est prévu pour juin et juillet, dans la région du Languedoc-Roussillon.

Diane Kurger sera la fille de Catherine Deneuve, tandis que les deux acteurs seront ses amis d'enfance. Le scénario, coécrit avec Cédric Anger, tourne autour d'une disparition et d'un chantage, entre une maison bourgeoise et une cité de Sète.

Le film sera distribué par Mars.

Catherine Deneuve sera à l'affiche du Cancre de Paul Vecchiali, qui vient d'être présenté au Festival de Cannes en séances spéciales, et de La sage-femme de Martin Provost, avec Catherine Frot, dont la sortie est prévue l'année prochaine. Nekfeu a remporté le prix du « meilleur album de musique urbaine » pour son premier album Feu aux dernières Victoires de la musique, vendu à 175 000 exemplaires. Quant à Diane Kurger, on la verra dans le prochain Fatih Akin, Aus dem Nichts.

Edito: Johnny Depp mange son chapeau

Posté par redaction, le 2 juin 2016

A Ecran Noir, le people ce n'est pas notre tasse de thé. Mais là, il faut le reconnaître, un événement lié à la vie privée d'une star, a eu un impact sur la sortie d'un des films très attendus de l'année, avec gros budget de production et de marketing. La suite d'Alice au pays des merveilles, Alice De l'autre côté du miroir a, certes, attiré des critiques mitigées. Mais il en faut plus pour détourner le public. Le désir d'une suite n'était peut-être pas si fort, malgré le triomphe phénoménal du premier film, signé Tim Burton. l'absence de Burton a aussi, sans doute, contribué à une certaine désaffection du public.

Car cet Alice a subit un gros revers aux Etats-Unis, avec quasiment 5 fois moins de recettes que le premier film, malgré un week-end férié a priori plus favorable au second. Et ce n'est pas mieux en France puisque pour son premier jour, le film finit deuxième, loin derrière Retour chez ma mère, une comédie française pourtant distribuée dans 150 salles de moins. Avec 87 000 entrées, le film fait 3 fois moins bien que le premier film.

Le buzz négatif autour de sa star, Johnny Depp, est sans doute un facteur qu'il ne faut pas négliger dans cet échec. Depuis quelques années, hormis Alice 1 et le dernier Pirates de Caraïbes, la star n'a pas aligné un hit, et a même enchainé des contre-performances (Transcendance, Strictly Criminal, Lone Ranger, Charlie Mortdecai...). Hors Pirates et Tim Burton, Johnny Depp a du mal à exister. Il est certain que la plainte de sa femme pour coups et blessures n'a rien arrangé pour son image, quelques semaines après son scandale canin en Australie où il a du se livrer à des excuses publiques qui n'ont pas été appréciées par tout le monde. Selon un sondage post-projection ce week-end aux Etats-Unis, un tiers des spectateurs sont allés voir la suite d'Alice pour Johnny Depp. Pour le premier Alice, ils étaient la moitié. Comparé au nombre de spectateurs, c'est une chute drastique.

La star se caricature et l'acteur ne séduit plus: le jeu semble mécanique, les personnages trop similaires, etc. Pourtant, quand il endosse des personnages réels dans des films plus noirs, Depp prouve qu'il reste un grand acteur. Dirigé par Burton, il est dans son élément. Mais en fantassin "comique" et "comics", il lasse. A l'heure où les réseaux sociaux sont sans pitié pour les vedettes, le bashing devenant un sport international, Johnny Depp doit se sentir déconnecté. Le lien avec le public semble rompu. Il peut rêver d'un destin à la Brando, rebondissant à l'âge senior. Mais les come-backs sont assez rares désormais. Et Johnny Depp va devoir encore compter sur Jack Sparrow pour conquérir un large public. Ou faire naufrage.