Le box office des 13 films d’Astérix : quels enjeux pour le Domaine des Dieux?

Posté par vincy, le 25 novembre 2014

asterix le domaine des dieux

Astérix - Le domaine des Dieux est le 13ème film (et le 9ème film animé) adapté des aventures du héros Gaulois imaginées par René Goscinny et Albert Uderzo. 35 albums ont été publiés : il reste de la marge. Le Domaine des Dieux est le 17ème de la série.

Record absolu au box office: le film d'Alain Chabat en 2002, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, en prises de vues réelles avec 14 559 509 entrées. Il reste le 4ème plus gros succès français et le 11ème toutes nationalités confondues au box office depuis 1945. Les trois autres films en prises de vues réelles suivent : Astérix et Obélix contre César de Claude Zidi (1999) avec 8 948 624 entrées (17ème film français le plus populaire), Astérix aux Jeux Olympiques de Thomas Langmann et Frédéric Forestier (2008) avec 6 817 803 entrées et Astérix et Obélix: Au service de sa Majesté de Laurent Tirard (2012) avec 3 820 404 entrées.

Côté animation, le succès est moindre mais néanmoins impressionnant pour le genre.

Astérix le Gaulois, première adaptation cinématographique en 1967, a séduit 2 415 230 spectateurs. C'est aujourd'hui encore le 5ème film d'animation français le plus populaire. En 1976, Les 12 travaux d'Astérix, qui n'est pas adapté d'un album (cas unique dans la franchise animée), ont attiré 2 202 481 spectateurs, 6ème au classement hexagonal historique. Il n'y a que 9 films d'animations non américains qui ont franchi le cap des 2 millions d'entrées (la trilogie d'Arthur et les Minimoys, Lucky Luke, ces deux Astérix, Pokémon, Tintin et Kirikou).

Juste derrière Astérix et Cléopâtre (1968) avec 1 951 615 entrées et Astérix chez les Bretons (1986) avec 1 724 770 entrées réussissent quand même l'exploit d'être classés das le Top 100 des films d'animation les plus vus depuis 1945.

Astérix et la Surprise de César n'est pas loin avec 1 704 226 entrées. Mais la série décline incontestablement. Ainsi en 1989 Astérix et le coup du menhir (1 442 311 entrées) et en 1994 Astérix et les Indiens (1 059 709 entrées) ont du mal à s'imposer. Ce dernier, le pire résultat pour un Astérix, est à relativiser. Après tout il est dans le Top 25 des films français d'animation. Et, particularité, aucun des 13 films de la série n'a enregistré moins d'un million de tickets vendus.

A partir de ce moment là, les aventures abandonnent l'animation pour l'incarnation par des vrais comédiens dans de "vrais" décors. Il faut attendre 12 ans avant de revoir une version animée, Astérix et les Vikings, un mix de deux albums (les Vikings et les Normands) retrouver de la force avec 1 374 027 entrées.

L'enjeu du nouvel Astérix, pour la première fois en dessin animé 3D (mais pas en relief), est évidemment de dépasser ce score. Face à lui, il a les Pingouins de Madagascar et Paddington (et une myriade de "petits" films animés). Rude concurrence. Hormis les Minimoys et Kirikou, aucun film français animé n'a franchit le cap des 2 millions d'entrées durant les années 2000. Si Toutatis est avec les irréductibles Gaulois, un tel box office conduirait forcément à la production d'un nouvel opus animé, alors que les Astérix en prises de vues réelles, eux, déclinent. La rentabilité est un autre problème: Le Domaine des Dieux a coûté 30 M€.

Les Armateurs et Michel Ocelot en course pour les Cartoon movie Tributes

Posté par vincy, le 5 mars 2013

affiche cartoon movie 2013 lyonA l'occasion du 15e Cartoon Movie à Lyon qui s'ouvre demain et s'achève le 8 mars, les nominations aux Cartoon Movie Tributes ont été révélées. Les trois vainqueurs seront connus vendredi.

- Réalisateur européen de l'année:
Enzo d'Alò (Pinocchio)
Peter Lord (Les pirates ! Bons en rien, mauvais en tout)
Michel Ocelot (Kirikou et les hommes et les femmes)

- Producteurs européens de l'année:
Les Armateurs (Kirikou et les hommes et les femmes et Ernest et Célestine)
Anima Vitae (Niko, le petit renne 2)
El Toro Pictures / Lightbox Entertainment/ Ikiru Films (Tad l'explorateur)

- Distributeurs européens de l'année :
TF1 International (Le chat du rabbin, Le cristal magique du père Noël et Aya de Yopougon)
Pro Films (Ronald le barbare, Niko le petit renne, Freddy Frogface, Moomins et Lotte and the Moonstone)
Universum Film (Niko le petit renne, Jean de la Lune, Prinzessin Lillifee et Knight Rusty)

L'an dernier, Rémi Bezançon et Jean-Christophe Lie pour Zarafa, Cinéart et Perro Verde Films avaient remporté le prix dans chacune des catégories.

Le Cartoon Movie se déroule chaque année à Lyon et rassemble plus de 700 professionnels de l'animation en provenance de 40 pays. 56 projets divisés en 4 catégories - concept, développement, production, films achevés - sont présentés durant 3 jours.

Seulement 17 films français rentables dans les salles en 2012

Posté par kristofy, le 8 janvier 2013

Le cinéma français est en ébullition depuis la tribune de Vincent Maraval, producteur et distributeur de la société Wild Bunch : il pointe du doigt e les acteurs payés trop chers et le financement des télévisions qui alimentent des films qui perdent de l’argent : "L'année du cinéma français est un désastre, tous les films français de 2012 dits importants se sont plantés, perdant des millions d'euros". Et les réactions de se suivent pour préciser qu’il ne faut pas tout mélanger, chaque clocher (acteurs, réalisateurs, producteurs, CNC…) défendant sa position (voir les différentes réactions ici). Pourtant Vincent Maraval n’a pas tort quand il dénonce que "les films sont trop chers", beaucoup sont produits avec un budget beaucoup trop élevé par rapport au nombre de spectateurs potentiels… Maintenant leur rentabilité ne dépend pas que des salles : ventes internationales, vidéo, diffusions TV, vidéo à la demande, éventuelles licences... les revenus sont multiples et se répartissent sur des années.

Trop de films?

Reste qu'en salles, la vérité est cruelle :  seuls 17 films français de l'année 2012 auraient été rentables (dont 3 documentaires) soit seulement 14% de la production cinématographique française des douze derniers mois. D’un point de vue strictement financier c’est une catastrophe, cependant il y a des nuances d’interprétation de ces chiffres qu’il convient de prendre en compte. Déjà la concurrence est rude avec des sorties hebdomadaires encombrées d’une quinzaine de nouveaux titres : si la France peut s’enorgueillir de faire bénéficier sa production nationale de 40% des entrées, le fait qu’il y ait trop de films en même temps sur les écrans est un réel problème. Ainsi, plus de la moitié des films ne peut pas trouver son public… A noter que le fait n’est pas nouveau : déjà en 2010 seuls trois films auraient amorti leur coût de production directement avec leurs entrées dans les salles françaises : Des hommes et des dieux, film d'auteur primé à Cannes, L’Arnacoeur, avec deux acteurs réputés "non bankables" pour les chaînes de télévision qui n'avaient du coup pas financer le film, et Mammuth avec Gérard Depardieu, qui avait d’ailleurs tourné pour un cachet minimal. Globalement ces 14% de films rentables se situent dans la moyenne des dernières années. Pas de quoi paniquer.

Du Fils de l'autre au Prénom

Cette année, le top 10 des films bénéficiaires rassemble Les Kaïra, champion toute catégorie (1,015 M d'entrées, 4,4 M d'euros de budget), Adieu Berthe ou l'enterrement de mémé (700 000 spectateurs), Le Prénom (3,3 millions), Kirikou et les hommes et les femmes (1,08 M d'entrées), Et si on vivait tous ensemble? (520 000 entrées), Camille redouble (876 000 entrées), Le fils de l'autre (251 000 spectateurs), Les infidèles (2,3 M d'entrées), Du vent dans mes mollets (614 000 spectateurs), Mince alors! (1,45 M d'entrées), selon un ratio budget/nombre d’entrées en France.

Il s’agît d’un indicateur important à partir duquel il est possible de faire des prospectives pour de futures opérations de marketing (date de sortie idéales et médias et public-cible à privilégier), et surtout pour favoriser le financement d’autres histoires à priori pas forcément ‘bankable’. Ainsi,, hormis Kirikou, aucun de ces films n'est sorti durant le dernier trimestre. Contrairement aux préjugés, 4 films sont sortis durant l'été. Côté histoires, on retrouve deux films à sketches (dont une suite, qui plus est animée), une adaptation théâtrale, une adaptation d'un programme court... et six scénarios originaux. Trois de ces films sont signés par des réalisatrices. Et sinon, on compte malgré tout une grande part de comédies (avec des nuances : romantiques, dramatiques, ...). Ce sont tous des films "du milieu", disposant de budgets corrects mais pas ostentatoires.

On peut ajouter trois documentaires à la liste : Bovines ou la vraie vie des vaches, La vierge, les coptes et moi et Les invisibles (118%).

La vérité si je mens 3, Cherchez Hortense, Le grand soir et L'amour dure trois ans ont quasiment équilibré les comptes lors de leur exploitation.

Des films ciblant plusieurs publics

La liste des films les plus rentables depuis 2002 est bien plus éloquente, le podium revient à Intouchables, Bienvenue chez les Ch'tis et Les Choristes. Ensuite, on trouve Être et avoir, Mariage chez les Bodin's, Brice de Nice, Des hommes et des dieux, Les 11 commandements, La Marche de l'empereur, Entre les murs, Nos enfants chéris, Je vous trouve très beau, Neuilly sa mère!, L’auberge espagnole, et La Guerre est déclarée. Il est même possible d’en déduire (ainsi que pour 2012) que la majorité des tranches d’âges de spectateurs se dirigent d’abord vers des films plutôt étrangers, et que les films français les plus rentables sont ceux qui savent attirer le plus les deux tranches extrêmes de la population : les enfants (moins de 18 ans, les classes scolaires) et les seniors…

Les marchés internationaux, nouvel eldorado ?

Il ne faut pas oublier que ce ratio budget/recettes en salles françaises est réducteur car il exclu injustement certains films français encore plus rentables : ceux exploités à l’international et qui ont du succès ailleurs dans le monde. En 2012, les productions françaises ont gagné 130 millions de spectateurs hors de nos frontières, proche du double de 2011 avec 74 millions de spectateurs dans d’autres pays. Ces bons chiffres sont emmenés par The Artist (13 millions de spectateurs à l'étranger), Intouchables (30 millions de spectateurs hors des frontières, le film en langue française le plus vu au monde), et surtout par Taken 2 (46 millions de spectateurs contre 38 millions de spectateurs étrangers pour le 1er Taken). La production française la plus vue au monde est donc une production de Luc Besson en langue anglaise et destinée dès l’origine au marché international : Taken 2 (dont une partie du tournage a eu lieu en France dans les studios de Bry-sur-Marne) disposait d'un budget élevé de 45 millions de dollars, mais a encaissé 365 millions de dollars de recettes.

Le scénario, talon d'Achille

A titre de comparaison le film Le Prénom, adaptation d'une pièce à succès, énième film  "théâtral" en huis-clos, avec Patrick Bruel , n'a coûté que 11,03 millions d’euros, soit environ le double du film Maniac tourné à Los Angeles avec Elijah Wood et destiné à être exploité à l’international (production française de La petite reine, Studio 37, Canal+…) dont le budget s'élève à 6,5 millions d’euros ! Entre 2011 et 2012 on observe une augmentation inquiétante des longs métrages au budget supérieur à 10 millions d’euros (+50%) tandis que le nombre de films dits "du milieu" avec des budgets entre 4 et 7 Millions d’euros diminue de 26% ! La part dédiée à l’écriture (droits d’adaptation, minimum garanti du scénariste, minimum garanti du réalisateur écrivant, consultants éventuels) tourne en moyenne à 3,3 % du budget du film, le plus souvent le minimum garanti du scénariste atteint que 1 % du budget, très très loin du salaire des acteurs !

Flop 10

Cela explique peut être quelques fiascos : le dessin animé Cendrillon au Far West (22 000 spectateurs, 11 millions d'euros de budget, La Traversée ( 64 000 spectateurs, avec Michaël Youn, Comme un homme (27 000 spectateurs) avec Charles Berling. Sans oublier des films à stars comme Confession d'un enfant du siècle avec Charlotte Gainsbourg, Dans la tourmente et Do Not Disturb, tous deux avec Yvan Attal, L'Homme qui rit avec Gérard Depardieu, Mais qui a re-tué Pamela Rose ? avec Kad Merad, Bye Bye Blondie, avec Emmanuelle Béart, La mer à boire et Le guetteur, tous deux avec Daniel Auteuil, ou encore David et Madame Hansen avec Isabelle Adjani.

Pour conclure avec les mots de Vincent Maraval "les films sont trop chers" : en fait ce sont les producteurs qui gonflent les devis à la hausse alors que bien évidement le nombre de spectateurs n’augmente pas, au contraire ils se divisent face au trop grand nombre de nouveautés chaque semaine. Le défi est peut-être de produire avec mois d’argent des films, mieux écrit et visant moins les Festivals que les spectateurs, tout en conservant un style cinématographique singulier, loin du moule imposé par les chaînes de télévision. Rude équation.

Box Office France : un trio « animal » domine les films les plus attendus

Posté par geoffroy, le 7 janvier 2013

L’année 2012 s’achève avec un cumul estimé à 204,26 millions d’entrées en France. Soit une baisse de 5% par rapport à l’année dernière (215,59 millions d’entrées à la même date). Mais la quatrième année au dessus des 200 millions de spectateurs en salles, alors que les théâtres ont des difficultés à se remplir, que les CD, les DVD et les livres accusent une baisse de leurs ventes, qu'Internet monopolisent toujours l'attention des consommateurs...

1/ Le podium

Les trois vainqueurs sont des bêtes d'écran : une icône qui fait figure de dinosaure du 7e art, sorte d'animal invincible, des bêtes préhistoriques et une créature amazonienne fictive mais attachante...

Car le lauréat 2012 n’est ni un super-héros, ni une comédie française ou un spectacle pyrotechnique en 3D. Il s’agit du célèbre espion de sa majesté. Pour le grand retour de James Bond, qui a fêté cette année son cinquantième anniversaire, la franchise place Skyfall tout en haut de la hiérarchie 2012 avec 6,8 millions d’entrées. Outre sa place de leader annuel, il aura détrôné le record de Goldfinger datant de 1964 et ses 6,6 millions d’entrées. La classe pour un film qui n’en manque pas !

Skyfall devance d’une courte tête l’Age de glace : la dérive des continents et ses 6,5 millions d’entrées. Le film d’animation de la Fox aura tenu de longues semaines la place de leader avant de voir fondre sur lui le sculptural Daniel Craig. Depuis le second opus, les Age de glace cartonnent en France comme un peu partout dans le monde. La recette fait mouche au point qu’un cinquième épisode est déjà programmé.

Nous retrouvons, sur la troisième marche du podium, un film français avec la comédie « bondissante » d’Alain Chabat, Sur la piste du Marsupilami. 5,3 millions de spectateurs ont suivi les aventures folkloriques de la créature créée par Franquin. Ce succès confirme la popularité de Jamel Debbouze malgré les échecs de Parlez-moi de la pluie, de Hors-la-loi ou, dans une moindre mesure, Hollywoo (qui a quand même dépassé les 2 millions d’entrées l’année dernière). Il conforte aussi Chabat en réalisateur populaire, l'un des rares à fédérer les publics depuis près de 20 ans...

2/ Les films français : en dessous des attentes

Les nombreuses suites et autres duos de circonstance n’auront pas réussi à sauver une année moribonde pour les sorties attendues. Si seulement quatre films français auront dépassé les trois millions de spectateurs (contre sept pour des productions américaines, le Bond inclus), ils rentrent dans le top 11 de l’année. Les films français représentent ainsi 36,3% de part de marché. L’année dernière, ils représentaient 40,4% (grâce au phénomène Intouchables).

Malgré sa promotion « maousse costaud » que dire des 3,7 millions d’entrées d’Asterix et Obélix : au service de sa majesté. Qu’il s’agit d’un des plus gros bides de l’année en forme de déconvenue pour une franchise qui ne s’est toujours pas remis du catastrophique Astérix aux jeux olympiques. Si l’on excepte le score très correct – le seul ? – de la Vérité si je mens 3 (4,6 millions d’entrées, bien en dessous des attentes cependant) presque tous les films attendus ont patiné. Les Seigneurs et son casting de stars (2,7 millions), la comédie franchouillarde Stars 80 (1,8 million), le biopic sur Claude François, Cloclo (1,8 million) ou le duo Sophie Marceau / Gad Elmaleh dans Un bonheur n’arrive jamais seul (1,8 million).

D’autres ont évité de boire la tasse, mais de justesse. C’est le cas d’Un plan parfait avec Dany Boon (1,2 million d’entrées, loin d'être rentable malgré tut), de la suite de l’élève Ducobu, Les vacances de Ducobu et de Populaire avec Romain Duris (1 million d’entrées), ou du troisième épisode de Kirikou (tout juste 1 million d’entrées, ce qui le rentabilise largement, là où les deux premiers totalisaient 1,5 et 2 millions d’entrées).

Justement, parlons de l’animation française. Si celle-ci démontre une réelle vivacité créative, bien supérieure aujourd’hui aux films d’animation américains, Pixar compris, le public ne suit pas. Ou bien timidement. Zarafa, joli conte historique, émarge en tête avec 1,4 million de spectateurs. C’est mince au vu des scores réalisés par l’animation pixelisée de l’Oncle Sam. Suivent Kirikou, donc, Ernest et Célestine (meilleure animation de l’année toujours en exploitation et bien parti pour achever sa carrière autour des 700 000 entrées), Le jour de Corneilles (316 000 entrées) et Le magasin des suicides de Patrice Leconte avec moins de 300 000 entrées.

Question naufrage, Etienne Chatiliez tient le haut du pavé avec son Oncle Charles de piètre qualité. Lui, l’habitué au hit, a séduit moins de 300 000 spectateurs. Dans la même veine citons Comme un chef avec Jean Réno (346 000 entrées), le Capital de Costa Gavras (362 000 entrées) ou encore le sympathique Radiostars (560 000 entrées). Enfin, mention spéciale à la suite Mais, qui a re-tué Pamela Rose ? de Kad et Olivier. Il ne suffit pas de passer à la télé ou d’avoir fait les Choristes pour s’assurer du succès. Leur film aura bien du mal à dépasser les 300 000 entrées.

Heureusement quelques surprises demeurent. Comme les valeurs sûres. Les Infidèles (2,3 millions d’entrées) vogue sur l’effet Dujardin tandis que Le Prénom (3,3 millions d’entrées quand même, très rentable) prouve qu’une adaptation réussie d’une pièce de théâtre à succès peut fonctionner au cinéma, même si le cinéma est assez absent du film. Saluons également les 2 millions d’entrées du film de Jacques Audiard, De Rouille et d’os. Un peu plus bas nous retrouvons la comédie rondouillarde, et surprise, Mince, alors ! (1,4 million d’entrées), le « thriller » signé Ozon Dans la maison (1,2 million d’entrées), les Kaïra (1 million), Catherine Frot et ses Saveurs du palais quasi millionnaire et l’excellente comédie dramatique Camille redouble (871 000 entrées). À noter que la palme d’or 2012 n’a pas raté sa sortie dans les salles. Amour, le film de Haneke, dépasse les 600 000 entrées et fait jeu égal avec le Ruban blanc du même réalisateur, palme d’or 2009. Terminons ce petit horizon des succès français avec le film international de Luc Besson, Taken 2. Mauvais et toujours aussi réac, le film d’Olivier Megaton se paye le luxe de flirter avec les 3 millions d’entrées, soit le 13ème plus gros score de l’année.

3/ Les films américains : des recettes plus ou moins efficaces

Avec 53,5% la part de marché des films américains est en légère hausse par rapport à l’année dernière. Comme à son habitude rien de bien neuf puisque les films attendus ont fonctionné. Depuis maintenant quelques années, les super-héros tiennent la corde. C’est le cas cette année si nous enlevons de la liste le reboot malheureux de Spiderman, The Amazing Spiderman (2,5 millions là où les films de Sam Raimi réalisaient entre 5 et 6 millions d’entrées). Ainsi The Avengers se classe 5ème avec 4,5 millions d’entrées tandis que The Dark Knight Rises avec 4,4 millions d’entrées le talonne et bat le record tous Batman confondus.

Outre le dernier épisode de la saga Twilight (4,4 millions d’entrées), record de la série, l’animation US s’en sort bien avec Madagascar 3 (3,3 millions) et Rebelle (3 millions d’entrées). Contrairement aux Etats-Unis, le Dreamworks bat le Pixar. Une constante chez nous… Fragile, l'empire Disney n'a même pas réussi à s'imposer à Noël : Les Mondes de Ralph, est un échec et aura bien du mal a dépassé le million et demi d’entrées. Comme pour Rebelle, il est distancé par le Dreamworks de fin d’année les Cinq légendes (2,2 million d’entrées à ce jour).

Les suites et autres franchises ont plutôt bien fonctionné entre un Sherlock Holmes 2 à plus de 2 millions, un Men in Black 3 itou (déception quand même pour une star comme Will Smith) et un Expendables 2 aux portes des 2 millions d’entrées. Prometheus, le grand film de SF proche de la génétique d’Alien de Monsieur Scott à, quant à lui, déçu avec son 1,8 million d’entrées. A titre de comparaison, Alien 4 de Jean-Pierre Jeunet, avait totalisé en 1997 2,8 millions d’entrées. Le Hobbit de Jackson devrait s’en sortir avec les honneurs mais ne sera pas le hit de l’année avec une fin de carrière probable entre 4,5 et 5 millions de spectateurs.

Au registre des adaptations, si Blanche-neige et le chasseur s’impose d’une courte tête (1,9 million d’entrées), Hunger Games n’a rien du phénomène US (moins de 2 millions). Battleship ou John Carter ont en commun un score très faible pour des blockbusters (1 million de spectateurs chacun) et le Millenium de Fincher déçoit lui aussi avec un score sensiblement identique.

Bref, rien de neuf dans le monde du succès US. Ce qui scelle la politique absurde des franchises à tout va. Seule surprise, Projet X, comédie scabreuse d’une fête qui dégénère à plus de 1,8 million d’entrées. Le film fait mieux que Ted (1,3 million là où le premier Very Bad Trip dépassait les 2 millions d’entrées), que Jason Bourne l’héritage ou que la Colère des Titans, fiasco à 780 000 entrées. Autre grand perdant : Woody Allen qui signe l'un de ses plus gros flops en France avec son aventure romaine.

4/ Le reste du monde

Dur, dur de récolter des miettes. Car le premier film hors français ou anglo-saxon est 66ème. Il s’agit du film d’animation belge, Sammy 2 (700 000 entrées). En deuxième position, nous retrouvons The Impossible, film espagnol tourné en anglais avec des stars internationales. Il est 92ème et proche des 500 000 entrées. Plus nous descendons dans la hiérarchie, plus l’éclectisme du cinéma mondial se fait sentir. Starbuck (Canada), Nikko le petit Renne 2 (Danemark), la Colline aux coquelicots (Japon) ou [Rec]3 Génesis (Espagne) dépassent les 300 000 entrées.

Reste les succès de films ayant eu peu de promotion mais qui, par le bouche à oreille, ont pu dépasser les 150 000 entrées. Nous pouvons citer Barbara, les femmes du bus 678 (240 000 entrées tout de même), Monsieur Lazhar, The Raid, Royal Affair, lLs Enfants loups, Ame & Yuki et A en perdre la raison.

Mais aucune de ces productions n’aura réussi à attirer un public nombreux et rééditer le succès formidable d’une Séparation (1 million d’entrées en 2011).

Les fables de Michel Ocelot vont de nouveau enchanter les écrans, petits et grands

Posté par vincy, le 8 août 2010

michel ocelot dragons et princesses le garçon qui ne mentait jamaisNul ne doute qu'il recevra bientôt l'un des premiers César du film d'animation. Mais il faudra patienter. Car Michel Ocelot ne sera prêt qu'au printemps 2011.

Pour l'instant, le créateur de Kirikou s'affaire à ses projets. Dragons et Princesses, une co-production Nord-Ouest Films et StudioCanal, marquera ses premiers débuts en 3D stéréoscopique.  Dragons et Princesses sera aussi une série de dix contes inventés en format court (13 mn en 2D), où l'animation reprend les codes esthétiques de Princes et Princesses (2000). Des fables "modernes" qui nous transportent en Chine, aux Antilles, en Sainte Russie, au Tibet, en Afrique et dans des pays qui n'existent pas.

L'un des courts métrages, Le garçon qui ne mentait jamais, a reçu un prix spécial au Festival d'Annecy, dans la catégorie "série de télévision". Une ironie pour celui qui n'a que des mauvais souvenirs avec les séries TV depuis "Gédéon", à ses débuts.

Le film, lui, s'agrémentera de nouvelles images à ces contes, en plus de rajouter une nouvelle histoire. La sortie est calée pour avril 2011.

Et après? Il rêve de réaliser un film d'animation se déroulant dans le Paris des années 1900. Mais France Télévisions lui a d'abord commandé de nouvelles aventures de Kirikou, qui vont bientôt se mettre en production.

Par ailleurs, en octobre, Dragons et princesses sera aussi en librairie. Nathan Jeunesse publie deux histoires illustrées : "Le loup garou" et "Ti Jean et la belle sans connaître".

Fête de l’Animation : Ouverture

Posté par Morgane, le 15 octobre 2008

Du 15 au 28 octobre, toute la France vibre au diapason de l’animation puisque que l’on fête le Cinéma d’Animation. Durant ces deux semaines de festival, et ce dans de nombreuses régions françaises, l’animation est à l’honneur. Projections, avant-premières, ateliers, rencontres, expositions, ciné-concerts, rétrospectives, démonstrations de techniques… tout est mis en œuvre pour un superbe coup de projecteur sur cet art cinématographique destiné aux plus petits comme aux plus grands.

Et pour cette 7ème édition, celle de tous les dangers après le changement de l'équipe fondatrice, l’invité d’honneur du festival n’est autre que Michel Ocelot. Valeur sûre. Réalisateur de très nombreux courts métrages d’animation, il a rencontré le succès auprès du grand public grâce à son personnage de <i>Kirikou</i>. <i>Kirikou et la sorcière</i> (1998) suscite un tel engouement que Michel Ocelot retrouvera son petit personnage en 2005 avec <i>Kirikou et les bêtes sauvages</i>. Il réalise également <i>Princes et princesses</i> (2000), six contes animés selon le principe du théâtre d’ombres avec des silhouettes découpées dans du papier noir, ainsi que <i>Azur et Asmar</i> (2006), long métrage en 3D numérique.

Toujours plein de poésie, l’univers de Michel Ocelot entraîne son spectateur aux confins du rêve. Et l’aventure n’est pas terminée puisque qu'il est actuellement sur un nouveau projet avec lequel il retournerait aux courts métrages et aux silhouettes découpées…A ffaire à suivre…

A la suite d’une programmation et d’événements qui promettent de faire de ce festival un beau festival, celui-ci fermera à nouveau ses portes le 28 février, journée mondiale du Cinéma d’Animation. C’est en 2002 que l’Asifa (Association internationale du film d’animation) a lancé cette journée mondiale du cinéma d’animation, en commémoration de la première projection publique du théâtre optique d’Emile Reynaud au Musée Grévin le 28 octobre 1892. Les animations seront donc fort nombreuses un peu partout à cette occasion. En attendant, tous à vos salles obscures…