Berlin 2013 : In the Name of… Teddy

Posté par vincy, le 8 février 2013

La compétition berlinoise a été lancée par un drame polonais sensible et subtil, romantique et viril, réalisé par Malgorzata Szumowska (à qui on devait Elles, avec Juliette Binoche). In the Name of est un blasphème en soi. Un prêtre (Adam, craquant avec ses yeux bleus et sa barbe de cinq jours) se désintéresse de la seule jolie femme du coin (Eve) et préfère un jeune homme beau et sauvage, doux et sans père, un Jésus qui ne sait même pas nager. Dans les dortoirs du séminaire, un ange blond maudit va sodomiser un de ses camarades consentant, et qui, honteux, se suicidera. L'homosexualité au sein de l'église.

Logique que ce film soit également en compétition pour les 27e Teddy Awards. Les 9 jurés internationaux n'auront que l'embarras du choix. La remise des prix aura lieu le 15 février, et s'achèvera dans une soirée orchestrée par John Cameron Mitchell.

La sélection de longs métrages comporte des films en provenance de tous les pays et de toutes les sections du Festival : Corée du sud (White Night), Géorgie (A Fold in My Blanket), Argentine (Belated), France (La religieuse), Japon (The Town of Whales), Brésil (Reaching for the Moon), Canada (Vic+Flo ont vu un ours), Taiwan (Will you still love me tomorrow). On y remarque aussi deux films avec James Franco, acteur culte chez les "LGBT" : Maladies et Interior. Leather Bar.

Des classiques (Victor, Victoria ou Certains l'aiment chaud) sont également présentés. Une sélection de documentaires et de courts métrages s'ajoute à l'ensemble.

Famille et icônes

Cette année, la devise n'est pas Au nom de (des paires ou de la liberté ou de l'égalité, ...) mais "We are Family". Avec un hommage à Jean Marais, président du jury à Berlin en 1985, dont on célèbre le centenaire de naissance en 2013. Marais n'est pas la seule icône choisie pour symboliser l'esprit de famille de la culture Queer. Marlene Dietrich, Divine, Greta Garbo, James Dean, Virginia Woolf, Jodie Foster, Freddie Mercury, Jimmy Sommerville, Montgomery Clft, tous sont exposés dans "Golden Queers", des tableaux presque warholiens de Ronaldo Hopf.

Ici les Teddy sont une institution. Alors que l'Assemblée nationale française rivalise en phrases vexantes, humiliantes, déplacées, agressives à l'égard des homosexuels, le catalogue des Teddy accueille une tribune du Maire de Berlin et une autre du Directeur du Festival de Berlin, des publicités comme celles d'Air France, sponsor officiel (!) ou des Galeries Lafayette (bien ciblée).

Même si certains ne manqueront pas de critiquer le communautarisme de ces Teddy, un simple constat montre leur utilité : tant que la relation amoureuse ou sexuelle entre deux personnes du même sexe pose problème, tant qu'un jeune homo sera conduit au suicide parce que l'homophobie environnante le rejette, tant qu'un transsexuel ne sera pas reconnu comme un être banal, tant qu'un travesti attirera les regards méprisants ou moqueurs, les Teddy Awards, mais aussi ses équivalents à Cannes et Venise, auront leur place, sans voler celle des autres. Si le cinéma s'intéresse autant à la difficulté d'être "différent" c'est bien parce que la société n'a pas encore assimilé cette différence en tant que composante naturelle, avec sa richesse et sa diversité, de notre planète.

James Ellroy par James Franco ?

Posté par vincy, le 27 janvier 2013

Alors qu'il présentait son dernier film en tant que réalisateur à Sundance, Interior. Leather Bar,  et un autre en tant que comédien, Lovelace, James Franco a exprimé son intérêt pour adapter le roman culte de James Ellroy, American Tabloid.

Ellroy est un grand habitué d'Hollywood : scénariste (Rempart, Au bout de la nuit), il fournit, avec ses romans policiers, un matéirau inépuisable pour les studios (L.A. Confidential, Le Dahlia noir, Dark blue...)

Le roman a dix huit ans. Un polar avec du crime façon film noir dans la Los Angeles corrompue des années 50-60, avec l'assassinat de Kennedy en toile de fond. Ce thriller explosif a pour protagonistes sont John et Robert Kennedy, Jimmy Hoffa, J. Edgar Hoover, Howard Hughes et Fidel Castro. Rien que ça. American Tabloid est le premier livre d'une trilogie, avec The Cold Dark Thousand et Blood’s A Rover.

Mais entre temps Franco a un agenda bien rempli en tant que comédien ou cinéaste : quatre films déjà présentés dans les Festivals depuis Spring Breakers à Venise, Le Monde fantastique d'Oz de Sam Raimi prêt à envahir les multiplexes, quatre films en post-production, deux en tournage, et trois en préparation.

Et pourtant, à Sundance, Franco a également annoncé qu'il allait réaliser un film sur la styliste Jay Sebring assassinée par Charles Manson, Beautiful people.

Il sera doublement à Berlin le mois prochain avec Interior. Leather Bar et Maladies de Carter avec Catherine Keener et David Strathairn.

Berlin 2013 : la section panorama avec James Franco, Isabel Coixet, Arvin Chen, Sébastien Lifshitz…

Posté par MpM, le 22 janvier 2013

berlin 2013La section Panorama, traditionnellement l'une des plus riches de la Berlinale, propose cette année 52 longs métrages, dont 20 documentaires, issus de 33 pays. En tout, 11 films sont des premiers films et 20 ont été réalisés par des femmes.

On peut noter la forte présence des États-Unis (une quinzaine de films) ainsi que la bonne représentation de l'Asie (et notamment de la Corée du Sud).

A priori, on sera particulièrement attentif aux films signés Joseph Gordon-Levitt (Don Jon’s Addiction), James Franco (le sulfureux Interior. Leather Bar.), Noah Baumbach (Frances Ha), Nicolas Philibert (le documentaire La maison de la radio), Arvin Chen (Will You Still Love Me Tomorrow ?), Isabel Coixet (Yesterday Never Ends) ou encore Sébastien Lifshitz (Bambi).

Mais on s'attend surtout à être surpris par de nouveaux cinéastes et de nouveaux styles, et à découvrir dans cette section les futurs grands des prochaines années.

Films de fiction

Baek Ya de Hee-il LeeSong (Corée du Sud)
Behind the Camera de E J-Yong (Corée du Sud)
Boven is het stil de Nanouk Leopold (Pays-Bas/Allemagne)
The Broken Circle Breakdown de Felix van Groeningen (Belgique)
Burn it up Djassa de Lonesome Solo (Côte d'Ivoire/France)
Chemi sabnis naketsi de Zaza Rusadze (Géorgie)
Concussion de Stacie Passon (USA)
Deshora de Barbara Sarasola-Day (Argentine/Colombie/Norvège)
Don Jon’s Addiction de Joseph Gordon-Levitt (USA)
Flores Raras de Bruno Barreto (Brésil)
Frances Ha de Noah Baumbach (USA)
Habi, la extranjera de María Florencia Alvarez (Argentine/Brésil)
Hayatboyu de Asli Ozge (Allemagne)
Inch'Allah d'Anaïs Barbeau-Lavalette (Canada)
Interior. Leather Bar. de Travis Mathews et James Franco (USA)
Kai PO Che d'Abhishek Kapoor (Inde)
Kashi-ggot de Don-ku Lee (Corée du Sud)
Lose Your Head de Stefan Westerwelle, Patrick Schuckmann (Allemagne)
Lovelace de Rob Epstein, Jeffrey Friedman (USA)
Maladies de Carter (USA)
Meine Schwestern de Lars Kraume (Allemagne)
Mes séances de lutte de Jacques Doillon (France)
La Piscina de Carlos Machado Quintela (Cuba/Venezuela)
Rock the Casbah de Yariv Horowitz (Israël)
So?uk de U?ur Yücel (Turquie)
Something in the Way de Teddy Soeriaatmadja (Indonésie)
Tanta Agua d'Ana Guevara Pose, Leticia Jorge Romero (Uruguay/Mexique/Pays-Bas/Allemagne)
Upstream Color de Shane Carruth (USA)
Will You Still Love Me Tomorrow ? d'Arvin Chen (Taiwan)
Workers de José Luis Valle González (Mexique/Allemagne)
Yesterday Never Ends d'Isabel Coixet (Espagne)
Youth de Tom Shoval (Israel/Germany)

Documentaires

Alam laysa lana de Mahdi Fleifel (Grande Bretagne/Liban/Danemark)
Art/Violence d' Udi Aloni, Batoul Taleb et Mariam Abu Khaled (Palestine/USA) Gut Renovation de Su Friedrich (USA)
Bambi de Sébastien Lifshitz (France)
Belleville Baby de Mia Engberg (Suède)
Born This Way de Shaun Kadlec et Deb Tullmann (USA)
EXPOSED de Beth B (USA)
Fifi Howls from Happiness de Mitra Farahani (USA)
La maison de la radio de Nicolas Philibert (France/Japon)
Naked Opera d'Angela Christlieb (Luxembourg/Allemagne)
Narco Cultura de Shaul Schwarz (USA) Roland Klick - The Heart Is a Hungry Hunter de Sandra Prechtel (Allemagne)
Out in East Berlin - Lesbians and Gays in the GDR de Jochen Hick (Allemagne)
Parade d'Olivier Meyrou (France/USA)
Paul Bowles: The Cage Door is Always Open de Daniel Young (Suisse)
Salma de Kim Longinotto (Grande Bretagne)
Sing Me the Songs That Say I Love You - A Concert for Kate McGarrigle de Lian Lunson (USA)
State 194 de Dan Setton (USA/Israël)
The Act of Killing de Joshua Oppenheimer (Danemark/Norvège/Grande Bretagne)
TPB AFK: The Pirate Bay Away From Keyboard de Simon Klose (Suède)

Séance spéciale

Die Legende von Paul und Paula d'Heiner Carow (Allemagne)

Courts métrages

After Hours de Steffen Köhn (Allemagne)
Jury de Kim Dongho (Corée du Sud)
Two Girls Against the Rain de Sao Sopheak (Cambodge)

James Franco fera partager ses rêves à Rome

Posté par vincy, le 31 octobre 2012

La section CinemaXXI du Festival de Rome (9-17 novembre) accueillera le nouveau court métrage de James Franco, Dreams. Le film ne dure qu'une minute. La star hollywoodienne sera également présente pour la projection du long métrage Tar. Ce film collectif rassemble James Franco, Mila Kunis, Jessica Chastain, Zach Braff, Henry Hopper et Bruce Campbell. Il s'agit d'un biopic du poète C.K. Williams, qui est interprété par Franco (et Henry Hopper quand il est plus jeune). Le film a été réalisé par des étudiants de la New York University et supervisé par l'acteur.

CinemaXXI est une nouvelle sélection dédiée à un cinéma expérimental. On y trouvera cette année un moyen métrage de Paul Verhoeven (Steekspel/Tricked).  Un film collectif d'Aki Kaurismäki, Pedro Costa, Victor Erice et Manoel de Oliveira (Centro Histórico) ouvrira le programme et un autre signé Atom Egoyan, Lai's Bodanzky, Jerzy Stuhr, De Oliveira, Marco Bechis, Wim Wenders et Theo Angelopoulos (Mundo Invisivel/ Invisible Word) devrait faire l'événement.

On retrouvera aussi deux cinéastes a priori attendus dans des sections plus "classiques" : Peter Greenaway avec Goltzius and the Pelican Company (avec F. Murray Abraham) et Mike Figgis avec Suspension of Disbelief (avec Sebastian Koch). Côté français, notons la présence de Photo, du portugais Carlos Saboga, avec Anna Mouglalis et Marisa Paredes.

Un jury, présidé par l'artiste Douglas Gordon et composé d'Hans Hurch, Ed Lachman, Andrea Lissoni et Emily Jacir, décernera trois prix le prix CinemaXXI et le prix spécial du jury (longs métrages) et un prix CinemaXXI Cortometraggi e Mediometraggi (courts et moyens métrages).

Venise 2012 : Spring Breakers, le bad trip de Harmony Korine

Posté par kristofy, le 5 septembre 2012

En compétition à Venise, Spring Breakers s’annonçait sulfureux avec les "teen-idols" en bikini et James Franco en "gansta" devant la caméra de Harmony Korine : il y allait sûrement y avoir quelque chose de l’ordre de la perversion de l’adolescence... Pourtant Spring Breakers brille comme un sapin de noël auprès duquel on trouve pas le cadeau souhaité.

Les premières minutes :

“Let’s fucking do it!” Le générique s’affiche en rose fluo, c’est la fête sur la plage où l’alcool coule à flot dans la bouche des filles en maillot de bain qui sucent aussi des glaces de manière sexy (comprendre suggestive), beaucoup sont topless, et une paire de seins occupe tout l’écran sur une musique "dubstep"... La séquence d’ouverture ‘sexe drogue et rock n’roll’ montre en quelques minutes ce qu’est la fête durant le spring break, cette cassure où les étudiants américains se lâchent entre l'hiver et la dernière ligne droite avant les examens. Trois étudiantes trainent leur ennui dans la fumette, une autre préfère rejoindre un groupe religieux : elles constatent qu’elles n’ont pas assez d’argent pour partir en vacances. Et si elles faisaient un hold-up ?  Nos héroïnes vont déchanter, et les spectateurs avec.

Un casting all-stars :

“You can change your life, you can change who you are.” Les actrices - Selena Gomez, Vanessa Hudgens et Ashley Benson - sont devenues stars très jeunes. La majorité de leurs fans est mineure, et elles incarnent certaines valeurs familiales made in Disney Channel. Avec ce film, elles apparaissent comme des filles au comportement dépravé , presque tout le temps en petite tenue. C’est la bonne idée aguicheuse de Spring Breakers de les faire jouer ce genre de personnages (auxquelles il faut ajouter Rachel Korine, la compagne du réalisateur).

Face à elle l’acteur caméléon, tombeur de filles et fantasme des gays, James Franco, apparait ici en gangster tatoué, les cheveux tressés et les dents dorées. La musique est assurée à la fois par Skrillex, la révélation du "dubstep" (dont l’influence va jusqu’à Korn et Muse) et Cliff Martinez qui a oeuvré sur la B.O.F. culte de Drive (et plusieurs films de Steven Soderbergh). Le directeur de la photo n’est autre que Benoît Debie (le collaborateur de Fabrice Du Welz et de Gaspard Noé).

Harmony Korine a écrit les scénarios les plus audacieux sur l’adolescence (Kids et Ken Park de Larry Clark) et ses films en tant que réalisateur (Gummo, Julien Donkey-Boy) en ont fait une figure majeure du cinéma américain indépendant. Spring Breakers était donc sur les meilleurs rails.

Un film pas assez abouti ?

“It can’t be the end of the fun.” Le montage est assez clippé avec des contrastes de couleurs "flashy". Ici le réalisateur est loin de son esthétique naturaliste habituelle. Des bouts de scènes sont rattachés à d’autres pour plusieurs séquences en voix-off, les transitions se font plusieurs fois avec le bruit de la détonation d’un pistolet, ce qui accentue une forme de suspens. Le premier tiers du film nous plonge dans une ambiance du type ‘girls gone wild’ où les ‘interdits’ liés à la nudité ou la consommation de drogue sont franchis. Mais un des problèmes de Spring Breakers est qu’il ne contient que le début d’une idée de film (les 4 étudiantes rencontrent un jeune gangster). Ensuite il ne se passe plus grand-chose. Alors, on se rend compte de la signification de ce montage façon clip : les images se succèdent sans scénario solide.

Le meilleur est déjà passé : un hold-up vu de l’intérieur d’une voiture qui tourne à l’extérieur puis ensuite vu de l’intérieur du bâtiment. Le pire est à venir quand James Franco commence au piano une chanson de Britney Spears entouré par les filles qui portent une cagoule rose. Tout est artificiel (même une scène de triolisme dans une piscine, c'est dire). Le cinéaste ne sait plus trop quoi faire de ses personnages (les jumeaux ATL sont oubliés, d’autres s’en vont en bus), ni quoi raconter (la voix-off arrive comme une béquille).

Spring break forever, bitches !

Harmony Korine délaise son univers white-trash pour se perdre dans un film chic et toc. En tout cas, il n’a aucun doute sur le fait que son film va attirer l’attention quand il sortira en salles : « Cette nouvelle génération d’adolescent sont les enfants de la télévision, des jeux-vidéo, de Youtube », clame-t-il, et avec un grand sourire amusé « all Disney’s fans gonna love this shit ! »

James Franco, star gay-friendly, s’attaque au controversé Cruising

Posté par vincy, le 26 août 2012

Cultivant encore et toujours son image d'acteur ambiguë sexuellement, gay-friendly assurément, homoérotique forcément, James Franco, selon IndieWire et The Hollywood Reporter, s'intéresse à une version expérimentale du film Cruising, de William Friedkin.

Ce film de 1980 est un polar cuir et poisseux où Al Pacino, jeune recrue de la NYPD, est infiltré anonymement dans le milieu gay d'un New York encore violent. Le film avait été en partie censuré (certaines scènes étaient très explicites, notamment celles des backrooms, où partouzes et pratiques SM tenaient lieu de spectacle). 40 minutes coupées pour ne pas être classé X. Friedkin a cependant subit le courroux de la communauté gay qui l'accusait de porter un regard presque homophobe et malsain sur l'homosexualité. La fin, très ambivalente, n'arrangeait rien...

32 ans plus tard, Cruising (La chasse en français) est jugé comme un film médiocre (il souffre d'ellipses trop brutales et d'un scénario vieillot), mais, néanmoins, ce portrait d'une communauté méprisée à l'époque et d'un univers tabou et méconnu le rendent toujours intéressant. Pacino y est d'ailleurs épatant, en hétéro bousculé dans ses préjugés.

Cruising est donc sa dernière tentation à date. Il a récemment demandé à Travis Mathews, réalisateur de San Francisco spécialisé dans les films érotico-artistiques (son dernier film voyeuriste In Their Room a été interdit en Australie, I Want your Love sera diffusé au prochain festival Chéries-Chéris à Paris), de superviser un projet qui recréerait les 40 minutes de Cruising coupées au montage. Friedkin confirme que Franco l'a contacté, tout en précisant que le comédien n'avait acquis aucun droit pour faire un remake. Mais exploiter des séquences non montées ne nécessite pas ce genre de contrats.

James Franco's Cruising, tourné en deux jours, avec des séquences sexuelles gay réelles, n'est que l'une des multiples oeuvres dans ce genre du comédien. L'an dernier, Franco a collaboré avec Gus Van Sant, qui l'a dirigé dans Milk, film ouvertement communautaire, pour Unfinished, une installation vidéo qui compile Endless Idaho et My Own Private River, à partir des rushs et du film My Own Private Idaho, contextualisé dans un hommage à River Phoenix.

Franco, star catégorie A d'Hollywood, est en effet un artiste provocateur (voir également notre actualité du 26 octobre 2010) : photographe, mise en scène, vidéaste, réalisateur de courts métrages. Souvent, ces créations sont liées à l'univers gay. Quasiment tous ses films expérimentaux, courts métrages (Masculinity & Me, The Feast of Stephen, Rebel, entre autres) et documentaires abordent l'homosexualité : il finit actuellement un documentaire sur le site web fétichiste Kink.com. L'autre grand thème abordé par Franco dans ses films est la solitude extrême et le comportement sauvage qui en découle.


L'agenda connu de Franco

L'agenda de James Franco est très chargé : comme réalisateur, il a deux projets en cours (Child of God et Tandis que j'agonise, d'après l'oeuvre de William Faulkner ; en tant que producteur, il prépare Wong Number d'Anna Rose King, Alone for the Holidays d'Anne Fletcher et Holy Land, qu'il a écrit ; et James Franco comédien?

Voilà le programme :
2012 : Cherry, de Stephen Elliott, avec Heather Graham et Dev Patel ; Spring Breakers, en compétition à Venise, de son ami Harmony Korine, avec Selena Gomez et Vanessa Hudgens ; The Letter de Jay Anania, avec Winona Ryder et Dagmara Dominczyk

2013 : Maladies, de Carter, avec Catherine Keener ; Tar, film puzzle sur C.K. Williams ; The Iceman, d'Ariel Vromen, avec Chris Evans et Winona Ryder ; Lovelace de Rob Epstein et Jeffrey Friedman, avec Amanda Seyfried et Peter Sarsgaard ; Le monde fantastique d'Oz, de Sam Raimi, avec Michelle Williams et Rachel Weisz ; The End of the World, de Evan Goldberg et Seth Rogen, avec Emma Watson, Jason Segel et Jonah Hill ; Homefront de Gary Fleder, avec Jason Statham

2014 : True Story, de Rupert Goold, avec Jonah Hill ; Third Person, de Paul Haggis, avec Mila Kunis

Trois couples de stars dans trois villes romantiques pour Paul Haggis

Posté par vincy, le 23 août 2012

Le prochain film de Paul Haggis (Collusion, Oscar du meilleur film) bénéficiera d'un casting chic et choc.

Liam Neeson et Olivia Wilde (Tron : l'héritage, Cowboys & Envahisseurs) seront accompagnés de Mila Kunis (Black Swan, Ted) Casey Affleck (Ocean's 11 et les deux suites, L'assassinat de Jesse James ...), Moran Atias (Les trois prochains jours, de Haggis) et James Franco (qu'on ne présente plus).

Le drame romantique, Third Person, a beau avoir un casting hollywoodien, il est produit par une société belge, Corsan, basée à Anvers.

Le tournage débutera le 17 octobre à Rome. Il s'agira de trois histoires d'amour, de leur début à leur fin, qui se croisent dans trois villes différentes  Rome, Paris et New York.

Affleck et Atias seront le couple romain, Neeson et Wilde vivront leur romance à Paris, Kunis et Franco batifoleront à New York.

Pour 2013, Corsan productions a déjà prévu Killing Season, de Mark Steven Johnson, avec Robert De Niro et John Travolta, et Singularity, de Roland Joffe, avec Josh Hartnett. La société a déjà sorti The Devil's Double, de Lee Tamahori, avec Dominic Cooper et Ludivine Sagnier.

Après James Franco, Allen Ginsberg incarné par Daniel Radcliffe ?

Posté par vincy, le 5 décembre 2011

Allan Ginsberg continue de séduire Hollywood. Mais deux films en moins de deux ans, n'est-ce pas trop? Daniel Radcliffe est pressenti pour incarner le héros de la "beat generation" dans Kill You Darlings. Le film sera réalisé par John Krokidas, qui travaille parallèlement à la version longue de son court Slo-Mo. Le rôle devait échoué à Jesse Eisenberg. Harry Potter aurait eu le dernier mot. Krodikas, ancien étudiant de la New York University, a déjà réalisé quelques courts métrages sélectionnés dans les festivals du monde entier. Pour entourer l'acteur britannique, Chris Evans et Ben Whishaw étaient pressentis pour interpréter Jack Kerouac et Lucien Carr. Le film sera produit par Christine Vachon.

Radcliffe devra affronter les comparaisons avec James Franco, qui a interprété le même personnage dans Howl, sélectionné à Sundance et Berlin en 2010. Le film sort dans les salles françaises le 1er février 2012.

Allen Ginsberg (1926-1997) est un poète américain, homosexuel, membre fondateur de la Beat Generation. Howl, un long poème en prose, fut en son temps un scandale littéraire et fut ainsi très rapidement condamné et retiré de la vente pour obscénité. Ginsberg a même été considéré par le FBI comme une menace pour la sécurité intérieure. Il était de tous les combats : avec les pacifistes contre la guerre du Viêtnam, luttant contre les discriminations sexuelles, aux côtés des communistes, vantant une spiritualité bouddhiste et hindouiste stimulée par les drogues. Son oeuvre a fortement influencé l'émergence des idées hippies (on lui attribue d'ailleurs le slogan Flower Power).

Autant dire qu'il s'agit d'un rôle sulfureux, bien loin du magicien de Poudlard, qui attend Radcliffe.

Le cul de James Franco, « le rebelle », en couverture de Flaunt

Posté par vincy, le 26 octobre 2011

Le magazine californien Flaunt, spécialisé dans la mode et la culture, peut désormais crâner en mettant James Franco en couverture. Ou plutôt son cul, slip baissé. Déjà soupçonné de flirter avec les fantasmes homos, Franco joue les provocateurs en exhibant ses fesses, surmontées du titre du magazine en tatouage. De quoi se vanter...

Est-ce que cela méritait un article sur ce blog très sérieux? Si l'on parle simplement de cette image exhibitionniste, non. Mais il ne faudrait pas passer à côté du véritable sujet. James Franco a lui même réalisé le dossier - The Orgiastic Education of James Franco - qui lui ait consacré : la direction artistique, en collaboration avec Adarsha Benjamin, comme les photographies. La star de La Planète des singes semble beaucoup plus sage dans les pages intérieures. Dans un univers coloré, tantôt flashy tantôt saturé, entre érotisme et séances de travail, il révèle un comédien studieux, joyeux et curieux. On se croirait même à la fac. On est davantage dans l'art contemporain que dans la réinterprétation d'influences cinématographiques.

Franco dévoile surtout une partie de son exposition accompagnant son nouveau court métrage, Rebel, d'après La fureur de vivre de Nicholas Ray. Franco assume : il veut transgresser les genres, les préjugés, alterne la débauche choquante et les moments comateux et songeurs.

Désormais chorégraphe, réalisateur, documentariste, auteur, animateur des Oscars, mannequin pour Gucci, professeur à l'Université de New York, ce touche-à-tout a trois films prêts à sortir, et tourne actuellement Oz : The Great and Powerful. Où il incarne le magicien d'Oz dans ce nouveau délire de Sam Raimi.

James Franco dans la sélection des 5e Queer Lion Awards

Posté par vincy, le 29 août 2011

Le 68e Festival de Venise s'apprête à célébrer la 5e édition du Queer Lion Award. Contrairement à la Queer Palm de Cannes, le Queer Lion est une initiative du directeur artistique du Festival de Venise, Marco Müller. Ce prix sera décerné à l'un des films, toutes sélections confondues, traitant de près ou de loin l'homosexualité et la diversité. Il est organisé par l'association CinemArte et reçoit, cette année, pour la première fois, le parrainage du ministère de la Culture et la province de Venise.

Ont été récompensés jusque là : The Speed of Life d'Edward Radtke, Un altro pianeta de Stefano Timmolini, A Single Man de Tom Ford et En el futuro de Mauro Andrizzi. Une mention spéciale avait été donnée en 2007 à Kenneth Branagh pour Sleuth et un Queer Lion pour l'ensemble de sa carrière a été décerné à Ang Lee en 2009.

Cette année, parmi les films sélectionnés, on retrouve le film portugais Palácios de Pena de Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt, l'histoire de deux homosexuels condamnés à mort dans un conte mystique avec deux adolescentes ; le film sud-coréen Jultak Dongshi (Stateless Things (en photo)), où des jeunes hommes solitaires sont confrontés à leurs désirs de Kyungmook Kim ; le film américain Sal de James Franco, sur la vie de l'acteur bisexuel Sal Mineo ; et le film canadien Marécages de Guy Édoin qui suit un adolescent inquiet qui découvre sa sexualité.

A cela s'ajoutera une séance spéciale pour le cinéaste sarde (italien, de Sardaigne), Peter Marcias, avec son dernier film, I bambini della sua vita. Le film est déjà sorti en Italie en avril dernier.