Disney lancera fin 2019 sa plateforme de streaming Disney+. Ce nouveau venu dans l'univers déjà chargé du streaming (Amazon, Netflix, Apple, etc...) va devoir convaincre qu'il est plus intéressant que les autres. Car les portefeuilles ne sont pas extensibles. Difficile pour un foyer de s'abonner à plus de deux services de streaming. Or, avec les plateformes nationales (en France celle de Canal + et celle à venir Salto), le marché se sature tout seul...
Mais Disney a de bons arguments. Disney + sera la marque familiale du groupe en SVàD, fédérant ainsi les contenus estampillés Disney, Star Wars, Marvel, Pixar et National Geographic (que Disney récupère en fusionnant avec la Fox). Cela comprendra aussi bien du contenu des catalogues de ces marques que des créations liées à ces labels.
Dès le début 2019, le groupe lancera la production d'une série tirée du long métrage Rogue One: A Star Wars Story. Dans ce prequel, le comédien Diego Luna reprendra son personnage de Cassian Andor. Une autre série issue de l'univers Star Wars, The Mandalorian, sera réalisée par Jon Favreau. La série aura pour héros un guerrier solitaire, un Mandalorien, appartenant à un clan de combattants ancestral (Boba Fett et Jango Fett portent une armure mandalorienne, et se déroulera entre les Épisodes VI et VII.
Loki, le frère de Thor chez Marvel, aura sa série. Tom Hiddleston reprendra son rôle (même s'il est officiellement décédé dans le dernier Avengers). Idem pour les héros Pixar de Monstres et Cie qui auront le droit à leur série animée, après deux longs métrages, en 2001 et 2013.
C’est un des acteurs les plus populaires du cinéma américain qui vient de s’éteindre. Burt Reynolds est décédé à Jupiter (ça ne s’invente pas) en Floride ce 6 septembre à l’âge de 82 ans. Il était né le 11 février 1936.
Alors qu’il a été le champion du box office américain dans les années 1970, il n’a été nommé qu’une seule fois aux Oscars, en 1998, pour son rôle secondaire de réalisateur et producteur de film X dans Boogie Nights de Paul Thomas Anderson. Les Golden Globes l’avait sacré en second rôle pour ce même film, après l’avoir nommé deux autres fois pour The Longest Yard en 1974 et pour Starting Over en 1979 (à chaque fois en meilleur acteur de comédie).
Merci Brando
C’est peu dire qu’il fut respecté pour les recettes qu’il accumulait et beaucoup moins pour son talent. Le public ne s’en souciait pas. Il fut cinq fois récompensé par les People’s Choice Award comme acteur favori de l’année. Il a aligné d’énormes cartons en salles : Delivrance, The Longest Yard, Silent Movie, Hooper, The Cannonball run, The Best Little Whorehouse in Texas, avant de voir le public se désintéresser de lui dès 1983.
Une décennie flamboyante pour ce sportif qui rêvait de devenir footballeur professionnel, destin contrarié par une blessure. Il s’oriente vers la police quand, à l’Université, Watson B.Duncan III, professeur de théâtre, croit en son talent et lui offre un rôle dans une pièce.
Parallèlement à une riche décennie en séries télévisées, notamment en incarnant un amérindien dans Gunsmoke, ses premières armes au cinéma sont des films modestes, westerns spaghettis et autres séries B. C’est John Boorman qui l’expose en pleine lumière et fait de lui une star en lui offrant l’un des rôles principaux de Delivrance, aux côtés de Jon Voight. Boorman avait proposé le personnage de Reynolds à Marlon Brando, qui se trouvait trop vieux pour le rôle. Le film étant assez fauché, les comédiens durent faire leurs propres cascades. Et Reynolds y prendra goût pour ses films suivants. Film culte, la brutalité et la sauvagerie de ce « survival » en ont fait l’in des grands classiques du cinéma américain.
L'acteur le plus populaire des seventies
On est en 1972. Sa belle gueule, son corps athlétique (dont il savait s'amuser) font vite des étincelles. Par contraste. Les cinéastes émergents – Scorsese, Coppola, Spielberg… - ont peu d’affinités avec les bourreaux des cœurs. Redford et Newman choisissent essentiellement des grands drames populaires de qualité. Burt Reynolds a cet avantage d’occuper un créneau assez disponible : la comédie et l’aventure. Il tourne pourtant des films très variés, avec quelques grands noms du cinéma. The Longest Yard de Robert Aldrich n’est pas loin d’un film avec Pierre Richard. Aldrich le redirige dans La cité des dangers (Hustle), film noir et sensuel avec Catherine Deneuve. On le voit ensuite chez Peter Bogdanovich (At Long Last Love), Stanley Donen (Lucky Lady), Mel Brooks (Silent Movie), ou encore Alan J. Pakula (Starting Over). De la pure comédie ou de la comédie de mœurs, tout lui va. Il réalise même deux films (Gator, 1976, et la comédie noire The End, 1978).
Son plus gros hit reste Smokey and the Bandit (Cours après moi shérif !) qui eut le droit à deux suites médiocres, sorte d’équipée sauvage et burlesque, un peu crétine, où les « contrebandiers » sont les héros et les shérifs de sombres abrutis. Le film fut la 2e plus grosse recette aux Etats-Unis en 1977, derrière La Guerre des étoiles. Il recruta une fois de plus sa compagne de l’époque, l’actrice oscarisée Sally Field (avec qui il tourna trois autres films).
Le long déclin
Sa réputation de tombeur est accentuée par le choix de ses partenaires féminines, parmi les actrices les plus courtisées d’Hollywood, de Jill Clayburgh à Julie Andrews. Mais il manque tous les grands cinéastes et passe à côté de la mutation d’Hollywood et l’arrivée de l’ère des blockbusters. Le comédien n’a pas encore dit son dernier mot avec les années Reagan. Don Siegel s’essaie à la comédie policière (Rough Cut). En tête d’un casting quatre étoiles, de Roger Moore à Jackie Chan en passant par Farrah Fawcett, il devient pilote de course dans la distrayante Équipée du Cannonball (et sa suite, moins intéressante). Avec Dolly Parton, en mère maquerelle, il joue les shérifs au grand cœur dans La Cage aux poules (The Best Little Whorehouse…), où la chanteuse country inaugure I Will Always Love You. Blake Edwards en fait son Homme à femmes. Et puis de polars en comédies mal écrites (sauf peut-être Scoop, un peu au dessus du lot), sa carrière décline jusqu’à toucher le fond en 1996, avec Demi Moore, dans Striptease qui leurs valent une razzia de Razzie Awards. Il valait un million de dollars par film dans les 70s et 20 ans plus tard on pouvait l’avoir pour 100000$.
L'homme qui a refusé Star Wars et James Bond
Malgré Boogie Nights, qui prouva s’il le fallait, qu’il était un bon comédien, avec une certaine audace, il ne retrouva aucun rôle majeur par la suite, même s’il n’a cessé de travailler (avec Renny Harlin et Mike Figgis, en apparaissant dans des caméos, ou pour le petit écran). On ne voyait en lui qu’une espèce disparue d’un cinéma un peu honteux. On le cantonnait inconsciemment dans le registre des vedettes has-been, avec ou sans moustache (et sur le tard avec barbe). Il a aussi refusé des rôles qui auraient pu donner un tout autre visage à sa carrière comme Tendres passions, qui valu finalement un Oscar à Jack Nicholson. Mais il a aussi refusé Han Solo et James Bond.
Tarantino, épilogue manqué
Burt Reynolds vieillissait pourtant bien. Il avait ouvert un théâtre dans sa ville de Jupiter. Certes, il jouait dans des films qui passent rapidement en salles comme Shadow Fighter, dans le milieu de la boxe, sorti en mars aux USA. Il continuait de tourner. Il a terminé la comédie de Stephen Wallis, Defining Moment, prévue pour Noël. Mais ironiquement, il avait enfin trouvé un grand cinéaste avec Quentin Tarantino qui devait lui offrir un rôle dans Once Upon a Time in Hollywood, aux côtés de DiCaprio et Pitt. Malheureusement, les scènes n'avaient pas été tournées.
Le dernier film où il était à l’affiche était celui d’Adam Rifkin (en salles le 30 mars derniers aux USA). Il incarnait une ancienne star de cinéma qui devait faire face à sa réalité : une gloire déclinante et le temps qui passe. Presque autobiographique ? Ironiquement, ce film s’intitule The Last Movie Star. Personne ne l’a vu. Mais on sent que Burt Reynolds n’a pas fait les choses au hasard pour clore sa longue filmographie. Hormis cet acte manqué avec Tarantino qui aurait couronné une longue carrière à Hollywood.
Faute de réalisateur pour le prochain 007 - Yann Demange et le duo Bart Layton/S.J. Clarkson tiendraient la corde - dont le tournage est, pour l'instant confirmé pour cet hiver, Daniel Craig a décidé de ne pas se tourner les pouces. Le comédien s'est engagé sur le prochain film de Rian Johnson, le polar Knives Out.
Le tournage doit avoir lieu en novembre, ce qui permet à Craig d'enchaîner avec le 25e James Bond, s'il a toujours lieu. Pour Johnson, c'est aussi le calendrier idéal avant qu'il ne retourne à Star Wars, puisqu'il a été confirmé pour achever la nouvelle trilogie.
Daniel Craig interprétera un détective dans ce scénario écrit par Rian Johnson, réalisateur de Star Wars, épisode VIII, Looper et Une arnaque presque parfaite. Récemment, il a été à l'affiche de Logan Lucky de Steven Soderbergh et de Kings de Deniz Gamze Ergüven. On l'attend aussi dans la série "Purity".
Cette semaine encore, tous les yeux sont tournés vers l'écurie Disney. Eh oui, le très sérieux magazine Variety vient d'annoncer que Matt Smith allait jouer dans l'Episode IX de Star Wars, le dernier volet de la trilogie initiée par J. J. Abrams.
Toujours plus grand
L'information est loin d'être passée inaperçue. En effet, Matt Smith jouit depuis quelques mois d'une popularité remarquable. Si pour beaucoup il est l'acteur qui a incarné avec brio le fameux Doctor Who durant les saisons 5, 6 et 7, faisant deux apparitions dans la saison 8, pour les autres, il est surtout l'interprète de Philip Mountbatten. Mais si, vous le reconnaissez forcément, le mari frustré de la reine Elisabeth II dans la série de Netflix The Crown. Présent dans les saisons 1 et 2, Matt Smith a été remplacé par Tobias Menzies pour permettre aux scénaristes de s'offrir un bond dans le temps.
Si l'on en croit les informations du média américain, Matt Smith rejoindrait directement le tournage de ce nouveau volet qui a lieu actuellement au Royaume-Uni. Bien que l'on ne sache pas de quel côté de la Force son personnage se trouvera, il se murmure que celui-ci sera essentiel à l'intrigue de ce volet au nom toujours inconnu.
Bien que l'Episode IX ait été à l'origine confié à Colin Trevorrow, c'est finalement J. J. Abrams qui se chargera de le réaliser, achevant ainsi la trilogie qu'il a lancée en 2015 avec Le Réveil de la Force. A l'instar de Danny Boyle sur James Bond 25, Colin Trevorrow a quitté le navire Star Wars en raisons de désaccords artistiques. Les quatre films Star Wars déjà dévoilés (Le Réveil de la Force, Rogue One, Les Derniers Jediet Solo : A Star Wars Story) ont rapporté plus de 4,848 milliards de dollars au box-office mondial !
D'après les informations de Deadline, J.J. Abrams continue d'étoffer le casting de l'Episode IX de Star Wars dont le tournage doit débuter le 1er août.
Le grand final
Selon le média américain, le scénariste et réalisateur de l'épisode VII (Le Réveil de la Force) a prévu de terminer sa trilogie sur une excellente note. En effet, en plus des désormais habituels Daisy Ridley, Adam Driver, John Boyega, Oscar Isaac, Lupita Nyong'o, Domhnall Gleeson, Kelly Marie Tran, Joonas Suotamo et Billie Lourd, J.J. Abrams a décidé de ramener Mark Hamill, Anthony Daniels et Billy Dee Williams dans la sage qui les a rendus célèbres !
Mais ce n'est pas tout. Pour permettre d'offrir une fin digne de son nom aux fans de la générale Leia Organa, J.J. Abrams compte utiliser des plans tournés pour Le Réveil de la Force et ramener Carrie Fisher une dernière fois à la vie. Dans l'Episode VIII (Les Derniers Jedi), le personnage se retrouvait doté de nouveaux pouvoirs dont l'origine n'était pas expliquée et qui l'ont empêchée de périr dans un combat spatial.
Au moment d'annoncer la nouvelle aux fans de la saga sur le site officiel, JJ. Abrams a déclaré : "Nous avons désespérément aimé Carrie Fisher. Trouver une conclusion vraiment satisfaisante à la saga Skywalker sans elle nous a échappé. Nous n'allions jamais recaster [le rôle] ou utiliser un personnage numérique. Avec le soutien et la bénédiction de sa fille, Billie [Lourd], nous avons trouvé un moyen d'honorer l'héritage de Carrie et son rôle de Leia dans l'épisode IX en utilisant des images inédites que nous avons filmées ensemble dans l'épisode VII."
Un hommage très apprécié
Dans un communiqué publié suite à l'annonce de l'utilisation d'images inédites de Carrie Fisher, le frère de celle-ci, Todd a assuré qu'il "ne pourrait pas être plus personnellement ravi et heureux que notre Carrie reprenne son rôle de princesse Leia" dans cet ultime volet. Il poursuit : "Parce que nous, sa famille, ainsi que sa famille élargie de fans à travers le monde le croyons, la princesse Leia de Carrie est pour toujours ancrée dans la franchise et sa présence indélébile est fondamentale pour le film".
Conscient des attentes des fans concernant les adieux de Leia Organa et de Carrie Fisher, Todd termine : "J.J. Abrams a compris le rôle emblématique de Carrie, et il a magistralement remanié ce dernier film pour inclure la dernière vidéo inédite de Carrie qui a été prise, sans avoir recours au numérique ou à l'animatronique. Notre famille et ses fans sommes impatients de voir cela ! Sa force sera pour toujours avec nous !"
Fuite en avant ?
Mais parce que la saga centrée sur la famille Skywalker touche bientôt à sa fin, J.J. Abrams commence a sérieusement envisager le futur. Et parce que malgré le semi-échec de Solo : A Star Wars Story, la tendance n'est pas à l'abandon de cet univers, il semble que J.J. Abrams soit bien décidé à créer une fin ouverte aux fans de cette troisième trilogie. Eh oui, Deadline rapporte en outre que Naomi Ackie et Richard E. Grant rejoignent également le casting principal dans des rôles tenus secrets.
A l'heure où l'on sait que Rian Johnson (le réalisateur des Derniers Jedi) réalisera également la prochaine trilogie Star Wars qui n'aura aucun lien avec les Skywalker, il n'est pas étonnant de penser que Naomi Ackie et Richard E. Grant permettront d'assurer la transition auprès des fans. La première a été vue dans The Young Lady et Doctor Who tandis que le second a brillé dans Girls et Downton Abbey.
Pour rappel, l'Episode IX doit sortir le 18 décembre 2019 en France. Le scénario a été écrit par J.J. Abrams et Chris Terrio tandis que John Williams sera de retour pour composer la bande originale d'un volet qui devra faire oublier les écueils des Dernier Jedi et le manque d'intérêt du spin-off centré sur Han Solo !
Après Rogue One et Han Solo, Lucasfilm continue de développer plusieurs spin-offs de la saga Star Wars, notamment un sur Obi-Wan Kenobi qui serait réalisé par Stephen Daldry. Mais, selon The Hollywood Reporter, le prochain qui devrait être mis sur orbite concerne Boba Fett. Le film sera co-écrit (avec Simon Kinberg) et réalisé par James Mangold, auréolé du succès de Logan, le dernier Wolverine avec Hugh Jackman.
Boba Fette est apparu dans L'Empire contre-attaque (donc l'épisode V) puis dans Le Retour du Jedi (donc l'épisode VI). On le voit ensuite dans L'Attaque des clones (donc l'épisode II), en tant qu'enfant. Et dans l'édition spéciale d'Un nouvel espoir (épisode IV), en 1997, Lucas a rajouté une séquence avec Han Solo et Jabba le Hutt où Boba Fett est montré avec Jabba avant que le Faucon Millénium ne décolle de Tatooine.
Qui est Boba? Né sur la planète Kamino, peu de temps après la bataille de Naboo, ce chasseur de primes, pilote et mercenaire, a la particularité d'être un humain, et le seul clone non altéré du célèbre chasseur de primes Jango Fett, recruté par le Seigneur Sith Dark Tyranus.
On ne reviendra pas sur l'histoire de Jango, qui avait pour mission d'assassiner la sénatrice Padmé Amidala et qui fut finalement poursuivi par le chevalier Jedi Obi-Wan Kenobi. Mais c'est bien cette traque qui conduisit les Fett, père et fils, à s'échapper sur Geonosis, où Jango fut tuer, ce qui déclencha l'esprit de vengeance de Boba. C'est à partir de ce moment là qu'il devint un chasseur de primes pour Jabba le Hutt, et qu'il croisa la route d'Han Solo, à l'époque contrebandier endetté auprès de Jabba. On connaît la suite: Han Solo devient un membre de l'Alliance Rebelle et ne remboursa jamais sa dette.
Boba a ensuite eu l'opportunité de croiser Dark Vador, devenant progressivement une menace pour Solo, Kenobi et Skywalker. Et au final, c'est bien Han Solo qui gagnera le match en balançant Boba Fett dans la gueule du Sarlacc (une petite digestion de mille ans).
La particularité physique de Boba est qu'on ne le voit jamais: il porte toujours un casque. Peu présent à l'écran malgré un rôle crucial pour l'avancée du récit de la saga, le personnage incarné par Jeremy Bulloch est devenu culte grâce à son armure et son jet-pack (et sans doute sa mort atroce).
Ce culte a permis au personnage d'être décliné dans plusieurs produits dérivés: téléfilms, jeux vidéos, séries animées...
Avec ce spin-off, on verra peut-être, enfin, le visage de Boba Fett. Reste à savoir à quelle période se situera le scénario, même si a priori, on se doute qu'il s'agira de sa jeunesse, entre l'épisode II et l'épisode III. Rappelons que Solo, se situe à cette même époque.
Puisque cette 71e édition nous emmène dans les étoiles avec l’avant-première mondiale de Solo: A Star Wars Story, nouvel épisode de l'univers étendu de la saga Star Wars, présenté hors compétition, et la projection de 2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick dans une nouvelle copie 70 mm restaurée (sans modification numérique de l'oeuvre de 1968) à Cannes Classics, profitons-en pour un petit tour d’horizon des « Space opéras » qui ont eu les honneurs de la sélection officielle.
Cannes ce n'est à priori pas le lieu où on s'imagine voir un film de vaisseau spatial et de bataille intergalactique, et pourtant certains gros films de science-fiction ont bel et bien décollé depuis la croisette. Retour sur la saga intergalactique la plus célèbre du monde, par ailleurs grande habituée du tapis rouge.
"Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine..." Tandis que Solo : A Star Wars Story sera projeté hors-compétition le mardi 15 mai en avant-première mondiale, un petit rappel de l'histoire qui lie la saga créée par George Lucas et le Festival de Cannes s'impose. Car outre la nécessité d'avoir quelques blockbusters à l'affiche, Star Wars pourrait bien être le miroir inattendu de la politique et de la production cinématographique américaines.
Jeudi 16 mai 2002 | Star Wars : Episode II - L'Attaque des clones
Projeté hors compétition, le deuxième volet des aventures d'Anakin Skywalker permet une révolution sur la Croisette : l'arrivée en grande pompe du numérique. Le film de George Lucas, qui avait présenté son premier film, THX 1138 à la Quinzaine 31 ans plus tôt, est en effet le premier à avoir été entièrement réalisé avec la caméra Sony-24P. Ce qui n'empêche pas cet Episode II d'être tout simplement assassiné par la critique. La cause principale étant bien évidemment le très mauvais jeu de Hayden Christensen (Anakin Skywalker). Il fait ici de son mieux pour être convaincant mais ne parvient jamais à développer une véritable alchimie avec l'interprète de Padmé Amidala, Natalie Portman.
Pour les puristes de la saga (et les festivaliers qui ont vu La Menace fantôme), cette suite est néanmoins sauvée par l'intrigue autour du personnage que campe Ewan McGregor (Obi-Wan Kenobi). George Lucas se vantera de la qualité visuelle (!) de son film mais personne n'oubliera le tollé subi par L'Attaque des clones...
Dimanche 15 mai 2005 | Star Wars : Episode III - La Revanche des Sith
Trois ans après le mauvais Episode 2, George Lucas est de retour sur la Croisette pour son grand final. Et ce qui devait simplement émouvoir les festivaliers de plus en plus accro à la culture pop se transforme en standing ovation avant et après la projection de gala. Ayant fait le déplacement, Hayden Christensen et Natalie Portman se retrouvent confrontés à l'un des publics les plus difficiles de la planète. Mais décrit comme "un grand film commercial" par le réalisateur Souleymane Cissé, le film est accueilli à bras ouverts par les people présents dans la salle ce soir-là : Sharon Stone, Alain Chabat, Clovis Cornillac...
Bien plus sombre que les films précédents, La Revanche des Sith dispose du parfait dosage entre scènes de combats spatiaux et dilemme shakespearienne sur l'immortalité. La dimension politique du film (on assiste au basculement d'une démocratie en dictature) permet à l'époque à George Lucas de faire le parallèle avec la guerre en Irak.
Mardi 15 mai 2018 | Solo : A Star Wars Story
A l'heure où les grands studios "réservent" des réalisateurs et dates de sortie des mois (voire des années) à l'avance, l'affaire Solo est un cas d'école. L'an dernier, presque à la même période, Disney, le studio qui a racheté les droits de la saga Star Wars pour 4 milliards de dollars, se séparait des deux réalisateurs jusque-là aux commandes du film : Phil Lord et Chris Miller. La raison évoquée est sans surprise des "différends créatifs". Et bien que cela ne nous apprenne pas grand-chose, il y a fort à parier que le ton que les réalisateurs de La Grande Aventure Lego souhaitaient donner à ce spin-off n'a pas plu à Kathleen Kennedy, la grande patronne de la franchise, issue de l'écurie Spielberg. Dès lors, c'est Ron Howard qui est entré en scène pour les remplacer.
Et si la production du film a très certainement dépassé son budget initial en raison de reshoots nécessaires et d'un tournage rallongé, c'est bien lui qui devrait fouler le tapis rouge avant la projection au Grand Théâtre Lumière. Par chance, le héros de son film, Alden Ehrenreich n'est pas un inconnu de la Croisette. Il était présent en 2009 pour Tetro de Francis Ford Coppola. La seule question qui demeure aujourd'hui, en sachant qu'Alden Ehrenreich a signé pour "3 films", est de savoir si Solo aura la singularité et l'originalité d'un Rogue One, le premier stand alone de Disney au succès et à la qualité indéniables.
16 ans après la projection de Star Wars : L’Attaque des clones et 13 ans après celle de Star Wars : La Revanche des Sith, le Festival de Cannes accueille de nouveau la saga de la Guerre des étoiles avec l'arrivée hors compétition et en Sélection officielle de Solo, A Star Wars Story.
Réalisé par Ron Howard (son Da Vinci Code était déjà passé sur la Croisette), qui a remplacé Phil Lord et Chris Miller au pied levé, le film se consacre aux jeunes années de Han Solo, accompagné de son fidèle Chewbacca, de l’escroc Lando Calrissian, du Faucon Millenium et de quelques droïdes…
Ce deuxième spin-off de la saga, après Rogue One en 2016, sera dévoilé dans le Grand Théâtre Lumière.
Alden Ehrenreich incarne Han Solo. Il est entouré de Woody Harrelson, Emilia Clarke, Donald Glover, Thandie Newton, Phoebe Waller-Bridge, Joonas Suotamo et Paul Bettany.
Le film sortira en France le 23 mai, deux jours avant sa sortie aux États-Unis.
A 28 ans, Alden Ehrenreich a ce qu'on appelle communément une carrière cinématographique atypique. Élevé en Californie auprès d'un père comptable et d'une mère décoratrice d'intérieur, Alden Ehrenreich dispose d'origines autrichiennes, hongroises, russes et polonaises. Passionné de théâtre, ses rêves le mèneront à l'Université de New York... où il n'achèvera pas ses études ! Mais coup de bol, Steven Spielberg le repère lors d'une bar mitsva, alors qu'il fait le pitre avec la fille de celui-ci dans une vidéo diffusée pour l'occasion.
Par la suite, les choses s'enchaînent assez rapidement. Steven Spielberg lui trouve un agent qui lui-même lui décroche des rôles dans Supernatural et Les Experts. Le bouche-à-oreille faisant effet, les Coppola se jettent sur lui. Francis Ford le fait jouer dans Tetro puis Twixt tandis que Sofia lui offre un petit rôle dans Somewhere. Les millenials se souviennent de lui à cause de son rôle dans Sublimes créatures tandis que les fans de Woody Allen le voient en éternel beau-fils de Cate Blanchett dans Blue Jasmine. Et malgré la pluie d'éloges et de nominations pour sa participation en acteur plouc dans Ave, César ! c'est bien 2018 qui devrait marquer un tournant dans sa carrière.
En effet, le garçon tient le rôle-titre de Solo : A Star Wars Story, le prochain coup d'éclat de l'ultime usine à rêves qu'est devenu Disney. Si le casting compte en son sein Donald Glover (Atlanta), Emilia Clarke (Game of Thrones), Woody Harrelson (Hunger Games) et Thandie Newton (Westworld), c'est bien sur les épaules d'Alden que reposent tous les espoirs. Car après le carton extraordinaire du Réveil de la Force, le succès critique de Rogue One et le sursaut créatif des Derniers Jedi, Disney veut continuer son sans-faute. Et pour être sûre que tout se passe sur des roulettes, la production a rapidement engagé un coach pour parfaire le jeu d'Alden, encore un peu trop théâtral pour le personnage... Verdict le 23 mai 2018 !
On avait déjà fait la remarque : où sont les films français avec des serial-killers masqués, des poursuites de voitures, des bagarres de kung-fu, des zombies affamés, des aliens envahisseurs... Où sont les films de genre français ? Ils n’arrivent plus à être produits, et quand c’est le cas, ils ne parviennent pas à être distribués correctement dans les salles de cinéma. Ce genre de films, ça marche quand c’est américain… Cette vision de films américains ultra-rentables versus films français mal-aimés est toujours malheureusement d’actualité. Toutefois, 2017 marque un glissement vers une nouvelle reconnaissance du cinéma de genre.
Cette année le Genre a trouvé 2 fois un nouveau point G avec les films Grave et Get out qui ont réussi à surprendre, interpeller, choquer, et même faire l’actualité dans des médias généralistes autres que cinéma.
Ici le personnage principal est féminin pour Grave et il est noir dans Get out, soit une mise en avant de protagonistes qui étaient plutôt auparavant des victimes dans les films d’horreur… Le cinéma de genre est guidé par des codes à respecter, à détourner, à re-interpréter. C’est l’autre point commun entre ces deux films. "Le fantastique ou le paranormal contaminent peu à peu l'intrigue sans l'absorber tout à fait" comme on l'écrivait dans notre critique de Grave. Dans ces deux films, les codes du genre sont infusés dans du drame avec un peu d’humour et différents niveaux de lecture. Ici, une mise en perspectives de questionnements plus large à propos du racisme avec Get out et du déterminisme avec Grave. De plus, autant pour Jordan Peele que pour Julia Ducournau, il s’agit de leur premier long-métrage derrière la caméra, et leurs films ont fait le tour du monde avec succès : bravo !
Pour ce qui est des films américains ultra-rentables, les multiplexes ont bien profité des ventes de pop-corn grâce aux cartes illimitées avec ces différentes suites (inutiles ?): Resident Evil: Chapitre Final de Paul W.S. Anderson, Le Cercle: Rings de F. Javier Gutiérrez, Underworld: Blood Wars de Anna Foerster, Annabelle 2: la Création du Mal de David F. Sandberg, Jigsaw de Michael Spierig… Dans la même lignée de ‘faire du neuf avec du vieux’ il a fallu subir deux ratages Alien: Covenant de Ridley Scott et La Momie avec Tom Cruise (deux déceptions au box-office), et essayer de se réjouir de Ça de Andy Muschietti, énorme carton pour une vraie déception cinématographique, et de Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve, qui aura davantage séduit pour son formalisme que pour son ambition.
On remarquera que les films de type space-opéra conçu pour sortir sur tout les écrans de tout les pays de toutes planètes ont connu diverses aventures : Les Gardiens de la Galaxie 2 de James Gunn est moins bon que le premier, mais un numéro 3 est de toute façon prévu; Valérian et la Cité des mille planètes de Luc Besson avait l’ambition de démarrer une trilogie, mais son relatif échec ne devrait pas initier une suite; et enfin le 8èmeStar Wars: Les Derniers Jedi (mais 9ème film de la saga après Rogue One) ne va pas dépasser les records de recettes du Réveil de la Force, mais cela n'a aucune importance puisque désormais Disney programme un nouveau Star Wars pour chaque année jusqu’à la fin du monde.
Le cinéma de genre s’est renouvelé durant cette année 2017 avec des films comme l'enthousiasmant Split de M. Night Shyamalan (qui signe son grand retour), The Jane Doe identity de André Øvredal, It comes at night de Trey Edward Shults, et (en étant indulgent) Happy Birthdead de Christopher Landon pour les Etats-Unis. Ailleurs : en Angleterre The Last Girl-Celle qui a tous les dons de Colm McCarthy, en Australie Love Hunters de Ben Young, en Italie On l’appelle Jeeg Robot de Gabriele Mainetti, en Corée du Sud Tunnel de Kim Seong-hun, en France quasi-rien à part Le Serpent aux mille coupures de Eric Valette.
2017 c’est aussi un certain glissement vers une nouvelle reconnaissance du cinéma de genre : certains de ces films dépasse ‘leur public’ pour aussi avoir un plus large succès auprès du ‘grand public’. Il suffit de regarder par exemple certaines des récompenses les plus prestigieuses. Quel film a gagné le Lion d’Or au Festival de Venise ? C’est le film de monstre The Shape of water de Guillermo Del Toro ! C’est le grand favori des prochains Golden Globes avec 7 nominations aux, d’autres sont à venir pour les Oscars (sortie en France en février 2018). Un Oscar pour Del Toro n'est d'ailleurs pas impossible. Une consécration pour le maître mexicain. Quel premier film cumule le plus de récompenses ? C’est Get Out pour les cercles de critiques de Boston, Chicago, Detroit, New-York, Toronto, le National Board of Review, et bientôt aussi les Golden Globes… Il pourrait être l'un des premiers films d'horreur nommé à l'Oscar du meilleur film, en plus d'avoir été un carton en salles. De même en France, quel premier film a été le plus remarqué ? C’est Grave qui vient de recevoir le Prix Louis-Delluc du meilleur premier film après un Prix FIPRESCI à Cannes et avant quelques nominations aux Césars…
Ces différents succès n’occulte pas que le cinéma de genre est bel et bien toujours peu et mal distribué dans nos salles de cinéma, sans compter une certaine frilosité quand des œuvres ont une interdiction aux moins de 16 ans. C’est en Asie qu’il y a eu le plus de films de genre réjouissants, mais malheureusement aucune distribution chez nous : par exemple Blade of the immortal de Takashi Miike (pourtant au Festival de Cannes), Call of Heroes de Benny Chan, Opération Mékong de Dante Lam, Headshot des The Mo Brothers, The Prison de Hyun Na, Vanishing Time: a boy who returned de Um Tae-hwa,… D’ailleurs comment s’étonner de cette non-visibilité asiatique quand ces très bons films que sont El Bar (Pris au piège)de Alex de la Iglesia ou Golem le tueur de Londres avec la crème des acteurs british arrivent directement en dvd/vàd sans avoir une sortie en salles ? C’est d’ailleurs la même chose pour le film américain Leatherface des français Julien Maury et Alexandre Bustillo, pourtant à priori film-porteur puisque c’est la jeunesse du tueur de Massacre à la Tronçonneuse. Sortie directement pour le petit écran. Pour continuer sur une note triste, 2017 a d’ailleurs vu les décès des figures cultes du genre que sont Tobe Hopper et George A. Romero.
La bonne nouvelle pour 2018 c’est que les 2 patrons français du cinéma de genre (obligés par la conjoncture de travailler à l’étranger…) sont de retour : Pascal Laugier avec Ghostland le 14 mars (avec Mylène Farmer!) et Xavier Gens avec Cold skin (et aussi The Crucifixion). On va suivre aussi la révélation des nouveaux talents avec les films Hostile de Mathieu Turi et Revenge de Coralie Fargeat.
Cadeau de Noël : un des meilleurs films de genre de cette année 2017 qui n'aura malheureusement pas été visible en France est Better watch out (nouveau titre de Safe Neighborhood, et qui en fait sortira en directement en dvd chez nous le 30 décembre sous le titre Watch out) deChris Peckover :