Cannes 2019: Ciro Guerra (Les oiseaux de passage) présidera le jury de la Semaine de la Critique

Posté par vincy, le 9 avril 2019

Le réalisateur colombien Ciro Guerra a été choisi comme président du jury de la 58e Semaine de la Critique. Auteur de quatre courts métrages et quatre longs métrages, le réalisateur a offert une nouvelle vision de son pays et s'est fait remarqué auprès des critiques comme des festivals. Après son premier films La sombra del caminante (L'Ombre de Bogota), Ciro Guerra est sélectionné au Certain Regard du Festival de Cannes en 2009 avec son deuxième film Los viajes del viento (Les Voyages du vent). Mais c'est son troisième long métrage El abrazo de la serpiente (L'Étreinte du serpent), prix du cinéma art et essai à la Quinzaine des réalisateurs et premier film colombien nommé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère qui marque les esprits. L'an dernier, Pajaros de verano (Les Oiseaux de passage), est présenté en Ouverture la Quinzaine des Réalisateurs 2018. Il sort demain dans les salles françaises. On devrait le revoir bientôt (à Cannes? à Venise?) avec son nouveau film, Waiting for the Barbarians, adapté du roman de J.M Coetzee, avec Johnny Depp, Mark Rylance et Robert Pattinson.

Ciro Guerra sera entouré de l'actrice Amira Casar, de la productrice Marianne Slot, de la journaliste et critique de cinéma Djia Mambu et du scénariste et réalisateur italien Jonas Carpignano.

La Semaine de la Critique se tiendra à Cannes du 15 au 23 mai. La sélection sera dévoilée, en ligne, le 22 avril.

Prix Magritte 2019 : deux films cannois récoltent 9 prix!

Posté par kristofy, le 2 février 2019

En France la cérémonie des César aura lieu le 22 février, chez nos voisins belges (côté francophones) la cérémonie des Magritte est déjà bouclée : le grand gagnant est Nos Batailles de Guillaume Senez qui remporte 5 prix dans les catégories principales : meilleur film, meilleure réalisation, meilleure actrice dans un second rôle, meilleur espoir féminin et meilleur montage. Le film, présenté à la Semaine de la critique l'an dernier à Cannes,  est aussi nommé aux César, notamment dans la catégorie film étranger et acteur (Romain Duris).

L'autre grand gagnant avec 4 prix c'est Girl de Lukas Dhont : meilleur film flamand, meilleur scénario, meilleur acteur, meilleur acteur dans un second rôle. Girl, lui aussi nommé au César du meilleur film étranger, avait remporté la Caméra d'or (meilleur premier film du festival), un prix d'interprétation à Cannes dans la sélection Un certain regard (Victor Polster) et la Queer Palm.

En meilleure actrice, repartie sans récompense, il y avait aussi Cécile de France pour Mademoiselle de Joncquière qui sera dans la même catégorie aux César, Ni juge ni soumise qui a reçu le Magritte du meilleur documentaire est aussi en lice pour le César équivalent.

Outre Nos Batailles et Girl, les autres favoris - avec plusieurs nominations - étaient TueursLaissez bronzer les cadavres, Mon ket, et Une part d'ombre. Si Laissez bronzer les cadavres est distingué par trois prix techniques, Tueurs n'a reçu qu'un prix, pour Lubna Azabal en meilleure actrice, et Mon Ket et Une part d'ombre repartent complètement bredouilles.

Palmarès :
Meilleur film : Nos Batailles de Guillaume Senez
Meilleur premier film : Bitter Flowers d'Olivier Meys
Meilleure réalisation : Guillaume Senez pour Nos Batailles
Meilleur film flamand : Girl de Lukas Dhont
Meilleur film étranger en coproduction : L'homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam
Meilleur scénario original ou adaptation : Lukas Dhont et Angelo Tijssens pour Girl
Meilleure actrice : Lubna Azabal dans Tueurs
Meilleur acteur : Victor Polster dans Girl
Meilleure actrice dans un second rôle : Lucie Debay dans Nos Batailles
Meilleur acteur dans un second rôle : Arieh Worthalter dans Girl
Meilleur espoir féminin : Lena Girard Voss dans Nos batailles
Meilleur espoir masculin : Thomas Mustin dans L'échange des princesses
Meilleure image : Manu Dacosse pour Laissez bronzer les cadavres
Meilleur son : Yves Bemelmans, Benoît Biral, Dan Bruylandt et Olivier Thys pour Laissez bronzer les cadavres
Meilleurs décors : Alina Santos pour Laissez bronzer les cadavres
Meilleurs costumes : Nathalie Leborgne pour Bye Bye Germany
Meilleure musique originale : Simon Fransquet pour Au temps où les Arabes dansaient
Meilleur montage : Julie Brenta pour Nos Batailles
Meilleur court métrage d'animation : La bague au doigt de Gerlando Infuso
Meilleur court métrage de fiction : Icare de Nicolas Boucart
Meilleur documentaire : Ni juge ni soumise de Jean Libon et Yves Hinant

Shéhérazade envoûte le Festival d’Angoulême

Posté par vincy, le 26 août 2018

La 11e édition du festival du film francophone d'Angoulême s'est achevée ce soir avec le palmarès des jurys, dont celui de Karin Viard pour la compétition.,

Le grand vainqueur de la soirée est incontestablement Shéhérazade de Jean-Bernard Marlin: Prix Valois de diamant, Valois Magelis des étudiants francophones, Valois Sacem de la musique de film (Mouss et Hakim). Le film, qui sort le 5 septembre, raconte l'histoire de Zachary, 17 ans, tout juste sorti de prison et rejeté par sa mère, qui traîne dans les quartiers populaires de Marseille. C'est là qu'il rencontre Shéhérazade... Ce premier-film avait été présenté en séances spéciales à la Semaine de la Critique à Cannes.

Autre grand gagnant, L’amour flou de Romane Bohringer et Philippe Rebbot, récompensé par le convoité Valois Canal+ du public. Cette auto-fiction sera en salles le 10 octobre.

Le Valois du jury a été décerné à Tout ce qu’il me reste de la révolution de Judith Davis, film où l'on retrouve la réalisatrice, Malik Zidi et Mireille Perrier. Sur les écrans le 2 janvier 2019.

Pour le reste le palmarès a distingué Milya Corbeil-Gauvreau dans Les rois mongols de Luc Picard (meilleure actrice), Félix Maritaud dans Sauvage de Camille Vidal-Naquet (meilleur acteur), Sofia de Meryem Benm’Barek (meilleur scénario), Hybrids de Florian Brauch, Kim Tailhades, Matthieu Pujol, Yohan Thireau, Romain Thirion et Travelogue Tel Aviv de Patthey Samuel (meilleur court d'animation ex-aequo) et Stéphanie Bermann et Alexis Dulguerian (Domino Films, producteur de Petit paysan, Valois de Diamant l'an dernier).

Cannes 2018 : Le palmarès des meilleures soirées

Posté par wyzman, le 23 mai 2018

Matthew OliverPeu de gens le savent mais lorsque l'équipe d'Ecran Noir n'enchaîne pas les projections au Festival de Cannes, elle adore flâner ici et là, dans quelques unes des soirées les plus tendances. Avec un simple badge ou un joli sourire, certaines fêtes sont d'ailleurs facilement accessibles. Pour rendre compte de la nuit cannoise en période de festival, nous vous proposons donc un petit retour sur sept soirées qu'il ne fallait pas manquer lors de l'édition qui vient de s'achever.

#7 La soirée de l'Institut français (résidence Widsor ADOSOM)

Cette année, l'Institut français n'a pas fait les choses à moitié. Devant cette résidence qui héberge l'Association pour l'administration des œuvres sociales d'outre-mer, nous avons pris beaucoup de plaisir. Alors oui, pour y parvenir, il était préférable d'être véhiculé (on pensera au Uber dès l'aller l'an prochain) mais le cadre en valait la peine tant le bâtiment Windsor est impressionnant. Une armada de barmans était là pour s'assurer que notre coupe de champagne soit toujours remplie et si vous aviez faim, petits fours et glaces étaient disponibles. (Non, la glace ça ne cale pas mais ça change quand même du champagne !)

#6 La soirée On n'est pas couchés (Villa Domergue)

Véritable coup d'envoi de notre festival de Cannes, cette première soirée était l'occasion de retrouver tout le gratin des communiquants et quelques journalistes branchés. On a adoré : le cadre (une villa avec vue imprenable sur Cannes), le service (des barmans aux petits soins), la nourriture (c'était petits fours pour tous) et la musique (Beyoncé, Michael Jackson, Martin Solveig). On a un peu moins aimé : le volume sonore qui nécessitait de tout répéter à ses interlocuteurs et le bar qui fermait à 2 heures du matin.

#5 La suite Sandra & Co

Installée au premier étage d'un immeuble avec vue sur la Croisette, cette suite était sans conteste le lieu privilégié de ceux qui voulaient rester discrets. Sponsorisé par une agence spécialisée en relations publiques, l'endroit semblait tout droit sorti d'un clip ou de l'esprit de Nicolas Winding Refn. Chaque pièce disposai ainsi d'un thème. Décorée grâce à d'excellents éléments de pop culture, la suite nous a presque fait perdre toute notion du temps entre deux gorgées de champagne. Le service était bon, les verres pleins et la musique peu forte. Bref, c'était l'endroit parfait pour se frotter à Maxime Dereymez ou signer un contrat de dernière minute tard le soir (ou très tôt le matin).

Matthew Oliver

#4 La plage Magnum

Nous avons découvert celle-ci de jour, lorsque la mannequin Bella Hadid et le styliste Alexander Wang donnaient une conférence de presse à l'occasion du lancement de leur nouvelle collection pour le glacier. La nuit, l'ambiance était radicalement différente. Les journalistes et cameramans avaient laissé place aux jet-setters, influenceurs et fils de venus partager un moment en compagnie de personnalités incontournables. Sur cette même plage, nous avons croisé des danseurs en strings, la Miss Univers Iris Mittenaere, le chanteur The Weeknd, la légende Naomi Campbell, la it girl Kendall Jenner ainsi que les équipes des films Climax, En liberté !, Joueurs et En guerre. L'endroit était d'ailleurs parfait pour admirer le feu d'artifice de Disney lancé après la projection de Solo : A Star Wars Story. Si vous souhaitiez voir du (beau) monde en dégustant d'excellents cocktails faits maison, il fallait passer aux soirées de la plage Magnum !

#3 Le bateau Arte (SensCritique & Konbini)

Une fois le festival de Cannes lancé, il fallait être fou pour refuser un invitation sur le bateau Arte. Personne n'a su nous dire s'il s'agissait d'un simple bateau ou d'un véritable yacht mais toujours est-il qu'il a parfaitement rempli sa fonction : nous faire rêver. De 22 heures à 2 heures du matin, nous pouvions nous rafraîchir tout en discutant cinéma avec d'autres connaisseurs. Pour accéder au bateau, il fallait bien évidemment être invité. Les refoulés criaient à l'injustice quand les admis savouraient leur petit bout de paradis, dans l'un des rares lieux loin d'être bondés la première semaine. Entre deux coupes de champagne ou deux remixes parfaitement pensés par le DJ, nous nous sommes même laissés tenter par les casques de réalité virtuelle mis à disposition. Bien évidemment, au-delà de six verres, cette activité était à éviter !

#2 La soirée des courts métrages (plage du Majestic)

On ne le dira jamais assez mais le Festival de Cannes sait organiser des soirées. Ici, et comme son nom l'indique, il était question de mettre le court-métrage à l'honneur. Arrivés en cours de soirée, nous ne sommes pas sûrs que cela fut le cas. Mais la piste de danse était pleine à craquer et les invités particulièrement souriants. Dernière soirée de notre aventure cannoise, cette fête fut l'occasion de croiser de nombreux distributeurs, programmateurs et producteurs sur le ponton, entre deux pronostics sur la future Palme d'or - qui n'est malheureusement pas allée à BlackKklansman. La musique était géniale et le champagne parfaitement assemblé. Néanmoins, les toilettes demeuraient l'endroit où tout se passait, où fluides corporels et substances illicites étaient échangés.

Matthew Oliver

#1 La soirée de clôture de la Semaine de la Critique (plage Nespresso)

Il suffisait d'être à cette soirée pour comprendre qu'elle mérite sa place de numéro un. Entre les burgers faits sur places, les innombrables petits fours et amuse-gueules et l'impressionnant stock de bouteilles, il y avait de quoi faire ce soir-là. Particulièrement ravi de croiser Zakaria Ben Ayed (Mon cher enfant) et Alex Lutz (Guy), nous avons failli passer à côté du set de Joachim Trier. Président du jury de la Semaine de la critique, il a démontré qu'il était le meilleur DJ de cette édition avant de se trémousser auprès des infatigables clubbeurs venus de la Capitale. De nombreux baisers et numéros de téléphone ont été échangés à cette soirée...

Cannes 2018: les trois lauréats de la Critique internationale

Posté par vincy, le 19 mai 2018

La FIPRESCI a rendu son verdict. Trois films cannois ont été récompensés cet après-midi, à quelques heures du palmarès officiel.

Burning de Lee Chang-Dong a reçu le prix pour la compétition, le jury saluant "Un film visuellement époustouflant et un commentaire émotionnellement complexe sur la société contemporaine."

Déjà primé au palmarès d'Un certain regard et lauréat de la Queer Palm, Girl de Lukas Dhont a remporté le prix pour la section Un certain regard, "pour son intégrité audacieuse dans la lutte contre les problèmes de genre tout en affichant un équilibre incroyable de la part d'un primo-réalisateur qui décrit le rapport délicat et touchant dans une relation père-fille magnifiquement dépeint par les deux acteurs."

Enfin, pour le prix sacrant un film issu des sélections parallèles, c'est la semaine de la critique qui est récompensée avec Egy nap (One Day) de Zsofia Szilàgyi. "Le travail précis de la caméra et la mise en scène puissante traduisent l'intensité et la tension extraordinaires d'une situation tout à fait ordinaire par le sentiment, l'humour et le drame. Un début remarquablement confiant" explique le jury.

Cannes 2018: Qui est Yann Gonzalez ?

Posté par vincy, le 17 mai 2018

C'est le film qui risque de buzzer à Cannes. Présenté en fin de festival, Un couteau dans le cœur, le deuxième long métrage de Yann Gonzalez est aussi bien une surprise à ce niveau de la sélection qu'une attente insupportable pour les festivaliers, vu son sujet, et le style du cinéaste.

L'ancien critique de ciné a débuté avec des courts métrages, au rythme d'un par an à partir de 2006. By the Kiss (2006), Entracte (2007) et Je vous hais petites filles (2008) sont tous sélectionnés à la Quinzaine des réalisateurs. Les Astres Noirs (2009), avec Julien Doré, est retenu par la Semaine internationale de la critique. Il conserve sa troupe de comédiens - Kate Moran, Salvatore Viviano, Pierre-Vincent Chapus - et collabore toujours avec M83 (Anthony Gonzalez, son frère) pour la musique.

Mais il faut attendre 2013 pour qu'il passe à la version longue, avec Les Rencontres d'après minuit. Le niçois a 36 ans. On retrouve Moran et Chapus, mais le casting s'offre aussi Niels Schneider, Eric Cantona, Fabienne Babe, Béatrice Dalle et Nicolas Maury, en gouvernante travestie d'une partouze aussi déjantée que poétique, flamboyante que stylisée. Cette orgie stylisée qui transgresse les genres affirme un regard qui le singularise dans le cinéma français et est porté aux nues par la critique parisienne.

Il y a un an, Yann Gonzalez présente à la Semaine de la critique un court métrage, Les Îles, qui remporte la Queer Palm du court. Là encore une série de personnages errant dans un dédale érotique et amoureux. Cette fois-ci, il s'aventure dans un autre genre, tout en restant dans le même univers. Un couteau dans le cœur se déroule à la fin des années 1970. Une productrice de pornos gays au rabais veut reconquérir sa compagne (et monteuse de ses films) en tournant un film plus ambitieux avec son complice de toujours, le flamboyant Archibald. Un de leurs acteurs est retrouvé sauvagement assassiné et Anne est entraînée dans une enquête étrange qui va bouleverser sa vie... Outre Kate Moran et Nicolas Maury, c'est Vanessa Paradis qui tient le rôle principal.

La mise en danger

Yann Gonzalez refuse le naturalisme et le réalisme. Son cinéma est romantique et lyrique. A l'instar d'un Bertrand Mandico, il n'est pas effarouché par l'érotisme. "J'ai grandi avec le cinéma fantastique et d'horreur. Jusqu'à l'âge de 15 ans, je ne m'intéressais qu'à ce seul continent de cinéma" expliquait-il y a quelques années. Ce mélange des genres n'est pourtant pas bien vu dans le système français. "Les professionnels, frileux, se focalisent sur le scénario, comme si le plus crucial était le message du film, alors que le scénario doit rester un outil éphémère. Pourquoi ne s'intéressent-ils pas à ce qu'on a fait avant, à nos choix de mise en scène ? Ils n'y font pas assez attention. Pour moi, dont les scénarios sont un peu bizzaroïdes et très écrits, c'est un problème. Quand on me dit qu'ils sont trop littéraires, je ne comprends pas : quoi de plus stimulant que la tentative de faire fusionner la littérature, le cinéma, le théâtre ?" s'interrogeait-il dans un entretien à Télérama.

Libre et queer, Yann Gonzalez veut "avoir l’impression de danser sur un fil" quand il réalise un film. "Après, c’est vrai que j’aime aussi l’idée que la marge s’invite de manière invasive et pernicieuse au cœur du mainstream…" C'est la promesse de ce couteau qu'il veut planter dans nos cœurs.

Cannes 2018: le palmarès de la Semaine de la Critique

Posté par vincy, le 16 mai 2018


Premier palmarès à être décerné à cannes ce mercredi 16 mai dans la soirée, celui de la Semaine de la Critique.

Diamantino de Gabriel Abrantes & Daniel Schmidt a remporté le Grand Prix Nespresso. Cette "comédie", qui sera distribuée par UFO, raconte l'histoire d'une icône absolue du football, capable à lui seul de déjouer les défenses les plus redoutables. Mais lors du match le plus important de sa vie, son génie n’opère plus. Sa carrière est stoppée net, et la star déchue cherche un sens à sa vie. Commence alors une folle odyssée, où se confronteront néo-fascisme, crise des migrants, trafics génétiques délirants et quête effrénée de la perfection.

Le Prix Fondation Louis Roederer de la Révélation, dont c'est la première édition, a été remis à Félix Maritaud pour Sauvage de Camille Vidal-Naquet (le 22 août chez Pyramide distribution). Un an après son  entrée dans le monde du cinéma avec 120 battements par minute, le jeune acteur brille dans ce film qui navigue dans le milieu de la prostitution gay.

Monsieur de Rohena Gera, distribué par Diaphana, a été récompensé par le Prix Fondation Gan à la Diffusion. La sortie est prévue pour la fin de l'année pour ce film indien.

Le Prix SACD a distingué Woman at War de Benedikt Erlingsson & Olafur Egill Egilsson. Jour2fête sortira le film le 4 juillet. On découvre ici Halla, la cinquantaine, qui déclare la guerre à l’industrie locale de l’aluminium, qui défigure son pays. Elle prend tous les risques pour protéger les Hautes Terres d’Islande… Mais la situation pourrait changer avec l’arrivée inattendue d’une petite orpheline dans sa vie…

Enfin deux excellents courts métrages ont été primés: Ektoras Malo: I Teleftea Mera Tis Chronias de Jacqueline Lentzou avec le Prix Découverte Leica Cine du court métrage et Un jour de mariage d'Elias Belkeddar par le Prix Canal + du court métrage.

Cannes 2018: Qui est David Robert Mitchell ?

Posté par kristofy, le 16 mai 2018

C'est l'un des nouveau cinéaste américain qui a été révélé dès son tout premier film à Cannes, et le voila de nouveau cette année au festival mais cette fois il revient en compétition, en position privilégiée pour une Palme d'or : David Robert Mitchell signe un film noir vénéneux avec Under the Silver Lake.

A 44 ans, ce gosse du Michigan, diplômé en Floride, ne semble pas vieillir. Fan de cinéma européen, d'Hitchcock et d'American Graffiti, il a débuté en faisant le montage de bandes annonces. Sans doute de là que vient son art du montage. Mais au fil des films, on sent surtout qu'il veut détourner les genres - le teen-movie, l'horreur, le suspens.

C'est à la Semaine de la Critique que les cinéphile ont remarqué la singularité de ce nouveau talent en 2010 en présentant The myth of the american sleepover, puis quatre ans plus tard, toujours à la Semaine, en projetant son deuxième film It follows. Si la gestation du premier a été longue (7 ans, pour un budget inférieur à 100000$) et sa sortie en France inédite en salles (seulement en DVD en 2014), l'autre a connu un large écho favorable, rapportant même 15M$ aux Etats-Unis.

Aussi différent l'un de l'autre, ces deux premiers films de David Robert Mitchell représentent des explorations du coming-out of age, de ce moment particulier de l'adolescence au seuil de l'inconnu, avant d'être adulte. Grandir, tomber amoureux, envisager une faculté lointaine pour The myth of the american sleepover avec une approche sensible et naturaliste des sentiments pour se projeter vers un futur lumineux. Le film avait reçu le Prix spécial du jury à Deauville.

Presque à l'opposé, avec une orientation fantastique un peu horrifique, It follows parle de relations sexuelles et d'une transmission de la peur qui obscurcit l'avenir. Le film a été distingué notamment par un Prix de la critique à Deauville ainsi que le Grand prix et le Prix de la critique à Gérardmer.

Ses deux films partagent un sens du casting aiguisé avec la fraicheur de nouveaux visages, et surtout une originalité séduisante pour la mise en scène, avec des cadrages soignés et une musique toujours adéquate.

David Robert Mitchell est vite devenu visible sur les différents radars de nouveaux talents à suivre dont on guette la confirmation. Pour son troisième film, Under the Silver Lake, peut-être celui qui représente un pari plus risqué, il a fait jouer des acteurs confirmés comme Andrew Garfield, Riley Keough et Topher Grace. Un jeune homme, incapable de dépasser l'adolescence glandeuse et d'oublier un amour de jeunesse, se lance dans une quête surréaliste pour retrouver une femme, le sujet presque universel peut se prêter à toutes les audaces, en l'occurrence ici une multitude de références aux films noirs des années 50 et à la culture underground et pop. Le film, sort le 8 août en France.

Cannes 2018: Qui est Lucie Debay ?

Posté par kristofy, le 15 mai 2018

Elle est enfin à Cannes. Avec Nos Batailles en séance spéciale à La Semaine de la Critique. Le film réunit Romain Duris, Laetitia Dosch (Jeune femme) et Laure Calamy (Ava, Dix pour cent), mais aussi la prometteuse Lucie Debay.

Déjà en 2015 il y avait eu un rendez-manqué entre Lucie Debay et Cannes. Le film Un français avait failli être dans l'une des sélections. À l'écran, Lucie Debay irradiait en passionaria raciste et homophobe aux côtés d'Alban Lenoir (coïncidence, il se retrouve aussi à Cannes cette année à Un Certain Regard dans Gueule d'ange avec Marion Cotillard).

Après un premier rôle dans le film belge Somewhere between here and now en 2009, le cinéma tarde à la rappeler mais qu'importe, puisqu'elle se plait davantage sur scène et se régale dans des courts-métrages. Le talent de Lucie Debay éclate enfin en 2014/2015 dans Melody: elle va ‘louer’ son ventre pour devenir mère porteuse. Ce rôle lui vaudra en Belgique le Magritte du meilleur espoir féminin et d'être listée en France dans la pré-sélection du César du meilleur espoir. Se suivront alors Un Français de Diastème, King of the Belgians (à Venise), une participation à Lola Pater (avec Fanny Ardant) et aussi Une Confession de Nicolas Boukhrief avec Romain Duris.

Avec Nos batailles, elle retrouve donc Duris mais cette fois avec un rôle beaucoup plus important.

Lucie Debay est ce genre d'actrice belge rare qui s'efface pour mieux se métamorphoser dans son personnage. Son apparence même semble changer à chaque fois : ses cheveux tantôt blonds ou bruns, sa voix douce sait aussi hurler, aussi bien français qu'anglais. Que ses yeux soient perdus au bord des larmes ou hostiles et durs de menace, son regard est toujours troublant. Lucie Debay, on va la voir de plus en plus... Ce n'est plus un espoir.

Et rappelons nous que la Belgique est riche d'une multitude d'actrices qui ont tellement de talent que la France les adopte très rapidement. Toutes ces actrices d'origine belges se retrouvent nommées à nos César (Cécile de France, Marie Gillain, Yolande Moreau, Pauline Etienne, Virginie Efira...). Dans l'histoire de la sélection officielle du Festival de Cannes par deux fois déjà le talent d'une jeune actrice belge débutante dans son tout premier grand rôle a contribué à faire gagner la récompense suprême : Émilie Dequenne en 1999 et Palme d'or pour Rosetta (plus prix d'interprétation féminine pour elle) et Déborah François en 2005 et Palme d'or pour L'enfant.

Cannes 2018: Qui est Anja Kofmel ?

Posté par MpM, le 13 mai 2018

Anja Kofmel semble (pour le moment) la femme d’un seul projet : celui de redonner vie à son cousin Chris, jeune journaliste suisse retrouvé assassiné dans de mystérieuses circonstances en Croatie en 1992, en pleine  guerre de Yougoslavie, et de découvrir la vérité sur cette mort.

La jeune femme n’a que dix ans au moment de la mort de Chris, mais elle ne cessera jamais d’y songer. Devenue adulte, elle suit des cours à l'Université des Arts de Zurich (ZHdK), puis étudie l'animation à l'Ecole de Design et d'Art de Lucerne (HSLU), et c’est naturellement qu’elle choisit son cousin, et son histoire, comme sujet de son court métrage de fin d’études.

Chrigi reçoit un bel accueil et fait le tour des festivals (il est notamment couronné par le prix du meilleur film d’école suisse à Winterthur en 2009). Tout en nuances de gris, la réalisatrice y parle à la première personne de ce grand cousin qu'elle n'a vu que deux fois dans sa vie, et de la manière dont elle a appris sa mort. Le trait est assez épuré, les décors minimalistes, et le ton à la fois enfantin et humoristique.

Anja Kofmel s'y met en scène sous les traits d'une petite fille subjuguée par l'existence aventureuse du jeune homme, qu'elle transforme en personnage de roman. Cela permet de gommer l'aspect le plus dramatique du récit, sans pour autant l'édulcorer. En quelques images, la réalisatrice suggère en effet les conditions troubles des derniers jours de Chris. L'hommage est aussi touchant que sincère, et surtout réussi.

Mais Anja Kofmel ne s’arrête pas là, et fait également de Chris le sujet de son premier long métrage, Chris the Swiss. Cette fois, il s’agit d’un documentaire qui donne la parole à ceux qui ont connu le jeune journaliste, doublé d’une enquête pour comprendre les circonstances de sa mort.

Les parties en animation permettent de faire revivre Chris et de mettre en scènes les derniers mois de sa vie. La réalisatrice a gardé une esthétique assez épurée, avec un noir et blanc contrasté, et un trait qui s'affirme, plus travaillé que dans le court. La jeune femme se met également en scène dans les passages en prise de vues continues, afin de donner corps à son périple.

On découvrira le film en compétition à la Semaine de la Critique avant de le retrouver à Annecy hors compétition. En attendant, une question nous brûle les lèvres : Anja Kofmel en a-t-elle vraiment fini pour de bon, en tant que réalisatrice, avec son cousin Chris, ou nous réserve -t-elle d’autres surprises ?