Ida grand vainqueur des European Film Awards

Posté par vincy, le 14 décembre 2014

Ida de Pawel Pawlikowski

Ida, le film polonais de Pawel Pawlikoswki, n'en finit pas de récolter des prix aux Etats-Unis (il est même nominé aux Golden Globes). Hier soir, à Riga, il a triomphé aux European film Awards avec 5 prix majeurs : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleure photo, prix du public. C'est la première fois depuis 1988 qu'un film polonais reçoit la récompense du meilleur film. Il l'a emporté sur la Palme d'or, Winter Sleep, Leviathan, Force majeure (Snow Therapy) et Nymphomaniac (Director's cut). Autant dire qu'Ida a écrasé toute la concurrence.

Marion Cotillard (Deux jours une nuit) reçoit pour la première fois le prix de la meilleure actrice. Timothy Spall (Mr. Turner), prix d'interprétation masculine à Cannes, a été sacré par le prix du meilleur acteur.

Deux prix honorifiques ont été décernés: pour l'ensemble de son oeuvre, Agnès Varda a succédé à Catherine Deneuve et pour sa contribution au cinéma européenne, Steve McQueen (oscarisé pour son film 12 Years a Slave en février) a succédé à Pedro Almodovar.

Le palmarès de cette cérémonie qui ne parvient toujours pas à s'imposer comme un rendez-vous majeur du cinéma européen, a récompensé des films très variés.
Meilleure comédie: La Mafia uccide solo d'estate (La mafia tue seulement en été)
Prix Fipresci - découverte: The Tribe
Meilleur documentaire: Master of the Universe
Meilleur film d'animation: L'arte della felicita (L'art du bonheur)
Meilleur court métrage: The Chicken
Meilleur montage: Locke
Meilleur décor: The Dark Valley
Meilleurs costumes: The Dark Valley
Meilleure musique: Mica Levi pour Under the Skin
Meilleur son: Les poings contre les murs
Meilleure prix Eurimages de la coproduction: Ed Guiney

« French touch »: 10 films français qui aiment la musique

Posté par kristofy, le 24 novembre 2014

Avec Eden à l'affiche qui revient sur près de vingt ans de musique électronique, la fameuse « French Touch » musicale, à travers la vie d'un DJ, c’est l’occasion de (re)voir des films (mé)connus où la musique y est autant présente qu’un personnage principal.

L’occasion de constater que la musique en tant que phénomène de société avec ses rites et ses personnages a été trop rarement un sujet de film en France. Bien évidemment notre cinéma produit des biopics sur nos voix les plus célèbres comme Edith Piaf et La Môme (d’ailleurs Marion Cotillard était déjà devenue chanteuse dans Les jolies choses), Serge Gainsbourg et Gainsbourg vie héroïque, Claude François et Cloclo, et prochainement Dalida (avec Nadia Farès dirigée par Lisa Azuelos). Certes, la chanson de variété arrive dans 8 femmes, un voyou découvre le piano dans De battre mon cœur s’est arrêté, on joue au sosie d’une vedette dans Podium, mais la musique a très rarement le premier rôle.

10 films français qui aiment la musique :

Cléo de 5 à 7 de Agnès Varda : Cléo est une jeune chanteuse qui craint d'être atteinte d'un cancer, le film la suit dans son errance avant d’aller chercher le résultat d’un examen médical, durant presque deux heures presque en temps réel. 4 chansons du film ont été écrites par Agnès Varda et mises en musique par le compositeur Michel Legrand, qui y fait également l'acteur.

Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy : C’est la Palme d’or du Festival de Cannes en 1964. Les dialogues en chanson sont de Jacques Demy mises en musique par (toujours) Michel Legrand. On y entend peu la véritable voix des acteurs principaux (Catherine Deneuve, Nino Castelnuovo,...) qui sont doublées par de véritables chanteurs. Le film est entièrement chanté, en-chanté même selon Demy, et témoigne de l’époque du début des années 60 avec les situations conflictuelles d’un jeune homme qui a dû partir faire la guerre en Algérie et une jeune-fille enceinte avant d’être mariée… A noter que Catherine Deneuve s’impose là comme une actrice de premier plan, et que bien plus tard, elle chantera et dansera de nouveau dans un autre film musical qui gagnera une autre palme d’or : Dancer in the dark de Lars Von Trier.

Désordre de Olivier Assayas : Le premier long-métrage d'Assayas (récompensé au festival de Venise en 1986) est aussi son film le plus imprégné de musique. Les jeunes membres d’un groupe de rock pénètrent par effraction dans un magasin pour voler des instruments mais ils provoquent la mort du gérant. En même temps que les personnages grandissent et deviennent adultes, on assiste à la fin de leur passion de jouer ensemble. Olivier Assayas parvient à capter l’esprit des années 80 en pleine mutation musicale, et on peut y voir le chanteur Etienne Daho, symbole de la nouvelle pop française de l'époque.

On connaît la chanson de Alain Resnais : Le scénario est l’œuvre du couple Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, également acteurs dans le film en compagnie de la bande habituelle de Resnais : Sabine Azéma, André Dussollier, Pierre Arditi, Lambert Wilson… L’histoire de différents couples qui se cherchent alterne entre dialogues de fiction et dialogues chantés en play-back. Ils reprennent les refrains les plus populaires de la chanson française. Les paroles les plus connues d'Aznavour, Dutronc, Gall, Sardou, Bécaud, Bashung, Sheila, Bashung, Souchon, Gainsbourg, Hallyday deviennent donc les dialogues des acteurs. Le film a gagné plusieurs César: meilleur film, meilleur scénario, meilleur acteur, meilleur acteur dans un second-rôle, meilleure actrice dans un second-rôle, meilleur montage, meilleur son ; cette compilation de tubes a fait un carton.

Héroines de Gérard Krawczyk : C’est devenu un film culte surtout parce qu’il est devenu quasiment introuvable en vidéo, mais le revoir aujourd’hui montre surtout ses imperfections. Jeanne compose à la guitare et chante avec sensibilité et Johanna l'accompagne. Mais les circonstances font qu’elles ne peuvent se présenter en tant que duo à un concours de talents. C’est la belle extravertie Johanna qui sera sur scène tandis que en coulisse c’est Jeanne qui chante vraiment. Enregistrement d’un disque, passage à la télévision, tournées de concert, et toujours Johanna dans la lumière en tant que starlette alors qu'elle fait semblant de chanter en playback. Leur amitié va devenir de plus en plus fragile au fur et à mesure que Johanna se prend au jeu de la célébrité tandis que leur entourage fera tour pour cacher le secret de leur imposture… On est en 1997 bien avant le phénomène de télé-réalité, et voici un film qui préfigure le star-system people des années 2000. La vedette c’est Virginie Ledoyen et dans l’ombre une véritable chanteuse Maïdi Roth. À noter un petit rôle pour le chanteur Serge Reggiani.

Jeanne et le Garçon formidable de Olivier Ducastel et Jacques Martineau : Depuis une trentaine d’années et Jacques Demy, il n’y avait plus eu de film en forme de comédie musicale, l’acteur ici est d’ailleurs son fils Mathieu Demy , face à Virginie Ledoyen, décidément inspirée quand elle joue les chanteuses (ici en playback doublée par une autre, elle chantera plus tard réellement dans 8 femmes de François Ozon). L’histoire est celle de Jeanne qui rencontre Olivier, ils s’aiment mais lui est séropositif… Le film dramatique est traversé de multiples scènes chorégraphiées et chantées, tout en abordant la maladie du Sida et les manifestations de l’association Act-up.

Foon de Les Quiches : Les Quiches sont une bande de 5 actrices et 3 acteurs qui faisaient tous ensembles des courts-métrages et des sketchs. Une parodie de la comédie musicale West side story les amènent à ce long-métrage écrit à 8 et co-réalisé à 4. Être foon ou pas foon, that is the question, les dialogues et chansons du film ont pour originalité d’être en franglais avec de nombreuses expression english. Foon est une comédie délirante qui parodie les codes des films américains de lycées avec en ligne de mire le fameux bal de promo de fin d’année et de nombreux numéros dansés et chantés. Le succès n’a pas été au rendez-vous au ciném,a malheureusement pour eux. A noter que depuis une actrice est devenue chanteuse du duo Brigitte, que le compositeur des musiques du film est aujourd’hui derrière le groupe Lilly Wood and the The Prick, et que l'un des réalisateurs vient de faire un clip pour la chanteuse Hollysiz

Backstage de Emmanuelle Bercot : Une adolescente est fan d’une célèbre chanteuse, qu’une émission de télé va faire arriver chez elle quelques minutes. La rencontre se passe mal, mais la fan va aller  chez la chanteuse et devenir une proche assistante dans son entourage… La fan c’est la troublante Isild Le Besco et la chanteuse, c’est Emmanuelle Seigner en clone de Mylène Farmer. Le film (sélectionné au festival de Venise) montre la curieuse frontière du phénomène entre une fan et son idole, entre une chanteuse et ses fans, avec une dépendance plutôt nocive. Emmanuelle Seigner, depuis, a enregistré des albums et s'est imposée parmi les chanteuses françaises reconnues.

Quand j’étais chanteur de Xavier Giannoli : Un chanteur de bal populaire, qui se produit ici ou là, rencontre une jeune mère célibataire…, ou comment le titre d’une chanson de Michel Delpech et le chanteur de bal Alain Chanone vont inspirer un film avec Gérard Depardieu et Cécile de France (en compétition au Festival de Cannes). Les scènes de bal font entendre des chansons Julio Iglesias, Sylvie Vartan, Serge Gainsbourg, Daniel Guichard, Dalida, Michel Fugain… avec le pouvoir de rapprocher des cœurs. Un hymne à la variété.

Les chansons d’amour de Christophe Honoré : La plus émouvante association entre Christophe Honoré derrière la caméra et Alex Beaupain à la composition des musiques. Ismaël aime Julie et Alice. Un ménage à trois qui se complique quand Erwan tombe amoureux de Ismaël… Les chansons sont autant de récits de différents troubles amoureux dont elles sont le fil conducteur. Le film (en compétition au festival de Cannes) fait de multiples clins d’œil à ceux de Demy dont Les Parapluies de Cherbourg, évidemment...

Locarno 2014 : Léopard d’honneur pour Agnès Varda

Posté par vincy, le 4 juillet 2014

agnès varda

Le 67e Festival du film de Locarno (6-16 août) rendra hommage à la réalisatrice française Agnès Varda. Elle recevra un Léopard d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. Le festival projettera Cléo de 5 à 7 (1962), Les Créatures (1966), Lions Love (…and Lies)(1969), Documenteur (1981), Sans toit ni loi (1985), Les Glaneurs et la Glaneuse (2000) et Les Plages d’Agnès (2008), le court métrage Oncle Yanco (1967), ainsi que les cinq épisodes de la série téléAgnès de ci de là Varda (2011).

Carlo Chatrian, Directeur artistique du Festival se dit “particulièrement heureux d’accueillir Agnès Varda à Locarno et de pouvoir ainsi reparcourir l’ensemble de sa carrière. Narratrice et témoin de son temps, elle a fait de la recherche linguistique et de la liberté formelle sa règle. (...), Agnès Varda nous rappelle que le cinéma est un acte de création qui implique pleinement, tant sur le plan émotionnel que sur le plan politique, celui ou celle qui tient la caméra ou la dirige. Pour un Festival qui veut être la maison du cinéma indépendant, le Pardo d’onore à Agnès Varda n’est pas seulement la juste reconnaissance attribuée à l’une des figures majeures du cinéma moderne, mais aussi un signal fort qui nous montre le chemin à emprunter.

L'an dernier ce prix avait été décerné à Werner Herzog. C'est la deuxième fois qu'une femme reçoit cette récompense, 20 ans après Kira Muratova.

Cette année, Locarno, va aussi décerner un Leopard d'honneur au cinéaste espagnol Victor Erice , un prix Raimondo Rezzonico au producteur hong kongais Nansun Shi et un prix Vision au créateur de la Steadicam®, Garrett Brown.

Le Festival organisera une rétrospective des films du studio italien Titanus, une carte blanche au cinéma brésilien et une mise en avant des films de l'Afrique sub-saharienne.

10 raisons de ne pas louper le 3e Champs-Elysées Film Festival

Posté par MpM, le 12 juin 2014

champs élysées film festivalPour la 3e année consécutive,  les Champs-Elysées se transforment en Croisette certes dépourvue de plage, mais pas de paillettes ou de stars.

Le Champs-Elysées Film Festival investit en effet tous les cinémas de la plus belle avenue du monde pour une semaine au rythme du cinéma franco-américain.

Malgré le beau temps et le foot, ce serait franchement dommage de rater ça. La preuve par dix :

- Quatre invités d'honneur

Agnès Varda, Keanu Reeves, Whit Stillman et Mike Figgis seront à l'honneur pendant toute la semaine. On pourra ainsi revoir Sans toit, ni loi et plusieurs films tournés par Agnès Varda aux Etats-Unis. Keanu Reeves accompagnera le documentaire Side by side de Christopher Kenneally qu'il a produit. Whit Stilman sera là avec Metropolitan, Les derniers jours du disco et Damsels in distress. Enfin, une carte blanche est offerte à Mike Figgis.

- Deux présidents du festival

Jacqueline Bisset et Bertrand Tavernier ont accepté de présider cette 3e édition. L'actrice rencontrera le public à l'occasion de la projection de Riches et célèbres de George Cukor et le réalisateur animera une masterclass.

- La compétition américaine

Neuf longs métrages inédits sont en compétition pour le prix du public et le prix des blogueurs, parmi lesquels American promise de Joe Brewster et Michèle Stephenson (prix spécial du jury à Sundance en 2013) et Rich hill d'Andrew Droz Palermo et Tracy Droz Tragos (Grand prix du jury à Sundance en 2014).

- Les avant-premières hollywoodiennes

Ce sont en tout vingt films américains qui feront leur avant-première pendant le festival. On notera notamment la présence du nouveau Clint Eastwood (Jersey boys), avec Christopher Walken. Seront également présentés National gallery de Frédérick Wiseman, Nos pires voisins de Nicholas Stoller, Triple alliance de Nick Cassavetes, Under the skin de Jonathan Glazer et Anchorman 2 d'Adam McKay.

- Les avant-premières françaises

Le cinéma français n'est pas en reste avec quinze des films les plus attendus de l'été ! On a failli être amies de Anne Le Ny, Maestro de Léa Fazer, Hippocrate de Thomas Lilti, Du goudron et des plumes de Pascal Rabaté, Au fil d'Ariane de Robert Guédiguian, Résistance naturelle de Jonathan Nossiter, etc.

- Les courts métrages

L'autre compétition du Champs Elysées Film Festival, c'est celle des courts métrages français et américains qui seront eux-aussi soumis au prix du public. En tout quatre programmes, dont deux réuniront des films d'école prestigieuses (Columbia, la Fémis, les Gobelins...).

- La soirées des Toiles enchantées

Une soirée caritative est organisée au profit de l'association Les toiles enchantées qui permet aux enfants hospitalisés ou handicapés de découvrir sur grand écran et au moment de leur sortie en salles des films grand public et populaires. Le film projeté à cette occasion sera Bon rétablissement de Jean Becker, avec Gérard lanvin et Jean-Pierre Darroussin.

- Les reprises

Le festival propose à la fois des classiques du cinéma français (La mort en direct, Playtime, Le jour se lève...) et du cinéma américain (Chaînes conjugales, La fièvre du samedi soir, Le jour le plus long...) en version restaurée.

- La soirée spéciale Vendredi 13

Une soirée sous le signe de l'horreur avec la première française de Kiss of the damned de Xan Cassavetes et la version restaurée du classique de Tobe Hooper, Massacre à la tronçonneuse.

- Les séances jeune public

Les plus jeunes aussi ont droit à leur festival avec l'avant-première prestigieuse de Dragons 2 et la reprise du Peau d'âne de Jacques Demy, suivi d'un karaoké géant.

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Champs-Elysées Film Festival
Du 11 au 17 juin 2014
Informations et programme sur le site de la manifestation

Tout Jacques Demy disponible en vidéo à la demande

Posté par vincy, le 15 juillet 2013

Demy est à la mode : l'exposition à la Cinémathèque française touche à sa fin (dernier jour le 4 août), Les parapluies de Cherbourg, version restaurée, es ressorti en salles avec succès en juin... et le 31 juillet, c'est une autre ressortie qui est au programme : La baie des anges (1962).

Pour l'occasion, Ciné-Tamaris, qui détient le catalogue du réalisateur, a signé un accord de partenariat avec mySkreen pour diffuser les films de la société. Une chaîne thématique dédiée entièrement à Demy (mySkreen.com/Demy) est ainsi lancée, regroupant tous les films, archives et actualités autour du cinéaste.

On peut ainsi louer La baie des anges pour 3€99. l'occasion de revivre l'ambiance des casinos et de la riviera de l'époque avec une histoire passionnelle réunissant la sublime Jeanne Moreau, Jeanne Moreau, Claude Mann et Paul Guers.

Un système d'alerte pour être avertis des actualisations et nouveautés a été mis en place pour les abonnés qui le souhaiteront. La société parisienne mySkreen promeut un guide de programmes innovant qui ne référence que l’offre légale. Cette télé personnalisée à la carte et à la demande veut ainsi se développer dans les oeuvres de patrimoine, après avoir explorer plusieurs genres, de l'érotique au fantastique.

Les parapluies de Cherbourg : Michel Legrand se souvient du chef d’œuvre de Jacques Demy

Posté par kristofy, le 27 juin 2013

Alors que Les parapluies de Cherbourg est à nouveau en salles, retour sur ce film culte du début des années 60.

Anecdotes de tournage

Le premier titre du scénario était L’Infidélite ou les parapluies de Cherbourg. Jacques Demy et Michel Legrand ont travaillé sur les chansons dès 1961, le tournage se déroula en 1963.

A la fin les deux enfants dans le film étaient en fait Rosalie-la fille de Jacques Demy et Agnès Varda et Hervé-le fils de Michel Legrand.

Lors de la présentation au festival de Cannes François Truffaut est dans la salle, il enverra ensuite un télégramme avec ces mots : « Quelle beauté, une pure merveille avec ce qui se passe sur la croisette en ce moment, je suis heureux et en même temps ravi ».

A la soirée de la première, les invités ont reçu à l’entrée de la séance un parapluie, et à la sortie de la séance des pompiers ont arrosé d’eau les spectateurs…qui ont alors ouvert ces parapluies !

Michel Legrand à Cannes

Une pluie de récompenses

- Palme d’or du Festival de Cannes en 1964

- Prix Louis Delluc 1964

- 5 nominations aux Oscars 1964 et 1965 : meilleur film en langue étrangère, meilleur scénario original (Jacques Demy), meilleure musique originale de film (Michel Legrand et Jacques Demy), meilleure adaptation de musique de film (Michel Legrand), meilleure chanson I will wait for you (paroles Jacques Demy, musique Michel Legrand)

La restauration

Les différentes étapes de la restauration ont demandés plus de 250 heures de travail, avec une facture de plus de 125 000 euros dont le budget a été réunis par la famille de Jacques Demy, différentes institutions (dont le festival de Cannes), et aussi les fans (par un site internet de crowfunding).

L’exposition Le monde enchanté de Jacques Demy à la Cinémathèque Française depuis le 10 avril se déroule jusqu’au 4 août. Pour l’occasion est édité un beau livre avec 256 pages de documents de travail (dessins, peintures, photos, script, morceau de pellicule originale…), également disponible un coffret 11 cd de l’intégrale des musique de Michel Legrand & Jacques Demy.

Les parapluies de Cherbourg est de nouveau dans les salles de cinéma depuis le 19 juin, le 31 juillet suivra La baie des anges, puis en octobre Une chambre en ville.

Le Syndicat français de la critique couronne Amour, Tabou et Louise Wimmer

Posté par MpM, le 19 février 2013

Comme tous les ans, le Syndicat français de la Critique de cinéma remettait lundi 18 février ses prix pour l'année cinéma 2012. Sans beaucoup de surprise, c'est Amour de Michael Haneke qui a été couronné meilleur film français à l'issue du vote des adhérents. Le prix du meilleur film étranger est revenu à Tabou de Miguel Gomes tandis que Louise Wimmer de Cyril Mennegun s'est vu attribuer celui du meilleur premier film. On perçoit dans ces choix tout l'éclectisme du cinéma contemporain qui réunit à la fois audaces esthétiques, réalisation choc et écriture ténue.

Les autres prix, remis par différents jurys constitués de membres du Syndicat, récompensent eux-aussi des oeuvres fortes et à l'identité affirmée. Ainsi, le bien nommé Prix singulier francophone a été attribué à Bovines d'Emmanuel Gras et Je suis une ville endormie de Sébastien Betdebder a été nommé meilleur court métrage français.

Par ailleurs, c'est Take shelter de Jeff Nichols qui a été récompensé du prix du meilleur DVD récent tandis que celui du meilleur DVD du patrimoine est allé à La Nuit du chasseur de Charles Laughton. Melancholia de Lars von Trier (meilleur film étranger l'année dernière) récolte quant à lui le prix du meilleur Blu-ray. Enfin, c'est Agnès Varda qui remporte le prix du meilleur coffret DVD avec Tout(e) Varda.

Du côté des livres de cinéma, trois prix ont été remis : meilleur livre français à Jean Renoir de Pascal Mérigeau ; meilleur livre étranger à 5e avenue, 5h du matin de Sam Wasson et meilleur album sur le cinéma aux Annales du cinéma français - Les voies du silence (1895-1923) de Pierre Lherminier.

A noter que le Syndicat récompense également des oeuvres de télévision, à savoir Une vie française de Jean-Pierre Sinapi (meilleure fiction), Noirs de France de Juan Gelas et Pascal Blanchard (meilleur documentaire de télévision) et Un village français, saison 4 de Frédéric Krivine, Philippe Triboit et Emmanuel Daucé (meilleure série).

Lumière 2012, Jour 3. Voyage d’Angleterre en Italie en passant par Paris

Posté par Morgane, le 19 octobre 2012

Aujourd'hui au programme du Festival Lumière à Lyon, Cléo de 5 à 7, Kes et Sciuscia. France, Angleterre et Italie. 1962, 1969, 1946. Voyages dans le temps autour de l'Europe. On peut tout de même trouver un point commun à ses trois films : ils font partie des premières réalisations de trois grands cinéastes : Vittorio De Sica, Agnès Varda ou bien encore Kenneth (qui ne signe pas encore Ken) Loach.

Sciuscia (1946) de Vittorio De Sica est un film poignant contant la vie de deux jeunes garçons, dans la Rome de la seconde guerre mondiale, injustement envoyés en prison. À travers ce film, Vittorio De Sica dénonce les conditions de détention affreuses, la justice arbitraire, l'instrumentalisation des enfants et les difficultés lourdes de cette époque qui pèsent sur chaque famille. À travers ce prisme, le cinéaste pointe tout de même le doigt et l'attention du spectateur vers l'amitié entre deux jeunes garçons (cireurs de chaussures) qui, pour s'en sortir, doivent se serrer les coudes, mais...

Vittorio De Sica et ce film appartiennent au mouvement cinématographique du néoréalisme italien (dont Rome, ville ouverte de Roberto Rossellini est l'un des plus connus) qui nait après la seconde guerre mondiale. "L’expérience de la guerre fut déterminante pour nous, raconte De Sica. Nous ressentions le besoin de planter la caméra au milieu de la vie réelle, au milieu de tout ce qui frappait nos yeux atterrés. Nous cherchions à nous libérer du poids de nos fautes, nous voulions nous regarder en face, et nous dire la vérité, découvrir ce que nous étions réellement, et chercher le salut." Mais De Sica ne veut pas uniquement dresser un portrait, un constat terrible, il cherche à faire réagir les Italiens en leur tendant un miroir en face duquel ils ne pourront se dérober, celui de leur conscience. Car au-delà du constat, le cinéaste accuse l'Italie d'injustices et de traitements quasi inhumains que le pays a infligé à une grande partie de la population et principalement aux enfants.

Grande oeuvre de Vittorio De Sica, Sciuscia annonce déjà le grand chef d'oeuvre du réalisateur deux ans plus tard, Le voleur de bicyclette.

Restons dans le monde de l'enfance avec Kes (1969) de Ken Loach. Le film est présenté par Jean-Pierre Darroussin (photo) avec flegme et nonchalance. Pour lui, c'est un film d'après mai. "En France, on a vécu mai 68, en Angleterre beaucoup moins, mais ils ont vécu une révolution culturelle. Mai 68 n'a pas eu lieu en Angleterre mais c'est une époque de mouvement. 1989, chute du Mur de Berlin et 1969, dissolution des Beattles". Kes est le troisième long-métrage de Ken Loach et c'est "une source fondatrice. C'est dans ce film que son talent se révèle. Film très sensoriel, on le ressent au niveau de l'inconscient. Dans ce film, Ken Loach parle de lui. En tant que fils d'ouvrier, il sent que le monde ne lui appartient pas, qu'il faut le conquérir." Ici, c'est la famille qui est oppressante, voire aliénante. Plus tard dans sa filmographie, c'est la société qui tiendra ce rôle.

Kes est l'histoire d'un jeune garçon, Billy Casper, souffre-douleur de son frère, délaissé par sa mère et peu entouré à l'école. Dans un monde qui ne lui correspond pas, Billy trouve un échappatoire en apprenant à dresser un jeune faucon. Comme l'a dit à juste titre Jean-Pierre Darroussin, Kes est un film qui relève énormément du ressenti. L'histoire parmi tant d'autres d'un gamin malmené par la vie dans l'Angleterre de cette époque. Pourtant, Ken Loach nous touche profondément avec cette figure de gosse paumé qui ne demande qu'à se sentir un peu aimé et soutenu. Billy et son faucon c'est un grand cri de désespoir d'une jeunesse délaissée au bord du chemin. David Bradley (l'interprète de Billy que l'on ne verra malheureusement plus sur grand écran ensuite) est impressionnant par sa justesse mêlant à merveille cette timidité de l'enfant qui ne veut pas déranger mais cherche une petite place pour lui et ce petit côté voyou qu'il a endossé pour pouvoir survivre. Une interprétation sans fausse note aucune et un film majeur de la filmographie de Ken Loach.

Un pas de géant nous transporte dans l'univers de Cléo de 5 à 7 (1962) d'Agnès Varda, à deux pas de la Nouvelle Vague. C'est Thierry Frémaux qui prend le micro pour nous présenter ce film restauré cette année même par le CNC et Agnès Varda. Il en profite pour nous rappeler qu'Agnès Varda n'appartient pas officiellement à la Nouvelle Vague mais qu'elle a beaucoup travaillé autour de la bande de Truffaut, Godard, Rohmer, Chabrol et Rivette... et ça se voit à travers ses images.

Corinne Marchand endosse le rôle d'une jeune chanteuse qui attend des résultats d'analyse et s'angoisse, persuadée d'avoir une maladie grave et d'en mourir bientôt. On suit littéralement (90 minutes de film pour 90 minutes dans la vie de Cléo, de 5 à 6h30 et non de 5 à 7) Cléo pas à pas déambulant dans les rues de Paris, torturée par cette attente. C'est tour à tour auprès de sa gouvernante, de son amant, de son musicien, de son amie puis d'un soldat rencontré au hasard d'un chemin qu'elle s'épanche, ouvre son coeur et laisse sortir sa peur. Tous tentent de la rassurer, de lui ouvrir les yeux.

Mais Cléo de 5 à 7, c'est avant tout une fable sur le temps qui passe, l'histoire d'une femme admirée pour sa beauté qui réalise petit à petit que celle-ci s'envole avec les années et ouvre alors les yeux sur le monde qui l'entoure, réalisant ainsi que la vie peut être toute autre. Film d'une femme (peu nombreuses à être réalisatrices à cette époque, pas beaucoup plus nombreuses aujourd'hui non plus malheureusement) sur une femme. Film qui sent étrangement bon les années 60 et nous transporte dans un Paris d'un autre temps.

Le jour le plus court pour survivre à la fin du monde

Posté par vincy, le 12 octobre 2012

Le 21 décembre 2012, selon le calendrier Maya, marque la fin d'une ère (et non pas l'apocalypse finale comme on le pense). Point de bug de l'an 2012 en perspective. Mais une fête joyeuse est prévue : la célébration du court métrage.

Pour la deuxième année consécutive, le CNC promeut le court métrage à travers sa manifestation Le jour le plus court. Dans les gares, les médiathèques, sur Internet, dans les entreprises, dans les bars, à la télévision, dans les salles de cinéma ou ailleurs, le format court volera la vedette au long. La nuit la plus courte de l'année mais peut-être la plus remplie. C'est à vous de participer!

Eric Garandeau, hier soir, au siège du CNC, a fait l'éloge de cette histoire élargie du cinéma.  Celle où des grands comme Chaplin, Bunuel, Pasolini, Resnais, Godard, et tant d'autres ont mis leur talent au service d'une brève histoire. "Le court, c'est pas chiant, le court c'est bandant, le court c'est excitant" s'est enthousiasmé le président du CNC, qui, improvisant son discours, a montré qu'on avait (enfin) changé d'époque.

Exhortant les professionnels et les créateurs à donner "du plaisir, du rêve, de l'espoir et de la poésie", il a malgré tout rappelé les difficultés actuelles du secteur et notamment l'absence d'avant-programmation dans les salles.

Isabelle Massot, directrice artistique de l'événement, a d'ailleurs rappelé que 60% des réalisateurs de courts métrages avaient moins de 40 ans : l'objectif est donc de faire accéder la jeunesse à ce format, très en vogue sur internet, dans un contexte difficile à bousculer. Pour cela, a été mis en place cette année un réseau de structures associatives régionales (Alsace Cinémas, Clair-Obscur, Association des Cinémas du Centre, La Pellicule Ensorcelée, Festival Cinébanlieue, Côté Court, Rencontres Henri Langlois parmi d'autres) permettant une plus grande proximité avec le public et des actions durant toute l'année.

Avec Internet et les supports nomades, tout le monde veut croire à un futur âge d'or du court.

L'Agence du court métrage met à disposition un catalogue de 250 titres en vue de la manifestation. Avec l'Institut français, le développement international se poursuit. Du Sénégal au Japon, du Québec à la Géorgie, d'Allemagne à la Belgique, les organisateurs espèrent faire adhérer de plus en plus de pays à la manifestation.

L’édition 2012 sera «marrainée» par Agnès Varda et parrainée par Nathalie Baye, Xavier Beauvois, Carole Bouquet, Jamel Debbouze, Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm, Julie Gayet, Hamé, Michel Hazanavicius, Mylène Jampanoï, Kyan Khojandi ("Bref"), Aïssa Maïga, Firmine Richard, Émilie Simon et Elsa Zylberstein.

A l'issue de la présentation de cette fête, une série de courts ont été projetés : un haïku animé, un drame absurde avec Nathalie Baye, un foutage de gueule "vintage" avec Jamel et Lorant Deutsch, une année 69 revue en rock, une virée maritime d'émigrés clandestins qui tourne mal avec Salim Kechiouche, un épisode de "Bref", un délire monstrueux et drôle avec un poulpe-killer, et un sublime conte amoureux d'Abel et Gordon.

Et souvent, ça vaut largement de médiocres longs projetés dans les salles...

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Tous les renseignements, informations pour participer

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Idées d’événements que vous pouvez organiser
• Cette année, le 21 décembre nos enfants ne sont pas en vacances.
Profitez-en pour organiser des ‘ciné goûters’, dans une salle ou au sein
même de l’établissement scolaire, avec une programmation adaptée.
Regardez bien le catalogue de l’Agence du court métrage, il y a des films
pour tous les âges.
• Proposez aux lycéens d’organiser leur événement :
choix du lieu de projection, invitations et bien sûr programmation.
• Et pour les adultes, organisez des « ciné apéro ».
• Invitez de jeunes réalisateurs de votre territoire à venir présenter
leur film.
• Organisez des projections ‘happenings’ sous forme de séances courtes
au moment du déjeuner par exemple (une séance de court métrage
peut durer moins de 10 minutes. C’est l’avantage du format court !).
• Accompagnez votre séance de projection de performances artistiques
(danse, magie, comédiens qui lisent un scénario… etc.).
• Pour les exploitants de salle, projetez un court avant le long à chaque
séance du 21 décembre.
• Utilisez des lieux extérieurs en projetant des films sur une façade.
Eh oui ! Le court aime aussi les cours (d’école par exemple).
• Créez un parcours de projection de courts métrages dans différents
lieux de votre ville.
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des projections pour vos salariés et le public.
• Présentez vos propres films en organisant des séances publiques
dans des lieux insolites.

Lumière 2012 : de Sica, Ophüls, Von Sydow, Schifrin et Dean Martin

Posté par Morgane, le 25 juin 2012

La quatrième édition du Festival Lumière se déroulera à Lyon du 15 au 21 octobre 2012.

36 salles de Lyon et du Grand Lyon seront les lieux de rassemblement, entre autres, de ce festival du cinéma retrouvé, selon les dires de son directeur Thierry Frémaux. Entrant ainsi dans sa quatrième année consécutive, on retrouvera les grandes lignes du festival avec des hommages (rétrospectives de Vittorio de Sica et Max Ophüls, hommages à Dean Martin, Max von Sydow et au compositeur argentin Lalo Schrifin, qui fête ses 80 ans cette année), la projection de nombreuses copies restaurées, des présentations de films et des masterclass durant lesquelles on pourra retrouver Agnès Varda, Lalo Schrifin, Max von Sydow, Michael Cimino, Christa Théret etc... Tous les noms des personnalités qui répondront présent ne sont bien évidemment pas encore connus à la date d'aujourd'hui.

Petite nouveauté par rapport aux années précédentes : trois villages seront dédiés au cinéma. Celui, central, qui se situe au coeur du jardin de l'Institut Lumière, un village de nuit qui tiendra ses quartiers à bord d'une péniche sur les berges du Rhône et, première cette année, un village de jour qui, lui, sera installé au coeur de l'Hôtel Dieu, actuellement en réhabilitation, en plein centre de Lyon.

Concernant le nom du Prix Lumière 2012, celui-ci n'est pas encore connu; ce devrait être le cas dans les semaines à venir. D'après Thierry Frémaux, ce ne serait pas Martin Scorsese comme pouvait le laisser penser la rumeur. Alors suspens, qui succèdera à Clint Eastwood, Milos Forman et Gérard Depardieu? À vos pronostics...