Comme à Ecran Noir, on aime vous faire partager nos découvertes, alors après L’usine de films amateurs de Michel Gondry, voici l’instant Court n° 23.
Bim : c’est mercredi prochain, le 16 mars, que va sortir en salles Ma part du gâteau, le nouveau film de Cédric Klapisch. On y verra Karin Viard en maman de trois filles et ouvrière au chômage qui va trouver un stage pour devenir femme de ménage chez Gilles Lellouche qui est lui un trader qui a réussi avec la Bourse. On croit déjà deviner que, malgré une mondialisation qui les sépare, la prolétaire va venir en aide à son patron qui lui va peu à peu tomber amoureux…
Bam : ça nous fait se souvenir de Firmine Richard en maman de nombreux enfants et femme de ménage chez Daniel Auteuil le dirigeant d’entreprise dans Romuald et Juliette. On fait quand même confiance à Cédric Klapisch qui semble en fait revenir vers les thèmes de son premier film Riens du tout avec déjà Karin Viard et les difficultés du travail.
Boum : c’est l’entreprise qui est souvent le premier endroit de rencontres et d’affrontements entre classes sociales. L’entreprise c’est aussi le lieu où évidement on propose un travail à qui en recherche.
Bumf : Voila donc le titre d’un court-métrage réalisé par Julien Lemore. On y voit et entend un salarié qui examine le cv d’un candidat pour un contrat de travail... une situation absurde ?
Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Bumf.
Le Festival asiatique de Deauville a rendu hommage au réalisateur coréen Hong Sang-Soo (notre photo, avec Amos Gitai), dont l’intégralité des films sont projetés ici. Celui dont on dit que les films ont des parfums proches de Eric Rohmer a même tourné un des ses films à Paris, et presque chaque année il se remet derrière la caméra pour raconter une nouvelle variation d’histoire d’amour impossible où d’ailleurs l’univers du cinéma est presque toujours présent.
Le jour où le cochon est tombé dans le puits (1996) : une jeune ouvreuse de cinéma est amoureuse d’un écrivain qui a pour maîtresse une femme mariée.
Le pouvoir de la province de Kangwon (1998) : une jeune femme part en vacances au lendemain d’une histoire d’amour avec un professeur d’université marié.
La vierge mise à nu par ses prétendants (2000) : une jeune productrice entretient une relation amoureuse complexe et bercée d’illusions avec un galeriste.
Turning gate (2002) : un comédien dont la carrière ne décolle pas décide d’aller rendre visite à un vieil ami qui lui présente une jeune femme qui tombe immédiatement amoureuse de lui.
La femme est l’avenir de l’homme (2004) : un jeune professeur d'art plastique retrouve un ami cinéaste sans le sou qui revient des Etats-Unis, ils partent sur les traces du souvenir d’une jeune fille dont ils étaient amoureux quelques années auparavant.
Conte de cinéma (2005) : les trajectoires de deux hommes et d’une femme se croisent et s'éloignent en un jeu de miroirs dont le cinéma est le pivot.
Woman on the beach (2006) : un réalisateur prépare son nouveau film, comme il n’arrive pas à en terminer le scénario il demande à un ami de partir en voyage avec lui.
Night and day (2008) : un peintre coréen à succès doit fuir son pays pour échapper à une arrestation et s’envole pour Paris, il erre perdu sans but dans les rues jusqu’au jour où il rencontre une jeune coréenne étudiante en art.
Les femmes de mes amis (2009) : un réalisateur de films art et essai est invité comme membre du jury d’un festival, il s’endort tous les jours devant les films et passe ses nuits à boire.
Hahaha (2010) : un réalisateur revoit un ami et ils découvrent qu’ils se sont rendus récemment dans la même petite ville en bord de mer.
Oki’s movie (2010) : quatre histoires courtes sur l’évolution de deux relations liées à la même femme mais aussi sur la nature du cinéma, les complications de l’amour et la difficulté de communiquer sincèrement.
« Je pense que notre travail à nous cinéastes est de raconter des histoires universelles à travers le prisme de microcosmes ». C’est avec ces mots que le président du jury Amos Gitaï a remis un lotus d'honneur à Hong Sang-Soo.
A noter : juste après Deauville, le réalisateur sera à Paris pour la rétrospective qui se tient à la Cinémathèque Française du 14 au 28 mars. Il y aura également une leçon de cinéma en sa présence.
Le 13ème Festival du Film Asiatique de Deauville se déroule en ce moment jusqu’au 13 mars. On y verra un panorama des prochains films qui sortiront prochainement sur nos écrans (en salles de cinéma ou en dvd), soit plus d’une trentaine d’œuvres venant de sept pays différents : Chine, Corée du Sud, Hong-Kong, Inde, Japon, Philippines et Thaïlande. Cependant cette année 2011 aura surtout les visages de la Corée avec un hommage à Hong Sang-soo et un regard sur le travail de Kim Jee-woon. Les deux réalisateurs seront d'ailleurs présents pour accompagner l’intégrale de leurs films.
Deauville sera donc l’occasion découvrir en avant-première certains des films asiatiques les plus attendus du moment depuis les échos des autres festivals par lesquels ils sont déjà passés : Cold fish de Sono Sion, Blades of blood de Lee Joo-nik, True legend de Yuen Woo-Ping, Detective Dee et le mystère de la flamme fantôme de Tsui Hark, le court-métrage Night fishing de Park Chan-wook, et évidement I saw the devil de Kim Jee-woon.
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence de l’ensemble des membres des deux jurys, le réalisateur Pierre Morel préside le jury Action Asia et c’est Amos Gitaï qui est le président pour les films en compétition. Au milieu des amabilités d’usage un "merci" particulier a été adressé aux spectateurs, notamment pour la fidélité de ceux qui sont déjà venus et pour la curiosité des nouveaux venus.
Après avoir été découvert au festival de Venise, c’est La ballade de l’impossible qui a ouvert cette 13ème édition du festival asiatique de Deauville, il est aussi en compétition. Le nouveau film de Tran Anh Hung est une adaptation du célèbre roman de Haruki Murakami. Une phrase en particulier pourrait résumer presque à elle seule l’histoire : ‘ne pas être aimé en retour provoque immanquablement des drames’. Le personnage central est Watanabe, qui est encore étudiant quand son meilleur ami Kizuki se suicide. Lui et la petite amie de Kizuki, Naoko (l'actrice Rinko Kikuchi), se retrouveront des années plus tard avec le poids de cette disparition qui va les empêcher de s’aimer. Naoko ne donne plus aucune nouvelle après l’anniversaire de ses vingt ans et Waranabe rencontre la belle Midori. Une nouvelle histoire d’amour impossible car revient le souvenir de la troublante Naoko…
Le réalisateur franco-vietnamien Tran Anh Hung qui nous avait laissé zen après A la verticale de l’été il y a dix ans avait entre-temps tenté une expérience de thriller en dirigeant Josh Hartnett dans I come with the rain, resté inédit. Avec cette aventure dans un nouveau pays, le Japon, il est en train de renouer avec le succès au box office grâce à de beaux scores à Hong-Kong, au Japon, en Russie et à Taïwan. On découvrira le romantisme exacerbé de La ballade de l’impossible en France le 4 mai.
Déjà la 22e édition ! Depuis 1990, le Magic Cinéma de Bobigny organise le festival Théâtres au cinéma qui propose l'intégrale des films d'un réalisateur ainsi que différents hommages et rétrospectives permettant de relier et de mettre à l'honneur les différents univers artistiques : la littérature, la musique, le théâtre et bien sûr le cinéma.
Cette année, les spectateurs auront ainsi la chance de (re)découvrir l'oeuvre intégrale d' Alain Tanner (longs et courts métrages, mais aussi documentaires, reportages destinés à la télévision et films réalisés par de possibles "fils spirituels" du cinéaste), considéré à la fin des années 60 comme le chef de file de la Nouvelle vague suisse. Il sera d'ailleurs présent ce soir, en compagnie du directeur de la photographie Renato Berta, lors de l'ouverture de la manifestation consacrée aux "40 ans de la Salamandre", l'un de ses premiers films.
Une autre rétrospective mettra en lumière l'écrivain et scénariste John Berger qui a notamment collaboré avec Alain Tanner, Gilles Perret et Isabel Coixet. Une rencontre avec le public est notamment prévue le 12 mars lors de la lecture publique de son livre La tenda rouge de Bologne.
Enfin, un hommage sera rendu à la romancière, cinéaste, dramaturge et essayiste Susan Sontag disparue en 2004, avec la projection de 5 films qu'elle a réalisés et de 2 documentaires dans lesquels elle apparaît.
Une programmation jeune public, l'exposition "Les bouts du monde" de Jean Mohr et de nombreuses rencontres publiques viennent compléter le programme qui permet ainsi aux festivaliers, cinéphiles et simples curieux d'assister à une centaine de projections en 12 jours !
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Festival Théâtres au cinéma
Du 9 au 22 mars à Bobigny
Renseignements et programme complet sur le site de la manifestation
Le cinéma français a décidé de s'emparer de son histoire récente et de ses tourments politiques. Comme dans les années 70, les producteurs sont attirés par un déclin identitaire qui heurte l'orgueil national. Politique, mais aussi finance, justice, sécurité intérieure, enjeux stratégiques... Les polars ancrés dans le réel ont commencé à se multiplier ses dernières années autour de la crise, du marketing politique (Le président ou encore Le candidat) ou des affaires de corruption (L'ivresse du pouvoir). On notera d'ailleurs que deux films sur l'Affaire Bettencourt sont en préparation. L'un avec Jeanne Moreau, sans doute assez réaliste, l'autre avec Jean Rochefort, plus proche de la satire. En attendant, cette année, les films seront sérieux et dramatiques.
Cette année, L'assaut va lancer l'attaque. Julien Leclercq (Crysalis) revient sur l'affaire d'un Airbus d'Air France pris en otage par quatre terroristes du GIA à l'aéroport d'Alger. 227 personnes enfermées dans l'avion à la veille de noël en 1994. Le film se focalise sur trois personnages : un soldat du GIGN, une technocrate ambitieuse et un Djihahiste obstiné. L'assaut du GIGN sera vu par 21 millions de téléspectateurs. En salles cette semaine, le film se veut le plus réaliste possible, et tourné comme un film de guerre, avec Paul Greengrass comme influence. Pour Vincent Elbaz et Mélanie Bernier, les deux rôles principaux, ce sera aussi l'occasion de mesurer leur popularité.
Omar m'a tuer est aussi inspiré d'une histoire vraie. On se souvient tous de ce jardinier, Omar Raddad, accusé d'avoir tué sa patronne, Ghislaine Marchal, un week-end d'été en 1991. Raddad est aussitôt arrêté et incarcéré. Calme mais parlant mal le français, des lettres de sang le pointent comme le suspect principal, pour ne pas dire le "présumé coupable". Roschdy Zem, de retour derrière la caméra, a choisi Sami Bouajila pour incarner Omar, tandis que Denis Podalydès interprétera le romancier Jean-Marie Rouart, l'un des principaux animateurs du Comité pour la révision du procès, auquel il a consacré un ouvrage, Omar : la construction d'un coupable en 1994.
Podalydès sera aussi un autre personnage célèbre : Nicolas Sarkozy. La conquête est l'histoire de la campagne présidentielle 2007. Nul ne sait quel regard portera le revenant Xavier Durringer, qui après des années de télévision, retourne au cinéma. Hippolyte Girardot sera Claude Guéant, entouré de Florence Pernel (Cécilia Sarkozy), Dominique Besnéhard (Pierre Charon), le conseiller en communication, Grégory Fitoussi (Laurent Solly), Bernard Le Coq (Jacques Chirac), Michèle Moretti (Bernadette Chirac), Samuel Labarthe (Dominique de Villepin) et Saïda Jawad (Rachida Dati)... Les métamorphoses de chacun sont déjà le centre d'attention des médias. Mais l'intéressant est ailleurs : quel visage de ces hommes politiques seront montrés avec le scénario de ce film, qui pourrait être présent à Cannes...
L'ordre et la morale sortira en septembre. Son tournage mouvementé et complexe (les équipes ont du aller en Polynésie française, ne pouvant pas tourner en Nouvelle Calédonie) et son histoire hautement sensible en font l'un des films les plus intrigants de l'année. Pas seulement parce que Mathieu Kassovitz en est le réalisateur (et l'acteur, avec Sylvie Testud, Malik Zidi, Philippe Torreton et Iabe Lapacas). Mais l'attaque de la grotte d'Ouvéa, en pleine campagne pour l'élection présidentielle de 1988, est sans doute l'un des faits marquants contemporains les plus passionnants dans le rapport entre la France et ses territoires d'Outre-mer. Dans ce face à face entre un groupe d'indépendantistes Kanaks et le GIGN, avec 30 gendarmes enlevés (et quatre tués), l’assaut ici se finira en un bain de sang qui laisse encore des traces.
Dans Hell driver 3D de Patrick Lussier (au cinéma le 23 mars), Nicolas Cage est un père prêt à tout pour rattraper les fanatiques qui ont assassiné sa fille et kidnappé le bébé de celle-ci pour le sacrifier à la prochaine pleine lune.
Accompagné de Piper, interprétée par Amber Heard, il se lance dans une dangereuse course poursuite du Colorado à la Louisiane. Mais un homme mystérieux aux pouvoirs surnaturels, le Comptable, est lui-même à sa recherche... Carburant à la rage et au bolide, Milton va poursuivre sa mission coûte que coûte.
Les poursuites en voiture sont ici à l'honneur comme dans les films des années 70, avec Steve McQueen ou Charles Bronson, et plusieurs véhicules de collection sont de la partie, comme la Dodge Charger 1969, une Chevelle 1971, une Riviera 1964 et une Chevy 1957.
A l'occasion de la sortie du film le 23 mars prochain, Ecran Noir vous propose de gagner 10 invitations pour le film ainsi que 5 magnets aux couleurs du Hell driver.
Pour participer au tirage au sort, il suffit de répondre à la question suivante :
Dans un film sorti en 2000, Nicolas Cage était un amoureux de belles voitures contraint à en voler 50 en une seule nuit. Comment s'appelle ce film ?
Votre réponse et vos coordonnées postales sont à envoyer par courriel avant le 23 mars 2011.
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Hell driver 3D de Patrick Lussier
Avec Nicolas Cage, Amber Heard,
Sortie le 23 mars 2011
Dans un entretien accordé à la revue française La Règle du Jeu, le cinéaste iranien Jafar Panahi a formellement exclu de quitter l'Iran malgré les lourdes peines auxquelles il a été condamné. "Je suis sûr qu'ils [les autorités] fermeraient les yeux sur mon départ mais je ne le ferai pas. Ma place est ici", a-t-il déclaré à Jean-Louis Martinelli, le directeur du Théâtre français des Amandiers. "En tant que cinéaste, je veux et je dois filmer l'Iran et les Iraniens dont je connais la façon de penser."
Il reconnaît pourtant vivre "la pire des situations" puisqu'il est assigné à résidence et peut à tout moment être emprisonné. "Que je le veuille ou non", ajoute-t-il, "je suis devenu malgré moi un symbole. Si je partais, tout le sens de mon travail serait perdu et je laisserais dans le désarroi tous ceux qui, ici, mènent un combat pour que la vie change". De la même manière, le cinéaste refuse par avance tout acte de repentance.
Jafar Panahi est toujours dans l'attente d'une décision de justice suite à sa condamnation à six années de prison et vingt années d'interdiction de travailler. Jusque-là, on supposait qu'il avait été arrêté à cause d'un film qu'il projetait de tourner sur les manifestations contre le régime lors de la présidentielle de 2009, mais le cinéaste lui-même donne une autre explication : "Ma condamnation a été établie à partir de mes propos. Au motif que j'étais en contact avec des personnes opposées au régime et que je pouvais donc être considéré comme un activiste dangereux", explique-t-il.
Depuis plus d'un an, artistes, médias, festivals et simples particuliers se mobilisent à travers le monde pour que la justice iranienne abandonne toutes charges contre lui, aussi lance-t-il un vibrant appel pour que cette mobilisation continue : "Parlez, écrivez, témoignez de la façon dont vous pouvez et souhaitez le faire, c'est une des conditions de ma survie (...) Ma situation ne peut pas être plus difficile. Le silence, c'est la mort".
La 13e édition du Printemps des poètes qui débute aujourd'hui coïncide avec le centenaire de la mort de Gaston Couté, ce qui fait deux excellentes raisons pour (re)découvrir notre coup de coeur documentaire de 2010, le tendre et drôle Bernard, ni Dieu ni chaussettes de Pascal Boucher.
Les choses étant particulièrement bien faites, une quinzaine de projections sont justement prévues dans toute la France, parfois en présence du réalisateur, du groupe P’tit crème ou encore d'un invité "ami de la poésie".
L'apogée de cette tournée devrait être le 19 mars prochain à la Maison des Métallos à Paris puisqu'après la projection, le P’tit crème, JC Mérillon et sa guitare ainsi que Vania et son orgue donneront un concert. Et Bernard lui-même pourrait être de la fête !
Et attention : pour tous ceux qui ne seraient pas en mesure de faire le déplacement, il n'y a désormais plus aucune excuse pour ne pas voir le film qui est disponible en DVD et en VOD sur le site Universciné.
Festival de film d’auteur et d’art de la Grande Europe, "L’Europe autour de l’Europe" présente les films des années soixante et contemporains sur lesquels repose le prestige des cinématographies nationales des pays de l’Europe du Sud et de l’Est, de l’Europe Centrale et de l’Europe Occidentale. La thématique cette sixième édition tourne autour de « Héros – Antihéros ».
Le Festival aura lieu, à Paris, au cinéma L’Entrepôt du 15 au 24 mars puis à la Filmothèque du Quartier Latin, au cinéma V4, au cinéma 104 à Pantin et dans différents Centres Culturels et musées jusqu’au 15 avril 2011. Une édition parallèle se déroulera en Normandie.
Plus de 60 films seront présentés et les cinémas norvégien, danois, slovaque, suisse et hongrois seront à l'honneur.
Ce sera aussi l'occasion de découvrir l'inédit Womb, film hongrois de 2010, sélectionné par les festivals de Locarno et Toronto, avec Eva Green. C'est l'histoire de Rebecca et Thomas, des amoureux d’enfance séparés par la vie qui se retrouvent lorsqu’ils sont étudiants pour une idylle fulgurante brisée par la mort de Thomas dans un accident de voiture. Incapable d’accepter ce coup du sort, Rebecca se bat pour le cloner et le porter en elle. Un nouveau Thomas naît et Rebecca pense que tout pourrait recommencer, mais rien ne se passe comme prévu.
Parmi les films déjà connus, il y aura Tender Son - The Frankenstein Project du hongrois Kornel Mundruczo, en compétition à Cannes l'an dernier, primé à Séville et Sarajevo et Comment j'ai passé cet été du Russe Alekseï Popogrebski, primé à Berlin en 2010 (double prix d'interprétation) et à Londres.
Une rétrospective Images du vieux monde, du tchèque Dusan Hanak, permettra de découvrir une oeuvre documentaire rare qui met en scène des paysans slovaques.
Avant d'être un titre de film, Benda Bilili est un orchestre de rue du Congo Kinshasa composé de musiciens paraplégiques qui se produisent désormais dans les plus grandes villes du monde. C'est donc un véritable conte de fées qu'ont suivi les documentaristes Renaud Barret et Florent de La Tullaye pendant les 5 ans qu'a duré leur aventure auprès du Staff Benda Bilili.
Pourtant, au départ, le sujet pouvait paraître plombant, voire carrément misérabiliste : la pauvreté, la galère, la maladie... Il fallait une bonne dose d'optimisme pour percevoir le potentiel à la fois joyeux et universel de ces destins hors normes, et pour en faire ce documentaire chaleureux et empathique. Mais la force de Benda Bilili!, c'est justement d’aller au-delà des apparences, et c'est pourquoi il faut voir ce film qui va au-delà des clichés que l’on pourrait avoir sur la musique, l’Afrique ou le handicap.
Cela tombe bien, depuis le 1er mars dernier, le film est disponible en DVD. L'occasion de (re)découvrir Roger, l'enfant des rues, et Ricky, qui rêve de faire du Staff Benda Bilili le meilleur orchestre du Congo Kinshasa, mais aussi de suivre tout le staff de répétitions en galères, de déconvenues en bonnes surprises. Jusqu'au jour du départ, quand les musiciens s'envolent pour la première fois hors du pays pour se produire sur scène. Et puis bien sûr, il y a les traditionnels bonus, parmi lesquels des titres à télécharger, le récit de leurs aventures cannoises (le film a fait l'ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs en 2010) et de nombreuses scènes coupées.
On découvre ainsi comment Roger construit son monocorde à partir d'éléments de récupération. Au travers de plusieurs séquences de rue, on perçoit l'ambiance mais aussi les rapports de force entre les musiciens. Certains passages sont carrément savoureux, comme la perplexité gourmande des membres du staff devant une statue de Kate Moss à Oslo.
Enfin, il y a les extraits musicaux, bien sûr ! Une musique pleine d’énergie et de joie de vivre communicative à découvrir absolument en live. Justement, le staff est en tournée en France à partir du 15 mars. Parmi les 27 dates qu'ils assurent dans le pays, il y en a forcément une près de chez vous...
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Benda Bilili! de Florent de la Tullaye et Renaud Barret
DVD disponible à partir du 1er mars 2011
Éditions Studio 37 et Sophie Dulac Distribution