Cannes 2011 : Jean-Paul Belmondo, Palme d’or d’honneur ?

Posté par vincy, le 30 mars 2011

Selon le quotidien Le Parisien / Aujourd'hui en France, Jean-Paul Belmondo, 78 ans, sera honoré pour l'ensemble de sa carrière au prochain Festival de Cannes. Une Palme d'or d'honneur que Jeanne Moreau et Catherine Deneuve ont déjà reçu.

Belmondo n'est pas venu sur la Croisette depuis dix ans, à l'occasion d'un hommage à Gérard Oury. Son dernier film en compétition était Stavisky, d'Alain Resnais, en 1974. Le film avait été fraîchement accueilli par la critique. Belmondo, fâché, a juré qu'on ne l'y reprendrait plus. Et de fait, on ne l'a plus vu monter les marches avec un film. « Je ne voulais pas que le film aille à Cannes. On m'a persuadé du contraire. Un massacre ! Resnais n'avait pas tourné depuis cinq ans et c'est la seule fois où il s'est fait traîner dans la merde. (...) Les critiques ne m'ont jamais empêché de dormir, sauf sur Stavisky. Il y a eu un tel déchaînement. Là, j'ai dit: "C'est vraiment des cons !"» a déclaré plus tard la star, qui a toujours eu un rapport de défiance vis-à-vis des cérémonies cinématographiques.

Belmondo est venu à Cannes en compétition avec cinq autres films : Moderato Cantabile (1960), La Viaccia et La Ciociara (en 1961 tous les deux), Cent mille dollars au soleil (1964) et la comédie Les mariés de l'an II (1971).

Farley Granger (1925-2011) : un hitchcockien disparaît

Posté par vincy, le 29 mars 2011

L'acteur américain Farley Granger est décédé dimanche à New York à l'âge de 85 ans. Naturellement. Ça nous change... Acteur méconnu, il a pourtant tenu les rôles principaux de très beaux films, sous l'oeil de grands cinéastes.

Il a commencé sa carrière en 1943, à l'âge de 18 ans. Découverte par le producteur Samuel Goldwyn, et imposée à Lewis Milestone (L'étoile du nord, Prisonniers de Satan), cette très jolie gueule sera révélée par Alfred Hitchcock avec le film La corde en 1948. Il donne la réplique à James Stewart. Granger interprète un des deux jeunes meurtriers vaniteux de ce huis-clos fascinant. En 1951, il est en tête d'affiche du magnifique film de Nicholas Ray, Les amants de la nuit. Un de ces films noir passionnels qui pourtant ne rencontra pas son public. La même année, il tournera aussi avec Anthony Mann (La rue de la mort).

Entre séries B policières et comédies romantiques, "l'autre Granger" (à ne pas confondre avec Stewart Granger, immense star à la même époque), trouvera son plus grand personnage dans L'inconnu du Nord-Express, d'Alfred Hitchcock : un joueur de tennis qui se voit proposer le meurtre du père d'un inconnu... Son physique avenant ne cache pas les tourments qui lui traversent l'esprit.

Pourtant, il devra patienter pour obtenir son prochain grand rôle. Il brise alors son contrat avec Goldwyn. Cela le coupera d'Hollywood. Mais en 1954, Luchino Visconti l'engage face à Alida Valli dans le sublime Senso, sélectionné  à Venise. Ce sera son chant de cygne, ne jouant dans aucun film remarquable par la suite. La télévision fera alors appel à ses services pour des participations (L'homme de fer, Max la menace, Hawaï police d'Etat, L'homme qui valait trois milliards, La croisière s'amuse, Arabesque...) ainsi que le cinéma italien (On l'appelle Trinita avec Bud Spencer et Terrence Hill). On retiendra aussi Le serpent en 1972, d'Henri Verneuil, avec Yul Brynner, Henry Fonda, Dick Bogarde, Philippe Noiret, Michel Bouquet et Virna Lisi.

Il l'avouait sans honte : il aimait le cinéma mais détestait en faire. "J'ai joué les mêmes rôles encore et encore : j'aurai du tuer Samuel Goldwyn".

Il préférait la scène, où il se produisait régulièrement à Broadway (La mouette, la ménagerie de verre, et un nombre incalculable de comédies musicales...)."C'est plus viscéral" expliquait-il.

Farley Granger a surtout payé son homosexualité - ouvertement en couple avec Robert Calhoun durant 43 ans, décédé il y a trois ans - et son désir de liberté. Il avait raconté sa vie dans ses mémoires, Include Me Out, inédit en France.

Jennifer Garner rajeunit Miss Marple

Posté par vincy, le 29 mars 2011

Après Sherlock Holmes, ... Miss Marple. L'héroïne de la douzaine de romans policiers signés par la prêtresse du genre Agatha Christie va prendre un coup de jeune au cinéma. Walt Disney transforme la vieille détective en jeune femme pleine de ressources. Une Adèle Blanc-sec qui aura les traits de la star de la série "Alias", Jennifer Garner.

L'actrice a récemment été vue dans Juno, Valentine's Day, Le Royaume et sera bientôt à l'affiche du remake Arthur un amour de milliardaire et de la comédie Butter, avec Hugh Jackman. Elle tourne actuellement le film fantastique de Peter Hedges, The Odd life of Timothy Green.

Le scénario est signé Mark Frost à qui on doit le bon (Twin Peaks) comme le pire (Les 4 Fantastiques).

Miss Marple, avec Hercule Poirot, est le personnage de l'écrivaine le plus adapté sur le petit écran. Une série a même été réalisée l'an dernier au Royaume Uni, avec Julia McKenzie dans le rôle principal. L'oeuvre de Christie est principalement transposée à la télévision : Hollywood s'y est surtout intéressé dans les années 70. Le fonds qui gère les droits de l'auteure a décidé il y a quelques années de relancer les livres d'Agatha Christie en les traduisant dans de nouvelles langues. Le projet de Disney participe à cette politique financière.

De là à transformer Miss Marple en Wonder Woman...

Billet électronique dans les cinémas Gaumont Pathé

Posté par vincy, le 28 mars 2011

Depuis le 23 mars, tous les cinémas Gaumont et Pathé (en France) proposent un billet électronique (envoyé sur les téléphones mobiles ou par courriel).

Imprimable, le billet est dématérialisé et muni d'un code barre. Il est envoyé après avoir réservé sa séance sur le site internet du groupe. Même les invitations sont acceptées.

Bon à savoir : le billet peut être annulé une heure avant le début de sa séance.

A quand le lecteur optique à l'entrée des salles pour scanner le code barre sur son téléphone?

Warner expérimente le cinéma sur Facebook

Posté par vincy, le 27 mars 2011

Warner Bros expérimente la diffusion de films sur Facebook. Le studio ne prend pas de risques : le film proposé pour cet essai n'est autre que son plus gros succès récent, Batman The Dark Knight. Le film de Nolan avait aussi été utilisé comme cobaye pour une diffusion sur iPhone.

Pour 3 dollars US (30 crédits Facebook), le film sera accessible à la location (http://www.facebook.com/darkknight) durant 48 heures. Réservé au territoire américain, Warner, avant d'étendre son service internationalement, augmentera le nombre de films proposés. Une rubrique "Watch" a été ajoutée" permettant d'accéder à une application permettant le téléchargement. Le film compte près de 6 millions de fans sur sa page dédiée du réseau social.

En se servant de la principale page d'accueil des internautes occidentaux, Warner cherche à occuper un peu plus la distribution numérique à un moment où la fréquentation dans les salles est en forte baisse aux USA. Le studio accompagne les usages des Américains, qui passent pour leurs usages ludiques de leur écran de télévision à celui des ordinateurs et des tablettes.

On comprend que les 500 millions de membres de Facebook (dont 80% sont actifs et la moitié consulte sa page tous les jours) soient un marché incontournable, complémentaire aux offres de vidéos clubs en ligne (Apple, Amazon, Netflix...).

San Sebastian s’offre trois cycles : Jacques Demy, le nouveau film noir US et la dernière génération chinoise

Posté par vincy, le 26 mars 2011

Le 59e Festival de San Sebastian programmera 3 cycles lors de sa prochaine édition, du 16 au 24 septembre. Jacques Demy aura le droit à la rétrospective intégrale dédiée à un cinéaste. Le prince du film musical français sera aussi à l'honneur d'un livre coédité par Quim Casas.

Deux autres cycles, thématiques, sont prévus. Le film noir américain de 1990 à 2010, "American Way of Death", permettra de mettre en perspective une quarantaine d'oeuvres signées Quentin Tarantino, Michael Mann, Clint Eastwood, les Frères Coen, Abel Ferrara, Spike Lee, David Lynch, Martin Scorsese, David Fincher, James Gray, John Dahl, ou encore Paul Thomas Anderson.

"Digital Shadows" mettre en avant la dernière génération de cinéastes chinois avec 18 films tournés numériquement dans les années 2000.

Cannes 2011 : premières rumeurs (et surprises)

Posté par vincy, le 25 mars 2011

La vérité nous sera révélée le 14 avril. Mais déjà Paris bruisse de rumeurs, que les médias relaient. Faisons un rapide point, un mois après vous avoir listés la centaine de films sélectionnables (voir Cinéma français ; cinéma américain ; cinéma asiatique ; cinéma européen).

Comme l'annonçait Variety mercredi, Terrence Malick et son The Tree of Life seront sur la Croisette. En compétition ou hors compétition.

Outre Woody Allen, officiellement confirmé en ouverture et qui sortira dans les salles françaises le même jour, on sait déjà que Le gamin au vélo des Frères Dardenne, Le Havre d'Aki Kaurismäki (photo), Faust d'Alexander Sokurov, Melancholia de Lars Von trier, Il était une fois en Anatolie de Nuri Bulge Ceylan, Restless de Gus Van Sant, Love and Business de Lou Ye, Captured de Brillante Mendoza, Habemus Pappam de Nanni Moretti et This must be a Place de Paolo Sorrentino seront du voyage. Les fidèles habitués...

On évoque aussi Lynne Ramsay (We need to talk about Kevin), Bouli Lanners (Les géants), Emmanuele Crialese (Terra firma), Hong Jin-na (The Murderer), Eric Khoo (Tatsumi), Hirokazu Koreeda (Miracle) dans le Palais des festivals.

Mais, en revanche, Wong Kar-wai ne sera pas prêt. Ni Walter Salles. Andrea Arnold n'a pas terminé son montage des Hauts de Hurlevent, et Francis Ford Coppola est encore au travail sur Twixt Now and Sunrise. Idem pour Steven Soderbergh dont Contagion fera les beaux jours de Venise. Le mystère reste entier pour le nouveau Michael Haneke, toujours en production.

Hollywood semble d'ailleurs se rétracter : le film d'Alexander Payne, The Descendants, avec Clooney, est achevé. Mais la Fox préfère le présenter à l'automne pour le positionner comme un film oscarisable. David Cronenberg ne viendrait pas présenter A Dangerous Method non plus.

Mais le vrai choc reste l'absence prévue de Pedro Almodovar. Habituellement son film sortait en avril en Espagne, faisait son avant première internationale à Cannes et sortait entre le printemps et l'automne dans le reste du monde. La piel que habito devrait aller à Venise. Il ne sortira en Espagne que le 2 septembre, en Allemagne le 20 octobre et en France et aux USA le 18 novembre. Or Almodovar ne veut pas que son final soit défloré des mois avant la sortie du film.

Il y a aussi certainement une part d'orgueil. Le cinéaste espagnol n'a jamais caché qu'il avait été vexé des affronts des différents jurys cannois. Une année, il a privé Cannes de l'un de ses films, une autre il a exigé d'être hors compétition.

La bonne nouvelle est que cela ouvre la compétition à des cinéastes peut-être moins attendus, obligeant un certain renouvellement. Cannes n'est pas Berlin : il y aura toujours un équilibre entre vétérans vénérés et découvertes. Ce n'est pas Venise non plus. De toute façon, Venise, même avec une sélection prestigieuse, sera davantage occupé à gérer ses problèmes financiers.

Cannes 2011 : Emir Kusturica, président du jury Un certain regard

Posté par vincy, le 25 mars 2011

Deux fois Palme d'or (Papa est en voyage d'affaires, Underground), six fois en sélection officielle (un prix de la mise en scène au passage), Président du jury de la compétition en 2005, de celui des courts métrages Cinéfondation en 2003, membre du jury de la compétition en 1993 : Emir Kusturica est un artiste lié à l'histoire contemporaine du festival de Cannes.

En attendant ses prochains films, il reviendra sur la Croisette pour présider le jury Un certain regard, lors du 64e Festival (11-22 mai). Il devra, avec son jury, choisir parmi la vingtaine de films de la sélection pour décerné le successeur de Ha Ha Ha de Hong sang Soo, Prix Un certain regard 2010, actuellement à l'affiche.

L’instant Court : Born That way, réalisé par Tony McNeal

Posté par kristofy, le 25 mars 2011

born that wayComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Thriller, un lip dub de l’IUT de Rouen, voici l’instant Court n° 25.

Depuis mercredi dernier est visible dans les cinémas Hell Driver 3D : un Nicolas Cage d’outre-tombe qui en fait des caisses au volant d’une caisse qui démarre en trombe, sur sa route les méchants seront méchamment mis en déroute… Un film d’action malheureusement poussif et joyeusement régressif, ce spectacle en 3D n’arrive pas à dépasser les films spectaculaires 2D à l’ancienne dont le souvenir l’inspire.

Réussir à exploiter cette figure classique du film d’action dans un court-métrage est un vrai challenge quand il faut montrer aussi en même temps à la fois une intrigue, un peu d’émotion, une scène de bagarre... en seulement une dizaine de minutes. Un film court de ce genre est à la fois complexe à produire et à réaliser, mais si le résultat est bon, c’est comme une carte de visite à présenter à un studio afin de travailler ensuite sur un long-métrage.

Voila donc le court-métrage Born That way, réalisé par Tony McNeal. Ce film court ressemble aux codes d’une production hollywoodienne (casting, cadrage, montage, impact de balles, et même générique de fin), dont il pourrait même être la première séquence. Tony McNeal, par ailleurs déjà réalisateur de publicités, montre ce court comme une bande-démo afin de convaincre un studio de lui confier un projet de film à réaliser. La gamine Adair Tishler est une jeune actrice précoce qui a déjà joué pour des épisodes de la plupart des séries télé (Urgences, Charmed, Grey's Anatomy, Heroes, Lost…) en attendant d’être révélée au cinéma. Le personnage principal Kevin Gage est déjà apparu dans des petits rôles dans des films comme Blow, Heat, ou Les ailes de l’enfer (avec Nicolas Cage!), sa tête rasée qui le fait ressembler à Bruce Willis en fait un héros idéal pour ce film court. L’histoire est celle d’un homme qui revoit sa fille pour la première fois depuis six mois, il l’emmène déjeuner lorsqu’ils se retrouvent au milieu d’un hold-up… (court-métrage sans sous-titres mais le peu de dialogues est compréhensible même pour les nuls en anglais).

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Born that way.

Les éditions René-Château lourdement condamnées

Posté par vincy, le 25 mars 2011

L'arrêt date du 23 février mais nous n'en avons eu connaissance qu'en fin de semaine dernière. Les éditions René-Château, créées en 1975 (3,5 millions d'euros de chiffre d'affaires), ont été condamnées pour un film de Julien Duvivier.

La justice a interdit un quelconque éditeur la commercialisation en format vidéo du film La Belle Equipe (1936, avec Jean Gabin et Charles Vanel). En plus de cette interdiction, la cour d'appel de Paris a condamné l'éditeur pour avoir diffusé la fin heureuse du film et non sa version tragique, qui avait la préférence du cinéaste. Ainsi, les éditions René-Château ont porté atteinte au droit moral des auteurs.

Depuis 11 ans, les ayant-droits, le fils de Julien Duvivier et l'épouse du scénariste Charles Spaak, alertaient l'éditeur qu'il exploitait ce film sans autorisation. En 2006, le Tribunal de grande instance de Paris leur donne raison  et interdit à René-Château de commercialiser le film sous prétexte que la société ne détenait pas les droits d'exploitation ni aucun droits d'auteur. Le préjudice patrimonial avait été évalué à 20 000 euros.

Ce 23 février, la cour d'appel a évalué cette même contrefaçon à 60 000 euros (et a ajouté 35 000 euros de frais de justice). Pire, elle a aggravé la sentence en condamnant l'accusé pour préjudice moral. En 1936, sous la contrainte de son producteur, Duvivier avait du se résigner à refaire la fin du film à cause de son échec commercial. En 1966, les auteurs ont autorisé la diffusion télévisée du film à condition que le film soit désormais exploité dans sa version d'origine, qui comprenait un dénouement beaucoup plus tragique. René-Château, pour avoir réutilisé la fin heureuse, va devoir verser 6 000 euros de dommages et intérêts supplémentaires.

Il reste la cassation. Mais il faudrait que l'éditeur apporte des preuves et des justificatifs qui, jusque là, manquaient.