Jean-Paul Roussillon prend le large (1931-2009)

Posté par vincy, le 31 juillet 2009

jproussillon.jpgLe comédien Jean-Paul Roussillon, marié à Catherine Ferran, qui avait obtenu un César en début d'année pour son rôle  dans Un conte de Noël d'Arnaud Desplechin, est décédé aujourd'hui à Auxerre à l'âge de 79 ans.

L'an dernier, il avait séduit les cinéphiles avec ce personnage d'époux bienveillant (de Catherine Deneuve), de père généreux (Consigny, Amalric, Poupaud) dans l'univers macabre et caustique de Desplechin. Le cinéaste l'avait déjà choisi pour être un autre Abel, dans Rois et reine. Pas forcément très connu du grand public, il a interprété de jolis personnages secondaires dans Mischka, Une hirondelle fait le printemps (sa première nomination aux Césars), On connaît la chanson et auparavant dans La fille de d'Artagnan, Le brasier, On ne meurt que deux fois.

C'est avant tout sur les planches qu'il a rencontré un large public et un engouement critique. Sociétaire honoraire de la Comédie Française (il y est entré en 1950), il clamera du Dostoïevski comme du Marivaux, du Molière et du Shakespeare, du Giraudoux et du Tchekhov, du Pirandello et du Beckett, du Ionesco et du Duras. Plus de cent pièces où sa voix rocailleuse faisait merveille. Trois Molières. Il avait trouvé avec le metteur en scène Alain Françon, dans son théâtre de la Colline, une nouvelle famille.

Prix Daniel Toscan du Plantier : De père en fils

Posté par vincy, le 25 février 2009

Le premier prix Daniel Toscan du Plantier, César du meilleur producteur, avait été créé l'an dernier et remis à Claude Berri, un an avant son décès.

Pour sa deuxième année, le prix aura fait dans la tradition. Après le père, c'est au tour du fils d'être récompensé. Thomas Langmann a en effet hérité du prix, qu'il partage avec Pascal Caucheteau. Le premier a été honoré pour son ambitieux diptyque autour de Mesrine, réalisé par Jean-François Richet. Le second a été récompensé pour le film d'Arnaud Desplechin, Un conte de Noël.

Ironiquement, Caucheteau est le producteur du précédent film de Richet, Assault sur le Central 13 et sera en charge de son prochain film, qui devrait être tourné à Los Angeles et au Mexique. Il a aussi produit des films comme De battre mon coeur s'est arrêté, Le mystère de la chambre jaune, Le petit lieutenant et le prochain Claire Denis, White Material.

En 2008, Langmann avait aussi produit, et co-réalisé, Astérix aux Jeux Olympiques.

Etoiles d’or : ce sera mieux que les Globes de Cristal

Posté par vincy, le 8 février 2009

Ce ne sera pas difficile. Après le fiasco de la cérémonie des Globes de Cristal, les Etoiles d'Or du cinéma ont un boulevard pour transformer leur soirée cérémoniale en moment convivial. Pas de Jean-Luc Delarue, pas de faux électeurs, et Isabelle Adjani s'étant cassée le bras entre temps, elle ne risque pas de venir en invitée tatouée.

Les Etoiles d'or célèbre leur dixième anniversaire et offriront, pour l'occasion un concert de Reinhardt Wagner, qui interprétera ses compositions. Wagner est notamment attaché aux films de Beinex, Pascal Thomas, Barratier, et à la "famille" de Jean-Michel Ribes.

12 étoiles d'or seront remises. Entre les murs, Un conte de Noël, Le premier jour du reste de ta vie sont les trois favoris.

Les Trophées du Film Français récompensent tout le monde…

Posté par vincy, le 30 janvier 2009

L'hebdomadaire professionnel Le Film Français a remis, pour la 16e fois, le 27 janvier, ses trophées. Et personne n'a été oublié.

Les prix quantitatifs, récompensant les films en fonction de leur nombre d'entrées, ont été décerné à Bienvenue chez les Ch’tis (Trophée des trophées), Vilaine (Trophée de la première oeuvre), Astérix aux Jeux Olympiques (Trophée spécial de la première oeuvre) et Braquage à l'anglaise (Trophée du film européen).

Les lecteurs du Film Français ont élu les dirigeantes du distributeur et producteur Haut et Court, Carole Scotta et Caroline Benjo, sans doute pour le succès critique et public d' Entre les murs. Pour l'année 2008, avec huit films en salles tout au long de l'année, le distributeur a attiré 2 millions de spectateurs, soit davantage qu'UGC et MK2. Le film de Laurent Cantet représente les trois quart de son audience.

Le jury exploitants a honoré le Sémaphore à Nîmes, qui diffuse des films plutôt art et essai dans un marché en légère progression.

Le jury duo a retenu Un conte de Noël, réalisé par Arnaud Desplechion et produit par Pascal Caucheteux, pour le Trophée duo cinéma; pour son équivalent dans la catégorie révélation, ils ont choisit L'apprenti, réalisé par Samuel Collardey et produit par Grégoire Debailly.

2008 : Le Top 5 de Benoit

Posté par benoit, le 28 décembre 2008

Ecran Noir revient, auteur par auteur, à ses coups de coeur de l’année passée… 

benoit gautier1. Un conte de Noël de Arnaud Depleschin. Le plus beau film de Depleschin injustement oublié au palmarès du Festival de Cannes. Sa mise en scène et l’interprétation de sa troupe de comédiens qui regarde dans la même direction artistique sont absolument somptueuses, impériales. Ce scénario d’une richesse et d’un foisonnement inouïs inclut deux flash forward qui anticipent le cours du récit ponctué de split screen, fermeture à l'iris, adresse caméra, citations et références. Si vous replacez chronologiquement les flash forward, alors vous vous apercevrez que dans ce "règlement de conte" familial, ce sont les enfants qui engendrent les parents. Du vrai et du très grand cinéma !

2. The visitor de Thomas Mc Carthy. The Visitor aurait pu être une boursouflure de bons sentiments comme le faisait craindre sa bande-annonce catastrophique. La régénérescence d'un sexagénaire grâce à l'amitié, à la musique et enfin à l’amour avait de quoi faire frémir. Eh bien, non ! Cette œuvre écrite, réalisée et interprétée au cordeau évite tous les poncifs américano-humano-dégoulinants. Aussi impitoyable qu’émouvante, elle dénonce sans fard la paranoïa des Etats-Unis depuis le 11 septembre et sa politique d’expulsion galopante. The Visitor concrétise à la perfection le vœu pieux de Jean-Luc Godard : faire politiquement du cinéma plutôt que du cinéma politique.

3. The dark knight, le chevalier noir de Christopher Nolan. Ce sixième épisode de la saga Batman au cinéma s’avère le plus capé, le plus culotté, le plus épouvanté, le plus atomisé, mais aussi le plus captivant parce que le plus profond. Éreinté par sa longévité, donc par la légitimité de son propre mythe, Batman aussi lisse que las reprend du collier pour sauver Gotham City, la jumelle de New York assombrie par la tourmente du terrorisme. En Ben Laden punk et sadomaso, Heath Joker Ledger masque au sens propre comme au figuré un abîme de blessures qui le conduisent aux frontières de la folie, de la mort. Un Oscar posthume s’impose pour cet acteur poète parti rejoindre River Phoenix, son frère spirituel de cinéma.

4. Les bureaux de Dieu de Claire Simon. Les bureaux de Dieu, avec une intensité magistrale, créé un planning familial situé sous les toits de Paris. Point culminant qui contemple l’agitation de la capitale et aimante ses confidences les plus intimes. Dans une réalité documentaire et une recomposition fictionnelle, Claire Simon signe non seulement un film d’une grande beauté, mais une œuvre d’utilité publique qui devrait être remboursée par la sécurité sociale. Toutes les actrices, professionnelles ou non, veillent avec l’énergie de tous les espoirs sur ces bureaux de Dieu dont les voies toujours impénétrables cherchent la libération sexuelle à travers l’obscurantisme de l’ignorance.

5. Les sept jours de Ronit et Shlomi Elkabtez. Avec Prendre femme, le second long-métrage du frère et de la sœur Elkabtez forme l’embryon d’une filmographie vibrante, fiévreuse, noblement engagée, artistiquement impeccable. Les réalisateurs scrutent l’implosion d’une famille israélienne enfermée pendant sept jours pour cause de deuil. Ils grattent jusqu’au sang les plaies de cette communauté. Arrachent les peaux mortes d’une société malade au fil de plans fixes dignes d’un Manoel De Olivera, de portraits de groupe grouillant comme des insectes égarés. Les sept jours rassemble une brochette de comédiens exceptionnels au sommet de leur art : celui de l’écoute de l’autre jusqu’à son plus infime frémissement.

Short bonus : Next floor de Denis Villeneuve.  Lors d'un opulent et luxueux banquet, onze convives sont servis à profusion par une horde de valets stylés. Tous participent à cet étrange repas aux allures de carnage gastronomique. Ce court-métrage du montréalais Denis Villeneuve allie le naturalisme décadent d’Eric Von Stroheim à celui, grotesque, de Marco Ferreri. Dénonçant les excès de la société de consommation, Next floor plonge sa tablée dans une descente aux enfers carnassière. Un film cinglant comme un coup de cravache !

Le film le plus attendu de 2009 : La fille du RER de André Téchiné avec un casting tous azimuts dont il a le secret : Catherine Deneuve, Emilie Dequenne, Ronit Elkabetz, Michel Blanc, Nicolas Duvauchelle, Mathieu Demy…

2008 : le top 5 de Geoffroy

Posté par geoffroy, le 25 décembre 2008

geoffroy blondeau1. No Country for Old Men des frères Coen. Meilleur film des frères Coen depuis Fargo et meilleur polar depuis très très longtemps. Juste brillant.

2. There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson. Inclassable. Chaque plan recèle une idée de cinéma et l'interprétation de Daniel Day Lewis est hallucinante. Grand film.

3. Valse avec Bashir de Ari Folman. Il s'agit de la plus belle surprise de l'année. Poétique, cette auto réflexion sur un conflit armé est le film d'animation de l'année. Point.

4. Redacted de Brian de Palma. Pour le retour en force d'un grand cinéaste (De Palma). Fond et forme s'entremêlent pour inventer un métacinéma. Indispensable.

5. Un conte de noël de Arnaud Desplechin. Tragique mais pas opératique, un Conte de Noël déboussole, décompose mais attendri. Oeuvre de la synthèse et de la maturité. Une page est tournée.

Film attendu pour 2009: Avatar de James Cameron. 12 ans depuis Titanic, un sujet ambitieux, Sigourney Weaver, procédé en motion capture inédit, budget pharaonique...l'attente est fébrile, la déception impensable.

2008 : le Top 5 de Morgane

Posté par Morgane, le 24 décembre 2008

Ecran Noir revient, auteur par auteur, à ses coups de coeur de l’année passée…

morgane postaireA bord du Darjeeling Limited. Pour ses teintes, ses senteurs, ses saveurs et ses personnages hauts en couleurs.

Un conte de Noël . Pour l’idée même du conte, son côté théâtre et le jazz qui l’accompagne.

Burn after reading. Pour la paranoïa de Clooney, la vivacité d’esprit de Pitt, l’optimisme de McDormand, la colère de Malkovich et le génie des frères Coen.

Mia et le Migou. Pour ses couleurs flamboyantes et la poésie qui s’en dégage.

Into the Wild. Pour le plongeon en plein cœur de la nature.

En ce qui concerne 2009, j’attends avec impatience de découvrir le prochain film de David Fincher ainsi que celui de Mister Tarantino. Je suis également bien curieuse de voir Le Che.

Les Globes de cristal lancent leur campagne électorale

Posté par vincy, le 1 décembre 2008

Le vote débutera ce lundi 1er décembre. Cette année 5 000 journalistes des rubriques culturelles (contre 4 600 l'an dernier) pourront participer aux Globes de cristal 2009. Ces prix, qui existent depuis 2006, sont ceux de la presse française pour les arts et la culture. Un jury présidé par Jacques Attali a choisi les sélectionnés dans plusieurs arts (théâtre musique, expositions, design et architecture, littérature...).

Côté cinéma, Mesrine l'instinct de mort, Un conte de Noël, Entre les murs, Deux jours à tuer et Le premier jour du reste de ta vie concourent pour le meilleur film.

La liste des comédiens semble assez proche de ce que pourrait donner les nominations aux César.

Nathalie Baye (Cliente), Catherine Deneuve (Un conte de Noël), Catherine Frot (L'empreinte de l'ange), Yolande Moreau (Séraphine) et Sylvie Testud (Sagan) sont en compétition côté femmes.

Vincent Cassel (Mesrine), Albert Dupontel (Deux jours à tuer), Mathieu Amalric (Mesrine),  Roschdy Zem (La fille de Monaco) et Kad Merad (Bienvenue chez les Ch'tis) rivalisent côté hommes.

Dans les autres catégories, on peut remarquer Valérie Lemercier et Gad Elmaleh (One Man Show), "Le Roi Lion", "Edward aux mains d'argent" et "Grease" (Comédie musicale), Largo Winch et Titeuf (BD), Vanessa Paradis, Bénabar et Alain Bashung (Musique), Agnès b. et Jean-Paul Gaultier (Mode) et Sagan (Téléfilm).

7 finalistes pour le Louis-Delluc 2008

Posté par vincy, le 10 novembre 2008

Le prix Louis-Delluc persévère dans ses envies de récompenser un cinéma d'auteur exigeant . Cette année, les sept films en lice teinte même l'ambiance d'un pessimisme latent.

En tête, la Palme d'or, Entre les murs de Laurent Cantet. Le cinéaste a déjà reçu le Louis-Delluc de premier film en 2000 pour Ressources humaines. Il sera en compétition avec deux films cannois,  La vie moderne de Raymond Depardon et Un conte de Noël d'Arnaud Desplechin. Ce dernier l'a déjà obtenu en 2004 pour Rois et Reine. Autre ancien gagnant du prix, Jacques Doillon, de nouveau en course avec Le premier venu. Ils cotoient Séraphine de Martin Provost, Dernier maquis de Rabah Ameur-Zaïmeche et L'heure d'été d'Olivier Assayas.

Le Louis-Delluc apparaît de plus en plus comme une pré-sélection pour les César.

Avec trois films choisis pour le Louis-Delluc du premier film, la catégorie apparaît affaiblie par rapport aux années précédentes. On y trouve Elle s'appelle Sabine de Sandrine Bonnaire, Versailles de Pierre Schoeller avec Guillaume Depardieu et Le tueur de Cédric Anger.

Ce sera le 12 décembre que seront connus les successeurs de La graine et le mulet, Naissance des pieuvres et Tout est pardonné (ex-aequo l'an dernier).

Les « Oscars » européens se préparent

Posté par vincy, le 5 octobre 2008

Les "European Film Awards" ont toujours du mal à s'imposer, jamais cités dans les dossiers de presse, rarement mentionnés sur les affiches, valorisés ad minima dans les articles de presse. Si l'échec populaire et médiatique est patent, il faut au moins reconnaître que, cinématographiquement, l'audace est de mise. Ils viennent de révéler les quatre films en course pour le prix de la meilleure première oeuvre et, reconnaissons, qu'il y a une volonté de primer des cinémas singuliers : Hunger, de Steve McQueen (Royaume Uni), Premières neiges, de Aida Begic (Bosnie Herzégovine), Tulpan, de Sergey Dvortsevoy (Kazakhstan), tous trois primés à Cannes, mais aussi Tatil Kitabi, de Seyfi Teoman (Turquie).

Pour les nominations dans les autres catégories, la France a présenté Bienvenue chez les Ch'tis, Un conte de noël, Entre les murs et La graine et le mulet. On note que de nombreux films "cannois" sont dans le "pipeline" comme Moscow, Belgium, Delta, Gomorra, Il Divo, Home, O'Horten, Le silence de Lorna, Valse avec Bashir, Trois singes, Wolke 9...
Parmi les grands cinéastes en lice pour la nomination au prix du meilleur réalisateur, on note la présence de Nikita Mikhalkov, Mike Leigh, Andrzej Wajda, Sergei Bodrov.

On sait déjà que Dame Judi Dench, oscarisée, jamesbondisée, shakespearisée, sera honorée d'un prix spécial pour l'ensemble de sa carrière. De même les fondateurs du Dogme danois, créé en 1995, lancé sur les écrans en 1998 avec Festen et Les Idiots, seront récompensés d'un prix pour leur contribution au cinéma mondial. Thomas Vinterberg, Lars Von Trier, Kristian Levring et Soren Kragh-Jacobsen seront, à coup sûr, les vedettes de cette 21e cérémonie, qui aura lieu cette année, le 6 décembre, à Copenhague.