Dinard 2016 – #Brexit: « Dites à vos amis anglais que l’on s’éclate dans l’Europe! »

Posté par cynthia, le 2 octobre 2016

"C'est à nous de faire en sorte à ce que "Brexit" reste un mot ridicule sur du papier!" Ce sont sur ces mots de Rebecca O'Brien, productrice anglaise des films de Ken Loach et marraine du 27e festival du film britannique de Dinard.

Qui dit britannique en 2016, dit forcément "Brexit". D'autant que, de l'autre côté de la Manche, la Première ministre Theresa May vient de lancer la grande Loi pour sortir le Royaume Uni de l'Union européenne.

Entre les projections, les interviews, les belles rencontres et quelques festivités qui réduisent le temps de sommeil, tout le monde ne parlait que du "Brexit". Que va-t-il advenir du Royaume-Uni et de son septième art? Personne ne le sait... Et on reste un peu sur sa faim à l'issue du festival: même la table-ronde qui était dédiée au "Brexit" n'a pas vraiment répondu aux interrogations.

A croire que l'incertitude qui traversait tous les scénarios ou presque de la sélection était aussi le sentiment général des personnalités britanniques venues à Dinard.

L'acteur James D'Arcy, membre du jury, nous a confié qu'il avait voté pour le maintien du Royaume-Uni au sein de l'Europe et que l'avenir du septième art de son pays est flou: "est-ce que le Brexit va toucher l'industrie du cinéma? Je ne sais absolument pas... d'ailleurs personne ne le sait." A l'inverse, sa collègue de jury, l'actrice Anne Parillaud est persuadée que le Brexit va chambouler l'industrie du cinéma.

Le journaliste Adam Stevens était effondré par le choix de ses compatriotes, y compris parmi ses proches. "Je suis londonien, européen, et ensuite anglais" affirme-t-il, tout en s'inquiétant du divorce et de ses conséquences, et en espérant qu'il ne soit pas trop violent.

Brexit, ce mot effrayant qui nous a secoués le 24 juin dernier continue de créer des émules. Le festival était aux couleurs de l'Angleterre et de son fâcheux départ de l'Union Européenne. Mais l'exil du pays de la Reine mère ne s'est fait qu'en pensées... Apparemment, le Royaume-Uni commencera ses bagages courant mars 2017.

Finalement la jolie ville de Dinard a offert une bulle aux personnalités venues du Royaume Uni: accueillis comme des voisins qu'on aime, les Anglo-saxons partageaient tout avec les "froggies" et nous clamaient leur amour pour la France et l'Europe, entre deux verres, dans les salles obscures, aux différents repas officiels et même sur les dancefloors. Christy O'Donnell, acteur et musicien écossais du film Moon Dogs, le prouvait avec de nombreux "hugs".

rebecca o'brien productrice des films de Ken Loach © ecran noirUne exposition de dessins de presse sortis au moment du maudit référendum permettait quand même d'aborder le sujet avec dérision et humour, les meilleures des armes face à l'incompréhension.

"Dites à vos amis anglais que l'on s'éclate dans l'Europe!" s'est écriée Rebecca O'Brien durant son discours de clôture.

Mais, il est certain que durant les prochaines éditions du Festival du film britannique de Dinard les films qui seront présentés aborderont le sujet.

Le Festival du film britannique de Dinard succombe au charme de Sing Street

Posté par vincy, le 1 octobre 2016

Reparti bredouille de Deauville, Sing Street de John Carney a remporté les suffrages au 27e Festival du film britannique de Dinard. "Feel-good movie" par excellence, le film musical irlandais, aux sons si "eighties", a reçu ce soir le Hitchcock d'or du meilleur film, le Hitchcock du meilleur scénario, le Hitchcock du public et le Hitchcock "Coup de cœur" (qui permet au film d'être distribué 40 salles du Grand Ouest). Cela faisait quelques années que le Grand prix du jury n'avait pas récompensé un film aussi grand public.
Déjà primé aux Oscars irlandais (meilleur second-rôle masculin, en plus de six nominations dont meilleur film)et au Festival de Nashville, sélectionné à Sundance et Toronto, Sing Street sort avec Mars films en France le 26 octobre.

A Dublin en 1985, le jeune Conor (Ferdia Walsh-Peelo), ado pris en tenailles entre la séparation de ses parents et sa difficile intégration dans un lycée catholique où la brutalité règne. Pour s'échapper de ça, et pour séduire la belle Raphina (Lucy Boynton), il décide de monter un roupe pop-rock avec tous les losers du quartier...

La BOF, irrésistible, mélange des titres connus (The Cure, Duran Duran, A-ha, The Jam, Joe Jackson) et des compositions originales emballantes du réalisateur.

Notons que Claude Lelouch, président du jury, a décerné une mention spéciale à Away de David Blair, qui met en scène Juno Temple et Timothy Spall. Le film avait été présenté au Festival d'Edinbourgh et sortira au premier trimestre 2017 au Royaume-Uni.

Nouveauté de cette 27e édition, le jury Shortcuts, présidé par l’actrice française Marianne Denicourt, a récompensé Operator de Caroline Bartleet d'un Hitchcock d'or du court métrage tandis que le prix du public du court-métrage est revenu à Balcony de Toby Fell-Holden.

Dinard 2016: des films qui jouent avec le temps

Posté par cynthia, le 1 octobre 2016

Une inspiration semble traverser les cinéastes de cette 27ème édition du Festival du film britannique de Dinard: la construction déstructurée des scénarios. mais on notera aussi que deux œuvres de la compétition, ont usé du même pitch (à peu près) et de la même passion (la musique) pour proposer deux films complètement différents dans le ton.

Casse-tête chinois made in UK

Quatre films ont retourné notre cerveau dans tous les sens avant de nous laissé perplexe et/ou amusé. Whisky Galore de Gillies MacKinnon, Brakes de Mercedes Grower, Away de David Blair et Detour de Christopher Smith. Chacun s'amuse à sa manière avec la temporalité et la linéarité.

Ainsi Gilles MacKinnon nous offre un copié collé soporifique du film Whisky Galore d'Alexander Mackendrick de 1949. L'histoire tragique (qui se veut drôle) de la pénurie de whisky touchant les habitants d'une île isolée en Écosse. À force de prière, un bateau transportant des cargaisons de whisky fait naufrage au grand plaisir des habitants qui vont tenter de récupérer les bouteilles tout en évitant l'armée. À côté de ça, les deux femmes principales du film veulent se marier mais rencontrent des ennuis, le père est en pleine remise en question, le vieux du village est mourant, etc...(oui il y a un etc...). Le réalisateur semble avoir pris tous les sujets possibles de cinéma (il ne manquait plus que l'horreur et le porno) puis les a disposé dans un mixeur géant et sans saveur avant d'appuyer sur le bouton «destruction massive». Un véritable rubik's cube qui nous a usés plus qu'amusés.

Dans le même registre (en beaucoup moins catastrophique), Away de David Blair nous plonge dans l'enfer de deux personnages atypiques et joués avec brio par Timothy Spall et Juno Temple. Un léger fouillis s'empare de l’œuvre, qui n'évite aucun cliché du genre, et des deux personnages, presque stéréotypés. Vivant tous deux dans un hôtel, ce sont leurs flashbacks qui permettent au spectateur de comprendre pourquoi ils en sont arrivés là. Mais comprendre est un euphémisme car les scènes se mélangent tellement qu'on en vient à situer le récit juste en observant la barbe de Timothy Spall: s'il est rasé vous êtes au présent. Un véritable méli-mélo entre souvenirs et instants présents qui pourrait rendre fou un fan de Retour vers le futur.

De façon un peu plus éloignée, Finding Altamira, de Hugh Hudson, n'est pas loin de l'indigestion d'images également. L'histoire vraie de la découverte des peintures des grottes d'Altamira en Espagne au 19ème siècle est quelque peu gâchée par les visions à répétition de la jeune fille qui a fait cette découverte. Les bisons de cette grotte deviennent réels si souvent que l'on se demande si nous ne sommes pas sous LSD. Et ne parlons pas de Brakes affreusement filmé par Mercedes Grower qui nous offre une première partie sur une série de séparations (neuf au total) avant de montrer dans une seconde partie la rencontre de ces neuf couples.

Finissons par le meilleur: dans un registre beaucoup plus maîtrisé, et avec une vraie mise en scène, Detour de Christopher Smith nous maintient en haleine et en alerte en nous bernant du début à la fin. Peut-être trop malin, même si on essaie de deviner quel twist le cinéaste nous réserve, la narration mélange avec une certaine jubilation et d'astucieux artifices de montage des scènes réelles, imaginées, supposées, passées, futures. Ici, la déstructuration de son œuvre est faite avec finesse et minutie. Porté par un trio brillant et charismatique de comédiens, on se laisse avoir et séduire jusqu'à la dernière (triste) seconde qui change toute la vision du film.

Video didn't kill the radio stars

Ne vous faites pas d'illusions, en matière de musique les Anglo-Saxons sont toujours les plus talentueux. Il n'est pas donc étonnant de voir que le septième art britannique pousse la chansonnette.

Le premier a nous avoir touché en plein cœur est le merveilleux Sing Street de John Carney que l'on ne présente plus tant il a fait du bruit depuis Sundance. La création de ce groupe express de pop dans les années 80 rejoint l'histoire de Moon Dogs de Philip John. Tout comme Sing Street, ce film commence dans un foyer où l'atmosphère y est pesante. Deux frères que tout oppose dans Moon Dogs décident de partir sur un coup de tête et rencontre une jeune fille un peu rebelle avec qui ils vont former un groupe de musique (rock-electro-folk) sans le vouloir, tout en réglant leurs traumas du passé. Ils sont (demi)frères, mais ne sont pas obligés de s'aimer.

À l'inverse, avec le plus enthousiaste Sing Street, les deux frères sont proches grâce à une passion commune: la pop-rock british. Et si l'un vit par procuration, l'autre se bat afin de réaliser ses rêves. En ajoutant la thématique de la fille-fantasme qui mène le garçon où elle veut, Moon Dogs et Sing Street auraient pu faire un crossover remarquable et sans accroc si ce premier n'errait pas un peu longuement au deux tiers de son récit.

À travers ces films, le cinéma anglais montre leur ambition à se démarquer du marché européen et américain tout en tentant le reste du monde à oser sans avoir peur de choquer.

Kenneth Branagh embarque Daisy Ridley, Johnny Depp et Judi Dench à bord de l’Orient-Express

Posté par wyzman, le 1 octobre 2016

On vous le disait en novembre dernier, c'est l'irlandais Kenneth Branagh qui a été choisi par la  Fox pour incarner sur grand écran le célèbre détective Hercule Poirot dans l'adaptation du Crime de l'Orient-Express (alias le plus gros succès d'Agatha Christie). Et comme si cela ne suffisait, c'est également lui qui réalisera le film. Dès lors, le comédien de 55 an s'est fait plaisir au niveau du casting.

Produit par Ridley Scott et Mark Gordon et scénarisé par Michael Green, le projet a le mérite d'attirer moult stars. Et pas n'importe lesquelles puisqu'il s'agit de celles de la liste A. Il y a quelques heures, le magazine Variety a ainsi révélé que la star de la pièce Hamilton, Leslie Odom Jr. serait de la partie et qu'il serait loin d'être seul. En pleine traversée du désert (si l'on omet Strictly Criminal), la superstar Johnny Depp viendra jouer les renforts et les mentors pour Daisy Ridley, la nouvelle icône de toute une génération depuis sa participation à Star Wars : Episode 7 - Le Réveil de la Force.

Et parce que plus on est de fous, plus on rit, c'est avec beaucoup de plaisir que l'on retrouvera Judi Dench dans un rôle encore inconnu. S'ajoutent ensuite Michelle Pfeiffer et Michael Pena, l'acteur passé par End of Watch, Fury et Ant-Man. En pleine promotion de Sing Street, l'actrice Lucy Boynton devrait faire un malheur dans cette nouvelle adaptation de Crime de l'Orient-Express.

Dans le reste de la distribution, on notera la participation du beau Tom Bateman (Da Vinci's Demons) et de l'incontournable Derek Jacobi (Vicious). Atypique et hétérogène, ce casting est l'assurance d'un public large au moment de la sortie du film. En effet, il faudrait être fou pour louper le nouveau film de Daisy Ridley et Lucy Boynton. Surtout si Johnny Depp et Judi Dench sont de la partie !

Avec Kenneth Branagh devant et derrière la caméra, nous pouvons d'ores et déjà nous attendre à de beaux fous rires. Car si Warner Bros. a son Sherlock Holmes, le réalisateur de Thor, The Ryan Initiative et Cendrillon pourrait bien livrer à la FOX sa prochaine saga !

Dinard 2016 – Victoria Bedos: « les scénaristes, c’est un peu la dernière roue du carrosse » en France

Posté par kristofy, le 30 septembre 2016

© christophe maulave / ecran noirElle est l'une des pétillantes membres du jury du 27e Festival du film Britannique de Dinard. Durant une pause entre deux films, le jury s'est rendu disponible pour évoquer aussi bien le festival, le cinéma britannique tout comme leur cinéma. L'occasion d'une rencontre en tête à tête avec Victoria Bedos, les yeux dans les yeux.

Ecran Noir : Comment se passe cette expérience de jury franco-britannique ?
Victoria Bedos : C’est la première fois que je suis jurée et j’ai beaucoup de chance avec ce jury de Dinard. Je m’entend hyper bien avec les meufs, on n’arrête pas de papoter entre gonzesses, Jalil Lespert je ne le connaissais pas bien et on s’entend très très bien aussi, pareil avec James D'Arcy. Comme on est un jury franco-britannique, les Français parlent en anglais plutôt que l’inverse évidemment. Moi j’ai un anglais qui n’est pas hyper bon ce qui fait que je dois attendre d’être un petit peu pompette pour oser parler aux jurés anglais. J’ai l’impression que les jurés britanniques ont un regard un peu plus dur sur leur propre cinéma que les jurés français. Forcément pour nous, c’est plus exotique. Je pense que ça va être très drôle les délibérations.

EN : On dit souvent que les acteurs britanniques sont les meilleurs du monde, qu'ils sont toujours extraordinaires, il y aurait quelles différences avec les acteurs français ?
Victoria Bedos : Pour nous français on est devant ces acteurs qui ne parlent pas notre langue, et je crois qu’on est plus critique avec ceux qui parlent notre langue. C’est vrai que chez les acteurs anglais, il y a une sorte de naturel chez eux, on ne les sent jamais vraiment jouer, on a l’impression qu’ils ne savent même pas qu’il y a une caméra qui les filme. Chez les acteurs français parfois on sent que c’est joué, que c’est forcé et que ce n’est pas vrai, on remarque plus l’effet. Je crois que chez les Anglais il y a un apprentissage peut-être différent dans les écoles de théâtre...

EN : ...comme jouer une autre version de soi-même avec votre film Vicky ?
Victoria Bedos : Vicky je l’ai écrit et je joue le rôle principal, mais je n’aurais pas pu le réaliser comme l’a fait Denis Imbert. Avec ce scénario, j’ai adoré continuer l’écriture avec le corps. Tout d’un coup le personnage que j’avais dans la tête et qui me parlait depuis longtemps, j’ai dû l’incarner, et c’est magique parce que c’est comme si je terminais ce travail d’écriture physiquement. Ce prolongement ça m’avait manqué sur le film de La famille Bélier en rendant le scénario, qui est devenu au final la vision de quelqu’un d’autre. Là c’est agréable que j’incarne le personnage moi-même, ça me permet de garder une sorte d’emprise dessus, d’y mettre encore plus ma petite musique en tant que comédienne.

EN : Durant la cérémonie d’ouverture de ce festival de Dinard la marraine, Rebecca O'Brien a rappelé que c’était l'un des rares festival où le métier de producteur est mis en avant. Et pour la place des scénaristes ?
Victoria Bedos : C’est vrai qu’à la cérémonie des César, j’ai été assez étonnée: toute l’équipe de La famille Belier était au troisième rang, et moi qui avait écrit le film avec Stanislas Carré de Malberg, on était tout au fond de la salle, avec d’autres scénaristes d'ailleurs. J'ai découvert que souvent les scénaristes, c’est un peu la dernière roue du carrosse en terme de considération, on est beaucoup moins bien payé, alors que sans nous il n’y a pas de film ou presque. Ce que je veux dire c’est que dans le budget d’un film il n’y a souvent pas grand-chose pour le développement de son écriture. Aux Etats-Unis les auteurs sont beaucoup plus mis en avant, ils ont une place plus primordiale. Je crois que en France vers la fin de la Nouvelle Vague il y a eu cette idée que les auteurs et les réalisateurs étaient la même personne alors que ce sont deux métiers différents. Moi j’adore écrire, mais j’adore jouer aussi. Là où je suis vraiment très heureuse c’est d’avoir trouver mon équilibre avec ces deux métiers.

EN : Si vous pouviez tourner avec n'importe quelle personnalité britannique, ça serait qui ?
Victoria Bedos : Je dirais Clive Owen ! J’ai vu Le fils de l’homme il y a une semaine et ça m’a vachement marqué. Il dégage une putain de virilité, il est à la fois sensible et fort, c’est un vrai mâle. On manque un peu d’acteur viril comme ça en France. Moi j’ai un petit côté masculin, alors ça me plait quand il y a un vrai mec en face, car, du coup ça me féminise. Avoir un partenaire avec un peu de brutalité masculine en lui, ça permet de me fragiliser.

EN : Quel est votre film britannique de chevet ?
Victoria Bedos : Love actually. Déjà c’est un bijou de scénario, l’histoire est tricotée de manière incroyable. Le montage est dingue aussi avec un sens du rythme super en passant d’une histoire à l’autre et qui se mélange les unes aux autres. Justement je suis en train d’écrire un scénario pour un film choral, mais je ne sais pas ce que ça deviendra. Pour moi c’est le principe de la mayonnaise, tous les ingrédients se mélangent dans une danse effrénée. Love actually aussi parce que je suis une midinette, j’adore les comédies romantiques anglaises qui mélangent l’amour et l’humour. Ce n’est pas juste une comédie: il y a aussi du drame. J’adore quand on mélange les genres en fait, c'est un peu ce qu’on appelle la comédie italienne, et ils savent vraiment très bien faire ça en Angleterre.

EN : Et pour votre film britannique préféré en tant que membre du jury ?
Victoria Bedos : Si j’ai un gros coup de cœur je vais tout faire pour que mon petit protégé soit défendu et récompensé. Après on se confronte quand-même au principe de la subjectivité. Moi je n’ai pas eu les mêmes expériences que les autres jurés comme Anne Parillaud ou que Claude Lelouch donc forcément on a des regards et des goûts qui sont différents. Par exemple, la violence je trouve que c'est merveilleusement bien fait au cinéma mais ce n‘est pas mon style, ça me fait du mal parce que je suis très sensible. On a vu des films très différents les uns des autres en compétition. C’est ça qui est chouette en tant que jurée, on part au combat, il faut convaincre les autres que son film préféré est le meilleur.

Le remake de Scarface entre les mains de Terence Winter (Les Soprano)

Posté par vincy, le 30 septembre 2016

Scarface va connaître une troisième vie cinématographique, après les versions de 1932 et 1983. Antoine Fuqua (Training Day, Equalizer, Les Sept Mercenaires, actuellement en salles) devrait réaliser le film, qui se déroulera à Los Angeles avec en toile de fond l'immigration mexicaine, pour le compte de Universal.

Seul souci: le scénario. Après des premiers essais avec Paul Attansio (Donnie Brasco, La somme de toutes les peurs) et David Ayer (Training Day, Fury, Suicide Squad), un script rendu ensuite par Jonathan Herman (Straight Outta Compton, Ghost in the Shell), les producteurs ont finalement engagé Terence Winter, connu pour avoir écrit et produit Les Soprano. Il doit enrichir et améliorer la version de Herman.

Terence Winter a à son actif les scénarios de séries comme Boardwalk Empire et Vinyl. Il a également été nommé à l'Oscar de la meilleure adaptation pour Le Loup de Wall Street. Avant de plancher sur Scarface, il doit finir le scénario du biopic sur Andy Warhol, avec Jared Leto dans le rôle de l'artiste.

Le premier Scarface (1932), aujourd'hui un classique, a été réalisé par Howard Hawks avec Paul Muni dans le rôle principal. 51 ans plus tard, Al Pacino donnait la réplique à Michelle Pfeiffer dans le remake de Brian de Palma, scénarisé par Oliver Stone.

Scarface, à l'origine un polar d'Armitage Trail paru en 1930, est inspiré de la vie d'Al Capone.

Cinespana 2016 : Alex de la Iglesia et Xavier Cugat se partagent la soirée d’ouverture

Posté par MpM, le 30 septembre 2016

Mi gran noche

Traditionnellement, le Festival Cinespana qui commence ce soir propose deux ambiances pour sa soirée d'ouverture. Cette année, les spectateurs auront le choix entre une comédie caustique signée Alex de la Iglesia, Mi gran noche, et Sexo, maracas y chihuahuas de Diego Mas Trelles, un documentaire haut en couleurs sur le musicien catalan Xavier Cugat, star d'Hollywood où il fut chef d'orchestre sur de nombreux tournages.

Dans Mi gran noche (My big night), le trublion du cinéma espagnol s'attaque à la télévision à travers l'interminable tournage d'une émission de fin d'année durant laquelle les différentes personnalités en présence rivalisent d'ego, jusqu'à ce que la situation dégénère hors de tout contrôle. Une nouvelle farce délirante et ironique par le réalisateur de Balada Triste et Les Sorcières de Zugarramurdi. Une belle avant-première que les fans ne manqueront pas, d'autant que le film n'a toujours pas de date de sortie en France...

Portrait chaleureux d'un artiste hors normes

Autre film, autre style, Sexo, maracas y chihuahuas nous emmène sur les pas d'une véritable star de la musique catalane, Xavier Cugat, le seul Espagnol à avoir eu quatre étoiles sur le Walk of Fame de Hollywood Boulevard. Comme l'indique son titre, ce documentaire plein de couleurs et de musique revient sur le parcours exceptionnel de Cugat qui fut amené à travailler avec les plus grandes stars, de Rudolph Valentino à Charlie Chaplin, en passant par Rita Hayworth, Franck Sinatra ou Woody Allen.

A grands renforts d'images d'archives, d'interviews de Cugat lui-même et d'extraits de films, le documentaire retrace le parcours étonnant de cet artiste complet surnommé le "roi de la rumba" en raison de son inspiration éminemment cubaine (il vécut à Cuba de 4 à 18 ans), et qui fit également carrière en tant que caricaturiste. Que l'on soit familier ou non du personnage, c'est par ailleurs l'occasion de se replonger dans l'âge d'or hollywoodien du cinéma muet et de revisiter un demi-siècle de cette musique "tropicale" (comme il aimait à la surnommer lui-même) qu'il a exporté aux quatre coins du monde jusqu'au début des années 70.

Au fond, que l'on soit plutôt jeu de massacre dans les coulisses de la télévision ou portrait chaleureux d'un artiste hors norme, les deux propositions sont une excellente manière de commencer cette nouvelle édition du plus grand festival européen de cinéma espagnol qui, comme à son habitude, réserve de belles découvertes, surprises et moments de convivialité.

Taxi 5 piloté par Franck Gastambide

Posté par vincy, le 30 septembre 2016

Lors de la présentation du line-up d'EuropaCorp au congrès de la FNCF à Deauville, Luc Besson a annoncé la préparation du 5e volet de la saga Taxi, rapporte Le Film Français. Ce nouveau volet de la franchise sera coproduite avec ARP, mais change d'équipe artistique

Ce Taxi 5 sortira le 31 janvier 2018, soit environ vingt ans après le premier film et onze ans après Taxi 4. Cette fois-ci ce sera sans Samy Naceri.

Franck Gastambide et Malik Bentalha, compères dans Pattaya (2 millions d'entrées en France), seront les têtes d'affiche de ce Taxi 5, sous titré "Il était temps de passer la 5e". Gastambide réalisera également le film.

"Je suis content de voir que le taxi sort de sa caisse, ça me fait très plaisir", a annoncé Luc Besson. "C'est la jeune équipe de Pattaya qui est venue nous voir", a-t-il ajouté. "On les laisse faire, je ne m'occupe de rien".

Les quatre premiers films de la série ont cumulé 27 600 000 spectateurs en France.

Le Festival International du Film Francophone de Namur ouvre ses portes

Posté par wyzman, le 30 septembre 2016

Depuis 1986, le FIFF comme l'appellent ses amoureux a pour vocation de faire rayonner le cinéma francophone. Et cette année encore, le pari s'annonce de taille. Néanmoins, les organisateurs se sont à nouveau retroussés les manches pour nous offrir une programmation plus qu'extraordinaire !

Du vendredi 30 septembre au jeudi 6 octobre, le FIFF accueillera du très (très) beau monde. Les cinéphiles déjà présents à Namur ce soir pourront ainsi découvrir La fille inconnue, le nouveau film des frères Dardenne. Mais ce n'est pas tout. Entre les avant-premières, les films en compétition, le focus sur le cinéma belge, les courts métrages, les séances spéciales et les clips, il y en aura pour tous les goûts.

Bien évidemment, nous sommes impatients de découvrir 1h54 de Yan England et de revoir Willy 1er de Ludovic et Zoran Boukherma, Marielle Gautier et Hugo P. Thomas. Mais il n'y a pas que cela ! Boris sans Béatrice de Denis Coté, En amont du fleuve de Marion Hänsel et Ma vie de courgette de Claude Barras devraient vous (re)faire tomber amoureux de la langue française. Vous êtes prévenus.

Pour plus d'informations, n'hésitez pas à consulter le site internet du FIFF. Photos, exclus et conseils, vous devriez y trouver votre bonheur. En espérant vous voir nombreux à Namur dès ce week-end, nous vous souhaitons une très bonne 31ème édition !

Edito: Merci patrons!

Posté par redaction, le 29 septembre 2016

Cette semaine, un Ours est dans les salles. Un Ours d'or qui rappelle que le documentaire peut à la fois réveiller les consciences, sensibiliser les spectateurs et contrecarrer l'information au quotidien. Fuocommare, par delà Lampedusa place notre regard sur île-frontière, entre Europe et Afrique, là où des milliers de migrants s'échouent (quand ils sont encore vivants), une île abandonnée par les pouvoirs italiens et européens. Un Ours engagé donc.

Il y a aussi une Palme. Pas une Palme d'or, mais une Palme de cœur. Aquarius. Un portrait de femme éblouissant. Un récit qui croise les inégalités sociales (et raciales), les fossés entre générations, le combat contre le capitalisme et la corruption, l'hymne à la liberté et une certaine idée du "carpe diem". Une fresque féministe qui embrasse et entrelace tous ces thèmes avec délicatesse et finesse, et qui vous emporte comme un grand roman. Le roman d'une vie, et en arrière plan, le tableau de tous les maux du Brésil. Mais le jury cannois n'a pas voulu offrir un seul prix à ce film "politique" alors que le Brésil était en pleine crise institutionnelle, que l'équipe d'Aquarius se révoltait sur les marches contre un "coup d'Etat" qui ne disait pas son nom. Une Palme manquante mais assurément un film marquant.

Il y a également des chevaux. Le remake des Sept mercenaires renoue avec la grande tradition du Western. Hollywood revisite le classique avec un casting black-indien-asiatique-latino-Wasp-cryptogay. Du fun avant tout. Mais surtout l'idée là encore que le capitalisme, ennemi son amie la démocratie (dixit le salaud du film), est parfois bien plus hors-la-loi que les hors-la-loi officiel. Ici encore, le mal à combattre n'est pas un simple psychopathe mais ce qu'il symbolise: la tyrannie de l'argent. Allégorie prolétaire inattendue où les citoyens préfèrent être protégés par des "criminels".

Sale semaine pour les "boss". Les incorruptibles et les victimes prennent leur revanche. Pendant ce temps là, le cinéma français nous offre Radin! avec Dany Boon. Un film qui n'a rien d'engagé et qui essaie de faire rire avec l'avarice. Du Molière adapté. Cherchez l'erreur quand les autres cinémas offrent une vision résistante et généreuse de l'être humain. Bien sûr, la radinerie du "héros" est moquée. Pourtant, de ces quatre sorties, on retiendra que le film français est un peu à côté de la plaque sur notre époque. Le personnage incarné par Boon révèle surtout que nous avons peur de l'avenir. Quand les autres se battent au présent pour assurer un futur meilleur, ou en tout cas agréable.