Parker, l’adaptation tragiquement inutile

Posté par geoffroy, le 17 avril 2013

parkerL'histoire : Parker est le plus audacieux et le plus redoutable des cambrioleurs. Spécialiste des casses réputés impossibles, il exige de ses partenaires une loyauté absolue et le respect scrupuleux du plan. Alors qu’une opération vient de mal tourner à cause d’une négligence, Parker décide qu’il ne travaillera plus jamais pour Melander et son gang. Mais le caïd n’accepte pas l’affront et ses hommes laissent Parker pour mort.


Bien décidé à se venger, Parker remonte la piste du gang jusqu’à Palm Beach. Se faisant passer pour un riche Texan à la recherche d’une luxueuse propriété, il rencontre la séduisante Leslie, un agent immobilier qui connaît les moindres recoins de l’île. Avec l’aide de la jeune femme, Parker découvre que le gang projette de rafler 50 millions de dollars de bijoux. Il monte alors un plan pour s’en emparer. C’est le début d’une opération dont Parker n’avait prévu ni l’ampleur, ni les conséquences…

Notre avis: Quitte à découvrir sur grand écran les aventures de Parker, célèbre cambrioleur professionnel créé sous la plume de feu Donald E. Westlake (pour l’occasion il signait sous le pseudo Richard Stark), mieux vaut se (re)faire Le Point de non-retour de John Boorman avec Lee Marvin (1967) ou Mise à sac d’Alain Cavalier avec Michel Constantin (1967).

Car le tout  nouveau Parker, premier du nom au cinéma depuis qu’Hollywood en a récupéré les droits, ne vaut pas tripette, même sous les traits du sympathique et athlétique Jason Statham. Tout ou presque ronronne dans une bien mauvaise mécanique. Atone, soporifique ou par moments inepte, le film est surtout facile. Pour ne pas dire carrément fainéant. Pour preuve, il déroule un scénario ultra-balisé axé sur la vengeance et uniquement la vengeance.

Du coup, le réalisateur qui ne s’arrête jamais sur la spécificité du personnage dans sa dimension de monte-en-l’air, plombe le seul intérêt d’un projet cinématographique plutôt inoffensif. Comble de l’ironie, Parker laisse ses « anciens petits copains » d’un casse qui a mal tourné, faire le boulot. Lui, il attend. Et nous, on s’emmerde.

Si la belle Jennifer Lopez ose, à 43 ans, un petit dénudé affriolant en petite culotte, son rôle ne sert de toute façon à rien. D'où le dénudé, peut-être. Comme cette scène de baston – super bien branlée au demeurant – en plein milieu du film. A ce stade, on se demande à quoi bon. Et puis on laisse tomber puisque le film ne propose rien sur la psychologie d’un homme visiblement fatigué de mener cette vie. Statham fait alors du Statham. À la lettre. Sans sourciller ni chercher à proposer autre chose que les sempiternelles « actionners » qu’il affectionne visiblement.  Nous avons connu Taylor Hackford légèrement plus inspiré (Contre toute attente, Dolores Claiborne, Ray...).

Cannes 2013 : la sélection des courts métrages et de la Cinéfondation

Posté par MpM, le 16 avril 2013

A deux jours de l'annonce de la sélection officielle, le Festival de Cannes a révélé les neuf courts métrages en lice pour la Palme d'or du court métrage et les dix-huit films retenus dans le cadre de la Cinéfondation. Cette année, le jury est présidé par Jane Campion.

Côté courts métrages, le comité de sélection a dû choisir parmi 3500 films représentant 132 pays de production différents. Pour la première fois, un film palestinien participe à la compétition. On note également la présence de deux films français et d'un film venu d’Islande.

- More than two Hours d'Ali Asgari (Iran)
- Condom lead de Mohammed Abou Nasser et Ahmad Abou Nasser (Palestine, Jordanie)
- Whale Valley de Gudmundur Arnar Gudmunsson (Islande, Danemark)
- The Meteorite and Impotence de Sasaki Omoi (Japon)
- Mont blanc de Gilles Coulier (Belgique)
- Olena d'Elzbieta Benkowska (Pologne)
- Ophélia d'Annarita Zambrano (France)
- Safe de Moon Byounggon (Corée du Sud)
- 37°4 S d'Adriano Valerio (France)

Du côté de la cinéfondation, 14 fictions et 4 films d'animation ont été retenus parmi les 1550 présentés cette année par 277 écoles du monde entier. Un tiers des écoles n'avaient jamais été retenues, et le Chili figure pour la première fois dans la sélection. On peut également noter la présence de trois films américains, deux français et deux tchèques.

- The norm of life d'Evgeny Byalo (Russie)
- The magnificient lion boy d'Ana CARO (Royaume Uni)
- O Šunce d'Eliška Chytkovà (République Tchèque)
- Duet de Navid Danesh (Iran)
- Babaga de Gan DE LANGE (Israël)
- Needle d'Anahita Ghazvinizadeh (Etats-Unis)
- En attendant le dégel de Sarah Hirtt (Belgique)
- Contrafàbula de una nina disecada d'Alejandro Iglesias Mendizabal (Mexique)
- Stepsister de Joey Izzo (Etats-Unis)
- Au-delà de l'hiver de Jow Zhi Wei (France)
- În acvariu de Tudor Cristian Jurgiu (Roumanie)
- Seon de Kim Soo-Jin (Corée du Sud)
- Asuncion de Camila Luna Toledo (Chili)
- Going south de Jefferson Moneo (Etats-Unis)
- Danse macabre de Ma?gorzata Rzanek (Pologne)
- Manana todas las cosas de Sebastián Schjaer (Argentine)
- Exil de Vladilen Vierny (France)
- Pandy de Matúš Vizar (République Tchèque)

BIFFF 2013 : retour sur le palmarès

Posté par kristofy, le 16 avril 2013

ghost graduationPour sa 31ème édition, le Brussels International Fantastic Festival a réussi à présenter en 12 jours plus de 110 films, répartis en différentes sections. Freddy Bozzo, le vice-président du festival, a indiqué que lui et son équipe ont vu plus de 600 films pour proposer le meilleur de la production de films fantastiques du moment.

Le BIFFF veut offrir un panorama le plus large possible avec plus d’une vingtaines de films en avant-première internationale, mais aussi dépasser ces considérations d’exclusivité pour proposer des titres immanquables qui ont déjà pu être remarqués ailleurs mais inédits en Belgique (et inédits pour la plupart en France aussi), comme le remarquable Excision de Richard Bates Jr (avec Traci Lords en pieuse mère de famille et John Waters en prêtre) déjà passé par le Festival européen du film fantastique de Strasbourg.

Il y a forcément une petite part de subjectivité dans le choix de la présence de tel ou tel film en compétition ou hors-compétition et dans la répartition des différentes sections. Par exemple, la catégorie reine de la compétition internationale proposait 13 films très différents les uns des autres dont : Kiss of the Damned de Xan Cassavetes (vu à Venise), Upside Down avec Kirsten Dunst dont la sortie a été longtemps retardée (au cinéma le 1er mai), The human race de Paul Hough (le fils du célèbre John Hough qui a pour l’occasion été fait chevalier de l’Ordre du Corbeau au BIFFF), des comédies comme l’espagnol Ghost Graduation, des films beaucoup plus sanglants comme American Mary, et le thriller Chained de Jennifer Chambers Lynch qui, figurant parmi les films les plus réussis de 2012, était un favori.

Le BIFFF n'a malheureusement pas pu offrir à ses spectateurs le film le plus intriguant et le plus fascinant de ce printemps : Upstream Color, découvert à Berlin en présence de son réalisateur Shane Carruth (de retour après le culte Primer), et qui aurait été bienvenu dans la compétition.

Le palmarès de la Compétition Internationale :confessions of murder

- Corbeau d’Or, Grand Prix : Ghost Graduation de Javier Ruiz Caldera
- Corbeau d’Argent, Prix Spécial du Jury ex aequo : Abductee de Yudai Yamaguchi
- Corbeau d’Argent, Prix Spécial du Jury ex aequo : American Mary de Jen Soska et Sylvia Soska
(remis par le jury de la Compétion Internationale présidé par Roland Joffé entouré des réalisateurs Iain Softley et Frédéric Fonteyne, et de l’actrice Marina Anna Eich)

Le palmarès des autres sections :

- Méliès d’Argent : May I Kill U? de Stuart Urban
- Mention spéciale : Earthbound de Alan Brennan
(remis par le jury Européen, composé de Adrian Politowski, John Engel, Stéphane Streker, Myriam Leroy, Marie-Hélène Dozo, Pauline Duclaud-Lacoste et David Mathy)

- Prix Thriller : Confession Of Murder de Jung Byung-gil
(remis par le jury Thriller composé de Paul Cleave, Patrick Ridremont et Eric Godon)

- Prix du 7e Parallèle : Blancanieves de Pablo Berger
- Mention spéciale : Vanishing Waves de Kristina Buozy
(par le jury 7ème Parallèle, composé de Patricio Lagos, Christophe Bourdon, Jean-Michel Vovk et Charles Tatum Jr.)

-Prix du Public : Ghost Graduation de Javier Ruiz Caldera

american maryC’est donc le film espagnol Ghost Graduation qui est le grand gagnant de cette 31e édition du BIFFF avec le doublé idéal Corbeau d’or du jury et Prix du Public. Récompenses que l’on avait déjà pronostiquées en cours de festival, même s'il est un peu surprenant que ce soit une comédie qui remporte le prix le plus important et non un film plus sombre comme Chained de Jennifer Chambers Lynch, curieusement absent du palmarès.

La compétition étant assez inégale, il est en revanche logique que le film American Mary et ses victimes (volontaires pour certaines, pas du tout consentantes pour d’autres) d’opérations chirurgicales radicales ait été distingué : c’est peut-être le film qui prend le plus aux tripes. Plus étonnant, un prix pour Abductee qui repose juste sur un début de bonne idée: un homme seul est kidnappé et se retrouve dans un container de métal; Autour de lui, il y a d’autres containers avec d’autres personnes kidnappées. Tous sont transportés vers… une fin de film ennuyeuse.

A noter que le thriller Confession Of Murder de Jung Byung-gil s’éloigne des nouveaux maîtres étalons coréens (The Chaser, I saw the Devil…) en évitant de montrer du sang ou de la torture, mais en se concentrant surtout sur les scènes d’action, avec un scénario qui joue au chat et à la souris avec quelques rebondissements improbables.

Il montre notamment en guise d’introduction une scène de poursuite à pied, filmée à travers les vitres d’un bâtiment à un autre, et surtout deux grosses scènes de courses-poursuites sur route, impliquant différents véhicules et personnages qui vont de l’un à l’autre à toute vitesse, et deux généreuses séquences de cascades à faire applaudir les Wachowski’s époque Matrix Reloaded.

Maintenant, il reste à découvrir si, auréolés de ces différents prix, les lauréats du BIFFF 2013, Ghost Graduation en tête, bénéficieront d'une sortie en salles françaises.

Lecce 2013 : un palmarès équilibré

Posté par MpM, le 16 avril 2013

LecceOn peut souvent déduire la physionomie d'une compétition à la seule lecture de son palmarès. A Lecce, lors du 14e festival du cinéma européen, il semble qu'aucune grande tendance ne se soit vraiment dégagée, chaque jury récompensant des œuvres distinctes.

Et c'est vrai qu'aucun film ne sortait du lot, à l'exception notable du captivant (mais radical) Rêve et silence de Jaime Rosales, découvert à la Quinzaine des Réalisateurs en 2012.

Paradoxalement, le film s'est avéré trop exigeant pour recevoir le moindre prix : dans chaque jury, il s'est en effet trouvé au moins un membre pour le détester. Et c'est vrai qu'on peut être surpris par l'approche très formelle du réalisateur catalan qui utilise presque systématiquement le plan fixe et situe hors champ une partie importante de l'action.

Au lieu d'être de simples décors, les lieux deviennent alors des personnages à part entière. Les protagonistes du film, eux, sont des êtres de passage qui vont et qui viennent, parlent, regardent, pleurent, en un mot vivent, à la fois dans et hors du cadre.

C'est donc un film bien plus consensuel qui a remporté l'Olive d'or (photo ci-dessous). Loving de Slawomir Fabicki décortique comment un jeune couple en apparence très amoureux en arrive à se faire la guerre.

Une étude de mœurs pas toujours très subtile qui oppose deux stéréotypes traditionnels : d'un côté une femme angélique et compréhensive et de l'autre un homme borné et jaloux. Passé la moitié du film, ça ne fonctionne plus, le scénario s'enfonçant dans les clichés sans vraiment explorer son sujet.

Le jury international, composé de la productrice Grazia Volpi, de l'actrice Maya Sansa, de la responsable de l’institut du film néerlandais Claudia Landsberger, du directeur du festival du film de Kiev Andriy Khalpakhchi et de l'acteur Leon Lucev, a par ailleurs récompensé Silent ones, un premier film esthétiquement ambitieux mais au scénario un peu creux, par un très logique prix de la meilleure photographie et Trois mondes de Catherine Corsini par un prix du scénario qui ferme les yeux sur les quelques passages ratés du film.

The almost man de Martin Lund repart quant à lui avec le prix spécial du jury, qui a voulu couronner le talent de l'acteur principal et la tonalité humoristique du film, portrait peu flatteur d'un homme de 35 ans en pleine crise identitaire.

De son côté, le jury Cinéeuropa s'est laissé séduire par The dead and the living de Barbara Albert, un road movie à travers l'Europe à la recherche d'un passé douloureux et indicible lié à la seconde guerre mondiale. Un film qui cherche à dire beaucoup de choses d'un coup, ce qui est rarement une bonne chose, mais qui se distingue par une bande-son très réussie.

Enfin, c'est Ships (photo ci-contre) de la cinéaste turque Elif Refig qui a reçu le prix Fipresci (Fédération internationale de la presse cinématographique). Impressionnant par sa maîtrise cinématographique et esthétique, ce premier long métrage marque l'émergence d'une nouvelle réalisatrice pleine de promesses.

Les personnages en quête d'identité y semblent des enfants qui construisent leur propre univers, comme un refuge à l'intérieur du monde. Pour eux, l'aspiration au voyage devient aussi bien espoir et désespoir que rêve et désillusion.

Au final, presque tous les films sélectionnés sont ainsi repartis avec quelque chose, à l'exception donc du film espagnol Rêve et silence, d'un film russe particulièrement misérabiliste (Living de Vasily Sigarev) et d'un film grec pas mal fichu mais un peu poussif (11 meetings with my father de Nikos Kornilios).

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Le palmarès complet

Olive d'or du meilleur film
Loving de Slawomir Fabicki (Pologne)

Prix de la meilleure photographie
Silent ones de Ricky Rijneke (Pays-Bas)

Prix du meilleur scénario
Trois mondes de Catherine Corsini (France)

Prix spécial du jury
The almost man de Martin Lund (Norvège)

Prix du meilleur acteur
Wolfram Koch pour Our little differences de Sylvie Michel (Allemagne)

Prix du meilleur acteur dans un second rôle
Roland Rába dans Silent ones de Ricky Rijneke (Pays-Bas)

Prix Cinéeuropa
The dead and the living de Barbara Albert (Autriche)

Prix FIPRESCI
Ships d'Elif Refig (Turquie)

Cinecibo Award
Il pasticciere de Luigi Sardiello (Italie)

Emidio Greco Award
Tiger boy de Gabriele Mainetti (Italie)

Puglia show award
Matilde de Vito Palmieri (Italie)

Special Jury Mention
Rumore bianco d'Alessandro Porzio (Italie)

Ships est un film impressionnant pour sa maîtrise cinématographique et esthétique. Il marque l'émergence d'une nouvelle réalisatrice pleine de promesses qui aborde le thème de l'odyssée, c'est-à-dire du voyage, à la fois comme espoir et désespoir et comme rêve et désillusion. Les personnages en quête d'identité y semblent des enfants qui construisent leur propre univers, comme un refuge à l'intérieur du monde.

BIFFF 2013 : rencontre avec Dario Argento

Posté par kristofy, le 15 avril 2013

Dario Argento, il maestro del Giallo, est déjà venu plusieurs fois au BIFFF et cette fois c’est pour son dernier film, Dracula 3D. Pour l’occasion, une masterclass était organisée. Racontant de nombreux souvenirs de ses tournages, le réalisateur s’est montré très bavard mais aussi drôle et chaleureux, partageant photos et autographes avec tout le monde…

Ses influences...

Dario Argento a un point commun avec les cinéastes de la Nouvelle Vague : c’est un critique de film qui est devenu scénariste (notamment pour le célèbre Il était une fois dans l’ouest de Sergio Leone), puis réalisateur et aussi producteur de ses films (une structure de production avec son frère Claudio et son père Salvatore Argento).

Il a étudié un peu en France, et à Paris il passait son temps à la Cinémathèque à regarder quantités de films. Le jeune Dario a commencé à écrire des critiques sur les films qu’il aimait, c’était des critiques partiales. Il a contribué à écrire pour une revue communiste qui préférait le cinéma politique plus que les cinéma français ou américain ou d’aventures : on lui disait que tel western qu’il admirait n’était pas dans la ligne du journal, même si le directeur de la revue l'aimait aussi.

Parmi les cinéastes qui ont pu à un moment forger son goût pour le cinéma, il cite Alfred Hitchcock, Ingmar Bergman, Fritz Lang, Luis Bunuel, Carl Theodor Dreyer, la Nouvelle Vague et surtout au moins un millier de films…

Ses premiers pas au cinéma...

Son premier film en tant que réalisateur, L’oiseau au plumage de cristal, était à l’origine un scénario que devait tourner un réalisateur anglais dont il n’appréciait pas le travail. Il choisi de faire le film lui-même. Il a trouvé facile sa première expérience de metteur en scène. Mais certains techniciens et acteurs (surtout un terrible avec lequel c’était une lutte continue) le considéraient comme un débutant alors qu'il savait depuis longtemps comment faire du cinéma.

Il se souvient : "Mario Brava avait déjà fait deux ou trois films de giallo, pas beaucoup, mais c’était très différent de moi, et lui n’aimait pas la musique dans les films. Depuis mon travail avec Sergio Leone, j’étais devenu ami avec le compositeur Ennio Morricone, mon père aussi était ami avec lui, moi j’étais jeune encore et plus tard il a fait des musiques pour mes films. Un jour j’étais allé chez lui avec les disques que j’aimais comme exemple d’accompagnement pour mon film, il m’a dit de les ranger et qu’il ne voulait pas les voir, il m’a dit qu'il composerait de la musique contemporaine originale et on a travaillé plusieurs fois ensemble par la suite".

La censure...

"La censure et moi c’est une longue histoire, depuis mon premier film même. Une fois devant un comité italien qui voulait faire trop de coupures dans mon film je me suis énervé, et ils ont appelé la police pour me faire sortir.

J’ai produit avec George A. Romero Zombie et en France la censure nous a d’abord empêché de sortir le film. Il nous ont dit non, 6 mois après on l’a représenté avec des coupes et non, encore des coupures et toujours interdiction, et encore.

Il a fallu attendre l’élection d’un nouveau gouvernement français plus libéral, on a alors représenté le film dans sa version originale sans coupures et cette fois la censure a autorisé le film, il est sorti sur les Champs-Elysées avec les sous-titres français, c’était magnifique de le voir là. Mes films ont été presque tous interdit en Israël mais je ne sais pas pourquoi, pareil en Scandinavie alors qu’ils produisaient de la pornographie sans limite, et plus tard tous mes films sont sortis en même temps.

En Angleterre sur une affiche de Ténèbres qui montre une femme avec la gorge tranchée qui saigne, ils ont mis à cet endroit une sorte de papillon pour cacher. Aujourd’hui, s'il y a de la censure, elle est surtout chez les producteurs."

Souvenirs...

Dracula 3DDario Argento aime raconter diverses anecdotes de ses souvenirs de tournage. Par exemple, sur le tournage de Dracula 3D, l’acteur Rutger Hauer qui avait une après-midi de libre s’est retrouvé complètement perdu au milieu d’une forêt sans savoir dire où il était et comment le retrouver…

Le réalisateur est en revanche un peu ému de parler de sa compagne Daria Nicolodi (collaboratrice, actrice et co-scénariste de plusieurs de ses films) et préfère évoquer plus longuement son travail avec sa fille Asia Argento qui fréquentait ses plateaux de tournage lors de vacances scolaires avant qu’elle ne devienne une de ses actrices et qu’elle réalise à son tour des films.

Il se montre également très intéressé par la technologie qu’il compare à de la poésie : qu’il s’agisse d’un vieux type de pellicule qui n’existe plus et dont il faut travailler la gélatine, des progrès dans les effets spéciaux, les trucages numériques, et la 3D, ce sont les moyens de créer les images de son imaginaire. Concernant son dernier film, la figure du vampire est évidemment attractive pour lui : un personnage qui est mort mais qui vit encore et qui se nourrit de sang… Toutefois, Dracula 3D n’a pas encore de date de sortie cinéma en France.

Le festival du cinéma brésilien de Paris fête son 15e anniversaire

Posté par MpM, le 15 avril 2013

festival bresilien de parisDéjà la quinzième bougie pour le festival de cinéma brésilien de Paris qui se tient au cinéma l'Arlequin (75016) du 16 au 23 avril.

Pour fêter ça, la désormais célèbre manifestation a concocté un programme riche en événements, rencontres et découvertes, à commencer par un hommage (en sa présence) au réalisateur Carlos Diegues, l'un des cofondateurs du cinema novo, le courant cinématographique brésilien né au milieu des années 50, mélangeant néo-réalisme italien et Nouvelle Vague française.

Le public pourra (re)découvrir dix de ses principaux films, comme Ganga Zumba (Cannes 1964), Tieta (représentant du Brésil aux Oscars en 1997) ou encore Le plus grand amour du monde (Golden globe 2006).

Par ailleurs, le festival propose une compétition de longs métrages de fiction parmi lesquels Shooting de Juliana Reis (primé au festival de Rio 2012) et Il était une fois Veronica de Marcelo Gomes (primé à San Sebastian 2012).

La reste de la sélection mêle films jeune public, documentaires et séances spéciales. Les festivaliers pourront ainsi voir en ouverture l'un des grands succès de l'année 2012 au Brésil, Gonzaga, de père en fils de Breno Silveira, qui a réuni près de deux millions de spectateurs. En clôture seront présentés Viramundo, un voyage avec Gilberto Gil de Pierre-Yves Borgeaud et Hélio Hoiticica de Cesar Hoiticica.

De nombreuses personnalités sont attendues, à l'image de Maria de Medeiros, Gilberto Gil, Guilherme Azevedo, Kleber Mendonça Filho...

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Festival du cinéma brésilien de Paris
Du 16 au 23 avril 2013
Cinéma l'Arlequin
Informations et programme sur le site de la manifestation

BIFFF 2013 : beau triplé pour le court métrage Chambre Double

Posté par kristofy, le 14 avril 2013

Le BIFFF propose différentes sélections de longs métrages (compétition internationale, thriller en compétition, avant-première hors compétition…), et il en est de même pour le court métrage avec également plusieurs jurys. Voici les différents lauréats dans cette catégorie :

- Grand Prix du Jury : Perfecto Drug de Toon Aerts
- Méliès d’argent : Chambre double de Mathieu Mortelmans
- Prix du Jury Jeunesse : Chambre double de Mathieu Mortelmans
- Prix SABAM : Chambre double de Mathieu Mortelmans
- Prix de la 3 (chaine de la RTBF) : Délivre-moi de Antonio Duquenes
- Prix du Jury de la Presse Cinématographique Belge : Pour vous Servir de Christophe Clin
- Prix FedEx : This is Love de Florence Boisée et Callewaert

chambre doubleLe court-métrage Chambre double de Mathieu Mortelmans (photo de gauche) a donc été plébiscité par plusieurs jurys avec trois prix à la clé. Joli résultat pour ce film qui était montré à un public pour la première fois.

Gilles est médecin et est interrogé : tout a en fait commencé quelques heures avant, en pleine nuit, dans un hôtel miteux, où le réceptionniste le sollicite afin de soigner une femme tabassée…

On y retrouve dans le rôle principal Jean-Jacques Rausin, qui compte déjà à son actif de nombreux courts métrages primés (La balançoire de Christophe Hermans) et diverses participations dans des longs métrages au cinéma (Au cul du loup de Pierre Duculot).

Rencontre avec le comédien :

EN : Qu’est ce qui t'as séduit dans ce projet de Mathieu Mortelmans ?
JJR :
C’est principalement le personnage, un genre de personnage que je n’avais pas encore joué. C’est un médecin qui s’arrête pour se reposer dans un motel et il va lui arriver d'énormes mésaventures. Il se rend compte petit à petit dans le film qu’il est responsable d’un acte absolument abominable. C’est un peu kafkaïen parce qu'il ne s’en rend pas compte au début et des gens vont l’accuser d’être responsable d’un crime passionnel. Et donc ça m’intéressait de jouer un personnage avec une certaine autorité et aussi un calme de figure alors que c’est quelqu’un en fait de torturé et un peu schizophrène.

EN : Quel ingrédient fantastique a fait du court-métrage La chambre double un des favoris ?
JJR : Le côté fantastique (qui fait d’ailleurs qu’il a été sélectionné au BIFFF) vient surtout du ton du film qui donne l’impression au début que justement c’est un film fantastique parce qu'on perd un peu le spectateur dans un espace un peu onirique. On ne sait pas très bien si on est vraiment dans la réalité, mais à la fin du film on se rend bien compte que c’est l’histoire d’une pathologie mentale. C'est le sens de la narration de Mathieu Mortelmans qui est fantastique.

EN :  Tu fais quelle différence chambre doubleentre jouer dans un court-métrage ou un long-métrage ?
JJR : Travailler comme acteur sur un long ou un court métrage c’est assez différent en soi, moi je n’ai jamais eu l’occasion d’avoir le premier rôle principal dans un long jusqu'à maintenant.

En ce moment je prépare un long métrage avec le réalisateur Xaxier Sauron, avec qui j'ai déjà fait plusieurs courts comme Mauvaise lune, qu’on devrait tourner normalement en octobre et qui s’appellera Je me tue à le dire. Là ça va être ma première expérience d’un premier rôle dans un long.

Un premier rôle dans un court métrage, c’est aussi un énorme investissement, mais d’une autre ampleur. Tenir un personnage dans un long métrage sur une histoire de 1h30 ou 2h, c’est une tout autre démarche. Moi j’adore vraiment faire des courts métrages parce que c’est l’occasion de rencontrer des réalisateurs et leur univers.

Par exemple j’ai adoré tourner dans le premier court métrage de Amélie van Elmbt qui s’appelait Ghislain et qui était un film de l’ IAD (Institut des Arts et Diffusion, centre de formation au cinéma). Puis elle m’a redemandé de jouer un petit rôle dans son long La tête la première, et j’ai eu beaucoup de plaisir à le faire. C'était un personnage à l’origine un petit peu absurde parce que c’est un éleveur de puces... Ca a été deux jours de tournages mais un plaisir de rencontre avec David Murgia et Alice de Lencquesaing, une chouette rencontre.

Tenir un personnage du début jusqu’à la fin sur une durée courte comme ici 15 minutes, c’est toujours exprimer un personnage avec toutes ses facettes et essayer de le rendre le plus crédible possible.

Jean-Jacques Rausin sera au générique d'un court-métrage qui pourrait être en compétition à la Cinéfondation du Festival de Cannes, le jury sera présidé par Jane Campion.

BIFFF 2013 : petits massacres entre amis et à l’anglaise

Posté par kristofy, le 13 avril 2013

Si les films espagnols sont légion à ce 31e BIFFF, le cinéma britannique est lui aussi bien représenté. Les films anglais ont souvent comme point de départ avant tout des personnages très bien écrits, et d’ailleurs joués par les meilleurs acteurs : on voit des gens issus du peuple et comme tout le monde, ou presque…

Pas de super héros, pas d’esprit d’outre-tombe, pas de possession démoniaque, il s’agit juste de personnes qui vont se retrouver confrontées à une situation violente et qui vont y réagir. Les codes du film de genre, souvent le thriller, sont en même temps respectés et détournés.

the liabilityLe réalisateur Craig Viveiros est venu présenter The Liability, pour lequel il n’a réunit qu’un petit budget d’environ 500 000 dollars...

Grace à son scénario, il a convaincu des acteurs de premier plan comme Tim Roth et Peter Mullan (avec un accès de colère mémorable) de jouer auprès du jeune Jack O'Connell (Eden lake, la série Skins), et de Kierston Wareing (It’s a free world, Fish tank) dans un second rôle méconnaissable.

Un jeune de 19 ans crashe la coûteuse voiture de son beau-père. En guise de début de remboursement, il doit faire le chauffeur pour un ‘ami’ durant une journée. C’est un tueur en mission, dans une forêt il va falloir couper à la hache les mains d’un ‘contrat’, mais les choses vont se compliquer quand une jeune fille les surprend.

Il y aura beaucoup trop de coïncidences au mauvais endroit au mauvais moment pour que certains évènements ne soient pas liés comme on va le découvrir. Le film développe un engrenage qui montre une relation maître-disciple avec un certain humour.

Les récentes émeutes de Londres may I kill you(en août 2011) ont déjà trouvé un écho dans le film May I kill u ? de Stuart Urban. Un agent de police à vélo depuis 8 ans va devenir un justicier en tuant différents hors-la-loi qui d’après lui méritent la mort : un émeutier, un homme coupable de violence conjuguale, deux passeurs de prostituées russes, une suicidaire, une grand-mère qui fait du vol à l’étalage…

On y retrouve Kevin Bishop (un des personnage de la trilogie de Cédric Klapisch L’Auberge Espagnole/Casse-tête chinois).

C’est un homme plutôt effacé, toujours sous la coupe de sa mère, qui va s’affirmer en devenant un mystérieux exécuteur anonyme qui informe la population de ses actes par internet. Ce policier fait de son quartier une zone de tolérance zéro, mais quelqu’un est sur ses traces…

Il s’agit d’un vigilante-movie en forme de comédie avec plein de provocations (un peu dans la lignée de Super de James Gunn), ici pour se justifier il fait avouer à ses victimes qu’elles méritent la mort avant de les tuer, et la nuance est mince entre justicier et serial-killer…

communautyBeaucoup plus sanglant, le survival chez des dégénérés dans Community de Jason Ford. Deux jeunes étudiants en école de cinéma arrivent dans un quartier malfamé, ils y trouvent des enfants qui apprennent différentes phases de la chasse pendant que les parents sont collés au canapé en fumant une herbe locale particulièrement addictive.

Après un comité d’accueil sauvage, ils vont se retrouver, l'un sur une table avec le ventre ouvert et l'autre attachée sur un lit le ventre découvert… Le réalisateur commence par le meilleur avec des enfants tueurs et l’origine de la drogue si particulière, ensuite c’est une course-poursuite plus classique entre assaillants et victimes qui vont essayer de s’échapper (tout en n’étant malheureusement pas assez rigoureux pour finir sur une bonne note).

Trois films qui suggèrent que derrière tout citoyen britannique se cache un psychopathe en puissance. Ils ont aussi en commun d’éviter d’appliquer des recettes pour séduire les spectateurs mais au contraire de les provoquer à rebrousse-poil. Le cinéma anglais a cette qualité de souvent produire des films qui savent fédérer un public avec des ingrédients épicés, loins de ceux sans vraiment de saveur qui visent les critères de diffusion à la télévision à 20h50… à l’image de la France.

Matthew McConaughey : retour en grâce…

Posté par geoffroy, le 13 avril 2013

Matthew McConaugheyMatthew McConaughey, la star en devenir devenu has-been, a confirmé récemment à la presse qu’il allait interpréter le premier rôle du prochain Christopher Nolan, Interstellar, dont la sortie est prévue en 2014.

Comme quoi il faut se méfier des jugements définitifs. Même si, il faut bien l’avouer, ceux-ci étaient plus que mérités.

Surtout lorsqu’ils naissent d’un vide artistique avec pour seul argument des abdos en béton et un sourire enjôleur. La posture, plus que légère, aura quand même duré une bonne décennie…

Alors qu’à 27 ans, il assure dans le remarquable Lone Star de John Sayles (1996), Matthew McConaughey, le beau blond aux futurs abdos en béton, sombre progressivement dans une représentation de soi puérile sans grand intérêt.

Il tourne dans un Zemeckis correct (Contact, 1997), un Spielberg raté (Amistad, 1997), un film choc (Emprise de l’acteur Bill Paxton, 2001) et un autre avec des dragons (Le règne du feu, 2002).

Le reste de sa filmographie se résume à un seul rôle. Celui du play-boy au sourire « ultra brite » sévissant dans des comédies oubliables dont la dernière en date, Hanté par ses ex (2009), est un naufrage artistique.

McConaughey a 40 ans. Et des soucis à se faire. Il vieillit et ses résultats au box-office sont médiocres. Rien de tel pour une petite remise en question. Car le retour en grâce est possible. Incertain, certes, mais possible. Il en va de son statut d’acteur non d’une pipe !

Premier acte de ce revirement, Matthew-McConaugheyLa Défense de Lincoln (2011), polar juridique sans prétention mais bien tenu. L’acteur retrouve son regard malicieux teinté de cynisme. Il semble toujours en vie.

Ce que confirmera son film suivant, acte deuxième d’un retour dans la cour des grands. William Friedkin (French Connection, L’Exorciste)  l’utilise en Lucifer électrique dansant avec la mort dans Killer Joe (2012). Dans le rôle de Killer Joe Cooper il est tout simplement parfait. Dans son élément.

Le retour est consommé. Il s’affiche par la suite dans le prometteur mais raté Paperboy (2012), inexplicablement en compétition officielle lors du dernier Festival de Cannes. Si le film ne tient hélas pas la route, lui fait le job. Tout comme dans le nettement plus réussi Magik Mike (2012) de Steven Soderbergh, succès surprise au box-office américain 2012.

En quatre films et deux ans – dont pas une seule comédie – Matthew McConaughey a, semble-t-il, reconquit Hollywood. Jeff Nichols (Take Shelter) l’a choisi pour interpréter Mud, également présenté au Festival de Cannes 2012, film plus mainstream, d’auteur, dans la lignée de Killer Joe. Le film sortira chez nous le 1er mai 2013 mais on peut d'ores et déjà annoncer qu'il y confirme son grand retour.

Et les projets – pour certains concrétisés – ne manquent pas. Jean-Marc Vallée l’a « casté » pour interpréter Ron Woodroof (The Dallas Buyers Club), électricien diagnostiqué séropositif en 1986 et qui décide d’absorber des drogues alternatives interdites pour soulager la douleur. Scorsese, comme Nolan, s’appuiera sur son physique taillé à la serpe dans The Wolf of Wall Street au côté de Leonardo Di Caprio. Bref, on se l’arrache. Il pourrait même figurer dans Knight of Kups de Terrence Malick.

Passer en à peine quatre ans des nanars que sont l’Amour de l’or et Hanté par ses ex à Friedkin, Scorsese, Nolan, Malick ou Soderbergh est un sacré tour de force. Un tel revirement artistique méritait bien un petit papier. Mais attention, rien n’est définitif. Dans un sens comme dans l’autre.

Lecce 2013 : les aphorismes d’Aki Kaurismäki

Posté par MpM, le 12 avril 2013

kaurismakiDu propre aveu d'Aki Kaurismäki, le Finlandais n'est pas très expansif, voire renfermé.

Il n'y a qu'à se référer à son œuvre, pleine de personnages masculins mutiques et superbes dont seuls les yeux sont expressifs, à l'image du duo magnifique de Tiens ton foulard, Tatiana.

De ce film, il dit d'ailleurs sans détour "l'essentiel est de rendre hommage au silence de l'homme finlandais."

Au festival de Lecce, dont il est l'invité, Aki Kaurismäki a fait honneur à cette réputation. Détendu et souriant, il s'est livré lors de la conférence de presse à ce qui semble être son exercice préféré, la création d'aphorismes mi-ironiques, mi-surréalistes.

"Je suis au service du cinéma", "Le monde change, alors pourquoi le cinéma ne changerait pas lui aussi ?", "Si vous pensez à Cary Grant et Brad Pitt, vous pouvez voir la différence", "Je suis un homme paresseux : je mets de la musique à la place des dialogues car il faut écrire les dialogues alors que la musique est déjà là", "Si les acteurs sont bons, pourquoi en changer ?"...

Inutile d'attendre de longs développements ou des commentaires sur son oeuvre, on n'en saura guère plus, si ce n'est peut-être que le jour où l'on ne trouvera plus de pellicule, il cessera de filmer.

La superbe exposition qui est consacrée kaurismakiau travail de Kaurismäki dans le château de la ville joue aussi sur cette propension qu'a le cinéaste finlandais à expliquer son œuvre en quelques formules bien senties.

Au détour des panneaux reproduisant des images de ses films, on peut ainsi lire : "c'est facile de tirer un drame épique de 2h30 d'un regard échangé dans la rue, à condition de ne pas se promener avec les mains dans les poches. Métaphoriquement, bien sur" ou "Mon éternel projet est de faire un film qu'une paysanne chinoise pourrait comprendre sans sous-titres." (au sujet d'Ombres au paradis).

Mais aussi : "J'ai réalisé que je devais traiter les personnages féminins exactement comme les personnages masculins. Après tout, d'un point de vue existentiel, les problèmes sont les mêmes." (L'homme sans passé) ; "J'ai toujours eu l'ambition secrète que le spectateur sorte du cinéma en se sentant un peu plus heureux que lorsqu'il est arrivé." (Au loin s'en vont les nuages) ; "Le casting, pour moi, c'est engager les bons acteurs, afin de ne pas avoir à les diriger, ce qui est bien pour un homme paresseux." (J'ai engagé un tueur)...

En plus de l'exposition, le Festival de Lecce organise une rétrospective de son œuvre, permettant de revoir pratiquement tous ses films. Un vrai régal, des Leningrad cowboys go to America à son dernier long métrage en date, Le havre. Justement, le meilleur moyen d'en savoir plus sur Aki Kaurismäki est probablement de revoir ses films. Tout ce qu'il a toujours voulu dire est là, à portée de mains, mâtiné d'humour et de cette mélancolie profonde qui vient toujours rappeler que la vie est une farce à la fois noire et ironique.