Bilan 2011 : le cinéma dope les chaînes de la TNT

Posté par vincy, le 21 janvier 2012

Au palmarès des audiences, le cinéma peut apparaître comme un petit joueur. Sur les 30 audiences les plus fortes, seul un film se hisse parmi les séries, le sport, l'information et les divertissements. De l'autre côté du lit, avec Dany Boon et Sophie Marceau, est en effet le film le plus vu de l'année sur le petit écran, le 6 février dernier sur TF1 : 9,4 millions de téléspectateurs (un tiers de l'audience ce soir là) ont regardé cette comédie française qui n'avait attiré que 1,8 million de spectateurs dans les salles.

Cependant, le cinéma reste un vecteur fort d'audience. En 2011, M6 (Le petit Nicolas), sa filiale W9 (Une journée en enfer), TMC (L'arme fatale), NT1 (Shooter, tireur d'élite), France 4 (Alvin et les Chipmunks) et Gulli (Garfield 2) ont réalisé leur plus fort score de l'année, tous genres confondus, grâce à un film.

Hors TF1, Le petit Nicolas sur M6 est aussi le seul film à se classer parmi les 20 plus fortes audiences pour un film en 2011. France 2 semble hors-course malgré la très belle audience de son leader, Quantum Of Solace, le plus récent James Bond (6,3 millions de téléspectateurs). TF1 place donc 29 des plus fortes audiences, dont 6 au dessus des 8 millions de téléspectateurs. Ce Top 20 est très égalitaires entre blockbusters hollywoodiens (11 titres) et comédies françaises (8 titres). Largo Winch fait presque figure d'intrus en tant que film d'action français.

Si De l'autre coté du lit a largement séduit, ses interprètes ont aussi charmé avec un autre film, séparément : Dany Boon avec Le code a changé et Sophie Marceau avec LOL, respectivement 4e et 3e meilleures audiences de l'année. Toujours dans ce Top 20, on peut dénombrer 2 dessins animés (DreamWorks), 2 Harry Potter (pourtant rediffusés), 9 épisodes de franchise, 6 rediffusions (Prête-moi ta main, en tête, après, déjà un succès télévisuel en 2008). On constate aussi qu'un flop en salles peut être rattrapé par la télé : RTT n'avait vendu que 730 000 billets pour le grand écran et il a été vu par 8 millions de français sur le petit écran.

Mais cette année, on remarque surtout que le cinéma a dopé les nouvelles chaînes de la TNT, qui égalisent voire dépassent désormais avec les scores de Canal + et ARTE. Les films les plus vus sur ses chaînes ont attiré entre 1,3 millions et 2,2 millions de téléspectateurs, quand ARTE a captivé 1,6 millions de curieux pour Tom Horn, sa véritable histoire, meilleure audience 2011 pour un film sur la chaîne franco-allemande culturelle. La TNT double voire triple ses scores de l'an passé grâce à des films populaires vus de multiples fois. Ainsi James Bond, On ne vit que deux fois et toute la série diffusée semaine après semaine a fait mouche auprès des français.

Finalement, le succès de TF1, M6 et de la TNT font le malheur de ARTE, qui, avec des films parfois pointus, ne parvient pas à lutter et voit sa part d'audience décliner. On peut se consoler, cependant, avec la réalité du chiffre le plus bas : 136 000 téléspectateurs pour un film muet allemand comme Les Nibleungen, c'est presque inespéré.

2011 – janvier : Rien à déclarer explose les compteurs dans le Nord et en Belgique

Posté par vincy, le 26 décembre 2011

26 janvier 2011. Le nouveau film de Dany Boon, Rien à déclarer, sort d'abord dans le nord de la France et en Belgique, une semaine avant son exploitation nationale. Très attendu après le triomphe historique de Bienvenue chez les Ch'tis, la comédie transfrontalière attire 309 317 spectateurs dans le Nord en première semaine et 211 271 spectateurs en Belgique les cinq premiers jours. Le film terminera à plus de 8 millions d'entrées en France et 800 000 en Belgique. Au total, il cumule 90 millions de $ de recettes dans le monde.

Tout le bilan 2011

Rien à déclarer : les héritiers de Claude Berri gagnent leur procès contre Pathé

Posté par vincy, le 21 septembre 2011

Les héritiers de Claude Berri, Thomas et Darius Langmann, ont gagé une bataille judiciaire qui aura duré deux ans contre Pathé et son patron Jérôme Seydoux.

Le Tribunal de Commerce de Paris a reconnu "que les droits légitimes de la (société) La Petite Reine sur le film Rien à déclarer n'avaient pas été respectés en dépit des accord signés par Claude Berri, Jérôme Seydoux et Dany Boon" explique le communiqué de l'avocate Maître Florence Watrin.

Pathé est ainsi "condamné à réparer le préjudice et à verser 30% de tous ses droits à recettes sur l'exploitation de Rien à déclarer sans limitation de durée jusqu'à concurrence de 12 millions d'euros". Pathé a désormais un mois pour communiquer les comptes du film, sous astreinte de 3 000 euros par jour de retard.

Voilà ce qui arrive quand on ne respecte par le droit de préférence que Dany Boon avait signé avec Claude Berri pour réaliser son troisième film. Le contrat stipulait en effet que la société de Berri produirait ses deux premiers films en lui garantissant une préférence pour le troisième.

Mais Claude Berri décède début 2009, après le triomphe de Bienvenue chez les Ch'tis et Pathé récupère Boon, évinçant Thomas et Darius Langmann, se considérant comme seul détenteur des droits.

Pathé va cependant faire appel.

Le pactole n'est pas négligeable. Rien à déclarer a attiré 8,1 millions de spectateurs dans les salles françaises, 2 millions de spectateurs dans les pays étrangers où il est sorti (soit 13,5 millions d'euros de recettes!). Il est d'ailleurs, au niveau mondial, la 25e plus grosse recette de l'année (environ 90 millions de $ soit presqu'autant que Green Lantern). C'est le 2e meilleur score pour un film non hollywoodien, derrière Henkyu Densha (120 millions de $)

Le réalisateur de L’Arnacoeur met Dany Boon dans les pattes de Diane Kruger

Posté par vincy, le 4 juin 2011

Le réalisateur de L'arnacœur s'adapte. Pascal Chaumeil devait réaliser Vivre, c'est mieux que mourir, avec Romain Duris et Marion Cotillard (voir actualité du 19 mai 2010), mais la grossesse et l'accouchement de celle-ci a fait décalé le tournage prévu cet été.

Par conséquent Pascal Chaumeil a entamé la production d'un autre film, Fly me to the Moon, avec, en vedettes Dany Boon et Diane Kruger. Il s'agit de l'histoire d'une trentenaire, qui a tout pour être heureuse. Mais à cause d'une malédiction familiale, chaque mariage s'achève en divorce. Aussi, quand son fiancé lui fait sa demande, elle cherche un inconnu pour se marier et .... divorcer.

Premier clap pour Astérix et Obélix : God save Britannia en 3D

Posté par kristofy, le 2 avril 2011

Vendredi 1er avril : quelque part à Malte a commencé le premier tour de manivelle du tournage du 4ème film adapté des bandes dessinées de René Goscinny et Albert Uderzo, 'Les aventures d'Astérix le gaulois'. Après Christian Clavier les deux premières fois et ensuite Clovis Cornillac, le héros gaulois aura les traits d'Edouard Baer (qui jouait d’ailleurs un autre personnage dans le second film). Le choix paraît étranger tant le poète excentrique Edouard n'a rien à voir avec l'obstiné combattif gaulois....

Après les jeux olympiques, l’histoire de Astérix et Obélix : God Save Britannia est inspirée de deux albums qui sont ‘Astérix chez les Bretons’ et ‘Astérix chez les Normands’. Comme dans Potiche (dont les producteurs sont ceux de ce nouvel Astérix), Fabrice Luchini en César va retrouver Catherine Deneuve en Cordélia, reine des Bretons, et Gérard Depardieu toujours en Obélix.

Après avoir envahit la Gaule (sauf le célèbre village d’irréductibles gaulois…), l’empereur romain traverse la Manche pour envahir la Bretagne, la reine envoie un émissaire (Guillaume Gallienne), Jolitorax, cousin d'Obélix, chercher de l’aide : Astérix et Obélix, avec Goudurix, snobinard frimeur et couard, le neveu du chef (Vincent Lacoste révélé avec Les beaux gosses) et de la fameuse potion magique. Malheureusement le tonneau est perdu et le jeune Goudurix est enlevé par les valeureux Normands (parmi lesquels le frêle Dany Boon qui remplace François Damien dans le rôle de Popcornbaf) à la solde de César…

En plus de ce casting prestigieux, la liste des autres seconds rôles ressemblent à un  bottin mondain du cinéma. Il y aura ainsi l’allemand Götz Otto (un géant de deux mètres) et les débuts de la miss météo de Canal + Charlotte Le Bon (Ophélia, qui tournera la tête à Goudurix) ; mais on verra surtout Valérie Lemercier (en gouvernante anglaise, Miss Macintosh, qui séduira Obélix) et Jean Rochefort (dont on ne sait pas vraiment s'il sera le romain Lucius Fouinus ou un britannique typique) ; Bouli Lanners alias Grossebaf (lui aussi avait un autre rôle dans le film précédent) sera le chef des méchants Normands ; Gérard Jugnot, qui devait réaliser le troisième Astérix (à l'époque en Hispanie), en capitaine des pirates ; et aussi la participation de Simon Astier, Yves Jacques (en psy de César) et de Stéphane De Groodt.

C’est le réalisateur Laurent Tirard (Le petit Nicolas, Molière) qui est derrière la caméra avec un budget confortable d’environ 50 millions d’euros, la nouveauté sera la 3D qui devrait mettre en relief les effets de la potion magique (voir aussi l'actualité du 2 février 2010). Astérix et Obélix : God save Britannia devrait comporter de multiples gags (y compris sémantiques) entre Gaulois, Bretons et Normands (il suffit de relire les albums).

Le tournage va durer tout l’été et se promènera jusqu’en Irlande pour les décors naturels, les scènes d’intérieur seront filmées en studio en Hongrie. Il faudra ensuite patienter jusqu’en octobre 2012 pour la sortie du film en France.

Le fils à Jo : le cinéma régionaliste gagne du terrain et veut marquer un essai

Posté par kristofy, le 11 janvier 2011

L’histoire : Petit-fils d’une légende de rugby, fils d’une légende, et lui-même légende de rugby, Jo Canavaro élève seul son fils de 13 ans, Tom, dans un petit village du tarn. Au grand dam de Jo, Tom est aussi bon en maths que nul sur un terrain. Pour un Canavaro, la légende ne peut s’arrêter là, quitte à monter une équipe de rugby pour Tom contre la volonté de tout le village et celle de son fils lui-même…

Notre avis : Bienvenue à Doumiac, village du Tarn autant connu pour ses gloires passées en rugby que pour la bonhommie de ses habitants, et en particulier Jo Canavaro ex-joueur de rugby qui entend bien que son fils Tom suive ses pas ("Les Canavaro c’est plus qu’une marque de fabrique, et malheur à qui cassera le moule."). Sauf que le petit Tom est nul en rugby et que les dirigeants de l’équipe locale ne veulent pas de lui…

Jo Canavaro est une figure du village, les Canavaro font du rugby de père en fils, ils ont même un terrain pour jouer qu’ils utilisent de génération en génération. A Doumiac il est naturel pour tout le monde que n’importe quel gamin fasse des passes avec un ballon ovale, alors Jo commence à désespérer de son fils, comme d'autres désespéraient de voir un gamin préférer le ballet à la boxe. Simultanément, ‘son’ terrain de rugby géré par la municipalité est finalement vendu à une société britannique qui va redémarrer l’activité de l’entreprise du coin : Jo Canavaro doit partir... A partir de ces bouleversements, il va s’entêter à retrouver un autre terrain et reformer une équipe de rugby pour y intégrer son fils. Il n’a aucun moyen ni même aucune chance de réussir, mais il est entouré du simplet du village Pompon et de son fidèle pote Le Chinois qui est de retour après avoir bourlingué. Jo Canavaro se rend compte alors qu’il s’accroche aux souvenirs d’une autre époque et qu’il craint ne pas réussir à les transmettre à son fils. Les choses pourraient peut-être s’arranger mais les évènements lui échappent…

Le rugby c’est plus qu’une religion.

Le monde du rugby était encore peu ou mal représenté au cinéma, l’occasion était belle de s’en servir pour une comédie. Toutefois, même si le rugby y tient une place importante, le film évite de d’aborder les gestes techniques, ni même la fameuse troisième mi-temps festive. Le sport est presque laissé de côté car Le fils à Jo raconte surtout l’histoire des hommes qui le pratiquent. Même les néophytes ne seront pas perdus puisque la caméra est de toute façon plus tournée vers ceux qui sont au bord du terrain. C’est une histoire d’hommes qui en ont : des principes, de l’obstination, et du caractère à l’ancienne. Il est avant tout question de transmission d’une passion et de valeurs entre un père et son fils et en même temps de fidélité à ses amis. Le hasard fait bien les choses puisque autant le réalisateur que les acteurs Gérard Lanvin (Jo Canavaro) et Olivier Marchal (Le Chinois) ont pratiqué le rugby. Quant à Vincent Moscato, c'est un joueur de haut niveau reconverti en comédien. Ces personnages qui portent une virilité gaillarde en étendard ont une grosse carapace avec bien entendu derrière un grand cœur. Ils vont enfin prendre la mesure du temps qui a passé et qu’ils vont essayer de rattraper...

Premier film réalisé par Phillipe Guillard, qui a œuvré comme co-scénariste des "comédies" de Fabien Onteniente (3 zéros, Camping, Disco…), lui-même ancien rugbyman (champion de France), Le fils à Jo ne sort pas forcément de la mêlée mais ne mérite pas les sifflets. Si les péripéties sont certes prévisibles, il y a quand même quelques moments touchants, sans trop de vulgarité.

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Nota bene : Tour de Gaule (par V.)

Le fils à Jo est un film-terroir. Une tendance qui prend de l'ampleur dans un pays de plus en plus nombriliste, nostalgique d'une certaine idée de lui-même, peu enclin à s'ouvrir aux métissages. L'identité française n'est plus le "vivre ensemble" mais le "vivre chez nous". Bienvenue chez les Ch'tis reste à date le sommet du genre, et fut d'ailleurs copié. Désormais on sort les films "régionaux" dans leur région en avant-première, où ils bénéficient d'un circuit de distribution "de proximité". Loin de l'intelligentsia parisienne accusée de tous les maux. Ainsi Mariage chez les Bodin's a cartonné dans la région Centre, L'Apprenti a fait l'essentiel de ses entrées en Franche-Comté et Dany Boon remet ça avec son prochain film, Rien à déclarer, qui sortira d'abord en Belgique et dans le Nord de la France. Le fils à Jo n'a pas fait exception, en étant en salles depuis deux semaines dans le sud-ouest.

Ce populisme ("tendance artistique et en particulier littéraire qui s'attache à l'expression de la vie et des sentiments des milieux populaires" selon le Larousse) mériterait peut-être davantage de films dignes des romans de Zola que des comédies nous prenant par les sentiments. Mais ça c'est une autre histoire. À force de dénigrer les élites et de flatter le public, une chose est certaine : on nivellera plus qu'on élèvera par le haut. Le terroir ça a du bon, mais il serait plus intéressant de le confronter au monde, non en tant qu'ennemi mais en tant qu'apporteur de richesses. Cet anti-impérialisme qui soutient les scripts de ces films ne peut pas déboucher sur autre chose qu'un repli sur soi.

Carton du remake italien de Bienvenue chez les Ch’tis : la suite est prévue

Posté par vincy, le 30 octobre 2010

Bienvenue chez les Ch'tis avait déjà bien cartonné en Italie. 533 000 entrées lors de sa sortie : il a finit l'année au 64e rang du box office italien (où seul Astérix aux Jeux Olympiques l'avait battu parmi les films français). Rien que le premier week-end il avait séduit 207 000 spectateurs, le classant ainsi 3e du box office lors de son démarrage.

Les Italiens en ont fait un remake : ici un nordiste (partie riche du pays) est muté dans le sud (partie pauvre et foutraque de la péninsule). Naples, berceau de la pizza, siège de la Camorra, remplace la région de Lille.

Benvenuti al Sud est sorti le 1er octobre et monopolise la première place du box office depuis. Au 24 octobre, il avait cumulé 21 millions d'euros de recettes et se permettait de surclasser des nouveautés comme Wall Street 2, Paranormal Activity 2 ou le carton de la saison, Moi Moche et Méchant. C'est le premier film italien à dominer le classement depuis début avril (La vita è una cosa meravigliosa), et le quatrième seulement en 2010. mais c'est surtout le premier film italien à conserver sa place de leader plus d'une semaine (et seuls Avatar et Toy Story 3 ont dépassé les 4 semaines en tête du B.O. italien cette année).

C'est dire l'exploit. Le remake est désormais la 26e plus grosse recette de l'histoire en Italie, la plus importante de l'année. Le record italien est toujours détenu par La vita è bella en 1997 (31 millions d'euros), qui est derrière Titanic et Avatar.

Il a déjà séduit 3,5 millions de spectateurs en salles. La Vita è bella reste loin devant avec ses 5,7 millions d'entrées.

De quoi lancer une suite. Luca Miniero, le réalisateur, est déjà au travail pour un Benvenuti al Nord, où le trajet sera inverse.

Ironiquement, Dany Boon prépare la suite inverse, Bienvenue chez les sudistes. Mais la suite italienne devrait arriver avant sur les écrans. Un comble.

En attendant, Pathé distribuera le remake italien dans les prochains mois en France. Et Warner Bros travaille toujours à la version américaine avec Will Smith et Steve Carell.

Cannes 2010 : Dany Boon annonce ses retrouvailles avec Christian Carion

Posté par vincy, le 19 mai 2010

Christian Carion avait présenté Joyeux Noël, avec Dany Boon, à Cannes en 2005 (hors compétition). Ils vont refaire équipe pour La guerre de l'eau, thriller dans la veine d'Erin Brockovich. Boon, qui fera ses premiers pas dans le genre dramatique, sera accompagné de Mathilde Seigner.

La rentabilité des stars selon Capital : une méthode trompeuse

Posté par vincy, le 30 mars 2010

capital magazine avril 2010Le magazine Capital a passé au peigne 20 acteurs et actrices françaises pour juger leur rentabilité. Valérie Lemercier et Kad Merad prennent la tête de ce classement, où Jean Réno et Christian Clavier sont bons derniers. On y retrouve Belmondo, qui ne tourne plus, et Huppert dans le bas du classement, tandis que Dujardin et Deneuve seraient des valeurs sûres. L'estimation s'est basée sur les recettes de leurs films, comparé à leurs cachets.

La méthode pose malgré tout de nombreux problèmes et nous permettent d'affirmer que ce classement n'est pas juste. D'une part, le choix des comédiens est très subjectifs. Certes on y retrouve Frot, Marceau, Adjani, Cornillac... Mais Mélanie Laurent, Marion Cotillard, Guillaume Canet, Juliette Binoche, Sandrine Bonnaire, Michèle Laroque, Josiane Balasko, Gérard Jugnot, Michel Blanc, Jacques Gamblin, Vincent Lindon, Sandrine Kiberlain, Yolande Moreau, Romain Duris, André Dussollier, Benoît Poelvoorde, Albert Dupontel, Karin Viard, Fabrice Luchini n'y sont pas. Ces énormes oublis sont gênants pour se faire une idée précise de la rentabilité des têtes d'affiches françaises.

Ensuite, une donnée essentielle que ne prend pas en compte cette "Cote des stars" ce sont les recettes à l'étranger des films pris en compte. Audrey Tautou est par exemple jugée peu rentable sous prétexte que son énorme cachet de Coco avant Chanel (1,5 millions d'euros) n'a pas rapporté gros avec un million de spectateurs au box office français. Mais Audrey Tautou a été engagée dans ce rôle grâce à sa notoriété internationale. Le film d'Anne Fontaine a d'ailleurs été la plus grosse recette dans le monde pour un film français en 2009, cumulant ainsi plus de 40 millions d'euros de recettes au total. Ca change le ratio de la rentabilité. A l'inverse, Coco, de Gad Elmaleh, s'est peu exporté, et cela diminuerait sensiblement son très bon score.

Enfin, il faut prendre en compte l'influence des télévisions, principaux financiers du cinéma français, qui réclament des stars du rire pour faire de l'audimat. Ne nous étonnons pas si Clavier, Lanvin ou Réno continuent de demander de gros cachets : ils cartonnent régulièrement à l'audimat, même avec des médiocres films. Ce qui aide à boucler les budgets avant la mise en production.

Un travail plus rigoureux n'aurait pas été inutile.  La rentabilité d'un film est complexe : elle s'étale sur des années, entre la sortie du film, en France et à l'étranger, sa diffusion en DVD, et maintenant en VOD, ses passages télévisés... Une Deneuve ou une Binoche feront le bonheur d'un producteur pour vendre un film sur des territoires lointains. Tout comme un Boon est une valeur sûre pour le petit écran. Et un François Cluzet, qui permet de récolter quelques prix...

Bilan 2009 : Kad Merad et Jean Dujardin, premiers de la classe

Posté par vincy, le 2 janvier 2010

merad-dujardin.jpgDeux hommes ont su conquérir à la fois les médias et les salles de cinéma cette année. Issus sensiblement de la même génération, étiquetés comiques, alors qu'ils ont aussi brillé dans le dramatique, Kad Merad et Jean Dujardin sont les deux comédiens les plus populaires en France, cette année encore.

Kad Merad a une longueur d'avance cependant. D'une part, comme Sophie Marceau chez les femmes, son capital sympathie est au plus haut chez les Français. Ensuite, il est le père du Petit Nicolas,  qui, avec ses 5,5 millions d'entrées sera le plus gros succès français de l'année. Pour l'acteur c'est un remake de 2008, puisqu'il était aussi à l'affiche du carton de cette année-là (et de la décennie), Bienvenue chez les Ch'tis. Tandis que son collègue Dany Boon n'a jamais pu dépasser les 2 millions de spectateurs par film (De l'autre côté du lit : 1,8 millions ; Le code a changé : 1,6 millions ; Micmacs à tire-larigot : 1,3 millions), Merad cumulait avec Safari (près de 2 millions de touristes), qu'il portait seul sur ses épaules. Et RTT est la comédie française de cette fin d'année (avec déjà plus de 800 000 glandeurs). Champion du rire.

Bien sûr il n'est pas le seul. Et Jean Dujardin n'a pas démérité cette année, une fois de plus. Loin de Un gars, une fille, définitivement détaché de son image de Brice de Nice, il parvient à séduire petits et grands sur des projets aussi différents que OSS 117, Rio ne répond plus et Lucky Luke. Dans le premier (2,5 millions de fans), il confirme son sens de la dérision, sa classe et un talent incontestable pour se glisser dans le costume d'un agent secret nullissime. Dans le second, malgré la très grande faiblesse du script, il incarne un Lucky Luke (1,9 millions de curieux) crédible à l'écran. Ses anciens films cartonnent à la télé. Et son mariage avec Alexandra Lamy fut un événement de la presse people cet été.

A ces deux beaux gosses, il faut ajouter Gad Elmaleh pour compléter le podium. Coco, qu'il a écrit, réalisé et interprété, est l'un des quatre films français à avoir dépassé les 3 millions de tickets gold. Un exploit pour une comédie très faiblardre, qui prouve l'immense popularité du comédien, sur scène comme à l'écran. Car pour le reste, le bilan est contrasté.

Parmi les acteurs qui ont marqué l'année, on retiendra quand même Denis Podalydès. Son Bancs Publics a été un flop, mais en second rôle masculin dans Neuilly sa Mère!, La journée de la jupe et Rien de personnel, omniprésent sur les planches, il reste l'un des comédiens les plus intéressants et éclectiques de sa génération. Vincent Lindon, quant à lui, est proche de son premier César (il a déjà été nommé trois fois) grâce à Welcome (1,2 millions de généreux), l'un des meilleurs films européens de l'année, et Mademoiselle Chambon (presque 500 000 amoureux). En plus d'être attachant, ses prises de position citoyennes l'ont aussi rendu plus visible dans les médias.

Soulignons aussi les succès personnels avec des films au genre prononcé de Guillaume Canet (le thriller L'affaire Farewell), Daniel Auteuil (le mélo Je l'aimais), Albert Dupontel (la comédie décalée Le vilain). Tous ont su capter le public. Ce qui n'est pas le cas, par exemple, de François Cluzet, pourtant impeccable dans A l'origine, et d'une justesse impressionnante dans Le dernier pour la route, ou encore de Jean-Hugues Anglade, dont c'est le retour en grâce avec le beau Villa Amélia, le troublant Persécution et la série TV de Canal +, Braquo. Côté comiques, Franck Dubosc (Incognito) l'a emporté sur Elie Seimoun (Cyprien), mais les deux prouvent surtout l'impact du petit écran sur les entrées : soyez partout, dans n'importe quelle émission, un jour ça paiera.

Le bilan s'achèvera en fait sur un nouveau talent. Meilleur acteur européen, favori pour le César du meilleur espoir, en course pour tous les prix de l'hiver, Tahar Rahim, alias Un prophète (1,2 millions de spectateurs), a surgit de nulle part. Et emporté tout avec lui ...