Les femmes représentent moins d’un réalisateur sur quatre en Europe selon le dernier rapport de L’Observatoire européen de l’audiovisuel.
Entre 2015 et 2018, seuls 22 % des réalisateurs de longs métrages européens étaient des femmes. Dans la fiction audiovisuelle, cette proportion est encore plus faible (19 %). Côté écriture, les femmes représentent 25 % des scénaristes de films et 34 % des scénaristes de séries de fiction audiovisuelle. A cela s'ajoute que 67% des films écrits par une femme l'ont été en équipe, souvent avec des hommes.
Toujours entre 2015 et 2019, seuls 18 % des films européens ont été réalisés par une équipe majoritairement féminine, sans évolution significative au fil des ans. Ce chiffre n’est que de 14 % pour les épisodes de fiction audiovisuelle. Les femmes ne pilotent ainsi que 17% des scénarios pour les films et 21% pour les fictions audiovisuels en cas de coécriture.
Les femmes restent donc minoritaires dans la réalisation et l’écriture des films et des fictions. Globalement en quatre ans, la proportion reste identique. C'est dans le format documentaire qu'elles sont les plus présentes avec 28% de réalisatrices.
L'avenir n'est pas forcément plus encourageant puisque seulement 24% des premiers films durant cette période ont été réalisés par des femmes.
Notons quand même que géographiquement, ce sont les pays frugaux de l'Europe (Pays-Bas, Autriche, Norvège, Suède) qui sont les bons élèves avec plus de 30% de femmes cinéastes. L'Autriche est ausssi en tête pour le scénario avec plus de 35% de scénaristes femmes.
Premier à soutenir la décision d'un report du Festival de Cannes, Spike Lee, président de la prochaine édition, a trouvé un moyen de vous divertir en période de confinement. Il a mis en ligne la cinquième version du scénario d'un film qu'il n'a jamais réalisé, Jackie Robinson.
Cela ravira les fans de baseball. Le projet a longtemps traîné depuis 1996. A l'époque, Lee voulait refaire équipe avec Denzel Washington, avec qui il avait tourné Malcolm X. Il s'agit de l'histoire des Brooklyn Dodgers, équipe new yorkaise légendaire de 1883 à 1957 (avant de migrer à Los Angeles, où elle est devenue mythique). Mais Denzel Washington se trouvait trop vieux pour le rôle et le film fut abandonné.
Il s'agit là encore d'un biopic sur le joueur Jackie Robinson (1919-1972), premier afro-américain à avoir joué dans une équipe de baseball nationale en 1947, devenu l'un des plus grands joueurs de ce sport dans les années 1940-1950. Il a été élu au Temple de la renommée du baseball en 1962, dès sa première année d'éligibilité. En 1999, il est nommé dans l'Équipe du siècle. Surtout, le numéro 42 que portait Robinson est retiré du baseball, honneur unique, de l'ensemble des franchises de baseball de la MLB le 15 avril 1997. Depuis 2004, la Ligue dédie le 15 avril à la mémoire de Robinson avec le « Jackie Robinson Day ».
Jackie Robinson a été la vedette d'un musical, The First, en 1981, sur Broadway, mais aussi dans un téléfilm pour HBO en 1996, Soul of the Game, et surtout en 2013, dans le film 42, incarné par Chadwick Boseman.
Bon, et pour finir, vous avez remarqué que Mookie, le personnage principal de Do the Right Thing (1989), film culte de Spike Lee, aporte un maillot avec le numéro 42?
Si le 30e Dinard Film Festival est un reflet du cinéma britannique, alors les réalisateurs ont été inspirés par les histoires vraies. Comme si le réel était devenu un matériau nécessaire et une matrice imparable pour la fiction. De la grande histoire aux destins individuels, le cinéma britannique, qui a toujours aimer ausculter la réalité, prend de plus en plus ses racines dans des faits ayant existé.
Bien sûr, ils ne racontent pas la même chose. Sous la forme d'une fresque rhétorique, Mike Leigh ravive un massacre de citoyens d'il y a deux siècles dans Peterloo, écho aux révoltes citoyennes et à la brutalité policière actuelles. Le passé est, sinon, plus récent, avec trois films se déroulant essentiellement dans les années 1920-1940. A l'instar de The Keeper, Hitchcock d'or et Hitchcock du public, qui retrace la vie d'un soldat nazi devenu champion de foot anglais juste après la seconde guerre mondiale. Entre les deux guerres, il y a aussi Mr Jones, biopic du photographe Gareth Jones, qui s'aventurera des nazis jusqu'en Mongolie. Ou encore Red Joan, portrait d'une espionne aux grands sentiments dans le Royaume-Uni en fin de guerre, au service des soviétiques. Couverture bien cachée jusqu'à ce qu'elle soit grillée au début des années 2000.
C'est aussi au début de ce troisième millénaire qu'Official Secrets prend place pour faire revivre les persécutions d'une lanceuse d'alerte, coupable de vouloir révéler les manigances américaines et du gouvernement de Tony Blair pour forcer l'ONU à légaliser leur guerre en Irak.
Si les guerres civiles ou internationales, prennent tant le dessus, ce sont aussi, à chaque fois des films qui se focalisent sur des gens opérant un choix crucial, doutant souvent, partagés entre la loyauté et la conviction intime. Ce qui ne veut pas dire que le cinéma est toujours grave. Il suffit de voir Fisherman's Friends, comédie feel-good qui suit des pêcheurs de Cornouailles propulsés en tête des charts musicaux avec des chants folkloriques. C'est authentique, une fois de plus. A l'image de ce drame africain sur les mutilations faîtes aux femmes et la violence masculine, The Girl From Mogadishu, inspiré du parcours de la somalienne Ifrah Ahmed, exilée en Irlande.
Et ce n'est pas terminé puisqu'on attend plusieurs biopics: Judy Garland dans Judy du britannique Rupert Goold, The Personal History of David Copperfield d'Armando Iannucci, The Aeronauts de Tom Harper autour de la pilote Amelia Wren et du savant James Glaisher, ou encore Love Life and Laughter de George Pearson autour de l'artiste Betty Balfour,
Derrière les films de Ken Loach, il y a un autre homme. Paul Laverty, son scénariste. Il revient en compétition à Cannes avec Sorry, We Missed You, leur seizième collaboration en 23 ans. Laverty a déjà été récompensé à Cannes (Sweet Sixteen), Venise et San Sebastian. En plus de quatre nominations aux European Film Awards (et de trois autres aux Goyas espagnols).
Né il y a 62 ans à Calcutta, en Inde, d’un père écossais et d’une mère irlandaise, ce diplômé en philosophie (à Rome) est un globe-trotter. Il parcourt les plus grands festivals avec son acolyte Loach mais il travaille aussi entre Madrid, Londres et Glasgow. Après avoir débuté en tant qu’avocat en Ecosse, il est parti vivre en Amérique centrale, notamment en travaillant pour une ONG des droits de l’Homme, et à Los Angeles. C’est après ces séjours dans les Amériques qu’il rencontre Ken Loach. Son expérience au Nicaragua produira leur première association, avec Carla’s song, film sur la guerre des Sandinistes et ses conséquences. De la même manière, quatre ans plus tard, avec Bread and Roses, il a écrit un film faisant le lien entre ce qu’il a observé dans les faubourgs latinos de L.A. et une histoire sociale loachienne.
Son secret tient en effet dans la connaissance de l’humain. Il a expliqué il y a quelques années : « J'ai longtemps travaillé comme avocat. Quand vous vous rendez dans les tribunaux, vous êtes le témoin privilégié de la vie quotidienne de ces personnages. »
Ce tropisme hispanophone l’a conduit à trouver sa compagne, la réalisatrice Iciar Bollain. Car s’il est très fidèle à Loach dont il a écrit aussi bien ses longs métrages - My Name is Joe, Le vent se lève, Looking for Eric, La part des anges, Moi, Daniel Blake… - que ses courts pour les collectifs avec Olmi et Kiarostami, ou celui sur le 11 septembre 2001, il écrit aussi pour d’autres, à commencer pour son amie. Il a ainsi scénarisé Même la pluie, primé à Berlin et aux Arcs, L’Olivier et le biopic Yuli sur le danseur Carlos Acosta sorti l’an dernier.
Enfin, il s’est essayé au thriller avec Cargo, de Clive Gordon.
Paul Laverty a ce talent de "fictionnaliser" la réalité, de respecter ses personnages jusqu’au bout, et le goût, commun avec Loach, d’aspirer à une société plus juste. Observateur, qu’il écrive une comédie ou un drame, il puise toujours dans ce qu’il voit autour de lui, et souvent dans ce qui l’enrage. Avocat jusqu’au bout. Prêt à plaider des circonstances atténuantes pour tous les misérables.
Diaphana sortira le 17 juillet Une œuvre sans auteur (Never look away), le nouveau film de Florian Henckel von Donnermarck. En compétition à Venise (Lionceau d'or, et à l'époque sans distributeur français), le film a reçu une nomination aux Golden Globes (meilleur film étranger) et deux nominations aux Oscars (meilleur film en langue étrangère et meilleure image).
Long de 3h10 - les séances pour la presse seront d'ailleurs présentées avec un "entracte" -, cette production allemande suit la trajectoire d'un artiste, Kurt Barnert, né en 1932, grandissant sous le régime nazi puis sous le gouvernement communiste en Allemagne de l'Est... Il rencontre alors le médecin Carl Seeband, le père de sa compagne Ellie. Cet ancien SS a participé au meurtre de dizaines de milliers de malades mentaux, dont la tante de Kurt.
Lors de sa présentation à Venise, nous y avons vu un film dont "on finit ému d'avoir partagé un bout de vie avec ces personnages."
Le casting met en vedette Tom Schilling (Oh Boy, Suite française, La femme au tableau), Paula Beer (Le chant du loup, Frantz) et Sebastian Koch (Homeland, Le pont des espions, Black Book, La vie des autres).
Révélé par La vie des autres en 2006, qui a récolté des dizaines de prix dans le monde, Florian Henckel von Donnermarck s'est ensuite fourvoyé dans une production hollywoodienne (The Tourist, avec Johnny Depp et Angelina Jolie) en 2010. Il n'avait rien tourné depuis.
On soulignera aussi que l'éditeur Saint-Simon publiera fin juin, en français le scénario du film.
Une affaire de famille de Hirokazu Kore-eda, Palme d'or au dernier festival de Cannes, fera l'objet d'une sortie en librairie. En effet, le scénario du film, traduit en français, sera disponible le 21 novembre chez l'éditeur JC Lattès. Le Pacte sortira le film le 12 décembre.
Depuis sa récompense suprême à Cannes, le mélodrame familial connaît un parcours glorieux. Pour la deuxième fois, Hirokazu Kore-eda représentera son pays aux Oscars, après Nobody Knows (2004). Le film a en effet été choisi pour représenter le Japon pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, malgré l'accueil plutôt froid du gouvernement de Shinzo Abe, régulièrement critiqué par le réalisateur. Le Premier ministre japonais voit plutôt d'un mauvais œil que le film nippon de l'année montre un Japon méconnu, celui des exclus et des marginaux.
Côté box office, le cinéaste est aux anges: le film a récolté 38M$ au box office japonais, ce qui en fait le 7e succès de l'année à date, surclassant les Avengers et à égalité avec Les Indestructibles 2 et Mission:Impossible - Fallout. En Chine, le film a rapporté 14M$ en un mois, soit un record pour un film japonais non animé.
Le film tourne désormais dans les festivals. Après Telluride cette semaine, il sera présenté à Toronto puis au Festival de New York. Il a aussi remporté le prix du meilleur film international au festival de Munich fin juin. Le réalisateur sera par ailleurs honoré au prochain Festival de San Sebastian.
Prolifique, Kore-eda va tourner cette automne son prochain film, La vérité sur Catherine (The Truth), avec Catherine Deneuve, Juliete Binoche, Ludivine Sagnier et Ethan Hawke.
Un scénario co-écrit parStanley Kubrick a été retrouvé par un professeur de l'Université Bangor (Pays-de-Galles), qui faisait des recherches documentaires sur le film Eyes Wide Shut. Burning Secret est une adaptation de la nouvelle éponyme de Stefan Zweig, écrite en 1913 par l'écrivain autrichien, traduite en Français en 1945 sous le titre de Brûlant secret. Cette nouvelle a déjà fait l'objet d'une adaptation en 1933 par Robert Siodmack et par Andrew Birkin (ancien assistant de Kubrick) en 1989.
Le scénario retrouvé, écrit avec Calder Willingham (Le Lauréat), date de 1956. Un an avant leur collaboration sur les Sentiers de la Gloire. L'histoire suit une mère et son fils en vacances, quand un mystérieux homme se lie d'amitié avec le garçon pour mieux séduire la mère. L'universitaire l'a retrouvé chez le fils d'un ancien collaborateur de Kubrick.
S'il était connu que Kubrick avait cette histoire parmi ses multiples projets, on ignorait qu'il y avait un scénario achevé. Le document fait plus de 100 pages révèle The Guardian. En revanche rien n'indique que c'est un scénario finalisé, même s'il est complet. Il a quand même le tampon du département du scénario de la MGM, en date du 24 octobre 1956.
Deux hypothèses prévalent : la MGM aurait considéré que son contrat était rompu avec Kubrick quand celui-ci a commencé à travaillé sur les Sentiers de la Gloire ou l'associé de Kubrick, le producteur James B. Harris a considéré qu'il n'y avait pas la matière nécessaire à en faire un film, ou qu'il était moralement trop risqué.
Ecrite par la romancière et scénariste Ruth Prawer Jhabvala avant sa mort en 2013, cette fiction a pour cadre une relation entre un juge de Delhi, malade, et sa femme venue de Mumbay (Bombay). Les deux ont eu des vies très distinctes malgré leur toit commun. Alors que la mort approche, leur partie d'échecs amoureuse approche de la fin. Le juge veut être certain que sa maîtresse, beaucoup plus jeune, ne sera pas rejetée quand il décèdera.
James Ivory et Ruth Prawer Jhabvala (Booker Prize, Bafta et deux Oscars en poche) ont longtemps collaboré ensemble. Elle lui a écrit quelques un de ses plus beaux films: Howards End, Les vestiges du jour, A Soldier's Daughter Never Cries, Chambre avec vue, les Bostonniennes... soit un total de 23 films en 46 ans!
Alexander Payne a pris une option dès 2014 sur cette histoire. L'histoire sera transposée d'Inde à Chicago.
Le scénario est promis pour la fin de l'année. Fox Searchlight espère pouvoir le sortir pour la fin 2019.
La Writers Guild of America a rendu son verdict en révélant ses nominations. le premier constat est que les productions les plus importantes (Pentagon Papers, Phantom Thread, Le 15:17 pour Paris, Dunkerque, The Greatest Showman, Tout l'argent du monde) sont complètement absentes. A l'inverse les films indépendants, souvent plébiscités depuis quelques semaines dans les palmarès, sont bien présents, à commencer par Get Out, Call Me By Your Name, La forme de l'eau, Moi Tonya, Lady Bird et The Disaster Artist.
Il est quasiment certains que ces films se retrouveront aux Oscars. Pour la plupart des nommés, c'est une première fois. L'exception est Aaron Sorkin pour Le Grand jeu, qui cumule là sa cinquième nomination (il n'a gagné qu'une fois). Même James Ivory (Call Me By Your Name), pourtant âgé de 89 ans et trois fois nommé aux Oscars en tant que metteur en scène, est cité pour la première fois. Il y a d'autres oublis surprenants comme Three Billboards Outside Ebbing Missouri, The Florida Projectet Les heures sombres.
Côté distributeurs, A24 et la Fox sont nommés deux fois.
Scénario original The Big Sick de Michael Showalter, écrit par Emily V. Gordon et Kumail Nanjiani Get Out de et écrit par Jordan Peele Moi, Tonya de Craig Gillespie, écrit par Steven Rogers Lady Bird de et écrit par Greta Gerwig La forme de l’eau de Guillermo del Toro, écrit par Guillermo del Toro et Vanessa Taylor
Scénario adapté Call me by your Name de Luca Guadagnino, écrit par James Ivory, adapté du roman d’André Aciman (Appelle-moi par ton nom) The Disaster Artist de James Franco, écrit par Scott Neustadter et Michael H. Weber, adapté du livre The Disaster Artist de Greg Sestero et Tom Bissell Logan de James Mangold, écrit par Scott Frank, James Mangold et Michael Green, basé sur les personnages des comics et films X-Men Le grand jeu de et écrit par Aaron Sorkin, d’après l'autobiographie de Molly Bloom Mudbound de Dee Rees, écrit par Virgil Williams et Dee Rees, d'après le roman de Hillary Jordan
Scénario de documentaire Betting on Zero de et écrit par Theodore Braun Jane de et écrit par Brett Morgen No Stone Unturned de et écrit par Alex Gibney Oklahoma City de et écrit par Barak Goodman
Un scénario de Damien Chazelle, The Claim, va être porté sur grand écran par Ericson Core à qui on doit le remake de Point Break et le film Invincible avec Mark Wahlberg (inédit en France). Il avait été auparavant chef opérateur de films comme Fast and Furious, Payback et Daredevil.
Le scénario de ce thriller est sur la Black List d'Hollywood (les meilleurs scénarios jamais produits) depuis 2010. Le récit se concentre sur un père célibataire qui doit découvrir ceux qui ont kidnappé sa fille tandis qu'un autre clame que c'est la leur.
Damien Chazelle a été deux fois nommé pour l'Oscar du meilleur scénario, avec La La Land et Whiplash. Ce dernier avait aussi fait partie de la Black List. Il prépare actuellement le tournage de First Man, biopic sur Neil Armstrong, incarné par Ryan Gosling. Mais pour ce film, prévu en salles en octobre 2018, pour la première fois, il n'a pas écrit le scénario.