Olé! Le Prix Lumière 2014 pour Pedro Almodovar

Posté par vincy, le 19 juin 2014

pedro almodovar

Le Prix Lumière 2014 sera décerné le 17 octobre au grandiose cinéaste espagnol Pedro Almodovar, "figure essentielle de la Movida", lors de la 6e édition du Festival Lumière à Lyon (13-19 octobre).

"Il a accepté vraiment très facilement au regard de son emploi du temps parce qu'il est en écriture et il est très heureux", a déclaré Thierry Frémaux ce jeudi lors d'une conférence de presse. Thierry Frémaux, directeur de l'Institut Lumière, a ajouté : "C'est un homme qui incarne une certaine idée de l'Espagne."

Pedro Almodovar, 64 ans, a commencé sa carrière à la fin des années 70 avec Salome, un court métrage amateur. Dix ans plus tard, il connaît un succès international avec Femmes au bord de la crise de nerfs. Il a réalisé 19 longs métrages et reçu une multitude de prix : Prix du meilleur scénario à Venise, Goya du meilleur film et du meilleur scénario original pour Femmes au bord de la crise de nerfs, Prix de la mise en scène au Festival de Cannes, European Award du meilleur film, Oscar du meilleur film étranger, Golden Globe du meilleur film étranger, César du meilleur film étranger, Goya du meilleur film et du meilleur réalisateur pour Tout sur ma mère, European Award du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario, Oscar du meilleur scénario original, Golden Globe du meilleur film étranger pour Parle avec elle, Prix du scénario au Festival de Cannes, European Award du meilleur réalisateur, Goya du meilleur film et du meilleur réalisateur pour Volver...

Almodovar a aussi été distingué par un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière en 1999 et un Prix du cinéma européen en 2013 pour sa contribution européenne au cinéma mondial. Cinéaste engagé, il est également producteur pour de jeunes cinéastes comme Damian Szifron dont Les nouveaux sauvages était en compétition à Cannes cette année ou Diego Galán dont le documentaire Con la pata quebrada est actuellement à l'affiche en France.

Le Prix Lumière a déjà honoré Quentin Tarantino, Ken Loach, Gérard Depardieu, Milos Forman et Clint Eastwood.

Catherine Frot en concert, Alien toute une nuit...

Pedro Almodovar préparera une programmation spéciale pour le Festival Lumirèe, "Almodovar : Mi historia del cine". La manifestation a également prévu plusieurs focus : "Coluche dans le cinéma français", "Catherine Frot chante Boby Lapointe", des rétrospectives comme "Le temps de Claude Sautet (1960-1995)", "Directed by Frank Capra", "1964 : un certain Bob Robertson" (ou l’invention du western italien), "Ida Lupino (1918-1995), réalisatrice, actrice, scénariste, productrice" ou encore "Mon voyage dans le cinéma français : projections, documents et master class" par Bertrand Tavernier.

Le marché du film classique lancera sa 2e édition. Michel Legrand sera l'invité d'honneur, Henri Langlois projettera son ombre sur l'événement et le Festival rendra un hommage à Isabella Rossellini et Ted Kotcheff. Enfin une « Nuit Alien » - avec les films de Ridley Scott, James Cameron, David Fincher et Jean-Pierre Jeunet - comblera la Halle Garnier.

L'an dernier, le festival a accueilli 135 000 festivaliers sur 58 sites différents pour 272 séances de cinéma et 130 films.

Qunetin Tarantino, Ken Loach, Gérard depardieu, Milos Forman, Clint Eastwood

Quentin Tarantino, Prix Lumière 2013 : « le Cinéma est ma religion, la France mon Vatican! »

Posté par Morgane, le 19 octobre 2013
Quentin Tarantino entouré de Tavernier, Keitel, Thurman et Laurent

Quentin Tarantino entouré de Tavernier, Keitel, Thurman et Laurent

Festival Lumière, 18 octobre, 19h30, la salle de l'Amphithéâtre du Centre des Congrès de Lyon est comble. Les nombreuses personnalités du 7e Art arrivent peu à peu, de Jerry Schatzberg à Fatih Akin en passant par Michael Cimino, Alain Cavalier, Elia Suleiman, Françoise Fabian, Claude Brasseur, Tahar Rahim, Emmanuelle Devos, Clovis Cornillac et bien d'autres encore. Sont aussi présents dans la salle Gérard Collomb (maire de Lyon), Jean-Jack Queyranne (président du Grand Lyon) et Aurélie Filippetti (ministre de la Culture). Juste après la cérémonie, le réalisateur sera fait commandeur des Arts et Lettres par la ministre.

Les lumières s'éteignent et l'on revient en images sur l'édition 2013, qui n'est pourtant pas encore finie… L'hommage à Quentin Tarantino peut désormais commencer et c'est à Tim Roth que revient le privilège de prendre la parole en premier. Il commence par un "Fucking Lyon!" qui vient du coeur. "Si je devais partager ma vie en deux parties, il y aurait une partie anglaise imprégnée par Alan Clarke et une partie américaine imprégnée par Quentin. Quand je suis allé en Amérique, je voulais trouver du boulot et j'ai eu un appart avec une table, une chaise, une télé et très peu de scripts. Parmi ceux-ci il y avait celui de Reservoir Dogs. Je l'ai lu et j'ai dit, je dois faire ce film!" Tim Roth et Quentin Tarantino se sont donc rencontrés, ont bu ensemble, ont parlé du film et voilà comment la grande aventure à commencer, comment il a rencontré sa femme et comment il a décidé de rester en Amérique. "Quentin, I love you".

C'est ensuite au tour de Mélanie Laurent, sa résistante française d'Inglorious Basterds, de venir saluer Tarantino dans cette capitale historique de la Résistance qu'est Lyon. À la place d'un discours elle a choisi la musique. Elle chante, accompagnée d'une guitare et d'un piano, le fameux Bang, Bang de Kill Bill sur un tempo lent et langoureux.

Lawrence Bender et Harvey Weinstein, producteurs légendaires de "QT", entrent en scène. Lawrence Bender déclare : "Comme pour Tim (Roth), Quentin Tarantino a changé ma vie! Sans lui je n'aurais jamais eu cette aventure dans le cinéma." Avec d'autres mots, Harvey Weinstein affirme que "travailler avec Quentin Tarantino, c'est partir à l'aventure, pour un long voyage. (…) Et ce qu'il y a de formidable dans le cinéma de Tarantino c'est qu'on a le sentiment que le meilleur est toujours à venir."

Avant qu'Harvey Keitel prenne le micro, est projeté un petit film We love movies d'un poème écrit et lu par Michael Madsen. Puis Mr. White monte sur scène et entame, les larmes aux yeux, par : "Deux personnes sont chères à mon coeur, Bertrand Tavernier et bien sûr Quentin Tarantino… J'étais allé voir L'horloger de Saint Paul et j'ai dit que c'était exactement le genre de réalisateur (en l'occurrence Bertrand Tavernier) avec qui j'avais envie de travailler. Puis un jour, je lis une interview de Bertrand Tavernier dans laquelle il disait qu'il voulait travailler avec un acteur américain, comme Harvey Keitel par exemple. Et du coup on a fait La mort en direct avec la transcendante Romy Schneider." Concours de larmes, Bertrand Tavernier, président de l'Institut Lumière au passage, s'y met aussi… Celui qui dit qu'une remise de prix telle que celle-ci ne peut être émouvante se trompe fortement. Harvey Keitel revient ensuite sur sa rencontre avec Quentin Tarantino, la lecture du script de Reservoir Dogs qui l'a complètement bouleversé. "Quand on lit un scénario de Quentin c'est comme lire un grand roman, regarder un tableau extraordinaire, c'est quelque chose qui nous change, nous transforme de l'intérieur. And I love you Quentin."

Avant d'appeler Uma Thurman à son tour, chaque spectateur reçoit un bout d'une pellicule du film Jackie Brown en hommage à l'amour que porte Tarantino au 35mm. Puis la muse de Tarantino descend et entame en français par un "Bonsoir mesdames et messieurs." Émue d'être là, elle remercie tout d'abord ses amis qui ont rendu les superbes hommages précédents et continue : "En arrivant ici j'ai parlé avec Thierry Frémaux. Je voulais savoir ce que représentait exactement le Prix Lumière. Il m'a dit que c'était le Prix Nobel du cinéma (sic). Tout d'un coup j'ai alors compris pourquoi j'avais fait 10 000 km pour rendre hommage à Quentin Tarantino qui est un ami très cher. Ton cinéma est une explosion, ton travail de la dynamite. J'aime l'extravagance de ton expression, de tes rêves, des tes cauchemars et nous avons les mêmes aspirations pour la liberté, pour le courage, contre l'oppression et plus encore pour l'amour et la passion. I love you."

Enfin Bertrand Tavernier est là, fidèle au poste pour l'éloge final d'un cinéaste cinéphile à un autre cinéaste cinéphile. Il parle de l'amour amoureux du cinéma qu'a Tarantino et le remercie d'avoir électrisé cette semaine festivalière (Tarantino était en effet présent à de nombreuses séances, dialoguant avec le public, toujours heureux de partager, d'échanger). Un grand merci à ce "cinéphile qui fait exploser les clans et les chapelles." Il le remercie également pour l'amour du cinéma qu'il retrouve dans ses films et s'attarde tout particulièrement sur Django Unchained, ce film "incroyablement courageux dans un pays où l'esclavage reste le péché mortel de l'Amérique." Petit retour sur la scène du Ku Klux Klan. Il y a eu de nombreux films dans lequel le KKK apparaît mais il aura fallu attendre Quentin Tarantino pour avoir "cette scène aussi jubilatoire et métaphorique où ces types à capuche ne voient plus rien!". "Pour tout cela, je voulais te dire merci Quentin" conclut-il.

Prix Lumière pour Quentin TarantinoLes lumières s'éteignent à nouveau pour un retour en images sur l'oeuvre de Quentin Tarantino, de Reservoir Dogs à Django en passant par Pulp Fiction, Jackie Brown, Kill Bill, Boulevard de la mort et Inglorious Basterds.

Une veritable standing ovation s'en suit. Quentin Tarantino, presque sans voix : "Je n'ai pas beaucoup de mots pour dire ce que je ressens et c'est sans doute la première fois que ça m'arrive." Voir le grand Tarantino pleurer cela produit son petit effet… Il remercie ceux qui sont sur scène qu'il considère comme sa propre famille. Remercie également la salle, Lyon, la France puis lance "le Cinéma est ma religion, la France mon Vatican" avant d'ajouter en riant que ça peut être pris comme une insulte mais que c'est le premier exemple qui lui est venu à l'esprit! Remercie le Festival Lumière, Bertrand Tavernier, "son frère d'une autre mère", la ville où le cinéma a été inventé. "Je ne sais pas ce que serait ma vie si le père et la mère des frères Lumière ne s'étaient pas rencontrés. Heureusement, ils se sont rencontrés, le cinéma a été inventé et ils m'ont donné quelque chose à faire!" Il accepte ce prix pour tous les cinéphiles pour qui le cinéma représente plus qu'eux-mêmes et le prend comme un encouragement à faire encore mieux… Puis l'ancien Président du jury du Festival de Cannes revient, "j'ai oublié un truc, VIVE LE CINÉMA !!!!" (en français dans te texte, ndla). Son cri de guerre désormais légendaire.

Ce fut donc une très belle soirée pour ce cinquième prix Lumière. Le festival continue encore ce week-end pour se finir en beauté à la Halle Tony Garnier avec la projection du cultisssime Pulp Fiction. Et ensuite? on n'aura plus qu'à attendre avec impatience la 6e édition et l'annonce de son nouveau Prix Lumière tout en découvrant et redécouvrant tout l'art du Cinéma... Le pari de Thierry Frémaux est réussi : Hollywood s'intéresse désormais à cette manifestation si particulière et Lyon s'est inscrit dans le calendrier des événements où il faut être.

Festival Lumière 2013 : Tarantino, Mexico, Bergman et Pierre Richard au menu

Posté par Morgane, le 20 juin 2013

tarantino prix lumiere 2013

Aujourd'hui se tenait à Lyon, dans le Hangar du Premier Film de l'Institut Lumière, la présentation de la 5e édition du Festival Lumière (Grand Lyon Film Festival) qui aura lieu du 14 au 20 octobre. Thierry Frémaux a donc fait un grand nombre d'annonces pour aiguiser nos appétits en vue de la future orgie.

Il faut tout d'abord souligner que l'Institut Lumière fête cette année ses 30 ans! Pour célébrer cet anniversaire, le cinéma re-tournera la Sortie des usines Lumière, rue du Premier film. C'est aussi l'occasion pour l'Institut de restaurer les films Lumières en 4K.

Concernant le Festival en lui-même voici quelques annonces pêle-mêle qui mettent l'eau à la bouche.

Côté rétrospectives, l'une sera consacrée à Ingmar Bergman avec ses films en copies restaurées et l'autre, Noir & Blanc, à Henri Verneuil.

Le Festival est aussi un temps des hommages. L'édition 2013 ne coupera pas à la règle et rendra hommage à Christine Pascal, actrice, réalisatrice et scénariste lyonnaise, au producteur Daniel Toscan du Plantier, à Charles Vanel, réalisateur du dernier film français muet, Dans la nuit, et acteur dans plus de 170 films (!), à James B. Harris, en sa présence, réalisateur, acteur mais aussi producteur de trois films de Stanley Kubrick, L'ultime razzia, Les sentiers de la gloire et Lolita ainsi qu'à Pierre Richard qui sera également présent pour l'occasion. Un hommage lui sera également rendu à la Cinémathèque française.

Les Grandes Projections, qui avaient vues le jour en 2012, reviennent cette année avec Les Dix commandements (de Cecil B. DeMille), Fanny et Alexandre (d'Ingmar Bergman), Le dernier empereur (de Bernardo Bertolucci, en 3D) et Exodus (d'Otto Preminger).

Cette année, on pourra aussi découvrir un cycle "Mexico années 50", assister à un ciné-concert accompagné par l'Orchestre National de Lyon mais dont le film n'a pas encore dévoilé et voir ou revoir les hilarants films des Monty Python lors de la nuit qui leur sera consacrée à la Halle Tony Garnier. Dans son cadre consacré à l'histoire des femmes au cinéma, Germaine Dulac, réalisatrice française, sera mise en lumière. L'édition 2013 verra aussi la création du Premier Marché du film classique mondial.

Et, comme on dit, the las but ont least, la cerise sur le gâteau, Thierry Frémaux a révélé le nom de celui qui recevra cette année le Prix Lumière. Après Clint Eastwood, Milos Forman, Gérard Depardieu et Ken Loach, c'est au tour du culte Quentin Tarantino d'être à l'honneur de ce Festival! Ce qui ravira certainement un très grand nombre de festivaliers...

Lumière 2012. Ken Loach reçoit son Prix Lumière et défend le système de financement français

Posté par Morgane, le 23 octobre 2012

Samedi 20 octobre, l'amphithéâtre du Centre des Congrès de Lyon se remplit peu à peu pour le grand soir du Festival Lumière. Acteurs, actrices et cinéastes (les frères Dardenne, Jerry Schatzberg, Ariane Ascaride, Julie Gayet, Anaïs Demoustier, Hippolyte Girardot, Léa Drucker, Marjane Satrapi, Julie Ferrier, Laura Morante, Christian De Sica...) se succèdent devant l'affiche de Ken Loach pour la traditionnelle photo. Les spectateurs garnissent les sièges rouges de la salle.

Puis, sous un tonnerre d'applaudissements, Ken Loach et Éric Cantona font leur apparition.

Thierry Frémaux monte sur scène et présente cette remise de prix "pour l'ensemble de son oeuvre, non pas qu'elle soit finie", à un homme d'une "extraordinaire homogénéité entre ce qu'il raconte dans ses films et ce qu'il fait dans la vie."

Les lumières baissent, le silence se fait et Looking for Éric commence, ponctué de-ci de-là de salves d'applaudissements lors de répliques mythiques, principalement prononcées par Cantona, que ce soit l'épisode des mouettes et du chalutier ou bien la fameuse phrase "I'm not a man. I am Cantona". C'est un grand plaisir de redécouvrir cette comédie (qui ne sont pas si nombreuses dans le répertoire de Loach) sur fond social toujours dur mais qui réussit à enchanter. Le film avait été sélectionné à Cannes. Loach y révèle in Cantona plein d'autodérision et un Steve Everts superbe dont cette expérience loachienne fut sa première expérience cinématographique d'acteur.

Les lumières se rallument, Thierry Frémaux reprend le micro et appelle sur scène toutes les personnalités de cette semaine encore présentes ce soir. Rebecca O'Brien (productrice) et Paul Laverty (scénariste), compagnons de route de Ken Loach sont également présents. Et c'est au tour d'Éric Cantona d'entrer en scène qui, avec un discours bref, concis et ensoleillé de son accent du midi, conclut avec "c'est un grand soir pour Ken... et pour Bath (équipe de foot supportée par Ken Loach) qui a gagné."
Un nouveau tonnerre d'applaudissements pour Ken Loach qui rejoint la scène afin de recevoir le Prix Lumière de cette quatrième édition des mains de l'ancien footballeur. Le King Cantona, imposant par sa carrure et son charisme, semble s'opposer quelque peu au personnage de Ken Loach, beaucoup plus petit, timide et modeste, s'excusant presque d'être là et de recevoir tous ces honneurs.

Le cinéaste anglais entame son discours par "un grand merci et beaucoup de respect au cinéma français car sans votre cinéma, nous n'existerions pas. L'intérêt que vous nous avez montré nous donne l'envie et la possibilité de continuer. (...) C'est votre enthousiasme et votre amour du cinéma qui nous permet de rester vivant." Il rappelle alors que pour Le Vent se lève, par exemple, le film est sorti en France dans 300 salles environ alors qu'en Angleterre, il n'a été projeté que dans une quarantaine de salles et remercie donc grandement la société Diaphana qui distribue ses films en France. Remerciements donc au cinéma français et à son fonctionnement qu'il faut défendre (voir actualité du 21 octobre). S'ensuit une critique d'une Europe ultra-libérale qu'il voudrait beaucoup plus solidaire.

Il poursuit alors sur la responsabilité du Cinéma. "Est-ce que le cinéma peut changer les choses? Probablement non. Et je pense que c'est une bonne chose, sinon on serait tous des Américains avec des flingues dans la poche. Mais on peut soulever des questions, célébrer des choses, partager l'idée d'une communauté humaine. Nous pouvons ajouter notre voix au grand bruit fait par l'humanité." Il déclare également son soutien aux cinéastes qui, soumis à la censure de leurs pays, ne peuvent travailler, ou du moins pas librement. Et conclut par ces mots : "C'est une soirée extraordinaire et recevoir ce prix des mains du King Éric, il n'y a rien de mieux. Longue vie au cinéma!" Que dire de plus...

Lumière 2012: Ken Loach retrouve Eric Cantona

Posté par Morgane, le 21 septembre 2012

La remise du 4e Prix Lumière à Ken Loach aura lieu le samedi 20 octobre à l'Amphithéâtre du Centre des Congrès de Lyon. Mais qui donc allait remettre ce fameux prix au réalisateur britannique?

Eh bien ça y est, confirmation est faite : ce sera des mains d'Eric Cantona que Ken Loach recevra la "palme" du Festival... Et à la vue du film projeté pour cette soirée, le choix est plutôt judicieux puisque c'est Looking for Eric qui sera sur grand écran lors de cette soirée hommage. Parmi les invités on retrouvera la productrice Rebecca O’Brien et le scénariste Paul Laverty, tous deux associés de Ken Loach dans Sixteen Films. Bertrand Tavernier fera l'éloge du cinéaste en tant que Président de l'Institut Lumière.

Deux adeptes du ballon rond pour l'occasion... ce qui ne frustrera aucun supporter de l'Olympique Lyonnais, qui jouera le lendemain à domicile face à Brest. La clôture aura lieu d'ailleurs dans l'après midi de ce dimanche, pour ne pas subir la rivalité du match.

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Les autres films de Loach qui seront présentés lors du Festival.

Cathy Come Home (1969, 1h15, film BBC)
Kes (1969, 1h50)
Raining Stones (1993, 1h30)
Ladybird (Ladybird Ladybird, 1994, 1h42)
Land and Freedom (1995, 1h45)
Carla’s Song (1996, 2h07)
My Name is Joe (1998, 1h45)
The Navigators (2001, 1h36)
Sweet Sixteen (2002, 1h46)
Le Vent se lève (The Wind that Shakes the Barley, 2006, 2h04)
It’s a Free World de Ken Loach (2007, 1h36)
Route Irish (2010, 1h49)
Kes dans la nouvelle copie restaurée Park Circus.

Des documentaires sur Ken Loach seront montrés dont un film inédit Cinéastes et cinéma – Ken Loach’s Worlds de Richard Bean (2012, 52min)

Festival Lumière 2012 : et le prix va à … Ken Loach!

Posté par Morgane, le 12 juillet 2012

Il a fallut patienter quelques semaines avant de connaître le nom du prix du Festival Lumière cette année, à Lyon. Finalement, il est sorti de l'ombre ce matin : le prix Lumière sera décerné à Ken Loach qui succèdera à Clint Eastwood (2009), Milos Forman (2010) et Gérard Depardieu (2011).

Le Prix lui est attribué « pour l’ensemble de son oeuvre, pour son regard personnel sur la société industrielle et pour sa contribution à l’histoire du cinéma anglais, européen et mondial (et aussi parce qu’il aime le foot !). »

Le Prix Lumière a été créé par Thierry Frémaux, lui-même grand amateur de ballon rond, dans le but de récompenser une oeuvre et de rendre hommage à une personnalité du septième art, qu'elle soit devant ou derrière la caméra. Le Prix Lumière est une façon de dire merci à ceux qui nous ont fait vibrer et continuent de le faire à travers le grand écran.

Cette année, ce sera donc Ken Loach. Né en 1936, réalisateur d'une vingtaine de longs métrages, récompensé en mai à Cannes par le Prix du Jury pour son dernier film La part des anges, qui a déjà séduit 300 000 cinéphiles français, le cinéaste sera présent à Lyon pour présenter certains de ses films, rencontrer le public et également parler des films des autres qui l'ont marqués en tant que cinéphile comme le veut la tradition Lumière.

Le Prix Lumière lui sera remis le samedi 20 octobre à l'Amphithéâtre du Centre des Congrès de Lyon.

Prix Lumière 2012 : un parfum de Cannes (et de classe)

Posté par vincy, le 19 décembre 2011

Les films cannois se taillent la part du lion dans la liste des nominations des 17e prix Lumière (correspondants de la presse étrangères). Seulement 11 citations, sur 40, ne sont pas reliées à un film présenté au festival de Cannes.  Les vainqueurs seront connus le 13 janvier. Notons la mention spéciale au chien de The Artist, fantaisie bienvenue dans ce long calvaire de remises de prix qui s'annonce.

Meilleur film

L’Apollonide, souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello
The Artist de Michel Hazanavicius
L’exercice de l’Etat de Pierre Schoeller
Le Havre d'Aki Kaurismäki
Intouchables d'Eric Toledano et Olivier Nakache

Meilleur réalisateur

Bertrand Bonello pour L’Apollonide…
Michel Hazanavicius pour The Artist
Aki Kaurismäki pour Le Havre
Maïwenn pour Polisse
Pierre Schoeller pour L’exercice de l’Etat

Meilleur scénario

Bertrand Bonello pour L’Apollonide…
Robert Guediguian et Jean-Louis Milesi pour Les neiges du Kilimandjaro
Michel Hazanavicius pour The Artist
Maïwenn et Emmanuelle Bercot pour Polisse
Pierre Schoeller pour L’exercice de l’Etat

Meilleure actrice

Bérénice Bejo dans The Artist
Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni dans Les bien-aimés
Valérie Donzelli dans La guerre est déclarée
Marina Fois et Karin Viard dans Polisse
Clothilde Hesme dans Angèle et Tony

Meilleur acteur

Jean Dujardin dans The Artist
Olivier Gourmet dans L’exercice de l’Etat
JoeyStarr dans Polisse
Omar Sy dans Intouchables
André Wilms dans Le Havre

Meilleur espoir féminin

Alice Barnolle dans L’Apollonide…
Adèle Haenel dans L’Apollonide…
Zoé Heran dans Tomboy
Céline Sallette dans L’Apollonide…
Anamaria Valtoromei dans My Little Princess

Meilleur espoir masculin

Grégory Gadebois dans Angèle et Tony
Guillaume Gouix dans Jimmy Rivière
Raphaël Ferret dans Présumé coupable
Denis Menochet dans Les adoptés
Mahmoud Shalaby dans Les hommes libres

Meilleur film francophone (hors France)

Curling de Denis Cote (Canada)
Et maintenant, on va où ? de Nadine Labaki (France, Liban, Italie)
Incendies de Denis Villeneuve (Canada)
Le gamin au vélo de Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique, France, Italie)
Les géants de Bouli Lanners (Belgique, Luxembourg, France)

14e Cérémonie des Lumières : le cinéma francophone sous les projecteurs

Posté par MpM, le 20 janvier 2009

Jeanne Balibar et Laurent CantetHollywood a ses Golden Globes, Paris a ses Lumières. Pour entamer la saison des récompenses cinématographiques 2009, les journalistes étrangers en poste dans la capitale remettaient lundi 19 janvier les 14e Prix Lumières du cinéma francophone. Sous la présidence de l’actrice Jeanne Balibar (ci-contre avec Laurent Cantet), ravissante et pleine d’humour, la cérémonie s’est déroulée dans une ambiance particulièrement décontractée en présence d’un parterre de stars. Emmanuelle Devos, Bruno Todeschini,  Sophie Guillemin, Elodie Bouchez ou encore Jonathan Zaccaï ont ainsi défilé sur scène pour remettre les fameuses "panthères d’or" qui, d’après Vincent Cassel, ressembleraient plutôt à des jaguars...  De son côté, la journaliste Estelle Martin (TV5 Monde) a fait face avec amusement et naturel aux inévitables contretemps, des  élèves d’Entre les murs qui ne voulaient plus quitter le buffet du cocktail aux photographes qui n’en finissaient plus de shooter Anna Mouglalis ou Nora Arnezeder.  Qui a dit que ce genre de cérémonie est forcément ennuyeuse et guindée ?!

SéraphinePour ce qui est des récompenses en elles-mêmes, peu de surprises. Laurent Cantet a logiquement reçu le Prix du meilleur film (ainsi que celui du Public mondial TV5Monde) pour Entre les murs, Yolande Moreau (ici avec Bruno Todeschini) a été sacrée meilleure actrice pour Séraphine de Martin Provost et Vincent Cassel (ci-dessous avec Emmanuelle Devos) meilleur acteur pour le diptyque Mesrine par Jean-François Richet. On retrouvera probablement les mêmes noms aux Etoiles d’or (les prix de la presse française) le 9 février prochain (ils sont tous les trois dans la liste des finalistes) et dans les nominations aux César qui seront annoncées à la fin du mois.

Vincent Cassel et Emmanuelle DevosPeut-être plus inattendu, c’est François Dupeyron (ci-dessous avec Elodie Bouchez) qui obtient le titre de meilleur réalisateur pour Aide-toi, le ciel t’aidera,(devant Laurent Cantet, Arnaud Desplechin, Martin Provost et Jean-François Richet) et Samuel Benchetrit (J’ai toujours rêvé d’être un gangster) celui de meilleur scénariste. Les Lumières des meilleurs espoirs sont quant à eux allés à Nora Arnezeder (Faubourg 36 de Christophe Barratier), qui bat la grande favorite Léa Seydoux (La Belle Personne de Christophe Honoré), et à Mohamed Bouchaïb (Mascarades de Lyes Salem). Enfin, les frères Dardenne remportent le prix du Meilleur film francophone (hors de France) pour Le silence de Lorna (face à Faro, la reine des eaux de Salif Traoré, Rumba de Dominique Abel, Fiona Gordon, Bruno Romy, Home d’Ursula Meïer et Johnny Mad Dog de Jean-Stéphane Sauvaire ), la "classe la plus célèbre de France" bénéficie d’une François Dupeyronnomination spéciale pour Entre les murs et Agnès Godard (directrice de la photographie de Claire Denis, Catherine Corsini, Noémie Lvovsky….) est distinguée par le Prix spécial de la Commission supérieure technique de l’image et du son pour l’ensemble de son œuvre.

La soirée a également été l’occasion de regarder vers le passé, avec des hommages à deux grands disparus du cinéma français, Claude Berri et Guillaume Depardieu, et vers l’avenir, avec la projection de deux courts métrages : On the train de Barnabas Toth et Toi que j’eusse aimée d’Emmanuel Broussouloux.

 Crédit photo : Régis d'Audeville.