Tournages : la France qui rit, le Québec qui pleure…

Posté par vincy, le 26 juillet 2009

fromapriswithlove.jpgLe cinéma est un enjeu économique pour les villes et les régions quand il s'agit d'accueillir des tournages. Le Parlement français a voté il y a quelques semaines une loi favorisant un crédit d'impôt. La commission de Bruxelles a validé cette mesure fiscale il y a trois semaines. Pour l'industrie du cinéma français, il s'agit d'être de nouveau un pays attractif pour les studios américains mais aussi européens et indiens.

Depuis que Spielberg, que ce soit pour Il faut sauver le Soldat Ryan ou Munich, a préféré reconstituer les plages normandes ou Paris à l'étranger ou encore que Woody Allen clamait pbliquement son impossibilité financière à réaliser un film à Paris, alors qu'il tournait à Londres et Barcelonne, les élus ont décidé de séduire par l'argent les décideurs du 7e Art. La France avait des qualités - et notamment le professionnalisme des techniciens - mais un énorme inconvénient : les charges sociales, très lourdes. Car à Hollywood, il y a des "gouvernements" dans chaque studio qui comparent les législations, les coûts, les partenaires promotionnels et les avantages fiscaux pour choisir le lieu de tournage.

Woody Allen a donc confirmé qu'il tournerait son film de 2011 l'été prochain à Paris. On attend aussi la suite de Wild Hogs, avec Travolta, qui semble s'accoutumer au pays, après le tournage de From Paris With Love en banlieue parisienne. Inception, avec DiCaprio et Cotillard, est la plus belle surprise venue de Los Angeles. Il s'agit d'un film de science-fiction réalisé par Christopher Nolan, le cinéaste de Batman, qui se tournera en France, dans des lieux gardés secrets pour le moment.

Une concurrence de plus en plus âpre

Le gouvernement a beau jeu de surfer sur ces stars qui viennent en France grâce à cette politique fiscale. Avant que cette mesure ne soit votée, il y avait pourtant déjà eu, régulièrement, des tournages étrangers sur le sol français. Si la France redevient à la mode, c'est aussi parce qu'elle commence à se doter d'équipements, comme le futur studio de Besson, qui peuvent recevoir des grosses productions, nécessitant souvent un matériel bien plus important que pour des films français. La concurrence reste rude en Europe, entre Berlin, Prague, Londres, Rome et l'Espagne.

Pendant ce temps, le Québec, longtemps terre d'accueil d'Hollywood, notamment dans les années 90, bénéficiant dun taux de change très favorable et d'une proximité géographique, désespère de voir les studios américains revenir dans ses infrastructures. Le quotidien La Presse constate qu'en cinq ans, le chiffre d'affaires des productions étrangères a chuté de 70%, ce qui a couté 9 100 emplois québécois, dont 2 400 rien qu'en 2008. Tout le Canada est touché. Mais le Québec est déprimé à l'idée de n'avoir attiré que cinq productions étranères. La faute au taux de change, défavorable désormais, aux syndicats, et à la politique de Toronto : un énorme studio de tournage, un festival de cinéma parmi les plus importants du monde, la langue anglaise...

De quoi rester vigilent en France, pour rester dans la course.

Leçon d’anatomie ou les confessions d’une femme au-delà de la crise de nerfs

Posté par MpM, le 5 juin 2009

Leçon d’anatomieEt si, pour fêter l'été, on s'offrait une Leçon d'anatomie québécoise ?

Mais attention, pas n'importe laquelle : une leçon d'anatomie théâtrale, signée par l'auteur dramatique, romancier et poète Larry Tremblay, mise en scène par notre collaborateur Benoit Gautier et interprétée par la comédienne Micky Sebastian, le tout sous la houlette forcément magistrale de la compagnie BAFDUSKA Théâtre !

Les 22 et 23 juin prochains, sur la scène du Centre culturel canadien, on pourra en effet découvrir Martha, une femme de presque 50 ans qui se penche sur son passé. Mutilée dans son coeur, elle ausculte son histoire d’amour aux côtés d’un homme de pouvoir et dissèque l’envers du décor...

Larry Tremblay lui-même présente ainsi ce monologue puissant et douloureux :  "Avant de connaître l’histoire de Martha, d’en écrire la première ligne, j’étais habité par cette question : pourquoi nous arrive-t-il d’aimer ceux qui nous détruisent ? Jusqu’où peut-on aller dans la connaissance d’un autre avant de détruire, par souci d’exactitude, ce qu’on aime, se détruisant du même coup ?... Si Leçon d’anatomie est avant tout l’expression d’une parole unique, elle n’est pas nécessairement une pièce solo."

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Leçon d’anatomie de Larry Tremblay

22 et 23 juin à 19 heures 30
Centre culturel canadien
5 rue de Constantine
75007 Paris
Entrée libre
Réservations : 01 44 43 24 94

Interprétation : Micky Sebastian
Mise en scène : Benoit Gautier

Joyeux Anniversaire… Québec

Posté par vincy, le 3 juillet 2008

open-1.jpg end06-react-b.jpgshadow-quebec.jpgVous allez me dire : quel rapport entre les 400 ans de la Ville de Québec et le cinéma ? A priori aucun. Ecran Noir n’est pas né un 3 juillet mais le 12, et c’était à Montréal.

Pourtant, la Ville de Québec, toute concentrée à ses célébrations festives, a perdu son Commissariat au cinéma et à la télévision en mai dernier. 400 ans et quasiment inexistante au cinéma. C’est d’autant plus incompréhensible qu’elle est l'une des rares villes cinégéniques d’Amérique du Nord. Le Vieux Québec, comme la Nouvelle Orléans ou Boston, a un aspect européen romantique bien mieux préservé que son équivalent à Montréal. La vue sur les environs, notamment sur l’esplanade du Château Frontenac, offre un panorama somptueux qui n’a d’égal que celui de San Francisco.

shadow-confessional.jpgDans son communiqué daté du 7 mai, le Gouvernement du Québec a enterré le Commissariat, ses employés avec, après trois ans d’existence. Hélas, peu de réactions ont émergé. Le scandale provoqué par la destruction du Bureau du film (1987-2004) ne se répètera pas. Le Gouvernement estime, en se fondant sur un audit des surestimés consultants de PriceWaterHouse Coopers - leur pensée unique étant formatée comme un Powerpoint en « slides » enchaînées, ils ne se sont intéressés qu’au point de vue des producteurs -, que l’environnement multimédia aura raison dans quelques années d’une approche trop classique (des tournages audiovisuels dans des décors naturels). La priorité n’est donc plus de faire de Québec une ville de tournage mais un pôle multimédia et technologique, où la croissance serait plus forte. Montréal doit bien rigoler, elle qui investit tant pour séduire les productions hollywoodiennes… et empocher les retombées économiques qui en découlent.

movie-react-c.jpgSi vous voulez tourner à Québec, il restera le service de la culture de la Ville pour vous guider dans « ses vieilles forteresses », « ses ruelles étroites recouvertes de pavés », et aux alentours, « ses montagnes, gorges et falaises ». Eventuellement, la Ville vous accordera « une réduction substantielle quant aux coûts des services municipaux fournis lors des tournages. »

Peut-être que l’indifférence politique, la concurrence des contributeurs d’aide entre eux, l’absence de résultats sur le nombre de tournages produits dans la région, ont eu raison de cet organisme. Evidemment, les demandes transiteront ailleurs, les financements viendront d’autre part. Il n’y a pas péril en la demeure.

Reste que la vieille dame du Saint-Laurent  se voit marginalisée sur la carte des lieux de tournage, alors même que l’industrie de l’image nécessite une dynamique alliant les nouvelles technologies, le divertissement, la création et le financement.

react3-c.jpgIl est vrai aussi que Québec a échoué à attirer les créateurs et les producteurs étrangers. Il y a bien eu Taking Lives, un thriller de serial-killer avec Anjelina Jolie et Ethan Hawke ou une brève séquence d’ Arrête-moi si tu peux de Steven Spielberg. Bollywood a réalisé un de ses films comme ils vont en Corse pour s'encanailler dans des paysages exotiques.  Michel Boujenah y a tourné la conclusion de son Père et fils, ultime film de Philippe Noiret. Rien de transcendant. Québec souffre sans doute du poids d’un mythe. Qui oserait tourner dans la ville de La Loi du Silence (I Confess), film d’Alfred Hitchcock, entre foi, meurtre et culpabilité, avec Montgomery Clift et Anne Baxter. Dans l’ombre du maître, Québec est condamnée depuis 55 ans à attendre qu’un grand cinéaste la courtise de nouveau...

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« Tu m’aimes-tu ? », scènes de couple au Québec

Posté par MpM, le 4 juin 2008

Affiche Tu m’aimes-tuVous avez aimé ses chroniques cannoises flamboyantes, ses portraits inspirés, ses critiques millimétrées, vous aimerez son travail de metteur au scène pour le Centre culturel canadien. Les 16 et 17 juin prochains, notre collaborateur Benoit Gautier présente Tu m'aimes-tu ? (scènes de couple au Québec), l'histoire de Marie et Jean, un couple qui se rencontre par hasard, s'aime, se déchire, se quitte et se retrouve. Une pièce saluée par la critique pour son interprétation inspirée (La Frontière), sa poésie et sa noirceur (Le journal du théâtre), son humour et "sa simplicité déconcertante et magnifique" (L'Est éclair). Ceux qui connaissent le metteur en scène peuvent se permettre d'ajouter : sa bonne humeur et sa sincérité.

Avec Nadine Girard et Denis Lefrançois ; d'après des textes de Jovette Bernier, Elisabeth Bourget, Benoit Gautier, Robert Marinier, Claude Meunier, Lorraine Pintal, Louise Saint-Pierre, Louis Saïa et Daniel Simard.

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16 et 17 juin à 20h
Centre culturel canadien
5 rue de Constantine
75007 Paris
Entrée libre
Réservations : 01 44 43 24 94

Blockbusters ’08 : Qui est Kim Cattrall?

Posté par vincy, le 27 mai 2008

kimcattrall.jpg

On ne la connaît que dans son rôle de femme quadra (quinca au cinéma) nymphomane et indépendante dans la série (et désormais le film) Sex and the city. Mais Kim Cattrall n'est pas que Samantha Jones! Cette britannique de 52 ans, plastiquement roulée à merveille, a grandi au Canada, fait ses études d'art dramatique à New York, et commencé par le théâtre (notamment une mise en scène d'Otto Preminger dans les années 70). Une vraie passion qui la fera jouer du Mamet, du Miller, du Tcheckov... Cette croqueuse d'hommes (elle fut même la maîtresse d'un ancien Premier Ministre canadien), qui parle allemand comme anglais, est une abonnée des soirées caritatives et des actions de bienfaisance.

Celle qui avoue s'exciter davantage avec un rôle de femme fatale que de mère au foyer a souvent joué au cinéma les blondes de service, celles qui rendent le héros aux gros muscles un peu mou et distrait. C'est le cas de Kurt Russell dans Big Trouble in Little China (John Carpenter), Steve Guttenberg dans le nanar Police Academy, en femme de Tom Hanks dans Le bûcher des vanités (Brian de Palma), et même Jean-Paul Belmondo dans Hold-Up (Alexandre Arcady).

Sinon elle apparaît en "guest star" ou second rôle dans 15 minutes (avec De Niro et Norton), le catastrophique Crossroads (avec Britney Spears), l'énigmatique succès Baby Geniuses (aux côtés de Kathleen Turner), et même Star Trek VI ! La télé l'a souvent utilisée, de "Columbo" aux "Simpsons" (en reporter, Chloe Talbot).

Etonnant que cette femme si exigeante, "golden globisée" pour son incarnation de Samantha Jones, ait fait des choix aussi médiocres. Peut-être, à l'instar de Sharon Stone, que ce genre de femmes très émancipées fait peur aux mâles dirigeants les studios...

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Interview de Micky Sebastian, la voix française de Kim Cattrall, mais aussi de Sharon Stone, Jessica Lange, Jodie Foster...