Andrea Arnold présidera le jury du Festival de Cinéma européen des Arcs

Posté par vincy, le 19 septembre 2017

Le Festival de Cinéma Européen des Arcs a choisi la cinéaste britannique Andrea Arnold comme présidente du Jury pour sa 9e édition qui aura lieu du 16 au 23 décembre.

Andrea Arnold, Oscar du meilleur court métrage en 2004 (Wasp), a été récompensé de multiples fois à Cannes: prix du jury avec Red Road (2006), Prix du jury (et Bafta du meilleur film britannique) avec Fish Tank (2009) et de nouveau Prix du jury pour American Honey (2016). Red Road avait aussi reçu un prix Coup de cœur au Festival du film britannique de Dinard, tandis qu'avec Fish tank etAmerican Honey, elle a été deux fois récompensée comme meilleur réalisateur aux British Independent Film Awards. Andrea Arnold a aussi réalisé Les Hauts de Hurlevent, en compétition à Venise en 2011.

Le reste du Jury et la programmation du Festival seront dévoilés lors de la conférence de presse du 6 novembre.

L'an dernier, le jury des Arcs avait récompensé le long-métrage de Kristina Groseva et Petar Valchanov, Glory par la Flèche de Cristal et celui de Fien Troch, Home, en salles depuis mercredi, par le Grand prix du jury.

Philippe Faucon en tournage avec Emmanuelle Devos

Posté par vincy, le 19 septembre 2017

Hier a commencé le tournage du nouveau film de Philippe Faucon, dont le dernier long métrage, Fatima (2015), avait été récompensé par trois César (dont celui du meilleur film) et le Prix Louis-Delluc.

Amin met en vedette Emmanuelle Devos et Mustapha Mbengue, qui interpréteront respectivement Gabrielle et Amin. Ce dernier est arrivé de Mauritanie pour travailler en France, laissant au pays sa femme, Aïcha, et leurs trois enfants. Solitaire dans ce nouveau pays, il partage sa vie entre le foyer et son travail sur les chantiers. Aïcha ne voit qu’une fois l’an son mari. Elle accepte cette situation comme une nécessité : l’argent qu’envoie Amin fait vivre plusieurs personnes. Quand Amin rencontre Gabrielle, sa vie change. Une liaison commence.

Le scénario est cosigné par Philippe Faucon, Yasmina Nini-Faucon et Mustapha Kharmoudi. Cela fait près de sept ans que le cinéaste développe ce projet, qui a obtenu l'avance sur recettes en 2015. Les César de Fatima ont enfin pu débloquer la situation. Le budget d'Amin, autour de 3,7M€, est le plus important dans la filmographie du réalisateur.

Pyramide distribuera ce film sans doute l'année prochaine, en partie sous-titré, dont le tournage ira en région parisienne, autour de Lyon et au Sénégal.

Emmanuelle Devos sera à l'affiche le 11 octobre avec Numéro Une de Tonie Marshall.

Olivia de Havilland, 101 ans, attaque FX Networks:  » Je n’ai jamais traité ma sœur de garce »

Posté par vincy, le 18 septembre 2017

Olivia de Havilland est en colère. A 101 ans, malgré son absence des écrans depuis 1988, l'actrice est sorti de son silence. Cette "parisienne" (depuis 1953) n'a pas supporté une réplique dans la série Feud diffusée sur FX Networks.

La série se concentre sur des célèbres duos antagonistes. La première saison opposait ainsi les deux comédiennes mythiques Bette Davis et Joan Crawford, respectivement incarnée par Susan Sarandon et Jessica Lange. Olivia de Havilland y est interprétée par Catherine Zeta-Jones. Dans l'un des épisodes, le personnage Olivia de Havilland traite de "bitch" (garce) sa sœur Joan Fontaine (oscarisée elle aussi). "Je n'utilise pas genre de vulgarité" précise-t-elle. "Je n'ai jamais traité ma sœur de garce".

La doyenne du cinéma hollywoodien a porté l'affaire en justice. Elle affirme n'avoir jamais traité sa sœur ainsi, même si elle a admit l'avoir surnommée "la dragonne". Olivia de Havilland avoue avoir été offensée par la manière dont les scénaristes l'ont décrite dans cette série (où elle apparait dans 6 des 8 épisodes). Dans l'épisode qui est au cœur de ce procès, Catherine Zeta-Jones joue la vedette d'Autant en emporte le vent, et livre des ragots lors d'une interview. Cette interview n'a jamais eu lieu, mais les avocats de FX Networks affirment qu'elle est basée sur des faits réels. Et que la vénérable comédienne a bien utilisé le mot "bitch" à certaines occasions, archives à l'appui.

Tout le problème pour les producteurs de Feud est qu'Olivia de Havilland est toujours vivante contrairement à Bette Davis, Joan Crawford, Jack Warner, Anne Brancroft, George Cukor ou Franck Sinatra, les autres personnages de la série. Ceux-là ne peuvent pas se plaindre. C'est aussi l'occasion pour De Havilland, qui hurle à la malhonnêteté des producteurs, de rétablir quelques vérités. Proche amie de Bette Davis, elle refuse de voir leurs nom salis et leurs réputations trainées dans la boue avec une docufiction "sensationnaliste".

Le procès a été fixé au 27 novembre. D'ici là FX Networks aura lancé la deuxième saison de Feud, avec, au centre des intrigues, le prince Charles et Lady Di.

Pour le reste, amis lecteurs, sachez qu'Olivia de Havilland et sa sœur Joan Fontaine ne cachaient ni leur rivalité ni leur jalousie. Depuis l'enfance, elles s'accrochaient. Elles ont convoité le même homme, Howard Hugues, et les mêmes rôles (Olivia obtint Autant en emporte le vent, mais Joan gagna celui de Rebecca). Joan Fontaine, qui a bien entretenu les rancœurs dans cette histoire, disait: "Je me suis mariée avant Olivia, j'ai remporté l'Oscar avant elle, et, si je meurs la première, elle sera sans aucun doute furieuse que je l'aie battue". Longtemps, elles ont refusé d'être ensemble sur une photo ou dans une retransmission télévisée. Elles ne se parlaient plus depuis la mort de leur mère. Ça n'a pas empêché Olivia d'être "choquée et attristée" quand elle a apprit le décès de frangine. Sans doute rassurée d'avoir battu sa sœur, "une simple saveur du moment" comme elle la définissait, avec deux Oscars, une filmographie plus dense et plus longue, et le prestigieux rôle de présidente de jury à Cannes en 1965: ce fut la première femme à tenir ce rôle.

Emmy Awards 2017 : The Handmaid’s Tale et Big Little Lies grands vainqueurs

Posté par wyzman, le 18 septembre 2017

C'est hier soir que se tenait les 69e Emmy Awards. Une cérémonie marquée par les victoires de The Handmaid's Tale (meilleure série dramatique), Veep (meilleure série comique) et Big Little Lies (meilleure mini-série). Plus encore, ces Emmy Awards étaient l'occasion de marquer un peu l'histoire de la télévision puisque Sterling K. Brown y est devenu le premier Noir américain à remporter un Emmy Award de meilleur acteur en 19 ans pour son rôle dans This Is Us tandis que Donald Glover (Atlanta) a accédé au titre de premier réalisateur Noir américain à être sacré dans la catégorie comédie.

A noter : malgré un total de 41 nominations, Westworld et Stranger Things sont toutes les deux reparties bredouilles des Emmy Awards 2017. Ainsi Big Litlle Lies et The Handmaid's Tale ont gagné 5 prix chacun, champions de la soirée (et 8 chacun si on prend en compte les Emmy Creative Arts remis le week-end dernier). Côté diffuseurs, HBO ne lâche rien avec 29 récompenses, devant les 20 de Netflix et les 10 de Hulu, qui surgit comme un acteur aussi inattendu qu'intcontournable. Amazon en revanche n'a obtenu que 2 prix.

Notons que Julia Louis-Dreyfus est rentrée dans l'histoire des Emmys avec son sixième trophée en tant que meilleure actrice pour le même rôle (dans Veep). Du jamais vu. Jusque là le record était de cinq prix (Candice Bergen et Don Knotts). La comédienne est aussi désormais au panthéon avec le record d'Emmy pour un acteur ou une actrice, puisque tout au long de sa carrière, elle en a obtenu 8 au total (ex-aequo avec Cloris Leachman).

Dans un palmarès très diversifié, notons enfin qu'avec son Emmy du meilleur réalisateur, Reed Morano est seulement la troisième femme à obtenir ce prix, et la première en 22 ans!

La liste des gagnants est à découvrir ci-dessous :

Meilleure série dramatique
“Better Call Saul” (AMC)
“The Crown” (Netflix)
“The Handmaid’s Tale” (Hulu)
“House of Cards” (Netflix)
“Stranger Things” (Netflix)
“This Is Us” (NBC)
“Westworld” (HBO)

Meilleure série comique
“Atlanta” (FX)
“Black-ish” (ABC)
“Master of None” (Netflix)
“Modern Family” (ABC)
“Silicon Valley” (HBO)
“Unbreakable Kimmy Schmidt” (Netflix)
“Veep” (HBO)

Meilleure mini-série
“Big Little Lies” (HBO)
“Fargo” (FX)
“Feud: Bette and Joan” (FX)
“The Night Of” (HBO)
“Genius” (National Geographic)

Meilleur téléfilm
“Black Mirror: San Junipero” (Netflix)
“Dolly Parton’s Christmas Of Many Colors: Circle Of Love” (NBC)
“The Immortal Life Of Henrietta Lacks” (HBO)
“Sherlock: The Lying Detective (Masterpiece)” (PBS)
“The Wizard Of Lies” (HBO)

Meilleur acteur dans une série dramatique
Sterling K. Brown (“This Is Us”)
Anthony Hopkins (“Westworld”)
Bob Odenkirk (“Better Call Saul”)
Matthew Rhys (“The Americans”)
Liev Schreiber (“Ray Donovan”)
Kevin Spacey (“House of Cards”)
Milo Ventimiglia (“This Is Us”)

Meilleure actrice dans une série dramatique
Viola Davis (“How to Get Away with Murder”)
Claire Foy (“The Crown”)
Elisabeth Moss (“The Handmaid’s Tale”)
Keri Russell (“The Americans”)
Evan Rachel Wood (“Westworld”)
Robin Wright (“House of Cards”)

Meilleur acteur dans une série comique
Anthony Anderson (“black-ish”)
Aziz Ansari (“Master of None”)
Zach Galifianakis (“Baskets”)
Donald Glover (“Atlanta”)
William H. Macy (“Shameless”)
Jeffrey Tambor (“Transparent”)

Meilleure actrice dans une série comique
Pamela Adlon (“Better Things”)
Tracee Ellis-Ross (“black-ish”)
Jane Fonda (“Grace and Frankie”)
Lily Tomlin (“Grace and Frankie”)
Allison Janney (“Mom”)
Ellie Kemper (“Unbreakable Kimmy Schmidt”)
Julia Louis-Dreyfus (“Veep”)

Meilleur acteur dans une mini-série
Riz Ahmed (“The Night Of”)
Benedict Cumberbatch (“Sherlock: The Lying Detective”)
Robert De Niro (“The Wizard of Lies”)
Ewan McGregor (“Fargo”)
Geoffrey Rush (“Genius”)
John Turturro (“The Night Of”)

Meilleure actrice dans une mini-série
Carrie Coon (“Fargo”)
Felicity Huffman (“American Crime”)
Nicole Kidman (“Big Little Lies”)
Jessica Lange (“Feud”)
Susan Sarandon (“Feud”)
Reese Witherspoon (“Big Little Lies”)

Meilleur acteur de second rôle dans une série dramatique
John Lithgow (“The Crown”)
Jonathan Banks (“Better Call Saul”)
Mandy Patinkin (“Homeland”)
Michael Kelly (“House of Cards”)
David Harbour (“Stranger Things”)
Ron Cephas Jones (“This Is Us”)
Jeffrey Wright (“Westworld”)

Meilleure actrice de second rôle dans une série dramatique
Ann Dowd (“The Handmaid’s Tale”)
Samira Wiley (“The Handmaid’s Tale”)
Uzo Aduba (“Orange Is the New Black”)
Millie Bobby Brown (“Stranger Things”)
Chrissy Metz (“This Is Us”)
Thandie Newton (“Westworld”)

Meilleur acteur de second rôle dans une série comique
Alec Baldwin (“Saturday Night Live”)
Louie Anderson (“Baskets”)
Ty Burrell (“Modern Family”)
Tituss Burgess (“Unbreakable Kimmy Schmidt”)
Tony Hale (“Veep”)
Matt Walsh (“Veep”)

Meilleure actrice de second rôle dans une série comique
Kate McKinnon (“Saturday Night Live”)
Vanessa Bayer (“Saturday Night Live”)
Leslie Jones (“Saturday Night Live”)
Anna Chlumsky (“Veep”)
Judith Light (“Transparent”)
Kathryn Hahn (“Transparent”)

Meilleur acteur de second rôle dans une mini-série
Bill Camp (“The Night Of”)
Alfred Molina (“Feud: Bette and Joan”)
Alexander Skarsgård (“Big Little Lies”)
David Thewlis (“Fargo”)
Stanley Tucci (“Feud: Bette and Joan”)
Michael K. Williams (“The Night Of”)

Meilleur actrice de second rôle dans une mini-série
Judy Davis (“Feud: Bette and Joan”)
Laura Dern (“Big Little Lies”)
Jackie Hoffman (“Feud: Bette and Joan”)
Regina King (“American Crime”)
Michelle Pfeiffer (“The Wizard of Lies”)
Shailene Woodley (“Big Little Lies”)

Meilleur programme de variété
“Full Frontal With Samantha Bee” (TBS)
“Jimmy Kimmel Live!” (ABC)
“Last Week Tonight With John Oliver” (HBO)
“The Late Late Show With James Corden” (CBS)
“Real Time With Bill Maher” (HBO)
“The Late Show with Stephen Colbert” (CBS)

Meilleure émission de compétition
“The Amazing Race” (CBS)
“American Ninja Warrior” (NBC)
“Project Runway” (Lifetime)
“RuPaul’s Drag Race” (vh1)
“Top Chef” (Bravo)
“The Voice” (NBC)

Meilleure émission de sketches
“Billy On The Street” (truTV)
“Documentary Now!” (IFC)
“Drunk History” (Comedy Central)
“Portlandia” (IFC)
“Saturday Night Live” (NBC)
“Tracey Ullman’s Show” (HBO)

Meilleure réalisation pour une série dramatique
Vince Gilligan (“Better Call Saul”)
Stephen Daldry (“The Crown”)
Reed Morano (“The Handmaid’s Tale”)
Kate Dennis (“The Handmaid’s Tale”)
Lesli Linka Glatter (“Homeland”)
The Duffer Brothers (“Stranger Things”)
Jonathan Nolan (“Westworld”)

Meilleure réalisation pour une série comique
Donald Glover (“Atlanta”)
Jamie Babbit (“Silicon Valley”)
Mike Judge (“Silicon Valley”)
Morgan Sackett (“Veep”)
David Mandel (“Veep”)
Dale Stern (“Veep”)

Meilleure réalisation pour une mini-série
Jean-Marc Vallee (“Big Little Lies”)
Noah Hawley (“Fargo”)
Ryan Murphy (“Feud: Bette & Joan”)
Ron Howard (“Genius”)
James Marsh (“The Night Of”)
Steve Zaillian (“The Night Of”)

Meilleure réalisation pour une émission de variété
Derek Waters & Jeremy Konner (“Drunk History”)
Andy Fisher (“Jimmy Kimmel Live”)
Paul Pennolino (“Last Week Tonight with John Oliver”)
Jim Hoskinson (“The Late Show with Stephen Colbert”)
Don Roy King (“Saturday Night Live”)

Meilleure écriture pour une série dramatique
Joe Weisberg and Joel Fields (“The Americans”)
Gordon Smith (“Better Call Saul”)
Peter Morgan (“The Crown”)
Bruce Miller (“The Handmaid’s Tale”)
The Duffer Brothers (“Stranger Things”)
Lisa Joy and Jonathan Nolan (“Westworld”)

Meilleure écriture pour une série comique
Donald Glover (“Atlanta”)
Stephen Glover (“Atlanta”)
Aziz Ansari and Lena Waithe (“Master of None”)
Alec Berg (“Silicon Valley”)
Billy Kimball (“Veep”)
David Mandel (“Veep”)

Meilleure écriture pour une mini-série
David E. Kelley (“Big Little Lies”)
Charlie Brooker (“Black Mirror: San Junipero”)
Noah Hawley (“Fargo”)
Ryan Murphy (“Feud: Bette and Joan”)
Jaffe Cohen, Michael Zam and Ryan Murphy (“Feud: Bette and Joan”)
Richard Price and Steven Zaillian (“The Night Of”)

Meilleure écriture pour un programme de variété
“Full Frontal with Samantha Bee”
“Last Week Tonight with John Oliver”
“Late Night with Seth Meyers”
“The Late Show with Stephen Colbert”
“Saturday Night Live”

« Three Billboards Outside Ebbing, Missouri » triomphe à Toronto

Posté par vincy, le 17 septembre 2017

Three Billboards Outside Ebbing, Missouri a remporté le très convoité prix du public au festival de Toronto qui s'est achevé ce dimanche 17 septembre. Il succède ainsi à 12 Years A Slave, Le discours d'un roi, Slumdog Millionaire, American Beauty, tous oscarisés, ou La La Land, Room, The Imitation Game, Happiness Therapy, Precious et Tigre et Dragon, tous finalistes aux Oscars.

Une semaine après son Prix du scénario à Venise, le film de Martin McDonagh s'était aussi fait remarqué pour l'interprétation de Frances McDormand, qui semble être promise de nouveau à être nommée à un Oscar (dix ans après sa nomination pour L'affaire Josey Aimes et 20 ans après avoir gagné cette statuette pour Fargo). Woody Harrelson et Sam Rockwell sont aussi au générique de ce polar, programmé pour le 17 janvier 2018 en France. Il raconte l'histoire d'une femme qui déclare la guerre à la police raciste et corrompue de sa ville suite au meurtre de sa fille.

Les deux autres films plébiscités par le public torontois sont I, Tonya, biopic sur la patineuse Tonya Harding, incarnée par Margot Robbie, réalisé Craig Gillespie et Call Me By Your Name, de Luca Guadagnino, avec Armie Hammer et Timothée Chalamet. Cette romance entre un jeune homme de 17 ans et un ami de ses parents lors de vacances d'été sur la Riviera italienne avait été l'un des films les plus remarqués à Sundance en janvier et à Berlin en février.

Côté documentaires, le public torontois a choisi Visages, Villages d'Agnès Varda et JR, présenté hors compétition au dernier Festival de Cannes.

Parmi les autres prix, Les affamés du québécois Robin Aubert, avec Marc-André Grondin, et Luk'Luk'I de Wayne Wapeemukwa ont remporté respectivement le prix du meilleur film canadien et du meilleur premier film canadien. Le prix FIPRESCI de la critique internationale dans la section découverte a été décerné à l'iranien Ava de Sadaf Foroughi, et dans la section Présentations spéciales à El autor (The Motive) de Manuel Martín Cuenca, d'après le roman de Javier Cercas. Le film est en compétition au prochain festival de San Sebastian.

L'Australien Sweet Country, autre film récompensé à Venise (Prix du jury), a été distingué du prix du jury de la sélection Platform.

La Péniche cinéma menacée de couler

Posté par vincy, le 17 septembre 2017

La péniche Cinéma, soutenue par la maison du court métrage et Shorts TV entre autres, et la péniche Anako sont contraintes de quitter leur quai le 2 janvier 2018 dans le XIXe arrondissement de Paris, situé entre le MK2 Quai de Seine-Loire et le Parc de la Villette. Il y a au total neuf péniches associatives sur ces quais.

La décision est d'autant plus étrange que quatre emplacements supplémentaires ont été créés et que cette zone qui couvre le canal mais aussi le bassin de la Villette est de plus en plus axée sur les loisirs et la culture.

Cette décision est même inquiétante pour la place de la culture associative à Paris. Ces deux péniches installées ici depuis plus de dix ans vont devoir faire place à un projet d’agriculture urbaine avec restauration sur place, et une "péniche-bal" soutenue par le créateur de lieux culturels-festifs "bobos" comme La Rotonde, la Petite Halle de La Villette, les Dock B à Pantin et de la Bellevilloise. La Mairie a lancé l'appel d'offre en mars dernier et cèderait ses amarres pour dix ans en échange de fructueuses rémunérations.

Ce dimanche 17 septembre, une mobilisation conjointe entre les péniches était prévue. Une pétition pour la péniche Cinéma a déjà récolté plus de 10000 signatures, qui s'ajoutent aux 12000 signatures pour sauver la péniche Anako.

Après 10 ans d’exploitation axés sur le quartier, de contraintes administratives rocambolesques où on nous imposait de ne pas faire de bénéfices sous peine d’être virés, lisez donc dans les détails (cf. Marianne du 11 Août 2017 “La Mairie de Paris coule la culture “) ce qu’a décidé la Mairie de Paris : nous virer, nous et la Péniche Anako, au premier janvier 2018 pour mettre à notre place une antenne de La Bellevilloise et à l’emplacement d’Anako, une épicerie flottante appartenant au groupe Carrefour.
J’en appelle à ceux qui ont été diffusés sur ce bateau, y ont été produits, aux écoles de cinéma, aux réalisateurs (trices), aux comédiens (nes), aux Festivals passés par chez nous, à ceux qui sont nés ici et passent maintenant au Forum des Halles, à toutes les associations que nous avons soutenues et/ou reçues gracieusement, à vous Mme Goodall, grande primatologue venue nous rendre visite à plus de 80 ans, aux participants et organisateurs de la Ouishare Fest, du Festival Zéro Wast, aux abonnés du restaurant 100% produits frais que nous avions créé, aux clubbers, aux marié(e)s , aux pacsés, aux hétéros, aux homos, aux riverains, au quartier dans lequel nous vivons depuis 10 ans et où nous nous sentons chez nous.

En fait, le plus gênant dans cette histoire, c'est le changement des règles du jeu. Les péniches sur ces quais devaient être associatives, à but non lucratif. Actives culturellement, ces péniches parvenaient à créer des dizaines d'événements et accueillaient des artistes souvent snobés par les institutions. Désormais, elles sont ouvertes au privé, qui va chercher de la rentabilité, mais qui devront aussi reverser un pourcentage de leurs ventes à la Ville.

Le profit comme seul mobile

On s'étonne ainsi quand le maire socialiste du XIXe arrondissement, François Dagnaud, explique que les projets retenus doivent répondre aux critères suivants (dans Le canard enchainé): "Ouverture sur le quartier et participation aux initiatives locales, valorisation de la voie d'eau et viabilité du modèle économiques." Les deux péniches menacées semblaient répondre à ces critères, mais, sans doute jugées pas assez profitables (en même temps, ça leur était interdit).

La mairie n'a pour l'instant présenter aucune alternative. Des emplois sont menacés, aucun nouveau lieu d'amarrage n'est trouvé. Il reste à savoir si le Conseil de Paris va oser sabrer dans ces symboles culturels au nom du respect de la loi Sapin 2 qui oblige à mettre en concurrence les occupants du domaine public (rien ne les obligeait à changer les modes d'attribution en voulant faire du profit un critère indispensable).

Un recours devrait être déposé. L'affaire devrait se terminer au tribunal. Face à face, la marchandisation d'un espace public gentrifié et deux associations alternatives et populaires déterminées à rester à quai. Touchées mais pas coulées.

Edit : à noter qu'un appel à solidarité a été lancé par Frank Delrieu, responsable de l’association de la péniche cinéma. Il est disponible en ligne sur le site GoFundMe.

Cartoon Forum 2017 : une 28e édition qui a tenu ses promesses

Posté par MpM, le 17 septembre 2017

Beau succès pour la 28e édition du Cartoon Forum, rencontres professionnelles consacrées aux projets de séries animées pour la télévision, qui se tenait du 11 au 14 septembre à Toulouse. Marc Vandeweyer l'a confirmé lors de la conférence de presse de clôture, si le nombre de participants était stable par rapport à l'année précédente (environ 950 producteurs, investisseurs, diffuseurs, acheteurs et plateformes SVoD/VoD), les salles où étaient présentés les projets étaient elles plus remplies que d'habitude.

En tout, 82 projets provenant de 23 pays ont été présentés aux participants venant de 40 pays. D'après un communiqué officiel, les diffuseurs et investisseurs ont évalué le cartoon Forum 2017 comme "la meilleure édition en termes de qualité de projets avec une grande diversité de genres, contenus, graphismes et de publics". Et c'est vrai qu'on a vu tous les styles : animation adulte trash avec Chicken of the dead et La survie de l'espèce (adaptation de la bande dessinée chez Futuropolis), projets artistiques ambitieux avec Romantismes et Mr Passenger, séries classiques pour pré-ados avec Les quatre de Baker street (par Folivari, d'après la bande dessinée éditée par Vents d'Ouest) et Sol & Liv (un projet polonais inspiré de mythes et légendes slaves et scandinaves), mignonneries charmantes avec Botos Family (un projet sud-coréen d'animation de marionnettes de petits chats, ) et Zibilla (un spécial de 26 minutes autour d'une petite zébrelle ostracisée, par la réalisatrice Isabelle Favez)...

Au petit jeu des statistiques, on constate que c'est le projet Stinky dogs proposé par Dandeloo, Folivari et PANIQUE! qui a eu, de loin, le plus de succès auprès des professionnels. Il s'agit d'une adaptation des livres jeunesses de Colas Gutman et Marc Boutavant à l'Ecole des loisirs portée par les réalisateurs Vincent Patar et Stéphane Aubier. Il est suivi de près par L'odyssée de Shooom (dont nous vous parlions mercredi) de Picolo Pictures et Les culottées d'Agat Films & cie, l'adaptation par Sarah Saidan des livres de Pénélope Bagieu chez Gallimard (voir notre article).

Parmi les grandes tendances de cette 28e édition, on peut ainsi noter la prépondérance des projets d'adaptation (à ceux déjà cités, il faut notamment ajouter Akissi, d'après l'ouvrage de Marguerite Abouet et Mathieu Sapin chez Gallimard ainsi que Mister paper et Tatsu Nagata's weird and wonderful world dont nous vous parlions ici) et la maigre représentation des projets à destination d'un public adulte (seulement 6 projets cette année). Enfin, on a pu constater que très peu de séries jouaient la carte de récits feuilletonnants, les épisodes autonomes et indépendants étant majoritairement privilégiés, de même que les formats plutôt courts (autour de 10 minutes).

La grande question est désormais de savoir combien de ces projets verront effectivement le jour. En 27 éditions, 711 ont été financés pour un montant total de 2,5 milliards d’euros. Ce qui correspond à 37% des projets présentés, et 42% si l'on se focalise seulement sur les dix dernières années. Autant dire qu'on risque d'être déçus, et frustrés, de ne jamais découvrir sur petit écran certains de ces concepts, de ces personnages et de ces univers qui nous avaient charmés.

Claire Foy (« The Crown ») sera Lisbeth Salander dans la suite de Millénium

Posté par vincy, le 16 septembre 2017

Claire Foy est sans aucun doute la Reine du moment. Avec la série Netflix The Crown, "classe et intense" comme nous l'écrivions, l'actrice, qui y incarne la jeune Elisabeth II avec grâce et subtilité, a remporté une nomination comme meilleure actrice dans une série dramatique aux Emmy Awards cette semaine, après avoir été couronnée du Britannia British Artist of the Year Award. Elle avait déjà emporté un Golden Globe et un Screen Actors Guild Award pour ce rôle. La deuxième saison est prévue pour décembre.

Vendredi 15 septembre, Claire Foy a été confirmée pour reprendre le personnage de Lisbeth Salander dans The Girl in the Spider’s Web (Ce qui ne me tue pas).

Hackeuse abusée sexuellement par son tuteur, incorruptible, la génie de l'informatique suédoise va donc revenir sur les écrans. Lisbeth Salander est l'un des deux personnages principaux de la saga littéraire Millenium, dont le cinquième tome, La Fille qui rendait coup pour coup, vient de sortir en librairie (et cartonne en France, en tête des ventes). la trilogie originelle de Millenium a été adaptée en trois films (le premier film a quand même rapporté 104M$ dans le monde) et une mini-série de six épisodes en Scandinavie, avec le récemment disparu Michael Nyqvist et Noomi Rapace, qui, par la suite, est devenue la tête d'affiche de productions hollywoodiennes. Rapace incarnait Salander, rôle repris par Rooney Mara dans la version hollywoodienne de David Fincher, avec Daniel Craig, The Girl With the Dragon Tattoo (Millénium: Les hommes qui n'aimaient pas les femmes) sorti en 2011. Le film avait récolté 232M$ dans le monde.

Ce nouveau film issu de l'univers inventé par Stieg Larsson se tournera en janvier entre Berlin et Stockholm, pour une sortie calée par Sony en octobre 2018. Fede Alvarez (Don't Breathe - la maison des ténèbres) a été choisi comme réalisateur. Le film est scénarisé par Steven Knight, adaptant ainsi le quatrième livre, écrit en 2015 par David Lagercrantz (qui a repris le feuilleton laissé en suspens après la mort de Stieg Larsson en 2004). Autrement dit, Sony zappe deux des tomes de la série, afin de ne plus avoir à faire au journaliste Mikael Blomkvist (Daniel Craig n'était de toute façon pas disponible). Sony a acquis tous les droits des futurs livres.

Entre temps Claire Foy, 33 ans, a retrouvé la royauté britannique en jouant Anne Boleyn dans la série anglaise Wolf Hall (Dans l'ombre des Tudors). Elle était présente à Toronto avec Andrew Garfield pour l'avant-première du mélo inspiré d'une histoire vraie Breathe, réalisé par Andy Serkis, premier film du comédien connu pour ses performances anthropormophiques (Gollum, César...). On l'annonce aussi dans Unsane, le prochain Steven Soderbergh, et dans First Man, le nouveau Damien Chazelle.

Harry Dean Stanton (1926-2017), le géant discret

Posté par vincy, le 16 septembre 2017

Un immense acteur américain vient de s'en aller. Né le 14 juillet 1926, Harry Dean Stanton, connu de tous les fans de Twin Peaks: Fire Walk with Me, est mort à l'âge de 91 ans. C'est avec Paris, Texas, de Wim Wenders, Palme d'or à Cannes en 1984, que le comédien a enfin, à 58 ans, atteint la notoriété nécessaire avec son premier "premier rôle" majeur pour devenir une gueule marquante du cinéma hollywoodien et du petit écran. Il a d'ailleurs briller en incarnant le leader religieux manipulateur et polygame dans Big Love, sur HBO, durant 5 saisons.

Nul ne doute que le Harry Dean Stanton Fest, créé en 2011 dans sa ville natale du Kentucky, sera en deuil lors de l'ouverture le 28 septembre.

Harry Dean Stanton, figure fantomatique et errante dans Paris, Texas, scénarisé par Sam Shepard, disparu il y a quelques semaines, avait imposé un jeu minimaliste, presque absent, héritier de ces mythiques acteurs des films noirs de l'âge d'or hollywoodien. "Il créait, avec son visage, une poésie triste" écrivait Roger Ebert. De ceux dont on reconnaît le visage et la silhouette sans se souvenir de leurs noms. Peu importe la moralité de son personnage, il le défendait avec avidité.

Au New York Times, à l'époque, il avouait qu'il en avait marre des rôles qu'on lui proposait à l'époque. Quand il a rencontré Sam Shepard en 1983, il lui avait confié chercher "de la beauté et de la sensibilité".

Pourtant, à travers ses films, on voyait aussi un acteur qui savait incarner le "cool", prendre des colères mémorables ou emprunter des chemins de traverses en jouant dans des films très variés, passant de Lynch à Marin Scorsese (La dernière tentation du Christ), de Sean Penn (The Pledge) à Robert Altman (Fool for love).

60 ans après avoir commencé sa carrière, le voici qui s'éclipse. Jusqu'en 1984, il n'a pas chômé, même s'il a galéré. Il tourne pour Michael Curtiz, Lewis Milestone, Terrence Malick (un court métrage), Sam Peckinpah (Pat Garrett et Billy le Kid), Monte Hellman, Francis Ford Coppola (le 2e Parrain, Coup de cœur quelques années plus tard), Bob Dylan, John Huston (Le malin)... En 1979, il est l'un des passagers de Alien de Ridley Scott. Pour la première fois, on le remarque.

Il enchaîne avec The Rose, de Mark Rydell, La Mort en direct, de Bertrand Tavernier (et bien plus tard, un autre films français: Les Cent et Une Nuits de Simon Cinéma, d'Agnès Varda), New York 1997 (Escape from New York) et Christine, de John Carpenter, et le culte Repo Man, d'Alex Cox. Harry Dean Stanton, à défaut de devenir une star, devient un acteur fiable, réputé gentil, et à l'aise dans tous les univers, y compris le film pour ados (Rose bonbon (Pretty in Pink), de Howard Deutch, avec Molly Ringwald).

Mais c'est bien en acteur lynchien, qu'il se révèle charismatique et étrange, énigmatique et fascinant. Avec le cinéaste il tourne Sailor & Lula, autre Palme d'or, Une histoire vraie, Inland Empire et bien sûr Twin Peaks, le film comme la récente saison 3 qui vient de s'achever. Son jeu naturaliste et sa prestance suffisaient à remplir l'écran.

"Voici qu'un grand s'en va. Il n'y a personne comme Harry Dean. Tout le monde l'aimait. Et pour de bonnes raisons. Il était un grand acteur (en fait au-delà de l'excellent) - et un grand être humain - c'était tellement formidable d'être autour de lui !!! Vous allez vraiment nous manquer Harry Dean !!! Beaucoup d'amour à vous où que vous soyez maintenant!" a écrit David Lynch en sa mémoire, après avoir appris son décès.

Ami avec Lynch mais aussi avec Jack Nicholson (Stanton a été son témoin de mariage en 1962 et, après le divorce, ils ont vécu avec la star durant deux ans). Ils ont souvent joué ensemble, notamment dans Missouri Breaks d'Arthur Penn, avec Marlon Brando, qui devient aussi son ami.

Dernièrement, il a continué son exploration de territoires inconnus, en bon cow-boy du 7e art: le dessin animé Rango, de Gore Verbinski, This Must Be the Place, de Paolo Sorrentino et les Avengers, de Joss Whedon. Son dernier film sort le 29 septembre sur les écrans américains, Lucky, où il interprète un athée s'interrogeant sur sa mortalité. Il joue aux côtés de David Lynch dans ce film de John Carroll Lynch. Le film, primé à Locarno en août, devrait sortir en décembre en France.

L'acteur avait servi dans la Navy durant la seconde guerre mondiale avant d'aller étudier le journalisme puis de se consacrer au métier d'acteur. Ses débuts, à la télévision, datent de 1954 (dont un épisode avec Alfred Hitchcock). Il était aussi musicien. Ami de Bob Dylan (il apparaît dans son clip "Dreamin' of You"), il avait son propre groupe et avait d'ailleurs chanté aux funérailles d'un autre de ses amis, l'écrivain Hunter S. Thompson.

Il n'a jamais reçu aucun prix.

Cartoon Forum 2017 : autant en emportent les projets

Posté par MpM, le 15 septembre 2017

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas au Cartoon Forum de Toulouse qui a vu défiler plus de 80 projets de séries animées en seulement trois jours ! Lors de la dernière journée, quatre pitchs ont plus particulièrement retenu notre attention, dont trois qui sont des adaptations de livres pré-existants.

MIMI ET LISA
Production : Fool Moon et Maur Film
Réalisatrice : Ivana Šebestová

Mimi, la petite fille aveugle, et sa copine Lisa sont de retour ! Après une série télévisée, des livres, un DVD et même un film sorti en salles en avril 2016, les deux héroïnes slovaques s'apprêtent à revenir dans un "spécial" de 26 minutes intitulé Christmas lights Mystery. Les deux amies inséparables devront donc voyager dans le temps pour découvrir ce mystère des lumières de Noël et changer le passé pour illuminer le présent.

Dans un univers toujours aussi coloré et magique, les petites héroïnes font preuves d'imagination et de courage pour vivres des aventures acidulées prônant immanquablement des valeurs de tolérance et de vivre ensemble.

Le plus : on aime l'univers graphique très travaillé du projet, qui évoque parfois l'esthétique ultra-colorée des vitraux.
Le bémol : quoique de très bonne facture, ce nouvel épisode des aventures de Mimi et Lisa ne brille pas spécialement par l'originalité de son scénario.
A savoir : Mimi et Lisa est réalisé en 2D, selon une technique proche du papier découpé qui mêle tissus, crayons de couleur et aquarelles.

AUTANT EN EMPORTE LE TEMPS
Production : Amopix
Réalisateur : Mathieu Rolin

Aux côtés d'une équipe d'archéologues, le spectateur (entre 6 et 11 ans) découvre le principe des fouilles et enquête sur les civilisations passées. Chaque épisode fait découvrir une période spécifique et apporte à la fois des éléments historiques, des précisions de vocabulaire et des informations sur le métier d'archéologue. Le pilote laisse entrevoir une série très instructive qui se veut à la fois ludique et très scientifique, abordant aussi bien les traditions vestimentaires des Gaulois que leur habitudes alimentaires, ou encore la définition du carpologue (pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une spécialité archéologique qui s'appuie sur la connaissance et l'étude des graines et des fruits).

Elle s'accompagne de jeux qui permettent aux enfants d'approfondir les sujets traités dans chaque épisode et de renforcer leurs connaissance.

Le plus : on est enthousiaste devant le contenu intelligent et riche proposé par le pilote.
Le bémol : un graphisme 3D pas très soigné et des dialogues lourdingues entre les personnages, censés apporter un contrepoint humoristique, pourraient limiter la portée de la série.
A savoir : c'est le comédien français Patrick Préjan (qui s'est notamment spécialisé dans le doublage) qui prête sa voix au narrateur.

MISTER PAPER
Production : A private view, Beast animation, Viking film et Ketnet VRT
Réalisateur : Steven De Beul & Ben Tesseur

Adapté des livres Meneer Papier d'Elvis Peeters et Gerda Dendooven, Mister paper met en scène un bonhomme de papier qui, armé de ses ciseaux , crée et fabrique son univers au fur et à mesure de ses besoins. Avec beaucoup de poésie et de tendresse, il vit des aventures minuscules plutôt destinées aux plus jeunes.

Le plus : l'atmosphère calme et tranquille tranche avec l'hystérie hachée de certaines séries télé.
Le bémol : il y a un risque que le concept minimaliste devienne répétitif et lassant.
A savoir : le film sera réalisé en 2,5 D, car le papier et le carton sont animés directement devant la caméra et que les feuilles peuvent parfois se plier ou se froisser, apportant une notion de volume.

TATSU NAGATA'S WEIRD AND WONDERFUL WORLD
Production : 99% Animation
Réalisateur : Fabrice Fouquet

C'est encore une adaptation qui a retenu notre attention, celle des Sciences naturelles de Tatsu Nagata par Thierry Dedieu (Seuil jeunesse), un important succès d'édition jeunesse qui compte 34 albums. Cette série en 2D (imaginée dans un format de 52 fois 7 minutes) suit Tatso Nagata, personnage scientifique dynamique à la curiosité et aux capacités d'analyse gigantesques, qui vit des aventures mêlant comédie et sciences naturelles.

On y retrouve à la fois le cheminement d'investigations scientifiques sur des cas concrets de problèmes écologiques et des thèmes forts liés à la préservation de l'environnement. Le trait, épuré et très graphique, respecte celui de la BD, et donne au projet un aspect moins enfantin qui convient parfaitement à la cible (8-11 ans).

Le plus : on a beaucoup aimé le pilote (traitant des moustiques) qui adopte le ton idéal (à la fois humoristique et instructif) pour une série ludo-éducative efficace.
Le bémol : bien qu'elle s'appuie sur un succès d'édition, la série peut, aux yeux des investisseurs, représenter une prise de risque en raison de sa volonté de dépouillement et de pédagogie.
A savoir : Tatsu Nagata est un véritable scientifique japonais (chercheur, expert mondial des mutations des batraciens, professeur honoraire du "Tokyo Scientific Institute") qui collabore avec les éditions Seuil Jeunesse dans le cadre de la série inspirée de son travail. On peut le retrouver sur son blog en français.