Le Festival de Toronto liste les dix meilleurs films canadiens de l’année

Posté par vincy, le 19 décembre 2010

Comme tous les ans, le Festival International du Film de Toronto liste les dix meilleurs films canadiens de l'année. deux d'entre eux risquent de tout rafler aux cérémonies des Génie (Canada), et Jutras (Québec) : Barney's Version de Richard J. Lewis et Incendies de Denis Villeneuve. Le jury de dix professionnels (réalisateurs, critiques, exploitants, producteurs) ont donc rendu le verdict, sans aucun ordre particulier. Notons d'ailleurs une certaine diversité de style, de la Science-Fiction avec Splice au mélo stylisé Les amours imaginaires en passant par le documentaire Last Train Home.

Ces films seront projetés début 2011 au Bell Lightbox de Toronto, à la Cinémathèque du Pacifique de Vancouver et à l'Institut du Film Canadien d'Ottawa.

- Les amours imaginaires, Xavier Dolan
- Barney's Version, Richard J. Lewis
- Curling, Denis Cote
- The High Cost of Living, Deborah Chow
- Incendies, Denis Villeneuve
- Last Train Home, Lixin Fan
- Modra, Ingrid Veninger
- Splice, Vincenzo Natali
- Trigger, Bruce McDonald
- Trois temps après la mort d'Anna, Catherine Martin.

Huit films en lice pour le Prix Louis-Delluc

Posté par vincy, le 24 novembre 2010

Huit films ont été sélectionnés par le jury du prix Louis-Delluc pour succéder à Un prophète, de Jacques Audiard. Le Beauvois apparaît comme grand favori, mais Polanski et Amalric peuvent jouer les troubles-fête. Notons que cinq films de la liste étaient sélectionnés à Cannes.

Le prix sera décerné le 17 décembre à Paris, ouvrant ainsi la saison des prix cinématographiques en France.

- Carlos d'Olivier Assayas dans sa version longue. Hors-compétition à Cannes

- Des filles en noir de Jean-Paul Civeyrac. Quinzaine des réalisateurs.

- Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois. Grand prix du jury à Cannes.

- Mystères de Lisbonne de Raoul Ruiz. Festival de Toronto.

- La princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier. Compétition à Cannes.

- The Ghost Writer de Roman Polanski. Ours d'argent du meilleur réalisateur à Berlin.

- Tournée de Mathieu Amalric. Prix de la mise en scène à Cannes.

- White Material de Claire Denis. Compétition à Venise (en 2009).

Par ailleurs, six films ont été retenus pour le prix Louis-Delluc du premier film:

- Belle Epine de Rebecca Zlotowski.

- Domaine de Patrick Chiha.

- Gainsbourg (Vie héroïque) de Joann Sfar.

- Une exécution ordinaire de Marc Dugain.

- Un poison violent de Katell Quillévéré.

- La vie au ranch de Sophie Letourneur.

Toronto couronne The king’s speech de Tom Hooper

Posté par MpM, le 20 septembre 2010

The king's speechC'est donc le film The King’s Speech de Tom Hooper qui a reçu la récompense la plus convoitée du festival de Toronto, le prestigieux prix du public. Dans ce festival considéré comme l'un des plus importants au monde, ce sont en effet les spectateurs qui désignent leur film favori ! Parmi les lauréats des années précédentes, on retrouve d'ailleurs d'immenses succès en salles comme Slumdog millionnaire ou Precious.

Cette année, les festivaliers canadiens ont été séduits par l'histoire du roi George VI, arrivé accidentellement au pouvoir en 1936 suite à l'abdication de son frère, et qui souffrait de bégaiements. C'est Colin Firth qui incarne le souverain face à Geoffrey Rush dans le rôle du thérapeute australien Lionel Logue.

Le deuxième prix est allé à The First Grader de Justin Chadwick, un film kenyan qui raconte comment un homme de 84 ans décide de rattraper l'instruction qui lui a manqué dans sa jeunesse lorsque le gouvernement de son pays annonce la gratuité de la scolarisation.

Ont également été récompensés Stakeland de Jim Mickle et Fubar II de Michael Dowse dans la catégorie "Midnight Madness".  Côté documentaire, le public a distingué Force of Nature : The David Suzuki Movie de Sturla Gunnarsson et Nostalgie de la lumière de Patrici0 Guzman.

Les professionnels du FIPRESCI ont choisi quant à eux L'Amour Fou de Pierre Thoretton et Beautiful Boy de Shawn Ku.

Enfin, Incendies de Denis Villeneuve a été sacré meilleur film canadien ; The High Cost of Living de Deborah Chow meilleur prix film canadien et Les Fleurs de l'âge de Vincent Biron meilleur court métrage canadien.

Les 339 films de Toronto attendent 300 000 cinéphiles

Posté par vincy, le 9 septembre 2010

339 films, dont 258 longs métrages seront présentés au 35e festival international du film de Toronto, le plus important d'Amérique du nord et l'un des cinq rendez-vous majeurs dans le monde du cinéma. Au total ce sont 112 avant-premières mondiales, 24 internationales et 98 nord-américaines qui seront projetées du 9 au 19 septembre. Toronto séduit les producteurs du monde entier : cette année 59 pays sont représentés dans la programmation. Et pour son 35e anniversaire, le Festival organisera des projections gratuites. Une grande exposition consacrée à l'oeuvre de Tim Burton sera aussi inaugurée.

Cette année, la métropole canadienne va être sous le signe de la fête et des affaires. La crise semble passée côté marché du film. Et dès l'ouverture une comédie musicale donnera le ton. Mais les festivaliers auront un grand choix de genres et de cinématographies.

Mais avant de passer en revue les films qui feront l'événement, parlons de ce Festival qui a connu quelques jours au bord de la crise de nerfs. Les travailleurs de l'Hôtel Hyatt Regency, où se situent les bureaux de la presse et ceux de l'industrie, ont fait grève. Le système de réservation du festival a été hors service la nuit qui a précédé le début de la vente des billets à l'unité. Les festivaliers ont du affronter lz pluie pour aller à une caisse du festival.

Et puis le soleil est revenu. Les acheteurs et professionnels se déplacent en masse, certains ayant même zappé Venise. Toronto aligne un programme plus qu'excitant, même s'il emprunte de nombreux films à Cannes et Venise, des Amours imaginaires à Film socialisme en passant par I'm still here de Casey Affleck et Legend of the Fist d'Andrew Lau..

Aftershock, de Feng Xiaogang. Gros succès populaire en Chine.

L'amour fou, de Pierre Thoretton. Documentaire sensible et touchant sur Bergé et Saint-Laurent.

Another Year, de Mike Leig. Quelques mois après Cannes, et son oubli au palmarès...

Armadillo. Grand prix de la semaine de la critique à Cannes. Sensation et polémique au Danemark.

Balada Triste. Le nouvel Alex de la Iglesia est en compétition à Venise.

Barney's Version. En compét' à Venise aussi, le film vise les Oscars (Dustin Hoffman, Paul Giamatti).

Beginners. Ou quand le vieux Christopher Plummer révèle son homosexualité à son fils (Ewan McGregor).

L'homme qui voulait vivre sa vie. Duris, Deneuve, Fois, Arestrup dans une adaptation de Douglas Kennedy.

Biutiful. Prix d'interprétation pour Javier Bardem à Cannes.

Black Swan. Aronofsky signe un ballet noir avec Natalie Portman.

Buried. Ryan Reynolds dans un film tendu de Rodrigo Cortés.

Carancho. Le film de Pablo Trapero était l'un des chouchous d'Un certain regard à Cannes.

Cave of Forgotten Dreams. Wener Herzog filme les grottes de Lascaux et utilise la 3-D.

Chico & Rita. Film d'animation espagnol de Fernando Trieba. Hommage à Cuba.

Curling. Le québécois Denis Côté est attendu avec un film qu'on estime le plus accessible de sa filmographie.

Detective Dee and the Mystery of the Phantom Flame. Un Tsui Hark plongé dans la Chine médiévale.

The Ditch. Un film chinois, et l'un des chocs du festival de Venise.

Erotic Man. Jorgen Leth explore la nature de l'érotisme, avec provocation et sensualité.

Hereafter. Avant-première mondiale du nouvel Eastwood, avec Matt Damon et Cécile de France.

Home for Christmas. Le film de Bent Hamer est l'un des plus attendus de l"année, venant de l'Europe nordique.

In a better World. Suzanne Bier confirme l'intérêt des cinéastes danois pour la confrontation avec des pays en guerre.

Incendies. Grande pièce de Wajdi Mouawad, actuellement jouée au Théâtre de Chaillot, mise en scène par Denis Villeneuve, l'un des cinq réalisateurs canadiens les plus primés dans le monde.

Jack Goes Boating. Premier film en tant que réalisateur du grand comédien Philip Seymour Hoffman.

Kaboom. Film jouissif de Gregg Araki : comment le film va être perçu, reçu, dans la prude Amérique du nord?

The King's Speech. Colin Firth pourrait être de nouveau cité à l'Oscar avec ce film anglais. Un prix du public?

L.A. Zombie. Un mois après son avant-première à Locarno, Bruce LaBruce présente son porno trash dans sa propre ville.

Life above all. Avec ce mélo implacable, Oliver Schmitz peut remporter un prix du public méritoire.

Les petits mouchoirs. Canet et Cotillard sur les bords du Lac Erié. Les paparazzi vont se régaler.

Lope. La vie de l'écrivain espagnol Lope de Vega sera l'un des bipics costumés les plus attendus.

Mysteries of Lisbon. Le Raul Ruiz est le plus long film projeté lors du festival.

NYMan With a Movie Camera. Un film expérimental sur les citoyens d'aujourd'hui par le compositeur Michael Nyman.

Potiche. A l'épreuve du public américain, ce deuxième film avec Deneuve pourrait surfer sur les récents succès français à l'étranger.

Precious Life. Un des nombreux films sur la Palestine et Israël) avec Miral. Un gros buzz l'entoure.

Rabbit Hole. John Cameron Mitchell (Shortbus) s'essaie au drame avec une star : Nicole Kidman.

Rio Sex Comedy. Jonathan Nossiter s'essaie à la comédie avec une grande diva : Charlotte Rampling.

Roses à crédit. Le nouvel Amos Gitaï réunit un jeune couple de talents prometteurs : Léa Seydoux et Grégoire Leprince-Ringet.

Elle s'appelait Sarah. Le best-seller international de Tatiana de Rosnay, un sujet fort et Kristion Scott-Thomas. Triplé gagnant?

Score : A Hockey Musical. Un film d'ouverture pour faire renaître Olivia Newton-John.

Three. Tom Tykwer revient à son style qui l'a fait connaître avec Cours Lola Cours.

The Trip. Un nouveau film de Michael Winterbottom. Avec l'hilarant Steve Coogan.

Oncle Boonmee... Comment la Palme d'or va être accueillie en Amérique ?

127 heures. Danny Boyle revient deux ans après son carton torontois, Slumdog Millionaire.

8 1/2 Screens. Atom Egoyan explore l'impact du chef d'oeuvre de Fellini.

Sont attendus pour fouler le tapis rouge : Nicole Kidman, Colin Firth, Hilary Swank, Robert De Niro, Clive Owen, Helen Mirren, Natalie Portman, Edward Norton, Catherine Deneuve, Charlotte Rampling, Kristin Scott-Thomas, Rachel Weisz, Marion Cotillard, Carey Mulligan, Catherine Keener, Jeon Do-Yeon, Kevin Spacey, Matt Damon, Josh Hartnett, Michael Sheen, Ryan Reynolds, Mickey Rourke, Keanu Reeves, Vincent Cassel, Paul Giamatti, Bill Murray, Bob Hoskins, Steve Coogan, Woody Harrelson, Zach Galifianakis,  Will Ferrell, Jennifer Connelly, Megan Fox, Uma Thurman, Freida Pinto, Ellen Page, Emma Roberts, James Franco, Ryan Gosling, Javier Bardem et même Pierre Bergé.

Clint Eastwood lance Hereafter aux festivals de Toronto et de New York

Posté par vincy, le 17 août 2010

Le nouveau film de Clint Eastwood a calé son calendrier de lancement. Hereafter, avec Matt Damon, Bryce Dallas Howard, Cécile de France et Jay Moher, fera son avant-première mondiale au Festival de Toronto, qui l'a rajouté dans sa liste in extremis. Venise doit l'avoir mauvaise.

Il fera ensuite son avant-première américaine en clôture du Festival de New York, juste avant sa sortie en salles.

Il devrait être diffusé dans les cinémas français en janvier 2011.

Que devient The Tree of Life de Terrence Malick… ?

Posté par vincy, le 13 août 2010

The Tree of Life, e nouveau film de Terrence Malick, avec Brad Pitt et Sean Penn, n'était pas prêt pour le Festival de Cannes (voir actualité du 25 avril). Jusqu'au dernier jour, les festivaliers ont cru à un miracle qui n'arriva jamais. Les producteurs se sont voulus rassurants, en affirmant qu'il serait finalisé en juin, donc sélectionnable à Locarno, Venise ou Toronto.

Pourtant, il n'apparaît  dans aucun de ces trois festivals. Le film a même disparu du calendrier des sorties des trois prochains mois. Bien sûr, on pouvait encore espérer un détour par Venise. Il y a déjà eut deux ajouts surprises depuis la révélation des films retenus par ce Festival. On rêve en couleurs. Pour Toronto, c'est un désastre : ils avaient calé une soirée de gala (payante). Du coup, le fetsival canadien a dû communiquer discrètement pour se justifier. Ils ont reçu une fin de non recevoir : le film n'est pas prêt ne sera pas lancé là-bas.

En fait, Terrence Malick continue de travailler sur le film. Le co-directeur du Festival de Toronto a compris le message : le réalisateur n'en peut plus d'avoir cette pression de la part des festivals. Du coup les dirigeants de Venise et Toronto ont abandonné les démarches.

Alors  que reste-t-il? En matière de festivals, il reste trois options - San Sebastien, Londres et Tokyo -, si les producteurs veulent une avant-première mondiale prestigieuse puis le présenter aux Oscars de 2011. Mais aucun de ces trois festivals n'a la dimension médiatique de Venise ou Toronto. Evidemment, Berlin peut en hériter pour une avant-première mondiale, et dans ce cas, le film ne pourra concourir qu'aux Oscars 2012,. Sinon, il peut d'abord sortir aux USA (avec tapis rouge et photographes) et ne faire qu'une avant-première internationale à Berlin et ainsi il pourrait viser les Oscars 2011.

Pour l'instant, l'incertitude règne. The Tree of Life finira peut-être à Cannes... 2011.

Le dernier Bruce LaBruce, avec François Sagat, censuré en Australie

Posté par vincy, le 31 juillet 2010

l a zombie bruce labruceCe ne sera probablement pas la dernière fois. Le cinéaste canadien Bruce LaBruce  a vu son dernier film, L.A. Zombie (site web), retiré de l'affiche du Festival International du Film de Melbourne, à la dernière minute. Censuré.

Le film (la suite du précédent film Otto or Up with Dead People) devrait faire parler de lui. En vedette? François Sagat, star du porno gay, façon regard dur et muscles bien gonflés, qui a une vie "sextraterrestre" (mi-homme, mi-monstre) et une "sextraordinaire" libido, à la fois homosexuelle et "zombiephile", en plein coeur de Los Angeles. Tourné en une semaine, il a couté moins de 100 000$.

La commission de censure australienne a envoyé un courrier au directeur du festival, Richard Moore, lui indiquant que le film ne pouvait pas être diffusé en l'état, sans connaître préalablement la classification du film (X ou pas X, telle est la question).  En fait, la Commission, en refusant de classer l'oeuvre, la bannit tout simplement des écrans et expose ceux qui la diffusent à des amendes.

Mais jusque là, le Festival passait outre ce genre de recommandations. Le slogan du festival le clame : "C'est une question de goût". Pour Moore, "c'est au public de décider ce qu'il veut voir." En allant voir un film de LaBruce, "ils savent qu'ils ne vont pas voir Bambi ou Fantasia." Sur le site du festival, il est clairement indiqué que le film "contient des scènes qui vont offenser". Il y a sept ans, la même mésaventure était arrivée au beau film de Larry Clark, Ken Park.

Malgré sa présence en séances de nuit, il a été définitivement radié de la programmation. Les "censeurs" ont pu se procurer une copie DVD du film, et sans même lui coller un X, ont clairement trouver les scènes de sexe trop explicites (pas assez simulées même, sic). C'est donc moins trash de voir une femme se faire violer par un monstre ou un honnête citoyen se faire démembrer et manger par un serial-killer? Une sortie DVD est hypocritement possible, dans les rayons pornos. Le film qui avait révélé LaBruce, Hustler White, avait subit le même sort. Il n'a pu sortir qu'en DVD, dans une version remontée.

Sur son compte twitter, le réalisateur, lui, se dit ravi : "plus ils veulent supprimer un film, plus les gens vont vouloir le voir". Surtout, avec un budget ridicule pour la promotion, cette histoire de censure relayée dans le monde entier lui offre une publicité inespérée.

Pour l'instant, le Festival de Locarno, bien plus réputé, a toujours prévu de le projeter en avant-première mondiale le 5 août. Il y est même sélectionné en compétition.

Il devrait être présent dans la section Midnight Madness du festival de Toronto. On pourra le voir à L'Etrange festival à Paris puis au Festival du film fantastique de Sitges en Espagne.

Les dérapages de Mel Gibson, ou la malchance de Jodie Foster

Posté par vincy, le 19 juillet 2010

mel gibson the beaver15 ans après sa deuxième réalisation, Home for the Holidays, Jodie Foster revenait (enfin) derrière la caméra, avec The Beaver. L'histoire  d'un homme perturbé qui ne communique qu'avec une marionnette de castor. Le rôle est tenu par son ami Mel Gibson, avec qui elle entretient de bons rapports depuis Maverick (1994).  Le film est prêt. La sortie est calée quelque part au deuxième semestre 2010. Aucun festival pour l'instant ne l'a confirmé dans sa programmation. Ni Toronto ni Venise n'ont voulu s'engager sur le film, considérant sans doute les dernières frasques de Gibson comme une provocation évitable.

Mel Gibson est au coeur d'une tempête médiatique à cause de propos racistes qu'il a tenu. Depuis leurs révélations, les médias américains le traitent de pervers sexuels, de paranoïaque,  de bigot hypocrite, à quoi il faut ajouter les accusations passées : alcoolisme, violence conjugale, adultère... ça fait désordre pour un homme qui a souvent fait du prosélytisme avec son catholicisme version pure et dure. Désormais lynché publiquement, l'ex-star est victime de propos tout aussi condamnables et insultants. Son agence a décidé d'interrompre 30 ans de collaboration commune.

Cela ne va pas aider le film de Foster. Produit par Summit Entertainment (Twilight), ce film à budget moyen (20 millions de $) et sans réels enjeux financiers, pourrait être bloqué par les différentes procédures juridiques contre Gibson. Il y a peu de chance qu'il aille en prison (les écoutes qui ont enregistré ses diatribes racistes et obscènes sont illégales, il y a des doutes sur les intentions de son ex-petite amie, Oksana Grigorieva) et il est même probable qu'il soit blanchi au final.

Mais Summit réfléchit à la meilleure stratégie marketing à adopter : attendre que le souffle médiatique retombe ou risquer des dépenses inutiles pour présenter le film dès les festivals de l'automne?  La possibilité que le film ne sorte même pas aux Etats-Unis est évoquée.

Pour Jodie Foster, la déveine continue. Depuis 2004, elle a laissé en plan son projet longuement mûri, Flora Plum. D'abord proposé à Russell Crowe et Claire Danes, le film sur le milieu du cirque est tombé à l'eau en 2000 à cause d'une blessure à l'épaule de la star masculine. USA Films se désengage alors du montage. Puis, la production a repris quand Ewan McGregor et Meryl Streep se sont engagés sur le projet. Nous sommes alors fin 2003. Le film de 24 millions de $ était parvenu à avoir le soutien d'Europacorp. Mais les délais ont été trop longs et aucun des acteurs n'est alors disponibles. Le film est mort une deuxième fois.

Elle enchaîne avec un autre projet, Sugarland, avec Robert de Niro, son partenaire de Taxi Driver. Il ne se fera jamais.

Jodie Foster continue de jouer de malchance. Pourtant, du côté d'Hollywood, on confirme que The Beaver est l'un des meilleurs scripts du moment. Il a d'ailleurs intéressé Jim Carrey et Steve Carrell.

Mariah Carey et Lenny Kravitz dans un film multiprimé

Posté par vincy, le 18 octobre 2009

preciousLe festival de Toronto ne remet aucun prix de jury, préférant les choix du public, qui sont généralement un très bon indicateur pour les oeuvres art et essai étrangères ou américaines qui peuvent concourir aux Oscars ou avoir le droit d'être distribués dans de larges combinaisons de salles. Ainsi les français avaient pu faire cocorico avec le film de Bruno Dumont, Hadewijch, prix FIPRESCI de la critique, et celui de Jean-Pierre Jeunet, Micmac à tire-larigot, 3e film du public derri!re l'australien Mao's Last Dancer de Bruce Buresford.

Mais le premier prix du public a été décerné à Precious (d'après le roman Push, de Sapphire), réalisé par Lee Daniels. Ce film américain avait déjà reçu le Grand prix du jury, le prix du public et le prix d'interprétation féminine au Festival de Sundance. Cela lui avait facilité sa sélection à Un certain regard au Festival de Cannes. Puis il a été sélectionné à Toronto, Deauville, où il reçoit un prix du jury, San Sebastian, avant de faire le tour des festivals : Londres, New York, Vancouver, la semaine dernière, et ce week-end Chicago et Gand. Il sera présenté à Tokyo lundi.

Le film ne bénéficiera pas seulement du prestige de ses prix. En effet, Precious donne au chanteur Lenny Kravitz son premier rôle au cinéma. Mais surtout il permet à Mariah Carey, qui sort son dernier album ces jours-ci, de renouer avec dignité avec le cinéma. Glitter avait été un cruel échec. Et ses autres prestations (Tennessee, 20 000 $ de box office ; State Property 2, 1,7 millions de $ de box office ; WiseGirls, sorti en vidéo) sont passées inaperçues. On pourra être plus indulgent si l'on compte Rien que pour vos cheveux, comédie burlesque avec Adam Sandler, où elle joue une longue séquence, son propre rôle.

10 mois après son avant-première mondiale, le film va maintenant commencer sa vie en salles : le 6 novembre aux USA, en vue des Oscars, puis le 10 mars en France, en espérant des nominations aux Oscars pour améliorer sa visibilité. Le distributeur, ARP Selections, a sauté sur le film dès le palmarès de Sundance et mise de grands espoirs sur cette sortie.

Detroit, ton univers impitoyable…

Posté par vincy, le 30 septembre 2009

Il y a quelques semaines, je vous évoquais le destin déclinant des villes du Michigan chères à Michael Moore, comme Detroit ou Flint, ravagées par la crise de l’automobile et une pauvreté rampante (il suffit de voir Eight Mile ou Out of Sight…). Dans le Courrier International du 17 septembre, le USA Today titrait « Quand Detroit rêve de supplanter Hollywood ».

Ancienne grande métropole nord-américaine, Detroit, à cheval entre les grands lacs et le Canada, espère séduire les producteurs pour dynamiser son économie locale, mais aussi revaloriser son image, très atteinte par 35 ans de crise.

Certes, la ville dispose de tout ce qu’il faut pour attirer d’importants tournages : chambres d’hôtels de luxe, décors variés, y compris naturels, et quelque part un environnement « neutre ». Detroit peut ressembler à n’importe quelle ville américaine, hormis celles qui ont du cachet, comme New York ou San Francisco.

Cette reconversion n’a donc rien d’une lubie. De là à dépasser Hollywood, il n’y a qu’un raccourci journalistique, qui s’apparente plus à de la provocation sensationnaliste qu'à de la réflexion rationnaliste. Avec une politique de crédits d’impôts et un niveau de vie moins cher qu’à Los Angeles, Detroit a en effet des avantages financiers indéniables pour un producteur. Cependant, Detroit a un climat très rude durant six mois de l’année. Malgré le Renaissance Center au cœur de la ville, l’urbanisme n’a rien de glamour. Et même si Los Angeles est un lieu de tournage très cher, les stars préféreront toujours bruncher et négocier leurs contrats sur une terrasse sud-californienne et se promener avec leur chien sur la plage (pour la photo dans le magazine people). On voit mal ces accros du bronzage migrer dans les pleines enneigées du Michigan.

Detroit prend davantage au Canada qu'à Hollywood

Mais surtout, les studios ont toujours choisi « à la carte » leurs lieux de tournages, en fonction de différents critères – fiscaux, humains, techniques… En fait Detroit bénéficie surtout de trois facteurs : la crise économique et la pression des actionnaires qui obligent à contrôler au plus près les budgets favorisent les villes à bas coûts. Le protectionnisme ambiant qui a délocalisé les tournages de Montréal ou Toronto (à une heure d’avion de Detroit) aux Etats-Unis. Enfin, les villes dépeuplées ne gênent pas les rares habitants; mais au delà de cette donnée, beaucoup de films ont pour cadre la chute du modèle américain, dont Detroit est le parfait symbole.

Bien sûr la roue tourne. Hier Toronto, La Nouvelle Orléans ou Vancouver. Aujourd’hui Detroit, Albuquerque ou Philadelphie. Demain, ailleurs. Sans parler de la concurrence étrangère. La Hongrie annonce la construction d’une cité du cinéma composée de huit studios. Besson prévoit un équivalent à Babelsberg ou la Cinecitta en Seine Saint-Denis. Et la Nouvelle Zélande sait accueillir des films comme Avatar.

Detroit va devoir investir pour garder son rang. Ironiquement d’anciennes usines automobiles vont se transformer en studios de production. Montréal avait opté pour cette politique ruineuse et subit actuellement un gros trou d’air. Au delà, il faut former les gens, et pas seulement les techniciens.

Car si L.A. garde son rôle de capitale mondiale de l’image c’est que les décideurs, les financiers, mais aussi les créatifs (et leurs avocats) y sont tous concentrés. Detroit pour l’instant n’est jamais qu’une « usine à rêves », apte à être délocalisée facilement.

Pour les Américains, le cinéma n’est qu’une industrie comme les autres. Et ce qui a tué Detroit, c’est l’absence de regénérescence de l’automobile, incapable de s’adapter.
Ce qui a sauvé Montréal c’est d’investir dans les images de demain, comme les jeux vidéos. Pas de tout miser sur le 7e Art.