De 1984 à 2805: Le futur au cinéma

Posté par vincy, le 27 octobre 2019

blade runner the road the island 2019La science-fiction fascine. Mais elle se précipite parfois un peu trop vite. Depuis 2001, imaginé en 1968 par Stanley Kubrick, on sait que le futur au cinéma est souvent à côté de la plaque. Et cela se confirme avec quelques films qui imaginaient les années 2010.

En 2012, le monde n'était pas peuplé de zombies et l'humanité ravagée par un virus comme dans Je suis une légende. Ce n'était pas non plus la vision apocalyptique que nous suggérait Mad Max 3. En 2013, Los Angeles n'était pas un lieu d'affrontement entre terroristes et dealers comme dans Scanner Darkly. Que dire de 2015: Back to the Future II s'est complètement planté: le skateboard à suspension magnétique n'existe toujours pas, pas plus que les affiches sous forme d'hologrammes 3D au cinéma ou les chaussures moulant parfaitement le pieds (il faudra juste attendre quelques années). Et puisque Terminator boucle la boucle cette semaine, rappelons-lui  que le deuxième volet se déroulait en 1997 avec une apocalypse nucléaire en jeu et que le quatrième, Terminator Renaissance, avait prédit en 2018, la menace d'une annihilation de l'humanité après une guerre avec les robots. (Souvenons-nous que le premier Terminator prenait moins de risque en se passant en 2029, même si on a du mal à croire que, d'ici 10 ans, il y ait des machines aussi évoluées).

Selon le cinéma, en 2019, on aurait du voir trois types de mondes. Aucun des trois n'est survenu.

La route (John Hillcoat, 2009). Sur une terre post-apocalyptique, ravagée par un cataclysme dont l'origine est inconnue, les animaux et les plantes disparaissent, tandis que quelques humains survivent. Dans ce paysage de cendres où règnent le froid et la faim, le plus grand danger est le cannibalisme. Un homme et son jeune fils veulent rejoindre la mer en direction du Sud. Mais sur ces routes désolées où la barbarie a repris ses droits, il faut trouver un espoir de survie.

The Island (Michael Bay, 2005). Lincoln Six-Echo et sa camarade Jordan Two-Delta font partie des centaines de Produits d'une immense colonie souterraine où la vie est étroitement surveillée et régie par des codes très stricts. Le seul espoir d'échapper à cet univers stérile est d'être sélectionné pour un transfert sur "l'Île". A en croire les dirigeants de la colonie, l'Île serait le dernier territoire à avoir échappé à la catastrophe écologique qui ravagea notre planète quelques années auparavant et en rendit l'atmosphère à jamais irrespirable...

Blade Runner (Ridley Scott, 1982). L'histoire se déroule en novembre 2019, à Los Angeles. La quasi-totalité de la faune a disparu. La population est encouragée à émigrer vers les colonies situées sur d'autres planètes. Les animaux sont artificiels et il existe également des androïdes, des robots à l'apparence humaine appelés « réplicants », fabriqués par la seule Tyrell Corporation. Ceux-ci sont plus ou moins considérés comme des esclaves modernes, qui sont utilisés pour les travaux pénibles ou dangereux, dans les forces armées ou comme objets de plaisir. Ils sont créés à partir de l'ADN humain mais ne sont ni des clones, ni des robots. Après une révolte sanglante et inexpliquée des réplicants dans une colonie martienne, ils sont interdits sur Terre. Mais les androïdes les plus modernes sont difficiles à distinguer des humains.


Il reste quelques films qui ne prennent pas de risque. Alien (2122), Avatar (2154), Matrix (2199), Le Cinquième élément (2263), Star Trek (2387° ou encore Wall-E (2805) peuvent se tromper: on ne sera pas là pour le voir. Si ça se trouve la terre de Wall-E sera déjà au programme à la fin du siècle. Et pour l'instant aucune technologie actuelle ne permet des voyages intersidéraux.

Ce qui nous fait douter de la plausibilité d'Interstellar (2070) ou d'Ad Astra ("dans un futur proche"). Et ne parlons pas de Seul sur Mars (2035) et Total Recall (2048) alors qu'on n'a que Curiosity pour faire des selfies sur la planète Mars. Et bien sûr, on a tout autant de mal à croire aux péripéties de Blade Runner 2049.

En revanche, Her, qui se passe en 2025, n'est plus très loin de la réalité. Tout comme Minority Report (2054) et sa société de surveillance (pardon vigilance), ses journaux sur papiers numériques, sa reconnaissance faciale ou ses voitures autonomes. Il est même possible que les technologies de ces deux films soient dans notre quotidien avant l'époque de leur récit.

On sera moins dupe avec les innovations de Gemini Man ou de Looper (2044-2074) qui font coexister le héros avec leur clone ou l'homme qu'il va devenir. Idem pour Source code, dans une époque relativement contemporaine avec une technique de physique quantique et de réalité parallèle.

Reste I, Robot. Le film est censé se dérouler en 2035. Dans 16 ans donc. Le cadre urbain est réaliste. Des robots sont intégrés à notre vie quotidienne mais un incident révèle que ces machines peuvent prendre le pouvoir sur terre. On n'en est certainement pas là. Mais les humanoïdes imaginés sont assez frappant de ressemblance avec ceux que divers laboratoires fabriquent aujourd'hui, dans le même but: assister l'humanité dans ses routines.

On peut malgré tout s'inquiéter. Dès le XIXe siècle Jules Verne avait pressenti qu'on irait sous les mers et sur la lune. Orwell, en 1949, imaginait pour 1984 un monde totalitaire, sans liberté d'expression n’existe plus, où nos pensées  sont minutieusement surveillées, le tout avec un slogan terrifiant: Big Brother is watching you. 35 ans plus tard, on s'en approche. Ce n'est parfois qu'une question de génération, mais la science-fiction a parfois préfiguré la réalité.

Le futur n'est pas si loin, finalement. Même s'il nous appartient encore (un peu).

Le prequel de Mad Max en préparation ?

Posté par vincy, le 19 septembre 2016

Furiosa will be back. Mad Max: The Wasteland (titre provisoire) est entré en pré-production, un an et demi après le carton en salles de Mad Max: Fury Road, où elle voulait la vedette au héros. A la fois prequel et spin-of, Mad Max: The Wasteland se centrerait sur le personnage de Furiosa plutôt que celui de Mad Max. Selon le journal australien Herald Sun, George Miller devrait réaliser ce cinquième épisode de la franchise qu'il a initié il y a 37 ans.

Il faudra patienter. Le cinéaste australien a un autre projet en cours qu'il voudrait filmer avant. Charlize Theron serait d'accord pour reprendre son rôle (elle avait avoué en avril qu'elle adorerait retrouver son personnage d'impératrice déchue et combattante). On la comprend: Fury Road a reçu six Oscars techniques (sur 10 nominations), récolté 378 millions de $ de recettes dans le monde et a été flatté par une critique dithyrambique.

Le film est quand même calé pour 2018/2019. Le scénario n'est pas encore finalisé. Et on ignore si Tom Hardy / Mad Max sera de l'aventure.

George Miller, Président du jury du 69e Festival de Cannes

Posté par vincy, le 2 février 2016

Ni Palme, ni Ours, ni Lion. Et pour cause, le président du jury du 69 e Festival de Cannes (11-22 mai) n'a jamais été en compétition dans l'un des trois grands festivals de la planète. Il est d'un autre monde. George Miller, réalisateur, scénariste et producteur australien, down under ,présidera donc les destinées des films en compétition du Festival. Un maître du genre, prince des blockbusters, qui a su insuffler sa touche personnelle au fil des décennies.

A Cannes l'an dernier, son Mad Max: Fury Road avait suscité, avec bruits et fureur, l'enthousiasme des cinéphiles, hors compétition. Depuis l'oeuvre pétaradante a pioché pas mal de prix auprès des syndicats et cercles de critiques et Miller a décroché une nomination à l'Oscar du meilleur réalisateur. L'Oscar, il en a déjà un grâce à un film d'animation, Happy Feet, comédie musicale environnementaliste déjantée et empathique.

Recevant son invitation cannoise, George Miller a déclaré : "Quel immense plaisir ! Être au cœur de ce Festival chargé d'histoire qui dévoile les joyaux du cinéma mondial, débattre des heures passionnément avec mes compagnons de Jury, c'est un grand honneur. Je ne manquerais ça pour rien au monde !"

Visionnaire, créateur d'univers, vacillant entre le cinéma d'action et les films familiaux, entre l'apocalypse rock n'roll et la fable irrévérencieuse, Miller est l'un des grands cinéastes venus d'Australie dès la fin des années 70, aux côtés de Peter Weir, Bruce Beresford et Phillip Noyce. Il a réalisé son premier film, Violence in the Cinema, part 1, en 1971. Le court métrage remporte deux alors prix de l'Australian Film Institute.

En 1979, naît Mad Max et révèle un certain Mel Gibson: road-movie, western, science-fiction se mélangent dans un cirque ultra-violent qui donnera trois autres films, trois gros succès populaires: Mad Max 2 : le Défi en 1981, Mad Max au-delà du Dôme du Tonnerre en 1985 et donc le désormais culte Mad Max: Fury Road en 2015.

Oeuvre spectaculaire et jubilatoire

En 1983, aux côtés de John Landis, Steven Spielberg et Joe Dante, le cinéaste réalise le dernier segment de La Quatrième Dimension (Twilight Zone: The Movie). Et en 1987, il s'aventure dans la comédie fantastique et faustienne avec Les Sorcières d'Eastwick, là encore un succès en salles, avec Nicholson, Sarandon, Cher et Pfeiffer. Il change de registre en 1992 avec un drame intimiste et familial, Lorenzo, porté par Susan Sarandon et Nick Nolte. Il s'agit de son seul échec public mais c'est aussi sa première nomination aux Oscars (pour le scénario). Il adapte et produit en 1995 Babe - Le cochon devenu berger (réalisé par Chris Noonan,) qui récolte sept nominations aux Oscars (dont Meilleur film et Meilleure adaptation pour Miller).

Puis, Miller s'offre un immense break. On ne le revoit qu'en 2006, avec son premier film d’animation Happy Feet (Oscar du Meilleur film d’animation), où des pingouins font des claquettes sur la banquise sur des airs de pop/rock endiablée). Happy Feet 2 suivra en 2011.

L'an dernier, avec le quatrième Mad Max, il fait la synthèse entre ses préoccupations écologiques dans ce monde post-apocalyptique et ses opinions féministes et anti-totalitaristes dans un barnum visuel épatant. Le film est dix fois nominé aux Oscars 2016, notamment pour le Meilleur film et pour le Meilleur réalisateur. Au total ses films ont rapporté plus de 600 millions de $ au box office nord américain.

"A 70 ans, George Miller est internationalement plébiscité pour son œuvre spectaculaire et jubilatoire autant que pour son éclectisme, son inventivité et son audace. Avec lui, c’est la grande tradition du cinéma de genre qui sera mise à l’honneur. Et c’est aussi un cinéphile généreux et un homme d’une grande qualité que le Festival de Cannes 2016 accueillera" explique le communiqué du Festival.

C'est la première fois qu'un Australien préside le jury cannois.

Star Wars épisode 7 : Le messie de l’année ciné ?

Posté par wyzman, le 29 novembre 2015

Le 16 décembre 2015. Voilà un jour que tous les fans de blockbusters, les nostalgiques et tous les autres cinéphiles attendent avec impatience. En effet, c'est ce 16 décembre que le nouveau film de J. J. Abrams sortira, j'ai nommé Star Wars - épisode 7 : Le Réveil de la Force. Véritable challenge pour l'écurie Disney (détentrice des droits) et pour les studios Lucasfilm et Bad Robot, ce nouveau volet aura pour objectif de faire oublier la seconde trilogie bourrée d'effets spéciaux numériques. Premier film d'une nouvelle trilogie et doté d'un budget de 200 millions de dollars, Le Réveil de la Force aura également pour ambition de doper un box office mondial qui a particulièrement brillé grâce à de mauvais films cette année. A l'exception de Mad Max : Fury Road, les amateurs d'explosions, de course-poursuites, de scènes de combat ou de bonnes grosses comédies se sont bien ennuyés en 2015. Explications.

Dès janvier, les choses ont mal commencé. Entre Tak3n et Into the woods, comment espérer être rassasié ? Le premier était une véritable catastrophe quand le second aura gonflé les ventes de Doliprane. Février ne nous aura pas non plus épargné. American Sniper s'est avéré plus psychologique que spectaculaire - même si certaines scènes en valaient la peine ; Jupiter Ascending a plus que divisé et Cinquante nuances de Grey, eh bien… Phénomène trop attendu, déception en vue ! Nous pourrions évoquer le cas de Divergente 2, mais à quoi bon ? On a beau aimer Shailene Woodley, elle ne fait pas le poids face à une certaine Jennifer Lawrence

Si Fast & Furious 7 aura permis aux fans de Paul Walker de lui dire au revoir, le blockbuster motorisé nous aura également rappelé que parfois, plus c'est gros moins c'est bon. Un peu comme cet Avengers : L'Ere d'Ultron. Une chose est sûre : si les deux films ont secoué le box office mondial, nos petits cœurs sont restés sur leur faim. En mai, alors que le Festival de Cannes récompensait Dheepan, un film qui n'a pas fait l'unanimité, George Miller balançait son énorme road-movie nouvelle génération qu'est Mad Max : Fury Road. Si vous ne l'avez pas vu, il n'est pas trop tard. Et si c'est déjà fait, placez-le en haut de votre liste de cadeaux adressée au Père Noël !

Après cela, il y a bien évidemment eu Jurassic World et Terminator Genisys. Oui, le premier nous a franchement rendu nostalgique et oui, nous avons (encore) craqué pour Chris Pratt. Mais entre nous, ce n'était pas parfait. Quid du duo Arnold Schwarzenegger/Emila Clarke ? Eh bien, si sur le papier, accoler la star du Game of Thrones à l'ex-Monsieur Muscles était une bonne idée, sur les écrans ce fût autre chose… Les plus jeunes d'entre nous auront tout de même eu la possibilité de savourer Vice Versa et Les Minions. Si les deux n'ont en commun que le fait d'être des films d'animation, ils nous auront tout de même bien fait rire - avec un léger avantage côté public aux petites têtes jaunes qui ont plu à 6,2 millions de Français !

Quant au reste de l'année jusqu'ici… Quel sacré foutoir ! Les Quatre Fantastiques ? Un échec. Ted 2 ? Raté. Mission Impossible 5 ? Un James Bond à l'américaine. Le Labyrinthe 2 ? Trop long et bruyant pour être bon. Spectre ? Pas aussi bien que Skyfall. Hunger Games 4 ? Une conclusion sans grand intérêt. Ce qui nous laisse avec Star Wars 7. Réalisé par J. J. Abrams (Star Trek Into Darkness) et co-écrit avec Lawrence Kasdan (L'Empire contre-attaque) et Michael Arndt (Toy Story 3), ce nouvel opus a peu de chance d'être raté. Enfin, ça c'est que l'industrie du cinéma souhaite. Car après des mois de buzz acharné (le premier teaser remonte à novembre 2014), le film ne peut pas et ne doit pas se planter.

Et si les spécialistes estiment que le film pourrait rapporter 200 millions de dollars dès son premier week-end d'exploitation américain, ce n'est pas pour rien : Star Wars 7 totalise déjà plus de 50 millions de dollars en prévente ! De là à espérer que le film atomise le record de 208,8 millions de dollars actuellement détenu par Jurassic World, il n'y a qu'un pas. Avec son casting mêlant la nouvelle génération aux anciennes, Star Wars 7 semble taillé pour détrôner Avatar de sa place de plus gros succès mondial avec 2,7 milliards de dollars amassés. Vous n'y croyez pas ? Attendez le 16 décembre ! Avec des chiffres aussi monstrueux que ceux annoncés, l'Académie des Oscars n'aura d'autre choix que de se pencher une bonne fois pour toutes sur le cas du space opera. Après avoir récompensé Titanic (11 Oscars) et Avatar (3 Oscars), on la voit mal snober le nouveau bébé de J. J. Abrams !

Mais il reste une inconnue: les Oscars, qui n'aiment pas trop les grosses machines et optent pour des films d'auteur la plupart du temps, doivent déjà caser Mad Max et Vice-Versa dans la liste finale. Alors, Star Wars va devoir surprendre, briller par sa qualité et surtout ne pas décevoir les fans. Le marketing fera le job: les recettes seront là. Cependant, même si le film fracasse des records, emballe une partie de la critique, entre nostalgiques et geeks, il restera à la saga un défi à relever: attirer ceux qui n'ont jamais vu ou aimer Star Wars. Car si la Force se réveille, c'est bien pour que la franchise vive de nouveau longuement sur les grands écrans.

Prix FIPRESCI 2015: Pourquoi « Mad Max : Fury Road » est le meilleur blockbuster de l’année?

Posté par geoffroy, le 18 septembre 2015


Ce soir, un film hors normes va recevoir le Prix FIPRESCI du meilleur film de l'année. La critique internationale a plébiscité pour la première fois un "blockbuster" hollywoodien, présenté hors-compétition à Cannes en mai dernier.

Mais pourquoi Mad Max : Fury Road est-il le meilleur blockbuster de l’été ?

L’été 2015 est terminé et avec lui son lot de blockbusters bourrés aux amphétamines. Si je devais ne retenir qu’un film, j’opterai sans hésiter pour Mad Max : Fury Road. C’est simple, le dernier opus de George Miller est un choc visuel, une expérience ciné totale et totalement jouissive qui enterre de son souffle novateur ses petits camarades de jeu en se rappelant au bon souvenir d’un cinéma d’Entertainment ici débarrassé de l’influence néfaste d’une Hollywood gangrénée par ses hordes de « marketeurs ».

Beaucoup ont glosé, à tort, sur le caractère étriqué voire insipide de son scénario. Il s’agit, de toute évidence, d’une erreur d’appréciation – encore que je soupçonne des pointes de mauvaise foi – puisque ce qui compte, dans le geste du réalisateur, n’est pas la complexité supposée d’une histoire à raconter mais la façon dont celle-ci est mise en image. Ainsi, l’essence du cinéma dans son expression originelle est réinvestit par une mise en action essentiellement pictural légitimant sa raison d’être. Tout est scandé par le seul mouvement d’une narration volontairement percutante, merveille de ligne de fuite captant la furie d’un monde dominé par la loi du plus fort.

La quatrième représentation de ce anti-héros mutique devenu l’une des figures mythologiques du 7ème art et de la pop culture en général, est performative. En effet, la course-poursuite qui compose 90% du film fait office de mode opératoire pyrotechnique à même de ressusciter par des faits de « route » l’aura inaltérable d’un personnage en lutte pour sa survie et contre la barbarie d’un monde fumant encore sous les vestiges de sa propre décrépitude. George Miller s’inscrit ainsi en rupture du système sur un contre-pied épatant de gourmandise cinématographique, préférant confiner sa narration dans le cadre d’une typographie bornée, désertique et linéaire pour mieux lui torde le cou dans un élan de mouvement perpétuel. Cette résistance face à la standardisation des productions actuelles honore Miller car il nous évite un reboot inutile d’une franchise historique qu’il n’aurait pas fallu, de toute façon, dénaturer.

Métaphysique des corps dans un monde chaotique

Se faisant, le réalisateur revisite avec brio son œuvre afin de lui donner un souffle épique rare, tout à la fois brutal, hystérique, lumineux, bariolé, esthétique. Comme en atteste le soin apporté à chaque séquence d’un point de vue formel. Par leur composition elles produisent la substantifique moelle d’un langage au service d’une imagerie brassant tout un pan de la pop culture pour élaborer une vision post-moderne à même de redéfinir le film d’action. Le génie de Miller est de nous embarquer dans une embardée cauchemardesque indistincte, intemporelle, sans limite. Le cadre explose pour laisser entrer une sauvagerie primitive modulable à souhait. Et Miller ne s’en prive pas, regorge d’inventivité afin de créer des poches de distorsion, sorte de contrepoint parfait à la linéarité du récit. Aucun salut pour les lâches. Il faut partir au combat, risquer sa vie pour espérer sauver son âme. Fury Road parle de métaphysique des corps dans un monde chaotique, excluant, avilissant, sans espoir. La course-poursuite indique la route à prendre pour vaincre l’inéluctable. Au-delà de la mort l’entraide devient une nécessité. La rédemption, une perspective de salut dans un monde ou tout n’est qu’entrechoquement (ferraille, chair, âme).

Pour spécifier sa vision, le réal étale sa science de la composition. Cette fois il n’est plus question de construire des scènes d’action dans leur métrique, leur durée ou leur autonomie – comme l’avaient très bien fait les frères W avec Matrix Reloaded –, mais de façonner un long tunnel visuel électrisé par le vrombissement de moteurs déchaînés. En ressort un road-movie intense tourné à l’ancienne dans des décors naturels. Ainsi, l’apport, mesuré, du numérique, sert à affiner, plutôt qu’à construire, les contours gargantuesques de cette fable contemporaine .Ce choix propulse le film dans un ailleurs tangible, palpable, ancré à la terre dans la reconquête d’une humanité. Le parcours n’est pas initiatique, il est viscéralement émancipateur. L’affrontement qui pulse les cœurs des différents protagonistes est celui d’une survie. Soit dans l’affirmation d’une domination sanguinaire. Soit en créant les conditions d’une libération.

Pour toutes ces raisons, et plus encore, Mad Max : Fury Road ne peut se réduire à n’être qu’un vulgaire avatar des films post-apocalyptiques. Non, le film revêt un uniforme beaucoup plus estimable puisqu’il est devenu, en quelques semaines seulement, un objet de fascination, une proposition exclusive d’un genre qui a bien du mal à se renouveler. Fury Road peut être fier d’être affublé de l’étiquette « culte » qui, au-delà de son succès public, lui assure déjà la postérité.

Cannes 2015: Carte postale d’Australie

Posté par vincy, le 23 mai 2015

cinéma en plein air à Broome en Australie

C'est loin l'Australie. Il n'y a même pas de vols directs en provenance d'Europe. Cela n'empêche pas de voir de plus en plus de films en provenance de ce pays-continent. D'autant plus qu'il souffle un vent nouveau du côté des auteurs.

Cependant, tout n'est pas rose "Down Under". Le pays est un coproducteur international important, un lieu de tournage pour Hollywood. Mais à peine 50 films (les très grandes années) y sont produits. La part de marché des films australiens est même famélique, dépassant rarement les 10%. Le dernier gros triomphe date de 1986 avec Crocodile Dundee. Bien sûr quelques films ont fait exception plus récemment, comme Australia, Happy Feet ou Moulin Rouge! Des arbres qui cachent le désert.

On est loin du faste des années 75-95, avec des succès comme Mad Max, Babe, Muriel's Wedding, Priscilla folle du désert et des auteurs exportés à Hollywood tels Peter Weir, George Miller, Phillip Noyce, Russell Mulcahy, Bruce Beresford, Alex Proyas et Fred Schepisi. Sans oublier le chef opérateur de Wong Kar-wai, Christopher Doyle (récompensé à Cannes par le Grand prix de la Commission Supérieure Technique pour In the Mood for Love).

Depuis quelques années, le cinéma australien, vieux de 109 ans, connaît une véritable renaissance et une reconnaissance internationale. Ainsi, Warwick Thornton ramène au pays une Caméra d'or en 2009 avec Samson et Delilah. Une première depuis 1996 et Love Serenade de Shirley Barrett. Le vétéran Rolf de Heer a été récompensé deux fois à Un certain regard, en 2006 et l'an dernier. De Justin Kurzel à David Michôd, d'Andrew Dominik à James McTeigue, une nouvelle génération apparaît sur les écrans, principalement dans des films de genre.

Cannes 2015: Avant-première mondiale sur la Croisette pour Mad Max: Fury Road

Posté par vincy, le 25 mars 2015

La rumeur le voyait en film d'ouverture. Finalement Mad Max: Fury Road fera bien étape à Cannes mais il sera présenté en Sélection officielle, Hors Compétition, le deuxième jour du festival soit le jeudi 14 mai. "A 30 ans d’intervalle, c’est le retour du héros de la saga mythique incarné par Tom Hardy après être entré dans la légende sous les traits de Mel Gibson" rappelle le Festival dans un communiqué.

Dans Mad Max: Fury Road, qui signe le retour de George Miller dans le film d'action, Max Rockatansky va rencontrer l’impératrice Furiosa (Charlize Theron), qui fuit une bande lancée à ses trousses…

La série a commencé en 1979, révélant Mel Gibson au monde entier. Mad Max 2, le défi (1981) et Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre (1985) ont fait le bonheur des cinéphiles par la suite (qui ne se souvient pas du clip-vidéo de Tina Turner qui accompagnait la sortie du 3e opus?). Plus culte que phénoménal, le succès de la trilogie n'a pas empêché Warner Bros de vouloir signer un "reboot", qui sortira dans la foulée de son avant-première cannoise en France (et le lendemain aux Etats-Unis). A l'origine, il devait sortir le 13 mai, ce qui avait conduit à espérer une ouverture rock n' roll.

George Miller aussi aussi réalisé Les Sorcières d'Eastwick, Lorenzo, Babe - Le cochon devenu berger (et sa suite) et Happy Feet (et sa suite). Ul a été deux fois membre du jury à Cannes. Tom Hardy était venu présenté Des Hommes sans Loi en compétition en 2012. Et Charlize Theron n'est pas venu à cannes depuis 2004 (The Life and Death of Peter Sellers).

Nicholas Hoult, meurtrier pop dans Kill Your Friends

Posté par vincy, le 20 août 2014

nicholas hoult kill your friends

Bel Eusèbe dans Le Choc des Titans, bandant dans A Single Man, jeune Fauve dans X-Men, brave Jack le chasseur de Géants, actuellement à l'affiche de Young Ones, et bientôt au générique de Dark Places de Gilles Paquet-Brenner et d'Autobahn de Eran Creevy, Nicholas Hoult est une des étoiles montantes à surveiller dans le cinéma anglo-saxon. C'est évidemment dans Mad Max: Fury Road de George Miller qu'il est attendu l'an prochain, aux côtés de Tom Hardy et Charlize Theron.

Entre temps, l'agenda du jeune comédien ne désemplit pas. Il vient d'achever le tournage de Kill Your Firends, d'après le roman culte éponyme de John Niven (inédit en France). L'écrivain écossais a écrit lui-même le scénario. Ce sera le premier long métrage réalisé par Owen Harris (connu pour avoir réalisé trois épisodes de la deuxième saison de la série Misfits et le téléfilm Holy Flying Circus, nominé aux Bafta).

Kill Your Friends, qui doit sortir en 2015, se déroule en plein avènement de la british pop, en 1997. Le jeune Steven Stelfox, chargé de rechercher de nouveaux artistes dans un label musical, est mu par une ambition et un arrivisme démesurés, en plus de se doper à l'excès. Peu intéressé par la musique, jaloux de ses confères et concurrents, malheureux dans son job, il n'a pourtant qu'une obsession : déniché le prochain tube pour faire rayonner la Cool Britannia. Mais l'industrie musicale est au bord du précipice, après deux décennies d'opulence et d'outrances financières. Et Stelfox va devoir sauver sa carrière en franchissant un cap... meurtrier. Pour la reconnaissance et pour la gloire, tous les moyens sont bons

Autour de Hoult, on croisera notamment Tom Riley, Ed Skrein et Rosanna Arquette.

Comic Con 2014: 8 événements qu’il ne fallait pas rater

Posté par cynthia, le 29 juillet 2014

Le Comic-Con de San Diego vient de s'achever après avoir fait vibrer les fans. l'événement BD est de plus en plus la rampe de lancement de blockbusters hollywoodiens (SF, super héros, fantasy) devenant un Festival spécialisé à part entière, avec ses stars et ses révélations.

Retour sur les nouveautés de cet événement.

Qu'est-ce que la Comic-con de San Diego?

Si vous ne savez pas ce qu'est le Comic-Con de San Diego c'est que soit vous avez été kidnappé par des Aliens il y a 60 ans puis relâchez aujourd'hui, soit vous vivez dans une grotte isolée en Islande... mais bon au cas où voici une petite explication de cette événement exceptionnel.

Le Comic-Con de San Diego, en Californie, est l'une des manifestations les plus importantes consacrées aux bd, mangas et comics et à leurs divers produits dérivés. Du 23 au 27 juillet, il vient de rassembler plus de 150 000 visiteurs (certains estiment même 200 000). Depuis sa fondation par Shel Dorf en 1970, présentant à l'origine essentiellement des bandes dessinées, le Comic-Con s'est élargi au fil des années pour s'ouvrir à une frange plus large allant des séries TV, aux films en passant par les cartoons.  Il n'est donc pas étonnant de croiser Benedict Cumberbatch au détour du même couloir que Daniel Radcliffe (qui cette année a troqué sa tenue de Quidditch pour le costume de Spiderman à l'occasion de la Comic-Con).

Vous l'avez compris, les styles et les goûts se mélangent. Super-héros, dragons, rebelles et autres seigneurs d'un autre temps, cette année, la Comic- Con a une nouvelle fois tapé fort. Attention risque de spoilers!

wonder woman dans batman vs superman1) Batman et Xena...euh Wonder Woman pardon

La Comic-Con a dévoilée les toutes premières images de Ben Affleck en Batman, dans Batman vs Superman: Dawn of justice. Si les fans sceptiques ont été quelque peu rassurés sur le choix de l'acteur, cela fut l'effet inverse pour son acolyte Wonder Woman. L'apparition de Gal Gadot en Wonder Woman a créé beaucoup d'émoi. Et pour cause... bye bye le short étoilé et le lasso, cette nouvelle héroïne est sanglée dans une tenue de cuir et porte une épée en mode Xena (photo) qui part à l'assaut du trône de fer. Pourtant c'est bien dans Batman vs Superman qu'elle apparaîtra et non dans la suite de 300. Et même si on est perplexe, elle rejoint tout de même Ben Affleck (Batman), Henry Cavill (Superman) et Amy Adams (Loïs Lane) dans un casting qui doit viser le milliard de dollars de recettes en 2016. Patience.

2) Les nouveaux personnages de Game of Thrones

On ne sait pas combien de temps ils vont survivre mais en tout cas les nouveaux acteurs, fraîchement débarqués dans la série la plus regardée et buzzée du moment, Game of Thrones, se sont dévoilés le temps d'une vidéo sur le net. Très excités, ils se sont présentés auprès de leur fans en décrivant quel personnage ils allaient interpréter. C'est ainsi que nous découvrons la famille d'Oberyn Martell (légèrement cabossé durant la saison 4) composée de son frère et de plusieurs de ses filles. Côté Tagaryen, on découvre un nouvel esclave aux côtés de la belle Khalessi.

Ont-ils signé pour plusieurs saisons ou vont-ils nous quitter aussi vite qu'ils sont arrivés? George R.R. Martin adore tuer ses héros après tout. Affaire à suivre...

3) L'arrivée en trombe de l'équipe d'Avengers

Si vous étiez d'une humeur maussade, il fallait passer du côté Avengers pour avoir le moral. L'équipe (presque) au grand complet et venue présentée les premières images d' Avengers 2: Age of Ultron (prévu en salles au printemps 2015) est arrivée avec classe et en chanson sur un tube de Mickael Jackson. Robert Downey Jr a ouvert le bal avec un pas de danse dont lui seul à le secret, suivit de très près par Jeremy Renner, Samuel L Jackson, Mark Ruffalo, Chris Hemsworth, Cobie Smulders et Chris Evans qui a agité son joli popotin à la joie de l'assemblée. Mais l'événement de ce jour (non ce n'était pas l'absence remarquée de Scarlett Johansson, immobilisée pour cause de grossesse) était sans nul doute la présentation des deux nouveaux membres de l'équipe Aaron-Taylor Johnson et Elizabeth Olsen.

Les deux acteurs, mariés dans la dernière version de Godzilla, incarnent ici des frères et sœurs aux pouvoirs dévastateurs. "Nous jouons un frère et sa sœur et […] nous avons essayé de changer notre dynamique par rapport à celle que nous avions dans Godzilla, où nous étions mari et femme" confie l'acteur Aaron-Taylor Johnson. On ne sait pas encore si l'alchimie sera aussi fulgurante qu'elle a été bien promue, mais une chose est sûre ces deux personnages sont autant attendus au tournant que les deux qui vont suivre...

4) Un calendrier chargé pour Marvel

Disney et Marvel ont fait une OPA sur le calendrier des sorties en salles des 5 prochaines années.

On savait déjà certaines de ces dates. En 2015, The Avengers: Age of Ultron est prévu pour le 1er mai et Ant-Man pour le 17 juillet. En 2016, Captain America 3 débarque le 6 mai et Doctor Strange le 8 juillet. En 2017, un Marvel surprise sera dans les salles le 5 mai (on pense évidemment à Iron Man 4), la suite des Gardiens de la Galaxie le 27 juillet et un autre film pour l'instant inconnu le 3 novembre. A priori Thor 3 tient la corde. Marvel a également bloqué le 6 juillet 2018 et le 2 novembre 2018 ainsi que le 3 mai 2019. Un spin-off avec la Veuve noire, un troisième Avengers, un quatrième Captain America, une suite à Doctor Strange ou AnMan (en fonction de leur box office) sont envisageables/interchangeables.

Pendant ce temps Sony a décalé Spider-Man 3 de deux ans (désormais calé à 2018) et a remplacé son créneau de 2016 (le 10 juin) par Uncharted, l'adaptation du jeu vidéo avec comme héros Nathan Drake. Sony en profite aussi pour développer la franchise Spider-Man avec deux spin-off: Venom et Sinister Six, déjà calé au 11 novembre 2016.

5) Hunger Games 3: La Révolte Partie 1 se dévoile légèrement

La première bande annonce de Hunger Games - La révolte Partie 1 a été révélé à San Diego (quand on vous dit que c'est l'événement de l'année). On y retrouve Jennifer Lawrence en une Katniss plus dévastée que jamais qui va devoir mener la révolte à son apogée. Pas de trace de Peeta (chers compatriotes lecteurs vous savez pourquoi) mais nous retrouvons le tristement regretté Philip Seymour Hoffman dans un de ses derniers rôles, ainsi que Natalie Dormer (The Tudors, Game Of Thrones) dans le rôle de Margaery Tyrell, et Julianne Moore récemment récompensée à Cannes.

6) Mad Max, la nouvelle version

Courses endiablées dans le désert, explosions et machines futuristes alimentent le remake de Mad Max: Fury Road, dont la sortie est prévue en 2015. Là encore, la bande annonce a été révélée lors du Comic-Con. Tom Hardy et Charlize Theron feront-ils oublier le duo Mel Gibson/Tina Turner? Réponse en suspend. Mais ça déménage...

7) Mais qui va mourir dans Les Simpsons?

C'est le stress du mois, de l'année et même du siècle pour des millions de fans à travers le monde. L'équipe de la série la plus connue à travers le monde, Les Simpsons, est venue présenter la prochaine saison... et quelle saison! Les scénaristes ont révélé qu'un personnage allait mourir. Comble du comble, ils ont laissé en émois les fans avec un teaser dévoilant un Homer Simpson souffrant. Le papa le plus chou et drôle de la TV va-t-il tirer sa révérence? Préparons nos mouchoirs mais en attendant on se ronge les ongles jusqu'au sang! On parie plutôt pour un rôle secondaire, genre le voisin ou un pilier de bar.

8) et la cerise sur le gâteau : Interstellar

Christopher Nolan et Matthew McConaughey sont venus présentés un teaser inédit d'Interstellar et dialoguer avec les fans. Là nous n'aurons besoin d'attendre que novembre pour découvrir le film.

Mélopées islandaises et mix monstrueux pour des films cultes

Posté par Claire Fayau, le 6 juillet 2009

En tant que partenaire, Ecran Noir vous convie aux événements festifs de Sinny & Ooko (tout l'agenda), pour faire le  plein  de cinéma et de musique.

Cela commencera dès le 11 juillet avec le ciné-concert de Laurent Levesque et Jonas Hellborg autour de la musique du film de Johnnie To, Vengeance. Le Forum des Images (Paris) à partir de 20h. Dans le cadre dy cycle "Vengeance" programmé par le Forum cet été, la Ciné Party rendra hommage aux Arts martiaux.

Le 2 octobre, pour la nuit blanche de Metz, l'islandais Bardi Johannsson fera un cinemix unique en son genre autour du film  muet Haxan, réalisé par Benjamin Christensen en 1922 .

Toujours dans la ville de Lorraine, le 8 novembre, au Festival de Musiques volantes, Montgomery continuera la tournée de son ciné-concert Mad Max, premier épisode de la franchisee post-apocalyptique. Le groupe breton vient de sortir un album, Stromboli.

Et le 21 novembre, il ne faudra pas manquer "Le cinéma de Sigur Ros" à l'Elysées Biarritz (Paris). Les islandais ont souvent contribué à des bande originales de films comme Vanilla Sky, Les fils de l'Homme, La vie aquatique, Immortel (de Bilal) ou la scène final de Mysterious Skin, et même Slumdog Millionaire (pour la bande annonce).