Chéries Chéris va chérir Alain Guiraudie

Posté par vincy, le 16 juillet 2013

festival chéries chéris 2013 films gays et lesbiens de paris tom de pékin affiche posterAlain Guiraudie, 49 ans, a reçu deux jolis cadeaux d'anniversaire le 15 juillet. Son dernier film, L'inconnu du Lac, Queer Palm et prix Un Certain Regard de la mise en scène à Cannes cette année, a passé le cap des 100 000 entrées en France après 5 semaines d'exploitation. C'est son plus gros succès.

Par ailleurs, le Festival Chéries Chéris (Paris Forum des Images, 15-20 octobre 2013) a décidé de lui rendre hommage en le désignant invité d'honneur. Guiraudie donnera une Master Class à cette occasion. Pour accompagner cet événement, l'affiche du Festival, tout juste révélée, est signée Tom de Pékin : il s'agit d'une déclinaison de celle de L'inconnu du Lac, qui avait fait polémique à Saint-Cloud et Versailles.

Enfin, le Festival LGBT a déjà annoncé en guise de programmation une nuit consacrée aux serial killers (et killeuses), là encore en rapport avec l'histoire du thriller érotique de Guiraudie.

Prix Jean Vigo pour le moyen métrage Ce vieux rêve qui bouge en 2001, le réalisateur a réalisé 4 longs métrages depuis 10 ans.

Un « Kiss-in » à Saint-Cloud pour narguer la censure de l’affiche de L’inconnu du Lac

Posté par vincy, le 11 juin 2013

Allez! Tous à Saint-Cloud (c'est direct en tramway T2 et en Transilien à partir de La défense et Saint-Lazare, pas très loin du métro Pont de Saint-Cloud)! Pour contrer la censure de l'affiche du film L'inconnu du Lac par la ville, un "kiss-in" est organisé mercredi 12 juin à 19h devant l'hôtel de ville de Saint-Cloud.

A l'AFP, Pascale Ourbih présidente du festival de cinéma LGBT Chéries-Chéris a déclaré : "Je soutiens cette initiative mais je n'en suis pas l'initiatrice". Le Fetsival songe à rendre hommage au réalisateur du film Alain Guiraudie lors de sa prochaine édition en octobre.

Rappelons que l'affiche a été retirée parce qu'une vingtaine d'habitants de Saint-Cloud se sont plaints directement auprès de la mairie. La ville de Versailles a également censuré le poster.

Elle est pour le moment restée sur 350 autres panneaux publicitaires dans toute la France, selon le distributeur Les Films du Losange.

Ce mardi, la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, a estimé que ces retraits d'affiches constituaient «un acte de censure qui porte atteinte à la liberté de communication et d'expression». Pour elle, l' affiche «ne présente pas les risques pour l'ordre public qui pourraient justifier des mesures de restrictions par les autorités compétentes», soulignant qu'elle «a été reproduite dans la plupart des médias alors que le film était dans sa phase promotionnelle» avant sa présentation au festival de Cannes. Elle précise que "Cette affiche créée par l'illustrateur  Tom de Pékin, qui représente notamment au premier plan le dessin d’un baiser entre deux hommes, transpose, avec la liberté artistique qui doit être reconnue à tout créateur, le propos et l'ambiance du film."

Pas d’affiche de L’inconnu du Lac pour les habitants de Versailles et de Saint-Cloud

Posté par redaction, le 10 juin 2013

l'inconnu du lac affiche censureÇa commence avec un tweet des Films du Losange : "Ce matin, la mairie de St Cloud a fait retirer les affiches de L'Inconnu du lac ! Ce serait pas un tout petit peu de la censure abusive, ça?". C'était en début d'après midi aujourd'hui. A deux jours de la sortie du film d'Alain Guiraudie - Queer Palm et Prix Un certain regard de la mise en scène au dernier festival de Cannes - la nouvelle s'est évidemment propagée sur les réseaux sociaux.

Que voit-on sur l'affiche? Le dessin de deux hommes s'embrassant. On peut vaguement deviner une scène de fellation à l'arrière plan. L'affiche est conçue par Tom de Pékin. Elle est illustrative mais ne rien dit d'un film dont quelques scènes de sexe sont crues dans une histoire qui est avant tout un suspens anxiogène. Rappelons que le film est interdit aux moins de 16 ans (car oui un rapport sexuel est moins acceptable qu'un sadisme sanglant).

Mobilisation pour le retrait des affiches dans d'autres villes

Depuis des mois, les opposants à la Loi sur le mariage pour tous (rappelons-le votée en mai et effective depuis deux semaines avec le premier mariage homosexuel célébré à Montpellier) trouvent n'importe quel prétexte pour se faire entendre (jusqu'à parasiter la finale homme de Roland Garros hier). Le contexte est de plus en plus violent, pour ne pas dire radical. Les élus en rajoutent une couche : certains refusant de faire leur devoir en mariant deux personnes du même sexe. Les films du Losange s'inquiètent d'éventuels autres effets. Au cours de l'après midi, on a appris que la ville de Versailles a également demandée à JC Decaux de retirer l'affiche du film. Dans un autre tweet, le distributeur informait que "sur Twitter les anti mariage-gay se mobilisent pour demander le retrait dans d'autres villes." Tout est amour disait-Il.

Une censure qui ne dit pas son nom

Selon Rue 89 la Ville de Saint-Cloud s'est défendu ainsi : « On a été harcelés de coup de fils, de mails depuis jeudi dernier. Certains Clodoaldiens se sont déplacés en personne à la mairie. » On en est encore là : deux hommes qui s'embrassent dans un dessin, ça choque. Les Clodoaldiens n'ont pas finit d'en baver.

A Versailles, toujours selon Rue 89, "la direction de la communication dément formellement avoir contacté Decaux pour demander le retrait des affiches mais dit « comprendre que l’affiche puisse choquer un public qui se retrouve désarmé face à des affiches qui abordent la sexualité dans la rue »." « Dans les faits, nous ne nous opposerons pas au retrait de ces affiches et il est pour nous essentiel que Decaux prenne conscience de ses responsabilités ». La censure ne dit jamais son nom. Rappelons que le député maire divers droite François de Mazières, farouchement opposé au mariage pour tous, avait voté par erreur l'article premier du texte de la Loi.

Procédure rare?

Or JC Decaux a retiré les affiches « à la demande des municipalités de Saint-Cloud et Versailles ». La procédure est extrêmement rare et touche souvent des publicités liées à l'homosexualité (Têtu), au sexisme (Damien Saez), à la politique (Stéphane Guillon), au racisme (Le Mouv), au tabac (Tati) ou à l'érotisme. Bientôt les publicités pour sous-vêtements?

Le distributeur, Les Films du Losange, affirme qu'il n'y a pas eu de refus de programmation. On espère juste que la phobie des coincés et autres obscurantistes s'arrêtera là. Que ce sera leur dernière tentation...

De notre côté, nous ne vous conseillons qu'une seule chose : allez voir le film dès mercredi dans les salles!

L’affiche du 66e Festival de Cannes sous le signe de l’amour

Posté par vincy, le 22 mars 2013

affiche cannes 2013 © agence bronxSous ses airs de "69, édition romantique", l'affiche du 66e Festival de Cannes allie le glamour atemporel et le pop psychédélique des sixties. Cannes 2013 sera donc un baiser de cinéma, une déclaration d'amour au 7e art, avec l'icône Paul Newman embrassant son épouse Joanne Woodward, "pris en photo sur le tournage du bien nommé A New Kind of Love (La fille à la casquette), de Melville Shavelson (1963)" comme l'indique le communiqué. Notons que le film se déroule à Paris.

Hommage à Newman disparu il y a 5 ans et "salut plein d’admiration à Joanne Woodward, sa femme et son interprète d’élection." Une affiche sous le signe de l'amour qui honore deux anciens prix d'interprétation du Festival (un cas unique dans le palmarès cannois). Under spell.

"Le Festival de Cannes les a accueillis en 1958 - année de leur mariage - en sélectionnant  en compétition Les Feux de l’été (The Long Hot Summer) de Martin Ritt, premier film qu’ils tournent ensemble" rappelle le Festival. L'acteur a reçu un prix d'interprétation pour ce film. Paul Newman reviendra sur la Croisette avec sa femme et muse  pour présenter De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites (The Effect of the Gamma Rays on Man-in-the-Moon Marigolds) (en compétition en 1973) et La Ménagerie de verre (The Glass Menagerie) (en compétition en 1987). Joanne Woodward sera récompensée d'un prix d'interprétation pour De l'influence des rayons gamma...

Paul Newman est également venu à Cannes pour promouvoir Exodus (hors compétition), La castagne (hors compétition) et Le Grand saut (en compétition).

Image digne de Vertigo, retravaillée par l'agence Bronx, qui vient de réaliser l'affiche du Salon du livre de Paris ainsi que l'affiche de Cannes l'an dernier, qui l'a insérée dans un décor cinétique, nous voici hypnotisée par cette spirale de l'amour, et avouons-le sous le charme. L'agence signe également un film d’animation de l’affiche, sur un remix du thème musical du Festival.

Le Studio Ghibli prépare le grand retour d’Isao Takahata

Posté par vincy, le 24 décembre 2012

Isao Takahata, 77 ans, va sortir l'été prochain son nouveau long-métrage animé : Kaguya hime no monogatari (L'histoire de la princesse Kaguya). C'est sa première réalisation depuis Mes voisins les Yamada, en 1999.

Pour le Studio Ghibli, 2013 sera donc une année faste. Pour la première fois depuis 1988, Hayao Miyazaki et Isao Takahata sortiront un film la même année puisque le premier sera à l'affiche cet été avec Kaze Tachinu (Le vent s'est levé). A l'époque Mon voisin Totoro se confrontait au Tombeau des lucioles. Takahata est avec Miyazaki le cofondateur du Studio. Directeur musical, producteur, scénariste, il a souvent collaboré aux oeuvres de son associé.

Révélé en 1968 avec Horus, prince du Soleil, Isao Takahata a également réalisé des films comme Kié la petite peste et Pompoko. Le cinéaste avoue être influencé par le néoréalisme italien, la nouvelle vague française, la poésie de Jacques Prévert et admire les dessins animés de Michel Ocelot, dont il a assuré les traductions japonaises. Takahata avait révélé qu'il travaillait à ce film lors du 62e Festival du Film de Locarno, alors qu'il participait à une conférence avec le créateur de Kirikou.

Son nouveau film est l'adaptation d'un conte très populaire nippon du Xe siècle, Le conte de la Princesse Kaguya, plus connu sous le nom du Conte du coupeur de bambou. Il a déjà été transposé au cinéma (par Kon Ichikawa en 1987), en ballet, en pièce de théâtre... L'histoire est celle d'un bébé découvert dans une forêt de bambous et élevé par un coupeur de bambous. En grandissant, elle devient une magnifique femme et s'aperçoit qu’elle est l’héritière du royaume de la lune. Le conte est le premier de toute l'histoire de l'humanité à faire le lien entre la Terre et la Lune.

Un nouveau film de Hayao Miyazaki cet été au Japon

Posté par vincy, le 14 décembre 2012

kaze tachinu le vent s'est levé hayao miyazaki poster afficheKaze Tachinu (Le vent s'est levé). Voilà le titre du nouveau film d'animation écrit et réalisé par le Maître en la matière, Hayao Miyazaki. Le distributeur japonais Toho a annoncé hier que le film serait dans les salles nippones le 17 juillet 2013, date de sortie rituelle des Miyazaki au Japon.

5 ans après Ponyo sur la falaise, le cinéaste de 71 ans a repris ses crayons, en adaptant, librement comme à son habitude, la nouvelle de Tatsuo Hori, Le vent se lève 1904-1937 (Gallimard, 1993). Hori y raconte l'histoire d'un homme qui accompagne sa fiancée dans un sanatorium où l'on soigne la tuberculose, , à Nagano, dans les Alpes japonaises. Le film se déroule durant la Guerre du Pacifique et le héros est un concepteur d'avions militaires. Miyazaki a pris comme modèle le Dr. Jiro Horikoshi.

Selon le producteur des studios Ghibli, Toshio Suzuki, Kaze Tachinu « n’est pas le genre de film que le public peut regarder en s’asseyant et en se relaxant. ». Les premiers buzz évoquent une parabole aux événements survenus à Fukushima (tremblement de terre, tsunami, défaillance de la centrale nucléaire).

Le marketing devrait suivre les règles des précédents films. Après la révélation de l'affiche hier, on devrait découvrir le site web durant l'hiver, la chanson du film au début du printemps... et si on rêvait d'une sélection à Cannes en mai?

L’affiche de Chéries-Chéris est signée par Manfred T. Mugler

Posté par vincy, le 8 août 2012

Le Festival international du film LGBT de Paris, Chéries-Chéris, lancera sa 18e édition le 5 octobre. La manifestation se déroulera au Forum des Images, jusqu'au 14 octobre. En plein mois d'août, les organisateurs ont baptisé l'affiche signée du styliste et artiste Manfred T. Mugler (alias Thierry Mugler).

The Dark Knight Rises répondra-t-il aux attentes ?

Posté par matthieu, le 8 juillet 2012

"Cela fait huit ans que Batman a disparu dans la nuit, passant, à cet instant précis, d'un héros à un fugitif. Assumant la responsabilité de la mort du procureur Harvey Dent, le Chevalier noir a tout sacrifié, car lui et le commissaire Gordon espéraient qu'ils le faisaient pour le bien de tous. Pendant un moment, le mensonge a fonctionné, et la criminalité à Gotham City a été écrasée par la loi Dent contre le crime organisé." Tel est le synopsis enfin révélé du film le plus attendu de l'été 2012, The Dark Knight Rises, aka Batman 3.

Après avoir dépassé le milliard de dollars de recettes il y a quatre ans avec le second volet de la trilogie de Batman réalisée par Christopher Nolan, puis d'avoir encore atteint 825 millions de $ de recettes avec Inception du même Nolan, Warner Bros s'avère bien décidée à ne pas lâcher le jeune prodige et de tirer un maximum de recettes de l'epic conclusion d'une saga ayant littéralement scotché critiques, cinéphiles, fans, comics et autres geeks.

La malédiction du troisième épisode

Attendu au tournant, la pression, augmente face à des enjeux qui ne sont pas que cinématographiques. D'autant qu'à Hollywood, il y a une sorte de malédiction sur les fins de trilogie (Spider-Man 3X-Men 3, Matrix Revolutions...). Même Nolan, adulé par les foules depuis The Dark Knight, culte depuis Memento, maniant une forme d'auteurisme avec des budgets extravagants (250 millions de dollars pour The Dark Knight Rises, hors coût marketing), joue gros. Hormis Peter Jackson et son diptyque de The Hobbit, toujours produit par la Warner, aucun cinéaste confirmé n'a un tel poids sur les épaules cette année. Les 165 minutes de The Dark Knight Rises vont devoir marquer le cinéma hollywoodien contemporain, comme l'a fait le précédent volet quatre années plus tôt. Alors qu'Hollywood limite de plus en plus les risques, ne s'aventurant plus dans des blockbusters originaux, oubliant de donner une profondeur à ses scénarios voire se contentant de produits sans personnalité, Nolan et Warner doivent montrer qu'une autre voie est possible.

Bien entendu, comme évoqué plus haut, le premier enjeu est d'être rentable. Avec 600 millions de $ au box office mondial, les actionnaires du studio seront rassurés mais cela ne suffira pas. Batman 3 doit atteindre le milliard de dollars. Autrement il apparaîtra comme un triomphe relatif. D'autant que le champion de l'année, The Avengers a dépassé Batman 2 tant aux USA qu'à l'international.

Objectif Avengers?

Outre un marketing viral qui a mis le paquet pour attirer les spectateurs, entre applications iOS, affiches, teasers, spot TV, teasers, trailers, jeux ludiques dans les villes pour découvrir des nouveautés, tout a été pensé pour faire parler d'un film qui joue sur plusieurs niveaux, essayant à la fois de viser le grand public mais aussi les cinéphiles plus exigeants et adeptes du pessimisme noir de la franchise. Le jeu vidéo, lui, ne sortira qu'à l'automne, pour les fêtes. Pour répondre à cet enjeu de taille pour la Warner et DC Comics, le film sera projeté sur près de 15 000 écrans dans le monde (soit 4 000 de plus que le précédent volet), espérant ainsi  enterrer The Avengers de Disney/Marvel : une fausse bataille puisque chacun des deux studios se sert de temps en temps de l'autre pour diffuser ses bandes annonces avant la projection d'un nouveau film de super-héros.

Si la Warner est confiante, elle se rappelle qu'elle revient de loin. Après les deux films de Tim Burton, la franchise s'est écroulée artistiquement, ne servant qu'à vendre des produits dérivés. Et le premier volet de Nolan, Batman Begins, n'a récolté que 205 millions de dollars en Amérique du nord et seulement 167 millions de $ dans le reste du monde. The Dark Knight fut une surprise pour le studio, aidé par une presse et des spectateurs unanimes et la mort d'Heath Ledger (alias le légendaire Joker) qui attira les caméras sur son (à peu près) dernier grand rôle. Rien ne laissait présager des scores qui allèrent jusqu'à tripler : En Allemagne, 6,9 ??millions de dollars sur le premier volet, 30,5 millions de dollars pour le second; +300% en Corée du Sud, passant de 6 à 25,4 millions de dollars; +265% en Australie, etc... Mais il faut faire mieux encore.

Un chevalier faible à l'international

Pour autant, le "reste du monde" est l'endroit où The Dark Knight a souffert d'une plus large disparité en terme de résultats économiques, contrairement à la trilogie Spider-Man de Raimi ou le récent Avengers. Là où aux États-Unis le film a côtoyé l'insubmersible Titanic, en France ce fut un "misérable" résultat de 3 millions d'entrées. La Warner a donc dû jouer sur d'autres niveaux, organisant des avant-premières événementielles dans les grandes villes du monde et mettre en avant le nom de Nolan , auteur respecté, mais surtout un casting composite avec des personnalités diverses : la populaire et sexy Anne Hathaway, l'oscarisée et européenne Marion Cotillard, les beaux gosses d'Inception Tom Hardy et Joseph Gordon-Levitt. Le marketing subtil de Warner montre essentiellement le match Christian Bale / Tom Hardy. Mais les autres têtes d'affiches vont vite faire leur apparition une fois le film sorti afin de séduire un public plus large (féminin notamment). La campagne marketing (les affiches sont sur les frontons des cinémas depuis le 26 juin en France) n'en finit plus de dévoiler de nouveaux posters et de distiller de nouvelles informations.

Difficile de ne pas évoquer ce fait, The Dark Knight Rises adopte un moyen de promotion quasiment inédit de nos jours : ne rien dévoiler d'un film et laisser une surprise absolue au spectateur. Le synopsis officiel lui-même n'a été dévoilé que dernièrement. Quant aux images des bandes annonces (à chaque nouveau trailer, de nouvelles images), il s'agit très certainement des images de la première moitié du film comme c'était le cas pour la promotion du précédent volet. Sans conteste, Christopher Nolan s'amuse à aiguiser le désir jusque dans la publicité construite pour attirer les spectateurs. Cela devrait fonctionner afin de satisfaire les fans qui découvriront  un grand final qu'on espère spectaculaire. Le bouche à oreille fera le reste.

Tweets dithyrambiques

Maintenant que la première projection presse mondiale est passée (vendredi 6 juillet), inutile de dire que la presse américaine (on relativise vu le niveau : un journaliste a twitté qu'il avait donné 7,5 à Amazing Spider-Man, 8 à Avengers et qu'il mettrait 9 à TDKR) s'est emballée une nouvelle fois et les réactions dithyrambiques ont envahit le fil de gazouillis : "parfaite conclusion d'une trilogie", "le meilleur film de la trilogie", ... Certains parlent déjà d'Oscars. On attendra de voir, vraisemblablement durant la semaine du 16 juillet.

Tout juste âgé de 41 ans,  Nolan, que Warner a décidé de ne plus lâcher, a encore beaucoup à offrir à ses spectateurs et aux studios bien décidés de ne pas perdre leur poule aux oeufs d'or, lui offrant volontiers toutes les libertés qu'il souhaite à chacun de ses nouveaux longs-métrages. Quant aux enjeux de The Dark Knight Rises, le plus important ne sera pas seulement l'accueil critique et public. Mais bien l'impact artistique : espérons en effet que les productions hollywoodiennes sauront prendre son exemple en proposant des oeuvres moins conformistes ou convenues et les inciter à tourner films plus audacieux, avec des prises de vues réelles et des scénarios réjouissants. Comme au bon vieux temps... Il est est étonnant de voir que les parcours de Nolan, Cameron, Lucas, Spielberg n'aient pas servi de leçons à des studios qui cherchent une recette pour leurs recettes alors que le public désire avant tout des émotions mémorables plutôt que de des sensations vite oubliées.

Twilight – Chapitre 5 : retour imprévu sur les plateaux de tournage

Posté par vincy, le 28 avril 2012

Le réalisateur Bill Condon a confirmé les rumeurs : il va falloir tourner de nouvelles images pour Twilight - Chapitre 5 : Révélation, 2e partie. Certains acteurs et l'équipe technique vont devoir revenir à Vancouver. Il insiste cependant sur le fait qu'il ne s'agit pas de refaire des scènes ou de modifier des dialogues. Officiellement, cela concerne des problèmes d'effets spéciaux.

Dans son communiqué, Bill Condon enfonce des portes ouvertes : "Un film est comme un puzzle, et chaque pièce - chaque plan, aussi bref soit-il - doit s'imbriquer parfaitement avec celles qui l'entourent. Le puzzle du Chapitre 5 est enfin visible et dans quelques semaines, nous retournons (au Canada) pour récupérer quelques plans supplémentaires. Nous n'allons tourner aucune nouvelle scène ni aucun nouveau dialogue, il s'agit simplement de travail technique avec nos acteurs et nos cascadeurs."

Les rumeurs sont moins flatteuses. Les critiques peu sympathiques sur le précédent film ont mis davantage de pression sur le cinéaste. Et le studio voudrait que ce 5e chapitre fracasse les records au box office, à la manière du dernier opus d'Harry Potter ou du premier film de la saga Hunger Games. Il semblerait que le premier montage de ce "puzzle" n'ait pas totalement satisfait les producteurs...

Le film doit sortir dans les salles françaises le 14 novembre. En attendant la nouvelle bande annonce, le poster-teaser a été révélé.


Cannes 2011 – l’affiche : Lignes de Faye

Posté par benoit, le 10 mai 2011

Les deux mains de la domestique posèrent le plateau du petit déjeuner. Un jus de fruit débarrassé de son sucre, un cocktail de pilules et de gélules dans une bonbonnière en cristal, une tasse avec soucoupe en porcelaine de France où fumait un café à l’arôme amer. Les pieds du plateau s’enfonçaient dans un jeté de lit en soie nué d’ivoire recouvrant une paire de jambes interminables, rompues à l’exercice de la course sur le tapis d’une machine qui trônait au sous-sol, tel un insecte d’acier, dans la salle de sport.

La soie s’arrêtait à la taille d’une finesse liposucée, enveloppée dans une veste de pyjama de satin blanc. Le tissu lâcha d’un coup son éclat à l’ouverture des stores. Le jour californien éclaboussa sans grâce le décolleté où deux seins gonflés, obus de silicone, se dressaient vers un visage sculpté par le botox. Ovale aux pommettes arrogantes entouré de longs cheveux fins d’un blond pâle. Si pâle qu’il se confondait avec la peau farouchement protégée des feux du soleil. L’épiderme diaphane semblait poudré de jour comme de nuit, prêt à toute heure pour réfléchir l’énergie de la lumière.

Des doigts ornés de faux ongles portèrent la tasse de café à la bouche aux muscles paralysés par les injections de toxine botulique. Puis les griffes peintes de nacre saisirent une enveloppe kraft déposée dès l’aube par un coursier. Les mains déchirèrent le pli, en sortirent l’ultime épreuve de l’affiche du 64e Cannes international Film Festival.

Faye Dunaway regarda le résultat avec dureté. Émis un soupir. Pourquoi Jerry a gommé mon corps sur ce cliché ? Putain de robe noire… Sinistre. Le noir du vêtement coulait comme de l’encre et remplissait toute l’affiche. À la fin du festival, j’aurai complètement disparu dans la nuit ! N’était-ce pas déjà le cas quand, chaque année, elle fendait la foule de la Croisette avec son Borsalino et ses verres fumés d’un bleu assorti à la Méditerranée ? Qui me regarde ? Qui me remarque encore à part une poignée de gays ? Les pédales et les actrices : même combat. Passé quarante ans, on dégringole les escaliers quatre à quatre !

Le noir, buvard étrange, absorbait toute son attention. Malgré toute la force et la rage de l’ambition de Faye, le noir s’employait depuis plus de vingt ans à gagner du terrain sur la lumière. Parce que j’ai balancé un pot d'urine à la gueule de Polanski sur le plateau de Chinatown ? Il m’avait traitée de "gigantesque douleur dans le cul" en m’arrachant les cheveux, le nabot ! Et pourquoi on m’emmerde encore aujourd’hui pour avoir accepté ce satané rôle de Mommie Dearest ? Joan Crawford m’aurait comprise, elle. On est de la même trempe !

Faye reconsidéra l’affiche, se dévisagea. Dieu que l’impétuosité les animait autrefois, elle et Jerry. Elle pensa à Schatzberg cacochyme qui allait monter les marches à ses côtés. Aucun mal à briller près de lui… Mais pourquoi avoir effacé mon corps, Jerry ? Par jalousie ? Par exclusivité ? J’étais pourtant toute à toi. Quand les vagues dépressives la submergeaient, elle aimait poser sa tête dans le creux de l’épaule de son amant, respirer l’odeur sécurisante de son aisselle, s’endormir sur l’épaisseur de son torse. Virilisé par l’impétuosité de son talent, Jerry savait l’apaiser comme personne. Le monde du cinéma des seventies avait pour Schatzberg la taille d’une bille, et ses oiseaux de malheur venaient manger dans la main de Dunaway.

Sa vue se brouilla. Les contours de son visage et de ses jambes devinrent flous. Elle se ressaisit car elle possédait toujours ce chien propre aux grandes coriaces d’Hollywood. Je n’aboie pas beaucoup aujourd’hui. Je jappe tout au plus. La preuve, je ne présenterai pas à Cannes une nouveauté, mais un film ancien : Puzzle of a Donwfall Child.

Ses ongles se crispèrent, déchirèrent l’épreuve. Les morceaux atterrirent sans bruit sur la moquette beige épaisse de la chambre. Tête, jambes, jeunesse disloquées. Tracés du 64 en pièces. Fils tronçonnés pour pantin glam’ au corps absent. Lignes de Faye. Dunaway so far away.