Dinard 2018: la crème de la crème anglaise

Posté par kristofy, le 28 septembre 2018

Le Dinard Film Festival est lancé, depuis le 26 septembre jusqu'au 30. C'est la 29e édition de ce festival du film britannique : toute la ville s'est mise à l'heure anglaise avec drapeaux et cabine téléphonique d'outre-Manche. C'est l'occasion de découvrir en avant-première sur grand-écran un large panorama de films inédits avec, au générique, Emily Mortimer, Bill Nighy, Andrew Garfield, Claire Foy, Glenn Close, Gillian Anderson, Terence Stamp, Tom Wilkinson, Colin Firth, Paddy Considine, Jodie Whitaker, Billy Zane, Sam Claflin, Toby Jones, Paul Bettany, Judi Dench, Maggie Smith, Eileen Atkins, Kelly Reilly... La crème de la crème anglaise...

Des hommes cassés

Dinard c'est aussi le festival qui révèle au public français les jeunes talents en devenir de demain : par exemple l'acteur Andrew Garfield a vu son premier film Boy A recevoir il y a 10 ans le Grand prix du jury Hitchcock d’or et le Prix du public en 2008. Cette année, le film d'ouverture est justement le premier film en tant que réalisateur de Andy Serkis (Gollum, César et autres performances numériques), Breathe avec en vedette ce même Andrew Garfield et Claire Foy. Il s'agit du biopic bouleversant de Robin Cavendish qui, à peine marié, avec son épouse (enceinte) est atteint par la polio, qui va le paralyser de tout ses membres. Il se retrouve allongé relié à une machine respiratoire, emprisonné dans une existence qu'on pense de courte durée, mais l'amour de sa femme lui redonne goût à la vie : une chaise roulante équipée du respirateur va lui permettre de rentrer à la maison et même de voyager! Cette renaissance aventureuse et romantique va au fil des années poser des questions comme l'intégration du handicap dans la société ou le choix de l'euthanasie... Le film a été initié et produit par leur fils.

Par ailleurs le premier film de Paddy Considine Tyrannosaur avait remporté en 2011 le Grand prix du jury Hitchcock d’or et le Prix du scénario. C'est comme une évidence de voir ici son nouveau long métrage Journeyman dans lequel il se donne le premier rôle avec Jodie Whittaker (venue plusieurs fois à Dinard). La thématique de guérison quand on a tout perdu traverse là aussi cette histoire : un champion du monde de boxe s'effondre victime d'un grave traumatisme crânien, il a besoin de rééducation des membres mais surtout il a perdu la mémoire et ne reconnait plus sa femme, son bébé ni même ses amis...

Brexin

Cette année la présidente du jury est Monica Bellucci. Une italienne. Elle avait fait succomber l'agent secret britannique James Bond dans Spectre.Mais, après tout, la nationalité des cinéastes ou des comédiens, importent peu. Il suffit de voir The Bookshop, typiquement britannique dans son ADN (intrigue, décors, acteurs, ...), qui est réalisé par la catalane Isabel Coixet. Là aussi d'ailleurs on y voit un homme brisé (Bill Nighy, formidable) par les hypocrisies et les méchancetés des gens, et qui se réfugie dans les livres, tout en renouant avec le goût de la vie grâce à une libraire.

Autour d'elle, il y a Rupert Grint (de la sage Harry Potter), très entouré de jolies filles aux soirées, Emmanuelle Bercot, Kate Dickie, fidèle et adorée du festival, Sabrina Ouazani, Thierry Lacaze, de Studiocanal, Alex Lutz, et l'acteur Ian Hart  (auquel Dinard va rendre hommage). Pour la récompense du Hitchcock d'or, ils verront, comme le nouveau jury de la presse qui décernera le premier Hitchcock d'or de la critique:

- Funny Cow d'Adrian Shergold (Prix du public à Dinard en 2006), avec Maxine Peake, Paddy Considine et Stephen Graham.
- The Happy Prince de Rupert Everett, avec Rupert Everett, Colin Firth et Emily Watson. Premier film de l'acteur, présenté à Sundance et Berlin.
- Jellyfish de James Gardner, avec Liv Hill, Sinead Matthews et Cyril Nri. Double prix d'interprétation à Edimbourgh cet été, après avoir été présenté au Festival de Tribeca.
- Old Boys de Toby MacDonald, avec Alex Lawther, Pauline Etienne et Denis Ménochet. Le film a fait son avant-première à Edimbourgh.
- Pin Cushion de Deborah Haywood, avec Lily Newmark et Joanna Scanlan. Prix du public à Créteil, trois fois nommé aux British Independent Film Awards et en sélection à Venise l'an dernier.
- Winterlong de David Jackson, avec Francis Magee, Carole Meyers et Doon Mackichan. Premier film présenté en avant-première à Edimbourgh.

Malgré le soleil radieux de la Bretagne, les salles obscures sont pleines. A quelques mois du Brexit qui menace la Culture au Royaume-Uni, notamment dans ses liens avec les coproducteurs européens, le cinéma britannique montre encore sa vitalité et sa diversité.

Comic-Con 2018 : DC Comics étend son empire côté séries

Posté par wyzman, le 26 juillet 2018

Comme c'est le cas côté cinéma, le combo DC Comics x Warner Bros. va continuer à faire parler de lui au cours des 12 prochains mois. En effet, de cette association vont naître de nouvelles séries dont on ne savait même pas que l'on avait besoin. Petit passage en revue !

Toujours plus de super-héros

The CW

Pas peu fière de ses séries DC Comics, la chaîne américaine née d'un accord avec Warner Bros. et CBS a profité du Comic-Con pour dévoiler Heroes and Villains, une bande annonce dans laquelle on retrouve les héros de ses séries phrase : Arrow, The Flash, Legends of Tomorrow, Supergirl et Black Lightning. Et parce que le talent de Greg Berlanti ne cesse de séduire les patrons de The CW, ils lui ont également de développer le personnage de Batwoman, en vue de lui offrir une série prochainement. Et si Batwoman fait d'ores et déjà les gros titres, c'est parce que son personnage principal sera une lesbienne sortie du placard qui doit surmonter ses démons afin de redonner de l'espoir à Gotham. Tout un programme !

Titans

A quelques semaines de son arrivée sur la plateforme de streaming DC Universe, voilà que débarque enfin le trailer de Titans. Marquée par un "Fuck Batman!" qui a enflammé Internet, cette première vidéo laisse à penser que la série centrée sur les péripéties de jeunes super-héros sera particulièrement violente. Les scènes de combat ont déjà conquis le cœur de nombreux spectateurs et la présence du très beau Brenton Thwaites dans le rôle de Robin devrait finir d'achever les plus réticents. La date de lancement officiel n'a pas été communiquée mais cela ne saurait tarder !

Des ados et du sang

Deadly Class

Dans le comic d'origine, nous suivions le quotidien d'adolescents se rendant au King's Dominion Atelier of the Deadly Arts, soit une école secrète basée à San Francisco et qui a pour ambition d'entraîner la prochaine génération d'assassins réputés à travers le monde. Dans le premier trailer de la série Syfy, les bases sont respectées. Le rebelle Marcus (Benjamin Wadsworth) se voit confier un but par Master Lin (Benjamin Wong) : étudier au King's Dominion. Dès lors, Marcus découvre un univers particulièrement violent où sexe, drogue et rock'n'roll se croisent sans cesse ! La saison 1 est toujours en cours de tournage et la série devrait arriver sur les écrans américains début 2019.

The Purge

Adapté de la saga cinématographique, la série The Purge reprend la même principe : un soir dans l'année et pendant 12 heures, tous les crimes sont permis dans des Etats-Unis désormais gouvernés par un parti politique totalitaire. Au moment où la purge s'apprête à débuter, tous les habitants sont amenés à évaluer leurs propres actes avant de tout faire pour rester en vie. La première saison  10 épisodes débutera le 4 septembre sur USA Network et est produite par Michael Bay et Brad Fuller ! En d'autres termes, on risque d'en entendre parler pendant un petit moment.

Toujours plus de séries primables aux Emmy Awards

Homecoming

Pour sa toute première série, Julia Roberts s'est tournée vers le service de streaming Amazon Video et le créateur de Mr. Robot, Sam Esmail. Basé sur le podcast d'Eli Horowitz et Micah Bloomberg, Julia Roberts incarne dans ce thriller psychologique Heidi Bergman, une travailleuse sociale dans un établissement gouvernemental secret. Le trailer dévoilé au Comic-Con était en fait un teaser et nous rappelle simplement que le premier épisode de 30 minutes sera mis en ligne le 2 novembre prochain.

Star Trek Discovery

Si la saison 1 avait laissé de nombreux fans perplexes, la saison 2 semble bien partie pour réconcilier tous les fans de cette immense saga. Grâce au "Fly Away" de Lenny Kravitz, la production a décidé d'introduire officiellement le personnage de Christopher Pike, campé par le remarquable Anson Mount. Cela a pour effet de complètement redynamiser l'équipe du Discovery et de revenir aux origines de la série : la découverte. Le trailer de cette saison 2 nous annonce donc plus de voyages, plus de courses-poursuites dans l'espace et encore et toujours plus de menaces. Où doit-on signer ?

Doctor Who

Pour incarner son 13e Doctor, la BBC a décidé de faire (enfin) appel à une femme, la géniale Jodie Whittaker. Découverte dans le dernier épisode de Noël (où Peter Capaldi lui passait le témoin), ce nouveau Doctor Who aura droit à 10 épisode de 50 minutes ou plus pour faire ses preuves. Et ce, dès cet automne !

« Doctor Who » devient une femme : Jodie Whittaker !

Posté par kristofy, le 18 juillet 2017

Un proverbe dit qu'un héros ne meurt jamais, et s'il change parfois de physique selon les acteurs pour l'incarner à l'écran, il reste toujours un homme, blanc, hétérosexuel; comme par exemple James Bond (même si le web s'amuse à imaginer pour son costume Idriss Elba ou Gillian Anderson, ça n'arrivera jamais...).

Un premier pas vient d'être franchi avec Docteur Who qui après avoir été un homme depuis plus de cinquante ans à la télévision durant plus de 800 épisodes (c'est la série avec un héros de science-fiction la plus longue de l'histoire de la télé) sera (enfin) interprété par une femme : la comédienne Jodie Whittaker !

Jodie Whittaker est surtout connue à travers la série Broadchurch (dont la saison 3 sera bientôt diffusée), mais c'est surtout une actrice de cinéma qui a joué avec la crème des talents britannique. On l'a remarquée dans St Trinian's avec Colin Firth (qui a révélé Gemma Aterton), dans Attack the block de Joe Cornish (qui a révélé John Boyega de la nouvelle trilogie Star Wars), Un jour avec Anne Hathaway, Get Santa de Christopher Smith avec Jim Broadbent, la femme de Jude Law dans Black Sea de Kevin Macdonald, et elle vient de terminer le tournage du prochain film de Paddy Considine Journeyman.

Une actrice familière du Festival de Dinard

Certains des ses films ne sont malheureusement pas sortis en France, mais saluons le Festival du film Britannique de Dinard de les avoir sélectionné comme Good Vibration (en 2012) ou Hello Carter (en 2013) : Jodie Whittaker est devenue ainsi une familière de Dinard où elle avait même été membre du jury de Catherine Deneuve en 2014. L'année dernière en 2016 le festival avait fait découvrir son film Adult life skills où elle tient le premier rôle, qui lui avait valu par ailleurs une nomination de meilleure actrice aux British Independent Film Award.

La voici donc en Docteur Who, ce héros populaire britannique qui est à la télévision l'équivalent de James Bond au cinéma. James Bond 007 contre Dr. No date de 1962. La série Docteur Who est apparue en 1963 avec William Hartnell. Mais la série a surtout pris de l'ampleur au niveau international grâce à ses récents interprètes, David Tennant ou Matt Smith. Au total, 12 acteurs l'ont interprété. La série qui avait connu un essoufflement est relancée depuis une dizaine d'années avec beaucoup plus de succès au point d'avoir figuré dans le top des 100 meilleurs programmes de la télévision britannique. La série est diffusée sur BBC en Angleterre et sur France 4 en France: un épisode spécial pour son 50ème anniversaire avait été diffusé presque en même temps dans une centaine de pays. Malgré son humour, son dernier interprète, Peter Capaldi, aurait été jugé un peu trop âgé (en comparaison avec les acteurs précédents). D'où le renouvellement et rajeunissement du casting: Jodie Whittaker a 35 ans. Le Docteur Who est à l'origine un extraterrestre qui peut voyager dans le temps et l'espace, et s'il est blessé ou trop vieux, son corps se régénère pour reprendre vie sous une autre apparence : le combat pour aider l'humanité peut donc continuer avec un héros qui sera une héroïne...

L'annonce a été faite avec une courte vidéo diffusée ce 16 juillet, qui a été immédiatement très commentée. Le premier épisode avec Jodie Whittaker sera diffusé à l'approche de Noël :

Dinard 2016 : fidélité, nouveauté, curiosité… diversité!

Posté par kristofy, le 4 octobre 2016

Le 27e Festival du film britannique de Dinard a offert un large panorama du cinéma britannique, et particulièrement celui de futurs auteurs. Même si c'est un cinéaste confirmé qui a tout raflé avec une production plus soignée (car mieux dotée en budget), Sing Street, la sélection a misé sur un équilibre entre nouveaux talents, divers genres et valeurs sûres. On peut retenir deux anecdotes de cette programmation. D'une part l'inquiétude face à un avenir incertain. La jeunesse n'est pas tranquille. Elle aspire à une autre existence, meilleure, en tout cas différente. Les vieux se sentent déjà mourir et s'isolent d'un monde qu'ils ne comprennent plus. Chacun vit avec ses obsessions ou pour ses passions. Cette angoisse sourde du futur amène chacun à affronter l'inconnu, ses peurs, ou se séparer du passé. Une allégorie du Brexit?

En tout cas, clairement les cinéastes des îles britanniques savent qu'ils sont insulaires. La mer est partout. En arrière plan ou au premier plan. On y plonge dedans ou on s'y lance sur un bateau. Elle est un décor, un personnage, un élément vital. Le cinéma anglais est maritime et tous les personnages s'improvisent nageurs ou marins. Et quand il n'y a pas la mer, il y a la rivière, un lac, des arbres, un jardin, bref le naturalisme reste une manière de chercher, là encore, sa voie, une paix intérieure ou un retour à l'essentiel.

Fidélité…

Quel est le point commun entre Hugh Hudson, Rebecca O'Brien, Hayley Squires, Matteo Bini, Alice Lowe, Jo Hartley, Eileen Davies, Jodie Whittaker, Christopher Smith et Kate Dickie ? Le Festival du film britannique de Dinard aime beaucoup leurs films, tellement qu'ils reviennent régulièrement sur les écrans du festival…

Dinard avait une marraine cette année avec la productrice Rebecca O'Brien, qui outre sa participation à un débat à propos du Brexit, venait accompagner le documentaire Versus: The Life and Films of Ken Loach (elle produit ses films depuis les 20 dernières années) ainsi que I, Daniel Blake qui avait remporté la Palme d’or du Festival de Cannes (Ken Loach devenant le huitième cinéaste à être doublement palmé). On y découvre Hayley Squires qui est épatante dans le premier rôle féminin (une maman isolée), et elle est tout aussi épatante  comme second rôle dans Away (ex-junkie meilleure amie de Juno Temple), film qui a reçu une mention spéciale du président du jury Claude Lelouch.

prevengeLors du palmarès pour la sélection des courts-métrages, le prix du public a été remis au court Balcony, prix reçu au nom de l’équipe par le monteur Matteo Bini (un beau brun ténébreux italien) qui était présent à Dinard et heureux d’être pour une fois dans la lumière plutôt que dans sa salle de montage. Il y a une dizaine de semaines Matteo Bini était justement en train de finir le montage du film Prevenge (photo) pour qu’il soit prêt pour  Venise, Toronto et Dinard (en compétition). Alice Lowe, la réalisatrice/scénariste/actrice de Prevenge, est donc venue avec son nouveau né (son film, mais aussi son bébé), une "comédie" sanglante avec une femme enceinte devenant serial-killer, un petit film et un grand choc (ou l'inverse) qui a mis mal à l'aise quelques spectatrices. Pas évident de mélanger le gore avec la maternité : le bébé dans le ventre encourage la future mère à commettre une série de meurtres. Le film réserve quelques scènes dérangeantes, mais avec un sens de l’humour très particulier : « vous ne contrôlez plus ni votre esprit ni votre corps, votre bébé vous dira quoi faire… ». Jolie parabole. Dans la même lignée que Touristes de Ben Wheatley (qui était déjà co-écrit par Alice Lowe), Prevenge a su faire sensation.

Dans Prevenge on aura reconnu dans le rôle de la médecin Jo Hartley, inconnue en France mais pas de certains festivaliers puisqu’elle est au générique de Ill Manors, This is England et Dead Man Shoes tous ayant été récompensés à Dinard.

Dans les films de cette année on a aussi remarqué Eileen Davies qui avait différents rôles "seniors" dans Prevenge, This Beautiful Fantastic et dans Adult life skills où là encore il y a un petit rôle pour Alice Lowe qui joue ussi dans Chubby Funny. Décidément le cinéma indépendant anglais est une petite famille…  Adult life skills est le dernier film de la rayonnante Jodie Whittaker déjà venue plusieurs fois à Dinard (dont une année comme membre du jury) mais qui est victime d’une malédiction des distributeurs français qui ne sortent aucun de ses films au cinéma (même pas Black Sea avec Jude Law). C'est aussi le cas du culte Get Santa de Christopher Smith, venu lui pour la troisième fois à Dinard avec son film labyrinthique Detour.

Enfin, cette année l’actrice écossaise Kate Dickie a reçu un hommage du festival, tellement impressionnante et presque méconnaissable dans Couple in a hole (Hitchcock d’or l’année dernière, sorti en France sous le titre Sauvages) et dans The witch. Mais Kate Dickie a aussi un petit rôle dans Prevenge et elle joue dans le court-métrage Operator qui a reçu le prix du jury des courts. Bref, the cream of the cream.

chubby funnyNouveauté…

Certaines œuvres présentées cette année jouait avec la notion du temps qui passe (Detour, Away, Sing Street, …). Les épreuves de l'existence étaient présentes dans plusieurs films comme la difficulté de supporter un deuil, l'envie de changer de vie, ou l’espoir de débuter une histoire d’amour. Le magnifique trio ( Jack Parry Jones, Christy O'Donnell, Tara Lee) de Moon dogs mélangeait initiation, rébellion et émancipation, de façon moderne et positive : le courage d’être soi-même, de quitter sa ville, de tomber amoureux, de vivre ses rêves ; autant de choses que souhaite d’ailleurs le héros de Chubby funny (photo) même si, dans son cas, cela va se retourner contre lui. Se sentir inadapté à vivre en société est d’ailleurs un sentiment qui traverse plusieurs films à commencer par This Beautiful fantastic avec Jessica Brown Findlay (cousine anglaise et pleine de tocs d'Amélie Poulain) en jeune femme solitaire qui va devoir arranger la végétation débordante de son jardin sous peine d’un conflit avec son voisin (le fabuleux Tom Wilkinson, dont le personnage n'est pas moins névrosé en plus d'être désespéré et tyrannique). Dans Adult life skills, Jodie Whittaker, à la veille de ses 30 ans, vit encore comme une adolescente dans le cabanon de jardin de sa mère et ne sait pas comment remplir les cartons ‘à donner/à jetter/à garder’ avec tout son bric-à-brac de l’enfance où elle se réfugie. Evidemment, il y a aussi l'éternelle Bridget qui, même en vieillissant dans Bridget Jones Baby, a du mal à apprendre de ses erreurs et doit affronter l'expérience de la maternité.

Hi Lo JoeCuriosité…

Dans les films en avant-première c’est Hi-Lo Joe (photo) qui était la pépite à découvrir, bien que le film ait été déroutant pour certains. Le film semble partir un peu dans tout les sens avec un montage sophistiqué inhabituel (dont une rencontre durant un plan-séquence avec, incrusté dans l’image, le décompte d’un chronomètre pendant 5 minutes). En fait, cette frénésie visuelle annonce l’état de confusion mentale du personnage principal Matthew Statters qui devra s’efforcer  de dépasser son état de dépression pour construire une histoire d’amour qui dure avec la belle Lizzie Philips. Celle-ci lui dira des phrases comme « je veux que tu sois heureux mais je ne sais pas comment faire », « on aime pas de la même manière », « je ne connais que la moitié de toi et j’ai peur de l’autre moitié »… Hi-Lo Joe serait comme un grand-frère de Cashback avec une romance désordonnée à la 500 jours ensemble doublé d'un trauma digne de Black Swan… Bref, on espère beaucoup que le réalisateur James Kermack trouve un distributeur en France pour ce film.

Presque chaque année Dinard n’hésite pas à sélectionner un film de genre (horreur ou qui secoue) comme la serial-killeuse de Prevenge, des vampires dans Eat Local ou un petit caïd et un smart-guy sur la route du crime dans Detour.

Bref en trois jours Dinard a misé sur un cinéma britannique synonyme de ... DIVERSITÉ.

Dinard 2014: Hitchcock d’or pour The Goob et Prix du public pour ‘71

Posté par kristofy, le 12 octobre 2014

Ce 25ème anniversaire du Festival du film Britannique de Dinard a organisé durant ses 5 jours différentes rencontres avec le public avec une personnalité du cinéma comme les réalisateurs Michael Radford, Kevin Macdonald, Uberto Pasolini, ou le producteur Stephen Woolley.

Pour la section des films en compétition, comme chaque année, ils étaient au nombre de 6 et pour la plupart il s’agissait de premiers longs-métrages. Ils ont été mis en lumière par la présence de Catherine Deneuve dans son rôle de présidente du jury.

Certaines années, des films s’imposent presque à l’unanimité comme Le géant égoïste, Tyrannosaur ou Boy A, et d’autres années les débats sont plus disputés. C’est ce cas pour cette édition, et le jury a demandé à rajouter au palmarès une mention spéciale. D’autres jurys avaient la charge de remettre des prix, ce qui fait qu’au final 5 films de la compétition ont été cités. Le film repartit bredouille et qui aurait mérité le prix du scénario est The Riot Club réalisé par Lone Scherfing et écrit par Laura Wade sera en salles le 31 décembre.

Le film The Goob, qui a donc eu les faveurs du jury pour le Hitchcock d’or, est un modèle de film indépendant: il a été produit avec un très petit budget (qui provient d’un concours de scénarios par la BBC Films, Creative England), et si certains acteurs sont professionnels, beaucoup ont été trouvés après un casting sauvage dans la rue et faisaient ici leurs premiers pas devant la caméra. Le jeune Goob de 16 ans revient chez sa mère là où il a grandit, à la campagne, entre un petit restaurant et un champ de potirons qu’il faut récolter. Le nouveau compagnon de sa mère persécute Goob de son autorité. Durant cet été Goob va grandir de plusieurs façons entre une fille du circuit de stock-car, un cousin gay qui danse et une troublante saisonnière dans le champ…

A noter que le film ‘71 récompensé par le public a obtenu le même soir le prix du meilleur réalisateur pour Yann Demange au Festival de Saint Jean de luz.

Le palmarès :

Hitchcock d’or : The Goob, réalisé par Guy Myhill
Mention spéciale, pour sa direction artistique : Frank, réalisé par Leonard Abramson (sortie juin 2015)
Prix du scénario : Catch me Daddy, réalisé par Daniel Wolfe
Prix de l’Image : Catch me Daddy, réalisé par Daniel Wolfe
Prix du Public : ‘71, réalisé par Yann Demange (sortie le 5 novembre)
Prix coup de cœur-La règle du jeu (association d’une cinquantaine d’exploitants de salles) : Lilting, ou la délicatesse, réalisé par Hong Khaou (sortie le 15 octobre)
Prix du meilleur court-métrage : The bigger picture, réalisé par Daisy Jacobs

Hitchcock d’or d’honneur : le réalisateur Michael Radford

Rencontre avec Jodie Whittaker, membre du jury et fidèle du festival de Dinard

Posté par kristofy, le 11 octobre 2014

Le jury présidé par Catherine Denueve va faire connaître son palmarès pour les films en compétition de la 25ème édition du Festival du film Britannique de Dinard. La veille des délibérations, rendez-vous était donné à leur hôtel avec certains membres du jury. Une belle occasion de rencontrer en tête à tête la belle Jodie Whittaker :

Ecran Noir : Les films Good vibrations et Hello Carter qui étaient en compétition ici à Dinard en 2012 et 2013 n’ont pas eu de distribution en France…
Jodie Whittaker : Je ne le savais pas, la distribution c’est parfois long et compliqué. En tant qu’actrice, on est demandée à plusieurs endroits pour faire la promotion des films, mais ensuite on n’est pas forcément tenu au courant de tout ce qui se passe pour les sorties en salle. C’est vraiment dommage parce que l’accueil ici, à ce festival, s'était très bien passé, Good Vibrations avait eu un prix (ndlr : prix du scénario), on espérait que le public français pourrait voir ces films.

EN : Il va pouvoir tes films suivants, déjà Black Sea de Kevin Macdonald avec Jude Law…
Jodie Whittaker : Oui ! Black Sea c'est début décembre dans les cinémas en Angleterre. Dans ce film j’ai un tout petit rôle en fait, c’est surtout un film d’hommes dans un sous-marin. Je joue l’ex-femme de Jude Law, et j’apparais dans des scènes de flashbacks de sa vie, avant ce qui se passe sous l’océan.

EN : …et aussi Get Santa de Christopher Smith lui aussi déjà venu plusieurs fois à Dinard.
Jodie Whittaker : Christopher Smith est un réalisateur très brillant, c’est vraiment quelqu’un adorable, ça a été comme un rêve de travailler avec lui. je crois que la sortie est prévue aussi en décembre sortie, c’est un film de Noël un peu bizarre. C'est Jim Broadbent qui est un père Noël qui se retrouve perdu dans Londres mais il faut qu’il assure sa distribution de cadeaux, alors un petit garçon et son père vont l'aider. Par rapport aux autres films de Christopher Smith avec du sang, on change de registre puisque c’est une comédie.

EN : La série Broadchurch a maintenant son remake américain, qu’est ce que tu en penses ?
Jodie Whittaker : L’histoire est la même et cette version pour les USA s’appelle Gracepoint, le casting des acteurs américains est intéressant avec, par exemple, Nick Nolte. David Tennant reprend son rôle d’inspecteur. Ce remake c’est comme un compliment pour nous. On a fait cette série et des gens l’ont trouvée tellement bien qu’ils ont décidés d’en faire le remake. Notre série a été diffusée avec beaucoup de succès un peu partout dans le monde et aussi chez vous en France. On est plutôt ravis. Il y a une saison 2 de Broadchurch qui se prépare avec les personnages d’origine, mais je ne peux pas en dire plus.

EN : Après avoir été deux fois actrice d’un film en compétition tu es cette année membre du jury, c’est comment de passer de l’autre côté et de juger les films des autres ?
Jodie Whittaker : C’est formidable, je suis excitée  d’être dans ce groupe de jurés qui est un bon mix de différentes personnes créatives, avec actrices et réalisateurs, distributeur, anglais et français. C’est intéressant de discuter avec eux des films de la compétition, on parle de nos goûts et on a des opinions différentes et d’autres qui se rejoignent. On regarde ces films en étant spectateur plus que juge, on ne peut pas vraiment comparer des films. Je peux dire une chose et la majorité du jury dire l’inverse, c’est un débat très intéressant. Ce qui peut arriver de mieux à un film c’est de toute façon trouver du public, que celui-ci soit récompensé ou non.

EN : Le Festival britannique de Dinard fête ses 25 ans, parmi les 25 films qui ont été récompensés du Hitchcock d’or lequel serait ton favori ?
Jodie Whittaker : Il y a plein de bons films dans cette liste, en fait je les ai presque tous vu sauf deux ou trois. Celui que je préfère c’est White Lightnin', je n’arrive pas à croire que ça soit un film britannique d’ailleurs tellement il est différent des autres. C’est un film à petit budget et ce qu’ils ont réussi à faire au niveau de la production et du tournage est extraordinaire. Edward Hogg est un des meilleurs acteurs de sa génération. Il faut voir White Lightnin' !

Dinard 2014: Catherine Deneuve, Queen of the jury

Posté par kristofy, le 9 octobre 2014

© ecran noir

Le Festival du film britannique de Dinard fête cette semaine sa 25ème édition, déjà un quart de siècle que la jolie cité balnéaire de Dinard (qui est aussi un lieu de tournage apprécié de plusieurs films) amène sur sa côte d’émeraude le meilleur du cinéma d’outre-Manche à faire découvrir en France. La liste des titres ayant déjà gagné le Hitchcock d’or se révèle d’ailleurs presque un best-of du cinéma britannique dont le nombre de films et leurs qualités rayonnent de plus en plus à travers le monde : The Full Monty de Peter Catan, Billy Elliot de Stephen Daldry, Bloody Sunday de Paul Greengrass, Dead man’s shoes de Shane Meadows, Boy A de John Crowley, Tyranosaur de Paddy Considine, Le Géant égoïste de Clio Bernard.…

Pour son 25ème anniversaire le jury de la compétition est présidé par la Reine de actrices françaises Catherine Deneuve. Elle a déjà été reine d’Angleterre au cinéma dans Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté et reine fantaisiste dans Palais Royal de Valérie Lemercier (deux films qui furent présentés en avant-première à Dinard). Elle connaît aussi la région pour venir régulièrement en vacances dans les environs de Saint-Briac. DSes liens avec le Royaume-Uni remontent loin : en 1965 à 22 ans elle tourne à Londres Répulsion avec Roman Polanski, et la même année elle épouse le photographe britannique David Bailey (avec Mick Jaeger et Françoise Dorléac en témoin, s'il vous plaît).

Le jury franco-britannique rassemble le réalisateur Kevin Macdonald (Jeux de pouvoir, le remake adapté de la série State of play, How I Live Now l’année dernière à Dinard), le producteur-distributeur Alexandre Mallet-Guy (Memento films qui a distribué la palme d’or Winter Sleep), les actrices Suzanne Clément (en ce moment dans Mommy de Xavier Dolan), Léa Drucker, Sophie Duez, Emilia Fox (Cashback passé à Dinard), la pétillante Jodie Whittaker (déjà venue à Dinard pour Good Vibrations et Hello Carter), et la réalisatrice et metteur en scène d’opéra Penny Woolcock.

Ils ont la mission de remettre la recompense du Hitchcock d’or à l’un des 6 films en compétition: ’71, Catch me Daddy, Franck, Lilting ou la Délicatesse, The Goob, The Riot Club.

Dinard va rendre hommage au réalisateur Michael Radford avec la première de son nouveau film Elsa & Fred (avec Shirley MacLaine et Christopher Plummer). Une carte blanche au producteur Stephen Woolley permettra de (re)découvrir The Crying Game, We Want Sex Equality, Stoned (à propos du rocker Brian Jones) et en avant-première le polar Hyena.

Chaque journée de ces 5 jours de festival Ce 25ème anniversaire sera l’occasion de revoir un classique du cinéma britannique suivi d’une rencontre avec l’un de ses artisans réalisateur ou producteur : 1984 avec Michael Radford, Life in a Day avec Kevin Macdonald, The Crying Game avec Stephen Woolley, The Full Monty avec Uberto Pasolini , The Queen avec Philippe Pilard.

Les films en avant-première au Festival du film britannique de Dinard seront une nouvelle fois très nombreux: la comédie musicale Sunshine on Leigh (avec Peter Mulan) en ouverture et One Chance en clôture : Calvary (avec Brendan Gleeson), God Help the Girl (avec Emily Browning, Hannah Murray), Keeping Rosy, Noble, Panic, Queen and Country, Snow In Paradise, Still Life (avec Eddie Marsan), Tea & Sangria, The Trip to Italy (avec Steve Coogan), X + Y (avec Sally Hawkins)...

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25e édition du Festival du film britannique de Dinard
Du 8 au 12 octobre 2014
Infos et programmation sur le site de la manifestation

Retour sur Dinard 2013 : rencontre avec Jodie Whittaker, Charlie Cox et Anthony Wilcox pour Hello Carter

Posté par kristofy, le 9 octobre 2013

Le dernier Festival britannique de Dinard et son jury présidé par Eric Cantona ont décerné le Hitchcock d’or au film The Selfish Giant, attendu en salles le 18 décembre prochain. Parmi les autres films en compétition, il y avait notamment Hello Carter, un premier long-métrage réalisé par Anthony Wilcox avec Charlie Cox et Jodie Whittaker. Cette dernière était déjà présente à Dinard l’année dernière pour le film Good Vibrations, qui d’ailleurs avait eu le prix du scénario.

Jodie Whittaker est une actrice éclectique que l’on a remarquée dans différents types de projet, aussi bien au cinéma qu'à la télévision. La plupart des films dans lesquels elle apparaît restent pour le moment inédits en France, à l'image de Venus (avec Peter O'Toole et Vanessa Redgrave), Good (avec Viggo Mortensen) et Ashes (avec Ray Winstone et Jim Sturgess), et à l'exception d' Attack the block. Elle continue également de tourner dans des courts-métrages (encore deux l'année dernière), comme Two Minutes (à revoir ici).

C'est actuellement le BFI London Film Festival (jusqu'au 20 octobre). Ce festival compte différentes sélections et différents jurys dont les membres sont entre autres Lone Scherfig, Cillian Murphy, Miranda Richardson , Emilia Fox, Jim Broadbent (dont le film Week-end à Paris était en avant-première à Dinard) ou encore Saoirse Ronan (dans How I live now aussi découvert à Dinard). Un prix honorifique sera également remis à Sir Christopher Lee.

Parmi les films présentés, Hello Carter dont Ecran Noir a rencontré l’équipe venue à Dinard :

hello carterEcran Noir : Anthony, pourquoi avoir choisi Jodie Whittaker et Charlie Cox pour Hello Carter ?
Jodie Whittaker : On va faire semblant de ne pas écouter ;-)
Anthony Wilcox : Ce sont deux acteurs dont j’admire beaucoup le travail. J’ai connu Jodie bien avant Charlie. Il y a plusieurs années, j’ai réalisé un court-métrage avec Jodie qui s’appelait déjà Hello Carter, le même titre, qui a ensuite inspiré ce film dans lequel évidement elle devait être. Pour le rôle masculin, j’ai rencontré Charlie par le biais d’un directeur de casting, et la première fois qu’on s’est vu c’était par internet avec Skype car à ce moment-là il travaillait à New-York. C’était un peu étrange comme première rencontre par écran interposé. C’était d’ailleurs le moment idéal pour nous car Charlie après deux années à New-York (ndr : acteur dans la série Boardwalk Empire) voulait revenir à Londres pour de nouveaux projets et il était disponible.

Ecran Noir : Et vous deux, Jodie et Charlie, comment Anthony vous a convaincu de participer à ce film ?
Jodie Whittaker : On avait donc déjà fait ce court-métrage, alors c’était une décision facile de dire oui. J’avais beaucoup apprécié le tournage du court, signer pour le long métrage, je savais que ça allait être une bonne expérience.
Charlie Cox : J’ai reçu le scénario par mon agent, et j’ai trouvé que c’était une histoire charmante et légère et fraîche. Le script était assez original et unique et c’est le genre d’histoire qui ne peut être réalisée que par la personne qui l’a écrite : comme ça a été le cas avec Anthony, alors ça a été sans hésitation. J’étais ravi d’avoir cette proposition.

Ecran Noir : Le film est en équilibre hello carter entre ‘action’ et ‘romance’, est-ce que c’est quelque chose de voulu dès le début où préfériez-vous un aspect plutôt que l’autre ?
Anthony Wilcox : C’est en fait la chose la plus difficile, ne pas avoir trop d’action sans être trop dans la love-story. A la fois durant l’écriture et durant le tournage, je voulais cet équilibre. Dès l’écriture je voulais faire monter progressivement l’histoire d’amour au fur et à mesure des péripéties, comme ils se retrouvent plusieurs fois ensemble par la force des évènements, ils ne pouvaient que finir ensemble et se séduire. On se rend compte que chaque personnage a des raisons différentes qui les font rester ensemble au fur et à mesure de la nuit, et ces raisons changent peu à peu de manière subtile vers une attirance mutuelle.
Jodie Whittaker : On a souvent tendance à me voir comme une fille fragile ou maltraitée ou sur le point de se mettre à pleurer, et là c’était différent. C’était intéressant de passer outre tout ça et les dialogues jouent sur différents niveaux. C’était intéressant de jouer dans un film comme ça qui est un peu multi-genres.
Charlie Cox : Mon sentiment est qu’à travers toute l’histoire on voit l’évolution du personnage qui passe par différents stades. Il subit la vie qui passe sans la vivre et enfin il va pouvoir agir pour que sa vie soit plus belle. Au début c’est quelqu’un d'un peu passif et avec cette soirée très bizarre où il va se passer plein de choses mouvementées, il va devenir plutôt actif et prendre sa vie en main. D’une manière étrange ces moments où il est pris dans l’action vont lui révéler qu’il peut ouvrir son cœur à quelqu’un d’autre.

hello carterEcran Noir : Quand Hello Carter sortira-t-il en salles en Angleterre ? Et pour la France ?
Anthony Wilcox : Pour la sortie du film, à priori ça devrait être début 2014 en Grande Bretagne, mais je ne sais pas encore pour la France. En fait, le film est terminé depuis à peine deux mois ! Il est sélectionné ici à Dinard et il sera aussi montré au festival de Londres.
Jodie Whittaker : C’est excitant que le film soit découvert d’abord par des Français avant les Anglais, en particulier à Dinard. J’étais déjà venue ici et c’est un festival assez unique parce dans les salles les films sont vus en majorité par des fans de cinéma, et pas que des professionnels comme presse, distributeurs, vendeurs ou acheteurs de films comme dans d’autres festivals. Ici, les salles sont vraiment pleines et les spectateurs, c’est vraiment le public. Dinard c’est un peu comme un petit échauffement pour nous avant de présenter le film à Londres.

Le jour le plus court 2012 : Two Minutes, avec Jodie Whittaker

Posté par kristofy, le 21 décembre 2012

Le 21 décembre, c'est le Jour le plus court ! Ecran Noir s'associe à cet événement national et vous propose un court métrage chaque heure.

Two Minutes est un court-métrage anglais écrit et réalisé par Christopher Granier-Deferre en 2011, un producteur britannique qui a d'ailleurs travaillé sur plusieurs films français (Arsène Lupin, Les chevaliers du ciel, Désaccord parfait, Après mai…).

On y retrouve Larry Lamb, connu aussi bien pour ses rôles au cinéma que pour la série EastEnders, et la belle Jodie Whittaker révélée en France dans Attack the Block. Jodie Whittaker était venue au Festival du film britannique de Dinard pour accompagner le film Good Vibrations, une rencontre à retrouver ici.

Une jeune femme rend visite à son père souffrant de la maladie de Alzheimer, un moment durant lequel elle lui annonce une grande nouvelle bien qu'il risque de ne plus s'en souvenir...

Dinard 2012 : Rencontre avec les deux acteurs de Good Vibrations, primé pour son scénario

Posté par kristofy, le 7 octobre 2012

Avec le film ill Manors de Ben Drew, l’autre sensation de la compétition du 23e Festival du film britannique de Dinard s'appelle Good Vibrations, second film du duo Glenn Leyburn et Lisa Barros D’Sa, qui a reçu le prix du scénario hier soir. On se retrouve dans le trouble des années 70 à Belfast : beaucoup d’irlandais auparavant gauchistes ou pacifiques prennent alors les armes pour se faire la guerre. Un homme avec peu d’argent et beaucoup de motivations décident d’ouvrir un magasin de disques sur l’avenue la plus bombardée de la ville, il veut faire partager son amour pour la musique et en particulier la country, le folk, et le reggae. Mais la révélation viendra avec le punk. Il veut vendre le disque d'un groupe local qu'il apprécie mais le groupe n’en n’a jamais enregistré… Cet homme va lui-même les emmener dans un studio et produire leur enregistrement : "il faut que tout le monde les entendent ! "

Vrai-faux biopic

Good Vibrations est presque un biopic ; son histoire est inspirée par Terri Hooley qui a contribué à faire émerger et se développer le mouvement punk à Belfast : depuis son magasin  il a ensuite fait enregistrer plusieurs groupes pour démarcher des maisons de disques qui rejettaient le punk. Du coup, il les distribuait lui-même, avec un van,organisait des concerts où quasiment personne ne venait... au début. Guidé par sa passion Terri Hooley va en même temps accumuler des dettes et risquer de mettre en péril son mariage. Pour cet idéaliste "les punks ne sont pas le problème, ils sont la solution ". L’époque change et le mouvement punk commence à s’étendre, un jour le dj-star de la radio BBC John Peel va passer à l’antenne un de ses disques et la gloire commence à arriver…Terri Hooley a fait connaître le punk nord irlandais avec Rudi, The Outcasts, The Undertones

Sur le thème de la musique adoucit les mœurs, ici le punk résonne comme un mouvement alternatif à la guerre. Le film parvient subtilement à doser humour et séquence musicale, et surtout, il délivre une énergie communicative digne des meilleurs feel-good movies.

Entretien avec Richard Dormer et Jodie Whittaker

Les deux acteurs principaux sont venus à Dinard, Richard Dormer et la craquante Jodie Whittaker (déjà connue par Attack the block) ; l’occasion de les rencontrer en tête à tête :

Ecran Noir : Jouer le le rôle d’une légende vivante comme Terri Hooley n'est-ce pas plus difficile?

Richard Dormer : Dans un certain sens, c’est plus facile en fait, car après l’avoir vu, ça donne la direction vers laquelle aller, on peut lui parler. La rencontre avec d’autres gens qui l’ont connu apporte aussi d’autres éléments sur sa façon de se comporter. J’avais une vue d’ensemble de l’homme qui était Terri Hooley, je ne partais pas de rien pour devenir lui à l’écran. C’est intéressant de s’approprier certains gestes et certaines intonations de voix tout en y apportant mon expérience de comédien.

Jodie Whittaker : Moi comme je joue sa femme, c’était aussi plus facile. Même si elle a une place très importante dans la vie de Terri Hooley, ce n’est pas cette personne qui est le sujet du film. Le scénario était vraiment fantastique parce qu'il donnait déjà des indices sur l’énergie de cette femme sur plusieurs traits de son caractère. J’ai pu proposer beaucoup de choses, j’avais plus de liberté par rapport à la façon de jouer ce personnage.

EN : Une réplique dit que "à New-York ils ont les coiffures, à Londres ils ont les pantalons, mais c’est Belfast qui est vraiment punk", Good Vibrations c’est LE film sur le mouvement punk ?

Richard Dormer : Oh certainement oui ! Mais c’est vrai qu’on n’a pas vu beaucoup de films sur ce thème. Est-ce qu’il existe d’autres films punk ?

Jodie Whittaker : Il y a Sid et Nancy, mais c’est à peu près tout.

Richard Dormer : Gary Oldman est très bon d’ailleurs en Sid Vicious.

Jodie Whittaker : D’une certaine façon Sid et Nancy c’est plus sur leur relation entre eux deux comme couple, mais ce n’est peut-être pas vraiment un film sur le punk d’ailleurs.

EN : Good Vibrations montre l’émergence du punk dans un contexte de réaction à la guerre civile en Irlande entre catholiques et protestants, et peu à peu on oublie presque cette guerre pour suivre que la musique…

Richard Dormer : Tout à fait, ça commence avec la guerre entre irlandais, mais le réalisateur ne voulait pas s’appesantir dessus. Ces combats entre ceux du nord et ceux du sud ont duré plusieurs dizaines d’années, c’est devenu malheureusement comme un cadre de vie. La guerre civile n’est pas vue comme quelque chose qui détruit la vie des gens même si on voit que ça les perturbe, les gens vivaient avec ça. Et il y a eu des jeunes pour dire "Non", ces jeunes qui malgré la guerre ont voulu suivre leurs rêves et faire ce qu’ils avaient envie de faire. Ne pas laisser la guerre t’arrêter et fais ce que tu veux, c’est cet esprit qui anime Terri Hooley toute sa vie et aussi ces jeunes groupes de punk-rock. Ces jeunes voulaient jouer leur musique et Terri Hooley voulait que tout le monde les écoute.

EN : Ici à Dinard il y a beaucoup de films où la musique est très présente, le punk dans Good Vibrations, le rap dans ill Manors, beaucoup de David Bowie dans Hunky Dory, la musique devient un élément de plus en plus important dans l’histoire racontée ?

Richard Dormer : Je ne sais pas si c’est un genre de tendance, mais si c’est le cas, on ne l’a pas du tout suivie. Le film Good Vibrations était en développement depuis quasiment dix ans. C’est juste une coïncidence je pense.

EN : Le slogan "punk is not dead" est encore d’actualité aujourd’hui ?

Richard Dormer : Si on voit le punk comme une autre manière de penser, c’est presque révolutionnaire. Le punk c’est remettre les choses établies en question, à la fois l’autorité et l’hypocrisie, c’est une affirmation de liberté.

Jodie Whittaker : Lui il est punk !

EN : Dans votre playlist quels sont vos cinq musiciens préférés ?

Jodie Whittaker : alors d’abord en n°1 Coldplay, je suis fan de Coldplay, n°2 Arcade Fire, n°3 The Tallest man on Earth, ils sont fabuleux, n°4 The White Buffalo, et en n°5 peut-être James Taylor ?

Richard Dormer : James Taylor ? vraiment ?

Jodie Whittaker : et toi ?

Richard Dormer : J’aime Coldplay aussi, Tom Waits, Cat Stevens, Snow Patrol, d’ailleurs trois des membres du groupe sont co-producteurs de ce film Good Vibrations, et voyons…

Jodie Whittaker : Rihanna !

Richard Dormer : hahaha, voyons, j’ai dit Tom Waits déjà…

Jodie Whittaker : Elliott Smith ? Elbow ?

Richard Dormer : oui, Elbow ! On a beaucoup écouté Elbow sur le tournage de ce film, ils sont très populaires en Angleterre.

EN : Good Vibrations n’a pas encore de distributeur en France, il sort quand en Angleterre ?

Jodie Whittaker : Chez nous la sortie est prévue pour janvier 2013, peut-être qu’il faudra encore attendre pour la France. Le film tourne pour le moment dans différents festivals comme ici à Dinard, celui de Belfast, celui de Karlovy-Vary, il sera au festival de Londres dans deux semaines.

Richard Dormer : Pour l’instant on a que de bons échos de ceux qui l’ont vu, il y a une good vibe avec Good Vibrations !