Pourquoi MK2 veut être sur les Champs-Elysées?

Posté par vincy, le 15 septembre 2017

Judicieusement, depuis 1974, MK2 s'est développé sur la Rive gauche mais surtout dans les quartiers populaires, aujourd'hui boboïsés et gentrifiés, à l'Est, loin des spots historiques de Gaumont et UGC (Opéra, Champs-Elysées, Montparnasse, Les Halles). Le réseau de Marin Karmitz a longtemps été sans réelle concurrence - hormis à Montparnasse, Beaubourg et Bastille - à Gambetta, Jaurès, Bibliothèque nationale de France, Odéon, Nation.

Mais les choses ont changé. D'une part les grands circuits ont investit les mêmes zones: Pathé à La Villette et Ivry, UGC qui rénove à Odéon et ouvre un multiplexe porte d'Aubervilliers, etc... (lire aussi notre article). D'autres cinémas se regroupent : Etoile, qui après la Porte des Lilas et Saint-Germain-des-Prés a repris le Balzac sur les Champs, en attendant l'ouverture éventuelle de Voltaire ; Haut et Court qui gère Le Nouvel Odéon et le Louxor ; Les Ecrans de Paris avec des salles éparpillées entre Bastille, Passy et Saint-Germain des Prés.

D'autre part, la fréquentation a évolué dans la capitale. Si on prend les dix plus importants multiplexes, la géographie est claire. UGC Les Halles, UGC Bercy, MK2 Bibliothèque, Gaumont Parnasse, MK2 Quai de Seine-Loire, Gaumont Opéra, Pathé Beaugrenelle, Gaumont Aquaboulevard, Pathé Wepler et UGC Paris 19. On constate d'abord que deux de ces complexes n'étaient pas ouverts avant 2010 (Beaugrenelle et Paris 19). Ensuite, seuls trois multiplexes se trouvent dans les "spots" historiques (et dans les arrondissements centraux), et aucun sur les Champs-Elysées, autrefois grand rendez-vous des cinéphiles.

Alors quel intérêt pour MK2 d'investir dans les Champs-Elysées, sachant que le réseau a déjà une salle prestigieuse au sein du Grand Palais?

Car MK2 a reçu une autorisation "tacite" selon Le Film français, pour créer un multiplexe de huit salles sur les Champs, afin de remplacer le vétuste UGC George V (11 salles, 1700 fauteuils), créé en 1938 (UGC l'a repris en 1993). Le complexe vieillot, passant de près de 800000 entrées en 2012 à 240000 en 2016, ne correspond plus aux critères d'UGC qui ferme ses cinémas non rentables, préférant investir lourdement dans l'ouverture de Ciné Cité ou dans la rénovation des vieux cinémas de quartiers populaires. Le bail arrivait à son terme et les nouvelles conditions n'étaient pas acceptables. Il est situé dans un immeuble qui doit être complètement rénové afin d'installer un hôtel de luxe français.

Le projet serait transformé en multiplexe de 8 salles et réduit à 1000 places. A proximité de l'UGC Normandie, du Balzac, du Publicis et du Lincoln, l'arrivée de MK2 risque de bousculer les équilibres sur la zone fragilisée, mise à mal par la hausse inflationniste des loyers. Le Gaumont Ambassade a déjà disparu d'un côté de l'avenue, remplacé par une marque de chaussures. Ces loyers ne peuvent être assumés que pour le prestige de l'adresse ou par des grandes marques multinationales (Foot Locker, Five Guys, Weston pour les plus récents).

MK2 prend donc un sérieux risque dans une zone très concurrentiel et désaffectée par les cinéphiles: la fréquentation est passé de un million de spectateurs il y a dix ans à 540000 l'an dernier. Plus personne ne va sur les Champs pour aller au cinéma, hormis les journalistes pour les projections, la plupart dans des salles privées.

Mais pour MK2, attaqué sur son terrain à l'Est et au Sud de Paris, il est vital de s'étendre et de rester l'un des circuits majeurs en France (il est le 3e à Paris, 9e en France). S'il vient de franchir un grand cap en Espagne (en rachetant le plus grand cinéma de Madrid et le réseau Cinesur, il est devenu le le 3ème opérateur cinématographique du pays), s'il a racheté un concurrent à Bastille, rénové Odéon et Beaubourg et agrandit son fleuron à la Bibliothèque nationale de France, son projet marseillais a pris l'eau et n'a toujours pas de salles en dehors de la Capitale, malgré des projets hors des frontières.

Size does matter, apparemment.

Cartoon Forum 2017 : des femmes culottées, du romantisme et un voyageur impénitent

Posté par MpM, le 14 septembre 2017

On continue le tour d'horizon des projets présentés lors de cette 28e édition du Cartoon Forum, avec trois séries animées sur lesquelles on est prêt à miser gros. Si les deux premières, françaises, sont très attendues, la troisième est une découverte sensationnelle venue du Portugal.

ROMANTISMES
Production : Silex Films
Réalisateur : Amélie Harrault

C'est probablement l'un des challenges les plus audacieux qu'il nous sera donné de découvrir lors de cette 28e édition du Cartoon Forum : une série (4 x 52 minutes) 100% animation qui raconte le Paris artistique et littéraire du XIXe siècle. Dans la continuité des Aventuriers de l'art moderne (série diffusée sur Arte en 2015), dont elle constituera une sorte de saison 2, Romantismes s'adresse au grand public (adultes et jeunes adultes) qui est invité à découvrir tout un pan parfois méconnu de l'histoire de l'art et des idées.

On y croisera notamment Victor Hugo, George Sand, Frédéric Chopin, Charles Baudelaire ou encore Eugène Delacroix, pour un autre regard sur toute une époque foisonnante de création et d'émulation artistique. La grande histoire se mêlera aux anecdotes moins connues, révélant les relations qui unissaient les plus grands artistes de l'époque, ainsi que le contexte politique et social dans lequel ils évoluaient.

La réalisatrice Amélie Harrault souhaite travailler autour des artistes et de leurs oeuvres, mais également de leurs influences, en suivant trois actes directeurs : d'une part une absolue véracité documentaire (elle réunit pour cela une équipe d'experts auprès de Dan Franck, qui est le scénariste), d'autre part un récit dramaturgique puissant et enfin un émerveillement visuel sans cesse renouvelé grâce aux mélanges des techniques d'animation. Amélie Harrault prévoit en effet de mélanger la peinture sur verre, les papiers découpés ou encore la rotoscopie avec des techniques d'animation 2D traditionnelles. Les premières recherches graphiques présentées pendant le Forum laissent en tout cas apparaître le potentiel de la démarche, qui permettra à l'animation d'épouser l'esthétique des courants artistiques abordés et de recréer l'ambiance stylistique de l'époque. Un apport indispensable (évidement offert par l'animation) pour rendre ce type de programme à la fois plus vivant et plus enrichissant.

Le plus : un projet d'auteur de grande envergure, qui se donne les moyens artistiques de réussir sans chercher à flatter le spectateur.
Le bémol : il faudra attendre, au mieux, fin 2021 pour découvrir Romantismes sur le petit écran.
A savoir : Amélie Harrault a remporté le César du meilleur court métrage d'animation en 2014 pour Mademoiselle Kiki et les Montparnos. Elle a également réalisé Les Aventuriers de l'art moderne.

CULOTTÉES
Production : Agat Films & cie
Réalisatrice : Sarah Saidan

Énorme succès de librairie, les deux tomes de Culottées signées Pénélope Bagieu (Gallimard) devraient arriver sur nos écrans à l'hiver 2018, sous forme de 30 épisodes de 3 minutes. On ne se fait pas tellement de souci pour ce projet qui capitalise sur la popularité de l'auteur et les bonnes ventes des ouvrages, en plus de faire appel à une jeune réalisatrice reconnue dans les milieux de l'animation. Sarah Saidan a en effet été remarquée avec son dernier court métrage Beach flags (2014) qui a été sélectionné dans plus de 100 festivals internationaux et a remporté de nombreux prix dont celui du meilleur film à Aubagne et le Grand Prix au BIAF en Corée.

La série gardera l'idée de présenter de manière militante des femmes (souvent méconnues) qui ont joué un rôle important par le passé, que ce soit dans leur communauté ou de manière plus large au niveau national et international. On devrait ainsi retrouver l'impératrice Wu Zetian, la journaliste Nellie Bly, le groupe The Shags et la travailleuse sociale Leymah Gbowee. Visuellement, chaque épisode devrait s'articuler autour de 2 ou 3 couleurs dominantes, avec une cohérence graphique de l'un à l'autre. Comme dans la BD, le ton sera plutôt humoristique, conservant l'idée du décalage et des anachronismes.

Le plus : dans la droite ligne de la BD, la série s'annonce particulièrement engagée en faveur du droit des femmes.
Le bémol : la BD repose beaucoup sur l'ellipse, le sous-entendu et la connivence avec le lecteur, ce qui pourrait s'avérer moins compréhensible à l'écran.
À savoir : on peut toujours consulter les pages du blog de Pénélope Bagieu consacrées à Culottées sur Le Monde.

MR PASSENGER
Production : AIM Animation Studios
Réalisateur : Zepe

Venu du Portugal, Mr Messenger est un personnage ultra-stylisé, toujours représenté une carte à la main, qui évolue dans des paysages archétypaux aux formes géométriques. Ici, pas de morale, aucun message éducatif et probablement pas non plus de bons sentiments lénifiants, mais la découverte fascinante d'un univers graphique fort, inspiré d'artistes comme Kandinski et Miro, et pensé pour développer les capacités d'abstraction du jeune public (6-12 ans). On y assistera, entre humour et fantaisie, aux doutes et aux questions qui animent le personnage principal, qui se demande notamment comment ramener une étoile tombée du ciel ou part en quête de l'origine des couleurs.

Un projet évidemment totalement singulier qui s'affranchit des codes de la série pour enfants en proposant des intrigues atypiques, des références picturales inhabituelles et surtout aucune bonne conscience pédagogique ou morale. Probablement un ovni dans la production contemporaine, qui s'appuie sur les dessins somptueux de Zepe et leurs belles couleurs vives proposées en larges aplats. Exactement le genre d'œuvre conçue pour éveiller la curiosité des enfants, de même que leur goût esthétique, et non à les formater à un style de narration ou de valeurs.

Le plus : un livre a été réalisé à partir des dessins et du scénario du premier épisode, et c'est une splendeur.
Le bémol : plus ambitieux et exigeant que la moyenne (simplement parce qu'il ne prend pas les enfants pour des consommateurs décérébrés), Mr Passenger peut effrayer les investisseurs. Mais vu son potentiel, ce serait dommage de laisser le projet à l'état de pilote en attendant qu'un distribu Stuarteur plus courageux ouvre la voie et récolte tous les lauriers.
À savoir : Zepe a déjà réalisé trois courts métrages, dont Candide et Stuart, tous les deux nommés pour le Cartoon d'or.

Edito: D’après une histoire vraie… le réel plus fort que la fiction?

Posté par redaction, le 14 septembre 2017

Cette semaine, les cinéphiles peuvent découvrir la vie d'un pilote travaillant illégalement pour la CIA (certes très remaniée par rapport à la réalité), d'un cinéaste culte nommé Godard (certes sur le ton de la satire) et d'un couple maudit (certes ils se sont tant aimés), respectivement dans Barry Seal, Le redoutable et Nos années folles.

Les histoires vraies passionnent. Elles sont devenues un matériau à part entière. Et désormais on n'attend plus que le personnage soit six pieds sous terre. La preuve avec Pierre Bergé, incarné par Guillaume Gallienne et Jérémie Rénier dans les deux biopics sur Yves Saint-Laurent récents. Bergé (qui a aidé à produire 120 BPM) est mort vendredi mais il a pu voir deux acteurs se mettre dans sa peau. Cela doit faire étrange. Bien vivante, la personnalité est déjà héroïsée par le cinéma. Il va y en avoir du personnage historique ou contemporain. Gauguin, Karl Marx, la Reine Victoria, Van Gogh, Bjorn Borg et John McEnroe, Billie Jean King et Bobby Riggs, Romain Gary et sa mère,... Du tennis, de la peinture, des leaders politiques, il n'y a aucune profession qui échappe à cette mode du biopic.

Pour les Oscars, la France a quand même eu "l'audace" de présenter trois films basés sur des personnages réels et contemporains. Et côté productions américaines, on peut compter sur Emma Stone en Billy Jean King ou Shia LaBeouf en John McEnroe ou Judi Dench en Reine Victoria. Et la liste s'allonge avec le Spielberg et le Eastwood, qui seront finalement prêts à temps.

Le tournage est à peine terminé mais The Post aura le droit à une sortie confidentielle (New York et Los Angeles) durant les fêtes pour être oscarisable, alors que sa sortie nationale est prévue pour le 12 janvier. Le film de Spielberg, qui relate un fait réel autour du Washington Post, à la manière des Hommes du Président, peut compter sur Meryl Streep et Tom Hanks pour glaner quelques nominations.

Même chose pour The 15:17 to Paris de Clint Eastwood, tourné entre fin juillet et début septembre. Ce film sur l'attentat déjoué du Thalys en 2015, a été réalisé sur les lieux mêmes du drame, à Arras, mais aussi à l'Elysée (un jour où Emmanuel Macron était absent), avec Patrick Braoudé incarnant François Hollande (dans une séquence où l'ancien président de la République remet la légion d'honneur aux héros). Les trois soldats américains qui ont intercepté le terroriste dans le train - Anthony Sadler, Alek Skarlatos et Spencer Stone - interprètent leur propre rôle. Plus réaliste on meurt. Eastwood semble amorcer une série de films inspirés du réel, avec des héros "ordinaires", après ses succès American Sniper en 2014 et Sully en 2016. Eastwood a confirmé que le film serait prêt pour une sortie en décembre.

Le réel plus fort que la fiction ou comblant la panne d'inspiration, d'imagination? Cet engouement ne date pas d'hier, mais on voit bien qu'il prend de plus en plus de place dans les projets, aux côtés des adaptations de livres ou de BD. Six films biographiques ont dépassé le million d'entrées depuis un an en France. Ce n'est pas rien. Ça fait de belles histoires. De là à en faire des grands films...

Cartoon Forum 2017 : tour d’horizon des premiers projets présentés

Posté par MpM, le 13 septembre 2017

Carrefour de la série télévisée animée, Cartoon Forum est le lieu des possibles. L'endroit où se rencontrent espoirs et désirs, inventivité et audace, coups de cœur et paris fous. Pendant trois jours, les projets se succèdent, et les professionnels se pressent (littéralement) devant les présentations qui répondent toutes à un rituel assez précis. En une demi-heure, il faut convaincre, avec parfois peu d'éléments et un trac plus ou moins bien dissimulé, de l'intérêt et de la faisabilité d'un projet.

Les équipes présentes (producteurs, créateurs, réalisateurs) sont à la recherche de coproductions européennes, et de diffuseurs susceptibles de s'engager à leurs côtés. Du Carton Forum peut ainsi dépendre l'avenir du projet, et l'on a parfois du mal à réaliser que tous ne pourront pas se faire, ou n'arriveront pas jusqu'à nous. Pourtant, a priori, on aurait envie de tous les voir, et l'on est frappé par la diversité et l'éclectisme des thèmes, des graphismes et des univers visuels. Petit tour d'horizon des premiers projets présentés.

LA FOIRE AGRICOLE
Production : PANIQUE! et Autour de minuit
Réalisation : Stéphane Aubier et Vincent Patar

Cowboy et Indien, les héros loufoques et délirants de Panique au village, sont de retour pour un 3e "spécial" de 26 Minutes (après La Bûche de Noël et La Rentrée des classes). Ce nouvel épisode de la fameuse série (en stop Motion) créée par Vincent Patar et Stéphane Aubier se déroule au moment des examens de fin d'année et explore la thème du voyage dans le temps. Confrontés à leurs propres clones, les deux pires garnements du village réussiront-ils à se rendre à la foire agricole, objet de tous leurs désirs ?

Si le film est globalement assuré de se faire (il est suffisamment avancé pour être attendu fin 2018) et sera rapidement suivi d'un 4e (sur les vacances scolaires), la question est plutôt de savoir de quelle diffusion (sortie en salles et télévision) il bénéficiera en Europe, toutes les combinaisons (des épisodes entre eux) étant possible.

Le plus : un ton décalé et une fantaisie débridée auxquels il est impossible de résister.
Le bémol : gare aux attentes (démesurées) du spectateur : on aime tant Panique au village que l'on a toujours un peu peur d'une baisse de forme des auteurs !
A noter : les réalisateurs Vincent Patar et Stéphane Aubier sont doublement présents au Cartoon forum puisqu'ils participent également au projet Chien pourri (adapté des livres jeunesses de Colas Gutman et Marc Boutavant) à l'Ecole des loisirs) présenté par Dandeloo, Folivari et PANIQUE!

TULIPOP ANIMATED SERIES
Production : Tulipop et Blink Industries
Réalisateurs : Nina Gantz & Simon Cartwright

Un projet de série (52 x 11 minutes) totalement dépaysant qui s'inspire de l'Islande, la terre natale de sa créatrice Signy Kolbeinsdottir. L'île, avec ses glaciers, ses montagnes et ses coulées de lave, y est d'ailleurs un personnage à part entière, rebaptisé Tulipop pour l'occasion. On y suivra Gloomy et Bubble, des frères et soeurs champignons, ainsi que de toute une galerie de personnages proches de la nature. Dans cet univers fantastique sans humains, inspiré des contes islandais et scandinaves, se déroulent des aventures pleines de magie et de bienveillance. L'animation 2D fait la part belle aux couleurs vives, voire flashys, créant ainsi une ambiance visuelle forte et immédiatement reconnaissable.

Le plus : un projet singulier porté par ses inspirations islandaises.
Le bémol : on est désespéré de ne pas avoir gagné l'une des peluches représentant les personnages mises en jeu lors de la présentation. Elles sont juste superbes.
A noter : il existe environ 70 produits estampillés Tulipop et vendus à travers le monde. Un merchandising pensé en amont pour financer la série et les contenus cross medias qui devraient l'accompagner.

L'ODYSSEE DE SHOOOM
Production : Picolo Pictures
Réalisateur : Julien Bisaro

Shooom est une adorable petite chouette qui a la mauvaise idée d'éclore pendant une tempête en Louisiane. Avec son frère (qui est lui toujours au chaud dans sa coquille), elle part en quête de parents prêts à les adopter. L'occasion d'aller à la rencontre de nombreux animaux de la forêt. On craque littéralement devant le graphisme délicat et terriblement mignon de ce "spécial" de 26 minutes à destination des tout-petits. La douceur de l'animation ainsi que la simplicité du récit a tout pour séduire même les plus endurcis qui ne pourront rester de marbre devant ce très joli parcours initiatique sur fond de familles recomposées.

Le plus : le film bénéficiera d'une sortie en salles grâce aux Films du préau.
Le bémol : les deux autres films prévus sur le même modèle (dans la collection Egg's stories), mais avec d'autres animaux et d'autres lieux, ne risquent-ils pas de donner l'impression de se répéter ?
A savoir : les auteurs Julien Bisaro et Claire Paoletti se sont rencontrés à l'école de La poudrière et ont créé ensemble la société de production Picolo Pictures.

CHICKEN OF THE DEAD
Production : Anoki et Melting productions
Réalisateur : Julien David

Chicken of the dead se veut un mix entre Walking dead et Chicken run, avec un héros qui oscillerait entre Bernard Tapie et Michel-Edouard Leclerc, ce qui annonce tout de suite la couleur. On est clairement dans un projet à destination d'un public pour adultes et jeunes adultes, très engagé contre le capitalisme et la malbouffe. Il s'agit en effet d'un entrepreneur confronté à un problème délicat : sa nouvelle recette de poulet industriel transforme tous les consommateurs en poulets-zombies très en colère (contre lui).

Le projet de série (10 x 7) s'accompagne d'un projet de court métrage qui sera réalisé à Toulouse. Avec son graphisme rock'n roll proche de la bande dessinée et son ironie mordante, le concept s'inscrit sans ambiguïté à la fois dans la tradition de la satire sociale et du film de genre.

Le plus : le projet va très loin dans la dérision et envisage une saison 2 qui lorgne du côté de la planète des singes, avec une révolution anti-humaine
Le bémol : la radicalité du propos risque de terrifier certains diffuseurs
A savoir : parmi les références cinématographiques citées par les auteurs, on retrouve aussi bien Terminator que Cannibal holocaust ou Invasion Los Angeles.

3 raisons d’aller voir Les Grands Esprits

Posté par wyzman, le 13 septembre 2017

Attention, pépite. Comme nous, vous avez noté le choix compliqué que nous imposent distributeurs et exploitants cette semaine. En effet, si l'été fut relativement soft en termes de film français incontournable (à l'exception de 120 battements par minute il est vrai), les choses se corsent aujourd'hui. Car outre Les Grands Esprits, ce 13 septembre sera également marqué par Le Redoutable et Nos Années folles côté frenchy et Mother!, Mary, Barry Seal et Good Time côté ricain. Mais parce qu'au box-office il peut parfois y avoir plusieurs gagnants, voici 3 (bonnes) raisons de courir voir Les Grands esprits, une comédie dramatique comme on les aime.

1. Le pitch est savoureux. La quarantaine bien entamée, François Foucault est un professeur agrégé de lettres au lycée Henri IV, à Paris. A la suite d'événements débutant avec une tentative de séduction foireuse, il se retrouve contraint d'accepter une mutation d'un an dans un collège de banlieue classé REP+. Dès les premières minutes du film, le ton est donné : le comique de situation relève essentiellement du choc culturel que vit François et cela fonctionne à merveille. Petit bourge entouré d'adolescents issus d'une diversité dont il n'entend parler qu'à la radio et dans les journaux, il explore pendant 1h46 les limites d'un système éducatif qui met à l'épreuve la patience des élèves et les nerfs des enseignants.

2. Denis Podalydès est au top de sa forme. On l'avait adoré dans Camille redouble et Neuilly sa mère mais avec le nouveau long-métrage d'Olivier Ayache-Vidal, il se mue en valeur sûre, sympathique et bankable du box-office français. Extrêmement juste et touchant, il incarne ici un homme plus à l'aise avec ses lectures qu'avec les femmes. Et force est de reconnaître qu'il y a chez ce François Foucault quelque chose d'universel, un je-ne-sais-quoi qui devrait rappeler à chaque spectateur un enseignant déjà croisé. Bonus : l'alchimie entre Denis Podalydès et Abdoulaye Diallo est palpable et donnerait presque envie d'une suite !

3. Les dialogues sont autant de punchlines. Une fois n'est pas coutume, un bon film ne peut exister sans un bon scénario. Et dans Les Grands esprits, il y a tout : des traits d'humour, des propos qui appellent à une vraie réflexion, des joutes verbales éreintantes mais stimulantes ainsi que des silences qui font du bien. A l'aise derrière la caméra comme au niveau de l'écriture, Olivier Ayache-Vidal fait mouche. Plus sérieux que Les Profs, moins tire-larmes que Speak mais tout aussi profond qu'Ecrire pour exister, Les Grands esprits mérite toute votre attention. Promis, à la fin de la séance, vous aurez aussi le droit de jurer : "Putain il fait chier avec sa grammaire !"

Star Wars : J.J. Abrams écrira et réalisera l’Episode IX

Posté par wyzman, le 12 septembre 2017

La nouvelle est tombée il y a quelques minutes sur le site officiel de la franchise : c'est finalement J.J. Abrams qui écrira et réalisera l’Épisode IX de Star Wars. Une nouvelle qui ne surprend pas tellement tant le monstre racheté à prix d'or par Disney connaît quelques soucis du côté de ses réalisateurs ces temps-ci.

Eh oui, c'est Colin Trevorrow qui devait normalement réaliser cet Episode IX, faisant ainsi suite à J.J. Abrams (Episode VII - Le Réveil de la Force) et Rian Johnson (Episode VIII - Les Derniers Jedi). Mais suite à des désaccords artistiques, le réalisateur de Jurassic World a été remercié la semaine dernière.Le scénario de l’Épisode IX sera écrit en partie par Chris Terrio, le co-scénariste de Batman v Superman et Justice League.

Pour rappel, J.J. Abrams n'a jamais caché son amour pour la saga Star Wars et c'est d'ailleurs celui-ci qui l'a fait quitter une partie de ses fonctions du côté du reboot de Star Trek au cinéma. L’Épisode VII - Le Réveil de la Force a marqué la fin 2015 puisqu'au total le blockbuster a rapporté 2 milliards de dollars au box-office mondial - dont 936 millions rien qu'aux Etats-Unis.

L’Épisode IX de Star Wars était prévu pour le 22 mai 2019 mais vient d'être décalé au 18 décembre, une semaine après la sortie de Wonder Woman 2. L’Épisode VIII - Les Derniers Jedi sortira le 15 décembre 2017.

Trois films cannois en lice pour représenter la France aux Oscars

Posté par vincy, le 12 septembre 2017

La commission chargée de sélectionner le film français candidat à l’Oscar 2018 du meilleur film en langue étrangère s’est réunie ce mardi 12 septembre, au Centre national du cinéma et l'image animée (CNC), sous la présidence deFrédérique Bredin.

Trois films, tous inspirés d'histoires vraies, ont été présélectionnés :

  • 120 battements par minute de Robin Campillo (Les Films de Pierre / Playtime), Grand prix du jury à cannes et prix du public à Cabourg
  • Barbara de Mathieu Amalric (Waiting for Cinema / Gaumont), Prix de la poésie au cinéma à Un certain regard
  • Le Redoutable de Michel Hazanavicius (Les Compagnons du cinéma / Wild Bunch), en compétition à Cannes

La commission se réunira une seconde fois le mardi 19 septembre, afin d’auditionner le producteur et le vendeur international de chaque film présélectionné. A l’issue de ces auditions, la commission désignera le film qui représentera la France indique le CNC.

Cette commission est composée cette année de Teresa Cremisi, Présidente de la commission d'Avance sur recettes, Anne Fontaine, réalisatrice, Thierry Frémaux, Délégué général du Festival de Cannes, Deniz Gamze Ergüven, réalisatrice, Jean-Paul Salomé, réalisateur, Alain Terzian, Président de l'Académie des César et Serge Toubiana, nouveau Président d'Unifrance films.

Pour mémoire, le film proposé à l’Académie des Oscars doit :

  • avoir fait l’objet d’une sortie en salles en France entre le 1er octobre 2016 et le 30 septembre 2017,
  • avoir un contrôle artistique majoritairement détenu par des citoyens ou résidents français,
  • être réalisé en langue étrangère (pour l’Académie), c’est-à-dire dans une langue autre que l’anglais et sans que la langue soit nécessairement celle du pays d’origine.

En janvier 2018, l’Académie des Oscars annoncera la liste des nommés. La cérémonie des Oscars aura lieu, quant à elle, à Los Angeles le 4 mars 2018.

Venise 2017 : Bilan de la 74e Mostra

Posté par kristofy, le 12 septembre 2017

Cette 74ème édition du Festival de Venise s'est clôturée avec un Lion d'or sacrant Guillermo Del Toro pour The Shape Of Water : enfin une grande et belle reconnaissance pour le génial conteur d'histoire mexicain! Ce nouveau film (dont la sortie française a été décalée à février 2018, au moment des Oscars) renoue avec l'esprit de son plus grand succès Le Labyrinthe de Pan qui avait eu trois nominations aux Oscars dont celle du meilleur film en langue étrangère et  du meilleur scénario. Le jury cannois d'alors l'avait quand même oublié à son palmarès (le prix de la mise en scène avait été remis à son ami et compatriote Alejandro González Iñárritu pour Babel). A noter que le Prix de la meilleure musique de film a été remis à Alexandre Desplat pour la partition de ce film.

L'ensemble des films de la compétition était d'un beau niveau, avec une belle part de cinéastes attendus - Guillermo Del Toro, Darren Aronofsky, George Clooney, Alexander Payne, Paul Schrader, Andrew Haigh, Paolo Virzì, Abdellatif Kechiche, Ziad Doueiri, Hirokazu Kore-eda, Martin McDonagh...

Deux favoris, trois cancres

Avant l'annonce du palmarès, deux films avaient rassemblé presque de manière unanime la critique et le public :  The Shape of Water (qui était notre Lion d'or aussi), et Three Billboards Outside Ebbing, Missouri de Martin McDonagh pour lequel on prédisait comme une évidence un prix du scénario (la récompense effectivement obtenue) qui aurait pu être doublée d'un prix d'interprétation féminine pour son actrice Frances McDormand, qui semble d'ailleurs être promise de nouveau à être nommée à un Oscar (dix ans après sa nomination pour L'affaire Josey Aimes et 20 ans après avoir gagné cette statuette pour Fargo). Les films les moins appréciés semblent avoir été Una Famiglia de Sebastiano Risio (avec Patrick Bruel jouant en italien), La Villa de Robert Guediguian (qui a quand même la considération d'autres jurys avec deux prix parallèles), et (surprise) Mother! de Darren Aronofsky plutôt fraichement reçu.

Autre certitude, le Prix Marcello Mastroianni du meilleur espoir ne pouvait être remis que au jeune Charlie Plummer pour son rôle dans Lean on Pete de Andrew Haigh (Week-end, 45 Years). Avec ses faux airs de River Phoenix, le jeune comédien de 18 ans, révélé par la série "Boardwalk Empire", trouve ici son premier grand rôle.

Pour les prix d'interprétation le palmarès était assez ouvert. Etrange cependant d'avoir récompensé pour le meilleur acteur Kamel El Basha dans L’Insulte de Ziad Doueiri alors que le rôle principal est tenu par Adel Karam, d'ailleurs très bon. On est évidemment ravi pour Charlotte Rampling pour son deuxième grand prix dans sa carrière grâce à Hannah d'Andrea Pallaoro: elle porte vraiment le film puisque qu'elle est quasiment seule à l'image tout au long du film. On a remarqué avec un certain amusement que certains noms se retrouvaient dans plusieurs films de ce festival : Matt Damon dans Downsizing et Suburbicon, Javier Bardem dans Mother! et dans Loving Pablo, Matthias Schoenaerts dans Le Fidèle et Our Souls at Night, Kristen Wiig dans Downsizing et Mother! ;  et que le musicien Alexandre Desplat était lui au générique de trois films avec Espèces menacées, Suburbicon et The Shape of Water.

Carte Senior

La constante de ce festival est la belle présence de 'seniors' à l'écran : quand le scénario est trop simplet où quand la mise en scène est trop soporifique, c'est leur charisme qui sauve le film ou qui en fait tout son intérêt. C'est donc le cas pour Our Souls at Night qui ressemble à un téléfilm gentillet (ce sera d'ailleurs sur Netflix et pas en salles) qui réunit une nouvelle fois le couple Robert Redford et Jane Fonda qui cabotinent un peu pour notre plaisir. Dans The Leisure Seeker on y suit un vieil homme qui perd la mémoire et sa femme atteinte d'un cancer partir pour leurs dernières vacances en camping-car. Le film est attachant grâce aux talents conjugués de Helen Mirren et de Donald Sutherland. Il aurait été impossible de récompenser l'un sans l'autre au palmarès, mais Hollywood a déjà prévu en parallèle un prochain Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière à Donald Sutherland. C’est aussi le premier film américain du réalisateur italien Paolo Virzì. Andrea Pallaoro, italien, a tourné de son côté Hannah en français avec Charlotte Rampling (nota bene: les films 100% italiens étaient très inégaux). Dans Hannah les plans sont assez longs avec une caméra presque fixe et la narration, avec peu de dialogues, avance lentement, par ellipses, autour d'une vieille femme seule: son mari avait un secret immoral, elle n'est plus la bienvenue chez son fils et son petits-fils, et on ressent avec elle le poids des années et de la tristesse. De premier abord assez austère Hannah révèle sa dimension grâce à Rampling. Ne serait-ce qu'avec ce plan de cri primitif dans un cours d'expression corporelle (où elle n'arrivera pas à réciter son texte) et un plan de son corps nu sous la douche d'une piscine (qui ne veut pas d'elle comme membre à cause de son âge), Charlotte Rampling est à la fois Hannah le personnage et Hannah le film: sa Coupe Volpi est amplement méritée.

Le rejet de l'autre

Signe des temps présents, une thématique particulière infusait de nombreux films cette année à Venise : le rejet de l'autre. Le racisme envers les noirs est évoqué sans détour pour les Etats-Unis à la fois dans Suburbicon de George Clooney et dans Three Billboards Outside Ebbing, Missouri de Martin McDonagh, et dans une moindre mesure dans The Shape of Water de Guillermo Del Toro. Ailleurs aussi, par exemple en Australie dans Sweet Country Warwick Thornton (récompensé du prix spécial du jury). Les américains détestent les russes The Shape of Water, un libanais chrétien éprouve un lourd ressentiment contre un palestinien musulman dans L'insulte. Il y a un flic violent qui tabasse des gens dans Three Billboards Outside Ebbing, Missouri, un policier pédophile dans Angels wear white de la chinoise Vivian Qu, un propriétaire blanc qui viole une esclave aborigène dans Sweet Country. Et on recherche aussi un violeur dans Three Billboards Outside Ebbing, Missouri.

Le monde des adultes en place est souvent brutal avec les enfants : un adolescent devient un moment sans abri et se fait voler son argent dans Lean on Pete, une fillette est victime d'un prédateur dans Angels wear white et manquera de la protection de sa mère (qui la punira en lui coupant les cheveux) et de certains médecins (qui vont nier son agression physique), des bébés seront vendus comme de la marchandise dans Une famiglia de Sebastiano Risio, et un petit garçon fera office de bouclier lors du divorce entre sa mère et son père parfois violent dans Jusqu'à la garde de Xavier Legrand (le prix de la mise en scène qui a été une surprise tant on attendait plutôt Abdellatif Kechiche à ce niveau).

Décidément bien des choses ne tournent pas rond : le bienfaiteur d'une église est responsable d'une pollution de l'eau dans First reformed de Paul Schrader, les migrants sont symbole d'une crise qu'on se sait pas gérer dans le documentaire Human Flow de Ai Weiwei. La plupart de ces films en compétition à Venise pourront être découverts prochainement en France, et le premier de ceux-ci sera à voir en salles dans quelques jours : Mother! de Darren Arofsky est un tour de force qui ne laisse pas indifférent en plus de provoquer de multiples résonances...

Primé à Venise, Ziad Doueiri sous la menace d’une condamnation au Liban

Posté par vincy, le 11 septembre 2017

Le réalisateur franco-libanais Ziad Doueiri, ancien assistant de Quentin Tarantino, vit sans doute son plus étrange week-end. Samedi soir, son dernier film, L'insulte, coproduit par Julie Gayet, a été distingué à Venise avec le prix d'interprétation masculine pour l'acteur palestinien Kamel El Basha. Il revient au Liban dimanche, auréolé de ce prix prestigieux pour le cinéma de son pays. Et en fait il est arrêté à l'aéroport...

Durant deux heures et demi, il est interrogé. On lui confisque ses passeports français et libanais. Ziad Doueiri apprend alors qu'il doit "comparaître [lundi] à neuf heures du matin devant un tribunal militaire pour une investigation concernant un chef d'accusation" qu'il ignore.

Selon le quotidien libanais L’Orient le jour, le réalisateur, après trois heures au tribunal militaire de Beyrouth ce lundi, a bénéficié d’un non-lieu: le juge en charge de l’affaire ayant estimé que les faits étaient prescrits.

Le réalisateur "était accusé d'avoir violé l'article 285 du code pénal libanais qui interdit toute visite en territoire ennemi sans autorisation préalable" des autorités libanaises, a précisé son avocat Najib Lyan au quotidien. Cela concernait son film L'attentat, récompensé à San Sebastian, Marrakech et Istanbul.

En effet, pendant qu'il était en Italie, des journalistes et militants libanais ont lancé une polémique, en réclamant de sa part des excuses pour avoir tourné en Israël une partie de L'attentat, son avant-dernier film. Pour certains, il s'agissait de trahison, d'autres l'accusaient d'acter une "normalisation" des relations avec le territoire voisin ennemi (les frontières entre les deux pays sont fermées). Le film avait d'ailleurs été interdit au Liban en 2013 à sa sortie, parce que le cinéaste avait tourné partiellement en Israël avec quelques acteurs israéliens.

"Les gens qui me combattent essaient d'empêcher la diffusion de mon nouveau film L'insulte. Mais j'ai été longuement interrogé et la justice a constaté que je n'avais aucune intention criminelle vis-à-vis de la cause palestinienne" a expliqué le réalisateur après sa matinée au Tribunal. Profondément blessé, il a ajouté: "Des membres de ma famille sont morts en défendant la cause palestinienne".

Délit d'entrée sur le territoire d'un pays ennemi

Cependant tout n'est pas terminé puisque le juge a expliqué qu'il était "possible que l'affaire soit déférée devant un tribunal militaire, pour un délit d'entrée sur le territoire d'un pays ennemi sans autorisation préalable". Un délit passible d'une peine d'emprisonnement d'au moins un an au regard du droit libanais.

La coproductrice Julie Gayet a réagit dans les colonnes du Figaro: "Nous sommes tous choqués et dénonçons cette absurdité, qui n'est qu'une intimidation. C'est un prétexte absurde et moyenâgeux qui fait surface la veille de la sortie de son film à Beyrouth. Tout ceci est complètement fou, surtout quand on sait que L'insulte est un film qui prône la discussion, la paix et l'importance de s'ouvrir." L'Union nationale des critiques de films (SNCCI), et la Semaine de la critique de Venise, apportant leur soutien au réalisateur, ont aussi évoqué un "inacceptable acte d’intimidation" et un "intolérable abus de pouvoir".

L'insulte doit être présenté en avant-première nationale mardi. Il doit être aussi présenté aux festivals de Telluride et Toronto. Il était jusqu'à présent le candidat officiel pour les Oscars 2018.

Cartoon Forum 2017 : 82 projets inédits présentés en trois jours

Posté par MpM, le 11 septembre 2017

Pour sa 28e édition, le Cartoon Forum, unique plateforme de coproduction dédiée aux séries d’animation européennes, accueillera 900 participants venus du monde entier qui auront la chance de découvrir des projets en provenance de 23 pays, et à destination des plus petits (maternelle) comme des adultes et teenagers.

En picorant ici ou là dans le programme, on découvre notamment Chicken of the dead, une histoire de poulets zombies très en colère (Anoki / Melting productions), Lena's farm, une série sur le vivre-ensemble pour les 4-6 ans (Studio Film bilder) ou encore Next stop, qui suit des extra-terrestres en voyage sur la terre pour trouver le lieu idéal pour commencer leur invasion (WATT frame, ZEILT productions). Trois exemples parmi bien d'autres qui donnent singulièrement envie d'en savoir plus !

Cette année, le Cartoon Forum met également la Pologne à l'honneur à l'occasion des 70 ans de l'animation polonaise. L'occasion de découvrir le dynamisme du pays en la matière, au travers de plusieurs projets et en présence de différents studios.

Enfin, comme tous les ans, les Cartoon Tributes seront décernés durant le Cartoon Forum. Il s'agit de prix récompensant les diffuseurs, investisseurs/distributeurs et producteurs "ayant eu une influence dynamique et positive sur l’industrie européenne de l’animation durant l'année". La France, l’Allemagne et l’Italie sont en tête des nommés dont voici la liste intégrale :

Diffuseur de l’année
FRANCE TÉLÉVISIONS (France )
KRO-NCRV (Pays-Bas)
RADIO TÉLÉVISION SUISSE (RTS) (Suisse)
RADIOTELEVISIONE ITALIANA (RAI) (Italie)

Investisseur/distributeur de l’année
ABOUT PREMIUM CONTENT (APC) (France)
ATLANTYCA (Italie)
BETA FILM (Allemagne)
IMIRA ENTERTAINMENT (Espagne)

Producteur de l’année
DANDELOOO (France)
GIGGLEBUG ENTERTAINMENT (Finlande)
KAVALEER PRODUCTIONS (Irlande)
STUDIO 100 ANIMATION (France)
WUNDERWERK (Allemagne)

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Cartoon Forum 2017
Du 11 au 14 septembre à Toulouse
Plus d'informations sur le site de la manifestation