Espagne : Almodovar remplit son avion malgré des critiques désastreuses

Posté par vincy, le 12 mars 2013

pedro almodovar et son casting de los amantes pasajerosA trois semaines de sa sortie française, Les amants passagers, le nouveau film d'Almodovar, a réussit, sans fanfare, son décollage au box office espagnol. Le film a séduit 250 000 spectateurs durant son premier week-end d'exploitation. Il sortait le 8 mars dans 295 salles espagnoles. Le monde fantastique d'Oz a fait un peu mieux, mais sans panache puisqu'il sortait dans deux fois plus de salles.

C'est le quatrième meilleur démarrage en Espagne de l'année et le deuxième pour un film espagnol, après le phénoménal Mama, qui a tenu la tête du box office durant trois semaines. Almodovar est loin de ce score mais c'est, en euros, son meilleur premier week-end, devant Volver. En nombre d'entrées, il est, cependant loin derrière son film de 2006 qui avait séduit 335 000 spectateurs lors de sa sortie. Et ce qui est certain, c'est que Les amants passagers ne battra pas le record de Femmes au bord de la crise de nerfs (3,3 millions de spectateurs) ou de ses plus grands succès. Mais il conjure le mauvais sort de ses deux derniers films, échecs en demi-teinte, Etreintes brisées et La piel que habito. Au final, Les amants passagers ne devrait cependant pas récolter beaucoup plus de recettes que ces deux films (environ 6 millions d'euros) ; ce qui signifie que le nombre de spectateurs pourraient même être inférieur en fin d'exploitation.

Le risque est d'autant plus grand que le film n'a pas été aidé par la critique. Le respectueux El Pais lui a même décerné une quasi bulle! Le quotidien ABC a quand même mis une étoile ! Film naïf, ridicule, certains parlent même d'un désastre... La provocation et le burlesque n'ont pas été au goût des médias institutionnels, lui reprochant d'avoir réalisé une comédie régressive.

Si le public français peut suivre, rien ne dit que Les amants passagers réussira à séduire les fans du cinéaste à l'étranger, où il cartonne habituellement. D'autant que le film n'a pas été diffusé dans un grand festival. Le réalisateur s'est sans doute amusé pour reconquérir un public espagnol préférant se divertir en ces temps de crise. Mais le rire est rarement exportable.

2013 : 13 événements que l’on attend…

Posté par vincy, le 29 décembre 2012

Ils changent de registre. Ou reviennent, après une longue absence, à leurs origines. Ils excitent nos désirs cinéphiles. Ou prennent des risques. 12 films ou/et stars, et un Festival sont déjà inscrits à notre agenda parce qu'ils stimulent notre curiosité. De quoi voir venir 2013 avec le sourire. En espérant du plaisir.

Wong Kar-wai. Trois ans de retard et quelques semaines. Le perfectionnisme du Maître de Hong Kong a atteint des niveaux qu'on croyait indépassables. 6 ans après My Blueberry Nights, Il retrouve son acteur fétiche Tony Leung. Zhang Ziyi revient également dans un rôle qui rappellera celui de Tigre et Dragon qui la révéla.

WKW revient avec un film où les Arts martiaux prennent le pas sur le mélo. Changement de genre pour l'esthète. Le cinéaste présentera The Grandmasters en ouverture à Berlin, où il présidera le jury.

Le film sortira le 17 avril en France.

Ryan Gosling. Culte, vénéré, adulé, bandant. Il est incontestablement l'acteur dont on attend le plus les trois films dans lesquels il va jouer.

The Place Beyond the Pines, prévu en mars (sûrement à Berlin pour l'avant-première) de Derek Cianfrance (Blue Valentine) ; The Gangster Squad, au milieu d'un casting 4 étoiles, blockbuster hivernal ; et Only God Survives, où il retrouve le cinéaste de Drive, Nicolas Winding Refn.

On le verra donc tour à tour papa poule cascadeur et braqueur, flic intègre des années 30 et boxeur trafiquant de drogue à Bangkok. En moto, avec un flingue ou avec ses poings, Gosling a décidé de parvenir à ses fins par tous les moyens.

Pedro Almodovar. Il boudera Cannes cette année. En pleine crise économique et culturelle en Espagne, il a décidé de sortir une comédie légère et délurée, gay-friendly et "planante".

A bord d'un avion en folie, Les amants passagers sera une histoire de "famille" avec les retours de Cecilia Roth, Javier Camera, Penelope Cruz, Antonio Banderas, Paz Vega et Lola Duenas. Ce sera sa première comédie (hystérique) depuis Attache-moi en 1989. Un véritable retour aux sources, ou une envie de ne pas se répéter.

Comme s'il voulait hisser les couleurs arc-en-ciel dans un monde si grisâtre, voire un peu orageux...

L'Ecume des jours. Boris Vian. Michel Gondry. Un roman culte et un cinéaste qui ne cesse de surprendre. C'est sans doute le pari le plus insensé de l'année.

Prévu pour sortir avant Cannes, fin avril, on imagine mal, s'il est réussit, ne pas voir sa sortie décalée. Romain Duris, Audrey Tautou (le couple sera aussi à l'affiche du nouveau Klapisch), Omar Sy et Gad Elmaleh auront la responsabilité d'incarner à la fois la poésie, la mélancolie et le romantisme dans un film où les objets et inventions ont autant d'importance que les êtres.

Ce drame fantaisiste sera aussi la première fiction française depuis 7 ans.

Promised Land. C'est avant tout la réunion de Gus Van Sant et de Matt Damon, après Good Will Hunting et Gerry. C'était il y a une éternité. Tout comme pour Will Hunting, Van Sant a accepté de tourner un scénario coécrit par Damon.L'acteur devait passer à la réalisation avec ce film et a préféré passer la caméra à l'éclectique Gus.

C'est aussi un film engagé, écolo et politique. Après le combat d'Harvey Milk, ce sera celui d'un enseignant contre un groupe énergétique. Damon en Erin Brokovitch?

Le film fera sa première à Berlin et sortira dans la foulée en France.

Jean Dujardin à Hollywood. En février, l'Oscarisé français sera à l'affiche de Möbius, qui signera le grand retour d'Eric Rochant dans un genre qu'il avait abandonné, le thriller. Face à Cécile de France et Tim Roth, il sera pour la première fois un espion.

Mais c'est surtout de l'autre côté de l'Atlantique que nos yeux seront tournés. Martin Scorsese l'a enrôlé pour Wolf of Wall Street, où il est confronté à Leonardo DiCaprio, Jonah Hill et Matthew McConaughey.

Vers la fin de l'année, il sera aussi du casting du prochain film de George Clooney, The Monuments Men, où se côtoieront Daniel Craig, Cate Blanchett et Bill Murray. Chouchou dans les étoiles...

Stoker. Ou l'arrivée du sud-coréen Park Chan-wook aux Etats-Unis. L'invasion asiatique continue à Hollywood. Le réalisateur d'Oldboy débarque avec un thriller hitchcockien, à sa sauce.

Le casting est à la hauteur puisqu'on y verra Mia Wasikoswka, Matthew Goode et Nicole Kidman. Respectivement la fille, son oncle (mystérieux) et sa mère (instable), ils seront immergés dans un drame familial teinté d'horreur et de suspens psychologique. La manipulation, grand thème du cinéaste, sera au coeur de l'intrigue.

Le film sort en mars. Il fera son avant-première mondiale à Sundance en janvier. A noter que Spike Lee sortira le remake d'Oldboy à l'automne.

Jaoui / Bacri. Il aura fallu cinq ans pour se remettre du semi-échec d'Après la pluie. Premier faux pas dans la carrière triomphale du duo à la plume comme à l'écran. Bacri en a profité pour jouer ailleurs, Jaoui pour chanter et materner. Ils se sont remis au travail, se donnant rendez-vous dans un restaurant italien à Odéon régulièrement.

Au bout du conte est un retour au film choral pour les "Jabac". Un film sur les croyances, la foi, le doute, les incertitudes, avec, encore une fois, un sens du casting détonnant : Agathe Bonitzer, Arthur Dupont, Benjamin Biolay, Dominique Valadié, Clément Roussier.

Pas de stars mais beaucoup de curiosité. Réponse début mars.

Julia/Meryl. C'est le choc féminin de l'année. La reine de la comédie romantique et la reine des Oscars. Deux championnes du box office qui ont déjà tout obtenu (récompenses, dollars, grands films) et sont assurées de rester dans le panthéon hollywoodien. C'est un peu comme réunir les deux Hepburn.

Dans August : Osage County, de John Wells (The Company Men), adaptation d'une pièce de théâtre à succès,les deux monstres sacrés sont de la même famille dans une histoire qu'on promet hilarante, noire et émouvante. Des femmes fortes, pleines d'esprit, un peu névrosées pour un match au sommet.

Avec Weinstein en producteur, on peut imaginer les Oscars en 2014.

Marjane Satrapi. Elle fut auteure de BD reconnue. Persépolis l'a fit percer dans le cinéma (prix à Cannes, nomination aux Oscars). Poulet aux prunes a déçu mais montrait une véritable envie de cinéma. Elle revient avec un film bricolé avec un très très petit budget (même pas le prix d'un appartement), La bande des Jotas, comédie trash et saignante.

Un délire improvisé qui montre qu'on peut encore faire du cinéma juste pour le plaisir, entre potes. Satrapi ne change pas seulement de style cinématographique, en se détachant de son oeuvre BD, elle fera aussi son grand saut dans le monde de la peinture, où elle exposera ses toiles du 30 janvier au 23 mars à la galerie Jérôme de Noirmont.

Avant de partir à Hollywood pour réaliser son premier film américain...

Saving Mr Banks. Ou la résurrection de Mary Poppins. Le grand classique de Disney sera sur les planches de Mogador à Paris, sous forme de "musical", si les producteurs parviennent à trouver la perle rare qui l'incarnera. Mais c'est surtout sur le grand écran qu'elle sera attendue. Ni en 3D, ni en remake. Juste avec l'histoire vraie des tractations qui ont permis à Walt Disney d'adapter le roman de Pamela Lyndon Travers. L'écrivain australienne, revêche, exigeante, en a fait baver au roi du dessin animé. Plus de 20 ans de négociations.

Un film sur les coulisses d'un des plus grands succès populaires de l'histoire du cinéma, avec Tom Hanks et Emma Thompson dans les rôles principaux. Réalisé par John Lee Hancock, le film s'annonce comme l'un des grands événements des fêtes de fin d'année.

Jacques Demy. La Cinémathèque française va rendre un hommage qui attirera des fans du monde entier : une exposition parmi les plus attendues, tous arts confondus, de la saison. Le prince de la comédie musicale français sera à l'honneur du 10 avril au 4 août. L'occasion de redécouvrir son univers : les villes portuaires, les chassés-croisés amoureux, les couleurs flamboyantes et pastels.

Ce sera pop, nostalgique, "en-chanté", féerique...

19 films qui seront reliés les uns aux autres, 23 après la mort du cinéaste, qui inspire les plus grands, de Kar-wai à Almodovar. On y découvrira aussi pour la première fois ses travaux photographiques et ses tableaux. L'occasion aussi de revoir ses films les plus cultes, avec Deneuve, Aimée, ... et de découvrir ses plus méconnus.

Et puis il y aura Cannes. On y attend Desplechin, Gray, Refn, Dahan, Von Trier, Luhrmann, Coppola (fille), Ferran, Sattouf, Kechiche, Jarmusch, Farhadi... Forcément c'est sur la Croisette que les événements se concentreront. Un treizième mois cinématographique à lui-seul, ce Festival.

La crise touche les festivals de cinéma en Espagne, excepté San Sebastian

Posté par vincy, le 22 septembre 2012

Jeudi soir, le Festival de Saint-Sébastien s'est ouvert dans un contexte particulier. La TVA sur les billets de cinéma est désormais de 21% en Espagne. Les régions, l'Etat et les banques espagnoles sont en faillite. La fréquentation des cinémas est en chute libre depuis trois ans. Autant dire que le plus grand festival cinématographique de la péninisule ibérique n'avait pas forcément le sourire.

Et pourtant.

Le Festival de Saint-Sébastien échappe à la rigueur. Avec un budget confortable de 7,4 millions d'€, il n'a pas subit de coupes budgétaires pour son 60e anniversaire. "Si malgré la crise Saint-Sébastien veut continuer à être l'un des grands festivals, derrière Venise et Berlin qui ont plus du double de notre budget, il doit augmenter ses moyens" explique le directeur du Festival, José Luis Rebordinos. Il s'offre même un forum de coproduction Europe-Amérique Latine en guise de nouveautés. Et même une bonne dose de glamour avec plusieurs vedettes invitées. Seul bémol à la fête : mercredi 26 septembre, une grève générale contre les réformes d'austérité devraient paralyser la manifestation. Presque tous les actes du festival, excepté les projections des films en compétition, seront suspendus ce jour-là.

Tout le monde n'a pas cette chance en Espagne. le Festival international de cinéma de Gijon, qui fête sa 50e édition en novembre, est dans la tourmente. Pedro Almodovar, Atom Egoyan, Todd Solondz, Monte Hellman, Hal Hartley, Victor Erice, Abel Ferrara, Fernando Trueba, Geraldine Chaplin, Harmony Korine, Carlos Reygadas, Lucia Puenzo font partie de 375 personnalités qui avaient annoncé leur intention de boycotter le Festival si Jose Luis Cienfuegos n'était pas réinstallé à son poste de directeur. Cienfuegos, en poste depuis 1995, a été viré en janvier dernier, la mairie (extrême-droite), principal pourvoyeur de fonds du Festival, transformé durant son mandat en grand rendez-vous national et international.

Depuis Gijon a un nouveau directeur. Et Cienfuengos a rejoint, en mai, la direction du Festival du film européen de Séville, qui a subit d'importantes coupes budgétaires ces dernières années (pour atteindre un petit million d'euros). Le Festival se déroulera du 2 au 10 novembre, juste avant celui de Gijon. Il aborde cette 9e édition en position de combat face à l'adversité de la situation économique.

La crise espagnole va faire mal au cinéma, qui se rebelle

Posté par vincy, le 24 juillet 2012

Déjà en 2011, ça n'allait pas très fort. Le marché cinématographique espagnol encaissait une baisse de 4,9% de ses recettes totales et de 5,9% de sa fréquentation. Dans le sixième marché européen, les salles n'en finissent plus de se vider (-12% depuis le début de l'année). Déjà en 2010, la chute de la fréquentation avait été alarmante (-7,6%). Désormais 96 millions d'espagnols ont été enregistrés à une caisse de cinéma. C'est 47 millions de moins qu'en 2004! Aucun film depuis 2010 n'a dépassé les 25 millions d'euros de recettes. Seule lueur dans ce marasme, la part de marché des films nationaux progressait de 12,7 à 15% entre 2010 et 2011.

Les nouvelles mesures du gouvernement, présentées il y a dix jours, ne vont pas arranger les choses. Afin de réduire les déficits et d'augmenter les recettes, le premier ministre Mariano Rajoy a décidé de faire passer la TVA sur la place de cinéma de 8 à 21%! Ce serait le taux le plus important en Europe pour un billet de cinéma. Les billets de théâtres et de concerts et ceux des musées sont également concernés. Mais les livres (sauf s'ils sont numériques à cause d'une aberration règlementaire européenne) restent taxés à 4%. Le gouvernement affirme qu'il n'a pas le choix pour satisfaire les exigences des marchés, de la Commission européenne et du FMI.

Les lobbies s'organisent pour lutter contre cette hausse. A l'origine, les salles de cinéma voulaient se mettre en grève en guise de protestation. Finalement, ils maintiennent la menace si la TVA à 21% est actée après le vote du parlement. Des discussions institutionnelles sont en cours. Parmi les arguments, ils expliquent que les espagnols préféreront télécharger illégalement des films plutôt que de payer un ticket devenu trop cher (6,6€ en moyenne en 2011). L'autre conséquence, toute aussi importante, est que ces mesures freineraient la production de films en Espagne, notamment à cause d'un fléchissement des investissements venus des télévisions publiques. Une étude de l'Université de Navarre a calculé qu'une telle hausse de la TVA allait faire chuter la fréquentation des salles de 25%!

Depuis quelques jours, les artistes se mobilisent aussi, Pedro Almodovar (ici sur le tournage de son nouveau film), Marisa Paredes, Javier Bardem et Carlos Bardem en tête. Pour eux, la démocratie et la culture ne font qu'un. Un mouvement s'est créé sur Twitter (#porlacultura) et les réseaux sociaux pour contrer ce projet de loi de finances.

Almodovar est particulièrement engagé, pour ne pas dire remonté contre le gouvernement. "Nous vivons dans la pire période pour la culture depuis le retour de la démocratie. Nous vivons dans une situation dangereuse, non seulement pour notre cinéma, mais pour l'ensemble du pays parce que la démocratie est devenue imparfaite et affecte tous les secteurs. "

Almodóvar est convaincu que des mesures supplémentaires n'auront pas l'effet désiré. "Ces mesures sont inutiles et cruelles", dit-il. "Les plus faibles sont au bord de la misère." Pour lui, cela menace tout le système...

Certains évoquent déjà une apocalypse culturelle voyant les salles de cinéma, et les lieux culturels en général, disparaître à moyen terme.

Almodovar reçoit un prix et embarque Banderas, Cruz, Roth dans son prochain film

Posté par vincy, le 22 juin 2012

Le producteur, et frère du réalisateur Pedro Almodovar, Agustin, a donné quelques détails supplémentaires sur Los amantes pasajeros (Les amants passagers en français, I'm so excited en américain), le prochain film du cinéaste espagnol (voir notre actualité du 18 avril).

Le tournage débutera en juillet, entre Madrid et Barcelone (où Almodovar avait filmé Tout sur ma mère) et devrait être en salles durant l'été 2013.

Il s'agit d'une comédie "chorale", située dans un avion. Almodovar s'amusera des mâles, représentés sous toutes leurs coutures et typologies.

On y trouvera les comédiens déjà annoncés : Cecilia Roth, Javier Camara , Lola Duenas, Raul Arevalo, Carlos Areces, Antonio de la Torre, Hugo Silva, Willy Toledo, Miguel Angel Silvestre, Blanca Suarez, Jose Luis Torrijo, Jose María Yazpik et Laya Marti... Mais, en bonus, le producteur a également annoncé qu'il y aurait les collaborations spéciales de Penelope Cruz, Antonio Banderas et Paz Vega.

Par ailleurs, mardi, au cours du Madrid de Cine, Pedro Almodovar a été primé par les producteurs espagnols pour ses résultats au box office international. Le prix Fapae (l'association des producteurs audiovisuels espagnols) qui met en avant le cinéaste ayant eu le plus d'impact commercial à l'étranger lui a été décerné suite au bon bilan de La piel que habito qui a séduit près de 4,2 millions de spectateurs dans le monde, soit le 4e meilleur box office (en recettes) à l'international pour un film du cinéaste. Le film avait fait son avant-première mondiale au Festival de Cannes 2011.

Almodovar revient à la comédie

Posté par vincy, le 18 avril 2012

Un an après la présentation à Cannes de son dernier film, La Piel que habito, Pedro Almodovar retourne sur les plateaux de tournage. Le metteur en scène espagnol tournera cet été Los amantes pasajeros (Les amants éphémères). Le producteur, son frère Augustin Almodovar, l'a confirmé à la radio, lundi, à Barcelone. Selon ses dires, le film retrouvera le ton baroque et loufoque, "frais et effronté" pour reprendre ses mots, de ses premières comédies, cet esprit Movida et punk qui l'ont fait connaître dans le monde entier.

Cela fait 22 ans, depuis Attache-moi!, que le cinéaste n'a pas écrit un scénario de comédie. Le casting est bouclé et comprend quelques fidèles : Cecilia Roth, héroïne de Tout sur ma mère, mais aussi à l'affiche de Pepi Luci Bom et Parle avec elle ; Lola Duenas vue dans Volver ; Javier Camara, héros malheureux de Parle avec elle et vu dans La mauvaise éducation. Ils seront entourés du mexicain Jose Maria Yazpik, de jeune Raùl Arevalo, mais également de Hugo Silva, Guillermo Toledo, Carlos Areces et Miguel Angel Silvestre.

Filmé à Madrid, le scénario suit un groupe au bord d'un désastre imminent. Le film est prévu dans les salles au printemps 2013. La sortie pourrait être quasiment mondiale pour ne pas subir le piratage.

16 nominations pour La piel que habito aux prochains Goyas

Posté par vincy, le 12 janvier 2012

Dans la course aux prix Goyas 2012, Pedro Almodovar arrive, une fois de plus, en tête. La Piel que habito, présenté au Festival de Cannes l'an dernier, n'est ni le plus gros succès du réalisateur (même si c'est le 3e film espagnol le plus vu de l'année dans son pays) ni son film le plus primé à l'international, et pourtant, il fait figure d'incontournable dans le cinéma ibérique, malgré une forte concurrence : No habra paz para los malvados, thriller de Enrique Urbuzu, en récolte 14 et Eva, premier film de Kike Maillo en remporte 12.

Pour Pedro Almodovar, cela reste, cependant, une belle moisson. Dans sa filmographie, seul Femmes au bord de la crise de nerfs (1988), avait été autant de fois cité. La Piel que habito rejoint ainsi le club très fermé des films plus de 16 fois nommé, aux côtés de Dias contados, La niña de tus ojos, Belle époque et Celda 211. Son film le plus primé reste Tout sur ma mère (en 1999) avec 7 prix. Almodovar l'a reçu deux fois comme meilleur réalisateur (Tout sur ma mère, Volver). Avec La Piel que habito, il enregistre un record dans l'histoire des Goyas, avec 8 nominations comme meilleur réalisateur depuis la création du prix en 1986. Notons aussi qu'Antonio Banderas, nommé comme meilleur acteur, n'a jamais obtenu de Goya.

Le film d'Almodovar est cité dans 16 catégories sur 28 : film, réalisateur, actrice, acteur, révélation féminine, révélation masculine, scénario (adaptation), musique, image, montage, direction artistique, décors, costumes, maquillages, son, effets spéciaux.

Les trois autres oeuvres nommées dans les catégories du meilleur film et du meilleur réalisateur sont Black Thorn, La voz dormida et No habrá paz para los malvados. Ce dernier, beau succès critique et joli succès public pourrait créer la surprise. Notons, par ailleurs, que le triomphateur du box office espagnol, Torrente 4, repart bredouille.

Parmi les autres nommés, on notera la présence de l'allemand Daniel Brühl, révélé dans Good Bye Lenin!, pour Eva, Salma Hayek pour La chispa de la vida, Woody Allen pour le scénario de Minuit à Paris.

Dans la catégorie du meilleur film européen, Carnage, Melancholia, Jane Eyre auront face à eux le français The Artist. Dans celle du meilleur film latino-américain, le cubain Boleto al paraíso, le mexicain Miss Bala, le chilien Violeta se fue a los cielos devront rivaliser avec le favori, l'argentin Un cuento chino, gros succès de Sébastian Borestein avec Ricardo Darin.

Un Goya d'honneur sera remis à Josefina Molina Reig, réalisateur et Président d'honneur de la CIMA (Association de des femmes réalisatrices de cinéma et d'audiovisuel). Vénérable figure du cinéma espagnol (elle a 75 ans), son film Esquilache en 1989 avait été sélectionné à Berlin et elle avait été nommée au Goya du meilleur réalisateur.

La 26e cérémonie des Goyas se déroulera à Madrid le 19 février.

En Espagne, La Piel que habito séduit plus qu’Etreintes brisées

Posté par vincy, le 30 septembre 2011

La piel que habito ne sera certainement pas le plus grand succès de Pedro Almodovar en France. Avec près de 700 000 aficionados en 6 semaines, le film n'atteindra peut-être pas le score de son précédent opus, Etreintes brisées (924 000 spectateurs). Il fait cependant mieux que Kika (607 000 spectateurs), Femmes au bord de la crise de nerfs (600 000 spectateurs) et La fleur de mon secret (485 000 spectateurs). Mais beaucoup moins bien que La mauvaise éducation (1,1 million d'entrées), Talons aiguilles (1,49 million d'entrées) et surtout ses 3 plus gros succès Tout sur ma mère (2 millions d'entrée), Parle avec elle (2,2 millions d'entrées) et Volver.

En Espagne, le film, en un mois, a quand même dépassé les 580 000 spectateurs. Dans son pays, La piel que habito fera donc mieux qu'Etreintes brisées (690 000 entrées)  mais pas aussi bien que La mauvaise éducation (1,2 millions d'entrées). Il restera en dessous de Parle avec elle (1,4 million d'entrées), Volver (1,9 million d'entrées) et surtout loin de son plus gros succès, Tout sur ma mère (2,6 millions d'entrées).

La piel que habito est déjà sorti dans 8 pays, dont le Royaume Uni où il fait une carrière sur la longueur, puisqu'il a multiplié par cinq son box office de sa première semaine. Au total, à date, le film d'Almodovar a rapporté 13 millions de $ de recettes dans le monde. C'est déjà plus qu'Etreintes brisées, mais très loin de son record de Volver (86 millions de $).

L’univers de Pedro Almodovar adopté par Broadway

Posté par redaction, le 17 août 2011

Outre la sortie de La piel que habito, Pedro Almodovar a déjà fait parler de lui cette année avec l’adaptation de son film culte Femmes au bord de la crise de nerfs, sorti en 1988, sur les planches de Broadway.

Avec 30 avant-premières, et 69 représentations, c’est donc tout l'univers de Pedro Almodovar, et aussi la culture espagnole, qui a été adopté et adapté par Broadway pendant deux mois entiers au Balasco Theatre (la dernière ayant eu lieu le 2 janvier). “Pedro pense d’une manière qu’il appelle ‘antipático’, qui est une façon de traiter les choses odieuses que je ne peux décrire que comme un certain dédain”, avoue le metteur en scène de la pièce, Barlett Sher. Le box office n'a pas été déshonorant la salle était remplie aux deux tiers environ en moyenne), mais la rude concurrence à New York a obligé les producteurs à baisser le rideau plus tôt que prévu.

C’était la première fois que le cinéaste travaillait sur un projet à Broadway et il y a mis tout son coeur. Ainsi, au début de la création du spectacle, il a réuni toute l’équipe dans sa chambre d'hôtel pour leur décrypter le film dont est tiré la pièce, en décrivant les choix qu’il avait fait pour chaque scène, chaque détail, et permettre ainsi aux auteurs de rester authentiques en transformant le film en comédie musicale. Ce qui est amusant, c'est que le cinéaste s’était inspiré de “comédies américaines loufoques comme référence” et qu’il avait “écrit le script du film pour qu’il ressemble à une adaptation cinématographique d’une pièce imaginaire”.

Jeffrey Lane (livret) et David Yazbek (musique et paroles) avaient déjà fait équipe pour la création de la comédie musicale Dirty Rotten Scoundrels, elle aussi adaptée d'un film (Le plus escroc des deux). Ils ont décidés de faire à nouveau équipe pour Almodovar, travaillant “mieux lorsqu' [ils ne sont] pas dans [leur] élément”, en occurrence sur un film européen.

Il leur aura fallu 18 mois pour mettre en place ce spectacle avec un Pedro Almodovar plus que présent pour accompagner au mieux cette aventure en 18 chansons (le disque est disponible sur iTunes depuis avril). Le premier atelier avait eu lieu en octobre 2009 avec Salma Hayek et Jessica Biel.

La comédie musicale, qui se déroule dans le Madrid des années 80, a reçu 3 nominations aux derniers Tony Awards (meilleur musique, meilleure actrice pour la grande Patti LuPone dans le rôle de Lucia et meilleure actrice pour Laura Benanti dans le rôle de Candela). Benanti a, par ailleurs, gagné le prix de la meilleure actrice dans un "musical" aux Drama Desk Awards.

Reste à savoir si la pièce voyagera à Londres, Madrid et Paris...

Le film attire aussi le petit écran puisque le cinéaste travaille, en collaboration avec la Fox, à une sitcom dérivée de cette histoire.

Antonio Banderas, acteur pour Almodovar et réalisateur en Solo

Posté par redaction, le 16 août 2011

Antonio Banderas, un nom qui résonne régulièrement dans nos têtes cette année !

De Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu (octobre 2010), au Chat Potté (30 novembre 2011), en passant par La piel que habito (en salles dès demain), et Or Noir (23 novembre 2011), l’acteur espagnol hante les écrans et les esprits. Mais le comédien est aussi réalisateur.

Après La tête dans le carton à chapeaux (1999) et Summer Rain (2006), il repasse donc derrière la caméra pour un troisième film, un thriller psychologique, dont le scénario, Frères d’armes, a été écrit par Erik Jendesen. Solo, racontera l’histoire d’un colonel espagnol souffrant d’un trouble post-traumatique d’après-guerre.

Pour raconter cette histoire, Antonio Banderas dispose d’un budget de 14 millions de dollars. Le film sera co-produit par sa société Green Moon.
En plus de réaliser le film, l’acteur-réalisateur sera également à l’affiche du film en incarnant le personnage principal.

Le tournage commencera au début de l’année prochaine et devrait comporter des éléments de science-fiction. Le long métrage sera tourné en anglais, malgré son casting hispanique, car cela permet “une meilleure diffusion” d’après Banderas. La sortie est prévu courant 2013.