2009, année prophétique et apocalyptique ?

Posté par vincy, le 28 décembre 2009

tehotihuacan.jpgCourrier international vient de consacrer un énorme dossier sur un sujet que n'importe quel cinéphile connaît sur le bout des doigts : Prophéties, apocalypses et fins du monde.

C'est dans l'actu : le Musée du Quai Branly expose triomphalement la civilisation mésoaméricaine de Tehotihuacan (photo). Au bout du parcours, un panneau pédagogique nous apprend, selon les croyances des habitants de cette grande cité antique, que les Dieux, en tant que créateurs, décideront eux-mêmes de la fin de leur civilisation.

Plus au sud, les Mayas avaient prédit une fin du monde pour 2012. Prétexte au film de Roland Emmerich sorti cet automne, avec succès. Car l'apocalypse est un produit inusable. Fantasme destructeur imparabale, Hollywood nous en fait régulièrement des variations sur le même thème. En fait le cinéma a commencé à s'en préoccuper dès les années 1915.

Rien que cette année, des robots ont menacé notre planète dans Transformers, un super-héros a sacrifié les centres des plus grosses mégapoles dans Watchmen, un religieux du Vatican a survécu (temporairement) à une explosion à forte déflagration au dessus du Vatican dans Anges et démons, sans oublier Prédictions, District 9, ou le post-apocalyptique La route. A une différence de taille pour le spectateur : dans 2012, les êtres humains sont des silhouettes et des petites poupées numériques écrasées par l'intérêt du réalisateur de montrer des villes te des régions entières se détruire. L'Homme n'a que peu d'importance dans ce jeu de massacre. Dans La Route, c'est l'inverse, seule compte la détresse des survivants, et finalement leur désolation psychologique.

Les occasions n'ont pas manqué pour casser la belle planète bleue dans tous les sens. Et ce n'est pas nouveau. Emmerich avait déjà réalisé deux films dans le domaine, Independance Day et Le jour d'après. Extra-terrestre, spatiale (Armageddon), scientifique (Mr. Nobody, à venir en salles) ou climatique, les menaces sont toujours "bigger than ever". Et pourtant, à chaque fois, le monde est sauvé.

Fascinations qui jouent avec nos peurs et titillent notre existentialisme. Nous sommes si peu. De Nostradamus (mauvais biopic) à la science-fiction, les hommes ont toujours eu besoin de vivre par procuration l'ultime mort : celle de leur espèce. Mais à ce jeu là, le cinéma produit des visions inégales. La guerre des mondes de Steven Spielberg, farce horrifique sentimentale, a peu de choses à voir avec Terminator 2 : le jugement dernier de James Cameron, série B dopée aux emphés mais dotée, aussi, d'une scène ultra-réaliste d'une explosion nucléaire à Los Angeles. Là on rigole beaucoup moins. Très loin de Mars Attacks! de Tim Burton qui s'amuse avec les codes, tout en montrant les inévitables monuments du patrimoine mondial se faire dévaster.

Mais, sans effets spéciaux, et souvent avec une sobriété toute aussi saisissante, le cinéma, parfois imagine cette fin du monde sous le regards d'auteurs comme Don McKellar dans Last Night. Tout s'arrête à l'heure dite. Il n'y a plus rien. Ou comme les frères Larrieux cette année, dans Les derniers jours du monde, où, la nuit envahit tout, le temps s'est arrêté, la vie n'existe plus vraiment. Deux fables où l'écran, soudainement, devient noir.

Avatar : Et les chiffres ont parlé…

Posté par geoffroy, le 28 décembre 2009

une_avatar.jpgBeaucoup d'encre a coulé autour du budget pharaonique d'Avatar. 200 millions pour certains, 300 pour d'autres et même 600 millions de dollars pour les plus optimistes. La dernière estimation, la plus probable, évoque un budget, recherches inclues, de 480-500 millions de $, dont 150 millions alloués au marketing.

Mais peu importe car l’investissement a été à la hauteur du projet fou de James Cameron. Le pari n’était certes pas gagné d’avance mais à la qualité artistique du film (critiques et avis sont en majorité très positifs) répond maintenant le succès public. Les premiers chiffres parlent d'eux-mêmes et au-delà de son remboursement, Avatar risque bien d’être bénéficiaire. Au vu du spectacle offert par le maître, cet engouement populaire mondial n’est que justice. Petit rappel des premiers chiffres d’Avatar aux Etats-Unis, en France et dans le monde.

Aux Etats-Unis

1er Week-end à 77 millions de dollars, soit le 2eme meilleur démarrage pour un mois de décembre derrière Je suis une Légende qui avait engrangé 77,2 millions en 2007 (hors inflation). Le chiffre en soi ne veut rien dire : Avatar souffre de sa laongueur et propose moins de séances que ses concurrents, et le billet de cinéma est plus cher avec une projection 3D.

Après 5 jours d'exploitation aux Etats-Unis Avatar culmine déjà à 109 millions de dollars, ce qui le positionne à la 23eme place, nettement devant Je suis une Légende (91 millions, 37eme place pour un final à 257 millions) et cette année Star Trek (89 millions, 40eme position pour un cumul identique à 257 millions). Cette marche, symbolique, est à la portée du
long-métrage de Cameron et les analystes pensent que le film ira plus haut. La qualité du film, son bouche à oreille excellent, les vacances de Noël, la faible concurrence en cette fin d’année et l’engouement du public féminin devraient lui permettre d’aller taquiner les 300-350 millions et pourquoi un peu plus. Dimanche 27 décembre, le film avait déjà franchi le cap de 212 millions de $. Cela le positionne désormais dans les 10 films qui ont atteint au plus vite cette recette.

En France

Après un excellent démarrage lors de sa première journée (320 000 entrées soit moins que les 591 000 de 2012 et 488 000 de Twilight 2), Avatar à fait le plein le week-end et en début de semaine, marqué il est vrai, par les vacances scolaires. Résultat, avec 2 648 596 millions d’entrées, il devance les récents mastodontes Twilight 2 (2 318 559 millions d’entrées) et 2012 (2 212 370 d’entrées). Il réussit le deuxième meilleur démarrage de l’année (derrière HP6 et ses 2 882 397 millions de spectateurs) et le 16eme de l'histoire du box office français. Les vacances faisant, le film devrait s’envoler vers les 6-7 millions d’entrées minimum. Sa fréquentation a fortement progressé dès le deuxième mercredi, laissant tous ses rivaux à terre : trois fois plus d'entrées à Paris que la nouveauté la plus attractive, cinq fois plus que la suite d' Arthur et les Minimoys. A titre de comparaison, justement, il aura fallu trois semaines pour que Arthur et la vengeance de Maltazard atteigne le même niveau avec 2 737 783 spectateurs. En dix jours, Avatar aura séduit 4 558 600 spectateurs, soit le 4e score de l'année. Il devrait finir, in extremis, sur le podium jeudi 31 décembre, déclassant le frenchy Petit Nicolas.

Dans le reste du monde

Sortit simultanément dans 107 pays, Avatar n’a pas raté son démarrage avec 164 millions de dollars. Il s’agit du 9eme meilleur démarrage en recettes courantes. Lors de son week-end de sortie, il fut premier au Brésil, au Mexique, en Australie, en Nouvelle Zélande, en Russie, au Royaume Uni, en Autriche, au Portugal, en Suède, en Belgique, en Allemagne, en Australie et en Espagne. Ensuite, il a récolté 55 millions de dollars supplémentaires pour atteindre le mardi 22 décembre 219 millions de dollars à l’international. Ce lundi, il a dépassé les 600 millions de $ de recettes dans le monde, soit le 7e score de l'année.

S’il est trop tôt pour affirmer que le milliard est jouable, la super-production est bien ce succès populaire de qualité qu’on osait plus espérer. Et confirme le savoire-faire titanesque de James Cameron .