Serge Toubiana annonce son départ de la Cinémathèque française

Posté par vincy, le 6 juillet 2015

Sur son profil Facebook et son blog de la Cinémathèque, Serge Toubiana, directeur général de la Cinémathèque française, annonce qu'il quittera ses fonctions le 31 décembre. Ile ne fêtera donc pas les 80 ans de l'institution.

"C'est le fruit d'une longue réflexion, sereine, et prenant en considération plusieurs éléments" explique-t-il sans véritablement les préciser. Avec le sentiment du devoir accompli, Toubiana affirme qu'il "reste beaucoup à faire", "convaincu qu'un autre, homme ou femme, pourra à [sa] place poursuivre cette aventure, mieux qu'[il] ne saura le faire [lui]-même."

"Il entre dans ma décision le désir de passer à autre chose. Cela se résume pour moi à écrire sur le cinéma. J’en ressens le besoin, le temps passe. J’aurai ainsi passé près de treize années à la tête de la Cinémathèque française" ajoute-t-il. "Il a fallu ce temps pour réorienter la Cinémathèque française, insuffler une dynamique, en moderniser le fonctionnement, réussir l’implantation en 2005 dans son nouveau siège rue de Bercy, élargir son public, donner du sens et de la cohérence à l’ensemble de ses missions. Et faire en sorte qu’elle rayonne en France comme dans le monde entier. Surtout, ne renoncer à rien en termes d’exigence cinéphilique : combien de visiteurs étrangers nous disent à quel point ils admirent cette institution, se collections, ses programmations et ses expositions, ses activités en direction du jeune public ! Impressionnant pour une institution qui fêtera ses 80 ans en 2016".

Festival du film de La Rochelle: Les corps et décors de Luchino Visconti

Posté par Martin, le 6 juillet 2015

En une quinzaine de films, Luchino Visconti (1906-1976) aura été le cinéaste italien de l’histoire et du temps. De ses premiers films qualifiés de néoréalistes (le mot a été inventé pour son premier film, Les Amants diaboliques, en 1943) jusqu’aux films tableaux mortifères de la fin (L’Innocent sera son dernier film, en 1976), le cinéaste aura raconté l’Italie de sa constitution (Senso, 1953, ou Le Guépard, 1962) jusqu’aux ambigüités d’un passé récent (l’après mai 1968 dans Violence et passion, 1974). Mais les corps qui se déplacent dans l’espace donne à l’histoire une puissance érotique et morbide. Visite guidée en quelques images fortes à l'occasion de la rétrospective intégrale de ses films au Festival du film de La Rochelle, qui s'est achevé hier.

les amants diaboliques ossessioneLe premier regard des Amants diaboliques

La sueur sur son front. Elle nettoie la cuisine. Giovanna est en noir, décoiffée, un rictus triste sur les lèvres. Son mari, bonhomme, passe, plaisante : c’est sa station service et elle tient le café attenant. Un vagabond s’approche. La route. La station. Le restaurant. Quand il passe la porte, il suffira d’un regard, un long regard. Giovanni s’arrête pour contempler Gino. Il est beau. Dans le cadre de cet espace auquel il n’appartiendra jamais, Gino, en débardeur blanc, jure : sa peau dévore toute la lumière. Objet érotique né dans la crasse (l’essence, les odeurs de cuisine), il est la beauté noire, baudelairienne, qui expulsera Giovanna de son enfer domestique mais signera  aussi son entrée dans la mort – ensemble, ils ne tardent pas à tuer le mari. Tout est joué dès ce premier regard, dès l’apparition du corps désirable et désiré dans l’embrasure de la porte. Gino, apparu sur la route, y projettera l’histoire – deux accidents de voiture encadrent le récit, comme pour mieux révéler l’impossibilité de vivre dans cette Italie en crise.

bellissimaLe cinéma et le désir de Bellissima

Dans Bellissima (1951), Visconti veut filmer Anna Magnani. Elle y joue une mère qui, suite à une annonce de casting, fera tout pour que sa fille de six ans décroche un rôle. Il y a deux espaces, celui de la pauvreté néoréaliste (l’immeuble de Maddalena) et celui du cinéma (Cinecitta). L’entrée de la mère et de sa fille dans ce nouvel espace, celui du rêve, pose d’emblée problème – la petite se perd et il faut la retrouver. Après bien des tractations où la petite doit changer du tout au tout (elle se fait couper les cheveux, porte un tutu, prend des cours de diction avec une actrice ratée), Maddalena entre dans une salle de montage et découvre l’envers du décor : la jeune monteuse est une ex starlette qui se prenait une gifle dans un film comique à succès. Maddalena / Magnani découvre, non pas dans les images, dans les rushes qu’elle est venue voir, mais dans le réel, le visage et le travail de cette monteuse, un corps abandonné, mis au rebut du cinéma, destin plus que probable de sa propre fille. Entre ces deux espaces, le réel et le cinéma, qui se rejoignent ici de façon cruelle, il y aura pourtant eu une lisière : au bord de l’eau, Maddalena s’allonge auprès d’un homme qui profite de son obsession pour lui soutirer de l’argent et peut-être un peu de désir… Alanguie dans  l’herbe, Maddalena s’offre dans une position qui rappelle la Partie de campagne de Jean Renoir (film sur lequel Visconti a été assistant). Le désir brûle soudain la pellicule. La main de l’homme s’approche. Les deux corps forment une ligne oblique entre le fleuve et le chemin terreux. Et puis Magnani reprend le dessus, coupe net au désir, qui né dans la terre et la poussière, aurait pu tout détruire  comme dans Les Amants diaboliques : en un regard désirant, en un geste esquissé, est saisie toute l’étendue d’une autre vie.

les nuits blanches marcello mastroianni

Corps figurés, corps figurants des Nuits blanches

Dans Les Nuits blanches (1957), Visconti adapte Dostoïevski en studio. Tout le décor crie son côté faux et c’est bien naturel : c’est un film sur le rêve amoureux. Un homme voit une femme dans la rue, la suit, lui parle : elle attend un autre homme. Plus elle se confie sur l’autre, plus il tombe amoureux. Le nouveau couple se retrouve toutes les nuits… Dans l’attente, que peut-il se passer ? Le décor porte en son sein cette triangulation du désir. A chaque scène, d’autres couples se rejoignent et disjoignent comme des danseurs au fond du cadre : tout petits au bout d’une ruelle ou sur un pont, ils sont sans visages, des figurines qui doublent le désir d’étreinte du héros. A la fin, c’est lui qui est la figurine abandonnée, puis il regarde enfin le fond du cadre, reflet tragique de son rêve. Le décor aura ainsi exprimé son désir, et plus encore son exil.

sandra claudia cardinaleLe visage étrusque de Claudia Cardinale dans Sandra

Après ses participations, petite dans Rocco et ses frères (1960), plus conséquente dans Le Guépard (1962), Claudia Cardinale est immortalisée par Visconti dans ce qui restera son plus beau rôle – Sandra, « Vaghe Stelle dell’Orsa » en italien, d’après un vers de Leopardi. Récemment mariée à un Américain,  Sandra revient à Volterra, sa ville natale. Sandra est donc un film sur l’origine : origine juive d’un père mort à Auschwitz et à qui on dresse une statue, origine de la tragédie historique et familiale puisque Sandra renoue avec sa mère folle et son frère incestueux. L’essentiel du récit se passe dans cette maison de l’enfance, au milieu des statuettes étrusques. Sandra a beau être partie, elle appartient pour toujours à ce lieu : les coiffures de Cardinale, les axes choisis pour filmer son visage, la lumière qui sculpte son nez, sa bouche, son cou, tout cela en fait une statue de la mythologie. Le moment où la pierre se brise, c’est celui du combat avec le frère amoureux, retour à l’origine dans une chambre sombre qui pourrait tout aussi bien être un ventre maternel. Les stries de lumière déchirent les vêtements et nous offrent le spectacle d’une nouvelle naissance : Sandra sortira de cette lutte en blanc immaculé. Grandie ?

tadzio mort à veniseLe vieil homme et la mort (1) : Mort à Venise

Aschenbach suit Tadzio dans les rues de Venise. Le décor croupissant est recouvert d’un produit blanchâtre. Le musicien, venu se reposer, aurait pu partir un peu plus tôt, fuir le choléra, la mort qui gagne le cadre peu à peu. Mais il a choisi de rester pour avoir aperçu la beauté absolue, celle qu’il n’avait pas voulu voir jusqu’à présent. Il ne se passe que très peu de choses dans Mort à Venise : les descriptions de la nouvelle de Thomas Mann sont fidèlement retranscrites dans des panoramiques et zooms aussi lents qu’envoutants. Le contempaltion de la beauté remplace l’action tandis qu’Aschenbach se souvient : son art n’aura été que rigueur et travail, un art apollinien selon la définition de Nietzche. Aschenbach découvre alors sous les traits du jeune Tadzio une beauté naturelle, violente, pulsionnelle : c’est la face dionysiaque qui a manqué à sa vie. De cette révélation, le personnage meurt – le titre n’en fait pas mystère. Pourtant, à la fin, Tadzio tend la main vers la mer : c’était ça, la vraie beauté que l’artiste n’aura pas réussi à voir. Terrible horizon d’une vie gâchée, tandis que coule le maquillage du personnage transformé en masque grotesque.

romy schneider ludwig

Pourriture de Ludwig

Helmut Berger est Ludwig dans cette fresque de près de quatre heures (1972). Mais plus encore c’est le film tout entier qui est Ludwig. Visconti nous enlise dans la folie de cet empereur esthète qui fait des opéras de Wagner la musique de sa vie, d’un écuyer un prince charmant, d’un acteur aperçu sur une scène un Roméo qu’il épuise à force de lui demander de réciter ses tirades préférées… Le réel dans le récit disparaît quasiment : seuls quelques plans face caméra de ceux qui ont travaillé pour lui nous sortent de l’esprit malade de Ludwig. Alors qu’il y organise une mise en scène, une grotte ou une taverne prennent soudain la forme de son cerveau. Une galerie de miroirs reflète les tréfonds de son âme, un escalier son esprit tortueux. Mais plus les espaces sont beaux, romantiques, foisonnants, plus Ludwig décrépit : l’extérieur, le décor, est le lieu de ses folles rêveries, son corps une peau de chagrin gagnée par la pourriture. Rage de dents, toussotements, yeux exorbités… La maladie ronge son corps tandis que le château apparaît de plus en plus comme un somptueux tombeau. Exilé de son antre sublime, Ludwig s’écroule dans l’hiver, se fige à jamais dans un tableau qu’il aurait pu peindre.

burt lancaster violence et passionLe vieil homme et la mort (2) : Violence et passion

Le titre original, Gruppo di famiglia in un interno (« groupe de famille dans un intérieur »), dévoile l’ambition de Visconti : faire un huis clos en forme de tableau figé où la vie extérieure, le hors-champ, le présent seraient donnés à voir en creux. Ils s’infiltrent en effet dans l’histoire d’un vieil homme qui vit au milieu d’œuvres d’art et de livres. L’inspiration douceâtre des tableaux de genre anglais contraste avec la famille à la vulgarité toute italienne qui viole son espace. La mère écrase sa cigarette à même le sol, la fille s’invite à dîner mais ne vient pas, le gendre fait des travaux bruyants et un gigolo finit par pénétrer littéralement dans la bibliothèque du vieil intellectuel, et à se présenter nu, offert et interdit à la fois, à ses yeux. Mais c’est bien le capitalisme conquérant d’un mari qui n’est pas jamais montré qui fait entrer la pourriture dans l’espace (la fuite au plafond) et fait de la révolte du gigolo soixante-huitard un coup d’épée dans l’eau individuel et finalement très égoïste. Les coups de téléphone, la musique pop et les cris de Silvana Mangano et de sa fille envahissent l’espace sonore du professeur avant que seul résonne un dernier son : les pas de la mort dans l’appartement du dessus. Violence et passion, c’est la destruction d’un espace qui représente toute une vie. Une famille monstrueuse s’y invite, sème le chaos, et paradoxe fait goûter au vieil homme le parfum d’une joie nouvelle.

Mais dans les films de Visconti cette remise en question détruit la construction de toute une vie. Les châteaux de Ludwig, la beauté du Tadzio, le rêve de Cinecitta ou le corps érotisé d’un vagabond dans Les Amants diaboliques sont des écrins révélant la même aspiration vers un ailleurs – un diamant noir qui envahit les espaces et les corps dans un retentissement funeste dont le tragique n’a d’égal que la beauté.

Rencontre avec Peter Greenaway : « Personne ne se plaint que Michel-Ange ait fait de la propagande ! »

Posté par MpM, le 5 juillet 2015

eisensteinA l'occasion de la sortie de Que viva Eisenstein ! mercredi prochain, nous avons longuement rencontré le réalisateur Peter Greenaway pour une conversation à bâtons rompus sur Sergueï Eisenstein, le cinéma de propagande, la mort et l'avenir du cinéma. Petit avant-goût de ce long entretien avant sa publication mercredi, avec l'anecdote favorite de Greenaway à l'égard d'Eisenstein, qui l'amène à expliquer pourquoi il n'a pas désiré faire un biopic classique.

greenaway"Il y a une anecdote que l’on répétait souvent sur le tournage et qui figure dans le film. Lorsqu’Eisenstein est arrivé à l’aéroport de Rotterdam, il y a avait une foule compacte de journalistes qui l’attendaient. Mais quand ils l’ont vu, ils ont semblé très déçus : ils attendaient Einstein !

Biopic... non conventionnel

Donc, on peut se demander dans quelle mesure le grand public d'aujourd'hui connaît Eisenstein…  Mais est-ce que cela signifie que, moi, je dois éduquer les spectateurs ? Dois-je dire : voilà, c’est Eisenstein. Il est né tel jour, à tel endroit, etc.

D'une part ce serait assez barbant, mais en plus, à notre époque, les gens peuvent facilement trouver toutes les informations qu’ils souhaitent sur Eisenstein !

J’imagine que d’une certaine manière, c’est un biopic, mais un biopic très peu conventionnel. Je n’ai pris qu’une toute petite partie de sa vie, ces dix jours où il est loin de ses centres d’intérêt, de Staline, loin du matérialisme dialectique… et je pense que vous serez d’accord avec moi : quand on voyage à l’étranger, on devient une autre personne. Pas forcément de manière aussi dramatique, mais on gagne une certaine forme de liberté. On commence à voir notre pays d’origine différemment.

Par ailleurs, nous avons beaucoup joué, eisenstein 2dans Que viva Eisenstein !. Nous avons beaucoup cité ses films : des séquences célèbres d’Octobre et du Cuirassé Potemkine, à plusieurs reprises. C’est un peu ironique, aussi.

Car si vous êtes étudiant en cinéma, vous faites une orgie d’Eisenstein. Vous devez être attentif, tout regarder dans les moindres détails. Ca a un petit côté "allez, c’est reparti, tiens, les escaliers d’Odessa", etc. On voulait jouer avec cette idée-là aussi.

Propagande, vous avez dit propagande ?

eisensteinBien sûr, c’est un problème : est-ce que les gens ont assez de connaissances sur Eisenstein pour comprendre pleinement ce qu’on fait ? Le film est sardonique, il est critique envers le cinéma de propagande, envers le cinéma de propagande soviétique.

Lénine pensait que le cinéma était absolument idéal pour la Russie car 95% de la population russe était illettrée à l’époque. Donc faire du cinéma de propagande était primordial. Staline l’a compris lui aussi bien sûr, et l’a encouragé à outrance.

Mais vous savez, il y a une chose étrange au sujet de la propagande. J’ai été particulièrement irrité quand les gens ont rejeté Eisenstein en disant : "c’est de la propagande soviétique". Mais la chapelle Sixtine de Michel-Ange est de la propagande pour le catholicisme !!! Personne ne se plaint que Michel-Ange ait fait de la propagande !"

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Pour aller plus loin

- n'oubliez pas de participer à notre jeu concours et gagnez des places pour Que viva Eisenstein !

- lisez notre pré-critique du film lors de sa présentation au Festival de Berlin 2015

L’instant zappette: Chez Fox, Lee Daniels bâtit son empire

Posté par wyzman, le 5 juillet 2015

Si vous avez échappé à la tornade Empire cet hiver, vous êtes chanceux. 12 épisodes ont suffi pour que le soap créé par Lee Daniels et Danny Strong passe du statut de show communautaire (on y suit le quotidien d'une famille noire à la tête d'une maison de disque) à celui de phénomène de société. Les stars de la série (Terrence Howard, Taraji P. Henson et Jussie Smollett) enchaînent depuis les couvertures de magazines tandis que les stars se ruent pour y faire une apparition. D'ailleurs, après Courtney Love et Snoop Dogg, la série accueillera Alicia Keys, Chris Rock et Lenny Kravitz dans la deuxième saison. Quant à Lee Daniels, la chaîne Fox ne veut plus le lâcher !

Fin juin, le site Variety a ainsi révélé que le réalisateur de Precious, Paperboy et Le Majordome venait de signer un gros contrat d'exclusivité avec Fox. Courant sur plusieurs années, le deal lui permettrait entre autres de développer, d'écrire, de réaliser et de superviser différents projets destinés en priorité à la chaîne. Il resterait producteur exécutif de sa série musicale. Bien que cette dernière ait attiré plus de 17 millions d'Américains lors de son season finale, cette nouvelle n'étonne personne. Présent lors de la sixième édition de Séries Mania (qui avait lieu en avril dernier), il avait déclaré qu'il se mettrait progressivement en retrait concernant Empire pour donner plus de marge de manœuvre à Danny Strong et au reste de l'équipe artistique.

Conscients des opportunités qui s'offrent désormais à eux et à leur chaîne, les directeurs généraux Gary Newman et Dana Walden ont ajouté - après l'annonce officielle : "Lee Daniels possède un don pour raconter des histoires authentiques et provocantes qui sont à la fois réalistes et divertissantes. Ses choix de casting sont incroyables, qu'il s'agisse des stars de demain ou d'attirer des acteurs accomplis dans ses projets. En tant que réalisateur, il élève le niveau à des hauteurs jamais atteintes (…) Nous adorons travailler avec ce conteur d'histoires et ce contrat est là pour développer et approfondir notre relation." Autant dire qu'à un moment où la chaîne patine (l'ancien mastodonte des audiences American Idol est déjà annulé, les sitcoms s'enfoncent, les dramas stagnent, etc.), Lee Daniels pourrait bien représenter sa planche de salut. La saison 2 d'Empire commence le mercredi 23 septembre.

Le Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg dévoile une partie de sa programmation

Posté par MpM, le 4 juillet 2015

strasbourgLe Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg vient de dévoiler les premiers titres destinés à horrifier, divertir, faire frémir et enthousiasmer les spectateurs de sa 8e édition qui se tiendra du 18 au 27 septembre.

Nécrophilie, créatures maléfiques, guêpes tueuses mutantes, aliens malveillants... tous les classiques du genre sont attendus, dans des longs métrages qui oscillent entre thriller macabre, comédie noire, polar gore et même... documentaire !

Deux documentaires ont en effet été sélectionnés : GTFO (ou Get The F&#%Out) de Shannon Sun-Higginson et The Visit : An Alien Encounter de Michael Madsen. Le premier nous emmène assez courageusement dans le quotidien des joueuses de jeux vidéo subissant le sexisme de leurs partenaires masculins tandis que le second questionne des scientifiques sur ce qui arriverait si un vaisseau extraterrestre se posait sur Terre. La preuve que cinéma fantastique ne signifie pas uniquement émotions fortes et scènes sanglantes !

Les cinéphiles les plus purs trouveront d'ailleurs forcément leur bonheur dans la section rétrospective Kids in the dark qui propose notamment de (re)voir sur grand écran des chefs d'oeuvre comme La Nuit du chasseur de Charles Laughton ou Le village des damnés de Rolf Willa.

On attend avec impatience de connaitre le reste de la programmation, mais c'est déjà sûr : la rentrée sera fantastique ou ne sera pas.

Les premiers titres annoncés

Compétition
The Invitation de Karyn Kusama
They Look Like People de Perry Blackshear
Crumbs de Miguel Llanso
Sweet Home de Rafael Martinez
The Corpse of Ana Fritz de Hèctor Hernández Vicens
The Bunker de Nikias Chryssos
The Woods de Corin Hardy

Section Crossovers
Uncle John de Steven Piet
Applesauce de Onur Tukel
Night Fare de Julien Seri

Séances de minuit
Stung de Benni Diez
Deathgasm de Jason Lei Howden
Ava’s Possessions de Jordan Galland

Documentaires
GTFO de Shannon Sun-Higginson
The Visit : An Alien Encounter de Michael Madsen,

Rétrospective Kids in the Dark
Le Village des Damnés de Wolf Rilla,
La Mauvaise graine de Melvin LeRoy
La Malédiction de Richard Donner
L’autre de Robert Mulligan
Les Innocents de Jack Clayton
Les Révoltés de l’an 2000 de Narcisso Ibanez Serrador
La Nuit du chasseur de Charles Laughton
Sa Majesté des Mouches de Peter Brook
L’Esprit de la ruche de Victor Erice

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8e Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg
18 - 27 septembre 2015
Plus d'informations sur le site du Festival

Été 2015: les Blockbusters à la conquête du box office (2/2)

Posté par geoffroy, le 3 juillet 2015

Deux moi s après le début de l'été, la deuxième salve de blockbusters va être lancée en Amérique du nord. La première a créé des surprises avec Jurassic World un box office monstre mais aussi des scores inattendu pour Pitch Perfect 2, décevant pour A la poursuite de demain, catastrophique pour Aloha. Il n'empêche c'est une bonne saison pour le moment. Et trois studios ont déjà encaissé plus d'un milliard de dollars de recettes depuis le début de l'année. Et il reste pour l'été quelques cartes mâitresses.

1er Juillet

Terminator Genisys

Arnold Schwarzenegger a finalement accepté de reprendre son personnage le plus emblématique pour une énième déclinaison du Terminator de James Cameron. Son comeback se poursuit dans l’espoir d’accrocher, enfin, un succès et un bon film. Marketé maladroitement en spoliant l’idée forte du pitch, ce 5ème opus va subir la férocité toujours gargantuesque des dinos de Jurassic World. Heureusement pour Genisys, Ted 2 a effectué un démarrage mollasson. Ainsi, il va pouvoir capter une bonne partie du public adulte nostalgique de revoir Schwarzy dans le rôle du T 800. Si l’ombre du quatrième opus risque de lui porter préjudice, nous voyons mal le film rester sous la barre des 100 millions de dollars. Succès, oui. Plébiscite, non.
Démarrage (sur 5 jours) : 48M$
Final : 125-135M$

Magic Mike XXL

Il s’agit sans doute du projet le moins explicable de l’année. En effet, que reste-t-il à raconter après l’épisode de Soderbergh, film de quelques millions de dollars ne justifiant pas la raison d’une suite ? Et puis, rééditer le succès surprise de l’année 2012 (7 millions de budget pour plus de 110M$ de recettes) ne sera pas évident malgré la présence au casting de Channing Tatum. Sinon, il reste bien un moyen. Balancer du divertissement frais et décomplexé qui ne s’embarrasse pas d’une sous-lecture trop complexe vis-à-vis de la seule justification qui vaille la peine : faire remonter sur scène tous ces beaux mâles pour le plus grand plaisir d'un public féminin souvent ignoré par les studios en été.
Démarrage (sur 5 jours) : 42M$
Final : 90-100M$

10 juillet

Minions
Que ferait-on sans Hollywood et ses Spin-off ? Moi, moche et méchant, le carton animé d’Universal, décline dans un long-métrage à part entière une histoire à la gloire des Minions, petits êtres jaunes aussi drôles qu’attachants. Le buzz autour du film a pris des proportions incroyables faisant dire aux spécialistes que Minions pourrait bien établir un record de bananes lors de son week-end de sortie. Si le film n’atteint pas le niveau qualitatif de Vice-Versa, son côté déjanté, absurde et malin peut faire la différence. Mais tiendra-t-il sur la distance ? Nous serions tentés de dire oui puisque, en dehors du Pixar, il n’y a aucune concurrence avant la rentrée de septembre sur ce créneau. Mais attention. L’année dernière, Dragons 2 avait, lui aussi, la faveur des pronostics. On sait ce qui lui est arrivé…
Démarrage : 95M$
Final : 335-345M$

17 juillet

Ant-Man

Tout comme les Gardiens de la galaxie, Ant-Man, nouveau visage héroïque des productions Marvel au cinéma, peut profiter d’une attente légitime du public vis-à-vis d’un super-héros différent mais très surprenant (il est capable de rapetisser à volonté et de communiquer avec les insectes). Porté par Paul Rudd, le film s’inscrit dans la stratégie Marvel de proposer, film après film, un univers cohérent avec des personnages en interaction. Le risque est consubstantiel à cette stratégie d’homogénéisation artistique. Raison pour laquelle Robin Wright (Shaun of the dead) aurait claqué la porte, remplacé par Peyton Reed (La Rupture). Embêtant. Mais sait-on jamais, une surprise à la Iron Man est toujours possible.
Démarrage : 56M$
Final : 160-170M$

Trainwreck

Judd Apatow revient sur le devant de la scène trois ans après la semi-déception publique de 40 ans : mode d’emploi. Hélas ou pas, d’ailleurs, il officie uniquement en tant que réalisateur. Ce qui veut dire qu’il n’a pas écrit le script. C’est Amy Schumer, star américaine du stand-up, qui s’en occupe. Egalement le premier rôle au côté, entre autre, de la sublime Tilda Swinton, Schumer a imaginé une comédie estivale qui semble loufoque, émancipée, un brin féministe. Dans l’ère du temps, en somme. Après Pitch Perfect 2, Trainwreck pourrait bien redonner à Apatow le chemin du succès. À défaut d’un excellent film.
Démarrage : 33M$
Final : 105-115M$

24 juillet

Pixels

Que dire autour de ce Pixels réalisé par le yes man Chris Colombus ? Qu’il est difficile à pronostiquer malgré un casting imposant qui compte Adam Sandler, Kevin James ou encore Michelle Monaghan. Le pitch aussi original soit-il est à la limite de l’ineptie et voit des aliens envahir la Terre à l’aide des personnages de jeux d’arcade des années 80 comme Donkey Kong, PAC-MAN ou encore Centipède. Il fallait oser. Hollywood l’a fait. Ce qui ne veut pas dire (soyons optimiste !!) que le film est forcément mauvais. Néanmoins, la contre-programmation à 110M$ s’affiche sans complexe malgré le risque du bide. Surtout si le film ne fédère qu’un public geek biberonné aux jeux d’arcade.
Démarrage : 55M$
Final : 165-175M$

29 juillet

Vive les vacances (Vacation)

L’été 2015 ne pouvait probablement pas se passer de la comédie itinérante dont les américains ont le secret. Road-movie drolatique portés par deux jeunes réalisateurs, Vive les vacances est en fait un remake d’un grand classique de la comédie américaine : Bonjour les vacances (réalisé en 1983 par Harold Ramis, le papa d’Un jour sans fin). Avec son casting alléchant (Ed Helmes, Christiana Applegate, Chris Hemsworth et Leslie Mann) et son ancrage dans la culture populaire américaine, Vive les vacances, pour peu qu’il actualise avec talent les fondamentaux de la cellule familiale, est presque assurer de faire une belle carrière à défaut de réaliser un véritable hit.
Démarrage : 33M$
Final : 115-120M$

31 juillet

Mission Impossible 5

Et 1, et 2 et…5 Mission Impossible. Malgré l’échec du troisième opus, Tom Cruise revenait plus fort que jamais dans un quatrième épisode rondement mené (merci Brad Bird) et bankable (plus de 200 millions de dollars US). Le 5 était donc inévitable, surtout pour un acteur en perte de vitesse sur le plan du box-office (lui qui fut le roi dans les années 90 et jusqu’au milieu des années 2000). Ce dernier opus, signé Christopher McQuarrie (Jack Reacher), sort judicieusement puisqu’il sera le seul à pouvoir séduire un public en demande d’action live, loin des films de super-héros et autres « movies » à effet numérique. Avec son côté Bebel fait ses cascades, Cruise ne devrait pas décevoir un public avide d'adrénaline. Sans le comparer au raz de marée de Fast and Furious 7, on peut penser que ce Mission Impossible – Rogue Nation ne déméritera pas sur le sol américain.
Démarrage : 57M$
Final : 190-200M$

7 août

Les 4 Fantastiques

Après deux épisodes de piètres qualités, la Fox avait décidé d’arrêter les frais. Huit ans plus tard et un développement artistique totalement différent, voilà que la bande des 4 fait sa réapparition. Aux manettes, un certain Josh Trank. 31 ans au compteur et surtout Chronicle, petite pépite bourrée d’inventivité réactualisant l’univers du super-héros pour trois fois rien. Si le jeune réalisateur a su imposer sa patte sur le développement de personnages toujours très populaires, le film vaudra le détour. Mais rien n’est moins sûr. Seule certitude. Ce deuxième long-métrage ne peut pas être moins bon que les deux essais filmiques autour des 4 fantastiques.
Démarrage: 40-50M$
Final: 120-130M$

14 août

Straight Outta Compton

Film biographique de l’été, Straight Outta Compton relate la création dans le milieu des années 80 – en réaction à l’oppression policière – du groupe de rap N.W.A originaire de Compton, une banlieue réputée dangereuse du sud de Los-Angeles. Dans un climat tendu suite aux récents dérapages de la police à l’encontre de la communauté afro-américaine, le film de F. Gary Gray pourrait résonner comme un rappel d’une situation qui n’aurait pas beaucoup évoluée. Musique + politique : un cocktail explosif pour un biopic qui pourrait bien surprendre.
Démarrage : 32M$
Final : 85-95M$

Agents très spéciaux - Code U.N.C.L.E

Avec ces Agents très spéciaux - code U.N.C.L.E, Guy Ritchie (Sherlock Holmes) adapte au cinéma la série anglaise éponyme sortit en 1964. Ce film d'espionnage à l'ancienne pourrait bien prendre l'aspect d'un buddy movie voyant un agent de la CIA (Henry Cavill - Superman) être contraint de travailler avec un agent du KGB (Armie Hammer - Lone Ranger). L'alchimie entre les deux acteurs sera essentielle. Tout comme l'intégration de la gente féminine (présence d'Alicia Vikander, le robot dans Ex Machina), de l'action, du glamour, de l'ironie (avec Hugh Grant en guest) et de tout ce qui fait le charme des comédies d'action à l'anglaise. Et qui sait, peut-être une surprise à la Kingsman?
Démarrage: 25M$
Final : 75-85M$

19 août

Masterminds

Le réalisateur de Napoléon Dynamite et Super Nacho sort une nouvelle comédie tirée de faits réels. Cette histoire de braquage réunit, comme souvent dans ce genre de production, des têtes d’affiche. Jason Sudeikis, Owen Wilson, Zach Galifianakis et Kristen Wiig. Rien que ça. Si la période est favorable et le réalisateur plutôt doué, le sujet, assez classique et déjà vu à maintes reprises, pourrait refroidir une partie du public.
Démarrage : 24M$
Final : 92-105M$

31e Fête du cinéma: 16% de fréquentation en moins

Posté par vincy, le 2 juillet 2015

Rien n'y a fait: la canicule (qui pourrait inciter les spectateurs à aller se rafraîchir en salles), les sorties des suites des Profs ou de Terminator, les continuations de Jurassic World et Vice-Versa. Non, décidément, cette Fête du cinéma n'aura pas emballé les spectateurs.

Avec 2,5 millions de spectateurs et malgré le démarrage monstre des Profs 2 (meilleur premier jour pour un film français cette année avec 311 000 entrées), la fréquentation est en baisse de 16% par rapport à l'an dernier.

Dimanche 28 juin, c'est même un tiers de spectateurs en moins qui manquaient à l'appel. Lundi, les salles étaient mieux remplies que l'an dernier. Mais , mardi affichait un gros repli de 14%. C'est finalement mercredi que la baisse a été le mieux contenue en rassemblant davantage de spectateurs que les autres jours.

Rappelons que la Fête du cinéma continue du 2 au 8 juillet avec le partenariat de BNP Paribas qui offre plus de 330000 contremarques au tarif unique de 4€ la séance.

La SRF co-présidée par Corsini, Sciamma et Salvadori

Posté par vincy, le 2 juillet 2015

A la suite de son Assemblée générale du 20 juin 2015, la Société des réalisateurs de films a changé son nouveau Conseil d’administration . La composition de son bureau pour 2015-2016 varie légèrement avec le remplacement de Christophe Ruggia par Catherine Corsini à la co-présidence. Anna Novion remplace Katell Quillévéré au poste de secrétaire général. Stéphane Brizé laisse la place de trésorier à Thomas Lilti. Le conseil d'administration voit également l'arrivée de Luc Battiston, François Farellacci, Stéphane Kalfon, Léa Fehner, Fabienne Godet et Paul Marques Duarte. En sortent Frédéric Farrucci et Olivier Léveque.

Co-Présidents : Catherine CORSINI, Céline SCIAMMA, Pierre SALVADORI
Secrétaire : Anna NOVION
Trésorier : Thomas LILTI
Délégué au court-métrage : Jan SITTA
Délégué au documentaire : Denis GHEERBRANT

Sont aussi membres du Conseil d’administration :
Luc BATTISTON
Stéphane BRIZÉ
Thomas CAILLEY
Laurent CANTET
Malik CHIBANE
François FARELLACCI
Pascale FERRAN
Léa FEHNER
Fabienne GODET
Stéphanie KALFON
Cédric KLAPISCH
Helena KLOTZ
Paul MARQUES DUARTE
Katell QUILLÉVÉRÉ
Christophe RUGGIA

Une belle rentrée pour Cédric Klapisch avec une série sur France 2 et le tournage de son nouveau film

Posté par vincy, le 2 juillet 2015

Alors que sa série sur le cinéma 10% (6 épisodes de 52 minutes va être diffusée sur France 2 à la rentrée, Cédric Klapisch prépare son nouveau long métrage. Le Film français révèle que le réalisateur va tourner durant près d'un an 30 printemps (titre provisoire).

Absent des écrans depuis Casse-tête chinois sorti il y a deux ans (1,5 million d'entrées en France), Klapisch entame une longue production dans les vignobles bourguignons. Co-écrit avec Santiago Amigorena, le film est une histoire familiale autour d'une fratrie qui reprend l'exploitation d'un domaine viticole après la disparition du père. Pio Marmaï (Le premier jour du reste de ta vie, Maestro, Ana Girardot (Cloclo, Un homme idéal) et François Civil (Frank, Elles) seront le trio de têtes d'affiche, au milieu d'un casting de véritables professionnels du vin.

Un film sur les trentenaires, le vin (du Beaune, du Pommard) et l'héritage.

Le tournage débutera en septembre, pendant les vendanges, et s'étalera sur près d'une année afin que le cinéaste puisse capter le climat de toutes les saisons.

Colin Trevorrow (Jurassic World) a trois projets sur le feu

Posté par vincy, le 1 juillet 2015

Colin Trevorrow est forcément le réalisateur le plus convoité ces jours-ci à Hollywood. Son Jurassic World a déjà récolté 1,25 milliard de dollars dans le monde, soit la 8e recette mondiale de l'histoire (en dollars courants).

Selon Variety, c'est Focus Features, filiale de Universal, qui emporterait la mise en l'enrôlant pour filmer Book of Henry, dont le tournage est prévu cet automne à New York. Selon le cinéaste, il s'agit d'un scénario profondément original, qui le hante depuis quelques années. Le scénario, dont on ne sait rien, a été écrit par Gregg Hurwitz (la série télévisée V, inédite en France). Le projet est annoncé depuis fin mars, mais semble sur le point d'être concrétisé.

Après ce film, si le "deal" se fait, Trevorrow, pas encore 39 ans, devra préparer la suite de Jurassic World. Il prépare également un film de Science-fiction, Intelligent Life, co-écrit avec Derek Connolly. Là encore, aucun détails sur le pitch, mais ils 'agirait d'une suite à son premier film, Safety Not Guaranteed, sélectionné en 2013 à Sundance et nommé aux Independent Spirit Awards.