Le Vent se lève, meilleur film d’animation japonais de l’année

Posté par vincy, le 17 mars 2014

kaze tachinu

La Japan Academy Prize a choisi Le vent se lève d'Hayao Miyazaki comme meilleur film d'animation de l'année. Il était face à un autre film du studio Ghibli, Le conte de la Princesse Kaguya de Isao Takahata, mais aussi Albator de Shinji Aramaki, Puella Magi Madoka Magica the Movie: Rebellion de Akiyuki Shinbo et Lupin the Third vs. Detective Conan: The Movie de Hajime Kamegaki. Le Vent se lève a également remporté le prix de la meilleure musique pour Joe Hisaishi (qui était nominé pour trois films différents). C'est la huitième fois qu'Hisaishi est récompensé en 37 éditions du prix.

Miyazaki avait été le premier réalisateur de film d'animation a remporté le prestigieux Japan Academy Prize avec Princesse Mononoke alors qu'à l'époque on ne distinguait pas films en prises de vues réelles et films d'animation. Il réédita l'exploit en 2002 avec Le voyage de Chihiro. Le prix pour le meilleur film d'animation fut créé en 2007. Miyazaki l'a reçu une fois, pour Ponyo en 2009.

Prétendant japonais à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère (et finalement pas nominé), The Great Passage (Fune wo amu), 12 fois nominé, a reçu le prix du meilleur film et le prix du meilleur réalisateur pour Yuya Ishii, ainsi que ceux du meilleur acteur (Tyujei Matsuda) et du meilleur scénario. Il a laissé peu de prix à son concurrent direct, Tel père, tel fils, de Hirokazu Kore-eda, qui récolte les deux prix du meilleur second-rôle (Lily Franky côté masculin et Maki Yoko côté féminin). Maki Yoko a réalisé le doublé puisqu'elle a gagné également le prix de la meilleure actrice pour son rôle dans le film de Tatsushi Omori, The Ravine of Goodbye.

Enfin, le prix du meilleur film étranger est revenu aux Misérables, énorme succès dans l'Archipel, qui rivalisait avec le film indien 3 Idiots, et les hollywoodiens Capitaine Phillips, Django Unchained et Gravity.

Box office 2013 : Les productions nationales cartonnent en Chine et au Japon

Posté par vincy, le 11 janvier 2014

journey to the west - le vent se lève

Depuis l'an dernier, la Chine est devenu le 2e marché le plus important du monde, déclassant le Japon à la troisième place. 2013 n'aura fait que consolider cette hiérarchie.

La Chine a encaissé 3,6 milliards de dollars de recettes dans ses salles de cinéma (800 millions de $ de plus qu'en 2012). La part de marché des films chinois s'est élevée à 59% (48,5% en 2012). C'est d'autant plus remarquable que le nombre de films chinois produits en 2013 est en baisse. Ces bons résultats sont essentiellement liés à l'augmentation du nombre de salles, qui est passé de 13 000 écrans à 18 200.

En tête cette année, Journey to the West  Conquering the Demons, le film de Stephen Chow (205 millions de $, lire notre actualité du 14 février). Il devance de loin Iron Man 3 (124M$) et So Young de Vicky Zhao (118M$). Suivent Pacific Rim (114M$), Personal Tailor de Feng Xiaogang (107 M$), Young Detective Dee : Rise of the Sea Dragon (99M$), American Dream in China de Peter Chan (89M$), Finding Mr. Right de Wue Xiaolu (85M$), Tiny Rimes de Guo Jingming (79M$), Police Story 2013 de Jacky Chan (72M$, encore en salles) et Gravity (71M$).

Le box office est clairement dominé par les comédies (très hollywoodiennes même si elles sont chinoises) et les films d'action.

Le rival asiatique, le Japon, n'a pas encore publié ses statistiques annuelles. Mais le box office est indéniablement très nippon. Vainqueur toute catégorie, Hayao Miyazaki avec Le vent se lève. Miyazaki réussit un grand chelem : tous ses films depuis Princesse Mononoke ont été les leaders de l'année. Le film a rapporté 120 millions de $. Derrière on trouve un autre film d'animation, Monstres Academy (90M$) et Ted (44M$).

Notons que sur les dix premiers films de l'année, seuls deux n'étaient pas distribué par Toho : le Disney-Pixar et en 9e position Tel père, tel fils de Kore-eda Hirokazu, prix du jury à Cannes, et qui a récolté 31 millions de $. Hormis Ted et Monstres Academy, tous les films du Top 10 sont japonais.  Ainsi Iron Man 3 n'est que 17e et Gravity 24e. L'animation continue de dominer le marché avec les séries Pocket Monsters, Dragonball, Detective Conan et Doraemon.

Arras 2013 : des avants-premières, une compétition européenne inédite et Patrice Leconte, Philippe Lioret et Yolande Moreau en invités d’honneur

Posté par MpM, le 9 octobre 2013

arras 2013On ne présente plus l'Arras Film Festival qui met à l'honneur chaque année en novembre le meilleur du cinéma contemporain tout en proposant des rétrospectives thématiques originales et passionnantes.

Pour cette 14e édition, trois invités d'honneur se succéderont devant le public arrageois pour des leçons de cinéma ouvertes à tous : le réalisateur Philippe Lioret (qui avait ouvert le festival en 2011 avec Toutes mes envies), l'actrice Yolande Moreau (qui présentera son deuxième film en tant que réalisatrice, Henri, découvert à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes) et le cinéaste Patrice Leconte (qui accompagnera son nouveau long métrage, Une promesse).

Une sélection des films de chacun sera également proposée au public, ainsi qu'une carte blanche offerte à Yolande Moreau et composée de La strada de Federico Fellini, La fille aux allumettes d'Aki Kaurismaki et Raining stones de Ken Loach.

Les avants-premières constitueront également l'un des temps fort de la manifestation, avec des oeuvres attendues comme Cartel de Ridley Scott, The immigrant de James Gray, La Vénus à la fourrure de Roman Polanski, Mandela : long walk to freedom de Justin Chadwick ou encore le formidable Suzanne de Katell Quillévéré.

Le "jeune cinéma européen" ne sera pas en reste avec la présentation de quelques films qui ont déjà fait parler d'eux dans d'autres festivals, à l'image du Géant égoïste de Clio Barnard (acclamé à Dinard), de 2 automnes, 3 hivers de Sébastien Betbeder (remarqué à l'ACID) et de Joy d'Elias Yannakakis (présenté à Karlovy Vary), sans oublier la désormais incontournable compétition européenne qui met neuf films en lice pour l'Atlas d'or. Cette année, c'est Philippe Faucon qui présidera le jury chargé de distinguer les lauréats.

La section Visions de l'Est présente par ailleurs, et comme son nom l'indique, un autre panorama du cinéma est-européen (dont l'Ours d'or 2013, Child's pose - Mère et fils - de Calin Peter Netzer) tandis que la section Cinémas du monde invite quelques œuvres internationales remarquées principalement à Cannes et à Berlin comme Gloria de Sebastian Lelio, Tel père, tel fils de Kore-eda Hirokazu et A touch of sin de Jia Zhang-Ke.

Et ce n'est pas tout ! S'il reste un peu de temps dans le planning (surchargé) des festivaliers, ils pourront profiter des rétrospectives thématiques "Nord contre Sud" (avec notamment Autant en emporte le vent de Victor Flemming et Les cavaliers de John Ford) et "Drôles d'espions des sixties" (avec l'incontournable Monocle rit jaune de Georges Lautner, chef d’œuvre parodique à réhabiliter immédiatement) ; rajeunir avec le "festival des enfants" et même continuer de travailler avec les différentes journées professionnelles dont les Arras days (qui font la promotion des coproductions internationales) et les rencontres cinématographiques réservées aux exploitants.

Du 8 au 17 novembre prochains, tous les cinémas se donnent donc rendez-vous à Arras, carrefour désormais incontournable d'une cinéphilie à la fois populaire et de qualité, où se retrouvent durant dix jours les films les plus attendus des six mois à venir. Ecran Noir, partenaire du festival depuis 2008, ne pouvait bien entendu pas louper ça, et vous fera partager ici même et au jour le jour les temps forts de la manifestation  !

Steven Spielberg va produire le remake de Tel père, tel fils, primé par son jury à Cannes

Posté par vincy, le 2 octobre 2013

Tel père Tel fils Kore-edaEn mai, Steven Spielberg président du jury du dernier Festival de Cannes remet le prix du jury à Hirokazu Kore-eda pour son film Tel père, Tel fils.
En octobre, DreamWorks, cofondé par Steven Spielberg, acquiert les droits de remake du film de Kore-eda.

Spielberg ne réalisera pas cette version américaine. Le cinéaste américain avoue avoir "été impressionné" par la capacité du cinéaste japonais à "amener une telle histoire humaine à l'écran". Sans se cacher, avec une arrogance typiquement américaine, Spielberg souhaite faire ce remake "pour apporter au public international" cette histoire. Avec courtoisie, Kore-eda se dit "très honoré qu'une société comme DreamWorks développe son film pour le public américain."

Le film japonais vient de sortir dans les salles de son pays, avec succès. En récoltant 3,2 millions de $ pour son premier week-end, Tel père, Tel fils a dominé le box office. Par ailleurs, il n'a pas été choisi pour représenter le Japon dans la course à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.

En France, le film sortira le 25 décembre.

Cannes 2013 / Un film, une ville : Tokyo

Posté par vincy, le 18 mai 2013

Tokyo Tel père tel fils kore-eda

La plus grande ville du monde n'a jamais cessé d'être un lieu de cinéma : ses différents quartiers, son aspect futuriste ou encore son statut de mégapole mondiale ont évidemment servi de décor à de nombreux films japonais, y compris des mangas, des Godzilla et le dernier Kore-eda, Tel père tel fils (en compétition cette année à Cannes). Le cinéaste filme l'aspect moderne de la ville : ses tours glaçées, son métro bondé, la tour Skytree (la plus haute du monde) au loin, ou encore ses quartiers plus résidentiels, presque tranquilles. Il rejoint ainsi les films dOzu qui aimait filmer les mutations post-guerre de cette tentaculaire urbanité.

Les cinéastes étrangers ne sont pas en reste : James Bond y a posé les pieds dans On ne vit que deux fois. Hollywood y a tourné un épisode de Fast and Furious (Tokyo Drift) et Cars 2 faisait aussi des tours de piste là bas. les films d'action, tels Jumper, Inception, ou plus loin dans le temps Black Rain de Ridley Scott se sont déroulés sur les toits ou dans les ruelles de la ville. Hou Hsiao-hsien (Café lumière) et Abbas Kiarostami (Like Someone in Love) ont exilé leur cinéma durant le temps d'un film. Les Français sont tout autant fascinés : Michel Gondry et Leos Carax (en compagnie du sud coréen Bong Joon-ho) ont réalisé un film en trois segments, Tokyo! ; Jean Reno y goûtait l'action sauce Wasabi. Gaspard Noe nous hypnotisait dans Enter the Void, qui fut en compétition à Cannes. Tout comme Babel d'Inarritu, qui y passait une partie de son film puzzle mondialisé.

Quintessence du monde moderne, et dépaysante pour les occidentaux, Tokyo aura surtout été magnifiée par Sofia Coppola. Avec Lost in Translation, la cinéaste se baladait dans Shinjuki, le quartier qui ne dort jamais, et transformé le Park Hyatt, qui occupe les étages les plus hauts d'un immense complexe de gratte-ciels, en attraction touristique. Avec Tokyo sous nos yeux, étendue à l'infini, et à jamais entrée dans l'histoire du 7e art.