Bo Widerberg à l’honneur dans les salles et en DVD

Posté par redaction, le 13 juillet 2020

Après la ressortie de La Beauté des choses en février dernier, Bo Widerberg occupe à nouveau le devant de l'affiche. Le cinéaste suédois prolixe, habitué du Festival de Cannes, des récompenses internationales et des nominations aux Oscar, inaugure les "Collector Malavida", une nouvelle série d'éditions DVD consacrées aux titres qui ont marqué l'histoire de la société de distribution et d'édition.

C'est ainsi Joe Hill, road movie social primé à Cannes en 1971 qui ouvre le bal le 15 juillet dans une version restaurée, avec des bonus inédits et un livret de 20 pages. En parallèle, il est en salles depuis fin juin aux côtés de cinq autres films du réalisateur : Le Péché suédois, Le Quartier du corbeau, Amour 65 et Adalen 31, dans le cadre d'une rétrospective d'envergure également orchestrée par Malavida.

Conscience politique individuelle et grands combats collectifs


Joe Hill s'inspire d'un personnage réel, Joel Hagglund alias Joseph Hillstrom ou Joe Hill, émigrant suédois qui arrive à New York au début du XXe siècle, puis devient un hobo (travailleur qui se déplace de ville en ville, souvent en se cachant dans les trains) et sillonne les Etats-Unis. Prenant rapidement conscience du fossé qui sépare les travailleurs des classes dirigeantes, il milite pour le droit des ouvriers et rejoint les rangs des Industrial Workers of the World. Sa mort tragique en 1915, suite à un procès tendancieux, fait de lui un martyr, et un symbole de la lutte anticapitaliste. Une chanson, immortalisée par Joan Baez, et qui ouvre le film, est même écrite en son honneur.

Fidèle à son style à la fois naturaliste et léger, Bo Widerberg réalise un film romanesque, foisonnant et bourré d'humour, qui raconte la construction d'une conscience politique individuelle, dresse un portrait sans concession de la misère et de l'injustice régnant aux Etats-Unis au début du XXe, et propose un éclairage fascinant sur les prémisses des grands combats sociaux collectifs de l'époque. Comme toujours avec le réalisateur, tout cela est brossé par petites touches, au fil d'un récit vif et entraînant qui privilégie l'ellipse et le non-dit.

On peut même être étonné de voir à quel point le récit évacue le discours politique en s'appuyant sur des situations qui parlent d'elles-mêmes, et une mise en scène qui vient sans cesse apporter du sens aux images sans avoir besoin de recourir à de longs dialogues explicatifs. Bo Widerberg laisse beaucoup de place au spectateur, qui tisse lui-même les fils logiques du récit : la découverte décevante de l'Amérique tant rêvée à travers les quartiers tristes et pauvres de l'East Side, l'apprentissage de l'injustice avec l'arrestation du petit garçon, le refus des conditions de travail déplorables avec le chantier du chemin de fer... Chaque séquence semble apporter un degré de compréhension supplémentaire à la trajectoire du personnage comme à l'Histoire en train de se faire.

Un être éminemment humain, aux fragilités assumées


La dernière partie, plus sombre, évite l'hagiographie, et n'hésite pas à souligner l'ambivalence des propres amis de Joe Hill, pour lesquels un nouveau martyr était utile à la cause. Le récit, qui semblait jusque-là s'égrener à toute vitesse, prend d'ailleurs le temps de montrer les temps forts du procès (en utilisant les verbatim de l'époque), puis les recours tentés pour sauver le personnage. On le voit en prison, tantôt plein de vitalité, inventant de nouvelles compositions, et tantôt abattu, terrifié par la proximité de la mort. Bo Widerberg n'en fait ainsi pas un héros flamboyant, mais un être éminemment humain qui, s'il est sûr de ses convictions, n'en a pas moins de fragilités assumées.

Si Joe Hill est évidemment un incontournable dans l'oeuvre de Bo Widerberg, toute son oeuvre est hantée par une observation sociale réaliste mais lumineuse à laquelle s'ajoutent au gré des films une vision gourmande de l'existence, un amour de l'art en général et de la peinture en particulier ainsi qu'un regard moderne sur la condition féminine. Influencé par la Nouvelle vague française, le réalisateur a inventé un cinéma au ton extrêmement naturel qui repose sur une méthode de travail particulièrement libre. Cherchant à capter la vie de la manière la plus anti-théâtrale possible, il laisse une grande marge de manœuvre à ses comédiens, donnant l'impression au spectateur d'assister à de vrais moments de vie volés à la réalité. Démonstration rapide avec ses cinq autres longs métrages actuellement en salle, en attendant la suite de la rétrospective.

Le péché suédois (1963)


Il s'agit du premier long métrage de Bo Widerberg, celui qui porte probablement le plus l'influence de la Nouvelle Vague. Le réalisateur s'essaye à des audaces formelles (caméra qui tourne sur elle-même ou choisit des angles de vues atypiques, récit ultra elliptique, images qui se figent, zooms...) qui donnent d'emblée un ton extrêmement libre au récit.

On y suit le parcours d'une jeune fille qui choisit la voie de l'émancipation et décide, au final, d'élever seule son enfant mais de garder le géniteur comme "sex friend". Accompagnée par une bande son qui privilégie un jazz sautillant, la jeune héroïne déambule dans les rues de sa ville, travaille, drague, tombe amoureuse et prend sa vie en mains comme dans un seul mouvement. Un film étonnamment moderne dans son propos comme dans son désir de capter le flux de la vie plutôt que de l'expliquer.

Le quartier du corbeau (1963)


Tourné dans la foulée du premier, le deuxième long métrage de Widerberg est sélectionné en compétition officielle à Cannes et connaît un grand succès public. Il représentera même la Suède à l'Oscar du meilleur film étranger.

Son héros, Anders, a 18 ans. Il vit dans un quartier ouvrier de Malmö et rêve de devenir écrivain afin de pouvoir dénoncer l'injustice sociale dont il est témoin, mais aussi échapper à son milieu. L'occasion d'une plongée bouleversante dans les milieux défavorisés de la Suède des années 30, filmée dans un très beau noir et blanc, et portée par Thommy Berggren, l'acteur fétiche de Widerberg, qu'il retrouvera dans Elvira Madigan et surtout dans Joe Hill.

Amour 65 (1965)


Un réalisateur, marié et père, est séduit par la femme d'un conférencier. Une liaison adultère commence alors. Elle sera brève, mais pas tout à fait secrète. Le héros étant cinéaste (un double du réalisateur ?) on assiste à la fois à plusieurs scènes de tournage et à des séquences de vie de famille au foyer. L'histoire se déroule sur une longue période et montre l'histoire d'amour illégitime autant que ses conséquences. « Mais si on aime vraiment, on préfère être utilisé que le contraire, non ? »

C'est le troisième film de Bo Widerberg, toujours sous une certaine influence Nouvelle Vague : une séquence qui montre des visages comporte en voix-off le dialogue d'une autre séquence, l'histoire de la romance des personnages principaux est agrémentée de diverses réflexion sur le cinéma et sur l'art... La liaison amoureuse passée sera ensuite commentée avec le point de vue de l'épouse et du mari ayant été trompé avec une redéfinition du couple et de l'amitié. Et puis c'est dans ce film que figure l'une des plus magnifiques scènes de cinéma d'un baiser exalté.

Elvira Madigan (1967)


Un lieutenant de l'armée suédoise déserte son régiment pour une artiste de cirque danoise qui elle aussi a tout quitté pour lui. Les deux amants sont très amoureux, mais leur histoire est scandaleuse pour les autres : il y a un avis de recherche dans le journal, lui en tant que déserteur risque la prison...

Le film débute sur leur fuite très romantique, avec batifolages dans les champs à la campagne et dans une petite auberge : « emprunter le regard de l'autre, on a envie de voir et de sentir le monde comme la personne aimée, c'est ça l'amour, non ? » Mais ils ont été reconnus, il faut partir à nouveau, et les deux amants se retrouvent peu à peu sans aucune ressource.

Vivre d'amour et d'eau fraîche, de framboise et de champignons, ça ne dure qu'un temps et des scrupules surviennent. Faute d'argent et face aux difficultés de se cacher longtemps, il va falloir faire des choix... Le film Eliva Madigan est en compétition au Festival de Cannes 1967 où il vaut le Prix d'interprétation féminine à son actrice Pia Degermark.

Adalen 31 (1969)


Là encore, comme dans Joe Hill auquel il s'apparente, le ton léger et presque sensuel de la première partie du film contraste avec le sujet historique qu'il aborde : la répression dans le sang d'une grève d'ouvriers dans la région d'Andalen en 1931. C'est que le cinéaste, loin de réaliser un film social à suspense, choisit au contraire de s'attacher aux pas de ceux dont on sait dès le départ qu'ils seront confrontés à la tragédie finale.

Presque conçu comme une chronique estivale adolescente, Adalen 31 parle donc d'amitié, d'éveil des sens et d'insouciance joyeuse. Les jeunes héros du film aiment le jazz et la peinture (Renoir, à nouveau), le cinéma de genre et la simplicité d'un bon repas entre amis. On sent encore poindre dans les petits détails du récit le désir qu'avait Bo Widerberg de communiquer au public sa vision hédoniste des plaisir de la vie.

Mais la seconde partie prouve que le réalisateur sait aussi filmer des séquences monumentales mettant en scènes des centaines de figurants. Le propos politique, bien présent, reste irrémédiablement lié à une vision humaniste de la société et du monde. L'émotion et la révolte ont leur place dans Adalen 31, mais dans les derniers plans, c'est bien la vie (et donc l'espoir) qui reprend le dessus, comme une métaphore du travail et de la philosophie personnelle de Bo Widerberg. Le film recevra d'ailleurs le Grand Prix du jury à Cannes et de nouvelles nominations aux Oscar et aux Golden Globes.

Kristofy & MpM

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Bo Widerberg, Cinéaste rebelle - Rétrospective partie 1
Actuellement au cinéma

Joe Hill en DVD chez Malavida dès le 15 juillet
A noter : un dossier spécial consacré au film sera publié dans le prochain numéro de notre confrère L'Avant-Scène Cinéma

Alice Guy et Louis Feuillade en vedettes sur La Cinetek

Posté par vincy, le 10 juillet 2020

Le Cinetek propose dans sa rubrique Trésors cachés accueille la Gaumont et deux de ses pionniers, Alice Guy et Louis Feuillade, pour deux programmes de court-métrages en exclusivité VàD.

11 films de la période française d'Alice Guy, dont La fée aux choux (1896), premier film fantastique de l'histoire du 7e art et première fiction Gaumont, et 4 films de Louis Feuillade sont à découvrir. Lobster Films s’est joint à cette opération en enrichissant sa propre rubrique de 7 films rares de la période américaine d’Alice Guy.

Alice Guy, secrétaire de Léon Gaumont, a été la première femme réalisatrice au monde. Directrice du service fiction, elle fera entrer Louis Feuillade dans la maison, avant de s'exiler aux USA. Feuillade coréalise d'ailleurs un film avec la cinéaste en 1906, avant qu'elle ne parte à Hollywood. Il devient ensuite directeur artistique des studios Gaumont.

Les César veulent « une plus grande parité, diversité et représentativité parmi les votants »

Posté par vincy, le 9 juillet 2020

Les nouveaux statuts des César ont été adoptés au CNC ce jeudi 9 juillet 2020. Il s'agit maintenant pour les 4313 membres de faire acte de candidature puis de désigner au plus tard le 30 septembre leurs 170 représentants (21 branches) au sein de la nouvelle Assemblée Générale de l'Association. Cinq branches sont représentés par plus de 10 représentants dans cette AG: production, réalisation, interprétation, composition musicale et scénario. Toutes les autres auront entre 6 et 8 représentants. L'Assemblée Générale sera élue pour quatre ans, et élira pour un mandat de deux ans renouvelable une seule fois le nouveau Conseil d'Administration de l’Association (45 membres), dont un tandem paritaire pour sa Présidence et Vice-Présidence.

Ces nouveaux statuts vont permettre de réaliser la parité intégrale au niveau des membres élus de l'AG, du CA, du Bureau et de la Présidence de l’Association. Il s'agira ensuite d'atteindre "une plus grande parité, diversité et représentativité parmi les votants, en augmenter le nombre, et prendre toutes les décisions nécessaires pour organiser l’édition 2021 des César." Ce que font les César depuis une dizaine d'années.

Les nouveaux statuts de l'Académie des César sont disponibles sur son site.

Cette refonte totale des statuts de l'Académie des Césars intervient après l'hiver mouvementé de l'association qui a vu ses secrets de famille dévoilés en plein jour: une gestion opaque, des pressions sur les listes de nominations, des nominations contestées, un certain sexisme, des parrainages refusés pour les espoirs, un bureau dans l'ignorance, un collège électoral pas assez diversifié et pas très mixte.

Pas étonnant alors que la parité soit le nouvel axe central de cette réforme qui cherche à réparer les dysfonctionnements et à améliorer la gouvernance des César. La cérémonie fut tendue et fraîche. Il faut dire que la crise était à son paroxysme et, comme dans Festen, le carnage au sein de la famille du cinéma, a eu lieu.

Alain Terzian, contraint à démissionner face à tous ces scandales a laissé la place à une présidente par intérim, la productrice et distributrice Margaret Menegoz. Avec un ministre soucieux de calmer la tempête, le CNC et l'Association pour la promotion du Cinéma (qui gère les César) ont donc pu finaliser en quatre mois un document qui doit transformer l'organisation.

Les César auront alors seulement quelques mois pour montrer comment leur mue opère.

Leonard de Vinci, héros d’un film d’animation

Posté par vincy, le 8 juillet 2020

Jim Capobianco, scénariste de Ratatouille, et collaborateur à plusieurs scénarios de films Pixar, se lance dans son premier long métrage d'animation en tant que réalisateur, The Inventor.

Le tournage n'est pas prévu avant l'été 2021 pour une sortie en 2023. Daisy Ridley et Stephen Fry donneront respectivement leur voix à une princesse française et à Léonard de Vinci.

Car le film est l'histoire de l'artiste et savant italien vers la fin de sa vie, lorsqu'il s'enfuit en France. Il développe alors toutes sortes d'inventions... tout en cherchant le sens la vie aux côtés de la princesse Marguerite de Navarre.

Capobianco poursuit ainsi sa passion pour De Vinci puisqu'en 2009, il avait réalisé un court-métrage, Leonardo, où art et science se mêlaient.

Paysages de cinéma: une promenade visuelle et sonore

Posté par vincy, le 7 juillet 2020

A partir du 10 juillet, au Parc de Saint-Cloud, près de Paris, une installation intitulée Paysages de cinéma va être lancée pour tout l'été, jusqu'au 31 ans.

Six artistes ont été invités : Vincent Dupont-Rougier, Nicolas Pariser, Esther Mysius et Peyo Jolivet, Sophie Berger et Mathilde Guermonprez.

Initiée par la région Ile de France, avec le concours du Centre des monuments nationaux, et produite par Emergence, association qui accompagne la création dans les domaines du cinéma, des séries et des podcasts, il s'agit d'une promenade visuelle et sonore, qui propose un dialogue entre le cinéma et le paysage. Une expérience pour se faire son propre cinéma.

Un podcast sera créé in situ les 11 et 12 juillet.

Il était une fois Ennio Morricone (1928-2020)

Posté par vincy, le 6 juillet 2020

Ennio Morricone est mort le 6 juillet 2020 à l'âge de 91 ans. Compositeur, producteur et chef d'orchestre italien, il était l'un des plus grands musiciens du cinéma, composant des thèmes devenus des classiques, primés un peu partout dans le monde.

Prolifique depuis les années 1960, il naviguait entre les cinémas américains, italiens et français. Il y a évidemment sa collaboration légendaire avec Sergio Leone (Pour une poignée de dollars, Il était une fois dans l'Ouest, Le Bon, la Brute et le Truand, Il était une fois en Amérique), mais aussi les musiques de Salò ou les 120 Journées de Sodome , 1900, Les Moissons du ciel, Mission, Les Incorruptibles, Cinéma Paradiso, Le Professionnel, Attache-moi, Inglorious Basterds et Les Huit Salopards, qui lui vaudra son deuxième Oscars, après celui d'honneur en 2007, après cinq nominations infructueuses.

Trois fois nommé aux César, six fois récompensé aux British Awards, une fois distingué par les Grammy Awards, trois fois primé aux Golden Globes, neuf fois consacré par les Donatello italiens, et un Lion d'or d'honneur à Venise parmi les multiples prix pour l'ensemble de sa carrière: Morricone était assurément l'un des grands noms de la musique de films, avec ses envolées mélancoliques et lyriques, sensibles et puissantes.

Immense légende du cinéma, trompettiste de formation, directeur d'orchestre, il aura navigué du contemporain au classique, sachant manier à la perfection trois accords entêtant avec toutes sortes d'instruments et de son. « Ennio Morricone l’empereur de la musique au cinéma, un harmonica, des rythmes, mélodies, instruments inattendus, des trilles, 3 notes faciles à retenir, la prodigalité de ses partitions », a réagi sur Twitter Gilles Jacob, ancien directeur du Festival de Cannes.

On-Gaku : notre rock ! de Kenji Iwaisawa en avant-première dans la salle virtuelle du Forum des images

Posté par MpM, le 5 juillet 2020

Pour sa dernière séance de l'été, le FIL, la salle virtuelle du Forum des images créée début juin, propose mardi 7 juillet en avant-première le long métrage On-Gaku : notre rock ! de Kenji Iwaisawa, adaptaté d'un manga de Hiroyuki ?hashi.

Le film, qui était présent en compétition "Contrechamps"au Festival d'Annecy online, d'où il est reparti avec le prix de la meilleure musique originale, raconte comment une bande de lycéens un peu délinquants se lance dans la musique pour former un groupe. Il est attendu sur les grands écrans français en 2021, où il sera distribué par Eurozoom.

La séance, qui se tiendra à 20h30 sur la plate-forme e-cinéma de La vingt-cinquième heure, sera précédée d'un message vidéo de Marcel Jean, le directeur artistique du Festival international du film d’animation d’Annecy, et suivie d'une rencontre entre Amel Lacombe, directrice d’Eurozoom, et Xavier Kawa-Topor, délégué de la NEF animation, animée par Fabien Gaffez, directeur des programmes du Forum des images.

A noter qu'après des mois de fermeture suite à la crise sanitaire, le Forum rouvre physiquement jeudi 9 juillet, avec le programme 35 films en 35 [mm] qui se tiendra jusqu'au 26 juillet. L'occasion de (re)découvrir des films ayant Paris comme sujet ou décor issus des collections de l'institution, et projetés dans le format roi dont les cinéphiles ont cruellement été privés pendant le confinement.

C'est Partie de campagne de Jean Renoir, précédé de Pourvu qu'on ait l'ivresse de Jean-Daniel Pollet, qui ouvre le cycle. Seront également présentés Le Bonheur d'Agnès Varda, La Sentinelle d'Arnaud Desplechin, Nuit et Jour de Chantal Akerman, Playtime de Jacques Tati ou encore Brigitte et Brigitte de Luc Moullet. De quoi renouer avec un lieu qui nous manquait et d'y faire le plein d'images grand format avant la rentrée de septembre.

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On-Gaku : notre rock ! de Kenji Iwaisawa
Mardi 7 juillet à 20h30
Plus d'infos sur le site du Forum des images

Oscars: 819 votants de plus, dont la moitié non américains

Posté par vincy, le 4 juillet 2020

819 personnalités ont été invités par l'Académie des Oscars. Au total, le nombre de votants atteint les 9 300 membres. Toujours dans sa logique d'ouverture internationale et de diversification de son collège électoral, les nouveaux membres sont à 45% des femmes, 36 % issus des minorités et surtout 49 % ne sont pas américains. Les nouveaux membres proviennent de 68 nationalités différentes, dont la France qui envoie un contingent de 35 personnes de tous métiers.

Désormais, avec 3179 membres, il y a un tiers de femmes votantes dans les 17 catégories, contre un quart il y a cinq ans. Les non-blancs ont triplé passant de 554 en 2015 à 1787 en 2020, soit près d'un votant sur cinq. Quant aux non-américains, ils sont désormais 2100 étrangers, soit trois fois plus en cinq ans.

Cela amènera forcément à des changements structurels sur les nominations, avec davantage de films internationaux nommés dans diverses catégories, et des choix sans doute moins grand public.

Le cru cannes 2019 en vedette

Côté français, on notera les récents nommés aux Oscars comme Jérémy Clapin et Ladj Ly. Mais aussi l'arrivée de Thierry Frémaux, directeur général de Cannes, et de nombreuses personnalités fidèles, révélées ou sacrées à Cannes comme Mati Diop et Adèle Hanel, ou encore Rosalie Varda. De nombreux producteurs ont aussi été conviés: Toufik Ayadi, Christophe Barral, Bénédicte Couvreur, Jean Labadie, Jean-François Le Corre, Damien Megherbi, Justin Pechberty et Marc du Pontavice.
C'est la catégorie réalisateur qui accueille le plus de français: outre Ly, Diop et Clapin, il y a Bruno Collet, Jean-Loup Felicioli, Alain Gagnol, Delphine Girard, Yves Piat, Nicolas Philibert, et Yolande Zauberman, césarisé cette année avec son documentaire M.
Les autres invités sont scénaristes (Giordano Gederlini, Alexis Manenti), monteurs son (Katia Boutin, Julien Lacheray, Anne Le Campion), ingénieurs du son (Cyril Holtz, Jean Umansky), monteur (Benjamin Massoubre), costumière (Caroline de Vivaise), cascadeur (Dominique Fouassier), directrice de casting (Leïla Fournier), ou dans le marketing (Emmanuelle Castro, Olivier Mouroux, Béatrice Wechsberger).

Cosmopolite et éclectique

Sinon, on soulignera les arrivées (et la confirmation de Venise et Cannes comme pourvoyeurs de talents) de Yalitza Aparicio (Roma), Awkwafina, Lee Jung-Eun, Choi Woo-Shik, Park So-Dam et Jang Hye-Jin (Parasite), Ana de Armas, Pierfrancesco Favino (Le traitre), Eva Longoria, George MacKay, Ben Mendelsohn, Florence Pugh, John David Washington, Olivia Wilde, Constance Wu, Zhao Tao, Levan Akin, Ari Aster, Ici?ar Bolla?in, Cristina Comencini, Terence Davies, Robert Eggers, Samira Makhmalbaf, Matt Reeves, Michael Nyman, Bernie Taupin, Zeynep O?zbatur Atakan (producteur des films de Nuri Bilge Ceylan), Michel Franco, ou de Luis Urbano (producteur des films de Miguel Gomes).

Cabourg 2020 : Guillaume Brac couronné, Robert Guédiguian sacré

Posté par kristofy, le 3 juillet 2020

Le 34e Festival du Film de Cabourg est le premier festival de cinéma en France a voir pu s'organiser avec le récent déconfinement. Il y a donc eu des projections dans les salles pour le public,t en présence de certaines équipes, des jurys, et aussi un tapis-rouge en bord de mer avec de nombreuses stars pour la cérémonie de remise des prix. Cette année reste spéciale avec une édition de Cabourg réduite à 3 jours (au lieu de 5  habituellement) du 29 juin au 1er juillet, mais avec un concentré de films en avant-première.

Le palmarès :

- Grand Prix du Jury : A l’abordage de Guillaume Brac

Guillaume Brac a révélé au cinéma deux interprètes de théâtre ,Vincent Macaigne et Laure Calamy (depuis devenus des noms de plusieurs gros films) avec son moyen-métrage Un monde sans femme sorti en 2012. Son court-métrage précédent, Le Naufragé , avec Vincent Macaigne (déjà), était d'ailleurs à Cabourg en 2010. Ce nouveau film A l’abordage, déjà présenté à Berlin, flirte en apparence avec le cinéma d'Éric Rohmer. mais il se révèle progressivement plein d'audace autant en traits d'humour qu'en petites observations de la société. C'est un grand film romantique (joué par  des jeunes du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris), déjà l'un des meilleur film français de l'année ...

- Mention Spéciale du Jury : Balloon de Pema Tseden (sortie le 18 novembre 2020)

Les films de Pema Tseden sont à chaque des invitations à la poésie et au voyages dans diverses régions du Tibet, et on a la chance que certains sortent en salles en France : Tharlo en 2018 et Jinpa en 2020 après être sélectionnés aux festivals de Venise et de Vesoul (en remportant d'ailleurs 2 Cyclo d'or), ce dernier Balloon va suivre la même trajectoire (Venise, puis Vesoul) avec une sortie à venir prévue au 18 novembre 2020. Balloon est son film peut-être le plus 'accessible' avec en particulier une histoire d'amour contrariée (et aussi derrière le sujet de l'accès à des moyens de contraception) : cette mention spéciale du Festival Romantique de Cabourg est logique.

- Meilleur court-métrage : La Grande nuit de Sharon Hakim
- Prix du Jury court-métrage : Aline de Simon Guélat
- Mention Spéciale du Jury Court-Métrage : Shakira de Noémie Merlant
- Meilleure actrice court-métrage ex-aequo : Catalina Danca dans Shakira et Tamara Saade dans La Grande nuit
- Meilleur acteur court-métrage ex-aequo : Paulin Jaccoud et Schemci Lauth dans Aline

La spécificité du Festival de Cabourg est aussi de décerner des prix, le romantique Swann d'Or, qui viennent saluer les talents des films français de l'année entre chaque été. L'un de ces films est d'ailleurs de nouveau distribué en salles depuis leur réouverture : De Gaulle avec Lambert Wilson

- Swann d’Or du meilleur film : Gloria Mundi de Robert Guédiguian
- Swann d’Or de la meilleure réalisation : Nicolas Bedos pour La Belle Époque
- Prix Gonzague Saint-Bris du scénario adapté d'une oeuvre littéraire : Seules les bêtes par Dominik Moll et Gilles Marchand (d’après le roman de Colin Niel)
- Swann d’Or de la meilleure actrice : Chiara Mastroianni dans Chambre 212 de Christophe Honoré
- Swann d’Or du meilleur acteur : Lambert Wilson dans De Gaulle de Gabriel Le Bomin
- Swann d’Or de la révélation féminine : Luàna Bajrami dans Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma
- Swann d’Or de la révélation masculine : Benjamin Voisin dans Un vrai bonhomme de Benjamin Parent
- Swann d’Or du meilleur premier film : Tu mérites un amour de Hafsia Herzi

Par ailleurs les Prix Premiers Rendez-Vous qui récompensent les débuts à l’écran d’une actrice et d’un acteur dans un premier grand rôle ont été donné à Zahia Dehar dans Une Fille facile de Rebecca Zlotowski et à Alexandre Wetter dans Miss de Ruben Alves

Cannes 2020: 17 films sélectionnés pour la Cinéfondation

Posté par vincy, le 2 juillet 2020

Le Festival de Cannes a dévoilé aujourd'hui la Sélection 2020 de la Cinéfondation.

Depuis 1998, la Sélection de la Cinéfondation présente des courts métrages issus des écoles de cinéma du monde entier. Emmanuelle Bercot, Deniz Gamze Ergüven, Léa Mysius, Kornél Mundruczó, Claire Burger, Jessica Hausner, Corneliu Porumboiu ou encore Nadav Lapid ont été découverts à Cannes à cette occasion.

Pour sa 23e édition, le comité de Sélection dirigé par Dimitra Karya a choisi 17 films (13 fictions et 4 animations), réalisés par onze hommes et huit femmes, et sélectionnés parmi les 1952 œuvres qui ont été présentées par l’ensemble des écoles de cinéma. Cette édition 2020 est dédiée à la mémoire de David Kessler (1959-2020), qui soutenait et aimait la Cinéfondation.

La projection des films de la Sélection de la Cinéfondation, à l’issue de laquelle les Prix seront décernés par le Jury, se déroulera à l’automne prochain, à Cannes, dans le Palais des Festivals. La date de l’événement, ainsi que la composition du Jury, seront dévoilées très prochainement.

Shaylee ATARY NEURIM - 30’
The Steve Tisch School of Film & Television, Tel Aviv University, Israël

Toby AUBERG PILE - 4’
Royal College of Art, Royaume-Uni

Santiago BARZI MURALLA CHINA – 17’
Universidad del Cine, Argentine

Márk BELEZNAI AGAPÉ – 16’
Budapest Metropolitan University, Hongrie

Lucia CHICOS CONTRAINDICATII – 19’
UNATC "I. L. CARAGIALE", Roumanie

Tzor EDERY & Tom PREZMAN TAMOU – 10’
Bezalel Academy of Arts and Design, Israël

Ashmita GUHA NEOGI CATDOG – 21’
Film and Television Institute of India, Inde

Sarah IMSAND LE CHANT DE L'OISEAU – 19’
HEAD Genève, Suisse

Matjaž JAMNIK NIH?E NI REKEL, DA TE MORAM IMETI RAD – 18’
UL AGRFT, Slovénie

KEFF TAIPEI SUICIDE STORY – 45’
NYU Tisch School of the Arts, États-Unis

KIM Min-Ju SEONGINSIK - 22’
Soongsil University, Corée du Sud

Timothée MAUBREY CARCASSE – 33’
La Fémis, France

Yelyzaveta PYSMAK JA I MOJA GRUBA DUPA – 10’
The Polish National Film School in Lodz - Pologne

Afonso & Bernardo RAPAZOTE CORTE – 28’
Escola Superior de Teatro e Cinema - Portugal

Elsa ROSENGREN I WANT TO RETURN RETURN RETURN – 32’
DFFB - Allemagne

Mitchelle TAMARIZ EN AVANT – 4’ (photo)
La Poudrière - France

ZHANG Linhan DOU ZEOI GU SI – 14’
NYU Tisch School of the Arts - États-Unis