Rencontre avec Serge Gisquière et Giovanni Rocca

Posté par redaction, le 6 mars 2011

Serge gisquière & giovanni roccaAprès avoir lustré quelques planches de théâtre amateur en province, Giovanni Rocca se décide enfin, après avoir hésité pendant plus de 25 ans, à pousser les portes de la fameuse école des Cours Florent à Paris, pour accéder à une passion dont il a toujours rêvé : devenir comédien. « Les rêves c’est bien, mais les vivre c’est mieux ! ». Passionné de théâtre et de cinéma depuis sa plus tendre enfance, cet ancien chef d’entreprise aujourd’hui fonctionnaire suit avec assiduité sa formation, et est décidé à ne pas en rester là.

A l’aube de la cinquantaine, ce fils d’émigré italien au regard verdoyant et ténébreux a choisi de partager son temps entre l’administration et le célèbre Cours Florent créé en 1967 par François Florent, aujourd'hui installé dans le XIXe arrondissement de Paris. Cette célèbre école de théâtre et d'Art dramatique parisien, où les élèves suivent des cours pour trois ans en moyenne, a eu dans ses rangs de nombreux acteurs reconnus aujourd’hui, de Daniel Auteuil à Guillaume Canet, en passant par Francis Huster, André Dussollier, Isabelle Adjani ou Audrey Tautou.

Giovanni Rocca enchaîne brillamment les différentes étapes du cursus de formation dans lequel il s’est engagé. Et c’est vraiment derrière les murs de l’école qu’il apprend son métier en suivant scrupuleusement les précieux conseils prodigués par François Florent lui-même, lors d’une audition en septembre dernier, mais aussi ceux de ses professeurs d’un niveau pédagogique incontestable.

Giovanni Rocca a participé à de nombreux courts métrages dont les derniers en date sont L’affaire Mathilda de Julien Party et Pour te faire exister de Paul Méranger, tourné l’été dernier à Dreux. Ces deux courts métrages seront présentés courant 2011 dans des festivals des courts métrages. Il apparaît également dans différents longs métrages réalisés par Bruno Chiche, Mourad Boucif ou encore Serge Gisquière, notamment dans Libre Echange (sorti au cinéma le 22 décembre dernier) où il apparaît aux côtés de Carole Bouquet et Julie Depardieu. « C’est une comédie à rebondissements, avec deux pointures du cinéma français, chacune à la hauteur de leur rôle  d’un incontestable  talent."

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Cannes 2011 : Mélanie Laurent en maîtresse de cérémonie « légère et amusante »

Posté par MpM, le 5 mars 2011

Mélanie LaurentC'est l'actrice Mélanie Laurent qui officiera comme maîtresse de cérémonie en ouverture et en clôture du 63ème Festival de Cannes. Un choix judicieux et glamour qui devrait donner le ton de cette édition présidée par l'acteur Robert de Niro. "Ca va être léger et amusant", a confirmé Gilles Jacob.

Mélanie Laurent, révélée en 2006 dans Je vais bien ne t'en fais pas de Philippe Lioret, était en compétition à Cannes en 2009 avec Inglorious Bastards de Quentin Tarantino. Tout le monde se souvient du rock endiablé qu'elle avait dansé avec le réalisateur en bas des célèbres marches lors de la présentation officielle du film... Depuis, on l'a notamment vue dans Le concert de Radu Mihaileanu, La Rafle de Roselyne Bosch et Requiem pour une tueuse de  Jérôme Le gris actuellement à l'affiche.

2011 pourrait bien être son année puisqu'en plus de son actualité cannoise, elle sort son premier album en tant que chanteuse et compositrice ("En t'attendant")  le 2 mai prochain et son premier long métrage, Les adoptés, à l'automne (avec une présentation cannoise à la clef ?).

Indubitablement, elle va bien, on ne s'en fait pas.

Jean Dujardin muet chez Michel Hazanavicius

Posté par MpM, le 5 mars 2011

The artist, qui sortira à la rentrée 2011, est la nouvelle collaboration de Jean Dujardin avec son réalisateur complice Michel Hazanavicius (OSS 117: Le Caire, nid d'espions, OSS 117 : Rio ne répond plus). Il s'agit d'une histoire d'amour en noir et blanc et sans parole dans le Hollywood des années 20.

Sur le blog de la société Carlotta, Michel Hazanavicius explique que le film suit le destin de deux acteurs au moment de l'apparition du cinéma parlant. Le premier, qui est une grosse star, va rester sur le carreau tandis que l'autre, une jeune figurante, va connaître la gloire. "J'avais envie de faire un film dans ce format, c'est une manière purement visuelle de raconter une histoire qui laisse toute la place aux acteurs", précise-t-il. "Le gros enjeu, c'était l'écriture".

Le cinéaste cite Murnau ou Frank Borzage comme références, et avoue nourrir une véritable passion pour le cinéma de l'époque, cinéma qui impose "un rapport pas du tout cérébral et purement sensuel au film : on plonge comme un enfant dans l'histoire".

Retour sur les Independent Spirit awards

Posté par MpM, le 5 mars 2011

spirit awardsPris entre les feux croisés des Césars (le vendredi) et des Oscars (le dimanche), les Independent Spirit awards qui se déroulaient le week-end dernier sont légèrement passés inaperçus. Pourtant, ces prix du cinéma américain indépendant permettent d'imaginer une version alternative du paysage cinématographique 2010, en cantonnant notamment Le discours d'un roi (qui a trusté les Oscars les plus prestigieux) à l'unique catégorie du meilleur film étranger (prix qu'il a bien sûr remporté haut la main).

Privé de de cet imbattable concurrent, c'est ainsi Black swan qui a tiré son épingle du jeu. Quand seule Natalie Portman avait trouvé grâce aux yeux de  la vénérable académie, le thriller classieux de Darren Aronofsky a été couronné quatre fois : meilleur film, meilleure image, meilleur réalisateur et meilleure actrice (pour Natalie Portman encore).

James Franco a lui été sacré meilleur acteur pour sa performance époustouflante dans 127 heures de Danny Boyle tandis que deux acteurs de Winter's bone (Dale Dickey et John Hawkes) remportent les prix d'interprétation dans un second rôle. Une petite consolation pour le très réussi film de Debra Granick, totalement boudé aux Oscars.

Finalement, même si les résultats diffèrent, nombreux étaient  les films à être indifféremment nommés lors des deux cérémonies, à commencer par les films déjà cités, mais aussi Faites le mur de Bansky (meilleur documentaire) et Tout va bien! The kids are all right de Lisa Cholodenko (meilleur scénario). On peut y voir la preuve que le cinéma indépendant brille au firmament, mais aussi constater que même dans les milieux cinéphiles, l'attention se cristallise désormais autour d'un nombre de plus en plus réduit de films.

L’instant Court : L’usine de films amateurs de Michel Gondry

Posté par kristofy, le 4 mars 2011

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après EXs réalisé par Benoît Pétré avec 66 amours, voici l’instant Court n° 22.

Souvenez vous de la fin du film Soyez sympas, rembobinez de Michel Gondry : les gens d’un quartier s’associent pour un tournage amateur, puis ils regardent tous ensemble leur film…

C’est cette expérience communautaire de se réunir pour faire un film que le réalisateur Michel Gondry veut faire partager à travers une installation à disposition du public : l’usine de films amateurs. C’est une activité gratuite qui est proposée en ce moment au Centre Pompidou à Paris, avec comme un studio de cinéma réduit à disposition. On s’y retrouve par petits groupes d’environ quinze ou vingt personnes avec une multitude de décors et d’accessoires, une petite caméra numérique est prêtée et environ trois heures plus tard, on a fabriqué un film qu’on regarde tout de suite après ensemble. Et qu’importe que le film soit bizarre ou raté car l’essentiel est de vivre à travers cette création originale une expérience ludique.

Pour Michel Gondry « avec ce projet les gens font eux-mêmes leur film puis le regardent, comme un film familial fait maison. Ils prennent du plaisir à le voir parce qu’ils sont dedans, parce qu’ils l’ont fait, et cela reflète quelque chose qui leur est propre », il a d’ailleurs écrit un petit livre sur ce sujet (You’ll like it because you’re in it, the Be Kind Rewind protocol, disponible en anglais).

Le concept est donc de réunir un groupe de gens (dont la plupart ne se connaissent pas), et à travers quelques étapes il s’agit d’inventer une histoire et de la filmer (pas besoin de savoir faire du cinéma). Voici comment ça se passe : après une découverte rapide des décors, on doit choisir un genre de film (policier, comédie musicale, zombie, n’importe…) et un titre, réfléchir à une histoire (un début, un milieu, une fin), écrire son scénario, puis se répartir les rôles à jouer… et filmer !

Tout est là sur place (décors, accessoires, caméra, et même effets spéciaux à la Gondry) et chacun est amené à faire des propositions à chaque moment. On est libre de faire tout ce qu’on veut, avec toutefois deux principales contraintes qui sont le temps (environ trois heures pour tout faire) et l’absence de montage des images (il faut tourner le scénario dans l’ordre avec une seule et unique prise par plan).

L’usine de films amateurs est ouverte à tous pour expérimenter un processus original de création d’un film. Le réalisateur Michel Gondry est très souvent présent sur place, il assiste parfois aux discussions sur les histoires de certains groupes et il regarde aussi les films qui sont fait. Le plus important, au-delà de la relative qualité artistique du résultat, c’est l’expérience collective de la fabrication du film depuis les idées jusqu’au tournage. Il y a même quelques personnes qui ont eu la surprise d’avoir dans leur groupe l’actrice Juliette Binoche !

Voila donc un exemple de film amateur fabriqué dans cette usine initiée par Michel Gondry : Les grands-mères ne prennent pas le métro (à cause des égorgeurs)…

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L’usine de films amateurs, au Centre Pompidou à Paris, prolongée jusqu’au 28 mars.
Activité gratuite.
La réservation est vivement recommandée, renseignements sur www.centrepompidou.fr

En parallèle dans les salles de cinéma du Centre Pompidou : différentes séances avec l’ensemble des films de Michel Gondry (longs-métrages, courts, clips, pubs, inédits…) et une carte blanche où il présente cinq autres films de son choix.

L’ADAMI lâche le Festival des scénaristes de Bourges

Posté par MpM, le 3 mars 2011

A un mois de l'ouverture du Festival international des scénaristes, l'ADAMI (société civile pour l'Administration des Droits
des Artistes et Musiciens Interprètes) a soudainement décidé de lui retirer son soutien. C'est non seulement une subvention de 15 000 euros qui s'envole, mais en plus, le festival est contraint de retirer toute mention de l'ADAMI de son matériel de communication, ce qui implique de réimprimer les documents existants.

Une double peine, donc, pour la manifestation qui se voit contrainte d’annuler tout un pan de sa programmation faute de financement suffisant. Parmi les événements sacrifiés, on retrouve notamment l'atelier "tout est langage" qui permet de sensibiliser le jeune public à l’écriture et au langage cinématographique à travers des ateliers d’éducation à l’écriture de l’image, des rencontres et des conférences animés par des professionnels du 7e art. En plus des élèves, ce sont d'ailleurs les jeunes comédiens "Talents Cannes Adami" qui sont ainsi floués, puisqu'ils n'auront pas l'occasion de se produire pendant le festival.

Le Festival de Bourges précise qu'"aucun signe annonciateur de ce choix n’a été exprimé", ce qui rend d'autant plus brutale la décision  de l'ADAMI. De son côté, cette dernière ne s'explique pas sur le fond du problème, à savoir les raisons d'une décision si soudaine. Dans un communiqué, elle se contente de réaffirmer sa mission : "apporter son soutien à des projets artistiques
permettant notamment de valoriser l'emploi des artistes-interprètes
" et non "financer ad vitam aeternam le fonctionnement des structures artistiques" et évoque le "recul considérable des financements de la culture" mis en parallèle avec l'augmentation constante de manifestations réclamant un soutien. "Pour des raisons d'équilibre, voire même d'équité, nous ne souhaitons pas dire oui chaque année aux mêmes et dire non à tous les autres."

L'instance pointe également la "fragilité" des actions organisées par le festival et tente d'élargir le débat :  "qui devrait financer les actions éducatives des festivals : l'Adami ou les pouvoirs publics" ? Elle se dédouane enfin en relativisant l'impact d'une perte de 15000 euros pour un festival "dont le budget avoisine les 300 000 euros".

Autant d'arguments recevables dans le cas d'un non-renouvellement de partenariat mais assez peu convaincants lorsqu'il s'agit de se retirer d'un festival à peine quelques semaines avant son coup d'envoi. Il est naturel, et même sain, de questionner année après année le travail effectué par ses partenaires, de s'interroger sur les décisions prises, ou de diverger sur les axes retenus. Bien sûr l'ADAMI est-elle libre de choisir les manifestations qu'elle soutient, et de changer d'une année sur l'autre. Peut-être même  que Bourges peine à être le grand festival consacré au scénario que l'on pourrait souhaiter, ne serait-ce que parce qu'il pêche souvent sur le volet "international" du métier.

Pour autant, il est assez inconcevable de mener ces réflexions à un mois de l'ouverture, et d'en tirer une conclusion aussi violente, aussi immédiate, et au final assez peu motivée. Car quoi qu'elle en pense, en ne laissant pas aux organisateurs le temps de se retourner, l'ADAMI fragilise inutilement l'édition 2011 du festival et le place dans une situation délicate vis-à-vis de ses autres partenaires, de ses invités et surtout du grand public.

contraint d’annuler tout un pan de sa programmation ! Aucun signe annonciateur de ce choix n’a été exprimé : baisse progressive du montant de la subvention, appel à prudence dès la fin du 13e festival etc… Soutenir un festival ou pas est un choix qui appartient à l’Adami. Ce choix est ici pour le moins radical et inexpliqué. L’atelier Tout est langage annulé Depuis huit ans, l’Adami permet, avec à une subvention annuelle de 15 000 euros, fléchée sur l’Action Culturelle, de mettre en place l’atelier Tout est langage programmation spécifique « Jeune Public ». Ce rendez-vous a pour vocation de sensibiliser le jeune spectateur à l’écriture et au langage cinématographique à travers des ateliers d’éducation à l’écriture de l’image, des rencontres et des conférences animés par des professionnels du 7e art. Ce retrait soudain a pour conséquence de priver près de 400 enfants d’une partie de l’atelier Tout est langage qui consiste à découvrir en classe le scénario de deux films, qui sont ensuite lus et mis en scène lors du Festival par cinq comédiens « Talents Cannes Adami », avant d’être projetés. A un mois du Festival, les comédiens ont déjà commencé à préparer la mise en scène et les enfants ont déjà reçu les scénarios. Or, sans l’aide de l’Adami, il est impossible pour le Festival de rémunérer ces cinq comédiens ! L’atelier Tout est langage, qui était l’occasion pour ces comédiens de montrer l’étendue de leur talent, ne peut avoir lieu dans son intégralité. Avec l’atelier Tout est Langage, c’était non seulement les comédiens Talents Cannes Adami qui étaient mis en avant, mais aussi les valeurs du spectacle vivant qu’ont pu découvrir les quelques 3 300 enfants qui ont participé à cet atelier en six années à Bourges, entre 2005 et 2010. Le combat du Festival pour l’émergence de nouveaux talents est gravement mis à mal par ce retrait Créé par l’association scénario au long court, le Festival international des scénaristes a pour objectif de promouvoir l’écriture scénaristique sous toutes ses formes et encourager l’émergence d’une nouvelle génération d’auteurs. Ce retrait met en danger le Festival au risque de l’asphyxier, en le fragilisant financièrement d’une part, mais aussi en minimisant son combat en faveur du renouvellement des talents dans la création audiovisuelle et cinématographique. Il dévalorise également l’engagement de l’ensemble des partenaires du Festival. Un partenariat déjà largement engagé… De plus, cette décision tardive est prise alors que la grande majorité des éléments de communication ont été validés par l’Adami : affiches et page de remerciements aux partenaires (page déclinée sur le dépliant du programme, le catalogue, le site internet et la bande annonce du Festival) sur lesquelles figurent le logo de l’Adami. L’édito de Philippe Ogouz, Président de l’Adami, qui devait figurer dans le catalogue du 14e Festival, était prêt à être imprimé, de même que leur page de publicité (voir ci-dessus) t qui devait apparaître en couverture du catalogue. Le programme du Festival sur lequel est annoncé l’atelier Tout est langage avec le soutien de l’Adami est en cours d’impression et déjà disponible sur internet. Le service de communication de l’Adami demande à présent au Festival de retirer toute mention de ce partenariat, ainsi que le logo Adami, ce qui risque d’engendrer des coûts supplémentaires pour un Festival fragilisé ».

Marina Hands et Josiane Balasko dans Sport de filles

Posté par vincy, le 3 mars 2011

Patricia Mazuy (Saint Cyr) qui n'a rien tourné depuis 2004 revient au cinéma avec Sport de filles. Cette comédie dramatique nous plongera dans l'univers de l'équitation de compétition. Marina Hands sera une cavalière de talent, entourée de Josiane Balasko et Bruno Ganz dans le rôle de l'entraîneur. Le tournage a même pris place lors des championnats du monde de dressage équestre, à Francfort.

L'histoire retrace la vie d'une cavalière en quête de son cheval. Fille de paysan gracieuse, elle est révoltée de ne pas avoir pu garder les chevaux qui l'ont menée aux sommets de son sport. Elle rencontre un entraîneur légendaire, cynique, qui va voir en elle une forme de rédemption dans un monde écrasé par les ambitions et la cupidité. Il va la coacher pour qu'elle dresse le bon cheval...

Le film sera prêt à temps pour Cannes, où il pourrait se retrouver à la Quinzaine des réalisateurs.

Le voleur de lumière : fable sensible et juste sur la modernité

Posté par kristofy, le 2 mars 2011

voleur de lumièreL’histoire : On l'appelle Monsieur Lumière. Dans ce village perdu au milieu des montagnes Kirghizes, il entretient les lignes, trafique parfois les compteurs pour venir en aide aux plus démunis.

Cœur ouvert et généreux, il écoute, conseille, conforte les peines et tempère les disputes conjugales de ces villageois oubliés par la civilisation moderne.  Il a un rêve : construire sur les montagnes des éoliennes pour alimenter toute la vallée en électricité. Mais il va devoir faire face à des hommes puissants et corrompus qui sont les nouveaux maîtres du pays.

Notre avis : Une petite merveille qui vient du Kirghizistan, aussi peu facile à situer sur une carte que peu visible sur grand écran, un pays où les films produits chaque année se comptent sur les doigts de la main. Le voleur de lumière réussit pourtant à embrasser à la fois l'émouvant portrait d'un homme qui pense au futur et les changements en cours dans son pays qui bouleversent le présent.

Dans un petit village reculé au fin fond des montagnes du Kirghizistan, les habitants sont particulièrement isolés du monde moderne, beaucoup n’ont pas les moyens d’avoir l’électricité. Il y en a un que les autres surnomment Monsieur Lumière parce qu' il trafique les compteurs électriques pour ceux qui ne peuvent pas payer. Comme d’autres, il participe à sa manière à rendre la vie plus facile dans cet endroit perdu. Et il a une grande idée : et si le village produisait sa propre électricité en installant des éoliennes ?

Le voleur de lumière montre avant tout un homme qui veut agir pour le bien de son village mais qui va se heurter à des intérêts supérieurs… Car le personnage principal est apprécié de tout le monde sauf des autorités, à cause justement de ses raccordements électriques pirates. Mais les temps changent et la vaste terre commune aux villageois est l’objet de la convoitise d’un groupe étranger d’investisseurs chinois. A l’image du célèbre combat de David contre Goliath, on décèle dans cette intrigue la menace du profit économique destiné à un petit nombre à l’encontre d’un progrès social partagé. Il y a alors le dilemme de partir loin en ville pour un avenir hasardeux ou de rester au village sans beaucoup d’espoir.

Aktan Arym Kubat avait déjà fait rayonner le cinéma Kirghize avec ses films Le fils adoptif et Le singe. Celui-ci a même été sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes 2010, et il a aussi été choisi comme film d’ouverture du dernier  Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul. A l’occasion de cette première, le réalisateur avait échangé quelques mots avec les spectateurs, dont voici un condensé à destination du public qui est maintenant invité à découvrir ce beau film en salles.

En plus d’être le réalisateur vous êtes là aussi l’acteur principal ?

Aktan Arym Kubat : C’est un hasard, jamais je n’ai pensé à jouer dans un film. Mais à force de chercher quelqu’un qui correspondeAktan Arym Kubat au personnage et que je ne trouvais pas, alors mon équipe à commencé à me taquiner en me disant de le faire moi-même, et puis je l’ai fait. Avec la technologie du retour vidéo, je regardais sur l’écran si je me satisfaisais comme acteur ou pas.

Le film est représentatif du Kirghizistan d’aujourd’hui ?

Aktan Arym Kubat : C’est un pays d’Asie centrale avec un début de processus démocratique qui connaît des accidents, mais il y a eu deux révolutions du peuple. Il y a toujours des volontés de se saisir de la terre pour l’exploiter et faire des profits. Si quelqu’un se met en travers du chemin de quelqu’un qui veut le pouvoir, c’est possible de l’écarter. Il y a eu des meurtres non élucidés, la vie d’un être humain ne vaut pas grand-chose...

Quand votre film a-t-il été tourné ?

Aktan Arym Kubat : Mon film a été tourné entre les deux révolutions. Mais ce qu’on avait cru acquérir après la première, ce n’était pas réel. On a terminé le tournage en mars 2010, et en avril il y a eu une autre révolution qui est arrivée, plus violente que la première. D’ailleurs, aujourd’hui, notre président est une femme. Toutefois, Le voleur de lumière n’est pas un film folklorique ou ethnique, c’est surtout un film humaniste, et ce qu’il montre va au delà des frontières.

Crédit photo de droite : Michel Mollaret

Lauréats 2010 de la Fondation Groupama Gan pour le cinéma : la relève est assurée !

Posté par MpM, le 2 mars 2011

laureatsDepuis 1987, la Fondation Groupama Gan pour le cinéma soutient et accompagne chaque année plusieurs jeunes cinéastes dans l'élaboration et la réalisation de leur premier long métrage. Les lauréats reçoivent une aide financière à la production (60 000 € pour le producteur, 7500 € pour le réalisateur) et bénéficient du label de la Fondation, synonyme de sérieux et de qualité.

Un coup de pouce qui peut devenir un véritable tremplin, à une époque où monter des projets ambitieux et confidentiels tient du parcours du combattant. Les producteurs présents lors de la soirée de présentation des Lauréats 2010 ont d'ailleurs souligné le rôle primordial joué par la Fondation. "C'est un encouragement plus grand que vous ne l'imaginez", a ainsi déclaré le producteur Jacques Bidou (JBA Productions), avouant qu'il est "de plus en plus difficile de soutenir ce genre de projets". Pour Jean des Forêts (Petit Film) c'est un '"engagement décisif" qui permet l'entrée en production.

Les six projets  retenus pour 2010 (parmi les 150 reçus) viennent du monde entier et abordent chacun à sa façon la réalité sociale de son pays. Il y a ainsi une jeune fille ouzbek qui a refusé d'épouser celui que ses parents avaient choisi pour elle, une jeune femme iranienne qui découvre par hasard la situation difficile de deux immigrés des quartiers pauvres ou encore un jeune Bédouin accusé de trahison parce qu'il travaille pour les Israéliens. Des destins douloureux qui reflètent les enjeux majeurs des sociétés contemporaines : poids des traditions, sort des minorités, changements historiques...

Et même si ces films n'existent pas encore (à l'exception du film français, Après le sud de Jean-Jacques Jauffret, et du film bédouin, Le poste Sud-Est d'Ami Livne, terminés depuis peu), on a déjà très envie de les voir, ne serait-ce qu'à cause des yeux brillants de leurs futurs réalisateurs, et de la passion qui couve dans leur voix lorsqu'ils en parlent. Ca tombe bien, 75% des films lauréats de la Fondation sortent moins de deux ans après le dépôt du scénario : quelle meilleure manière de prendre le relais de ce lent processus d'accompagnement et de soutien que d'aller les voir en salles ?

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Les lauréats 2010

- Massoud Bakhshi (Khorramshahr) - Iran
- Bani Khoshnoudi (Ziba) - Iran
- Alexandra Gulea (L'enfant des mines) - Roumanie (photo de droite)
- Saodat Ismailova (40 jours de silence) - Ouzbékistan
- Jean-Jacques Jauffret (Après le sud) - France
- Ami Livne (Le poste Sud-Est) - Israël (photo de gauche)

Jane Russell (1921-2011) rejoint Marilyn

Posté par vincy, le 1 mars 2011

Jane RussellElle était la brune plantureuse dans l'inoubliable comédie Les hommes préfèrent les blondes. Bien qu'elle ait été 10 fois mieux payée que sa copine Marilyn, c'est l'icône blonde que le film propulsera dans le star système tandis que Jane Russell ne parviendra pas à attirer d'autres grands rôles. Elle avait la tête sur les épaules, la gouaille franche, son personnage lui ressemblait.

Mais ses opinions conservatrices voire un peu réac' ne l'ont pas aidée à séduire les producteurs. Elle était la découverte d'un seul, Howard Hugues qui la repère en 1940 et lui fait signer un contrat de sept ans. En 1943, elle perce l'écran avec un western, Le banni (The outlaw). Son visage accroche la Lumière mais surtout son décolleté fait sensation : le film sera réservé à un public restreint.

Enfant de la balle, elle doit son goût pour le jeu à sa mère qui l'initia à la musique et au théâtre. Son physique sensuel en fait une vedette et une pin up à la mode en pleine guerre mondiale. Tout ça grâce à un 90D. Elle fait pourtant une pause de quelques années pour ne revenir qu'après guerre comme comédienne (L'esclave du souvenir) et chanteuse (As Long As I Live). Son allure stylée, son franc parler familier et une certaine dose d'autodérision meublent avec panache quelques westerns.

En 53, elle atteint son apogée avec Les hommes préfèrent les blondes, comédie culte et transatlantique où les diamants sont les meilleurs amis des femmes (et la cause de leurs troubles). Mais c'est la candide Marilyn Monroe qui éclate de mille feux et va propulser son talent dans l'éternité hollywoodienne.

Russell continuera de jouer dans des productions honorables : Fini de rire (avec Robert Mitchum), Double dynamite (avec Frank Sinatra et Groucho Marx), Scandale à Las Vegas (avec Victor Mature et Vincent Price) ou encore Les implacables (avec Clark Gable et Robert Ryan). Elle achèvera de provoquer la prude Amérique dans French Line avec une séquence en maillot de bain intitulée  Lookin' for Trouble.

C'est la fois de trop. Russell se sent trop mise à nue par son Pygmalion de millionnaire. Elle prend son destin en main avec son premier mari, Bon Waterfield, ancien footballeur, et lance sa maison de production. Une stratégie d'émancipation qui annonce la fin du règne des studios et de leur emprise sur les stars.

Elle mise sur des rôles mettant en valeur ses talents de comédiennes plutôt que ses formes, comme Bungalow pour les femmes. Après le fiasco de Kidnapping en dentelles en 57, elle arrête le cinéma.

Russell se concentre sur ses talents de chanteuse et de danseuse dans des tournées mondiales. Elle ne fait alors plus que de la scène. Elle ne tournera plus que cinq films, préférant Broadway.

Jane Russell finira sa vie en écrivant une autobiographie sans détours. Si elle fut une militant anti-avortement acharnée (elle dut avorter à 17 ans, ce qui la rendit stérile), elle fut aussi une grande activiste de l'adoption pour laquelle elle s'engagea avec passion.

Hélas, pour le cinéma, définitivement, les hommes ont préféré la blonde.