9473 artistes sur une liste noire du Président sud-coréen

Posté par vincy, le 21 octobre 2016

A peine le Festival du film de Busan terminé, malgré les menaces qui pèse sur lui (lire notre article du 17 août dernier), c'est un autre scandale politico-cinématographique que révèle le quotidien national Hankook Ilbo. Le président sud-coréen Park Geun-hye aurait créé une liste noire d'artistes qui ne soutiendraient pas son gouvernement.

Ainsi les cinéastes Park Chan-wook (Old Boy, Mademoiselle), Kim Jee-woon (Age Of Shadows) et Ryoo Seung-wan (Veteran), ou encore les acteurs Song Kang-ho (Snowpiercer), Kim Hye-soo (Coin Locker Girl) et Park Hae-il (The Host) se retrouvent dans un document d'une centaine de pages comprenant 9473 artistes. La liste du Président aurait été envoyée au ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme en mai 2015, accompagnée d'une requête: ces artistes ne devront pas recevoir de soutiens financier et logistique.

Tout cela a fait évidemment grand bruit. Le député et ancien poète Do Jong-hwan a rendu public des transcriptions de conversations au Conseil des Arts de Corée du Sud, où, clairement, l'existence de la liste noire est connue.

Bataille politique

Les artistes ainsi pointés du doigt par le Président ont en commun d'avoir protesté contre le gouvernement après le scandale du naufrage du ferry Sewol (ce même scandale qui menace actuellement les dirigeants du Festival de Busan), ou d'avoir soutenu le rival du Président, Moon Jae-in, lors de la campagne électorale en 2012, ou encore d'avoir soutenu le maire de Séoul, Park Won-soon, lors de son élection en 2014.

Le gouvernement a répliqué à travers l'agence de presse officielle Yonhap en expliquant que cette liste n'était qu'un agrégat de documents douteux compilés ensemble à partir d'autres documents déjà rendus publics. Par ailleurs, dans un pays où le cinéma est une industrie prospère et un motif de fierté nationale, ce même gouvernement a rappelé que ces artistes avaient, malgré tout, reçu des aides publiques.

Les partis d'opposition ont demandé une enquête et souhaitent en faire une arme politique pour destituer un Président très contesté.

Edito: Coups de Corée

Posté par redaction, le 17 août 2016

Cet été, le polar était coréen. The Strangers (à Cannes), Man on High Heels et cette semaine Dernier train pour Busan (lui aussi à Cannes). Et il n'y a aucun doute: les cinéastes sud-coréens ont le savoir-faire nécessaire pour nous emballer, avec une technicité impressionnante, mais ils ont surtout une audace qui manque dans la plupart des autres productions américaines ou d'ailleurs. Il y a toujours une envie de subversion, un désir de film noir, un goût pour la métaphore ou la double lecture qui enrichissent leurs histoires.

Désormais, les réalisateurs de la péninsule sont courtisés par Hollywood, de Netflix aux studios. Ou s'embarquent dans des productions somptueuses comme Mademoiselle de Park Chan-wook, qui sortira en octobre. De tous les cinémas asiatiques, c'est assurément celui qui se porte le mieux. Grâce à une politique de quotas dans les salles et une diversité de sa production, le cinéma sud-coréen est prospère et domine son box office. Dernier train pour Busan est le leader annuel (78M$) loin devant Captain America. Sur les 10 plus grands succès de l'année, 7 sont des films nationaux (dont Mademoiselle, 6e, 32M$). Pour donner une idée, Suicide Squad ne dépassera pas les 15M$ et Deadpool n'a récolté que 24M$. Semaine après semaine, un film coréen est en tête (cette semaine c'est The Tunnel, sorti sur 1000 écrans).

Dernière chance pour Busan

Le tableau serait parfait si. La Corée du Sud est doté du plus grand festival et du plus grand marché du film en Asie, à Pusan (Busan) durant l'automne. Or, ce rendez-vous est au cœur d'un énorme baroufle depuis quelques mois. Les producteurs et réalisateurs du pays ont menacé de boycotter la 21e édition, début octobre, qui va devoir réduire la voilure. Ils sont en train d'obtenir gain de cause. Soucieux que le festival garde son indépendance, les nouvelles règles qui étaient prêtes à être appliquées mettaient en danger, selon eux, l'identité du festival.

Cela fait deux ans que le combat est engagé. Tout est parti de la programmation d'un documentaire controversé et très politique, The Truth Shall Not Sink with Sewol, sur le naufrage du Sewol, causant la mort de 476 personnes. Ce documentaire sans concessions fustigeait l'inefficacité des secours. Face à cette violente charge anti-gouvernementale, le pouvoir a répliqué: L'ancien directeur du festival international du film de Busan (Biff), Lee Yong-Kwan, a été inculpé de détournements de fonds en Corée du Sud, accusations, motivées selon ses soutiens par des considérations politiques. Suite à la projection du docu, le comité organisateur du festival avait en effet été l'objet de toute une série d'enquêtes et d'audits, tandis que ses subventions avaient été considérablement réduites.

Crise nationale

Depuis, c'est la pagaille. A l'étranger, tout le monde a soutenu les dirigeants du festival. En Corée du sud, la profession a décidé de faire pression sur le pouvoir en censurant l'événement. Face aux enjeux économiques et diplomatiques, le pouvoir sud-coréen n'a pas eu d'autres choix que de revoir sa copie et de promettre des garanties sur l'indépendance et l'autonomie du festival dans un pays où la liberté d'expression n'est pas acquise. Et désormais, tant que les accusations contre Lee Yong-kwan sont maintenues, producteurs et réalisateurs veulent continuer le bras de fer.

Pour l'instant, on compte les morts. Le Festival manque d'argent, les sponsors ont détourné les regards (et le porte monnaie), le centre de recherche va être fermé et le marché du film fortement réduit. Et tout ça, alors que le géant chinois cherche à bâtir deux ou trois grands festivals de cinéma...

Vesoul 2016 : Im Sang-soo, Eran Riklis et Patrice Leconte célèbrent tous les cinémas asiatiques

Posté par MpM, le 19 janvier 2016

On ne présente plus le Festival des Cinémas d'Asie de Vesoul (FICA pour les habitués) qui proposera du 3 au 10 février prochain sa 22e édition, plus que jamais placée sous le signe de la découverte et de l'éclectisme.

Cette année, c'est le réalisateur coréen Im Sang-Soo (The housemaid, L'ivresse de l'argent, Le vieux jardin...) qui est l'invité d'honneur de la manifestation. Il sera notamment présent pour recevoir un Cyclo d'or d'honneur et présider le jury international, aux côtés de la réalisatrice et actrice Mania Akbari (Iran), de la productrice et réalisatrice indonésienne Nan Achnas et du réalisateur Euthana Mukdasanit (Thaïlande). Un hommage sera également rendu au cinéaste israélien Eran Riklis à qui une rétrospective est consacrée.

Outre les deux compétitions, qui réunissent 17 longs métrages venus du Banglasdesh, de Myanmar ou encore du Kazakhstan, l'édition 2016 consacre un focus au cinéma thaïlandais de 1940 aux années 2000 ainsi qu'une rétrospective "Corée : littérature et cinéma (1949 - 2015)" dans le cadre de l'année France-Corée. La traditionnelle section thématique confrontera quant à elle les points de vue de cinéastes occidentaux et orientaux sur les rapports Orient/Occident, en présence notamment du réalisateur Patrice Leconte pour son film tourné au Cambodge, Dogora, ouvrons les yeux.

Enfin, comme tous les ans, le festival sera agrémenté de soirées festives, rencontres, débats, tables rondes et séances spéciales pour faire vivre aux festivaliers une semaine 100% cinéma asiatique.


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22e Festival des Cinémas d'Asie de Vesoul
Du 3 au 10 février 2016
Informations pratiques sur le site de la manifestation

Mon film de l’année 2015 : Sea Fog de Shim Sung-bo

Posté par kristofy, le 29 décembre 2015

Fin d'année oblige, faire un top 10 donne le vertige, alors, forcément, on transige... Cette année s'avère plus difficile. on subit le décalage d'un calendrier qui commence de facto en février à Berlin ou en mai avec le Festival de Cannes jusqu’à celui de l’année suivante : certains des meilleurs films en salles en 2015 étaient à Cannes en 2014 et d'autres qui étaient dans les festivals cette année ne sortiront pas avant l'année prochaine… On arrive à un top 10 des meilleurs films de 2015 toujours éclectique et cosmopolite, avec des films français, américains, britanniques,qui parlent argentin, chinois, coréen. Mais mon «coup de coeur de l'année» va en direction d’un film en provenance de Corée du Sud : Sea Fog: les clandestins (Haemoo) de Shim Sung-bo.

A l’inverse des blockbusters occidentaux qui cette année plus que jamais ont voulu faire du neuf avec du vieux en proposant suites et reboots, en y incorporant des éléments de remake (comme Jurassic World, James Bond-Spectre, Star Wars-the Force awaken…), à l’est, il y a toujours du (re)nouveau. Par exemple en Corée du Sud: territoire de cinéma où la qualité d’un premier film est telle qu’il est bien meilleur que quantités d’autres (suites) produits ailleurs. Depuis quelques années on a déjà remarqué un véritable savoir-faire coréen en matière de narration tant scénaristique que visuelle avec, par exemple, la possibilité de mélanger un drame intimiste avec de l’action spectaculaire (chose que Hollywood peine à reproduire).

La force de Sea Fog est son ambition de réunir dans un même film à la fois les éléments d’un drame social poignant et en même temps ceux d’un ‘film de genre’ type survival. Le point de départ est d’ailleurs inspiré de faits réels (la mort de plus d’une vingtaine de clandestins en provenance de Chine vers la Corée en 2001), et de manière crescendo, Shim Sung-bo oriente son film vers un thriller nihiliste. Sea Fog est un drame maritime où se côtoie les valeurs du Bien et du Mal sans réelle barrière, avec comme principe que ‘la fin justifie les moyens’, même si ces moyens sont extrêmes. L’histoire se déroule presque en trois actes : des marins, puis les marins et des clandestins, et ensuite de plus en plus de morts… Le spectateur se retrouve en position de s’identifier au capitaine du bateau et d’approuver ses décisions même si celles-ci peuvent transgresser la loi ou la morale. Un incident dramatique autant que tragique devra absolument et cruellement être caché de tous avant le retour au port : il va y avoir des cadavres à faire disparaître… Sea Fog réussit à allier une tragédie larmoyante et un spectacle sanglant, le tout dans un quasi huis-clos sur un bateau, au milieu d'un brouillard mystique. En mer personne ne vous entendra crier ?

Séoul l’hypnotique : cycle de cinéma sud-coréen au Forum des images

Posté par MpM, le 15 septembre 2015

Séoul hypnotique

Dans le cadre de l'année France-Corée, qui célèbre les 130 ans de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, le Forum des images propose jusqu'au 1er novembre un cycle de cinéma sud-coréen consacré à "Séoul l'hypnotique".

Plus de 70 films dresseront ainsi le portrait cinématographique de cette capitale insaisissable tour à tour écrin de mélodrames flamboyants, décor pour thrillers anxiogènes,  et lieu privilégié d'observation sans concession de la société coréenne.

Parmi les temps forts du cycle, une rétrospective des films de Jang Jin (dont l'inédit Man on high heels qui fait l'ouverture), un focus en six films sur le cinéma d'Hong Sang-Soo (Un conte  de cinéma, La femme est l'avenir de l'homme...), une carte blanche au festival de Busan, un hommage au cinéaste Leesong Hee-il (No regret, White night) et à l'actrice Ye Ji-won (Old Miss Diary, Sunhi), une sélection de raretés du "han", le spleen coréen, ou encore des leçons de cinéma sur Bong Joon-ho (The host, Barking dogs never bite) ou Im Sang-soo (Une femme coréenne, Girl's night out).

Une excellente manière de lancer l'année de la Corée en France, et de se préparer au Festival de cinéma coréen de Paris qui se tiendra du 27 octobre au 3 novembre. Indéniablement, pour les cinéphiles franciliens, cette fin d'automne sera coréenne ou ne sera pas.

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Cycle "Séoul l'hypnotique" au Forum des Images
Du 15 septembre au 1er novembre
Programmation et informations sur le site de la manifestation

Cannes 2015: Carte postale de Corée du sud

Posté par vincy, le 20 mai 2015

Le modèle français a du bon. En reproduisant le schéma de financement du cinéma français, le cinéma de Corée du sud est devenu un acteur majeur de la cinéphilie mondiale, en moins de vingt ans, profitant d'une "movida" liée à la libéralisation politique du début des années 80.

Non seulement les films nationaux cartonnent au box office, et même à l'export, mais en plus, cela a donné toute une génération de nouveaux auteurs devenus cultes, renouvelant, notamment, le film de genre.

A Cannes, les deux cinémas - le traditionnel et le moderne - cohabitent depuis le début du millénaire. Im Kwon-taek, Park Chan-wook, Kim Ki-duk, Lee Chang-dong, Hong Sang-soo, Bong Joon-ho, Im Sang-soo, Kim Jee-woon sont devenus des grands noms du cinéma avec des oeuvres radicalement différentes, parfois extrêmes, parfois poétiques, flirtant avec la SF ou ancré dans un réalisme social.

Et aucun de ces styles n'a été oublié par les jurys des différentes éditions depuis 2000: la mise en scène pour Im Kwon-taek avec le très beau Ivre de femmes et de peinture, le Grand prix du jury avec l'ultra-violent Old Boy et le prix du jury pour Thirst, ceci est mon sang, tous deux de Park Chan-wook, le scénario pour Lee Chang-dong avec l'étrange Poetry, le Prix Un Certain regard pour Hong Sang-soo avec Hahaha et pour Kim Ki-duk avec Arirang.

En pleine renaissance, ce "jeune" cinéma sud-coréen a largement mieux conquis le monde que ceux de ses voisins en misant sur la variété. contrairement au cinéma de Hong Kong, il n'a pas voulu produire que des polars, thrillers et autres séries B même brillantes ; contrairement au Japon, il n'a pas laissé ses auteurs sans moyens de production et de diffusion ; contrairement à la Chine, il n'y a pas de système de censure qui empêche l'épanouissement des cinéastes. A cela s'ajoute la création du plus grand Festival et marché du cinéma en Asie, à Pusan, et une farouche envie de ne pas se laisser envahir par les productions étrangères (avec un système de quotas).

Pas étonnant, dans ce cas, que chaque année, parmi les 200 films produits dans le pays, des films sud-coréens soient sélectionnés à Cannes ou ailleurs. Les sud-coréens sont des cinéphiles exigeants: avec 215 millions de spectateurs vont dans les salles chaque année (plus qu'en France donc) et la moitié de ces entrées concernent des films nationaux.

Park Chan-wook revient en Corée du sud avec un thriller lesbien

Posté par vincy, le 15 septembre 2014

park chan wookLe réalisateur sud-coréen Park Chan-wook (Stoker, Old Boy) va adapter Du bout des doigts (Fingersmith), roman britannique de Sarah Waters.

Roman culte lesbien, Du bout des doigts, publié en 2002, se déroule à l'époque victorienne à Londres. La jeune Sue Trinder, orpheline élevée par deux trafiquants d'enfants, a dix-huit ans et fait la connaissance d'un escroc, surnommé Gentleman, qui l'entraîne dans une étrange affaire: escroquer la jeune et riche Maud Lilly, jeune fille née dans un asile, où est morte sa mère, et élevée par son oncle dans un manoir lugubre de la région. Dans cette atmosphère mystérieuse sur fond d'érotisme et de saphisme, les deux jeunes filles vont tisser une étrange relation, au milieu de complots et de trahisons.

Le tournage débutera en 2015. Le cinéaste va transposer l'action en Corée du Sud au XXème siècle, à l'époque de la domination de la péninsule par les Japonais. Le film est réintitulé Agassi (jeune fille en coréen). Il promet de conserver l'aspect sexy du thriller.

Ce roman avait fait l'objet d'une mini-série britannique en 2005 avec Sally Hawkins, Elaine Cassidy, Imelda Staunton et Rupert Evans.

Pour le réalisateur, ce sera son premier film "à domicile" depuis 2008. Le prochain festival de Pusan a annoncé fin août qu'il projetterait son nouveau court-métrage, A Rose Reborn.

Vesoul 2014 : l’Asie vue par Céline Tran

Posté par kristofy, le 26 février 2014

Le Festival international des Cinémas d'Asie de Vesoul vient de fêter ses 20 ans ! Tant de passion et d'énergie à transmettre l'amour des films asiatiques depuis une vingtaine d'années, et cela est partagé : quelques cinéphiles qui aiment ces films évoquent leur rapport avec le cinéma asiatique.

Céline Tran est une actrice de la saison 4 de la série Le Visiteur du Futur (à voir en dvd ou sur internet ici) que l'on va retrouver prochainement dans d'autres projets aussi bien pour la télévision que pour le cinéma, après plusieurs années dans l'univers du charme et des films pour adulte sous le nom de Katsuni et après quelques apparitions comme dans Les Kaïra de Franck Gastambide.

Ecran Noir : Si tu devais choisir un film asiatique qui t’a le plus étonnée…
Céline Tran : Le choix est difficile the hosttellement il existe de perles dans le cinéma asiatique. Mais j'ai envie de citer The Host de Bong Joon-Ho que j'ai découvert il y a quelques mois sur Netflix aux USA, en version originale sous-titrée. A mon sens on ne peut apprécier totalement un film et la performance de ses acteurs que dans sa version originale. J'avais été bluffée par Mother et Memories of murder, il me fallait regarder The Host !

Etant donné le titre et le visuel du film je m'attendais à voir un film de monstres, un film d'horreur, mais j'ai trouvé bien plus que cela. Ce film est surprenant, il jongle avec habilité avec les émotions du spectateur rebondissant d'un genre à l'autre (horreur, drame, comédie) sans jamais perdre sa cohérence. Derrière l'aventure invraisemblable d'un parfait anti-héros (l'excellent Song  Kang-Ho) et de sa famille, il y a une critique éloquente de la société coréenne, l'incompétence et la corruption de son système, la manipulation des médias et l'hypocrisie américaine qui se présente une fois de plus comme sauveur de l'humanité.

Et au milieu de cette hystérie parfaitement orchestrée sont parsemés, comme si souvent dans le cinéma coréen, des instants de délicatesse et de poésie, inattendus, rares, touchants. Les monstres ne sont pas forcément  ceux qu'on croit. Ce film est un bijou !

EN : Est-ce que tu te souviens des premiers films asiatiques qui t’ont impressionnée ?
CT : Sans aucun doute, c’est les films de Bruce Lee et de Jackie Chan avec lesquels j'ai grandi. Le premier devait être Big Boss ou La Fureur du Dragon. La violence y est tellement belle. J'étais fascinée par Bruce Lee. Qui ne l'a pas été d'ailleurs ? Je considère comme une chance d'avoir pu voir ses films très jeune. Ce sont de très belles sources d'inspiration malgré la violence des combats. Puisqu'il y a quelque chose de très noble dans ce type d'action.

EN : Les derniers que tu as vus ?
love exposureCT : Les derniers en date sont Tetsuo the Iron Man de Shinya Tsukamoto et Naked Blood de Hisayasu Sato, quelle violence ! Tetsuo est un ovni, une œuvre absolument hypnotique. Sur ma liste à regarder dans les prochains jours : Gozu (Takashi Miike), Glory the filmmaker (Takeshi Kitano), Love Exposure (Sono Sion), Female Convict Scorpion (Shunya Ito) et beaucoup d'autres !

EN : Isabelle Huppert en Corée du sud dans In Another Country de Hong Sang-Soo et aux Philippines dans Captive de Brillante Mendoza, Johnny Hallyday à Hong-Kong dans Vengeance de Johnnie To… Quel pays ou cinéaste asiatique te ferait envie pour un tournage ?
CT : Wow ! Sans hésiter la Corée du Sud ! Avec mes réalisateurs favoris Bong Joon-Ho, Kim Jee-Woon et surtout Park Chan-Wook que je rêve de rencontrer, ce serait juste incroyable de tourner pour lui.

tel pere, tel filsEN : En ce moment le film Tel père, tel fils de Kore-Eda Hirokazu (prix du jury à Cannes, Cyclo d'or d'honneur à Vesoul) sorti le 25 décembre est encore à l’affiche en février dans plus de 50 salles avec plus de 400 000 spectateurs en France (plus que de nombreux films français), ça t’inspire quoi ?
CT : C'est une excellente nouvelle. J'ai l'impression qu'il y a un intérêt grandissant pour le cinéma asiatique. Je trouve ça réconfortant de constater que les blockbusters américains n'ont pas forcément le monopole.

Je suis moi-même allée voir Tel Père, Tel fils, c'est drôle, le public se comportait comme lors d'une exposition d'art. Il y avait un silence total dans la salle, une sorte de respect, de recueillement devant une œuvre qui donne à réfléchir.

Le cinéma n'est pas juste un divertissement, il reprend ici ses lettres de noblesse en étant également objet d'art, fenêtre sur une autre culture, proposition d'un autre point de vue et miroir de notre propre condition.

Box office : Miyazaki Empereur du Japon et Bong Joon-ho Roi en Corée du Sud

Posté par vincy, le 13 août 2013

Le dernier film d'Hayao Miyazaki continue de dominer le box office japonais. Kaze tachinu (The Wind Rises) a déjà récolté 45 millions de $ de recettes en 3 semaines. Il est en passe de devenir le film le plus vu de l'année. Miyazaki confirme ainsi son statut de roi du box office local (4 des 10 plus grosses recettes historiques sont signées du Maître). Ses récents films (Ponyo, Le château ambulant, ...) ont tous été les champions de  leur année respective. Le Voyage de Chihiro conserve même le record historique, toutes nationalités confondues, au BO japonais.

De l'autre côté de la mer du Japon, c'est un autre Maître du cinéma local qui règne. Snowpiercer, le transperceneige premier film en anglais de Bong Joon-ho, sorti le 1er août en Corée du Sud a déjà récolté 41 millions de $ (environ 6,5 millions d'entrées!) en dix jours. Déjà rentabilisé. Il a ainsi capté 44% des billets vendus lors de son premier week-end. Le film ne devrait avoir aucun mal à battre Iron Man 3 (64 M$) et Miracle in Cell N°7 (82M$), les champions actuels du BO sud-coréens. Rappelons que les précédents films de BJH ont cartonné en salles : Mother a terminé 10e de l'année 2009 (16M$) et The Host a été le film le plus populaire de l'année 2006 (65,6M$). Ce dernier film est d'ailleurs toujours le détenteur du record historique pour un film sud-coréen, en Corée du sud, avec 13 millions d'entrées.

Intouchables, film français le plus vu dans le monde depuis 1994…

Posté par vincy, le 10 septembre 2012


Le fabuleux destin d'Amélie Poulain a été détrôné par Intouchables, qui détient désormais le record historique du film français le plus vu à l'étranger. Selon Unifrance, le film d'Olivier Nakache et Eric Toledano a été vu par 23,1 millions de spectateurs dans le monde.

Record qu'il faut atténuer. En effet, contacté par Ecran Noir, l'organisme Unifrance précise qu'il "collecte les résultats en salles de films français depuis 1994. Toutefois un grand nombre de résultats relatifs à des titres sortis à la fin des années 1980 et au début des années 1990 a été récupéré."

Ainsi La Cage aux folles, plus gros succès en fréquentation aux Etats-Unis et d'autres films populaires comme ceux avec Belmondo, Delon, Pierre Richard ne peuvent être pris en compte. Matthieu Thibaudault, responsable des données économiques, convient qu'Unifrance est "dans l'incapacité de comparer les résultats de ce film avec les vieux De Funès à l'échelle mondiale tout comme Emmanuelle par exemple qui rassembla des millions de spectateurs étrangers en salles."

Cela n'enlève rien au "fabuleux" destin d'Intouchables. D'autant que le parcours n'est pas fini : le film doit encore sortir dans des marchés majeurs comme le Royaume Uni (21 septembre), l'Australie (25 octobre) ou la Scandinavie (novembre). Il vient de sortir au Japon. Au Mexique, le film a déjà séduit 55 000 spectateurs durant sa première semaine. En Argentine, le film a attiré plus de 90 000 cinéphiles en deux semaines. Aux Etats-Unis, le film continue d'engranger des entrées et s'approche du million. Au total le film a récolté 190 millions de $ de recettes dans le monde (bien plus que ses recettes françaises estimées à 166  millions de $).

Dans certains pays il a cartonné : en Allemagne, avec 8,6 millions de spectateurs, il est le film le plus vu de l'année ; en Espagne (2,5 millions de spectateurs), il est également le film le plus populaire toutes nationalités confondues ; en Italie (2,47 millions de spectateurs), il se situe à la 4e place annuelle ; en Corée du sud ((1,7 million de spectateurs), le film se classe 20e (et premier qui ne soit ni coréen ni américain). Intouchables est aussi le film français le plus vu aux Pays-Bas et en Autriche. Enfin, au Québec, la comédie a rapporté 2,8 millions de CAN$.