La Préhistoire au cinéma: 12 films où personne ne mange son père

Posté par redaction, le 7 avril 2015

Cette semaine, on remonte le temps du côté des Néandertaliens et autres Cro-Magnons. En salles, Jamel Debbouze remonte aux Simiens et à la découverte du feu avec Pourquoi j'ai pas mangé mon père, qui sort dans les cinémas français demain. Vendredi, le président de la République inaugurera la Caverne du Pont d'Arc, réplique de la Grotte Chauvet Pont d'Arc. Inscrite au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis juin dernier, la Grotte (36000 ans avant notre ère) est la plus ancienne trace d'art pariétal de l'Histoire, avec notamment des dessins d'animaux qui donnent l'impression d'être en mouvements si l'on joue avec la lumière (le cinéma avant l'heure). La réplique ouvre le 25 avril au public (voir le site officiel).

Le cinéma, étrangement, s'est relativement peu intéressé à nos ancêtres. Il y a de nombreux films sur les dinosaures, des fantaisies où ces mêmes dinos croisent l'homo sapiens (hérésie historique) et quelques délires (science-fiction, comédies, aventures) où l'homme des cavernes se retrouvent propulser à l'époque moderne.

Nous avons choisi une variété de 12 films, classés par ordre chronologique, qui s'intéressent à ces temps immémoriaux où l'homme commençait à jouer avec le feu, à peindre des parois de grotte et ne pensait pas (encore) à construire des maisons.

1914. His Préhistorical Past (Charlot nudiste), de Charlie Chaplin. Court métrage d'une vingtaine de minutes. Charlot rêve qu'il est revenu à l'âge de pierre, qui ressemble davantage à la vision d'une île de "sauvages". Un Roi entretient un harem. Et le personnage de Chaplin tombe amoureux de la favorite du souverain. La guerre va commencer. Quand le Roi tombe d'une falaise, Charlot se proclame Roi (rien ne change finalement). Malheureusement, le Roi n'est pas mort... Evidemment, ce n'est qu'un rêve. On peut voire le film sur Internet Archive.

1923. Three Ages (Les trois âges), d'Eddie Cline et Buster Keaton. Un film d'une heure, muet, en noir et blanc. La préhistoire du cinéma pour ainsi dire. Buster Keaton y décrit une rivalité amoureuse autour d'une femme à travers trois grandes périodes de l'Histoire, l'âge de pierre, la Rome antique et l'ère moderne. De quoi prouver que l'amour a toujours existé et suscité les mêmes réactions chez l'Homme. C'est le premier long métrage que Keaton écrit, dirige, produit et interprète. MK2 l'a intégré dans un coffret paru en 2004, dans une version restaurée mise en musique par Jeff Mills. On peut voir le film sur Internet Archive.

1958. Pre-Hysterical Hare, de Robert McKimson. Un Bugs Bunny chez les Cro-Magnons, avec Elmer pour faire mauvaise figure. Le célèbre lapin découvre un documentaire "Un film documentaire micronésien en Cro-Magnoscope. Couleur par Neanderthal Color". Un vestige du passé qui va nous plonger 10000 avant J.C., où déjà les lapins (aux dents plus longues) cherchaient à échapper aux chasseurs (cette phrase est à dire avec des billes dans la bouche). En 12000 ans, les choses évoluent peu... C'est l'une des rares incursions des Looney Tunes dans la préhistoire, dinosaures compris. A voir sur YouTube.

1981. La Guerre du feu, de Jean-Jacques Annaud. Le film emblématique par excellence. Avec son souci d'authenticité (langage créé par Anthony Burgess, nudité, aucun effets visuels, mais des heures de maquillages...), ce film, adapté du roman de J.H. Rosny Sr., se déroule 80000 ans avant notre ère, en pleine époque paléolithique. La guerre de deux tribus (dont ces pauvres Néandertaliens dont on ignorait le destin tragique au moment du tournage) sert de trame dramatique. Il fut l'un des films événements de l'année 1981 (très préhistorique puisque L'homme des cavernes et La folle histoire du monde de Mel Brooks sont sortis cette année-là). Oscar des meilleurs maquillages, César du meilleur film et du meilleur réalisateur, La guerre du feu a traversé le temps et servi de référence (sans compter les clins d'oeil) par la suite. Le film a attiré près de 5 millions de spectateurs en France. Enfin, notons que c'est la première fois que Ron Perlman apparaît à l'écran.

1981. Caveman (L'homme des cavernes), de Carl Gottlieb. Ringo Starr (Les Beatles) et Dennis Quaid dans un film qui ressemble plus à RRRrrrr!!! qu'à La guerre du feu. Avec son propre vocabulaire (on distribuait même un tract avec les traductions avant l'entrée en salles), ce pur navet (avec malgré tout des dinosaures, ce qui aurait du l'exclure de notre liste) a quand même dominé le box office nord-américain deux week-ends de suite, rapportant 15M$ à l'époque (près de 50M$ aujourd'hui). Et surtout, il vient tout juste de sortir en Blu-ray aux Etats-Unis.

1986. The Clan of the Cave Bear (Le clan de la caverne des ours), de Michael Chapman. Une jeune femme Cro-magnon (Darryl Hannah tout de même) se fait élevée par des Néandertaliens. L'histoire n'est pas si étrange que cela: c'est même sans doute arrivé, tant les deux espèces se sont chassés-croisés au fil des siècles (le Cro-magnon aura le dessus). Le scénario de John Sayles est adapté du roman de Jean M. Auel et le film a reçu une nomination aux Oscars (maquillages). Le film était sous-titré pour cause d'usage de langage des signes. Sans doute une des raisons de son énorme fiasco financier. La suite, qui était prévue, n'a jamais été tournée.

1994. The Flintstones (La famille Pierrafeu), de Brian Levant. Adaptation d'une série animée cultissime des années 60 de Hanna-Barbera, cette comédie plus parodique qu'historique a attiré dans son casting John Goodman, Elizabeth Perkins, Rick Moranis, Rosie O'Donnell, Kyle MacLachlan, Halle Berry et Elizabeth Taylor. Malgré ses deux Razzie Awards, le film a quand même quelques qualités (notamment le clip des B 52's qui en est issu). Entre acteurs pieds nus et effets spéciaux (le premier personnage en image de synthèse du cinéma), le film a été N°1 au box office en Allemagne, N)5 aux Etats-Unis cette année-là. Au total il a récolté plus de 340M$ dans le monde. En France, avec 656000 spectateurs, ce fut un flop. Une suite a été tournée. Sorti en 2000, Les Pierrafeu à Rock Vegas a été un échec.

2004. RRRrrrr!!!, d'Alain Chabat. La troupe des Robins des bois par un ex-Nul, avec Depardieu et Rochefort en bonus. Ça aurait du faire des étincelles. Ce fut un relatif succès populaire (1,7 million d'entrées) mais un four critique. Situé 37000 ans avant J.C., il s'agit de la confrontation entre les Cheveux propres, qui possèdent le Shampoing, et les Cheveux sales, qui aimerait avoir le secret de ce produit qui nettoie les poils de la tête. C'est aussi la première enquête criminelle de l'Histoire. Le film n'a pas marqué les esprits. Trop décalé sans doute.

2008. 10,000 BC (10 000), de Roland Emmerich. Pas de stars dans cette histoire épique qui suit un jeune chasseur de mammouth, contraint, pour assurer l'avenir de sa tribu, de s'aventurer dans un territoire inconnu. Historiquement, il prend quelques aises. Malgré son coût astronomique (plus de 100M$), le film rapporte quand même 280M$ dans le monde. Cette "fantaisie" tournée dans plusieurs pays en Afrique, Asie et Océanie a préféré mélangé des langues existantes plutôt que d'utiliser des langages primitifs. Bref du spectacle à la Emmerich.

2010. Ao, le dernier Néandertal, de Jacques Malaterre. Adapté du roman de Marc Klapczynski et réalisé par l'auteur des docu-fictions L'Odyssée de l'espèce, Homo sapiens et Le Sacre de l'homme, le film (un échec au box office avec 235 000 entrées) raconte la fin des Néandertaliens, sur la base de récentes découvertes à l'époque. Le clan d'Ao ayant été anéanti par des Homo sapiens, il commence à errer, et se fait capturer par une tribu d’Homo sapiens hostiles où il fait la connaissance d’Aki, une femme Homo sapiens prisonnière. Comme dans La Guerre du feu, les personnages utilisent des langages imaginés pour le film et sans sous-titres. Des voix off traduisent leur pensée.

2013. The Croods (Les Croods), de Kirk DeMicco et Chris Sanders. Nominé à l'Oscar du meilleur film d'animation, sélectionné à Berlin, ce gros hit de DreamWorks (590M$ dans le monde) devait, à l'origine, être un film en stop motion signé Aardman Animations. Finalement en images de synthèse, le film d'animation signé des créateurs de Lilo & Stitch, fait sortir une famille de sa caverne pour qu'elle explore le monde qui l'entoure. Cave sweet Cave... La suite est programmée pour 2017.

2015. Pourquoi j'ai pas mangé mon père, de Jamel Debbouze. Le roman de Roy Lewis a été librement adapté. Du livre, Jamel Debbouze n'a gardé que deux personnages et le ton humoristique. Pour son premier film, la star a préféré utilisé un langa emodernepour accentuer la métaphore avec notre époque. Il s'agit du premier film tourné en Europe utilisant intégralement la performance-capture, qui permet de faire revivre Louis de Funès. Édouard, fils aîné du roi des Simiens, considéré à sa naissance comme trop malingre, est rejeté par sa tribu. Il grandit loin d’eux, auprès de son ami Ian,. Incroyablement ingénieux, il découvre le feu, la chasse, l’habitat moderne, l’amour et l’espoir. En voulant tout partager, il révolutionne l’ordre établi. Ainsi naît la véritable humanité, celle où on ne mange pas son père. Bref le monde moderne.

San Francisco 1985: danser au milieu du chaos

Posté par vincy, le 1 avril 2015

L'histoire: San Francisco 1985. Frankie est un jeune danseur qui vient d’intégrer une des plus prestigieuses troupes de danse contemporaine de la ville. Il fait la connaissance de Todd, un des danseurs de la troupe. Leur rencontre ne tarde pas à dépasser le cadre de la danse. Des manifestations contre la communauté gay voient le jour. Elles sont liées à la panique créée par la maladie du VIH que l’on vient de découvrir et qui décime déjà la communauté. Ensemble, Frankie et Todd évolueront dans ces événements hostiles mais aussi parfois plein d’espoir.

La critique: Deuxième long métrage de l'ancien danseur Chris Mason Johnson, San Francisco 1985 s'aventure sur des territoires complexes, entre espoir et peurs, lorsque le virus du SIDA commençait à se répandre au sein de la communauté homosexuelle. A travers les yeux d'un "candide", le cinéaste filme sa passion - la danse, comme exutoire de soi, incarnation de ses sentiments - et la frayeur - les rapports à l'autre, au corps, au sexe contaminés par ce HIV dont on ne sait pas grand chose.

Ce candide, jeune Apollon blond, danse comme un Dieu au milieu des ténèbres, en plein chaos (personnel et sociétal). Son parcours initiatique dans la vie, dans les lits et sur scène, révèle subtilement la difficulté d'être soi dans ce monde turbulent et peu tolérant. Au point de rester entre soi parfois. Le titre anglais - Test - est juste: le test sanguin (l'angoisse d'être positif), le test du public (seul sur les planches), le test d'un amant (lequel sera le "bon" et pas seulement un bon coup).

Le récit est épuré, peut-être un peu trop simple, déjà vu, manquant d'ellipses, mais la métaphore - qui met en parallèle les chorégraphies, les marches solitaires, les instants contemplatifs et les fulgurances sexuelles avec l'itinéraire d'un jeune homme à l'aube de sa vie d'adulte - séduit. L'homoérotisme bandant qu'impose le sujet est contrebalancé par ce portrait assez noir d'une communauté rejetée, contrainte de se replier sur elle-même. La force indéniable de ce film, primé à Los Angeles et nommé aux Independent Spirit Awards, pour nous entraîner dans cette histoire repose sur son acteur principal, Matthew Rish (Looking) qui illumine cette traversée des enfers.

Mais c'est à la fin de la première moitié du film que le spectateur est hypnotisé et que le talent du metteur en scène se déploie autant que les dons chorégraphiques du comédien: une (longue) scène de danse accompagnée de la musique de Ceiri Torjussen qui nous scotche par sa beauté et sa puissance. Le corps se tord dans tous les sens, défiant les lois de la gravité, au point de s'envoler vers une forme de légèreté: l'oubli de soi est alors vertigineux. Il faudra l'amour, un beau matin ensoleillé, à la fin du film, pour que notre personnage retrouve ce sentiment de bien-être dans ce monde brutal.

Les femmes au coeur du partenariat entre la multinationale du luxe Kering et le Festival de Cannes

Posté par vincy, le 1 avril 2015

Kering et le Festival de Cannes vont lancer le programme Women in Motion. Dans un communiqué du groupe Kering (Puma, Balenciaga, Saint Laurent, Gucci...) daté du 30 mars, le partenariat de cinq ans, révélé après l'arrivée de Pierre Lescure il y a quelques mois, se concrétise. Clairement, il s'agit d'une réponse à la critique lancinante sur le peu de place fait aux femmes dans les sélections du festival.

Deux axes ont été choisis:

A l’occasion du 68ème Festival International du Film de Cannes, Kering et le Festival de Cannes inaugureront la première édition du programme Women in Motion, destiné à mettre en valeur la contribution des femmes au 7ème art.

1. Durant tout le Festival de Cannes, les Talks Women in Motion débattront de la place des femmes dans le cinéma autour d’une personnalité qui viendra partager son point de vue. Cette série d’échanges traitera de la question du statut des femmes à celle de leur représentation au sein de la profession et à l’écran, ou encore des spécificités de leur point de vue narratif ou de leur regard derrière la caméra. Ces Talks Women in Motion, ouverts aux professionnels du cinéma et à la presse, seront organisés le matin.

2. Dès 2016, Kering et le Festival de Cannes remettront deux prix Women in Motion: l’un récompensant une contribution significative à la cause des femmes dans le cinéma, l’autre une jeune cinéaste de talent. Le premier prix Women in Motion récompensera la contribution d’une personnalité emblématique du cinéma incarnant les valeurs d’ouverture et de diversité promues par Women in Motion. Le premier lauréat sélectionnera à son tour une jeune femme cinéaste qui se verra remettre un prix Women in Motion du jeune talent féminin, venant soutenir l’un de ses projets.

Pour célébrer la création des Prix Women in Motion, un Prix d’Honneur exceptionnel sera décerné cette année. Il sera remis lors d’un « Dîner de la Présidence » du Festival de Cannes organisé le 17 mai 2015 par Pierre Lescure, Thierry Frémaux, et François-Henri Pinault.

François-Henri Pinault, Président-Directeur général du groupe Kering (et époux de Salma Hayek), précise que : «Le programme Women in Motion vise non seulement à mettre à l’honneur le talent des femmes du cinéma, mais aussi à souligner l’intérêt que leurs œuvres représentent pour les spectateurs. Leur donner plus de visibilité est essentiel quand on songe à l’impact que les films ont sur nos modes de pensée et, finalement, sur nos comportements de tous les jours. C’est précisément dans cet état d’esprit d’ouverture et d’enrichissement culturel que nous avons créé le programme Women in Motion ».

Thierry Frémaux, Délégué général du Festival International du Film de Cannes, ajoute que cette « partie intégrante du programme officiel du Festival de Cannes donnera une place supplémentaire aux femmes talentueuses du 7ème art et à leur regard sur le cinéma. Les Talks Women in Motion, dont je me réjouis de figurer parmi les premiers participants, seront également une occasion unique pour la profession de faire progresser la réflexion sur l’évolution nécessaire de la représentation des femmes et de leurs récits au sein de l’industrie du cinéma ».

Pierre Lescure, Président du Festival International du Film de Cannes, explique que le Festival va franchir « une nouvelle étape (...). Nous posons des jalons pour le cinéma de demain, un cinéma enrichi par une plus grande variété des points de vue et par la diversité des films ».

Kering et le cinéma, ce n'est pas un mariage arrangé. Par le biais de sa Fondation d’entreprise ou par l’intermédiaire de ses marques, est engagé pour la promotion et le développement du cinéma depuis plus de dix ans, en finançant des films, restaurant des œuvres, produisant des documentaires ou en soutenant des réalisateurs et des longs-métrages comme Fleur du Désert de Sherry Hormann (2009), Home de Yann-Arthus Bertrand (2009), Brave Miss World de Cécila Peck (2013), La Glace et le Ciel de Luc Jacquet (2015). Elle est associée dans Cinémaphore, la société de production commune de Julie Gayet et Charles Gillibert (lire notre actualité du 13 janvier 2014). Kering est également partenaire de l’Ecole de la Cité, qui fait partie de La Cité du Cinéma de Luc Besson. Enfin, elle sponsorise des institutions et festivals de cinéma de premier plan, tels que le Tribeca Film Institute (New York), Britdoc (Londres), le Los Angeles County Museum of Art (LACMA) ou encore le Festival Lumière (Lyon), dont Thierry Frémaux est le directeur général.

Cinéma français: les films très rentables et les fiascos de l’an dernier

Posté par vincy, le 31 mars 2015

qqu'est-ce qu'on a fait au bon dieu?

Le Film Français a publié récemment le classement des 190 films sortis entre le 24 décembre 2013 et le 25 décembre 2015 par taux de rentabilité. En voici une synthèse en cinq tendances.

Les comédies en tête

Sans surprise, les trois films les plus rentables sont des comédies: Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu, La famille Bélier (qui a ajouté 2 millions de spectateurs depuis ce calcul) et Babysitting ont enrichi leurs producteurs. Mais des films comme Fiston, Les trois frères les retour, Sous les jupes des filles, Samba, Supercondriaque et Barbecue ont parmi les 20 films les plus rentables de l'année. Supercondriaque partait avec le handicap d'un budget faramineux (> 30M$). La comédie, ça paye (pas toujours) mais ça paye d'autant plus que les rediff télé vont amortir et compenser les éventuelles pertes.

Les documentaires à la fête

La cour de Babel, Résistance naturelle et Le sel de la terre: trois des films les plus rentables de l'année sont des documentaires et classés dans le Top 7. Les deux premiers ont rapporté plus qu'ils n'ont coûté. Et si on pousse le ratio à 20% du devis, on peut ajouter Les chèvres de la mère, Au bord du monde, Se battre, Conversation animée et National Gallery. Soit 8 des 45 films les plus "profitables" de l'année.

Les gros budgets à la peine

Ils coutent plus de 10 millions d'euros, mais hormis Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu, aucun n'a été rentabilisé en salles. Hormis Supercondriaque , Minuscule et Yves Saint Laurent on peut même dire que tous ont rapporté moins d'un tiers de leur budget à leur sortie. Parmi eux: Les vacances du petit Nicolas, Tu veux ou tu veux pas, Astérix: le domaine des Dieux, La French et Les yeux jaunes des crocodiles. Heureusement il y a les recettes internationales qui les sauveront. Cinq autres films limitent la casse sans trop flamber les portefeuilles des producteurs. Hors concours, Lucy, qui certes n'est pas dans les films les plus rentables (29e) mais qui, par ses objectifs mondiaux et son box office internationale, est sans doute l'un des plus beaux coups de l'année.
L'échec est plus cuisant pour La belle et la bête, Le père Noël, Une rencontre et Mea Culpa.

Les indépendants au top

5 films dont le budget varie de 230000€ à 3,8 M€ ont rapporté la moitié de leur budget avec l'exploitation en salles: Hippocrate, Lulu femme nue, Near Death experience, et Les combattants. Ajoutons le champion de cette catégorie: Timbuktu fait encore mieux avec un budget largement recouvert par ses recettes, d'autant plus depuis ses Césars et 300000 entrées de plus. Et on pourrait ajouter les jolies performances de Diplomatie, Party Girl, Bande de filles et Marie Heurtin. Les films du milieu, ça paye encore. Et le Festival de Cannes est d'ailleurs un formidable booster puisque dans cette liste de 9 films, 5 ont été présentés sur la Croisette.

Les 10 gros flops de l'année

Ils ont couté plus de 4 millions d'euros et leur taux de rentabilité est inférieur à 3,5%. Parmi les autres très gros budgets mentionnons Grace de Monaco, Le dernier diamant et Paradise Lost, pas loin de ce Top 10 alors que leurs devis dépassaient 10M€.
1. La voie de l'ennemi de Richard Bouchareb
2. The Search de Michel Hazanavicius
3. Colt 45 de Fabrice du Welz
4. Kidon d'Emmanuel Nakache
5. Le temps des aveux de Régis Wargnier
6. Un illustre inconnu de Mathieu Delaporte
7. Tiens toi droite de Katia Lewkowicz
8. Papa was not a Rolling Stone de Sylvie Ohayon
9. Jacky au Royaume des filles de Riad Sattouf
10. Une promesse de Patrice Leconte

Les Français et le cinéma : La Grande vadrouille et Intouchables au top

Posté par vincy, le 30 mars 2015

L'an prochain, on célèbrera les 50 ans de La Grande vadrouille. Le film de Gérard Oury continue d'être le film préféré des Français, selon un sondage BVA-Doméo-Presse régionale, avec 27,1% des citations, un poil devant Intouchables (26,6%). Le vieux fusil complète le podium, en cohérence avec le choix des Français pour les acteurs Philippe Noiret et Romy Schneider, parmi leurs préférés (voir le palmarès des comédiens/comédiennes/cinéastes préférés des Français).

Derrière on retrouve essentiellement des comédies: Les tontons flingueurs, Le dîner de con, Bienvenue chez les Ch'tis, Le cinquième élément, Les bronzés font du ski, Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, Les Visiteurs, Le père Noël est une ordure, Léon, Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu?, Le Grand bleu, Astérix et Obélix: Mission Cléopâtre, Le dernier métro, Les petits mouchoirs, La famille Bélier, Ne le dis à personne et La Boum.

7 films sortis avant 1985

Outre la prédominance des comédies (11 sur 20), on remarque que deux films sortis en 2014 sont directement entrés dans ce Top 20, largement représenté par des films souvent rediffusés à la télévision. Seuls deux "classiques" dramatiques se classent dans les choix des Français. Plus globalement, 5 sont sortis en salles il y a moins de 10 ans, 15 il y a plus de 10 ans, 10 il y a plus de 20 ans et même 7 il y a plus de 30 ans.

Luc Besson, réalisateur préféré des Français, place trois films et Guillaume Canet en place deux. Côté acteurs, le Splendid domine: les champions restent Christian Clavier et Thierry Lhermitte (pourtant absents du Top 20 des comédiens préférés) avec respectivement cinq et trois films. Jean Réno est aussi mentionné avec trois films.

Différences générationnelles

Il y a cependant des disparités. Ainsi les Femmes ont d'abord choisi Intouchables, devant Le vieux fusil et La Grande vadrouille. Les hommes préfèrent La Grande vadrouille, Les tontons flingueurs et Le vieux fusil. Les 18-34 ans ont cité Les Bronzés font du ski devant Intouchables, Astérix et Obélix 3, Léon et Le dîner de cons. Les 35-64 ans préfèrent La Grande vadrouille, Intouchables, Les tontons flingueurs, Le vieux fusil et Le dîner de cons. Les séniors plébiscitent largement Le vieux fusil, César des César en 1985, devant Intouchables, La grande vadrouille, Les tontons flingueurs et Bienvenue chez les Ch'tis.

On ne sera pas méprisant, on ne jugera pas. Mais avouons quand même qu'il y a de sérieux oublis. La faute sans doute à la télévision qui préfère rediffuser ces films populaires plutôt que de rediffuser d'autres oeuvres moins divertissantes mais qui furent populaires en leur temps.

Le Festival du film policier de Beaune s’emballe pour Victoria et Marshland

Posté par vincy, le 30 mars 2015

Le 7e festival du film policier de Beaune a décerné ses prix samedi soir. Cette année, le Festival a rendu hommage à John McTiernan et Bertrand Tavernier. Le cinéma coréen était à l'honneur.

Présidé par Danièle Thompson, le jury était composé d'Emmanuelle Bercot, Stéphane de Groodt, Philippe Le Guay, Jean-François Stévenin et Elsa Zilberstein.

Victoria de l'Allemand Sebastian Schipper a remporté le Grand Prix du jury. Le film avait reçu trois prix au dernier Festival de Berlin, dont celui de la meilleure contribution artistique et celui des salles de cinéma art et essai allemandes. Il s'agit de l'histoire de Victoria et de ses amis, à Berlin, en sortie de boîte de nuit. Emportée par l’alcool, et la fureur de vivre, elle décide de les suivre tout au long de la nuit et faire l’expérience de la transgression.

Deux films, distribués par KMBO, se partagent le Prix du jury: Une Seconde chance de  Susanne Bier, déjà sélectionné aux Arcs, et Hyena de Gerard Johnson. Le film sort cette semaine en France. Il a déjà récolté le prix d'interprétation masculine aux Arcs et le prix du meilleur film à Sitges.

Marshland (La Isla minima) de l'Espagnol Alberto Rodriguez a reçu deux prix: le Prix spécial police (remis par un autre jury) et le Prix de la critique. Le film distribué par Le Pacte en France le 15 juillet prochain, fut le grand vainqueur des prix Goyas (les César espagnols) cette année avec 10 prix sur 16 nominations. Il était également sélectionné aux Arcs. A San Sebastian, il avait ramassé le prix d'interprétation masculine et le prix du jury. Le film se situe dans l'Espagne post-franquiste des années 80 où deux policiers, que tout oppose, sont envoyés au coeur de l'Andalousie pour résoudre l'assassinat sauvage de deux adolescentes.

Le Prix Sang Neuf, dont le jury était présidé par Santiago Amigorena, a récompensé Life Eternal de l'Autrichien Wolfgang Murnberger.

Le Festival de Beaune remet également des prix littéraires et le Prix Claude Chabrol, obtenu par Mathieu Amalric pour La chambre bleue, adapté d'un roman de Georges Simenon, et qui avait fait son avant-première à Un certain regard au Festival de Cannes l'an dernier.

Avengers Infinity War: les frères Russo aux commandes

Posté par cynthia, le 29 mars 2015

Alors que le second volet des Avengers est prévu dans moins d'un mois (le 22 avril), nous connaissons l'identité des réalisateurs des deux prochains opus. Tout comme Jon Favreau pour Iron Man 1 et 2, Joss Whedon tire sa révérence après avoir réalisé les deux premiers volets. Ce seront donc les frères Russo qui reprendront le flambeau de la franchise Avengers, avec toute la pression qu'on connaît. Infinity War Part 1 et Part 2 sont prévus entre mai 2018 et mai 2019 (lire aussi notre article du 29 octobre 2014).

Joe et Anthony Russo ont déjà réalisé Captain America: le soldat de l'hiver et s'apprêtent à filmer sa suite Captain America: Civil War où Spider-Man (repris par Disney/Marvel) devrait faire une entrée fracassante.

Les frères Russo, venus du petit écran ("Arrested development - Les nouveaux pauvres", "Carpoolers", "Community ") semblent avoir le vent en poupe en ce moment puisqu'ils seraient en pleine négociation pour le remake de Ghostbuster avec Channing Tatum.

Tom Cruise raconte la cascade aérienne de Mission:Impossible – Rogue Nation

Posté par cynthia, le 26 mars 2015

La bande annonce du cinquième opus de Mission Impossible intitulé Rogue Nation agite les foules sur la toile depuis sa mise en ligne en début de semaine. Et pas seulement à cause du titre, déposé depuis quelques mois, soit bien avant que Disney n'annonce un spin-off de Star Wars intitulé Rogue.

À la fin de la bande annonce, nous pouvons voir Tom Cruise, 52 ans, qui prend quand même un coup de vieux dans les scènes de combat, attaché à l'extérieur d'un avion Airbus A400M en plein décollage. Que toutes les mauvaises langues se taisent, il s'agit bien de l'acteur dans cette scène et non d'un cascadeur ou d'un effet spécial.

Une lentille spéciale pour garder les yeux ouverts

À l'occasion d'un entretien pour le portail Yahoo, Tom Cruise a révélé qu'il voulait une scène d'avion pour ce cinquième opus. Après un TGV dans le tunnel sous la manche (opus 1), l'escalade le grand vide entre les gratte-ciel de Shanghai (opus 3) et la plus haute tour du monde à Dubai (opus 4), il fallait une séquence spectaculaire. L'avion, c'est tendance: de The Dark Knight Rises à James Bond, ça fonctionne toujours très bien, comme les poursuites en voitures/motos ou les trains qui filent à toute allure.

Tom Cruise raconte: «Déjà enfant, au cours d'un vol, je me souviens m'être demandé ce que ça ferait de se retrouver sur l'aile ou à l’extérieur d'un avion.» Pilote amateur, l'acteur l'a fait, aussi difficilement soit-il: «Nous devions résoudre l’aspect technique de l'installation d'une caméra à l'extérieur de l'avion, déterminer l’endroit où je pourrais me placer et le type d'images que nous voulions obtenir, confie l'acteur. Il fallait aussi réfléchir aux aspects mécaniques de la prise de vue car nous voulions un décollage en pente raide pour capturer l'image du sol s’éloignant très vite sous moi. Et c'est un très gros avion. Nous avons donc rencontré le pilote d'essai, ainsi que l'équipe qui a créé l'Airbus A400M, afin de parler calculs et de discuter de la faisabilité de la scène. Ensuite, nous avons dû concevoir le support [pour la caméra], parce qu’avec des moteurs d’une telle puissance, il faut s'assurer que la caméra ne va pas se détacher et me percuter!» Et techniquement, ce ne fut pas le seul défi: il a fallu créer une protection pour les yeux (une sorte de lentille couvrant entièrement l'oeil de la star), évacuer les oiseaux et autres animaux volants des alentours, régler le problème des particules et des débris qui étaient sur la piste et en l'air, trouver une solution au kérosène qui s'échappait des moteurs, etc.

« Je me souviens d’un moment où nous roulions sur la piste et où une petite particule m'a atteint, elle était plus petite qu’un ongle. Heureusement, elle n’a touché ni mes mains ni mon visage - ces parties de mon corps étaient exposées et j’aurais alors eu un problème. Mais cette particule aurait aussi pu me briser les côtes ! Il y avait aussi la question du froid parce que nous étions en Angleterre et que la température descend tous les 300 mètres. Il faisait vraiment froid, et le fait que je ne portais qu’un costume, à l’extérieur de l'appareil, n’arrangeait rien ! » se rappelle la star.

Le grand huit en altitude

Autant de technique pour une scène qui a bien fichu les jetons à Super Tom Cruise: «C'est honnêtement la chose la plus dangereuse que j'ai faite de toute ma vie. Et j'ai dû le faire HUIT FOIS avant d'obtenir la bonne prise. La scène du Burj Khalifa de Mission Impossible - Protocole Fantôme était incroyablement dangereuse, tout comme Moab la scène d'escalade dans Mission Impossible 2. Les scènes à moto sont dangereuses parce que je ne peux pas porter de protections et que je ne porte pas de casque. Je roule à une grande vitesse et tout peut arriver. Mais je suis aux commandes de la moto... Je peux freiner. Mais à l'extérieur d'un avion, il existe tant de facteurs, vous êtes à la merci de tant d’imprévus. Ce n’est vraiment pas une chose à faire. Une fois la scène finie, les choses étaient claires : “Nous ne le referons plus jamais !”»

Mais l'acteur garde un très bon souvenir de ce cauchemar: « Je pilote des warbirds (des avions militaires vintage), je pilote des avions de voltige, mais ça, c'était vraiment très excitant et exaltant. L'adrénaline coulait à flots ! Quand l'appareil se déplaçait le long de la piste, je faisais de mon mieux pour garder mes pieds vers le bas. Après, il décollait et mon corps était plaqué sur le côté de l'appareil. Je me disais “Wow, c'est intense.”»

De quoi faire de ce cinquième Mission impossible, un événement pour la saison estivale (il a été avancé de six mois tellement le studio est persuadé détenir un blockbuster). Déjà très attendu par les fans il réuni également les acteurs Jeremy Renner, Alec Baldwin, Rebecca Ferguson, Ving Rhames et Simon Pegg et sortira en salles en France le 12 août 2015.

Cannes 2015: Avant-première mondiale sur la Croisette pour Mad Max: Fury Road

Posté par vincy, le 25 mars 2015

La rumeur le voyait en film d'ouverture. Finalement Mad Max: Fury Road fera bien étape à Cannes mais il sera présenté en Sélection officielle, Hors Compétition, le deuxième jour du festival soit le jeudi 14 mai. "A 30 ans d’intervalle, c’est le retour du héros de la saga mythique incarné par Tom Hardy après être entré dans la légende sous les traits de Mel Gibson" rappelle le Festival dans un communiqué.

Dans Mad Max: Fury Road, qui signe le retour de George Miller dans le film d'action, Max Rockatansky va rencontrer l’impératrice Furiosa (Charlize Theron), qui fuit une bande lancée à ses trousses…

La série a commencé en 1979, révélant Mel Gibson au monde entier. Mad Max 2, le défi (1981) et Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre (1985) ont fait le bonheur des cinéphiles par la suite (qui ne se souvient pas du clip-vidéo de Tina Turner qui accompagnait la sortie du 3e opus?). Plus culte que phénoménal, le succès de la trilogie n'a pas empêché Warner Bros de vouloir signer un "reboot", qui sortira dans la foulée de son avant-première cannoise en France (et le lendemain aux Etats-Unis). A l'origine, il devait sortir le 13 mai, ce qui avait conduit à espérer une ouverture rock n' roll.

George Miller aussi aussi réalisé Les Sorcières d'Eastwick, Lorenzo, Babe - Le cochon devenu berger (et sa suite) et Happy Feet (et sa suite). Ul a été deux fois membre du jury à Cannes. Tom Hardy était venu présenté Des Hommes sans Loi en compétition en 2012. Et Charlize Theron n'est pas venu à cannes depuis 2004 (The Life and Death of Peter Sellers).

74 ans après, Citizen Kane revient sur les lieux de son crime

Posté par vincy, le 24 mars 2015

74 ans après sa première séance, au Hearst Castle, Citizen Kane, le grand classique d'Orson Welles a été projeté au même endroit. A peu de choses près: le château n'ayant pas de salle de projection, elle a eu lieu au centre d'accueil du site. Le Hearst Castle avait été l'inspiration de la résidence Xanadu du héros du film. 60 heureux spectateurs ont quand même du débourser 1000$ pour assister à l'événement. Mais c'était pour la bonne cause, raconte Variety, puisqu'il s'agissait d'une opération de mécénat au profit du San Luis Obispo International Film Festival et des Amis du Hearst Castle, chargés de la préservation du lieu.

Les héritiers du magnat des médias William Hearst se sont associés au Festival du film de San Luis Obispo en 2012.

Il est ironique de constater que le chef d'oeuvre de Welles soit adoubé par la famille de Hearst aujourd'hui quand on sait à quel point le puissant patron avait tout fait pour interdire le film sorti en 1941.

La séance a été présentée le 13 mars par le petit fils d'Herman Mankiewicz, Ben, qui a coécrit le film avec le réalisateur. Le scénario a gagné l'Oscar l'année suivante.

Le 21e Festival du film de San Luis Obispo (10-15 mars derniers) allie plaisirs cinéphiles et dégustations de vin (californien).