Woody Allen continue son tour d’Europe

Posté par MpM, le 12 mars 2011

Longtemps considéré comme un cinéaste purement new-yorkais, Woody Allen a entrepris il y a quelques années un tour d'horizon des grandes villes européennes qui lui ont d'ailleurs inspiré certains de ses meilleurs films récents. A commencer par Londres où il a connu une véritable renaissance avec Match point en 2004, puis Barcelone (Vicky Cristina Barcelona) et enfin Paris où le tournage d'une certaine scène avec une certaine chanteuse s'improvisant actrice a fait grand bruit (Midnight in Paris, qui ouvrira le prochain festival de Cannes). Continuant sur sa lancée, le cinéaste a annoncé dernièrement sa décision de situer son prochain tournage à Rome.

Le film, qui n'a pas encore de titre, est en cours d'écriture. On sait juste qu'il sera coproduit par Medusa et bénéficiera des conditions financières avantageuses que l'Italie réserve aux productions internationales. Avant d'être une histoire d'amour entre Woody et la ville, il s'agit donc d'abord d'une question d'argent... Mais le réalisateur ne cache pas son excitation à l'idée de tourner dans une ville au passé aussi glorieux. "J'aime ces métropoles sophistiquées", explique-t-il. "A chaque fois, c'est comme écrire une lettre d'amour à l'une de ces villes et y projeter les sentiments qu'elle m'inspire. J'espère que j'arriverai à faire la même chose avec Rome."

Les Indies, pour l’esprit…

Posté par vincy, le 22 février 2009

Les Independant Spirit Awards sont les prix les plus respectés à Hollywood pour leur valeur artistique. Appellons ces Spirit, les Oscars pour les snobs, ceux qui fréquentent les salles art et essais. Cette année, les Indies Spirit ont couronné The Wrestler dans trois catégories et pas des moindres : film, acteur, photo. Le réalisateur Darren Aronofsky n'était pas nommé. Reste que la soirée a signé la résurrection de Mickey Rourke, véritable vedette de la saison, et qui pourrait obtenir l'Oscar cette nuit. Un come-back magnifique et salué par un système cruel qui adore ce genre de "belles" histoires.

Son discours fut des plus bizarres et pourrait effrayer les producteurs des Oscars. Il a fait l'éloge d'Eric Roberts ("Le meilleur acteur avec lequel j'ai pu travaillé"), pour lequel il a prié que les réalisateurs lui donne à lui aussi une seconde chance. Il a dédié le prix à son chien Loki, décédé il y a six jours, menacé de "botter le cul" du comique Rainn Wilson ("ce petit con de blond") qui osé le parodier, oublié le prénom de sa partenaire Marisa ("Melissa? Marisa?") Tomei en lui rendant un vibrant hommage, et enfin cassé son micro. Rock n' roll.

D'un point de vue plus global, cela reste le triomphe de la vieille génération sur la nouvelle puisque Woody Allen, Melissa Leo, Penelope Cruz (15 ans de carrière tout de même) ont tous obtenu un prix. On notera le prix du meilleur second rôle pour le jeune James Franco, pour son rôle d'amant délaissé dans Milk.

Les prix du cinéma indépendant ont aussi récompensé deux films français : le documentaire Le funambule et surtout, dans la catégorie meilleur film étranger, Entre les murs. Cela pourrait apporter du baume au coeur, tant le film de Laurent Cantet est partout signalé comme étant l'outsider principal de Valse avec Bashir pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.
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Tout le palmarès

2008 : le Top 5 de Karine

Posté par Karine, le 22 décembre 2008

Ecran Noir revient, auteur par auteur, à ses coups de coeur de l'année passée...

karine marcuzziCinq films marquants de l’année 2008, deux-trois lignes pour justifier chaque choix. Telle était la consigne du cinéphile en chef. Sadique…

Dur dur de faire un top 5 quand on aime le cinéma. L’envie de le transformer en top 10 se révèle vite impérieuse. Car même si l’on doit constater que la majorité des films produits s’inscrivent aujourd’hui dans une frileuse médiocrité, il reste un certain nombre de perles capables de faire oublier la morosité créative ambiante.

En cette fin d’année, rendons grâce à Nolan d’avoir sauvé le soldat Batman et de montrer aux autres super-blockbusters le chemin du renouvellement. Au chevalier noir Burton aussi, qui m’a fait aimer une “comédie” musicale (à l’exception notable des “I feel you Johaaaannaaa” dont mes oreilles ne se remettent pas). D’ailleurs, puisque j’ai entamé mon année cinéma avec le sanglant Sweeney Todd, je l’achèverai, c’est décidé, en beauté et en bonne compagnie avec Le bon, la brute et le cinglé. Mon prochain film en salle attendra donc l’an neuf, ce sera le Che de Soderbergh. Mais l’heure est au bilan. Et il ne devait en rester que cinq.

1. Vicky Cristina Barcelona. Quand Woody Allen badine avec l’amour il dissèque le cœur humain avec tendresse et acuité. Cette subtile méditation sur le désir et la plénitude amoureuse n’a de légère que l’apparence et bat au rythme d’une musique envoutante.

2. WALL-E. C’est à se demander ce que serait Disney sans Pixar… Des héros adorables, une histoire d’amour touchante et bien plus. Inventive, osée, cette fable post apocalyptique épingle le consumérisme humain avec une rare intelligence. Comme quoi, on peut ne pas prendre les enfants (et les adultes) pour des cons.

3. Bons Baisers de Bruges. Burlesque, torturé, poignant, réfléchi, porté par des personnages complexes et attachants, avec juste ce qu’il faut de décalé et d’impertinent. Un crossover de tons divers étonnamment homogène.

4. The Visitor. L’immigration clandestine à hauteur d’êtres ou, plus exactement, l’histoire d’un homme usé qui s’ouvre au contact d’une culture différente et prend des distances avec la politique de repli de son pays. Déchirant parce que Thomas McCarthy évite les pièges du sentimentalisme outrancier et du coup de gueule artificiel.

5. Soyez sympas, rembobinez. Un peu comme Bienvenue chez les Ch’tis, Gondry nous parle de fra-ter-ni-té ! Mais à la différence du précité, le Gondry est follement drôle, original, émouvant, bourré de trouvailles. En un mot, magnétique.

Ainsi que le disait Meryl Streep dans Le diable s’habille en Prada, “that’s all”.

Joyeuses fêtes et bonne année 2009 !

Karine

« Wall-E » réussit un exploit avec les critiques de Los Angeles

Posté par vincy, le 14 décembre 2008

C'est une première en 34 ans. Annoncée le 9 décembre, la liste des récipiendaires du prix des critiques de Los Angeles couronne un dessin animé. Wall-E succède à There Will Be Blood et dépasse l'autre finaliste, Batman : The Dark Knight. Le film de Christopher Nolan finit deuxième dans deux autres catégories - réalisateur et direction artistique - et ne remporte qu'un seul prix, posthume, pour Heath Ledger. Avec leurs collègues de New York, ils partagent leur goût commun pour Pénélope Cruz,  Sally Hawkins, Sean Penn et le documentaire Man on Wire. Clairement Slumdog Millionaire, Milk et Be Happy ont séduit les élites cinéphiliques du pays.

Meilleur film : Wall-E (finaliste : Batman The Dark Knight)

Meilleur réalisateur : Danny Boyle pour Slumdog Millionaire (finaliste : Christopher Nolan pour The Dark Knight)

Meilleur acteur : Sean Penn pour Milk
(finaliste : Mickey Rourke pour The Wrestler)

Meilleure actrice : Sally Hawkins pour Be Happy (finaliste : Melissa Leo pour Frozen River)

Meilleur second rôle masculin : Heath Ledger pour The Dark Knight (finaliste : Eddie Marsan pour Be Happy)

Meilleur second rôle féminin : Penelope Cruz pour Vicky Cristina Barcelona et Elegy (finaliste : Viola Davis pour Doute)

Meilleur scénario : Mike Leigh pour Be Happy (finaliste : Charlie Kaufman pour Synecdoche, New York)

Meilleure photo : Yu Lik-Wai pour Still Life (Anthony Dod Mantle pour Slumdog Millionaire)

Meilleure direction artistique : Mark Friedberg pour Synecdoche, New York (finaliste : Nathan Crowley pour The Dark Knight)

Meilleure musique : A.R. Rahman pour Slumdog Millionaire (finaliste : Alexandre Desplat pour L'étrange histoire de Benjmain Button)

Meilleur film en langue étrangère : Still life de Jia Zhang Ke (finaliste : Entre les murs de Laurent Cantet)

Meilleur documentaire : Man on Wire (finaliste : Valse avec Bashir)

Meilleur film d'animation : Valse avec Bashir

Meilleur nouveau talent : Steve McQueen pour Hunger

Les critiques de New York boivent du petit lait avec « Milk »

Posté par vincy, le 13 décembre 2008

Les critiques de New York ont rendu leur verdict annuel mercredi 10 décembre. Ce palmarès confirme les films tendance du moment et affirment une volonté évidente de faire une résistance à un cinéma formaté. Deux films se partagent la plupart des citations principales : Milk, de Gus Van Sant, et Be Happy, de Mike Leigh. Le cinéaste anglais a battu Danny Boyle d'un petit point pour le titre de meilleur réalisateur.

Meilleur film : Milk

Meilleur réalisateur : Mike Leigh pour Be Happy

Meilleur acteur : Sean Penn pour Milk

Meilleure actrice : Sally Hawkins pour Be Happy

Meilleur second rôle masculin : Josh Brolin pour Milk

Meilleur second rôle féminin : Penelope Cruz pour Vicky Cristina Barcelona

Meilleur scénario : Jenny Lumet pour Rachel Getting Married

Meilleure photographie : Anthony Dod Mantle pour Slumdog Millionaire

Meilleur premier film : Courtney Hunt pour Frozen River

Meilleur film étranger : 4 mois, 3 semaines et deux jours

Meilleur film d'animation : Wall-E

Meilleur documentaire : Man on Wire

Cannes : Qui est Rebecca Hall?

Posté par vincy, le 17 mai 2008

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Le hasard fait bien les choses: le film préféré de Rebecca Hall est  Manhattan d'un certain Woody Allen! Co-vedette du dernier opus du clarinettiste bergmanien, Vicky Cristina Barcelona (hors-compétition), la jeune comédienne (26 ans) interprète Vicky, la meilleure copine de Cristina, alias la blondissime Scarlett Johansson. Rebecca joue les filles sages assiégée par la tentation...

Mais dans quoi l'a-t-on vue? Dans The Prestige, en épouse idéale et assistante remplacée  par... Scarlett Johansson. Les directeurs de casting sont-ils fainéants ou Woody Allen a-t-il adoré le film de Christopher Nolan? Car avant cela, Miss Hall a surtout joué au théâtre (où elle fut Elvire dans "Don Juan" de Molière) et à la télévision, souvent mise en scène dans les deux cas par son père Peter Hall.

D'ici quelques temps on la retrouvera dans Frost / Nixon, prochain film de Ron Howard et une nouvelle adaptation des Soeurs Brontë, avec Kristin Scott-Thomas, Geraldine Chaplin et Evan Rachel Wood.

Cannes : ouverture et clôture étoilées

Posté par vincy, le 20 avril 2008

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Un président du jury américain, une affiche inspirée d'une photo de l'américain David Lynch, Indiana Jones et Kung-Fu Panda annoncés hors-compétition, la première réalisation de Charlie Kaufman su la Croisette, une leçon de cinéma signée Tarantino et un Carosse d'or pour Jim Jarmusch : Cannes 2008 met l'Amérique à l'honneur. Preuve d'une certaine vigueur du cinéma made in USA.

Pressenti pour l'ouverture, une fois de plus (Hollywood Ending en 2002), Woody Allen (une Palme des Palmes en perspective?). Son film espagnolo-catalan Vicky Cristina Barcelona réunit Penelope Cruz, Javier Bardem, Scarlett Johansson, Patrica Clarkson et Rebecca Hall.

Pour la clôture, c'est un autre cinéaste américain, Barry Levinson, qui aura le droit aux honneurs des marches. Le réalisateur de Rainman ne nous a pas convaincu depuis Wag the Dog en 1997. Le principal mérite de What just happened? est évidemment de rassembler des stars comme Bruce Willis, Robert de Niro, Catherine Keener, Stanley Tucci, John Turturro, et... Sean Penn dans son propre rôle. Car, ce film pésenté à Sundance plus tôt dans l'année se révélera un exercice assez narcissique pour le Festival de Cannes puisque l'une des scènes de cette adapatation d'un livre sur les coulisses des studios hollywoodiens se déroule sur la Croisette.