SOS Rétrospective : Bill Murray à l’honneur au MK2 Hautefeuille

Posté par MpM, le 6 mars 2013

bill murrayUn talent sans fin... C'est ainsi que l'on a envie de résumer la carrière homérique de Bill Murray, qui illumine nos écrans avec son air bougon et son flegme impassible depuis plus de trente ans. On fête d'ailleurs cette année les vingt ans d'un des plus grands films de l'acteur (son premier "grand film" diront certains), l'inénarrable Un jour sans fin de Harold Ramis, Groundhog Day en VO, autrement dit "le jour de la marmotte", où il revit inlassablement la même journée de sa vie, mais en compagnie d'Andie Mc Dowell, ce qui atténue le supplice.

A cette occasion, et pour célébrer également la sortie le 27 février dernier d'Un week-end royal de Roger Michell, dans lequel Bill Murray  incarne en toute simplicité le président américain Franklin Delano Roosevelt, le MK2 Hautefeuille propose jusqu'à la fin du mois une rétrospective choisie de ses films les plus marquants. A savoir Coffee and Cigarettes de Jim Jarmusch (2002), Broken Flowers de Jim Jarmusch (2005), S.O.S Fantômes d'Ivan Reitman (1984), Un jour sans fin de Harold Ramis (1993), Lost In Translation de Sofia Coppola (2004), La vie aquatique (2005) et Moonrise Kingdom (2012) de Wes Anderson.

De quoi se délecter de toutes les facettes de l'immense talent d'acteur (et de caméléon) du grand Bill, en attendant de le retrouver prochainement chez Roman Coppola (frère de Sofia, qui porta chance au comédien) et surtout chez celui qui lui donne avec régularité les rôles les plus excitants de sa carrière, l'exceptionnel Wes Anderson (The grand budapest hotel, annoncé pour 2014).

______

Rétrospective Bill Murray
A partir du 6 mars au MK2 Hautefeuille
Séances les samedis et et dimanches en matinée
Programme sur le site de MK2

Les sorties cinéma du 6 mars 2013

Posté par redaction, le 6 mars 2013

affiche du film à la merveille to the wonder poster- A la merveille (*****) de Terrence Malick (USA, 1H52) avec Ben Affleck, Olga Kurylenko, Rachel McAdams, Javier Bardem. En compétition à Venise 2012.

- No (****) de Pablo Larraín (Chili, 1H57) avec Gael García Bernal, Antonia Zegers, Alfredo Castro. Nomination à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Prix CICAE au Festival de Cannes 2012.

- The Sessions (****) de Ben Lewin (USA, 1H35) avec John Hawkes, Helen Hunt, William H. Macy. Prix du Public et prix d’interprétation pour l’ensemble du cast au Festival de Sundance 2012 ; Prix du Public au Festival de San Sebastian 2012.

- Au bout du conte (***) de Agnès Jaoui (France, 1H52) avec Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Agathe Bonitzer, Arthur Dupont.

- Spring Breakers (**) de Harmony Korine (USA, 1H32) avec James Franco, Vanessa Hudgens, Selena Gomez, Ashley Benson. En compétition à Venise en 2012. Film interdit aux moins de douze ans, avertissement publics sensibles.

Et aussi :

- 20 ans d'écart de David Moreau (France, 1H32) avec Virginie Efira, Pierre Niney, Gilles Cohen. Alice Lantins a 38 ans.  Belle, ambitieuse, dotée d'une impeccable conscience professionnelle, elle a oublié de gérer sa vie privée. Elle pourrait être la prochaine rédactrice en chef du magazine "Rebelle" si elle n'était pas trop sérieuse. Mais lorsque le jeune Balthazar, à peine 20 ans, va croiser son chemin , tout va changer. Alice va feindre la comédie d'une improbable idylle pour décrocher son poste.

- Outreau, l'autre vérité de Serge Garde (France, 1H32, documentaire) - L’affaire d’Outreau a traumatisé les consciences et déstabilisé l’institution judiciaire. Dix ans après, le réalisateur décrypte de façon dépassionnée sur ce fiasco judiciaire.

- Sababou de Samir Benchikh (France, 1H40) avec Tiken Jah Fakoly - Des destins se croisent et portent le message qu’une Afrique plus humaine est possible.

- Les Chemins de Lalune de Richard Morier (France, 1H37) avec René Burnol, Thibaud Chaufourier, Allyson Glado - Tout les sépare mais ils vont devoir vivre ensemble les quelques jours nécessaires à l’un, Pierre journaliste parisien, pour être guidé par l’autre, Emile Lalune contrebandier, jusqu’à une frontière que le premier doit franchir très vite et que le second connaît très bien. Dans la montagne ils croisent des gendarmes, des bandits, des forestiers étranges et Marie qui plaira beaucoup à Pierre.

- Hansel & Gretel : Witch Hunters de Tommy Wirkola (USA, 1H28) avec Jeremy Renner, Gemma Arterton, Famke Janssen - Liés par le sang, Hansel et Gretel ont aujourd'hui soif de vengeance. Pourtant, sans le savoir, ils sont désormais victimes d’une menace bien plus grande que celle de leurs ennemis : leur passé. Film interdit aux moins de douze ans.

Un film en avant-première exclusive sur Xbox

Posté par MpM, le 5 mars 2013

pulp

Le film anglais indépendant Pulp réalisé par Adam Handy et Shaun Magher est devenu le premier long métrage à sortir en exclusivité sur Xbox. Cette comédie apparemment délirante, qui est disponible moyennant des "points Microsoft", met en scène un éditeur de comics books confronté à un gang qui utilise une autre maison d'éditions pour blanchir son argent sale...

"Microsoft ne semble peut-être pas le partenaire le plus évident pour une comédie indépendante, mais l'industrie du film a changé", a expliqué Adam Handy pour justifier ce choix atypique. "La Xbox 360 peut distribuer instantanément Pulp à des millions de spectateurs britanniques et lui offrir une visibilité impossible par les moyens traditionnels".

Bien que le film ait été bien accueilli dans le circuit des festivals (Marbella, SFX, Las Vegas...), il n'aurait en effet selon le réalisateur pas pu bénéficier d'une large sortie en salles en raison de son budget réduit et de la frilosité des distributeurs traditionnels. Microsoft pourrait d'ailleurs renouveler l'expérience à l'avenir en proposant régulièrement de nouveaux titres sur Xbox.

Si c'est la première fois qu'un film bénéficie d'une sortie sur ce support, cela fait suite à plusieurs initiatives du même type qui prennent leurs distances avec la sacro-sainte sortie en salles, comme la diffusion gratuite de TBB QFK: the pirate bay away from keyboard de Simon Klose sur youtube dès sa présentation officielle au Festival de Berlin et celle Des paradis artificiels de Marcos Prado sur dailymotion avant sa sortie en salles, ce qui avait créé un début de polémique sur la remise en cause de la chronologie des médias.

On manque encore de recul pour déterminer si cette manière d'offrir un canal supplémentaire à certaines œuvres fragiles ou militantes peut vraiment porter ses fruits, et surtout quel modèle économique peut en découler. Mais il ne fait aucun doute que la question ne cessera de se poser dans les mois et années à venir avec à la clef, peut-être, les bases d'un nouveau système de distribution.

Les Armateurs et Michel Ocelot en course pour les Cartoon movie Tributes

Posté par vincy, le 5 mars 2013

affiche cartoon movie 2013 lyonA l'occasion du 15e Cartoon Movie à Lyon qui s'ouvre demain et s'achève le 8 mars, les nominations aux Cartoon Movie Tributes ont été révélées. Les trois vainqueurs seront connus vendredi.

- Réalisateur européen de l'année:
Enzo d'Alò (Pinocchio)
Peter Lord (Les pirates ! Bons en rien, mauvais en tout)
Michel Ocelot (Kirikou et les hommes et les femmes)

- Producteurs européens de l'année:
Les Armateurs (Kirikou et les hommes et les femmes et Ernest et Célestine)
Anima Vitae (Niko, le petit renne 2)
El Toro Pictures / Lightbox Entertainment/ Ikiru Films (Tad l'explorateur)

- Distributeurs européens de l'année :
TF1 International (Le chat du rabbin, Le cristal magique du père Noël et Aya de Yopougon)
Pro Films (Ronald le barbare, Niko le petit renne, Freddy Frogface, Moomins et Lotte and the Moonstone)
Universum Film (Niko le petit renne, Jean de la Lune, Prinzessin Lillifee et Knight Rusty)

L'an dernier, Rémi Bezançon et Jean-Christophe Lie pour Zarafa, Cinéart et Perro Verde Films avaient remporté le prix dans chacune des catégories.

Le Cartoon Movie se déroule chaque année à Lyon et rassemble plus de 700 professionnels de l'animation en provenance de 40 pays. 56 projets divisés en 4 catégories - concept, développement, production, films achevés - sont présentés durant 3 jours.

Cannes 2013 : quinze projets retenus par l’atelier de la Cinéfondation

Posté par MpM, le 4 mars 2013

Chaque année depuis 2005, l'atelier de la Cinéfondation permet à quinze cinéastes ainsi qu'à leurs producteurs de se rendre au Festival de Cannes pour présenter leurs projets et rencontrer plusieurs centaines de partenaires potentiels. L'idée est d'ouvrir aux participants "les portes des coproductions internationales, leur donnant ainsi les meilleures chances de terminer leurs films". L'Atelier soutient ainsi le cinéma de création et favorise l’émergence d’une nouvelle génération de cinéastes originaires du monde entier.

Et cette année, les projets viennent véritablement de tous les continents, y compris l'Afrique, exceptionnellement bien représentée avec des projets éthiopien, égyptien et sud-africain. Le Moyen-Orient est lui aussi très présent avec deux films israéliens et une coproduction jordano-palestinienne.

Parmi les réalisateurs sélectionnés, certains ont déjà une certaine notoriété, comme le Français Emmanuel Finkiel (Nulle part, terre promise ; Je reste...), le Turc Ozcan Alper (Le temps dure longtemps, en sélection au Festival de Vesoul 2012 et prix FIPRESCI au festival de Kérala, photo) ou le Chilien Niles Attalah (Lucia, primé au Rencontres Cinélatino de Toulouse).

Concrètement, qu'apporte une telle sélection ? Bien sûr, c'est un pas presque décisif dans la réalisation d'un film. En effet, parmi les 126 projets présentés depuis 8 ans, 83 ont été réalisés et 29 sont actuellement en préproduction. Mais dans de nombreux cas, cela va plus loin, avec l'accession rapide à une reconnaissance, voire une consécration, internationale. Sont par exemple passés par l'atelier de la cinéfondation ces cinq dernières années des cinéastes comme la Polonaise Malgoska Szumowska (en compétition cette année à Berlin avec In the name of... où elle a reçu le Teddy Award du meilleur film), la Française Léa Fehner (Qu'un seul tienne et les autres suivront, prix Louis Delluc du premier film en 2009), l'Israélien Nadav Lapid (Le policier, prix spécial du jury au Festival de Locarno en 2011), le Français Nabil Ayouch (Les chevaux de Dieu, sélectionné en section Un certain Regard à Cannes en 2012 et récompensé aux festivals de Montpellier et de Namur) ou encore la Française Alice Winocour (Augustine, présenté à la Semaine de la critique 2012 et nommé au césar du meilleur premier film).

Signe à la fois du tremplin que constitue l'atelier et de l'intuition des sélectionneurs, capables de déceler le talent en germe chez des cinéastes qui en sont souvent à leur premier long métrage. On souhaite donc un beau parcours aux lauréats 2013, que l'on retrouvera peut-être à Cannes en 2014 ou à Berlin en 2015...

Les lauréats de l'atelier de la Cinéfondation 2013

Rey de Niles Attalah (Chili)
Ciao Ciao de Song Chuan (Chine)
Out/In the Streets de Jasmina Metwaly and Philip Rizk (Egypte)
Lamb de Yared Zeleke (Ethiopie)
Je ne suis pas un salaud d'Emmanuel Finkiel (France)
Stage Fright de Yorgos Zois (Grèce)
Chenu de Manjeet Singh (Inde)
Holy Air de Shady Srour (Israël)
The House on Fin Street de Amir Manor (Israël)
Sworn de Virgin Laura Bispuri (Italie)
Me, Myself and Murdoch de Yahya Alabdallah (Jordanie/Palestine)
Days of Cannibalism de Teboho Joscha Edkins (Afrique du Sud)
Memories of the Wind de Ozcan Alper (Turquie)
Road Kill de Yuichi Hibi (Etats-Unis)
The Heirs de Jorge Hernández Aldana (Mexique)

Steven Spielberg reprend le Napoléon de Stanley Kubrick

Posté par vincy, le 4 mars 2013

stanley kubrick napoléon taschenLes visiteurs de l'exposition Stanley Kubrick à la Cinémathèque française avait pu apprécier tout le travail de préparation du film autour de Napoléon que rêvait de réaliser le cinéaste de Barry Lindon.

Sur Canal +, le futur président du jury du Festival de Cannes Steven Spielberg a confirmé qu'il développait une mini-série télévisée à partir du scénario laissé par Kubrick.

Le script, écrit en 1969 (vous pouvez lire la version complète ici), a été abandonné dans les années 70, faute de pouvoir financer le projet, et ce, malgré l'accord tacite d'Oskar Werner et d'Audrey Hepburn pour tenir les rôles principaux.

Spielberg a déjà collaboré avec Kubrick : le scénario d'A.I. : Intelligence artificielle, rédigé par Kubrick dans les années 70, a été repris et adapté par Spielberg en 2001.

A noter : Tachen a édité un beau livre de 1 112 pages, "Stanley Kubrick's Napoleon : The Greatest Movie Never Made", regroupant des années de recherches et de préparation autour de ce Napoléon.

Rebelle (War Witch) fait une OPA sur les prix Ecrans Canadiens

Posté par vincy, le 4 mars 2013

kim nguyen prix ecrans canadiensNouvellement créés par l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision, les prix Écrans canadiens, ancien prix Génie (lire notre actualité du 2 février), ont récompensé leurs lauréats hier soir à Toronto.

Le film de Kim Nguyen, Rebelle (War Witch), nommé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, a fait une razzia avec 10 prix : meilleur film, réalisation, scénario original, actrice (Rachel Mwanza), second-rôle masculin (Serge Kanyinda), direction artistique, image, montage, son et montage sonore.

Autant dire qu'il ne reste que des miettes pour les autres. Laurence Anyways repart avec les prix des meilleurs costumes et des meilleurs maquillages ; Cosmopolis a été consolé avec les prix de la meilleure musique (Howard Shore) et de la meilleure chanson ; Still Mine est primé pour son acteur (James Cromwell) ; Midnight's Children est distingué pour son second-rôle féminin (Seema Biswas) et son scénario / adaptation (d'après le roman de Salman Rushdie) ; enfin Resident Evil : Retribution reçoit le prix des meilleurs effets visuels. Le film a également été gratifié d'un Cineplex Golden Reel Award, pour avoir été le plus gros succès canadien au box office national.

Notons que Sarah Polley a été distinguée pour son documentaire Stories We Tell.

Enfin, la britannico-canadienne Kim Cattrall, 57 ans, a été honorée d'un prix spécial pour sa contribution artistique à l'industrie du cinéma et de la télévision. La star de Sex & the City, a notamment été remarquée dans des films comme Police Academy, Hold Up, Le bûcher des vanités, Star Trek VI, The Ghost Writer...

Omar Sy dans la prochaine aventure des X-Men

Posté par vincy, le 3 mars 2013

"Très heureux d'accueillir le brillant Omar Sy de l'incroyable film Les Intouchables au casting de X-Men: Days of Future Past" : ainsi a tweeté Bryan Singer.

Ce cinquième épisode des X-Men sera le premier à mélanger les deux époques. On y retrouve logiquement l'oscarisée Jennifer Lawrence, Ellen Page, Anna Paquin, sans doute un caméo d'Halle Berry, James McAvoy et Patrick Stewart (tous deux en Pr. Charles Xavier), Michael Fassbender et Ian McKellen (tous deux en Magneto), Nicholas Hoult, Hugh Jackman, Shawn Ashmore... On ignore encore le personnage qu'interprétera Omar Sy.

Le scénario est gardé secret. Vu le titre et le casting, on imagine que l'histoire fera quelques allers et retours dans le temps. Singer se serait basé sur deux albums des X-Men : Days of Future Past (1981) and All-New X-Men (2012)

Le tournage débute mi-avril à Montréal. il doit durer quelques mois pour sortir le 16 juillet 2014 dans le monde.

Ce sera le premier film américain pour l'acteur préféré des Français. Intouchables n'a récolté que 10 millions de $ aux USA. Mais grâce au lobby du distributeur Harvey Weinstein, l'acteur s'est offert une belle visibilité. Désormais installé à Los Angeles, Sy ne devrait pas être du remake d'Intouchables, qui sera réalisé par Tom Shadyac (Bruce Tout-Puissant). Colin Firth est confirmé pour le personnage interprété par François Cluzet.
Un autre projet est en développement, Chef, avec Bradley Cooper en star (lire notre actualité du 31 janvier).

Michael Haneke : une histoire d’Amour avec la musique

Posté par redaction, le 3 mars 2013

Depuis le 23 février et jusqu’au 17 mars 2013, auront lieu à Madrid, au Teatro Real, les représentations de l’opéra de Mozart Cosí fan tutte sous la direction artistique du réalisateur autrichien Michael Haneke, récemment récompensé par un Oscar du film en langue étrangère, de cinq Césars et d'une Palme d'or pour son film Amour. Sobre, minimaliste, moderne et épuré : le parti pris très réussi de Haneke pour cet opéra est à l’heure actuelle l'un des évènements de la scène culturelle espagnole les plus attendus.

Michael Haneke, qu’une partie de la critique classe comme faisant de la « cinéphilosophie », considéré comme froid ou cérébral, faisant délibérément le choix de la brutalité psychologique dans certaines scènes de ses films, et n’hésitant pas à aborder le sujet de la névrose sexuelle (La pianiste), les dogmes religieux (Le Ruban blanc) ou la dégénérescence physique et mentale (Amour), est aussi l'un des réalisateur les plus en vogue du moment. Il a d'ailleurs reçu de nombreuses récompenses tout au long de sa carrière cinématographique, dont, entre autres : Palme d’or, Golden Globe, BAFTA et nominations aux Oscars pour le meilleur film en langue étrangère.

Comment le Michael Haneke, dérangeant, s’impose-t-il donc, pour diriger un opéra, et qui plus est, une des pièces les plus rayonnantes de Mozart ?

Ce n’est pas la première fois que Haneke dirige un opéra (Don Giovanni de Mozart à l'Opéra National de Paris en 2006). Et la musique, toujours présente chez Haneke, peut parfois devenir le personnage principal de ses compositions, ou un style d’écriture. Haneke compose ses films comme des partitions de musique avec ses silences, ses changements de rythmes, ses variations émotionnelles. De la sorte, il dirige Cosí fan tutte comme un film, créant de véritables tableaux humains, mélangeant les époques par la présence de costumes du XVIIIe et d'habits contemporains, avec cette singulière lumière diaphane. « Vouloir reproduire la réalité historique pure est une illusion », expliquait le metteur en scène avant la répétition générale organisée au Teatro Real. (…) c’est un devoir de transposer l’œuvre au présent. »

Opéra en deux actes, farce invraisemblable, fable philosophique sur l’amour, tragi-comédie romantique et désespérée, Cosi fan tutte (1790) - « Elles font toutes ainsi », autrement dit « Toutes les femmes trompent les hommes » est tout cela à la fois. Mêlant jeu d’apparences, ambiguïté, émotions vraies ou jouées, cet opéra balance entre libertinage, tendresse, et résignation. La musique elle, ne trompe ni ne ment jamais. Sur scène, deux jeunes officiers (interprétés par le ténor Juan Francisco Gatell, et Guglielmo, par Andreas Wolf) font le pari que leurs fiancées (la soprano allemande Anett Fritcsh et la mezzosoprano italienne Paola Gardina) leur resteront fidèles durant leur absence. Ils reviennent déguisés en turcs, chacun faisant la cour à la fiancée de l'autre sans hésiter à utiliser toute sortes de ruses et l’aide de la vieille servante Despina et du cynique Don Alfonso afin que les demoiselles succombent.

Toutefois, Cosi fan tutte sera probablement sa dernière expérience avec l’opéra. Michael Haneke soulignait en effet qu’il souhaite « recommencer à écrire des scénarios, retourner à [sa] profession, au cinéma ».

Banafcheh Pérez

L’instant Court : The Stars (are out tonight), clip de David Bowie avec Tilda Swinton

Posté par kristofy, le 2 mars 2013

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage Paperman qui, depuis, a gagné l’Oscar du meilleur court-métrage d’animation 2013, voici l’instant Court n° 102.

Son nouveau disque était espéré depuis dix ans (le dernier remonte à 2003), il est maintenant attendu pour ce 11 mars : The next day en est le titre. La nouvelle a été officialisée le 8 janvier, jour anniversaire de ses 66 ans, avec une première vidéo. Un second titre est à découvrir en ce moment avec un clip dans lequel David Bowie apparaît en compagnie de l’actrice Tilda Swinton. Ils ont d’ailleurs comme point commun d’avoir tout les deux joué dans des films avec des personnalités du cinéma français : David Bowie a été le vampire partenaire de jeu de Catherine Deneuve dans Les Prédateurs, et Tilda Swinton s’est transformée en alcoolique pour le réalisateur Erick Zonca dans Julia. Avec ces nouvelles chansons et nouvelles vidéos, David Bowie n’essaye plus d’être à l’avant-garde comme par le passé, il jette plutôt un regard en arrière sur son parcours.

Cette nouvelle chanson The Stars (are out tonight) a été mise en image par Floria Sigismondi, une habituée des clips de la scène rock en général. Elle avait déjà clippé il y a environ 15 ans deux autres chansons de David Bowie : Dead Man Walking et Little Wonder en 1997. Cette fois Bowie et Swinton forment un couple dont le quotidien va être perturbé par l’intrusion de deux jeunes stars idolisées par les médias, ceux-ci ayant des ressemblances avec le physique de Bowie jeune… L’actrice Tilda Swinton montre d’ailleurs un mimétisme physique proche de l’androgynie de David Bowie.

Voici donc The Stars (are out tonight), le clip réalisé par Floria Sigismondi avec David Bowie et Tilda Swinton.  A noter que le directeur de la photographie du clip n’est autre que Jeff Cronenweth, celui des films Fight Club et The Social Network de David Fincher, et dernièrement du film Hitchcock.

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film The Stars (are out tonight).