Les Prix Lumières « in love » avec Amour

Posté par vincy, le 19 janvier 2013

Attribués vendredi soir, les Prix Lumières 2013 sont décernés chaque année par les correspondants étrangers en poste à Paris, réplique des Golden Globes américains. La cérémonie était présidée par Victoria Abril à la Gaîté lyrique à Paris.

La Tunisie était le pays mis à l'honneur (projections de films, Master Class animée par le réalisateur Férid Boughedir à l'Institut International de l'Image et du Son 3IS à Trappes) et un hommage a été rendu à "une enfant du pays" Claudia Cardinale, née à Tunis il y a 75 ans.

L'Académie des Lumières a également organisé ses premières Rencontres Francophones.

Côté palmarès, Amour de Michael Haneke a remporté trois prix principaux, De rouille et d'os, deux et Camille redouble deux autres. Trois films cannois ont donc séduit le corps électoral de cette Académie, créée en 1996. Ils étaient les favoris par le nombre de nominations (14 au total à eux trois). Holy Motors repart bredouille. Un avant-goût des Césars, dont les nominations seront connues vendredi prochain?

Audiard reçoit pour la deuxième fois le prix du meilleur réalisateur.

Palmarès

- Meilleur film: Amour, de Michael Haneke

- Prix spécial des Lumières: Camille redouble, de Noémie Lvovsky

- Meilleur réalisateur: Jacques Audiard, pour De rouille et d’os

- Meilleur scénario: Jacques Audiard et Thomas Bidegain, pour De rouille et d’os

- Meilleure actrice: Emmanuelle Riva (Amour)

- Meilleur acteur: Jean-Louis Trintignant (Amour)

- Meilleurs espoirs féminins: Judith Chemla, Julia Faure, India Hair (Camille redouble)

- Meilleur espoir masculin: Ernst Umhauer (Dans la maison, de François Ozon)

- Meilleur film francophone (Hors de France): La pirogue, de Moussa Touré

- Prix spécial de la CST (Commission supérieure technique de l’image et du son), qui récompense le meilleur directeur photo: Antoine Heberlé, pour Héritage et Quelques heures de printemps

Tess en version restaurée : du calvaire aux Oscars, par Roman Polanski

Posté par kristofy, le 17 décembre 2012

tess roman polanksi nastassja kinski

C’est une de ces œuvres qui mérite le qualificatif de chef-d’œuvre. Tess de Roman Polanski a été couronné par trois Oscars (Meilleure Photographie, Meilleure Direction Artistique et Meilleurs Costumes), un Golden Globe (Meilleur Film Étranger) et trois Césars (Meilleur Film, Meilleur Réalisateur et Meilleure Photographie).  Les prix ne font pas une oeuvre, mais ils y contribuent.

33 ans plus tard Tess est de retour sur les écrans (en salles de cinéma mais aussi en DVD et Blu-ray) dans une version restaurée pour le (re)découvrir dans les meilleures conditions. Cette restauration a été effectuée sous la supervision de Roman Polanski lui-même et d'Hervé de Luze (monteur son de Tess devenu ensuite le monteur attitré de Polanski pour ses autres films) : elle avait été présentée au dernier festival de Cannes en présence de son actrice, Nastassja Kinski.

Film formellement sublime, et assez froid, comme souvent avec le cinéaste,  Tess est surtout d'une méticulosité et d'une précision dans les reconstitutions que l'on pourrait rapprocher l'obsession de Polanski à celle d'un Kubrick.  Tourné sur les côtes bretonnes et normandes (il a même replanté des centaines d'arbres et recouvrir l'asphalte de terre), le film est si perfectionniste qu'on en oublie le récit morbide où les paysages et les climats servent de linceul à une Nastassja Kinski belle et innocente, piégée et saccagée par les orgueils, les préjugés et finalement la société : un film 100% "polanskien", finalement.

Un tournage épique, coûteux, dément

Dans sa biographie Roman by Polanski le cinéaste consacre plus d’une vingtaine de pages à l’aventure de son film Tess. Extraits choisis et condensés des mots de Roman Polanski à propos de Tess :

« Une fois trouvé le milieu rural que nous cherchions, il faudrait le filmer l’année durant, du début du printemps aux profondeurs de l’hiver en passant par le plus fort de l’été. Ce plan de tournage d’une longueur inhabituelle donnerait forcément un film coûteux. Nous étions encore à la recherche de certains lieux quand le tournage commença, il allait se poursuivre pendant neuf mois. Nous acquîmes peu à peu une véritable existence communautaire et un rythme qui nous était propre, avec des naissances, des morts, des idylles et des divorces, des instants du plus haut comique ou de pure tragédie. Nous étions comme une fête foraine qui parcourut la Normandie à partir du milieu août, la Bretagne en automne et en hiver, et retrouva au printemps des lieux que nous avions appris à connaître plusieurs mois auparavant. Tess était le film le plus coûteux jamais réalisé en France. Il y avait quelque quatre-vingts lieux de tournages et il fallait du temps pour y parvenir, tout installer, puis gagner le suivant. Le mauvais temps ne cessa de nous retarder. La plus importante et la plus irritante de nos dépenses fut indépendante de notre volonté : les techniciens de la SFP firent grève à trois reprises en conflit avec leur autorité de tutelle, elles nous avaient coûté plus qu’un mois entier de travail.

La première allemande de Tess fut désastreuse.

Le système Dolby Stéréo n’avait pas encore pénétré en France. Je tenais absolument à l’utiliser pour le mixage de Tess. Montage et mixage tournèrent au cauchemar. A cause de notre date limite, nous étions contraints de faire des tas de choses à la fois. Pour cette course contre la montre, j’utilisai simultanément et continuellement cinq salles de montage. Je savais que le film marchait. Je ne considérais pas sa longueur comme un défaut, elle conférait à Tess une qualité assez spéciale.

La première allemande de Tess fut désastreuse. Les critiques versèrent dans le sarcasme. Ils regrettèrent unanimement que je ne m’en fusse pas tenu à ce que je faisais de mieux : les films d’horreur. La sortie parisienne suscita de bonnes critiques et beaucoup de publicité. Tess durait presque trois heures, cela signifiait trois séances par jour au lieu des quatre habituelles et la recette était diminuée d’autant. Aucune offre américaine ne se profilait à l’horizon. Aussi coupable que je puisse me sentir de la faillite qui menaçait Claude Berri, je ne pouvais lui permettre de projeter au public une version abrégée de Tess et, en tout cas, pas sans m’être battu. Et d’ailleurs le film marchait bien en France. Nous n’avions toujours pas d’offre ferme d’un grand distributeur américain. Francis Ford Coppola était décidé à ce que sa boite Zoetrope distribue le film mais à la condition qu’un nouveau travail soit effectué sur le montage. Nous nous penchâmes au dessus d’une table de montage et examinâmes Tess ensemble. Nous n’étions manifestement pas sur la même longueur d’onde. On n’entendit plus parler de la solution Coppola. Enfin, plus d’un an après sa sortie européenne, Columbia manifesta un peu d’intérêt pour le film. Le raisonnement des pontes de Columbia était que, sans faire un sous, Tess avait en revanche des chances d’être sélectionné pour les Oscars. Grâce aux bonnes critiques tardives et au bouche à oreille, il devint quand même un succès commercial. Tess fut sélectionné pour six Oscars. Le film me valut trois Césars en France et les meilleures critiques de ma carrière aux Etats-Unis. Les journalistes cinéma de Los Angeles m’élurent meilleur metteur en scène de l’année.

Je ne voulais plus jamais faire de film.

Cette confirmation de mes thèses par le public arrivait trop tard. Quand la première tendance, si désastreuse, s’inversa j’étais blindé et, je ne sais comment indifférent. Les neufs mois d’enchantement qu’avaient été le tournage et les deux années de malheur qui avaient suivi me laissaient tout à fait désabusé : je ne voulais plus jamais faire de film. »

Le film attira presque 2 millions de spectateurs dans les salles. Il rapporta 20 millions de $ aux USA, soit à peu près autant que Fame, Raging Bull et American Gigolo.

L'histoire se situe dans l’Angleterre du 19ème siècle. Un paysan du Dorset, John Durbeyfield, découvre par hasard qu’il est le dernier descendant d’une grande famille d’aristocrates. Motivé par le profit qu’il pourrait tirer de cette noblesse perdue, Durbeyfield envoie sa fille aînée, Tess, se réclamer de cette parenté chez la riche famille des d’Urberville. Le jeune Alec d’Urberville, charmé par la beauté de sa « délicieuse cousine », accepte de l’employer et met tout en oeuvre pour la séduire. Tess finit par céder aux avances d’Alec et, enceinte, retourne chez ses parents où elle donne naissance à un enfant qui meurt peu de temps après. Fuyant son destin, Tess s’enfuit de son village et trouve un emploi dans une ferme où personne ne connaît son malheur. Elle y rencontre son véritable amour : un fils de pasteur nommé Angel Clare. Ce dernier, croyant que Tess est une jeune paysanne innocente, tombe éperdument amoureux d’elle et, malgré l’abîme social qui les sépare, la demande en mariage. Mais lors de la nuit de noces, Tess confie à Angel son lourd secret. Accablé, incapable de lui pardonner, Angel quitte Tess et part pour le Brésil. Pendant de longs mois, Tess attend désespérément le retour de son mari en travaillant dur pour sa survie et celle de sa famille, jusqu’à ce que le destin ramène Alec d’Urberville dans sa vie.

Independent Spirit Awards 2013 : Moonrise Kingdom et Happiness Therapy en tête des nominations

Posté par vincy, le 28 novembre 2012

Première salve de nominations aux USA, : les Oscars du cinéma indépendants, les Independent Spirit Awards 2013, ont fait leur choix. Et parmi eux des films primés par le public ou/et les critiques à Sundance, Berlin, Cannes, Toronto... mais aussi quelques beaux succès en salles (Moonrise Kingdom, 46 M$, End of Watch, 39 M$), quatre films issus de pays francophones dans la catégorie des films étrangers (dont deux en compétition à Cannes), etc.

On notera aussi la double nominations de Matthew McConaughey, la présence de Jennifer "Hunger Games" Lawrence dans la liste des meilleures actrices.

4 films se disputent les principales nominations (films, réalisateur, ...) : Moonrise Kingdom, qui avait ouvert Cannes, Happiness Therapy, film favori à Toronto, Les bêtes du sud sauvage, primé à Sundance, Cannes et Deauville, et Keep the Lights on, Teddy Award à Berlin.

5 nominations
Moonrise Kingdom : Film, réalisateur (Wes Anderson), scénario (Wes Anderson & Roman Coppola), second rôle masculin (Bruce Willis), image
Happiness Therapy (Silver Linings Playbook) : Film, réalisateur (David O. Russell), scénario (David O. Russell), actrice (Jennifer Lawrence), acteur (Bradley Cooper)

4 nominations
Les bêtes du sud sauvage : Film, réalisateur (Benh Zeitlin), actrice (Quvenzhané Wallis), image
Keep the Lights On : Film, réalisateur (Isa Sachs), scénario (Ira Sachs), acteur (Thure Lindhardt)

3 nominations
Middle of Nowhere : actrice (Emayatzy Corinealdi), second rôle féminin (Lorraine Toussaint), second rôle masculin (David Oyelowo)

2 nominations
Bernie : Film, acteur (Jack Black)
Seven Psychopaths : scénario (Martin McDonagh), second rôle masculin (Sam Rockwell)
Fill the Void : premier film, premier scénario
Gimme the Loot : premier film, Someone to Watch Award
Safety Not Guaranteed : premier film, premier scénario
Sound of My Voice : premier film, second rôle féminin (Brit Marling)
The Sessions : acteur (John Hawkes), second rôle féminin (Helen Hunt)
End of Watch : second rôle masculin (Michael Pena), image

1 nomination
The Loneliest Planet : réalisateur (Julia Loktev)
Elle s'appelle Ruby (Ruby Sparks) : scénario (Zoe Kazan)
The Perks of Being a Wallflower : premier film
Robot & Frank : premier scénario
Celeste and Jesse Forever : premier scénario
Gayby : premier scénario
Return : actrice (Linda Cardellini)
Smashed : actrice (Mary Elizabeth Winstead)
Killer Joe : acteur (Matthew McConaughey)
Four : acteur (Wendell Pierce)
Your Sister's Sister : second rôle féminin (Rosemarie DeWitt)
Compliance : second rôle féminin (Ann Dowd)
Magic Mike : second rôle masculin (Matthew McConaughey)
Valley of Saints : image
Here : image
Pincus : Someone to Watch Award
Electrick Children : Someone to Watch Award

  • et sinon :

Prix Robert Altman (récompensant le réalisateur, le directeur de casting et l'ensemble des comédiens)
Starlet, de Sean Baker, avec Dree Hemingway, Besedka Johnson, Karren Karagulian, Stella Maeve et James Ransone. Le film est également nominé pour le Prix John Cassavetes.

Prix John Cassavetes (pour les films au budget inférieur à 500 000$) :
Breakfast with Curtis, de Laura Colell
Middle of Nowhere, d'Ava DuVernay
Mosquita y Mari, d'Aurora Guerrero
Starlet, de Sean Baker
The Color Wheel, d'Alex Ross Perry

Film étranger :
Amour, de Michael Haneke
Il était une fois en Anatolie, de Nuri Bilge Ceylan
De rouille et d'os, de Jacques Audiard
L'enfant d'en haut, d'Ursula Meier
Rebelle, de Kim Nguyen

Piaget producers Award :
Nobody Walks - Alicia Van Couvering
Prince Avalanche - Derrick Tseng
Stones in the Sun - Mynette Louie

Documentaire :
How to Survive a Plague, de David France
Marina Abramovic: The Artist is Present, de Matthew Akers
The Central Park Five, de Ken Burns, Sarah Burns et David McMahon
The Invisible War, de Kirby Dick
The Waiting Room, de Peter Nicks

Stella Artois Truer than Fiction Award (documentaire jamais récompensé auparavant)
Leviathan, de Lucien Castaing-Taylor et Véréna Paravel
The Waiting Room, de Peter Nicks
Only the Young, de Jason Tippet & Elizabeth Mims

4 des 8 films en lice pour le prix Louis-Delluc étaient à Cannes

Posté par vincy, le 26 octobre 2012

En attendant la liste des nominés pour le prix du premier film, le prix Louis-Delluc a sélectionné ses 8 finalistes pour le prix du meilleur film. La remise des prix aura lieu le 14 décembre pour ce "Goncourt" du cinéma. Qui succèdera au finlandais Aki Kaurismäki? Un autrichien, doublement palmé?

On note que quatre des huit films étaient sélectionnés au Festival de Cannes, dont trois en compétition. Parmi les finalistes, Noémie Lvovsky et Lucas Belvaux avaient reçu ce prix, la même année en tant qu'ex-aequo, avec, respectivement, Les sentiments et la trilogie Un couple épatant / Cavale / Après la vie. C'était en 2003. Léos Carax a déjà été sacré par le Delluc en 1986 avec Mauvais sang. Jacques Audiard avait été récompensé pour Un prophète en 2009. Reste qu'Haneke, Assayas, Jacquot et Faucon ne l'ont jamais obtenu. Le premier avait cependant figuré dans la sélection de 2005 avec Caché. Le deuxième avait été retenu pour L'heure d'été et Clean. Le troisième figurait dans la liste en 2001 avec Tosca.

La sélection (par ordre de préférence de la rédaction)

Amour de Michael Haneke
La désintégration de Philippe Faucon
Holly Motors de Leos Carax
Après mai d'Olivier Assayas
De rouille et d'os de Jacques Audiard
38 témoins de Lucas Belvaux
Camille redouble de Noémie Lvovsky
Les Adieux à la reine de Benoît Jacquot

Koji Wakamatsu (1936-2012) : sa vie était un roman

Posté par vincy, le 18 octobre 2012

Il y a un an, Angelopoulos était mort après avoir été renversé par un motard (voir actualité du 25 janvier 2012). Le réalisateur japonais Koji Wakamatsu est décédé mercredi soir, renversé par un taxi. A 76 ans, le producteur de l'Empire des sens venait de remporter le prix du Réalisateur asiatique de l'année. au 17e Festival international du film de Busan (BIFF), en Corée du sud.

En mai dernier, il avait présenté Le jour où Mishima a choisi son destin à Cannes (Un certain regard), "biopic" peu consensuel sur l'écrivain et ses aspirations nationalistes qui l'ont conduit à une fin tragique. En septembre, Venise avait projeté son dernier film, The Millennial Rapture, adaptation du roman de Kenji Nakagami, Mille ans de plaisir.

Wakamatsu a vécu un destin peu commun : emprisonné durant sa jeunesse bagarreuse, il rejoint les Yakuza. Pour leur compte, il surveille les plateaux de tournage de cinéma. Tendance extrême-gauche (autant dire révolutionnaire au Japon, le réalisateur était engagé dans une vision du monde plutôt opposée à la ligne officielle de son pays. Il commence sa carrière avec des films érotiques. Prince du pinku eiga, il se tournera ensuite vers des films plus sociaux et politiques.

Produisant à bas-coût tous ses films, là encore en marge du système japonais, il conservera une grande liberté tout au long de sa carrière. Artiste rebelle, il n'en a pas moins été reconnu et consacré, primé à Berlin et à Tokyo pour United Ted Army. Il a également aidé de nombreux cinéastes à leurs débuts, comme Banmei Takahashi, Genji Nakamura et Kan Mukai.

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voir aussi notre portrait publié lors du Festival de Cannes 2012

Oscars 2013 : 71 pays pour seulement 5 places

Posté par vincy, le 9 octobre 2012

Au final, ils sont 71 pays à concourir pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.

C'est un record, et ce, malgré l'absence de pays comme l'Iran (nommé en 99 et vainqueur l'an dernier avec Une séparation (photo)), l'Egypte, Cuba (nommé en 95), les pays d'Afrique occidentale, le Liban, le Nicaragua (nommé en 83), Porto Rico (nommé en 90), le Népal (nommé en 2000) ou même le Royaume Uni (souvent cité dans cette catégorie).

71 pays et donc 71 films pour seulement 5 places : les primés à Berlin et à Cannes ne manquent pas à l'appel.

Le record dans cette catégorie est toujours détenu par la France (36 nominations, 14 Oscars-, devant l'Italie (27 nominations, 13 Osvars), l'Espagne, le Japon et l'Allemagne.

La 85e cérémonie se tiendra le 24 février 2013. Nous connaîtrons les nominations le 10 janvier.

Afrique
Afrique du Sud, Little One, Darrell James Roodt
Algérie, Zabana!, Said Ould Khelifa
Kenya, Nairobi Half Life, David 'Tosh' Gitonga
Maroc, Death for Sale, Faouzi Bensaïdi

Amériques
Argentine, Enfance clandestine, Benjamín Ávila
Brésil, The Clown, Selton Mello
Canada, Rebelle, Kim Nguyen
Chili, No, Pablo Larraín
Colombie, The Snitch Cartel, Carlos Moreno
Mexique, Después de Lucia, Michel Franco
Rép. Dominicaine, Jaque Mate, José María Cabral
Pérou, Les mauvaises intentions, Rosario García-Montero
Uruguay, The Delay, Rodrigo Plá
Vénézuela, Rock, Paper, Scissors, Hernán Jabes

Asie / Océanie
Afghanistan, Pierre de patience, Atiq Rahimi
Australie, Lore, Cate Shortland
Bangladesh, Pleasure Boy Komola, Humayun Ahmed
Cambodge, Lost Loves, Chhay Bora
Chine, Caught in the Web, Chen Kaige
Corée du sud, Pieta, Kim Ki-duk
Hong Kong, La vie sans principe, Johnnie To
Inde, Barfi! Anurag Basu
Indonésie, The Dancer, Ifa Isfansyah
Israël, Fill the Void, Rama Burshtein
Japon, Our Homeland, Yang Yonghi
Kazakhstan, Myn Bala: Warriors of the Steppe, Akan Satayev
Kirghizistan, The Empty Home, Nurbek Egen
Malaisie, Bunohan, Dain Iskandar Said
Palestine, When I Saw You, Annemarie Jacir
Philippines, Bwakaw, Jun Robles Lana
Singapour, Already Famous, Michelle Chong
Taïwan, Touch of the Light, Chang Jung-Chi
Thaïlande, Headshot, Pen-ek Ratanaruang
Vietnam, The Scent of Burning Grass, Nguyen Huu Muoi

Europe
Albanie, Pharmakon, Joni Shanaj
Allemagne, Barbara, Christian Petzold
Arménie, If Only Everyone, Natalia Belyauskene
Autriche, Amour, Michael Haneke
Azerbaïdjan, Buta, Ilgar Najaf
Belgique, A perdre la raison, Joachim Lafosse
Bosnie-Herzégovine, Djeca - enfants de Sarajevo, Aida Begic
Bulgarie, Sneakers, Valeri Yordanov et Ivan Vladimirov
Croatie, Vegetarian Cannibal, Branko Schmidt
Danemark, A Royal Affair, Nikolaj Arcel
Espagne, Blancanieves, Pablo Berger
Estonie, Mushrooming, Toomas Hussar
Finlande, Purge, Antti J. Jokinen (voir actualité du 20 septembre)
France, Intouchables, Olivier Nakache & Eric Toledano
Georgie, Keep Smiling, Rusudan Chkonia
Grèce, Unfair World, Filippos Tsitos
Groenland, Inuk, Mike Magidson
Hongrie, Just the Wind, Bence Fliegauf
Islande, The Deep, Baltasar Kormákur
Italie, César doit mourir, Paolo Taviani et Vittorio Taviani
Lettonie, Gulf Stream under the Iceberg, Yevgeny Pashkevich
Lituanie, Ramin, Audrius Stonys
Macédoine, The Third Half, Darko Mitrevski
Norvège, Kon-Tiki, Joachim Rønning & Espen Sandberg
Pays-bas, Kauwboy, Boudewijn Koole
Pologne, 80 Million, Waldemar Krzystek
Portugal, Le sang de mon sang, João Canijo
Roumanie, Au-delà des Collines, Cristian Mungiu
Russie, White Tiger, Karen Shakhnazarov
Serbie, When Day Breaks, Goran Paskaljevic
Slovénie, A Trip, Nejc Gazvoda
Suède, The Hypnotist, Lasse Hallström
Suisse, L'enfant d'en haut, Ursula Meier
Rép. Slovaque : Made in Ash, Iveta Grófová
Rép. Tchèque, In the Shadows, David Ondrícek
Turquie, Where the Fire Burns, Ismail Gunes
Ukraine, The Fire Crosser, Mykhailo Illienko

European Film Awards 2012 : la sélection de Berlin l’emporte d’un cheveu sur celle de Cannes

Posté par vincy, le 11 septembre 2012

12 films en provenance de la Berlinale, 11 arrivant de la Croisette, 6 de la Mostra de l'an dernier, auxquels il faut ajouter 10 films sélectionnés dans l'un des grands festivals européens (mention spéciale cette année à Karlovy Vary)... Sur les 47 films sélectionnés cette année pour concourir aux European Film Awards, les 3/4 proviennent de ces festivals, véritables pépinières à prix.

Parmi les "listés", notons la présence de Polanski, Haneke, Mungiu et Loach qui ont déjà remporté le prix du meilleur film aux EFA. Avec seulement trois films français en lice, difficile d'imaginer que Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, seul film hexagonal à avoir gagné le prix du meilleur film depuis 1988, aura un successeur tricolore. Intouchables devrait, cependant, assez logiquement, remporté le prix du public.

Géographiquement, l'Europe du sud est à la peine. Si aucun pays ne domine (26 réalisateurs de nationalités différentes sont représentés, 31 pays producteurs), seuls l'Espagne et le Royaume-Uni en placent trois chacun. Le bloc germanophone (5), la Scandinavie (5), l'Europe centrale et de l'Est (12, 14 si on compte la Russie)) dominent largement le reste de l'Europe (la méditerranée dans son ensemble, incluant Israël et la Turquie) résiste un peu avec 10 films). Ainsi des cinématographies comme l'Italie sont quasiment absentes.

On pourra toujours arguer que la moitié des films retenus sont des coproductions européennes. Il est d'ailleurs intéressant de noter que les capitaux français ont financé 15 films sur 47. Mais, le financement allemand est tout aussi rayonnant (ce qui explique également la domination du festival de Berlin cette année dans cette liste) avec, également 15 films.

Pour le prix du public, les internautes européens peuvent voter en ligne pour les films suivants : The Artist, Barbara, Indian Palace, César doit mourir, Hasta la Vista, Headhunters, In Darkness, Intouchables, La dame de fer, La taupe Des Saumons dans le désert et Shame.

Les nominations seront annoncées le 3 novembre à Séville (Espagne). Les prix seront remis le 1er décembre Malte.

Liste complète des films sélectionnés pour les nominations.

Berlin 2012
A Royal Affair de Nikolaj Arcel (Danemark) - Prix du meilleur scénario, prix d'interprétation masculine
Avalon de Axel Petersén (Suède)
Barbara de Christian Petzold (Allemagne) - Prix de la mise en scène
César doit mourir de Paolo et Vittorio Taviani (Italie) - Ours d'or
Diaz : Don't Clean up this Blood de Daniele Vicari (Italie/Roumanie/France)
Juste le vent de Bence Fliegauf (Hongrie/Allemagne/France) - Grand prix du jury
L'enfant d'en haut d'Ursula Meier (Suisse/France) - prix du jury
La parade de Sr?jan Dragojevi? (Serbie) - Prix du public Panorama
La taupe de Tomas Alfredson (France/Royaume-Uni/Allemagne)
Little Bird de Boudewijn Koole (Pays-Bas)
Tabou de Miguel Gomes (Portugal/Allemagne/Brésil/France) - Prix Alfred Bauer
The Woman who Brushed off her Tears de Teona Strugar Mitevska (EYR Macédonie/Belgique/Slovénie/Allemagne)

Cannes 2011
Il était une fois en Anatolie de Nuri Bilge Ceylan (Turquie) - Grand prix du jury

Cannes 2012
A perdre la raison de Joachim Lafosse (Belgique/France/Suisse/Luxembourg) - Prix d'interprétation Un certain regard
Amour de Michael Haneke (Autriche/France/Allemagne) - Palme d'or
Au-delà des collines de Cristian Mungiu (Roumanie/France/Belgique) - Grand prix du jury
Dans la brume de Sergei Loznitsa (Allemagne/Russie/Lettonie/ Pays-Bas/Biélorussie)
De rouille et d'os de Jacques Audiard (France)
Djeca d'Aida Begic (Bosnie Herzégovine/Allemagne/France/Turquie) - Mention spéciale Un certain regard
La chasse de Thomas Vinterberg (Danemark) - Prix d'interprétation masculine
La part des anges de Ken Loach (Royaume-Uni/France/Italie) - Prix du jury
Paradis : Love d'Ulrich Seidl (Autriche/Allemagne/France)
Sueno Y Silencio de Jaime Rosales (Espagne/France)

Karlovy Vary 2012
Come as You Are de Geoffrey Enthoven (Belgique) - Prix du public
Gypsy de Martin Šulík (République Tchèque/Slovaquie) - Prix spécial du jury
Mort d'un home dans les Balkans de Miroslav Mom?ilovi? (Serbie)
Poupata de Zden?k Jiráský (République tchèque)

Locarno 2011
Policeman de Nadav Lapid (Israël)

Moscou 2012
Naked Harbour de Aku Louhimies (Finlande)
Sneakers de Ivan Vladimirov et Valery Yordanov (Bulgarie) - Mention spéciale du jury
The Door de István Szabó (Hongrie/Allemagne)

San Sebastian 2011
Adikos Kosmos de Filippos Tsitos (Grèce) - Prix de la mise en scène, prix d'interprétation masculine
The Sleeping Voice de Benito Zambrano (Espagne) - Prix d'interprétation féminine

Venise 2011
Alps de Yorgos Lanthimos (Grèce) - Prix du meilleur scénario
Carnage de Roman Polanski (France/Allemagne/Pologne/Espagne) - Lionceau d'or
Faust d'Alexander Sokurov (Russie) - Lion d'or
Io Sono Li d'Andrea Segre (Italie)
Shame de Steve McQueen (Royaume-Uni) - Prix d'interprétation masculine
The Exchange d'Eran Kolirin (Israël/Allemagne)

Autres films
Combat Girls de David Wnendt (Allemagne)
Grupo 7 d'Alberto Rodriguez (Espagne)
In Darkness d'Agnieska Holland (Allemagne/Pologne/Canada)
Intouchables d'Olivier Nakache et Eric Tolédano (France)
Iron Sky de Timo Vuorensola (Finlande/Allemagne/Australie)
Once Upon a Time There Lived a Simple Woman de Andrey Smirnov (Russie)
Rose de Wojciech Smarzowski (Pologne)
Une éducation norvégienne de Jens Lien (Norvège)

Plébiscité à Deauville, Les Bêtes du Sud Sauvage aligne l’un des plus beaux palmarès de l’année

Posté par vincy, le 9 septembre 2012

L'un de nos coups de coeur de l'année est l'un des films les plus primés depuis janvier. Les bêtes du Sud Sauvage a reçu hier le Grand prix du 38e Festival du cinéma américain de Deauville. Ce premier film de Benh Zeitlin a également reçu le prix de la révélation Cartier. Les deux jurys ont donc récompensé, logiquement, la meilleure oeuvre de la sélection d'un Festival médiatiquement affaiblit mais artistiquement toujours intéressant pour ceux qui ne peuvent pas aller dans les festivals majeurs..

Dès sa présentation à Sundance au début de l'année, le film frappe fort. Grand prix du jury et prix de la meilleure image.  Aux Etats Unis, il a remporté le prix du public au Festival de Los Angeles et le prix de la mise en scène à celui de Seattle (l'un des festivals les plus intéressants à suivre pour le cinéma mondial).

C'est évidemment à Cannes qu'il s'installera définitivement comme un prétendant pour les futures nominations aux Oscars. Prix de la critique internationale FIPRESCI dans la sélection Un certain regard, prix Regards Jeune, mention spéciale du jury œcuménique et surtout Caméra d'or du meilleur premier film toutes sélections confondues.

En attendant sa sortie en France le 12 décembre prochain, le film poursuit une belle carrière au box office américain. En 11 semaines, le film a dépassé les 10 millions de $ de recettes alors qu'il n'a jamais été diffusé dans plus de 320 salles. Il a donc déjà rapporté cinq fois son budget.

Et ceux qui l'auront vu comprendront qu'il fait déjà parti de ces films qui nous hantent longtemps...

Marion Cotillard se sépare d’Asghar Farhadi qui la remplace par Bérénice Bejo

Posté par vincy, le 24 août 2012

berenice bejoLe prochain film d’Asghar Farhadi avait été annoncé au printemps. Le réalisateur d'Une séparation avait confirmé alors, au Festival de Cannes (voir actualité du 17 mai), ses deux têtes d'affiche : Marion Cotillard et Tahar Rahim.

A quelques semaines du tournage - qui démarre début octobre à Paris et en région parisienne - nous apprenons que Cotillard, pour des raisons d'emploi du temps incompatibles avec la production, se désiste. Elle est remplacée par Bérénice Bejo, Prix Romy Schneider, César de la meilleure actrice et nommée aux Oscars pour le meilleur second rôle féminin pour son interprétation dans The Artist. Si Bejo n'a pas la notoriété ni le glamour de Cotillard (égérie Dior), elle a l'avantage d'être reconnue des deux côtés de l'Atlantique. Cet été, pendant que Cotillard se faisait parodier sur sa façon de mourir dans The Dark Knight Rises, la franco-argentine BB donnait sa voix française à la princesse de Rebelle. Avec Populaire, qui sort le 28 novembre, et Au Bonheur des ogres, prévu pour 2013, elle a deux films potentiellement intéressants qui sont en boîte.

Cotillard, qui fait la promotion internationale du Audiard, De Rouille et d'os et qui sera à Toronto en début de mois prochain, vient de boucler deux tournages : un film de James Gray et Blood Ties, film américain de son compagnon Guillaume Canet. Hormis le Farhadi, elle n'avait aucun autre projet. La raison de planning qui a été invoquée semble du coup un peu caduque. Mais peu importe.

Pour Bejo, c'est un joli coup. Malgré son César et le succès de The Artist, elle traîne toujours l'image d'une jolie femme douée pour la comédie. Avec Farhadi, elle devrait trouver un rôle bien plus dense.

Tahar Rahim et Ali Mosaffa (réalisateur du récent Pele Akher/The Last Step, présenté à Karlovy Vary début juillet, avec Leila Hatami, la star d'Une séparation) sont toujours au générique. Le film a obtenu il y a quelques jours l'avance sur recettes. Produit par Memento Films, et toujours sans titre, ce projet devrait, logiquement, être à Cannes en 2013.

Cannes 2012 : Thierry Frémaux revient sur les deux polémiques de cette 65e édition

Posté par MpM, le 7 juin 2012

Il y a d'abord eu la polémique sur l'absence de femmes en compétition officielle (actus du 12 mai et du 6 juin). Puis celle sur le palmarès : quatre des six films primés par le jury de Nanni Moretti sont distribués par Le Pacte, son propre distributeur (actu du 3 juin). Alors, après avoir réagi sur son compte twitter, Thierry Frémaux a accepté de répondre aux questions de notre confrère du Monde, Aureliano Tonet, pour tenter de mettre définitivement un terme aux procès d'intention et suspicions.

Concernant la place des femmes à Cannes et dans le monde du cinéma en général, Thierry Frémaux réaffirme son attachement à la parité et reconnait que la question est parfaitement légitime. "Mais accuser le Festival ne mène à rien", assure-t-il. "La preuve : Cannes terminé, le problème est-il résolu ? Nous n'instaurerons rien qui empêchera la seule chose qu'on attend de nous : produire la meilleure sélection possible et dire le cinéma qui vient." Avant de citer Yourcenar ("On ne crée pas avec son sexe") et de rappeler que "la discrimination positive, les quotas, c'est en amont de Cannes qu'il faut le tenter". Il plaisante également sur le reproche qui lui est fait de ne choisir que des femmes pour l'affiche du Festival : "C'est le paradoxe de cette affaire : (...) il va nous falloir mettre un homme-objet !" (Juliette Binoche et Faye Dunaway - implicitement renvoyées au statut de "femmes-objet", donc ? - apprécieront).

Pour ce qui est du palmarès, on sent poindre un certain agacement. Peut-être parce que les accusations de corruption reviennent année après année... "Tout questionnement est naturel mais pas la controverse idiote", assène-t-il avant de rappeler que les neuf jurés ont une voix chacun, président compris, et que le scrutin se fait à deux tours, suivant des règles précises. "Aucune manipulation possible", assure le délégué général, ironisant : "Quatre jurés se laisseraient corrompre sous nos yeux par le président pour former une majorité destinée à offrir secrètement cinq prix à un distributeur français ? Cinq prix mais pas la Palme d'or ? Avec les fortes personnalités qui composaient le jury de cette année ? Et alors qu'aucun prix n'a été décerné à l'unanimité ? Je vous laisse conclure."

En l'occurrence, on se contentera de réaffirmer ce que l'on a déjà écrit ici : le palmarès n'est pas parole d'évangile. Au final, rien n'empêche le public (bien au contraire) d'aller voir ailleurs, et de se tourner notamment vers les films préférés par les critiques ou les festivaliers, histoire de se faire sa propre opinion sur la sélection, le palmarès, et même la controverse.