Trois ans après l'ouverture du Festival de Cannes avec Blindness, 9 ans après sa révélation, hors-compétition, sur la Croisette avec La cité de Dieu, Fernando Meirelles revient avec un film cosmopolite, 360.
Le film observera les conséquences de relations amoureuses et sexuelles entre des personnages ayant des profils sociaux différents.
Il retrouvera son actrice de The Constant Gardener (2005), Rachel Weisz, qui donnera la réplique Jude Law, Anthony Hopkins, Ben Foster et ... Jamel Debbouze. Le comédien actuellement sur la scène du Casino de Paris pour son nouveau One-Man Show, a déjà tourné en anglais chez Spike Lee en 2004, et s'apprête à le faire dans Belleville Cop, de Rachid Bouchareb, face à Queen Latifah (voir actualité du 8 février).
360, au budget relativement modeste de 11 millions de $, a été scénarisé par Peter Morgan, à qui l'on doit le récent film de Clint Eastwood, Au-delà, mais aussi Frost/Nixon l'heure de vérité, Deux soeurs pour un roi, The Queen et Le dernier roi d'Ecosse. Le script est riré de la pièce La Ronde de l'Autrichien Arthur Schnitzler parue en 1900. La pièce a été de nombreuses fois adaptées, par Max Ophüls notamment, mais aussi Roger Vadim, ou encore Alan Rudoph, ...
Le tournage débute en mars et la sortie aura lieu en 2012.
Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Tron suédé par les frères Huéon, voici l’instant Court n° 19.
Le film Black Swan d’abord découvert en septembre dernier au festival de Venise est enfin sorti dans les salles en France, et c’est le film du moment à ne pas manquer. Black Swan deviendra même peut-être un des meilleurs films de l’année, le meilleur film du réalisateur Darren Aronofsky, le meilleur film de l’actrice Natalie Portman… bientôt un Oscar ?
Depuis son premier rôle quand elle était encore une fillette de douze ans dans Léon de Luc Besson en 1994, son regard d’enfant-femme a su séduire les caméras des plus prestigieux réalisateurs en passant par Michael Mann, Woody Allen, Tim Burton, Amos Gitaï, Milos Forman, Wong Kar-Wai… Quand elle est choisie pour être incarner une héroïne c’est pour son allure de femme-enfant : qu’il s’agisse de la prélogie Star Wars, de V pour Vendetta, et cette fois dans Black Swan, Natalie Portman est encore et toujours à l’écran une jeune fillequi est dans le devenir d’une femme.
Si l’actrice est devenue une star glamour (et même un fantasme autant chez les garçons que chez les filles), elle est en réalité une femme de 29 ans qui vient de révéler qu’elle attend un bébé. Natalie Portman s’intéresse aussi à la réalisation de films (elle a mis en scène le court Eve présenté à Venise, aussi un segment de New-York I love you) ainsi qu’à la production (à venir The Other Woman, Hesher, et peut-être un possible remake du Suspiria de Dario Argento).
Natalie Portman a pourtant eu peu d’occasion d’interpréter des rôles de femme entière, comme par exemple une femme fatale qui fait irruption dans la chambre d’un homme pour une étreinte qui va le laisser malheureux…
Voila donc le court-métrage Hôtel Chevalier avec Natalie Portman réalisé par Wes Anderson. Ce court est en fait devenu un prologue à son film The Darjeeling Limited où le personnage de Jason Schwartzman parlera d’une rupture à ses frères réunit dans un train… Hôtel Chevalier a été rarement projeté sur écran comme première partie du film (comme à Venise), mais il était visible sur internet dans un but promotionnel (Natalie Portman nue ça fait du buzz...). Hôtel Chevalier est aussi et surtout un court-métrage qui se suffit à lui-même (indépendamment du long-métrage dont il est une introduction) car réalisé avec maestria par Wes Anderson, et avec une Natalie Portman peut-être plus beaucoup plus femme dans ces douze minutes de court que dans ses autres films…
Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Hôtel Chevalier.
Girish Kasaravalli est un réalisateur indien qui est connu des festivaliers de Vesoul car son précédent film Gulabi Talkies avait été primé ici en 2009. Il compte déjà plus d’une dizaine de longs-métrages, et c’est son dernier film qui est montré en avant-première au FICA, dans le cadre de la compétition.
Riding with dreams est à l’opposé du folklore de Bollywood, puisqu' il évoque plutôt une région de l’Inde et le système des castes de population et nous fait vivre la mort avec deux points de vue différents sur un même évènement. Il commence d’ailleurs avec dans le générique une citation de Jean-Luc Godard : "une histoire doit avoir un début, un milieu et une fin ; mais pas nécessairement dans cet ordre".
Irya le fossoyeur du village a en rêve une vison de la divinité Siddha, ce qui est le signe d’un décès pour lequel il lui faut creuser une tombe qui lui rapportera un peu d’argent ; tandis que les proches du respectable Gowda dissimulent sa mort le temps de conclure une vente de terres à une usine. Le serviteur et la famille riche sont pris au piège de leur mensonge et risquent de devoir affronter l’opprobre de la communauté tandis que le pauvre Irya et sa femme vont douter de leur foi…
Suite à la projection, le public a eu l’occasion d’interroger le réalisateur Girish Kasaravalli. Voici un extrait de la discussion en attendant une possible sortie en salles de Riding with dreams.
- Quel est le point de départ du film ?
- Girish Kasaravalli : C’est une histoire tirée d’une nouvelle d’un jeune auteur, j’ai toujours voulu faire un film sur ce thème : la place des mythes dans notre vie contemporaine. L’Inde a subit la colonisation britannique pendant deux siècles, Anglais qui ont fait en sorte que nos mythes et traditions disparaissent progressivement. Mais le fait est qu'aujourd’hui, au nom du progrès, l’Inde agit un peu de la même manière envers les populations tribales marginalisées. Les Britanniques plaçaient leurs traditions au-dessus des nôtres, avec une hiérarchie qui les rendait inférieures. Malheureusement, cette hiérarchisation continue aujourd’hui pour les rites de certaines régions.
- Que représente la figure de Siddha ?
- GK : La religion hindoue est immense et compte plusieurs courants, par rapport à un mort on pratique soit une crémation soit ailleurs un enterrement, comme c’est le cas ici dans la région du nord du Karnataka. Dans cet endroit particulièrement aride avec des sécheresses, il y a la croyance en Siddha. Ce n’est pas un dieu mais plutôt comme un saint pour faire un parallèle avec un contexte chrétien. Pour simplifier, l’hindouisme compte trois dieux qui sont Brahma, Vishnu et Shiva, et ceux qui ont foi en Shiva croient en Siddha qui est lié à l’idée de destruction avant une renaissance.
- La déconstruction du récit interpelle…
- GK : Le nouvelle originale commence avec un petit flash-back, où le personnage se demande si son rêve ne se réalisait pas. J’ai choisi d’aller beaucoup plus loin avec quelques allers-retours dans la chronologie du récit, c’est plus intéressant ainsi. C’est aussi en relation avec une tradition orale que l’on a de raconter une histoire qui compte plusieurs narrations.
A l'appel du réalisateur Rafi Pitts, l'industrie cinématographique est invitée à respecter un arrêt de travail aujourd'hui entre 12h30 et 14h30 en soutien aux cinéastes iraniens Jafar Panahi et Mohammad Rasoulov, condamnés à six ans de prison et vingt années d'interdiction de travail.
De nombreuses personnalités ont apporté leur soutien à cette mobilisation qui a lieu symboliquement le jour du 32e anniversaire de la révolution iranienne. A Paris, un rassemblement est prévu au même moment devant la Cinémathèque française rue de Bercy. A Berlin, cette première journée du festival est également consacrée aux deux artistes.
Dans l'attente d'une décision de justice, Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof peuvent être arrêtés à tout moment, aussi est-il important de montrer aux autorités iraniennes que le sort des deux hommes importe à des milliers de personnes à travers le monde et que quoi qu'il arrive, nous ne les oublions pas.
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Rassemblement devant la Cinémathèque française, 51 rue de Bercy, 12e, de 12h30 à 14h30.