Cara Delevingne et Dane Dehann embarquent dans le Valérian de Luc Besson

Posté par cynthia, le 12 mai 2015

EuropaCorp (et Luc Besson lui-même sur son compte Twitter) a annoncé aujourd’hui que Dane DeHaan (Chronicle, The Amazing Spider Man : le destin d'un Héro) et Cara Delevingne (Peter Pan, La face cachée de Margo) tiendront les rôles principaux dans le prochain film du réalisateur du Cinquième élément et plus récemment de Lucy, une adaptation sur grand écran du « graphic novel » culte de science-fiction Valérian.

Dane DeHaan et Cara Delevingne incarneront respectivement les personnages de Valérian et Laureline. Luc Besson a signé le scénario du film qu'il réalisera. Virginie Besson Silla sera la productrice du film, pour EuropaCorp qui financera, produira et distribuera le film.

Les aventures de Valérian et Laureline ont été créées par Pierre Christin et Jean-Claude Mézières en 1967 et a depuis été vendu à plus de 10 millions d’exemplaires, en 21 langues. La production du film, qui est considérée comme le projet le plus ambitieux d’EuropaCorp à ce jour, débutera en décembre, pour une sortie mondiale prévue à l’été 2017.

Zoriah Miller, photographe de guerre: « Juliette Binoche est vraie, c’est une vraie professionnelle »

Posté par cynthia, le 12 mai 2015

Très occupé par son travail de photographe spécialisé dans l'humanitaire, c'est par mail que nous avons eu la chance d'échanger avec Zoriah Miller, célèbre photographe de guerre qui a coaché Juliette Binoche sur le tournage du film L'Épreuve (en salles depuis mercredi).

Écran Noir: Comment êtes-vous arrivé à ce travail de photojournaliste?
Zoriah Miller: C'est une histoire assez longue mais voici la version condensée: après la fac, j'ai dirigé un petit magasin de disque à l'est de la ville de New York. J'adorais ce job mais je voulais vraiment trouver une profession qui me permette de voyager, de vivre des aventures, de l'excitation et aussi d'aider les plus démunis. Le 11 Septembre, j'ai été très proche des tours jumelles du World Trade Center, à New York, et cet évènement m'a réellement affecté.
J'ai donc passé un an et demi à étudier la gestion des catastrophes et l'aide humanitaire dans les pays en développement. Je me suis retrouvé à travailler durant une courte durée avec La Croix Rouge mais j'ai vraiment détesté. Je ne savais pas combien de paperasserie et de bureaucratie étaient impliqués et ce n'était tout simplement pas quelque chose que je pouvais traiter.
J'ai acheté un appareil photo d'occasion et un billet d'avion, puis je me suis documenté sur les catastrophes dans les pays du tiers monde, dans l'espoir d'ouvrir les yeux de l'occident sur la souffrance qui se passe dans le monde. Mon champ a rapidement été élargi. Je suis passé des catastrophes aux questions sociales telles que le SIDA, les orphelins, la pauvreté et enfin la guerre.

EN: Racontez-nous une journée type?
ZM: Et bien, ma journée la plus type n'est pas du tout type. Un jour je peux me réveiller dans une tente dans un camp de réfugiés et trois jours après dans un superbe hôtel à préparer mes conférences universitaires. Il y a peu de constance dans ma vie mis à part les aéroports où je passe une grande partie de ma vie. Je travaille normalement dans environ 20 pays par an. Je passe le reste de mon temps à voir ma famille entre deux avions. Je prends beaucoup de photos, je passe beaucoup de temps sur mon ordinateur et j'enseigne cinq à six fois par an à l'université.

EN: Comment avez-vous dirigez Juliette Binoche sur le tournage?
ZM: J'ai passé beaucoup de temps à discuter avec Juliette Binoche avant de la rencontrer sur le tournage. Nous avons passé de nombreuses heures au téléphone et elle était désireuse de comprendre ma vie, mon travail et ma lutte. Le premier jour au Maroc nous sommes sortis dans la rue pour photographier des personnes réelles dans des situations réelles. Je pensais que ça devait être important pour elle de ressentir ce que c'est de soulever un appareil face à un étranger. J'étais sur le tournage tous les jours afin de répondre à ses questions et lui montrer comment je pouvais gérer un certain type de situation dans la vie réelle. Nous nous rencontrions le soir après le tournage afin de discuter davantage.
Juliette a été au-delà d'une simple interprétation. Elle est vraie, c'est une vraie professionnelle. Elle comprends comment utiliser un appareil mieux que n'importe quel professionnel lorsque nous avons commencé à tourner. Chaque détail était important pour elle et c'est pour cela que le film est aussi bien et réaliste.

EN: Quel est le meilleur, le pire de votre travail?
ZM: Je pense que le meilleur dans mon travail, ce sont les expériences que j'ai pu avoir. De plusieurs façons, mon travail a été mon passeport pour voir et pour comprendre des choses que je n'aurais jamais pu imaginer. J'ai été assez chanceux pour rencontrer des gens incroyables et voir des choses magnifiques. Je ne pense pas que j'ai raté quelque chose dans ma vie.
Mais c'est aussi l'une des pires choses de ce travail. J'ai vu des choses que j'aimerais oublier mais que je ne peux pas oublier. J'ai vu certaines choses que personne n'a pu voir et de ce fait, cela créer un fossé entre les gens et moi. Parfois, je sens que j'en ai trop vu.

EN: Voudriez-vous faire un film sur votre vie?
ZM: Non, ma vie me semble inintéressante... Je préférerais plutôt entendre parler de la vie des autres que de la mienne.

Cannes 2015: Qui est Emmanuelle Bercot ?

Posté par MpM, le 12 mai 2015

emmanuelle bercot

Presque quinze ans que l’on attendait ça : voir Emmanuelle Bercot briller au firmament. Mais cela valait le coup d’attendre, puisqu’elle s’annonce d’ores et déjà comme la personnalité incontournable de ce 68e Festival de Cannes. Réalisatrice, scénariste et comédienne, elle défendra en effet ses trois casquettes durant la quinzaine en ayant les honneurs de l’ouverture avec son long métrage La tête haute et ceux de la compétition officielle avec celui de Maiwen, Mon roi, dans lequel elle tient le rôle principal.

Longtemps, pourtant, on a pensé qu’Emmanuelle Bercot se plaisait en marge du système. Immédiatement remarquée avec son premier court métrage (Les vacances, prix du jury à Cannes en 1997), confirmant la première impression avec son moyen métrage de fin d’études à la FEMIS (La puce, 1999) puis donnant toute la mesure de son talent avec son premier long métrage (Clément, présent à Un Certain regard en 2001 et distingué par le Prix de la jeunesse), elle semble pourtant rester un peu dans l’ombre. Pendant plusieurs années, elle tourne surtout des courts métrages et des téléfilms. Poursuit en parallèle une carrière d’actrice en dents de scie, commencée dans les années 90 (Etat des lieux de Jean-François Richet, Classe de neige de Claude Miller, Ca commence aujourd’hui de Betrand Tavernier…) Renoue avec son actrice fétiche Isild Le Besco à l’occasion de Backstage.

C’est paradoxalement lorsqu’elle décide de confier son scénario à une autre que les médias et le public semblent enfin la (re)découvrir. Polisse, qu’elle a coécrit avec Maïwenn, remporte le prix du jury à Cannes en 2011 ainsi que deux Cesar (meilleur espoir féminin et meilleur montage) et une foule de nominations. Coup double pour Emmanuelle Bercot qui, en plus de l’avoir écrit, joue dans le film. Le grand public se familiarise avec son nom et son visage et la plébiscite (sans forcément le savoir) dès l’année suivante en se rendant en masse dans les salles pour voir Les infidèles dont elle signe un des sketches les plus intéressants.

C’est toutefois avec son film suivant, Elle s’en va, que la réalisatrice prend définitivement son envol. Sélectionné à Berlin, le film attire presque 400 000 spectateurs et signe la première collaboration d’Emmanuelle Bercot avec l’une de ses actrices favorites, Catherine Deneuve, qu’elle retrouve deux ans plus tard dans La tête haute, et dont elle disait en 2013 : "Elle a été successivement la mère, la sœur, l’amie que je voulais avoir. Elle a participé à l’image que je me fais de ce que c’est d’être une femme."

Elle qui a su filmer comme personne la pré-adolescence et les amours borderline (tarifiés, entre enfants et adultes, entre fan et idole…) en vient peu à peu à imposer son regard singulier dans le paysage cinématographique contemporain. On ne lui fera pas l’affront de juger son travail par le prisme de son genre, mais force est de reconnaître qu’elle est seulement la deuxième femme à "faire l'ouverture" du Festival de Cannes avec un film qu'elle a réalisé. C'est sûr, il faudrait plus de cinéastes comme Emmanuelle Bercot. Elle-même se semble pas vraiment se poser la question. Dans ses films, hommes et femmes se partagent l'affichent, souvent en duos peu orthodoxes. Un gamin avec une femme plus âgée dans Clément, l'inverse dans La puce, une différence d'âge encore plus importante entre les deux personnages d'Elle s'en va et de La tête haute... Inutile de chercher un système, des revendications cachées, ou pire, cet horrible "cinéma de femmes" que certains s'entêtent à étiqueter. Chez Emmanuelle Bercot, il y a une certaine forme de réel, une urgence inspirée de l'air du temps, des récits ancrés dans le quotidien, en un mot du cinéma (tout court), ni plus ni moins que chez ses collègues masculins.

Locarno 2015: Un prix honorifique pour Marco Bellocchio

Posté par vincy, le 12 mai 2015

Le cinéaste italien Marco Bellocchio recevra un Pardo d’onore Swisscom (Léopard d'honneur) pendant le 68e Festival du film de Locarno pour l'ensemble de sa carrière. L'hommage sera accompagné d'une Master Class et de la projection en public sur la Piazza Grande de I pugni in tasca (Les Poings dans les poches), son premier film, 50 ans après sa première projection à Locarno.

6 fois en compétition à Cannes, Bellocchio a reçu de nombreux prix tout au long de sa carrière: Prix spécial du jury à Berlin en 1991 pour Autour du désir, David di Donatello du meilleur réalisateur pour Le saut dans le vide en 1980 et pour Vincere en 2009, Prix de la critique internationale aux European Film Awards pour Buongiorno, notte en 2003, Prix spécial du jury à Venise pour La Cina è vicina en 1967, Prix du meilleur scénario pour Buongiorno, notte en 2003, et de nombreux prix honorifiques un peu partout dans le monde.

Locarno l'a reçu en Président de son jury en 1997 et comme le sujet d'une grande rétrospective consacrée à son oeuvre en 1998.

Le directeur artistique du Festival, Carlo Chatrian, rappelle que "I pugni in tasca est l’un de ces films qui ont fait de Locarno un lieu de découverte et de lancement d’œuvres, que l’on peut définir, sans aucun malentendu possible, comme “dérangeantes”. En reproposant ce film en version restaurée, nous rendons un hommage mérité aux premiers pas de ce grand cinéaste et prouvons que notre programmation reste fidèle à ses principes. Le choix de décerner le Pardo d’onore à Marco Bellocchio vient aussi de la conviction que son cinéma – particulièrement ces dernières années – a beaucoup à raconter à ceux qui vivent en Italie, mais aussi à tous ceux qui font du cinéma dans le reste du monde."

L'an dernier, le prix avait été décerné à Agnès Varda.

Marco Bellocchio finalise actuellement son nouveau film, L'ultimo Vampiro, avec Alba Rohrwacher, qui, logiquement, devrait être en compétition au prochain Festival de Venise.

Cannes 2015: la Sélection officielle en 5 tendances et thématiques

Posté par vincy, le 12 mai 2015

la forêt des songes sea of trees

Avant que ne commence le 68e Festival de Cannes, on note du côté de la Sélection officielle, 5 tendances assez marquantes pour cette année.

Fraîcheur

D'abord, il souffle un vent frais en Compétition comme à Un certain regard. On ne va pas s'en plaindre. 9 des 19 films en course pour la Palme d'or sont signés de cinéastes qui n'ont jamais été en compétition. Et sur les 12 nationalités des réalisateurs en compétition, cinq pays n'ont jamais reçu la Palme (ou son équivalent le Grand prix avant 54). Seuls deux cinéastes ont déjà été récompensés par une Palme.

Sans frontières

Ensuite, notons l'internationalisation des films d'auteur, qui se financent de plus en plus grâce à un système de coproductions transfrontralières. Casting d'ici et d'ailleurs, langue anglaise, tournages à l'étranger: les cinéastes s'aventurent hors de leur territoire d'origine. Ainsi Jia Zhang-ke s'exile en Australie, Joachim Trier va jusqu'aux USA, Gus van Sant s'envole au Japon et Denis Villeneuve part au Mexique. De Trier à Lanthimos en passant par Sorrentino, on y parlera anglais. Et ainsi on verra Huppert, Seydoux, Cassel, Hayek, Weisz, Caine, Whishaw, Roth, Dano, Eisenberg chez des cinéastes européens ou même mexicains, loin de leurs territoires d'origines.

Sexe fort

Les femmes sont-elles de retour? Pas forcément: avec seulement une poignée de réalisatrices en Sélection officielle. Pourtant, elles seront bien là. Car elles ont souvent un rôle central dans les films. Hors-compétition, il y aura de la star (Charlize Theron, Emma Stone, Catherine Deneuve). Mais en compétition les actrices ne manqueront pas à l'appel, ce qui promet du glamour sur les marches: Anaïs Demoustier, Léa Seydoux, Isabelle Huppert, Shu Qi, Salma Hayek, Cate Blanchett, Rooney Mara, Tao Zhao, tout le casting du Kore-eda, Marion Cotillard, Rachel Weisz, Emmanuelle Bercot, Margherita Buy et Emily Blunt, pour ne citer que les plus connues, sont toutes en tête d'affiche et au coeur des intrigues. En fait, seuls trois films de la compétition ne tournent essentiellement qu'autour des hommes.

Passage

La mort, la transmission et l'héritage sont l'autre grand thème de cette compétition. Franco accompagnera les malades en phase terminale, Garrone nous racontera de vieilles histoires éternelles (tout comme Gomes à la Quinzaine), Jia Zhang-ke traversera les années pour passer d'une génération à l'autre, Kurzel reprend le Shakespeare le plus noir et morbide, Nemes plongera dans la Shoah, Moretti sera plus intime avec des relations intergénérationnelles entre femmes, Sorrentino évoquera le temps qui passe et surtout celui qui reste pour deux octogénaires, Van Sant choisira un lieu spirituel pour confronter un suicide et une survie, Schroeder se retournera sur l'histoire de sa mère... Sans oublier le Guédiguian qui revient sur le génocide arménien. Mais rassurez-vous, il y a aussi beaucoup d'histoires d'amour...

Vulnérable

Enfin, les films devraient nous montrer un monde fragile et une humanité précaire. De la condition des immigrés au capitalisme broyeur, du trafic de drogue à l'émigration choisie, de la fin de vie à la délinquance, tous les grands thèmes de la société y passeront. Le monde subit des secousses telluriques et l'Homme semble de plus en plus démuni ou désemparé quand il n'est pas victime d'accident ou de génocide. Même le futur ne s'annonce pas plus brillant. De Mad Max à The Lobster, l'utopie n'est pas joyeuse et la Résistance est la seule voie. Avec Dheepan, La loi du marché, Mon roi, Sicario, Mountains may depart, Chronic ou La tête haute, le genre humain devrait nous rappeler que nous sommes bien peu de choses et qu'on fait comme on peut...